Japon. Séisme/Tsunami : Une pensée pour les pêcheurs et les conchyliculteurs de la région de Sendaï

Tsunami / Tremblement de terre : Une pensée pour les pêcheurs et les aquaculteurs japonais

Information actualisée le 20 juillet 2012 (voir ci-dessous) : Les dernières informations indiquent que la pêche et l'aquaculture localisées dans l'ensemble de la zone nord-est du Japon sont sinistrées.... Vitales pour les nippons, les pêcheries et les aquacultures de coquilles saint-jacques (pétoncles), de saumons, d'huîtres, d'algues (wakame, nori,...), de requin, de sanma (balaou du Pacifique), de coquillage... qui sont principalement localisées dans cette région littorale japonaise, sont donc sévèrement atteintes... Des activités halieutiques pratiquées majoritairement dans le cadre artisanal et familial, à l'image de la photographie ci-dessus où un couple, mari et femme, travaille ensemble en mer.

Baie de Sendaï, un berceau de l'ostréiculture française

Le séisme puis le tsunami ont frappé tout particulièrement la grande région de pêche et de conchyliculture de Sendaï (Préfecture de Miyagi), berceau de l'ostréiculture française via l'huître japonaise.

Après la mortalité massive des huîtres portugaises sur les côtes françaises au tout début des années 1970, les ostréiculteurs de la région de Sendaï avaient fourni le naissain d'huître qui avait permis à l'ostréiculture française de se relancer... En octobre 2010, une délégation française y était retournée à la recherche d'une souche résistante face à la mortalité du naissain (petite huître) qui touche actuellement les côtes européennes. (Cliquer sur la carte pour agrandir...)

Dans la baie de Kesennuma, dévastée par la catastrophe, les conchyliculteurs français avaient rencontré un grand Monsieur, Hatakeyama Shigeatsu, qui leur avait donné "Une leçon japonaise : La mer a besoin de la forêt !". Coordinateur de l’Association de Préservation de la Forêt Huîtrière (Oyster Forest Care Association), ce chercheur japonais travaille tout particulièrement sur l'amélioration de la qualité de l'environnement marin...

Depuis ce vendredi 11 mars 2011, ma pensée s'est tournée du côté du soleil levant. Une pensée pour tous ces pêcheurs, tous ces conchyliculteurs et algoculteurs, toutes ces familles qui viennent d’être frappés par l’un des séismes les plus forts de l’histoire contemporaine du Japon…

Tous ces pêcheurs et conchyliculteurs qui m’avaient pris à bord de leur embarcation pour me faire découvrir leur travail dans les champs de pétoncles, d’huîtres, d’algues…. A l'image de ce couple de la baie de Mutsu qui relevait ses lanternes remplies de pétoncles...

Autres articles :

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Symposium : La reconstruction après le séisme

Vidéo conférence le 22 mai 2011 (13:30-17:00)

"日本語 説明 英語 説明 ございます."

Le séisme et le tsunami qui ont frappé le nord-est du Japon, ont dévasté une grande partie du secteur de la pêche et de l'agriculture de cette région, et par conséquent les moyens de subsistance de beaucoup de gens qui y vivent. Ce symposium portera sur les moyens de reconstruire tout en explorant la possibilité de le faire avec des politiques respectueuses de l'environnement durable.

M. Shigeatsu Hatakeyama, le fondateur de NPO “Kaki no Mori wo Shitau Kai (NPO Mori wa Umi no Koibito)", (La forêt est besoin de la mer, la mer a besoin de la forêt), a une expérience directe en tant que praticien dans les deux activités tout en étant un survivant de la catastrophe. Il donnera une conférence portant sur le lien important mais souvent négligé entre la forêt et la mer, les habitats humains, la biodiversité, et la relance des activités agricoles, forestières et de pêche.

Son allocution sera suivie par des exposés et une table ronde avec des spécialistes et des décideurs qui prendront la parole sur des propositions pour soutenir la population des régions touchées.

Titre de la présentation : "La reconstruction après le séisme: Le lien entre la forêt et la mer"

Président : Hatakeyama Shigeatsu (fondateur, "wa Umi no Mori Koibito"; professeur à l'Université des études de terrain et d'apprentissage pratique, Kyoto).....

Source : Post-Earthquake Rebuilding Support Symposium et plus d’informations sur United Nations University (UNU) cliquer Ici


Le 20 juillet 2012

Peut-on rire des radionucléides après Hiroshima, Nagasaki et Fukushima

Peut-on encore rire aujourd’hui de la radioactivité au Japon, pays où la population mange une grande quantité de poissons et de produits de la mer ?

Peut-on rire des radionucléides alors que beaucoup de japonais ne souhaitent plus vivre sous la menace nucléaire ?

Les autorités tokyoïtes veulent banaliser la radioactivité dans la vie quotidienne à l’image de ce couple avec deux enfants qui annonce dans l’hilarité les nouvelles normes de radionucléides des denrées alimentaires (riz, poisson, viande, lait, légumes, eau,...). Image extraite de l’entête d'un document mis en ligne par l’Agence gouvernementale de la consommation : CAA

Depuis le 1e avril 2012, la norme standard de la radioactivité dans les poissons est passée à 100 becquerels de césium radioactif par kilo (50 Bq/kg pour les enfants). Une année plus tôt, elle avait été fixée dans la plus grande précipitation à 500 Bq/kg de poisson, lors de la découverte des premiers lançons contaminés au césium et à l’iode radioactifs à leur débarquement dans le port de pêche d’Ibaraki, 60 km au Sud de la centrale nucléaire de Fukushima Daichi.

Toujours est-il qu’au pays d’Hiroshima et de Nagasaki, beaucoup de japonais prennent au sérieux le risque nucléaire et refusent cette banalisation de la radioactivité dans leur quotidien.

Des dizaines de milliers de Japonais ont répondu, le lundi 16 juillet 2012, à l'appel à manifester du mouvement « Adieu l'énergie nucléaire ! ». Traumatisés, ils s'opposent au redémarrage des centrales. Lire Ouest France : Japon : manifestations anti-nucléaires monstres.

Peut-on rire des radionucléides quand la liste des espèces aquatiques contaminées s'allonge ?


Depuis le 1 avril 2012, la liste des poissons contaminés s'allonge et elle concerne non seulement des espèces marines de la préfecture de Fukushima, mais aussi des poissons marins des 3 préfectures plus au Nord : Miyagi, Iwate et Aomori... Dans la région du Sanriku, l'épicentre de la catastrophe du 11 mars 2011... (voir la carte plus bas)

Pour rappel : Le tsunami a coûté plus de 11,5 milliards d'euros au secteur de la pêche selon les estimations du Ministère de l'Agriculture et de la Pêche. Il faudrait y ajouter le coût des rejets radioactifs dans l'océan Pacifique ainsi que dans les étangs et les rivières... en liaison avec les interdictions de pêche.... Les pêcheurs de Fukushima n'ont repris leur activité que depuis le 20 juin 2012 en ciblant des espèces éloignées de la côte (100 km ?) et épargnées par la contamination radioactive comme les pieuvres, les poulpes et les buccins (voir la vidéo plus bas)....

Le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche (MAFF) met en ligne beaucoup de données :

Les nouvelles limites standard pour les radionucléides dans les aliments (par le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales), cliquer Ici

Mi-juin 2012 : Reprise de la pêche au large de la Préfecture de Fukushima


Pour plus de détails sur la reprise de la pêche dans le port de Soma (Préfecture de Fukushima), l'article de FIS : Seafood caught off Fukushima finally goes back on sale

====== 8 juin 2012 ======

Des thons rouges californiens marqués aux isotopes radioactifs de Fukushima

Ces thons rouges du Pacifique ont transporté de la radioactivité depuis le Japon jusqu’en Californie....

Des radionucléides de Fukushima bons pour les sciences marines !

"Fukushima a des retombées positives pour la science marine" (Fukushima has positive fallout for marine science) titre la célèbre revue Nature, à un moment où le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Fukushima Daïchi redevient menaçant....

Pendant plusieurs décennies, les chercheurs ont exploité les isotopes radioactifs relâchés lors de tests nucléaires pendant la guerre froide. Dans les années 1940 et 1950, les îles Marshall dans le mi-Pacifique ont été le théâtre de nombreuses explosions nucléaires, qui ont relâché du tritium et du carbone-14 dans l’eau.

La catastrophe de Tchernobyl en Ukraine en 1986 avait relâché du caesium-137 soluble dans l’eau et du strontium-90. Ken Buesselet, un chimiste marin pour l’Institut Océanographique Hole dans le Massachusetts, a commencé sa carrière en analysant les courants dans la Mer Noire en utilisant des radio-isotopes de Tchernobyl.

On savait déjà que les thons rouges traversaient le Pacifique !

Le thon rouge se reproduit dans les eaux japonaises avant de rejoindre la côte californienne. Des chercheurs qui ont testé 15 poissons attrapés après la catastrophe en mars 2011 ont découvert que tous contenaient des traces de caesium-134, un radio-isotope soluble dans l’eau et rejeté dans l’océan lors de la crise de Fukushima.

Les poissons ayant voyagé jusqu’en Californie avant 2011 ne transportaient pas cet isotope. Les résultats de cette étude ont été publiés par le journal Proceedings of the National Academy of Sciences.

L’accident nucléaire de Fukushima a ainsi donné une opportunité aux experts en science marine d’étudier la migration des poissons ainsi que la circulation de l’air dans cette région de l’Océan Pacifique, d'après un article du journal Nature.

Les chercheurs ont comparé les ratios de caesium-134 et de caesium-137 pour estimer que les thons rouges en question avaient quitté les eaux japonaises environ quatre mois avant d’être capturés. Le calcul a pris en compte la croissance des poissons et le niveau de radioactivité.

Le cycle migratoire du thon rouge est assez bien connu, c’est pourquoi l’étude « ne nous a pas appris grand-chose sur les régimes de migration du thon » a indiqué Daniel Madigan, un biologiste marin pour l’Université de Stanford et co-auteur de l’étude.

Remarque : L'article ne dit pas si les japonais vont se réserver ce thon rouge dont la radioactivité est bien inférieure aux normes sanitaires fixées par le Japon

A partir d'Actualités News Environnement : La catastrophe de Fukushima a des retombées positives pour la science marine ?

======= 6 avril 2012 =======


Plus gros débris ayant traversé l'océan Pacifique depuis le Japon après le tsunami meurtrier de mars 2011, le bateau sans équipage dérivait au large de l'Alaska. Il a été coulé par les garde-côtes américains.

Emporté par le tsunami du 11 mars 2011, le bateau de pêche au nom de "Ryou-Un Maru" a dérivé depuis l'île d'Hokkaido, dans le nord du Japon. Il devait être mis à la casse et ne transportait aucune cargaison. Le raz-de-marée a rejeté dans le Pacifique quelque cinq millions de tonnes de débris au total. En janvier, une demi-douzaine de bouées soupçonnées de provenir d'élevages ostréicoles japonais ont été découvertes près des côtes de l'Alaska. Elles pourraient être des débris liés au tsunami.

Le propriétaire japonais du "Ryou-Un Maru" avait précisé qu'il n'avait pas l'intention de le reprendre. Il s'agit du premier et plus grand objet ayant traversé l'océan Pacifique depuis le Japon après le tsunami meurtrier de mars 2011. D'autres débris sont attendus sur la côte ouest américaine ces prochains mois, voire ces quelques années.

Un bâtiment des garde-côtes a mis fin jeudi à l'odyssée du "Ryou-Un Maru" en tirant des minutions hautement explosives sur le bateau de 50 mètres de long. Suite aux tirs, un incendie s'est déclaré à bord et le bateau a commencé à prendre l'eau. Une haute colonne de fumée s'est élevée du navire. Le "Ryou-Un Maru", qui se trouvait jeudi matin à quelque 300 km au sud de Sitka (Alaska), a coulé en quatre heures environ, a précisé à Juneau (Alaska) un responsable des garde-côtes.

Ce bateau fantôme approchait dangereusement d'une zone très fréquentée par les cargos. Par ailleurs, des millions de tonnes de débris du tsunami dérivent toujours vers la côte est du Pacifique....

Le chalutier avait été repéré le 24 mars au large des côtes du Canada. Il avait ensuite pénétré dans les eaux américaines, au large de l'Alaska, vers des voies maritimes fréquentées par des cargos.

«Il fait entre 45 et 60 mètres de long, il n'y a personne à bord, n'est pas éclairé et il est à la dérive. Dans l'obscurité, il présente un sérieux danger pour les autres bâtiments transitant dans le secteur», avait expliqué jeudi Sara Francis, porte-parole des garde-côtes de l'Alaska.

Les garde-côtes assurent qu'il n'y a pas de risque sérieux de pollution. «S'il y a du carburant à bord, c'est probablement du diesel, qui va se dissoudre très rapidement et ne présentera que des risques limités pour l'environnement», a déclaré Mme Francis.

Sources : Tribune de Genève et NouvelObs

========= 24 mars 2012 =========

Japon. Sanriku : Epicentre des catastrophes dans le monde en 2011

Au nord-est du Japon, le Sanriku est réputé pour ses produits de la mer. (1)

La côte accidentée, parsemée de baies plus ou moins ouvertes sur l’Océan Pacifique, est renommée pour son saumon, son cabillaud, son balaou, ses huîtres, ses pétoncles, ses ormeaux, son wakamé, son nori et autres ascidies….

Les touristes y apprécient le calme des villages de pêcheurs et le naturel des paysages…

Pêche et aquaculture sont deux activités vitales dans les communautés littorales du Sanriku baignant dans les eaux riches du Pacifique Nord.

Les deux préfectures de Miyagi et Iwate qui recouvrent administrativement cette région reculée, produisent près de 600.000 tonnes de produits de la mer chaque année (soit 10% de la production japonaise ou l'équivalent de la production française (1)). Trois grands ports de pêche classés parmi les 15 premiers de l’archipel nippon se détachent : Ishinomaki, Kesennuma et Miyako. Des ports où sont installées les plus grandes sociétés de pêche japonaises notamment la multinationale Nissui, leader mondial de la pêche….

Cependant, les fondements des activités halieutiques du Sanriku sont les coopératives de pêcheurs qui gèrent et organisent l’ensemble des productions côtières, pêche et aquaculture. Comme l’écloserie de saumon (photographie ci-dessus) de la coopérative de pêche à Miyako où les 3000 membres profitent de la politique de repeuplement en salmonidés (Sea-ranching).

Pour plus de détails sur les productions aquacoles du Sanriku, cliquer Hatakeyama.

Le 11 mars 2011, tout a basculé...

Suite Ici

====== 13 mars 2012 ======

Ishinomaki : 1 an après, un sentiment d’abandon....

Cette ville de 160.000 habitants compte près de 4.000 morts sur un total 19.000 morts (et disparus) dans le pays. Le port de pêche d'Ishinomaki avec une production de près de 100.000 tonnes se classait parmi les 5 plus grands de l'archipel nippon....

Un sentiment d'abandon que résume cette formule d'un sinistré : "Nous sommes des prisonniers de geôles sans barreaux qui ignorent combien de temps ils ont encore à tirer." Il vit dans le même lotissement de logements provisoires que Mme Takeda, bâti sur un terrain destiné à recevoir une zone industrielle, coupé de routes sur lesquelles foncent des poids lourds.

Il y a peu de travail, et le départ des jeunes aggrave le vieillissement des régions affectées : 41.000 personnes ont quitté les préfectures de Fukushima, Iwate et Miyagi. Cet exode prend une dimension particulière à Fukushima, où la crise nucléaire a porté un coup supplémentaire aux victimes du tsunami - et à bien d'autres qui vivaient pourtant loin de la côte. La majorité (31.000 personnes) de ceux qui ont quitté les régions sinistrées vivait dans cette préfecture.

A Minamisoma, dont la partie sud se trouve dans les zones des 20 km interdits d'accès autour de la centrale, 43 000 personnes sur 51 000 sont parties, et 7 000 personnes vivent dans les logements provisoires : "Jusqu'à quand ?, interroge Kyoko Kumai. Je ne suis plus bien jeune pour attendre ainsi. " Les plus âgés ont peur de se retrouver isolés dans de grands ensembles : ce fut le cas à Kobé, après le séisme de 1995. Le taux de suicides y fut élevé. Depuis le 11 mars, 1 300 victimes du tsunami se sont donné la mort.

Les raisons des départs ne se limitent pas à la menace radioactive : les perspectives d'emploi sont limitées, sauf dans le bâtiment, mais les activités telles que l'agriculture et la pêche périclitent. A Ishinomaki, les pêcheurs peinent : les prises ne dépassent pas le quart de ce qu'elles étaient avant la catastrophe.

Le long de la côte, en remontant vers le nord, les routes ont été dégagées, et par endroits des tapis de débris amoncelés barrent la vue sur plusieurs mètres de hauteur et des centaines de longueur. Ailleurs, on tombe sur des entassements de carcasses de voitures ou des bâtiments éventrés aux squelettiques charpentes d'acier tordues devant lesquels un petit autel bouddhique a été dressé avec des fleurs et quelques offrandes. Certaines agglomérations ont disparu : ce ne sont plus que des "lieux-dits".

Au fond de sa crique, Shirahama, à une trentaine de kilomètres d'Ishinomaki, était une bourgade de pêcheurs. C'est devenu un terre-plein vide face à la mer, dans un paysage d'îlots rocheux et de pinèdes tel qu'on en voit sur les estampes. Le village ne sera jamais reconstruit. Le lieu est trop dangereux.

Dans le petit port voisin d'Ozaki, une dizaine de familles de pêcheurs ont reformé une communauté. Au fond de la baie, entourée de collines, la petite agglomération n'a eu qu'un mort. "Les familles ont fui sur les hauteurs, et nous, nous sommes partis en mer pour éviter la vague : en dix minutes à plein moteur, on est assez loin, et la moitié des bateaux ont été sauvés", rappelle Katsuya Sasaki. Un tiers des familles sont restées. Les hommes pêchent des algues (dont raffolent les Japonais), que les femmes préparent sur le quai avant de les faire bouillir dans des baquets chauffés à l'électricité. "On a nettoyé par nous-mêmes, et le département nous a fourni des équipements." Là, la communauté n'a pas éclaté, et la vie a repris. Ailleurs, ce n'est pas le cas, et beaucoup de pêcheurs sont devenus manoeuvres.

Katsuya Sasaki a de la chance : il vit dans une maison neuve sur une hauteur. Elle fait partie d'un projet du département d'architecture de l'université Kogakuin à Tokyo et d'une entreprise de construction locale qui, avec des charpentiers des environs, a construit onze maisons de bois de style traditionnel. Certes, une goutte d'eau, compte tenu des besoins : "Nous voulions montrer que, plutôt que des logements provisoires à 5 millions de yens l'unité destinés à être détruits deux ans après, il était préférable de construire aussi vite des habitations permanentes en utilisant des techniques traditionnelles pour un coût de 9 millions de yens", explique Shinichi Sekiya, de l'université Kogakuin. Le projet a été financé par des donations.

Des plans de reconstruction sont prêts, mais le gouvernement central ne prend pas de décision. "On ne peut rien faire, à cause des retards au niveau gouvernemental", reconnaît-on à la mairie d'Ishinomaki, aujourd'hui installée dans les locaux d'un ancien grand magasin. Dans la population, ces projets suscitent plus de doutes que de certitudes. Seiichi Nagashima, propriétaire de la pâtisserie Kasaya, à Ishinomaki, aimerait bien relancer son activité au même endroit, mais "le projet de reconstruction prévoit l'installation d'une digue de 5 mètres de haut, dont le tracé passe juste devant le magasin".

La reconstruction se concentre sur les grandes villes, à commencer par Sendai (1 million d'habitants) : le taux d'occupation des hôtels a augmenté de 10 % au cours des derniers mois. Certes, affectée dans sa partie proche de la mer, Sendai ne paraît guère une ville frappée par un désastre, avec ses boutiques de luxe et ses restaurants qui font salle pleine. Une animation qui contraste avec la situation des villes côtières de moindre importance, qui se dépeuplent.

Source : Le Monde. Le Japon, l'année d'après la vague

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Près de 20 000 morts et disparus

Victimes Le séisme et le tsunami ont fait 15.846 morts (bilan établi au 7 février 2012) et 6 011 blessés, 3 317 personnes restant portées disparues. Selon les autorités japonaises, aucun décès n'est imputable aux radiations dues à l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi. Six employés sont morts : deux tués par le séisme et le tsunami, deux autres victimes d'un arrêt cardiaque et deux d'une leucémie aiguë et d'un choc septique.

Réfugiés Le tremblement de terre et la vague géante ont mis à la rue plus de 340 000 réfugiés, pour lesquels 53 000 logements provisoires ont été construits.

Destructions La double catastrophe a détruit totalement 130 000 bâtiments et partiellement plus de 900 000 autres. Dans les trois préfectures les plus touchées (Fukushima, Iwate et Miyagi), les décombres représentent 22 millions de tonnes. Source : Le Monde

======== 11 mars 2012 ========

A voir ce reportage d’Arte : Minamisanriku (Communauté côtière de Miyagi)

Cité côtière située au nord-est de l'île de Honshu, la ville de Minamisanriku a le plus souffert du séisme du 11 mars 2011 et du tsunami qui a suivi. Dans les ruines de cette petite cité de 17.000 habitants, on a retrouvé un millier de morts. Mais le bilan humain aurait été plus lourd sans le courage de Miki Endo, jeune employée municipale au bureau de protection contre les catastrophes naturelles, chargée de la diffusion des annonces par haut-parleur. Informée de l'arrivée de la vague géante sur Minamisanriku, cette jeune femme de 24 ans a tenu à rester au poste central, répétant inlassablement aux habitants qu'ils devaient quitter leur logement ou leur lieu de travail pour se réfugier dans les hauteurs. Lorsque la vague a déferlé, il était trop tard pour elle-même. Pendant toute une année, les documentaristes ont suivi la manière dont se sont reconstruits les survivants de la catastrophe, parmi lesquels les parents de Miki Endo, qui, eux aussi, doivent à leur fille d'avoir eu la vie sauve.

Pour ceux qui navigue sur Google Chrome (traduction automatique), le web de la ville de http://www.town.minamisanriku.miyagi.jp/


======== 10 mars 2012 =========

"Grand séisme de l’Est" : Séisme, Tsunami et Fukushima

Dimanche 11 mars 2012, les Japonais honoreront la mémoire de 15.846 d’entre eux, tués par les secousses telluriques et les vagues folles du Pacifique. Ils rendront hommage également à 3.317 autres personnes, portées disparues, déchiquetées dans la catastrophe ou emportées vers le large par les flots puissants.

Les Japonais vivent depuis des millénaires avec les tsunamis. Ces "vagues dans le port" déferlent lorsque le plancher océanique s’élève ou s’abaisse brusquement de plusieurs mètres, déplaçant alors une grande masse d’eau qui s’élève à son arrivée sur une côte.....

Les habitants de l’archipel nippon sont certes des gens disciplinés. Mais comment reprendre le cours de sa vie lorsque ses proches ont été laminés par les vagues, lorsque sa maison a été réduite à l’état d’allumettes ?

D’autant que les ravages du séisme et du tsunami ne sont pas les seuls auxquels les Japonais doivent faire face. Une menace plus insidieuse, plus mortelle encore, interdit un vaste territoire pour des décennies : la radioactivité, issue des quatre réacteurs détruits de Daiichi.

Revoir l’enchainement du "grand séisme de l’Est"

Midi Libre : Japon : un an après, la mort rôde toujours à Fukushima


======= 1 mars 2012 =======


Après le Tsunami

Avec Hatakeyama, ostréiculteur à Kesennuma

Un reportage de Sophie Bontemps et Yvon Bodin

Une production Thalassa

Emission du 24/02/2012

Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9 suivi d'un tsunami ravage la côte pacifique du Japon. Les vagues atteignent plus de 30 m par endroit. Six cents kilomètres de côtes sont détruites. Des villes et des villages portuaires disparaissent.

On dénombre 26 000 victimes.

L'explosion des réacteurs de la centrale de Fukushima dans les jours qui suivent le tsunami, provoque une pollution radioactive comme le pays n'en a jamais connu.

Neuf mois après la catastrophe, nous sommes partis du nord au sud de l'archipel, à la rencontre de ces japonais qui ont survécu au cauchemar. Comment vit-on, comment reconstruit-on, comment réapprendre à espérer dans un pays blessé ? Notre voyage commence avec la recherche d'un personnage que nous avions filmé il y a 4 ans.

Un ostréiculteur, poète, amoureux de la forêt et de la mer, qui vit dans la région de Miyagi, au nord-est, près du port de Kesennuma.

Quand nous avons vu les images du tsunami et de ses vagues destructrices, nous avons tout de suite pensé à lui et à sa famille.

Nous sommes restés sans nouvelles de lui pendant deux semaines. Et puis, le soulagement, il était vivant…

Nous le retrouvons, avec ses projets, ses espoirs et ses craintes, près de cette mer qu'il sait indomptable et terrible.

De Kesennuma à Fukushima, il n'y a que 200 km, nous décidons de partir là bas pour rencontrer les pêcheurs privés d'océan, à 30 km de la centrale. Neuf mois après, personne ne sait si les bateaux reprendront la mer dans cette région. C'est la pollution radioactive maritime la plus importante qui ait jamais eu lieu.

Dix-huit centrales nucléaires sont construites au bord de la mer au Japon. Il ne reste que 4 réacteurs en fonction aujourd'hui.

Un seul endroit dans le pays résiste depuis toujours à la construction d'une centrale nucléaire. C'est l'île d’Iwaishima. Le tsunami ici a apporté de nouveaux arguments à leur lutte.

Source : France 3 Thalassa

------ 27 février 2012 ------

A Otsuchi, le tsunami a eu raison de la coopérative de pêcheurs ?

A Otsuchi, il y avait plus de 17.000 habitants et 650 bateaux dans le port de pêche. Le 11 mars 2011, le tsunami a emporté plus de 1300 personnes et 620 embarcations.

Le raz-de-marée dévastateur n’a laissé que ruines tout autour de la baie d'Otsuchi et fait fuir plusieurs centaines de familles, notamment les plus jeunes.

En janvier, cette communauté côtière a perdu son poumon économique, son principal pourvoyeur d'emplois et de revenus, lorsque la coopérative de pêche locale a fait faillite. Et les chercheurs de l’institut océanographique ne remettront probablement plus jamais les pieds dans leur centre de recherche qui avait pourtant résisté à la déferlante (ci-dessous photo prise par l’US Navy le 15 mars 2011).

Sans sa coopérative de pêche, Otsuchi part à la dérive !

Un an après le tsunami, la plupart des débris qui jonchaient le port de pêche, ont été déblayés, mais une question se pose maintenant : faut-il reconstruire ou partir ?

Otsuchi compte désormais 13.300 habitants. Un tiers de la population a plus de 65 ans.

« Nous sommes à la croisée des chemins », résume le maire, Yutaka Ikarigawa, pour qui « tout retard dans la reconstruction provoquera un second drame », l'exode.

Pour certains habitants, le choix est simple.

« Nous quitterons Otsuchi si mon mari ne peut prolonger son emploi ce printemps », prévient Yuki Tanaka, une mère de famille. « Avoir un port d'attache est important, mais l'avenir de nos enfants passe avant tout ».

La bourgade a perdu son principal pourvoyeur d'emplois et de revenus en janvier, lorsque la coopérative de pêche locale a fait faillite....

------ 10 février 2012 ------

Shigeatsu Hatakeyama, lauréat des Héros des forêts de l'ONU


Shigeatsu Hatakeyama, ostréiculteur japonais qui avait reçu une délégation d’ostréiculteurs français et de chercheurs de l'Ifremer en octobre 2010, fait partie des lauréats des Héros des forêts de l'ONU pour son travail dans la protection des forêts autour de la baie de Kesennuma.

Lors d'une cérémonie organisée jeudi 9 février 2012 par le Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) au siège de l'ONU à New York pour clôturer l'Année internationale des forêts, le prix « Héros des forêts » a été décerné à six lauréats originaires du Cameroun, du Japon, de Russie, du Brésil et des Etats-Unis.

« Chacun d'entre nous, parmi les 7 milliards d'êtres humains de la planète, sommes liés aux forêts pour notre bien être physique, économique et spirituel. Le prix 'Héros des forêts' du FNUF a été conçu dans le cadre de l'Année internationale des forêts 2011 pour identifier et rendre hommage aux innombrables individus du monde entier qui se dévouent à protéger les forêts », a déclaré la Directrice du secrétariat du FNUF, Jan McAlpine.


Au cours de l'année 2011, les Nations Unies ont organisé une série de manifestations et d'activités pour souligner la valeur des forêts et des mesures que peuvent prendre les gens pour les protéger.

Selon le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), les forêts couvrent 31% de la surface terrestre du globe, capturent plus de 1.000 milliards de tonnes de carbone et fournissent un moyen de subsistance à plus de 1,6 milliard de personnes.

Suite aux délibérations du jury, le prix "Héros des forêts" a été décerné à des lauréats représentant chacun une région du monde.

Shigeatsu Hatakeyama, ostréiculteur victime du tsunami du 11 mars 2011, est le lauréat "Héros des forêts" pour l'Asie....

Les autres lauréats sont Paul Nzegha Mzeka (Cameroun) pour un projet de reforestation et d'apiculture durable, Anatoly Lebedev (Russie) pour une campagne freinant l'exploitation forestière illégale en Sibérie, Paulo Adario (Brésil) pour son action en faveur des forêts vierges d'Amazonie et deux scouts américaines (Rhiannon Tomtishen et Madison Vorva, 16 ans) pour la campagne contre l'huile de palme afin de protéger l'habitat des orangs-outans.

Le jury a également décerné un prix spécial à José Claudio Ribeiro et Maria do Espirito Santo, deux militants brésiliens qui ont été assassinés alors qu'ils tentaient de protéger les forêts naturels de leur pays....

Selon le FNUF, toutes ces personnes partagent le même courage, la même passion et la même persévérance bien qu'elles soient issues d'horizons différents. Elles servent de sources d'inspiration à tous ceux qui souhaitent faire une différence et protéger les forêts.

Communiqué de l'ONU : Année des forêts : l'ONU récompense des militants de la protection des forêts

------ 24 janvier 2012 ------

Huître de Miyagi : Effet Fukushima ou effet tsunami ?

10 mois après le tsunami du Tōhoku au nord-est du Japon, les flotteurs des filières à huîtres ont traversé le Pacifique et s’échouent maintenant sur les plages alaskiennes.

Pendant ce temps, les ostréiculteurs de Miyagi qui ont réussi à relancer leurs activités avec les moyens du bord, vendent leurs premières huîtres avec 1 an d’avance !

Effet Fukushima ou effet Tsunami ?

Les ostréiculteurs français de l'époque "Résur" connaissent déjà la réponse.

Suite.... Cliquer Renaissance de l'Huître





------ 26 octobre 2011 ------

Les débris du tsunami du 11 mars approchent d'Hawaii

Les millions de tonnes de débris dérivant depuis le tsunami qui a frappé le Japon en mars devraient atteindre Hawaï plus rapidement que prévu, selon des chercheurs qui ont révisé leurs calculs. Le tsunami aurait rejeté dans l'océan 5 à 20 millions de tonnes de débris, qui depuis dérivent vers l'est. Des chercheurs hawaïens ont développé des modèles pour prédire leur évolution dans l'eau et déterminer quand et où les premiers débris toucheront terre.

Voir une simulation (GIF animé) du trajet des débris du tsunami (International Pacific Research Center)

Jusqu'à maintenant, ils pensaient que les premiers vestiges de la catastrophe toucheraient terre au printemps 2012 sur les îles Midway, à quelque 2 100 kilomètres au nord-ouest d'Honolulu (Hawaï). Mais leurs calculs ont été récemment remis à plat quand un navire-école russe navigant entre Hawaï et l'extrême-orient russe a trouvé sur sa route des débris japonais, dont un bateau de pêche de six mètres de long immatriculé à Fukushima, ville la plus proche de la centrale nucléaire gravement endommagée par le tremblement de terre et le tsunami. "La première zone habitée où des débris échoueront sera l'atoll de Midway, confirme Jan Hafner, du Centre international de recherche sur le Pacifique (CIRP) de l'université d'Hawaï. Nous nous attendons à ce que cela ait lieu cet hiver."

Bateau immatriculé à Fukushima

"Un voilier-école russe, le STS Pallada, a trouvé un ensemble de débris qui proviennent sans erreur possible du tsunami, lors de son voyage retour entre Honolulu et Vladivostok", avait indiqué le 15 octobre dernier le CIRP. "Peu après les îles Midway, le Pallada a repéré un nombre surprenant d'objets" dérivants, dont un petit bateau de pêche que l'équipage du voilier a récupéré à bord le 22 septembre. "Niveau de radioactivité : normal. Nous l'avons mesuré avec le compteur Geiger", selon les notes de l'équipage, citées par le centre. Le bateau dérivait alors à plus de 3 500 km du Japon et à 3 000 km d'Honolulu. Pendant plusieurs jours, l'équipage a vu un poste de télévision, un réfrigérateur, des planches de bois, des bouteilles en plastique, des bottes, des bouées de filet de pêche.... Suite et source : Le Monde

------ 28 septembre 2011 ------

Fukushima : Manger les poissons issus de la côte ouest du Japon

L'Institut de Radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) conseille aux ressortissants français vivant au Japon de consommer des produits de la mer issus de la côte Ouest dans le Bulletin d’information n° 7 du 22 septembre 2011. En d'autres termes, manger des produits de la mer issus de la Mer du Japon et éviter ceux du Pacifique... (Traduit en français métropolitain, manger du poisson de Méditerranée, et éviter celui de l'Atlantique !)

Extrait du bulletin

Les rejets radioactifs accidentels provenant de la centrale de Fukushima Dai-Ichi ont causé une pollution radiologique impactant une partie du territoire terrestre et maritime du Japon, principalement les préfectures de Fukushima, Tochigi, Ibaraki et Miyagi. Les informations et recommandations fournies dans ce bulletin ont pour objectif d’aider à limiter autant que possible les expositions à cette pollution environnementale persistante….

Dans le milieu marin, la pollution radioactive déposée sur le fond entraîne une contamination des espèces végétales et animales qui y sont exposées….

L’étude des données communiquées montre que, depuis le 1e août les dépassements des normes de commercialisation ou de consommation encore observés ont concerné entre autres :

  • certains poissons de mer (éperlan japonais – japanese smelt, raie, sébaste, limande…) ou de rivière (ayu* de la rivière Mano dans la Préfecture de Fukushima),
  • des algues et des oursins,…

Recommandations de bonnes pratiques alimentaires pour l’ensemble des résidents français au Japon

Même si aujourd’hui la plupart des contrôles menés sur les denrées alimentaires produites au Japon montre une nette diminution de la contamination des denrées végétales, l’IRSN estime nécessaire de maintenir une vigilance sur les denrées provenant des préfectures significativement touchées par les retombées radioactives de l’accident de Fukushima Dai-Ichi.

L’IRSN recommande ainsi :

« pour ce qui concerne les poissons de mer ou de rivière (en particulier le lançon japonais, l’éperlan japonais – japanese smelt, la raie, le sébaste, la limande – voir la liste complète ci-dessous) ou de rivière (ayu, saumons), ainsi que les algues et les fruits de mer, de s’assurer que les résultats des contrôles montrent qu’ils sont conformes à la réglementation japonaise en vigueur ou qu’ils proviennent de zones de pêches identifiées situées à l’ouest des côtes japonaises… »

Espèces marines ou de rivière pour lesquelles des dépassements des normes japonaises en vigueur ont été mesuré d’après l’Agence japonaise pour la pêche :

Japanese sandlance – lançon japonais

Whitebait - friture

Ayu sweetfish

Japanese smelt - éperlans japonais

Land-locked salmon - saumon

Mediterranean mussel - moule méditerranéenne

Wakame seaweed – algue Wakame

Hijiki seaweed – algue Hijiki

Arame seaweed – algue Arame

Japanese dace - vandoise

Northern sea urchin - oursins

Surf clam - clam

Fat greenling

Brown hakeling

Stone flounder - limande

Whitespotted char - omble

Japanese mitten crab - crabe

Rockfish - sébaste

Ocellate spot skate

Slime flounder - limande

Olive flounder - limande

Goldeye rockfish - sébaste

Willow gudgeon (d’élevage) – gougeon

Source : IRSN. Bulletin d’information n° 7 du 22 septembre 2011

------ 7 septembre 2011 ------

Au Japon, les banquiers ne mangent plus de thon congelé ?

Du thon en gage pour emprunter à taux préférentiels

La Banque du Japon va mettre en place un nouveau prêt qui permettra aux emprunteurs de mettre en gage du thon surgelé ou du caoutchouc, une tentative destinée à encourager la reprise sur la côte nord-est du Japon dévastée par le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars.

La banque centrale espère, avec ce nouveau système qui devrait être fonctionnel dès ce mois-ci, faciliter le crédit à faible taux d'intérêts pour les petites et moyennes entreprises qui n'ont pas de biens immobilliers à mettre en gage. Source : NHK WORLD French via Scoop.it

------ 6 septembre 2011 ------

Un village de pêcheurs japonais contre le nucléaire

Depuis le premier réacteur construit dans les années 70, le Japon en compte aujourd'hui 55. A Iwaishima, ce petit village de pêcheurs s'est forgé une réputation dans tout le pays pour son abnégation contre la construction de deux réacteurs nucléaires.


Un village de pêcheurs japonais contre le... par BFMTV

Source : BFM TV via Scoop.it

------ 5 septembre 2011 ------

Le tsunami du Tohoku a déposé de l'arsernic

La boue contenant de l'arsenic s'est répandue sur les communautés côtières qui luttent déjà pour se remettre de l'énormité de la destruction causée par le méga-tremblement de terre, le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima du 11 mars.

Sur 36 points de 129 échantillonnages des préfectures d'Iwate, Miyagi et Fukushima, les trois préfectures les plus durement touchées par la catastrophe du 11 Mars, des chercheurs de l'Université de Tohoku ont trouvé des concentrations d'arsenic dépassant les normes environnementales.

A plusieurs endroits, la contamination en arsenic a été de 4 ou 5 fois le maximum fixé par le gouvernement, et un point de prélèvement à Kesennuma, dans la préfecture de Miyagi, la concentration était de 25 fois la norme.

(...)

NB : "L'étude a également constaté du plomb à 12 endroits en dépassement des normes environnementales" Source : asahi.com via Scoop.it

------ 10 août 2011 ------

Miyagi. Stocks d'ormeaux balayés par le tsunami

Des chercheurs ont constaté que le nombre de jeunes ormeaux sauvages au large des côtes de la préfecture de Miyagi a diminué de plus de 90% à la suite de l'énorme tsunami déclenché par le tremblement de terre du 11 Mars dans le Grand Est du Japon.

Les scientifiques soupçonnent que la plupart des ormeaux ont été balayés de leurs aires d'alimentation par le tsunami.

"Nous craignons que le niveau de capture ne se rétablira pas aux niveaux d'avant la catastrophe avant trois à cinq ans à partir de maintenant", explique Hideki Takami, chercheur principal à l'Institut de recherche de la pêche du Tohoku et de l'Agence gouvernementale de recherche des pêches (FRA) .

En juin, les chercheurs ont plongé sur des fonds de 2 à 7 mètres, entre 10 et 50 mètres au large du district de Tomarihama à Ishinomaki et du district d'Iwaisaki à Kesennuma pour vérifier le nombre de jeunes ormeaux sauvages. Chaque plongeur a comptabilisé une moyenne de 2,8 spécimens en 1 heure à Tomarihama, alors qu'en février (juste avant le tsunami), une moyenne de 28,6 avait été constatée. A Iwaisaki, pas un ormeau en juin, contre 10,3 en moyenne par plongeur en février.

Les chercheurs ont également confirmé que le nombre d'oursin (Strongylocentrotus nudus) a fortement diminué (+ 90%) au large de Tomarihama depuis la catastrophe, passant de 3,2/m2 en novembre 2010 à 0,2/m2 en juin 2011. Toutefois, le nombre d'oursin n'a pas diminué au large d'Iwaisaki.

Selon les statistiques du Ministère de l'agriculture, des forêts et de la pêche, la Préfecture de Miyagi se classe au deuxième rang national pour la production d'ormeaux et à la quatrième place pour la production d'oursins en 2008.

L'Agence des pêches prévoit de mener une enquête similaire au large de la préfecture d'Iwate.

NB : L'ormeau (ou abalone) fait partie de la cuisine japonaise ; cet excellent coquillage est recherché à la fois pour ses qualités gustatives et sa nacre. Photo wikipedia : Sashimi d'ormeaux

Source : The Mainichi Daily News (via Scoop.it) : Le nombre de jeunes ormeaux s'effrondre dans la préfecture de Miyagi après le tsunami | The Mainichi Daily News

------ 6 août 2011 ------

La liste des espèces halieutiques contaminées s'allonge....


12 août 2011 : Point sur la contamination des produits halieutiques

Questions and Answers on Fishery Products (Inspections on Radioactive Materials)

– updated on 12 August –

In relation to the detection of radioactive materials in the seawater near the water discharge outlet at the Fukushima Daiichi Nuclear Power Plant, we have received questions on its impacts on fishery products, as follows. Cliquer MAFF

------ 20 juillet 2011 ------

Baleines et bœufs radioactifs remettent Fukushima dans le fil des actualités !

A terre, bœufs radioactifs… En mer, baleines contaminées… Et n’oublions pas les dizaines d’espèces halieutiques contaminées au large des côtes nord-est du Japon.

Avec le retour des beaux jours et le réchauffement de l’eau de mer, la vie marine a décuplé son activité sur le littoral du Tohoku (cliquer sur la carte pour agrandir). La convergence des eaux froides du Nord et des eaux chaudes du Kuroshio fait de cette région océanique, l’une des plus productives au monde. Un véritable bouillon de cultures atomique…. Lire : Fukushima : Bloom atomique au large de la centrale nucléaire

Pour éviter une panique alimentaire… « Le gouvernement japonais a annoncé le mardi 19 juillet 2011 l’interdiction de la vente du bœuf élevé dans la préfecture de Fukushima, quatre mois après l’accident d’une centrale nucléaire dans la région. « Nous avons donné l’ordre au gouverneur de la préfecture de stopper les livraisons de l’ensemble du bétail de Fukushima », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano. « Nous allons prendre toutes les mesures possibles pour indemniser les éleveurs de façon convenable ». Ouest France : Nucléaire. Le Japon interdit la vente du bœuf de Fukushima

Côté mer.... Le gouvernement japonais n’a pas pris de mesure d’interdiction même si à ce jour des dizaines d’espèces halieutiques dépassent ou sont proches de la limite commerciale des 500 Bq de césium/kg de poisson.

Depuis la découverte de lançons radioactifs débarqués au port de pêche d’Ita-Ibaraki, dans la Préfecture voisine de Fukushima, deux semaines après les catastrophes du 11 mars 2011, les autorités locales suivent l’évolution du niveau de la contamination marine selon un protocole d'analyse défini début avril 2011. Des échantillons sont prélevés dans les différents catégories d’espèces halieutiques depuis la région tokyoïte au Sud jusqu’à Hokkaïdo au Nord.

C’est parmi ces centaines d’échantillons prélevés dans les ports de pêche que des baleines débarquées à Hokkaïdo ont été analysées en mai 2011. A 31 Bq de césium/kg de viande fraiche, un niveau bien inférieur à bien d’autres espèces halieutiques capturées au large des côtes de Fukushima, la contamination des cétacés serait passée inaperçue sans la tenue de la réunion annuelle de la Commission Baleinière Internationale (CBI) début juillet 2011 à Jersey. Lire l’article de Novethic : Commission Baleinière Internationale : les conséquences de Fukushima éludées

Voir la liste des espèces halieutiques contaminées : Fukushima : Boeufs radioactifs, baleines contaminées et toute la vie marine...

------ 6 juillet 2011 ------

Face à l'ampleur du désastre, le Ministre de la reconstruction n'a pas tenu une semaine !

Comme indiqué sur la carte, la chaleur a gagné les côtes du nord-est (cliquer sur la carte pour agrandir) et les esprits s'échauffent face à la lenteur de la reconstruction....

Nommé il y a à peine une semaine, le ministre de la Reconstruction Ryu Matsumoto a annoncé sa démission après ses propos lors des visites dans les préfectures d’Iwate et de Miyagi (nord-est), durement touchées par les événements du 11 mars. Il avait notamment déclaré devant les médias que le gouvernement japonais allait « aider les municipalités qui amènent des idées mais pas les autres » et que l’Etat « ne ferait rien » à moins que les autorités locales ne s’entendent sur la manière de reconstruire les pêcheries détruites par le tsunami. Un peu plus tard, lors de sa visite au gouverneur de Miyagi, il était arrivé de mauvaise humeur et avait reproché à son hôte de l’avoir fait attendre, refusant de lui serrer la main. « Mes paroles ont été brutales et ont heurté les sentiments des personnes touchées par la catastrophe. Je m’en excuse », a-t-il tout de même déclaré en conférence de presse après sa démission.

Il s’agit néanmoins d’un nouveau coup dur pour le Premier ministre Naoto Kan, dont la cote de popularité atteint déjà des niveaux inquiétants. Depuis son arrivée au pouvoir en juin 2010, c’est la quatrième fois que l’un de ses ministres est amené à démissionner après des déclarations maladroites. Malgré les protestations et les lettres de menaces qu’il a reçu, le chef du gouvernement se cramponne. Il aura tout de même du mal à ne pas lâcher prise. Source : Le ministre de la Reconstruction Ryu Matsumoto claque la porte (zeegreenweb)

Estimation des pertes toujours en hausse !

Le ministère de l’agriculture a déclaré le 1 juillet 2011 que les pertes dans l’agriculture et la pêche causées par les effets dévastateurs des catastrophes du 11 mars se chiffraient à 2,100.5 milliards de yens (18 milliards d'euros).

Selon les observateurs, ces pertes pourraient être beaucoup plus importantes lorsque les effets des fuites radioactives de la centrale de Fukushima Daiichi seront inclus.

Les plus grosses pertes concernent la pêche et l'aquaculture, pour un total 1,207.4 milliards de yens (10,3 milliards d'euros). Le tsunami a frappé 319 ports de pêche et a endommagé plus de 21.500 bateaux de pêche depuis Hokkaido jusqu’à Okinawa, d’après les informations du Ministère de l'Agriculture, des Forêts et des Pêches.

Les pertes agricoles, terres inondées et installations agricoles, totalisent 713,7 milliards de yens, tandis que les pertes de l'industrie forestière et des produits agricoles ont atteint respectivement 128,4 milliards de yens et 50,7 milliards de yens, a indiqué le ministère. Source :Reffiling: Losses of farm, fishery industries top 2 trillion yen+

Dernières estimations des pertes du 1 juillet 2011, cliquer MAFF

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Retour sur un article du géographe Philippe Pelletier dans EchoGeo : Le Japon quatre fois frappé

Dans le passé, malgré les nombreux tsunami dévastateurs, les populations ont régulièrement regagné la côte et reconstruit leur village. La conclusion de Yamaguchi (géographe japonais) est simple, et sans appel. Il donne deux raisons : d’une part, la mer est certes meurtrière mais aussi nourricière, très nourricière (le large du Sanriku où croisent les eaux du courant froid Oya-shio et du courant chaud Kuro-shio forme l’une des zones halieutiques les plus riches du monde) ; d’autre part, c’est le pays des ancêtres, il faut entretenir sanctuaires, temples et cimetières. Autrement dit, un attachement viscéral à la terre… et à la mer.

Cette configuration existe encore de nos jours. Certes la pêche japonaise s’est effondrée depuis le milieu des années 1980, passant d’une douzaine de millions de tonnes à un peu plus de cinq millions de tonnes de prises. Plus de la moitié de la consommation japonaise de produits halieutiques est désormais importée. Mais la pêche a globalement résisté dans la région du Sanriku. Le tourisme, bénéficiant de paysages sublimes, et d’une série de nouvelles infrastructures (routières, ferroviaires, hôtelières), s’y est également beaucoup développé. La région, traditionnellement reculée, plutôt reliée au reste du pays par des axes perpendiculaires au rivage et rejoignant l’axe sud-nord situé à l’intérieur des terres, est désormais mieux connectée, en particulier par des liaisons littorales. Une ligne de chemin de fer longeant le littoral y a été ouverte en… 1984. Bref, la population s’est à peu près maintenue dans la région….. Pour lire l’article intégral, cliquer EchoGeo

===== 29 juin 2011 =====

Toujours plus de contamination radioactive : 17 espèces halieutiques interdites à la commercialisation !!!

17 espèces halieutiques interdites à la commercialisation ; ces produits de la pêche ou de l'aquaculture dépassent la barre de 500 bq/kg de césium radioactif qui avait été fixée 3 semaines après la catastrophe de Fukushima.... Et beaucoup d'autres espèces toujours plus contaminées....

Carte des niveaux de radioactivité des produits de la pêche et de l'aquaculture sur la côte autour de la centrale de Fukushima (départements de Fukushima, d'Ibaraki, de Chiba,...)

A la date du 24 juin 2011, l’Agence japonaise des pêches a noté 17 espèces qui dépassaient le taux de 500 bq/kg en césium radioactif, maximum à ne pas dépasser pour la commercialisation des produits de la pêche et de l’aquaculture :

* Algue (Wakame, Hiziki, Arame)

* Coquillage (Moule, Clam,..)

* Oursin

* Poisson (Plie, Lançon, Salmonidé, Type Rascasse,…)

* Poisson d’eau douce (Ayu…)

* Crustacé (Crabe,…)

Pour accéder à la carte, cliquer Ici

Pour plus de détails sur le résultat des analyses en césium radioactif des différentes espèces halieutiques, cliquer : MAFF

===== 25 juin 2011 =====

A Fukushima, des palourdes stressées par les catastrophes du 11 mars 2011 !!!

Sur le littoral du département de Fukushima, les palourdes japonaises ont signé sur leur coquille les catastrophes du 11 mars 2011.

Ces coquillages très abondants sur le littoral du département de Fukushima sont marqués par les stress sismique et tsunamique comme le montre la photographie...

Après les catastrophes, les palourdes ont modifié la couleur de leurs coquilles !!!

Maintenant, il est probable qu'elles soient fortement radioactives comme 16 espèces interdites à la pêche sur la côte du département de Fukushima... Mais l'article du journal japonais "Asahi" ne le dit pas : Abnormal patterns on clam shells a sign of stress from tsunami.

===== 24 juin 2011 =====

L’après catastrophe dans le port de pêche de Natori (Miyagi)

ou les conditions de vie de pêcheurs privés de mer

Séisme au Japon : Natori, une ville à reconstruire (TF1)

Trois mois après le tremblement de terre suivi d'un tsunami qui a fait plus de 10.000 morts dans la seule province de Miyagi, Natori (commune voisine de Sendaï) porte toujours les séquelles de la catastrophe. Les habitants de ce port de pêche ont tout perdu.

===== 18 juin 2011 ======

A flot pour 6 millions de dollars et repartir à la pêche au saumon et balaou !!!

Port de pêche de Kesennuma. Déterminée à se remettre sur pied, la ville s'attaque maintenant à la tâche herculéenne de remettre à l'eau certains de ces mastodontes échoués. Plusieurs armateurs se sont unis pour négocier ensemble, avec une firme spécialisée, la récupération de cinq navires, pour un montant qui sera épongé par les compagnies d'assurances. Malgré tout, il en coûtera plus d'un million de dollars américains par bateau.

«C'est un village de pêche, donc si les navires reprennent la mer et recommencent à capturer du poisson, nous espérons que cela aidera à relancer les affaires ici», a dit un résidant de 67 ans, Keiko Onodera.

Au total, les responsables estiment que le tsunami a emporté 17 navires de 20 tonnes et un millier d'autres plus petits. Certains des navires les plus imposants et les plus loin du port seront découpés et envoyés à la ferraille, mais ceux qui sont plus proches de la mer et moins endommagés seront récupérés.

Cette semaine, deux grues géantes avaient soulevé l'Akane Maru no. 1 — un géant de 400 tonnes utilisé pour la pêche au saumon et au balaou — à dix mètres au-dessus du sol, avant de le déposer sur un chariot de 192 roues. Trois jours plus tard et cent mètres plus loin, le navire a été remis à la mer vendredi. Après quelques réparations, l'Akane Maru devrait reprendre la pêche en août, quand la saison du balaou s'ouvrira dans le Pacifique, a dit son propriétaire, Hirohito Ideka.

«Le tsunami a lourdement endommagé ce port, et les navires emportés dans les terres illustrent sa puissance et sa férocité, a-t-il dit. Mais maintenant que notre navire a été secouru (...) nous espérons que cela encouragera les gens à continuer à avancer.»

Au départ, les entreprises de sauvetage et les compagnies d'assurance estimaient que la récupération de l'Akane Maru serait trop dispendieuse et compliquée, a dit M. Ikeda. Après de longues négociations, une entente de 6 millions $ US a été conclue pour récupérer ce navire et quatre autres qui se trouvaient à proximité les uns des autres.

Le port en eau profonde de la ville est protégé par une île qui a absorbé le premier assaut du tsunami. Malgré tout, la catastrophe a fait 1433 morts et disparus à Kesennuma. Trois mois plus tard, le quartier autour du port demeure ravagé et des piles de débris jonchent encore les rues. Seules les maisons situées dans les collines ont échappé au pire.

Mika Komatsu, une femme de 32 ans, habite le deuxième étage de sa résidence depuis que le rez-de-chaussée a été anéanti par le tsunami. Sa mère et elle ont suivi avec attention, du début à la fin, le sauvetage récent d'un navire. «C'est une bonne sensation, a-t-elle dit. C'est le début d'un retour à la normale.» Source : Japon: des navires échoués sont récupérés (Métro)

====== 15 juin 2011 ======

3 mois après : A Ishinomaki, le port n’est plus l’ombre de ce qu’il a été

Grand port au nord de Sendai, Ishinomaki a le triste privilège d’être la ville qui a compté le plus grand nombre de victimes suite aux catastrophes du 11 mars : 6.000 morts ou disparus, sur les 163.000 habitants de la ville. Si les rues ont été dégagées et les maisons qui tenaient ont été réoccupées, les séquelles sont encore visibles : la marée pénètre en ville à cause de l’affaissement du terrain et les industries portuaires et la pêche du secteur sont sinistrées…

Comme ailleurs, le paysage y est désolé. Plus d’entrepôts derrière les quais. Des rues qui ne desservent plus rien. Les secteurs touchés ont été dégagés de leurs débris. Mais le poumon de la ville est toujours presque sans vie.

Dans le secteur, c’est l’industrie de la pêche qui a souffert le plus. Nombreuses sont les embarcations légères qui jonchent les routes et les talus des villes de cette côte. Réputé pour ses sushis et ses oursins, le secteur d’Ishinomaki ne produit plus rien.

Entre les pêcheurs décédés et ceux qui n’ont même pas retrouvé leurs embarcations, presque plus personne ne prend la mer. Quelques gros navires de pêche sont tout de même à quai, visiblement intacts. Mais c’est parce qu’après le tremblement de terre, leurs équipages s’y sont précipités pour les emmener au large, au devant du tsunami, au risque de leur vie.

Face à cette situation, les indemnisations traînent. De nombreux pêcheurs n’avaient pas assuré tout leur matériel, et il leur faudra des années pour le reconstituer. Le pire, c’est que l’an dernier, une violente tempête a touché ce rivage et que certains d’entre eux venaient tout juste de s’en relever.

Plus que tout autre agglomération, Ishinomaki a souffert de la catastrophe : configuration du terrain et de la ville, densité de population, difficultés de circulation. Le tsunami a piégé de nombreux habitants qui tentaient de fuir. Au total, 6.000 personnes sont mortes ou disparues, le plus lourd bilan de la côte. Source : Ishinomaki, la ville martyre (France Info)

====== 14 juin 2011 ======

Au Japon, il n’y a pas que le thon rouge et ses sushis, il y a aussi le balaou...

Au Japon, il n’y a pas que le thon rouge et ses sushis, il y a aussi le balaou, le fameux Sanma, un poisson populaire très apprécié des japonais dont le pays était autosuffisant avant les catastrophes du 11 mars 2011.

Le séisme puis le tsunami ont frappé le cœur névralgique de cette pêcherie d’importance nationale avec des débarquements compris entre 200.000 et 300.000 tonnes selon les années. Ports et bateaux de pêche détruits, chambres froides dévastées, le Japon doit importer dans l'urgence une grande quantité de balaou depuis les pays voisins, Chine et Taïwan.

3 mois jour pour jour, après le tsunami dévastateur du 11 mars 2011, le Japon fait ses comptes dans le recueillement, en souvenir des morts et disparus comme dans le port de pêche d’Ishinomaki durement touché : Fishermen remember victims 3 months after disaster, mais aussi dans l’inquiétude des pêcheurs proches de la centrale nucléaire de Fukushima, dont les réacteurs détruits continuent de contaminer l’atmosphère et l’eau de mer, et dans la colère devant la lenteur de la reconstruction dans les zones côtières du Tohoku (nord-est) ravagées cet après-midi du 11 mars par un séisme de magnitude 9 et des vagues énormes qui ont tout détruit sur leur passage, faisant plus de 15 000 morts et quelque 8000 disparus : colère et désespoir trois mois après la catastrophe

3 mois après, le Japon fait ses comptes (en quelques chiffres) :

  • Le Japon pleure ses morts et disparus au nombre de 23.500,
  • Le Japon évalue la reconstruction dans la zone côtière du Tohoku, recouverte de 25 millions de tonnes de débris et quelque 16 millions de tonnes de boue, à près de 250 milliards d’euros,
  • Le Japon estime la renaissance de la pêche et de l’aquaculture du nord-est, plus de 21.000 bateaux de pêche détruits ou endommagés dans 319 ports à reconstruire, 30% de l’ostréiculture japonaise, 90% de l’algoculture nationale, à près de 8 milliards d’euros (dernière évaluation de l'agence des pêches au 10 juin 2011).

Et tout ceci avec la menace nucléaire en toile de fond....

En manque de Sanma, le poisson bleu de l'automne.... Suite Ici

====== 10 juin 2011 ======

Rejets d’eaux radioactives : Trop c’est trop !!!

L’Agence japonaise des pêches s’opposent à tout rejet d’eau radioactive…

Le mardi 7 juin 2011, Tepco avait annoncé son intention de rejeter dans la mer environ 3.000 tonnes d’eau « faiblement radioactive » provenant cette fois, de la centrale de Fukushima Daini. « Nous envisageons de relâcher 3.000 tonnes d’eau à partir du site Fukushima Daini (numéro 2) vers l’océan, après en avoir abaissé le niveau de radioactivité à un seuil inférieur à celui que peuvent détecter les équipements de mesure », a annoncé un porte-parole de Tepco.

Suite au tsunami du 11 mars dernier qui a ravagé le nord-est du Japon, de l’eau de mer aurait inondé partiellement le second site basé à quelques kilomètres seulement de la centrale de Fukushima Daiichi. Dès lors, les 4 réacteurs de Fukushima s’étaient mis automatiquement à l’arrêt, sans problème apparent. L’eau s’est alors accumulée dans les installations (bâtiments des réacteurs et turbines), ce qui pourrait à terme, fragiliser les canalisations et provoquer d’autres fuites de matières radioactives. Toutefois, avant d’entamer le processus de rejet dans la mer, cette eau subira une phase de décontamination, et cette opération devra obtenir l’aval de l’Agence de sûreté nucléaire nippone. Source : Tepco disposé à relâcher 3.000 t d’eau radioactive ! (Japonation)

Le 10 juin 2011, l’Agence japonaise des pêches s'est vivement opposée à Tokyo Electric Power Co (TEPCO), relayant les inquiétudes du secteur de la pêche déjà fortement impacté par les rejets de la centrale de Fukushima Daiichi… Source : Govt rejects TEPCO's plan to release water from nuclear plant (Fis)

------ 30 mai 2011 ------

Pêcher illégalement est un crime !… Déverser des eaux radioactives en mer ?

Pêcher illégalement est un crime (*)… Déverser des eaux radioactives en mer ?

Depuis le séisme/tsunami du 11 mars 2011, la centrale nucléaire de Fukushima Daïchi rejette délibérément ses eaux radioactives en mer. Début mai 2011, le ministère des Sciences du Japon a relevé des niveaux de radioactivité plusieurs centaines de fois supérieurs à la normale sur une bande côtière de 300 kilomètres au large de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi…

Alors que de plus en plus d’espèces marines sont contaminées et des dizaines de communautés de pêcheurs sont touchées, Tepco, l’opérateur électrique, continue à déverser impunément tous ses rejets radioactifs en mer !!!

Radioactivité anormalement élevée sur une bande côtière de 300 km !

Des niveaux de radioactivité plusieurs centaines de fois supérieurs à la normale ont été relevés début mai sur une bande de 300 kilomètres de fonds marins au large de la centrale accidentée de Fukushima, a rapporté samedi l'agence Kyodo, citant le ministre des Sciences. Celui-ci a annoncé vendredi soir que des matières hautement radioactives avaient été détectées sur un axe nord-sud allant des préfectures de Miyagi à Chiba et mis en garde contre une possible contamination de la faune marine. Une contamination du lit de la mer avec de l'iode 131 et du césium 137 a été relevée en douze points, situés de 15 à 50 kilomètres du bord de mer entre les 9 et 14 mai, a-t-il précisé. AFP : Japon: radioactivité hautement anormale dans le lit marin près de Fukushima

Le Ministère des Sciences du Japon vient de contredire les litanies désespérantes du chef de cabinet quant au fait que les produits de la mer soient propres à la consommation. En effet, ce Ministère a commandité une analyse des sols marins sur une bande côtière de 300 km de Kesennuma City, dans la préfecture de Miyagi, à Choshi City, dans la Préfecture de Chiba. Tout d’abord, il faut préciser que la même étude réalisée en 2009 mit en valeur l’absence totale de césium 137 et la présence de césium 134 à hauteur de 1 becquerel/kilo de sol. L’analyse réalisée entre le 9 et le 14 mai a mis en exergue des niveaux de contamination radioactive plusieurs centaines de fois au-dessus de la norme. Les échantillons de sédiments marins furent prélevés sur 12 sites situés de 15 à 50 km de la côte. Tous les échantillons de sédiments étaient radioactifs et la plus forte contamination se trouvait à 30 km des côtes face à la centrale de Fukushima et à 126 mètres de profondeur: le césium 134 était à 260 becquerels/kilogramme et le césium 137 était à 320 becquerels/kilogramme. Aucune analyse n’a été commanditée eu égard à la présence de strontium, de plutonium, etc.Source : Realinfos

(*) La pêche illégale est un crime. Quand la criminalité ignore les frontières, la loi devrait l’imiter. Gunnar Stølsvik, chef du groupe norvégien consultatif national contre la pêche INN, fait valoir que la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée (convention CTO) constitue un outil pouvant faciliter les enquêtes criminelles sur la pêche illégale…. cfp-reformwatch : «La pêche illégale ignore les frontières – la loi doit en faire autant»

==== 28 mai 2011 ====

Fukushima : De plus en plus d’espèces marines contaminées !!!

Cabillaud, crevette, ormeau, oursin, saumon, moule...

Voir les Résultats de l'inspection sur les matières radioactives dans les produits de la pêche du 26 mai 2011 - Site du ministère de l'agriculture et de la pêche, cliquer Ici

Moule, algue wakamé et saumon s'ajoutent au lançon dans les espèces au-dessus des taux autorisés

Espèces au-dessus des normes autorisées de 500 Bq de cesium/kg

  • Moule : Mediterranean mussel (Mytilus galloprovincialis) : 650 Bq de césium/kg - Iwaki – Fukushima
  • Algue : Wakame seaweed (Undaria pinnatifida) : 1200 Bq de césium/kg - Iwaki – Fukushima
  • Saumon : Land-locked salmon (Oncorhynchus masou) : 990 Date City (inland waters) - Fukushima

Espèces entre 100 et 500 Bq de cesium/kg

  • Cabillaud : Pacific cod (Gadus macrocephalus) - Iwaki CityFukushima
  • Ormeau: Ezo abalone (Haliotis discus hannai) – Kitaibaraki – Ibaraki
  • Oursin: Northern sea urchin (Strongylocentrotus nudus) – Kitaibaraki – Ibaraki
  • Crevette : Botan shrimp (Pandalus nipponesis) - Kamisu City – Ibaraki Offshore
  • Greeneyes (Chlorophthalmus borealis) - Iwaki CityFukushima
  • Fat greenling (Hexagrammos otakii) - Iwaki CityFukushima
  • Whitespotted char (Salvelinus leucomaenis) – Kitashiobara Village (inland waters) –Fukushima
  • Japanese dace (Tribolodon hakonensis) – Inawashiro Town (inland waters) - Fukushima

==== 26 mai 2011 ====

Baie de Yamada : Déblayer les débris qui entravent les activités conchylicoles

A Iwate, la baie de Yamada est réputée pour ses élevages d’huîtres et de coquilles saint-jacques…

Mais depuis, le tsunami qui a tout dévasté, la grande quantité de débris entassés sur le fond de la baie constitue une entrave au déplacement des bateaux de pêche et au redémarrage des activités conchylicoles…

Les experts de l’agence de recherche des pêches ont commencé à sonder la baie avec un bateau de pêche, en utilisant des dispositifs comprenant un sondeur équipé de GPS qui peut précisément décrire les fonds marins. Dans deux semaines, les experts remettront un rapport au gouvernement local et central avec les résultats qui devront selon un expert permettre de lancer les travaux de déblayage des débris. Source NHK : Survey of debris left by tsunami starts at port

Agence des pêches : Pour aider les personnes touchées dans le secteur de la pêche - Guide des Fonds d'aide pour les pêcheurs (édition mai 2011) 漁業者向け支援資金 ガイドブック(平成235月版, cliquer Ici

Plus au sud, dans le département de Fukushima, Greenpeace confirme la pollution radioactive des produits de la mer, algues, poissons, coquillages....

Eaux, algues, poissons et crustacés sont contaminés au large de Fukushima (Le Matin)

Greenpeace a fait des relevés à l’extérieur de la zone des 12 milles nautiques correspondant aux eaux territoriales nippones. L’organisation écologiste Greenpeace a annoncé que les produits de la mer au large de Fukushima présentent des taux de radioactivité au-dessus de la limite légale. La pêche est toujours arrêtée dans cette zone. L’organisation écologiste Greenpeace a annoncé jeudi que les tests qu’elle a effectués sur des produits de la mer au large de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima (nord-est du Japon) avaient révélé des taux de radioactivité au-dessus de la limite légale.

Le groupe antinucléaire, qui a fait des relevés à l’extérieur de la zone des 12 milles nautiques correspondant aux eaux territoriales nippones, a critiqué les autorités japonaises pour leur "réponse inadéquate à la crise nucléaire de Fukushima" provoquée par le séisme et le tsunami géant du 11 mars. Toutefois, la préfecture de Fukushima a indiqué que les activités de pêche n’avaient pas repris dans cette zone et qu’aucun produit de la mer de la région n’était mis sur le marché.

Greenpeace affirme avoir détecté des niveaux de radioactivité nettement supérieurs à la norme légale dans des algues, ce qui, selon elle, "suscite des inquiétudes graves sur les risques à long terme que représente l’eau de mer contaminée pour la population et l’environnement"....

Greenpeace ajoute que ses tests, vérifiés de manière indépendante par des laboratoires français et belges, ont également décelé des quantités anormales d’iode radioactif et de césium 137 dans plusieurs espèces de poissons et de coquillages. "Nos résultats montrent que des volumes importants de contamination continuent de se répandre à une grande distance de la centrale nucléaire de Fukushima", a déclaré Jan Vande Putte, expert de Greenpeace, lors d’une conférence de presse à Tokyo. Les autorités japonaises soulignent pour leur part que les courants et les marées devraient rapidement diluer la radioactivité dans l’océan. "Nous avons restreint la pêche de nous-mêmes en attendant que des tests soient effectués", a déclaré un responsable de la préfecture de Fukushima. "Nous prendrons une décision après avoir analysé les résultats des relevés, qui devraient intervenir rapidement."

Huîtres, poissons et…concombres de mer fortement radioactifs au large de Fukushima (jim)

Les activités de pêche n’ont pas encore repris au large de Fukushima. Une prudence nécessaire si l’on en juge par les résultats d’analyse communiqués hier par l’association écologiste Greenpeace. Ayant effectué des mesures au-delà des eaux territoriales japonaises, l’organisation a constaté une contamination radioactive importante des poissons et coquillages. Ainsi, des niveaux de césium de 740 becquerels/kg ont été retrouvés dans des huîtres, de 857 becquerels/kg chez des poissons et de 1 285/kg dans des concombres de mer, quand la limite légale au Japon est de 500 becquerels/kilo. Autre information inquiétante aux yeux de Greenpeace, la forte radioactivité des algues qui « informe sur la façon dont la contamination se propage le long des côtes » selon l’expert de Greenpeace, Jan Vande Putte. Autant d’éléments qui conduisent l’association à critiquer fortement la gestion de la crise nucléaire par les autorités japonaises : le déversement de tonnes d’eau radioactive dans la mer est notamment très critiqué. Ces informations sont révélées alors qu’un récent rapport de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire français (IRSN) affirme que de nouvelles évacuations seront nécessaires pour prévenir efficacement le risque radioactif.

==== 24 mai 2011 ====

Economie à genou, thon rouge toujours de bon goût !

En ce début de campagne du thon rouge en Méditerranée, certains spécialistes pensaient qu’après les catastrophes japonaises, l’économie nippone à genou, le marché du thon rouge fléchirait. Pas du tout…

Les exportateurs australiens de thon rouge du sud (Pacifique) prévoient une augmentation des exportations vers le japon ces prochains mois…Japan in need of more Aussie tuna (ABC)

Plusieurs explications : Destruction d’une partie de la flotte thonière et surtout destruction des stocks dans la région du Nord-Est…. Il y avait probablement du thon rouge dans les 84.000 tonnes de poissons en putréfaction dans les chambres froides et autres congélateurs des ports de pêche détruits de Kesenuma, Ishinomaki,...

Se débarrasser au plus vite des 84.000 tonnes de poisson pourri en putréfaction

Entrepôts, congélateurs et autres chambres froides ont été particulièrement touchés par le séisme et le tsunami. Electricité coupée, le froid ambiant maintenait les produits de la mer dans un relatif bon état de conservation. Mais avec le retour des beaux jours, la température augmente, il est urgent de se débarrasser du poisson et autres produits de la mer en putréfaction… 84.000 tonnes ! Source : Post-Quake Disposal Of Rice, Seafood Bogged Down

==== 22 mai 2011 ====

Le capitaine quitte le navire « Tepco »... Les pêcheurs en perdition...

Le capitaine quitte le navire « Tepco », abandonnant les communautés de pêcheurs en perdition dans la radioactivité…

Ce vendredi 20 mai 2011, Tepco a annoncé le « retrait » de son PDG, Masataka Shimizu. Démission ou limogeage ? Les informations se contredisent selon les sources. Quoi qu’il en soit, Masataka Shimizu va être remplacé par le directeur général de Tepco, Toshio Nishizawa. Très (trop ?) discret depuis le 11 mars, date de la catastrophe, TEPCO n’a eu de cesse de camoufler l’étendue des dégâts, cumulant mensonges, incompétence et contre-vérités sur la gravité de la situation japonaise.

Quand le navire prend l’eau…

La chute de TEPCO ne se jauge pas uniquement aux quantités affolantes de radioactivité rejetées. En dissimulant pendant des mois la gravité de l’accident, connue depuis le début, la firme a créé le scandale. Par ailleurs, pour l’exercice fiscal 2010 clos fin mars 2011, les pertes de Tepco sont estimées à 1 247 milliards de yens, soit 10,7 milliards d’euros. Tepco a d’ailleurs perdu 83% de sa valeur boursière. Pour l’exercice 2011 qui a commencé le 1er avril, l’entreprise prévoit de nouvelles pertes, dues aux dédommagements des victimes de l’accident nucléaire, que le gouvernement devrait aider à régler. Alors que le Japon est officiellement entré en récession, le pays semble constituer un cas d’école : le nucléaire, 25 ans après Tchernobyl, reste un gouffre financier pour les économies qui l’adoptent. Source : Fukushima : la direction de Tepco quitte le navire

Les pêcheurs demandent des dommages et intérêts à TEPCO

Quant aux pêcheurs d’Ibaraki qui ne mesurent pas encore l’étendue de la pollution radioactive, ils demandent des dommages et intérêts à Tepco pour compenser les pertes d’activité. Des indemnités estimées dans un rapport remis par la fédération des coopératives de la préfecture d’Ibaraki à la direction de l’opérateur de la centrale nucléaire. Si Tepco verse les 425 millions de yens (soit 3,7 millions d’euros) demandés pour les deux mois qui ont pollué la vie professionnelle des pêcheurs au nombre de 460 dans la préfecture d’Ibaraki, la compagnie d'électricité risque de payer pendant des années car la pollution radioactive s’est déjà incrustée dans la chaine alimentaire marine…

Les pêcheurs des deux autres départements impactés par la pollution radioactive, les pêcheurs de Fukushima et de Chiba, ont commencé à préparer leurs propres demandes d'indemnisation…. (Fis : Fishery association demands compensation from TEPCO)

Tepco et le gouvernement doivent décider d'un plan d'indemnisation des particuliers et entreprises lésées dont le montant pourrait se situer entre 4.000 et 10.000 milliards de yens (35 à 87 milliards d'euros), en fonction de la durée de la crise. (AFP : L'opérateur de la centrale a reconnu mardi que le coeur de trois réacteurs avait fondu...)

==== 18 mai 2011 ====

Fukushima : Saumon de Russie, OK… Poissons de Fukushima, Niet....

Au moment du lancement de la campagne du saumon en Pacifique Nord, la Russie le plus gros producteur de saumon sauvage avec l’Alaska (USA) - 400.000 tonnes/an chacun – souhaite lever les inquiétudes sur la pollution radioactive… Pendant ce temps, les espèces marines mais aussi des poissons d’eau douce autour de la centrale de Fukushima Daiichi sont de plus en plus contaminés…

Radiation des espèces halieutiques - Agence de la pêche : Point au 16 mai 2011

Jusqu’à la fin avril 2011, seul le lançon (Ammodytes personatus) dépassait les normes autorisées de 500 Bq/kg de césium radioactif ou 2000 Bq/kg d’iode radioactif.

Dorénavant, 4 catégories de poissons dépassent la limite de 500 Bq/kg de césium :

  • Japanese sandlance (Ammodytes personatus) 2900 Bq césium/kg - Iwaki (Fukushima)
  • Japanese sandlance (Ammodytes personatus) 1374 Bq césium/kg - Kitaibaraki city (Ibaraki)
  • Japanese smelt (Hypomesus nipponensis) 870 Bq césium/kg - Kitashiobara Village(Fukushima)
  • Ayu sweetfish (Plecoglossus altivelis) 760 Bq césium/kg - Iwaki (Fukushima)
  • Whitebait 850Bq césium/kg - Iwaki (Fukushima)

Et 7 espèces halieutiques dont une espèce d’eau douce sont comprises entre 100 et 500 Bq/Kg de césium radioactif :

  • Land-locked salmon (Oncorhynchus masou) - Furudono Town (Fukushima)
  • Japanese dace (Tribolodon hakonensis) - Furudono Town (Fukushima)
  • Giant Pacific octopus (Paroctopus dofleini) - Iwaki (Fukushima)
  • Marbled flounder (Pleuronectes yokohamae) Iwaki (Fukushima)
  • Olive flounder (Paralichthys olivaceus) - Iwaki (Fukushima)
  • Brown hakeling (Physiculus maximowiczi) - Kashima City (Ibaraki Offshore)
  • Ayu sweetfish (Plecoglossus altivelis) - Utsunomiya City (Kinu River) / Motegi Town(Naka River) / Tochigi City (Omoi River) dans la préfecture de Tochigi

Fukushima: pas de pollution empêchant la pêche de saumons du Pacifique

Les observations scientifiques dans le nord-ouest du Pacifique n'ont pas relevé de pollution nucléaire qui nécessite d'interdire notamment la pêche et la consommation cette année de 400.000 tonnes de saumon par la Russie, a indiqué mardi un organisme public russe.

Depuis le début des observations de la radioactivité à la mi-mars par des navires scientifiques, aucun dépassement des normes de radioactivité maximale n'a été observé ni dans l'air, ni dans l'eau, ni dans les prises de pêche, déclare le centre scientifique d'étude de la pêche en Extrême-Orient (Tinro) dans un communiqué.

Compte-tenu des particularités des courants dans le Pacifique du nord-ouest et dans les eaux russes, il n'y a pas de menace pour la pêche à la suite de l'accident de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, ajoute ce communiqué.

Une attention particulière a été accordée aux questions de sécurité des saumons du Pacifique, une espèce d'exploitation massive, qui vit ou migre dans les eaux du nord-ouest du Pacifique, a ajouté le communiqué. Source : AFP

==== 14 mai 2011 ====

Fukushima : Deux mois après le tsunami, le chaos nucléaire !!!

Réacteur en fusion… Eau de refroidissement dans des cuves-passoires... En réalité, Eau de lessivage larguant ses éléments radioactifs directement en mer…

Tepco présente ses excuses aux pêcheurs pour l’eau fortement radioactive déversée en mer… Le gouvernement présente ses excuses aux agriculteurs pour les milliers de tête de bétail condamnés dans le périmètre de 20 km autour de la centrale… Pour Greenpeace qui prélève des algues au large de Fukushima, les nouvelles ne sont pas bonnes...

De l'eau radioactive s'écoule à nouveau dans la mer à Fukushima

Le taux de césium-134 est 18.000 fois supérieur à la normale dans certains échantillons d'eau de mer.

Deux mois après le séisme et le tsunami, l'opérateur Tepco (Tokyo Electric Power) tente toujours d'abaisser la température dans les réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi (n°1). Non sans difficultés. Jeudi 12 mai, de nouveaux problèmes sur la centrale nucléaire ont été communiqués. Une fuite au niveau de la cuve d'un des réacteurs entraînerait le déversement d'eau contaminée dans l'océan. Tepco a également indiqué que de nouveaux relevés effectués cette semaine ont montré que l'eau injectée dans la cuve sous pression s'était échappée rapidement. Le niveau d'eau a chuté au-dessous de la base des barres de combustible, hautes de quatre mètres…. Source : NouvelObs

Réacteur n°1 « Etat de fusion » : Analyse de la situation des réacteurs de Fukushima Dai-ichi

Comme Tepco l'a annoncé, le réacteur numéro 1 de la centrale Fukushima Dai-ichi est dans un état de "fusion". Aujourd'hui (13 mai 2011 ndlr), nous avons interviewé Tetsuo Ito, directeur de l'Institut de recherche sur l'énergie atomique de l'université du Kinki. Il revient sur l'état du combustible nucléaire à la centrale.

Tetsuo Ito : « Je n'aurais jamais imaginé que le réacteur puisse être dans une telle situation. Je ne suis pas certain de l'état du combustible nucléaire…. » Source : NHK

Non loin de la centrale, des femmes vivent de la récolte de Hijiki ou Hiziki (Sargassum fusiforme)

Hijiki ou hiziki (Sargassum fusiforme) est une algue brune ressemblant à des nouilles noires.

Elle est récoltée sur les côtes rocheuses du Japon, de Corée et de Chine comme sur la photographie d’AlgaeBase : Récolte à Choshi dans le département de Chiba, à près de 250 km au sud de la centrale de Fukushima Daiichi.

Elle est utilisée dans la cuisine japonaise ainsi que dans les soupes, les sandwichs, les salades et les crêpes. On peut la faire cuire à la vapeur, la faire sauter ou la faire mijoter. Pour plus d’informations, cliquer Algaebase ou Wikipedia

« Les nouvelles ne sont pas bonnes » selon Greenpeace

Sur zone avec le Rainbow Warrior, Greenpeace dévoile la réalité radioactive marine cachée par les autorités japonaises.

Les résultats des analyses de Greenpeace ont montré des niveaux de contamination bien au-delà des limites autorisées pour les algues. « Sur 22 échantillons d'algues prélevés jusqu'à 85 km au large de la centrale de Fukushima, des niveaux significativement élevés de contamination radioactive ont été relevés, » a indiqué Greenpeace. « Dix échantillons d'algues ont atteint des niveaux de plus de 10.000 Bq/kg. » 5 fois au-dessus des limites de sécurité officielles de 2000 Bq/kg pour l’iode-131 et 500 Bq/kg pour le césium-137.

« Cette radioactivité nous inquiète », a déclaré Ike Teuling, experte néerlandaise en radiation qui dirige les recherches au Japon. « Les algues sont un ingrédient essentiel de l'alimentation japonaise. La saison des algues s'ouvre la semaine prochaine. Tout indique que la contamination radioactive s'accumule dans l'écosystème marin qui fournit près du quart des produits de la mer au Japon. Pourtant, les autorités ne réagissent pour ainsi dire pas pour protéger la santé de la population. »

Protéger les consommateurs et les pêcheurs

« Pour les communautés côtières soucieuses de reconstruire leur vie après le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars, cette contamination radioactive de la vie marine est une nouvelle tragédie », témoigne Wakao Hanaoka de Greenpeace Japon. « Il est crucial et urgent que les autorités lancent des études pour protéger la santé et la sécurité des pêcheurs et des consommateurs. »

Greenpeace en lien avec des laboratoires indépendants va poursuivre ses analyses détaillées de l'eau de mer, poissons, coquillages et algues recueillies dans l'océan ou sur la côte et l’organisation devrait publier des résultats complets la semaine prochaine. Greenpeace Belgique : Fukushima : algues contaminées

==== 12 mai 2011 ====

Deux mois après le séisme, une reconstruction chaotique…

Bilan et perspectives

Aujourd'hui encore, 117 085 personnes doivent vivre dans la promiscuité des centres d'hégergement, contre 450 000 au lendemain de la tragédie. Le bilan du drame s'établit à 14.949 morts et 9.880 disparus. A ces chiffres, il faut ajouter ceux des pertes matérielles, les 25 millions de tonnes de débris des bâtiments effondrés, des maisons balayées ou encore des infrastructures, routes, voies ferrées, ports et aéroports, détruits, ou encore les 4,5 millions de foyers privés d'électricité, d'eau ou de gaz et les secteurs d'activité sinistrés, comme la pêche.

6 milliards d’euros de dégâts dans le secteur de la pêche

A présent, le Japon doit engager la reconstruction. Les autorités estiment entre 16.000 et 25.000 milliards de yens (entre 138 et 216 milliards d'euros) le total des dommages causés par la catastrophe. Pour le seul secteur de la pêche (y compris l’aquaculture), le ministère de l’agriculture et de la pêche (MAFF) estime les dégâts à 6 milliards d’euros (dernière estimation : 10 milliards d'euros en septembre 2011). Voir les dernières estimations des dommages dans l’agriculture, la pêche et la forêt datées du 10 mai 2011, cliquer MAFF (en japonais) ou MAFF anglais (résumé).

Pour cela, le gouvernement du premier ministre Naoto Kan, souvent critiqué pour sa gestion erratique, voire maladroite, d'une crise multiforme, et pour son manque de leadership, a fait adopter une enveloppe qui s'ajoute au budget de l'exercice fiscal 2011 commencé le 1er avril, d'un montant de 4.000 milliards de yens (34,6 milliards d'euros).

Il a également formé une commission chargée de réfléchir à la reconstruction et de livrer une première série de propositions au mois de juin. Présidée par Makoto Iokibe, le responsable de l'Académie nationale de défense, elle réunit des personnalités d'horizons différents, l'architecte Tadao Ando et le vice-président de Sony, Ryoji Chubachi, notamment, et des gouverneurs des préfectures les plus touchées de Miyagi, Iwate et Fukushima.

Plusieurs idées circulent déjà, comme la construction des villes nouvelles en retrait des côtes sur des hauteurs, ou la transformation de ces régions en zone économique spéciale, avec des législations assouplies et des régimes fiscaux allégés.

Pendant ce temps, sur place, le déblayage a commencé et le gouvernement espère qu'il sera terminé cet été. Les infrastructures se reconstruisent et la vie se réorganise. Tout cela avance finalement assez bien. 90 % des dommages causés aux autoroutes de la région ont été réparés en onze jours. L'aéroport de Sendai, dans la préfecture de Miyagi, a relancé ses activités le 13 avril et la ligne à grande vitesse Tohoku Shinkansen, qui relie Tokyo aux principales villes du Nord, a repris son service complet le 29 avril. 36 % des installations portuaires étaient en service le 10 mai. Dans le même temps, le gouvernement espère remplir son engagement de finaliser les travaux de 30 000 logements d'urgence d'ici à la fin mai et 30 000 supplémentaires d'ici à la mi-août. Les travaux menés permettent d'accélérer la reprise d'une activité économique. Passés les premiers jours, où le quotidien de toutes les régions touchées se caractérisait par des pénuries d'eau ou d'essence, les réseaux d'approvisionnement se sont organisés.

Reconstruction chaotique

Pour le moment, le gouvernement ne propose pas de plan de reconstruction pour le nord-est du Japon. Dans les zones dévastées par le tsunami sur plus de 1 000 kilomètres de côtes, les survivants se sentent abandonnés du gouvernement japonais. Mais aussi de la bureaucratie qui ne parvient toujours pas à construire des habitations temporaires en nombre suffisant. Ni à distribuer l’argent promis pour assurer le minium vital à plus de 600 000 personnes qui ont tout perdu, à commencer par des parents, mais aussi leur maison ou leur emploi. Les survivants doivent compter avant tout sur eux-mêmes.

Les personnes âgées représentent 30 % des sinistrés. Elles faiblissent physiquement chaque jour un peu plus, faute de pouvoir manger suffisamment de légumes et de viande dans les centres d’accueil. Il faut aussi essayer de réapprendre à vivre, à ne pas perdre le goût de la vie lorsqu’on a perdu trois, quatre, cinq membres de sa famille, que l’on n’a plus pour seule possession que les habits que l’on porte sur soi.

Quelque vingt-cinq millions de tonnes de débris ont été accumulées dans les zones sinistrées. Il faudra trois ans pour tout déblayer, dix ans pour reconstruire.


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Le 12 mai 2011

Taux de radioactivité du poisson toujours en hausse

L’analyse des sédiments marins prélevés le 29 avril par Tepco, l’opérateur de la centrale de Fukushima Daiichi, avait révélé des teneurs importantes en radionucléides. « À 15 km vers le nord de la centrale, Tepco a relevé 1 400 becquerels de césium 137 par kilo et 1 300 becquerels de césium 134 par kilo de sédiment. À 20 km vers le sud, il y avait 1 200 becquerels par kilo pour chacun des césium. L’opérateur a également noté une contamination en iode 131 (entre 98 et 190 becquerels par kilogramme). »

De son côté, l’agence des pêches (de MAFF) continue de publier les résultats du niveau de la radioactivité dans les produits de la pêche…. Le dernier bulletin daté du 10 mai 2011 confirme une hausse du taux de Césium radioactif. (Pour télécharger ce bulletin, cliquer Ici)

La limite légale de radiations autorisées pour la commercialisation des produits de la mer :

  • Iode 131 : 2000 Bq/kg
  • Césium 134 et 137 : 500 Bq/kg

Tendance à la hausse

Depuis avril, le lançon (1) est interdit à la vente dans l’ensemble du département de Fukushima. Plus au sud, les coopératives de pêcheurs ont pris la décision de ne plus commercialiser le lançon sur tout le littoral du département d’Ibaraki. Dans ces deux départements, les taux de radioactivité du lançon sont toujours élevés avec une tendance à la hausse du césium….

Autres espèces marines : Césium radioactif indétectable avant avril pour la plupart des espèces à l’exception du lançon… Depuis fin avril, plusieurs espèces révèlent des niveaux de Césium radioactif compris entre 10 et 100 Bq/kg et 3 espèces entre 100 et la limite de 500 Bq/kg à savoir :

  • Flétan bastard / Olive flouder (Paralichthys olivaceus) - (voir la photographie de ces poissons plats ci-dessus)
  • Poisson des glaces / Japanese icefish (Salangichthys microdon)
  • Alevins / Whitebait

(1) Lançon : Japanese sandlance (Ammodytes personatus)

==== 9 mai 2011 ====

Fukushima et radioactivité : Protection des pêcheurs japonais

Agence de la pêche : pas de risque d'irradiation au-delà de la zone de 30 km

L'Agence japonaise de la pêche annonce qu'il est possible pour les pêcheurs de conduire leurs activités normales en toute sécurité, dans les eaux au-delà de la zone d'exclusion de 30 km autour de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi. (sachant que le poisson peut-être fortement contaminé au-delà de 30 km comme le lançon ndlr)

La décision est basée sur les conclusions de la Commission de sûreté nucléaire, qui a effectué une étude des niveaux de radiation sous-marins au-delà de la zone d'exclusion. La commission a conclu qu'une personne travaillant loin au large serait exposée à un maximum de 1,13 millisievert par an tandis qu'un pêcheur opérant le long de la côte à plus de 30 km de la centrale serait exposé à un maximum de 1,43 millisievert par an.

Ces chiffres sont supérieurs à la limite annuelle de 1 millisievert pour les citoyens ordinaires, mais la commission estime que de tels niveaux ne seraient pas dangereux pour la santé. Source : NHK / Ministère de la pêche : informations complémentaires (en japonais)

Présence de strontium radioactif dans le sol de la centrale

La compagnie d'électricité de Tokyo a relevé des niveaux élevés de strontium radioactif dans le sol à l'intérieur de la centrale nucléaire Fukushima Dai-ichi.

Le strontium peut provoquer des cancers et comme le calcium, il a tendance à s'accumuler dans les os, une fois inhalé.....

Suite et source : NHK

==== 6 mai 2011 ====

Produits de la mer : Renforcement du contrôle des éléments radioactifs

Suite aux rejets radioactifs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, les produits de la mer atteignent des niveaux de contamination importants… et même très au-dessus des normes fixées notamment pour le lançon….

Les autorités renforcent le contrôle des radionucléides dans les produits de la mer.

Tous les grands groupes d’espèces sont concernés :

  • Espèces côtières selon trois niveaux : pélagique (par exemple, lançon), démersale (par exemple, Suzuki) et benthique (par exemple, flet, congre),
  • Grands migrateurs (bonite, maquereau, brochet, etc…)
  • Saumon...

Selon un protocole, des contrôles seront réalisés avant la reprise de toutes activités de pêche (nouvelle campagne)

Pour le moment l’information du ministère de la pêche est uniquement en japonais, cliquer Ici

==== 5 mai 2011 ====

Très forte hausse de la radioactivité au large de Fukushima

La très forte hausse de la radioactivité au large de Fukushima de ces derniers jours contredit un article de Science et Avenir « Radioactivité : la forte capacité d'absorption des océans » ?

Hausse du niveau des substances radioactives au large de Fukushima (NouvelsObs)

Des échantillons collectés à 15 km de la centrale contiennent 1.400 becquerels de césium 137 par kilogramme, soit un chiffre 600 fois supérieur au niveau maximum trouvé jusqu'à présent.

Le niveau des substances radioactives a fortement augmenté en mer à une quinzaine de kilomètres au large de la centrale nucléaire de Fukushima (nord-est), accidentée après le tsunami du 11 mars, a indiqué mercredi 4 mai l'opérateur de la centrale.

600 fois supérieur au niveau maximum

Des échantillons collectés dans le lit marin à 15 km de la centrale contiennent 1.400 becquerels de césium 137 par kilogramme, selon Tepco Electric Power (Tepco). Ce chiffre est 600 fois supérieur au niveau maximum de 2,3 becquerels trouvé jusqu'à présent au large de la côte nord-est où se trouve la centrale de Fukushima. Les échantillons prélevés vendredi dernier contenaient également 1.300 becquerels de cesium 134 et 190 becquerels d'iode 131, selon un communiqué de Tepco. La présence de cesium 137 et 134 était trop faible jusqu'à présent pour être mesurée, a déclaré une porte-parole de Tepco. L'opérateur n'a pas précisé si les niveaux actuels sont considérés comme dangereux.

Des échantillons prélevés à un autre endroit, à 20 km de la centrale, montrent des niveaux tout aussi élevés. "Nous ne pouvons rien dire après ces analyses. Nous allons effectuer d'autres prélèvements et continuer à surveiller", a ajouté la porte-parole.

Mardi, Greenpeace a entamé des mesures sur la qualité de l'eau au large de Fukushima. Ces premiers tests, menés au sud de la centrale, visent à mesurer le niveau de contamination de la faune et la flore marine et l'impact possible sur la chaîne alimentaire. Source : NouvelObs AFP du 4 mai 2011

Forte contamination du lançon débarqué dans le port de Kitaibaraki

Science et Avenir de Mai 2011 : Radioactivité : la forte capacité d'absorption des océans

La catastrophe aura pourtant des répercussions sur le littoral proche de Fukushima. La pêche pourrait être interdite pour longtemps.

C'est la première fois qu'une centrale accidentée rejette de l'eau fortement radioactive en mer. Pourtant, les scientifiques s'inquiètent peu de ses répercussions.

Masses mouvantes couvrant 70 % de la surface de la Terre, les océans absorbent en effet la radioactivité d'origine anthropique depuis une soixantaine d'années "sans nuisance évidente à l'environnement, ce qui est contraire à la perception du public", selon Terry Hamilton, du Laboratoire national Lawrence de Livermore (Etats-Unis).

Ils ont essuyé les essais atmosphériques des armes nucléaires, probablement la source la plus forte de contamination (1) et les rejets atmosphériques de Tchernobyl : on observe encore un pic de césium 137 consécutif à cette catastrophe dans les sédiments déposés à l'époque.

Ils absorbent les rejets liquides des usines de Sellafield (RoyaumeUni) et de la Hague (France) et ont englouti fûts radiotoxiques (légalement jusqu'en 1980), sous-marins nucléaires accidentés... Résultat, une radioactivité anthropique, cent fois inférieure à sa radioactivité naturelle, en termes de dose.

Pêche interdite

A Fukushima, la catastrophe aura des répercussions sur le littoral proche où toute pêche pourrait être longtemps interdite. S'il n'existe pas de réseau mondial dédié, de nombreux observatoires internationaux suivent depuis des décennies le devenir en mer des particules radioactives, y compris à des taux très faibles. "Certains radionucléides, solubles (tritium ; technétium ; antimoine) sont transportés par les courants marins et se dispersent dans les masses océaniques sur des distances très importantes.

D'autres (cobalt, ruthénium, plutonium) ont tendance à se fixer sur les particules solides en suspension dans l'eau, et contaminent les sédiments après dépôts sur les fonds océaniques", explique Dominique Boust (IRSN).

A Fukushima, la pollution pourrait durer des mois - à des niveaux décroissants au fil du temps -, et s'aggraver si le corium, ce mélange d'acier de la cuve et de combustible en fusion, venait à traverser le socle de béton des réacteurs. Mais il est exclu qu'il coule comme de la lave vers la mer. "Il serait vraisemblablement stoppé par la roche terrestre et refroidirait en piégeant de nombreux éléments radioactifs, explique Thierry Charles, de l'IRSN.

Du plutonium dans l'eau de mer ?

Toutefois, il pourrait alors être balayé par les eaux de ruissellements qui entraîneraient ensuite des radioélements, dont du plutonium, vers l'océan." Pour le moment, les Japonais n'ont pas vérifié s'il y avait du plutonium dans l'eau de mer. Mais ils ont trouvé de l'iode 131, du ruthénium 106, du césium 134 et surtout le persistant césium 137, en forte quantité.

Un membre de l'équipe monégasque de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a rejoint le navire de recherche océanographique Hakuho-maru pour participer aux mesures.

Selon les modèles de l'équipe Sirocco (CNRS et université de Toulouse), une grande partie des radionucléides est entraînée vers le sud et l'est par le courant Kuroshio. A hauteur de Tokyo, ils sont emportés vers le centre du Pacifique. Ils mettraient quinze ans pour atteindre la zone équatoriale et quarante pour gagner le sud de l'océan Atlantique. Leur comportement au nord suscite encore des questions. (Information personnelle : Pour le moment, il n'y a toujours pas de dispersion dans le vaste océan du fait que le Kuroshio n'atteint pas encore la côte en face de Fukushima .... Ce qui expliquerait la forte hausse de radioactivité au large de Fukushima).

Effets à long terme

Takuya Kobayashi, de l'Agence japonaise de l'énergie atomique (JAEA), a étudié la région de l'usine de Rokkasho-Mura, tout au nord du pays, et a travaillé à un modèle couplant océan et atmosphère pour prédire la dispersion des contaminants. Il vérifie "si ce modèle peut-être utile pour Fukushima".

Quid des effets à long terme sur les écosystèmes ? Il est trop tôt pour le dire, selon Dominique Boust. En effet, l'effet de faibles doses de radioactivité sur le cycle de vie des organismes marins (croissance, nutrition, reproduction, etc.) commence à peine à être étudié. De premiers résultats, obtenus à Cherbourg, suggèrent qu'elles pourraient perturber la croissance des larves d'huître. Source : Rachel Mulot Science et Avenir

Article publié dans le magazine Sciences et Avenir n° 771 de mai 2011

(1)"Radionuclide levels in oceans and seas", Worldwide marine radioactivity studies (WOMARS), 2007. AIEA. www-pub.iaea.org/MTCD/publications/ PDF/TE_1 429_web.pdf

(2) http ://sirocco.omp.obs-mip.fr/ou-tils/Symphonie/Produits/Japan/Sym-phoniePreviJapan.htma

==== 2 mai 2011 ====

Centrale de Fukushima : TEPCO va-t-il indemniser les pêcheurs ?

Les pêcheurs de Fukushima et d’Ibaraki impactés par la contamination radiaocative seront-ils indemnisés par Tepco ?

Dans un premier temps, l'opérateur électrique Tepco avait annoncé qu’il limiterait ses indemnités aux ménages déplacés autour de la centrale et que les pêcheurs ne recevraient rien de l’opérateur électrique. « C’est au gouvernement qui a décidé l’interdiction de commercialiser le lançon avec la mise en place de normes radioactives, d’indemniser les pêcheurs », avait dit TEPCO

Japon-Les indemnités dues par Tepco ne seront pas limitées

Le gouvernement japonais ne permettra pas à Tokyo Electric Power de limiter le montant des indemnités liées à l'accident survenu sur sa centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, a déclaré le secrétaire général du gouvernement japonais Yukio Edano.

Selon la loi japonaise, un opérateur nucléaire peut se voir attribuer une dérogation pour des dégâts causés sur un réacteur si l'on estime que l'accident a été causé par "un désastre naturel d'une ampleur exceptionnelle".

Interrogé à la sortie d'un commission parlementaire, Yukio Edano a déclaré que le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars dernier qui ont endommagé la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi ne pourraient pas prétendre à cette qualification, estimant à la fois qu'une catastrophe de cette ampleur avait déjà eu lieu dans le passé et que le risque encouru était connu.

Tepco, premier électricien asiatique, a commencé à verser des compensations financières aux collectivités locames et aux habitants des zones évacuées autour de la centrale de Fukushima. Mais il lui reste à déterminer quel sera le total des indemnités qui devront être payées.

JP Morgan a estimé à 2.000 milliards de yen (25 milliards de dollars) le coût financier pour Tepco, tandis que selon la Bank of America-Merrill Lynch la facture s'élèverait à 130 milliards de dollars si la crise se pérennise.

Le gouvernement travaille actuellement sur un plan pour aider Tepco à faire face au montant des compensations. Des sources ont déclaré à Reuters qu'un fonds spécial pourrait être mis en place pour avancer à Tepco le paiement des indemnités, permettant à l'opérateur de rembourser ses dettes par tranches pendant plusieurs années.

La question de savoir si le gouvernement allait limiter le montant des indemnités que Tepco allait devoir reverser a été un point clé des discussions. Certaines sources ont déclaré qu'une limite serait nécessaire pour maintenir la confiance des investisseurs dans les obligations de Tepco. Source : Reuters

==== Samedi 30 avril 2011 ====

Le tsunami au Japon, coup de grâce pour les Saint-Jacques du Chili

A l'autre bout de l'Océan Pacifique, des centaines de conchyliculteurs chiliens s'apprêtent à changer de vie, victimes distantes du tsunami du 11 mars au Japon, dont l'onde, à 17.000 km, a donné le coup de grâce à la production locale de coquilles Saint-Jacques.

"Je ne crois pas que je vais continuer. Il y a trop de pertes. Il y avait toutes les Saint-Jacques qu'on voulait, et là, regardez..." Patricio secoue la tête en montrant la poignée de mollusques ramenée de sa sortie dans la baie de Tongoy, à 450 km au nord de Santiago.

Comme le reste du littoral chilien, ce village de 5.000 habitants a été placé en alerte tsunami le 11 mars, après la catastrophe meurtrière du Japon.

Et comme ailleurs sur la côte, l'alerte a été levée après le passage de faibles vagues 24 heures après le séisme, sans victime "ni dégâts significatifs", selon les autorités.

Mais après un voyage de 17.000 km, la force de l'onde était réelle. Sous la baie de Tongoy, elle a envoyé promener des blocs de béton de près d'une tonne, qui arrimaient les filets ou "lanternes", dans lesquelles les coquilles suspendues en étages serrés attendent la maturité, au terme d'un cycle de deux ans.

"Jamais on n'aurait imaginé que cela ferait tant de dégâts. On pensait que la vague mourrait avant d'arriver, ou que viendrait juste une vaguelette", raconte Eduardo Briones, un autre conchyliculteur de Tongoy.

"Mais ce n'était pas une vaguelette, c'était un courant sous-marin qui a laissé tout sens dessus-dessous", ajoute-t-il, en décrivant les filets emmêlés et les mollusques prêts à la récolte entraînés au fond de la baie.

Les autorités n'ont pas encore chiffré les pertes à Tongoy, mais elles s'éléveraient à 3 milliards de pesos (4,4 millions d'euros) selon la presse locale, et les conchyliculteurs assurent qu'entre 50 et 100% de la production est perdue à cause du tsunami japonais. Source : Le tsunami au Japon, coup de grâce pour les Saint-Jacques du Chili (La Dépêche)

==== Jeudi 28 avril 2011 ====

Repartir de zéro dans un environnement côtier dévasté et dangereux

Pour un pêcheur reprendre la mer ne sera pas facile… Pour un aquaculteur, reprendre une activité d’élevage semble insurmontable !!! Comment subvenir à ses besoins dans l’attente des premières récoltes ?

Les pêcheurs de baleine du village totalement dévasté d'Ayukawa (Miyagi) ont déjà repris la mer ; des armements baleiniers d’Hokkaïdo les ont recrutés pour la campagne de chasse qui vient de débuter…. (Source : Japon: reprise de la pêche à la baleine avec l'équipage d'un village dévasté (AFP) Le port de Shiogama près de Sendaï, l'un des plus importants ports thoniers du Japon, a rouvert depuis le 14 avril avec la vente à la criée des captures d'un navire en pêche aux îles Mariannes à plusieurs milliers de kms le jour de la catastrophe.

Pendant ce temps, les aquaculteurs, ostréiculteurs, algoculteurs, pectiniculteurs, pisciculteurs et autres éleveurs d’ormeaux et d’ascidies, très nombreux dans cette région sinistrée de Tohoku au nord-est du japon, retrouvent leurs champs de culture sens dessus dessous. Mais, avant de gagner le moindre Yen ces professionnels de la mer devront attendre plusieurs mois voir plusieurs années. Récupérer le matériel d’élevage échoué au milieu des débris le long des côtes dévastées. Remettre en état les champs de la mer dans lesquels les débris sont autant de dangers entassés au milieu des parcs d’élevage… Les fonds marins sont modifiés et probablement contaminés… Les ostréiculteurs de Tohoku devront d’abord poser des collecteurs de naissain et ensuite attendre 2 à 3 ans avant de vendre leurs premières huîtres marchandes.

Mais comment subvenir à ses besoins pendant toute cette période de reconstruction ?

Les autorités ne répondent pas à cette question vitale. Dans la préfecture de Miyagi, le gouverneur Yoshihiro Murai a mis en place des mesures pour permettre l'introduction de nouvelles méthodes de pêche, ainsi que le regroupement des entreprises familiales en sociétés plus grandes de manière à faire face aux coûts de la reconstruction. (Mainichi : After tsunami, marine farmers look at pooling resources to get back on feet)

Les dangers au milieu d'un désastre environnemental…

En plus de la menace des radiations nucléaires, les habitants de cette côte du nord-est doivent faire face à un désastre environnemental : destruction à grande échelle des écosystèmes, pollution des terres agricoles et des eaux côtières par les produits chimiques et autres détritus entrainés par le tsunami.

Le 11 mars, le tsunami a laissé non seulement plus de 25.000 morts ou disparus et des centaines de milliers d'autres sans-abri, mais aussi des débris et des produits chimiques sur des centaines d’hectares des meilleures terres agricoles, et des meilleures zones de pêche et d’aquaculture du pays. Les représentants du gouvernement disent qu'ils viennent à peine de commencer à évaluer les dommages environnementaux, mais les premières indications montrent que certains écosystèmes et les activités qui en dépendent, pourraient prendre des années à se redresser.

« Des fonds marins recouverts de débris étaient les lieux de pêche avec des tonnes de palourdes. » Ces zones de pêche sont maintenant à risque, avec tous ces fûts pris aux usines et toutes ces « poubelles » de produits chimiques prises aux hôpitaux et autres laboratoires qui ont été emportés par le reflux tsunamique à la mer. « Le tsunami a "lavé" des maisons, des voitures et des usines, il est fort propable que l'océan soit maintenant pollué », a déclaré Koichi Miyamoto, un expert des océans au ministère de l'environnement. » « Nous devons examiner cette question. » (Source : Japan's Farmers Confront Toxins From the Tsunami)

Tout part à la mer : Amiante, dioxines, pesticides, hydrocarbures et autres métaux lourds…

Au milieu d'un océan de blocs de béton, de tôles froissées et de charpentes arrachées, les Japonais qui se consacrent à la tâche herculéenne de nettoyer les débris du tsunami sont confrontés à une nouvelle source d'inquiétude : l'amiante.

Les destructions provoqués par le tremblement de terre du 11 mars et les vagues meurtrières qui ont suivi sont telles que les opérations de nettoyage des quelque 25 millions de tonnes de débris accumulées le long de la côte nord-est de l'archipel devraient prendre des années.

« La principale source d'inquiétude, c'est la poussière qui est inhalée », explique Tetsuo Ishii, de la municipalité de Sendai, située à environ 300 km de Tokyo. « Lorsque les travailleurs font tomber des bâtiments, il y a énormément de poussière, et il y des inquiétudes concernant l'amiante », ajoute-t-il, en référence aux nombreuses maladies qui y sont liées, telles le cancer du poumon…. Selon le quotidien Yomiuri Shimbun, le gouvernement japonais est en train de mettre sur pied une commission d'experts pour mesurer les taux d'exposition à l'amiante dans les zones dévastées et s'assurer que les personnes qui y travaillent soient correctement protégées….

Mais l'amiante n'est pas la seule menace sanitaire au milieu de ce paysage de désolation. « Il y a plus de 30.000 tonnes de débris de bois, ils peuvent dégager des dioxines s'ils sont simplement brûlés à l'air libre », souligne Yoichi Kobayashi, de la division Environnement de la ville de Sendai. « Il est important de les brûler dans une installation spéciale », ajoute-t-il. Source : Japon: au milieu d'un océan de débris, la crainte de l'amiante (AFP)

Reconstruire les lieux de vie et de travail...

Un paradoxe : C’est la région la plus montagneuse du nord-est de Honshu qui a payé le plus lourd tribut lors du passage du tsunami… C’est en effet dans la bande côtière très accidentée depuis le nord du département de Miyagi jusqu’à la limite septentrionale du département d’Iwate que des milliers d’habitations et des centaines d’installations portuaires construites sur une étroite bande de terre entre mer et montagne, ont été complètement balayées par les vagues dévastatrices….

Plus haut toujours, plus loin parfois : sept semaines après le terrible tsunami qui a rayé de la carte plusieurs villages de pêcheurs du nord-est et détruit quelque 300.000 logements, le Japon cherche comment reconstruire, différemment, cette zone sans cesse menacée.

« Nous ne pouvons nous contenter de simplement refaire ce qui existait avant », avertit Makoto Iokibe, qui préside le Conseil de la reconstruction, mis en place par le Premier ministre, Naoto Kan. En tête, un constat: c’est le tsunami, pas le tremblement de terre de magnitude 9, qui a causé l’essentiel des dégâts et des victimes (plus de 26.000 morts et disparus) dans le nord-est du pays.

« Dans ces régions, il faudra complètement repenser l’urbanisme », avertit Jun Iio, qui préside un groupe de travail de dix-neuf experts chargés de soumettre des propositions concrètes au Conseil de la reconstruction. Certaines installations de pêche devront impérativement être relocalisées, avertit-il, plaidant pour une véritable participation citoyenne.

En espérant que les pêcheurs et les aquaculteurs auront leurs mots à dire dans la reconstruction de leurs lieux de vie et de travail ! D’après : Japon: après le tsunami, reconstruire plus haut et plus loin (AFP)

Photographie de Philippe Favrelière (novembre 1987) : éleveur d'huîtres et de pétoncles dans la baie de Yamada (département d'Iwate)

==== Jeudi 21 avril 2011 ====

La Criirad pour un moratoire des poissons, coquillages et algues du Japon !!!

Michèle Rivasi, eurodéputée EELV et fondatrice de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) demande un moratoire sur les produits japonais. Michèle Rivasi de la Criirad connait-elle la réalité et la situation de la pêche et l’aquaculture japonaise pour demander un moratoire sur tous les produits alimentaires du Japon ?

Ce moratoire va toucher en premier les coopératives de pêche qui regroupent les pêcheurs côtiers et les aquaculteurs de coquillages et d’algues… Et tout particulièrement les producteurs de pétoncles (coquille saint-jacques) du nord du Japon (Hokkaïdo et Aomori) ainsi que les algoculteurs dont le nori (porphyra) avait été récolté avant le séisme/tsunami (photographie d'algues nori récoltées en décembre dans la baie de Matsushima à côté de Sendaï), et le wakame devait être récolté à partir de mars, mais toutes les installations d'algoculture ont été totalement détruites et la production perdue… Des explications plus complètes après le week-end de Pâques…

Lire l’article d’Actu-Environnement : ''L'abaissement des seuils européens de contamination radioactive des aliments est une première étape !''

Extrait : Alors que l'UE vient de réduire provisoirement les seuils de contamination radioactive des denrées importées du Japon, l'eurodéputée EELV et fondatrice de la Criirad Michèle Rivasi appelle à appliquer ces normes dans le prochain règlement européen et demande un moratoire sur les produits japonais.

AE : Quels sont les produits nippons contaminés ? L'UE pourrait-elle prochainement les boycotter ?

MR : Si M. Barroso accepte de s'aligner sur les normes basses de contamination japonaises, il n'a pas évoqué de blocage des aliments importés comme les brocolis, les épinards ou encore les algues et les poissons du Pacifique. Ce n'est pas un accident européen et la Commission ne remet pas en cause l'approvisionnement des aliments japonais. Or, les produits importés constituent un très faible pourcentage et représentent seulement 0,4%. L'UE ne devrait donc pas s'amuser à faire un contrôle de tous ces produits japonais mais au contraire ne pas les accepter. Quels que soient leurs niveaux de contamination, nous devons tout simplement les empêcher de pénétrer le marché européen. Comme les Indiens, je demande un moratoire. Car en ne voulant pas pénaliser l'économie japonaise en boycottant leurs produits, la Commission prend le risque de contaminer les populations en Europe. Quitte à aider économiquement le Japon, trouvons d'autres alternatives. L'économie ne doit pas primer au détriment de la santé ! De toute façon, les consommateurs vont boycotter les produits japonais. Toute personne sensée ne va pas acheter du poisson sans connaître son origine.

AE : L'abaissement des normes suffira-t-il à réduire les impacts sur la santé ?... Réponse Ici

==== Mercredi 20 avril 2011 ====

Le tsunami a anéanti les productions d’ascidies et de saumons d’argent

La région côtière de Sanriku qui a été dévastée par le tsunami, est réputée pour ses produits aquacoles, pour ses huîtres, ses ormeaux et ses coquilles saint-jacques, pour ses algues wakamé et nori, mais aussi pour ses ascidies (photo) et sa variété d'argent de saumon coho dont cette région représente respectivement 96% et 99% de la production nationale.

« Nous étions sur le point de récolter les ascidies (un invertébré appelé aussi ananas de mer) que nous avions en élevage depuis quatre ans », a déclaré désabusé Keiichi Abe âgé de 66 ans et qui a débuté cet élevage d'ascidies, il y a environ 30 ans. Selon les coopératives de pêche de Miyagi et d’Iwate, le tsunami a détruit les installations d’ascidies de 25 coopératives. Dans la baie de Samenoura à Ishinomaki (préfecture de Miyagi), d’où sont expédiées 800 tonnes d’ascidies chaque année, les radeaux d’élevage sont échoués et restent entassés avec les autres débris….

En 2009, la préfecture de Miyagi a produit 8.986 tonnes d’ascidies sur un total national de 10.937 tonnes, et la préfecture d'Iwate, 1.485 tonnes. Ce qui représente 96% de la production japonaise. Sur le marché de Tsukiji à Tokyo, les ascidies devenues rares, leur prix s'est envolé…

Dans la baie d’Onagawacho (Miyagi), Shigeru Kimura, âgé de 61 ans, avait sélectionné depuis 30 ans le « Date’s silver » (Saumon d’argent), une variété de saumon coho renommée dans tout le pays pour la qualité de sa chair et dont la production a été totalement détruite. Shigeru Kimura a déclaré : « avec toutes les dettes que j’avais accumulé pour en arriver à cette qualité de produit, il m’est impossible de reprendre cet élevage de saumon coho sans aide…» Source : Tsunami devastated hoya, salmon fisheries

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Fukushima : interdiction de consommer le lançon (anguille des sables)

Les autorités japonaises ont interdit depuis le mercredi 20 avril 2011 la consommation d’anguilles des sables (ou lançon "Amnodites personatus") pêchées aux alentours de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, à cause d’un taux de radioactivité trop élevé. Une semaine plus tard, le lançon prélevé dans la zone d'Iwaki (à près de 60 km au sud de la centrale de Fukushima Daiichi) dépasse toujours les normes sanitaires de radiation, à savoir : 2 000 becquerels/kg d'iode 131 et 500 becquerels/kg de césium 137.


Le 20 avril 2011, le gouvernement avait proscrit la vente et la consommation de ces petits poissons dans les ports de pêche de la préfecture de Fukushima, où se situe la centrale Fukushima Daiichi (N° 1, nord-est). Après les fuites et le déversement massif d'eau fortement contaminé dans les deux premières semaines d'avril, le ministère de la Santé avait détecté un taux de 3 900 becquerels par kilogramme d’iode 131 et de 14 400 becquerels/kg de césium 137 dans un de ces poissons. Le gouvernement vient de fixer des limites légales à ne pas dépasser à respectivement 2 000 becquerels/kg et 500 becquerels/kg.

Les pêcheurs professionnels de la préfecture de Fukushima n’exercent plus, nombre de leurs navires ayant été détruits par le tsunami du 11 mars, mais les autorités ont néanmoins décrété cette interdiction de crainte que des particuliers ne pêchent l’anguille des sables pour leur propre consommation. Endommagée par un séisme de magnitude 9 et un tsunami de 14 mètres de haut, la centrale de Fukushima Daiichi a laissé s’échapper des eaux contaminées dans l’océan Pacifique, provoquant une augmentation de la radioactivité dans les algues et les poissons de la zone. D'après : AFP du 20 avril 2011

Situation à Ibaraki, au sud du département de Fukushima

Dans le département d'Ibaraki où toutes les coopératives de pêcheurs ont décidé de ne plus pêcher le lançon après des concentrations radioactives au-dessus des limites légales dans le port de Kitaibaraki (à près de 100 kms de la centrale de Fukushima Daiichi), la situation semble s'améliorer (à suivre...)



==== Mardi 19 avril 2011 ====

A Tokyo, le marché aux poissons de Tsukiji revient à la normale mais sans les apports de la région de Tohoku !!!

Après un mois de catastrophes, le marché aux poissons de Tsukiji à Tokyo est presque revenu à la normale. Le volume hebdomadaire qui était tombé à 448 tonnes après le 11 mars, a atteint 746 tonnes la semaine dernière.

Le séisme suivi du tsunami a ravagé la côte de Sanriku au nord-est du Japon, une région dont les produits de la pêche et de l’aquaculture tiennent une place prépondérante dans la consommation des 40 millions de Japonais de la mégalopole tokyoïte, en fournissant près de 30% des approvisionnements du plus grand marché au monde avec ses 5,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel.

Après une période de flottement liée à la peur de contamination radioactive, les consommateurs reviennent au poisson. « Les clients ont commencé à retourner dans les restaurants de sushis depuis la semaine dernière », a déclaré un responsable d’une organisation représentant 3.800 restaurants de sushi. Source : Fish transaction volume returns to prequake level at Tokyo market

==== Lundi 18 avril 2011 ====

Merci pour tous les pêcheurs et toutes les communautés qui vivent des fruits de la mer !!!

Selon l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), la contamination marine reste moins grave qu'une contamination atmosphérique. "Elle est beaucoup plus maîtrisable" dit M. Charles. "On peut interdire la consommation de ces produits, pas de respirer."

Au-delà des côtes japonaises les radioéléments sont transportés par les courants marins. Comme pour les émissions dans l'air, les radio-éléments sont alors dilués... Source : La contamination préoccupante du milieu marin - Le Monde du 1 avril 2011 et ce n'est pas un poisson d'avril ! "la contamination marine est beaucoup plus maîtrisable. On peut interdire la consommation de ces produits, pas de respirer."

Des concentrations anormalement élevées plus au large

Alors que Tepco annonce qu’il faudra 9 mois pour refroidir les réacteurs, la radioactivité de l’eau de mer repart à proximité de la centrale... Plus grave, elle devient anormalement élevée au-delà du périmètre de 30 km interdit à la pêche.

Selon le ministère des sciences, le niveau de radioactivité de l’eau de mer n’a jamais été aussi élevé. De l'iode-131 radioactif à une concentration de quatre fois le niveau maximal autorisé par la loi, et du césium-137 à une concentration de deux fois le niveau maximal autorisé, ont été détectés dans des échantillons d'eau de mer prélevés à 34 km au large des côtes vendredi 15 avril 2011. Des taux de radioactivité anormalement élevés au-delà du périmètre de 30 km interdit à la pêche !

TEPCO qui ne connait pas le principe de précaution va commencer à analyser la radioactivité des espèces marines à proximité de la centrale après plusieurs millions de litres et fuites d’eaux contaminées déversés en mer… Source : Seawater radiation checks off N-plant to be widened

Quand va-t-on commencer à analyser le plancton, le premier maillon de la chaîne alimentaire ?

A moins que cette contamination marine soit sans importance.... Selon l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), cette contamination marine reste moins grave qu'une contamination atmosphérique. Elle est beaucoup plus maîtrisable dit M. Charles. On peut interdire la consommation de ces produits, pas de respirer."

Mer poubelle, un éternel recommencement

===== Dimanche 17 avril 2011 ====

Menace radioactive sur la pêche artisanale !

Au nord-est du Japon, la pêche lointaine se poursuit pendant que la pêche artisanale doit repartir de Zéro sous la menace radioactive ! (Cliquer sur la carte pour agrandir - adaptation de la carte japonaise du ministère de la pêche mise en ligne le 16 avril 2011)

Les catastrophes qui se sont abattues sur le nord-est du Japon, ont anéanti les activités côtières, pêche artisanale et aquaculture. Maintenant, les pêcheurs côtiers sont "sous le feu" des rejets radioactifs de la centrale Fukushima Daiichi !

Dans cette région de Tohoku complètement dévastée, des centaines de thon frais ont pourtant été débarquées la semaine dernière dans le port thonier de Shiogama à côté de Sendaï (département de Miyagi). Du thon capturé autour des îles Mariannes à près de 2.500 km de la catastrophe. Le Hoyo Maru n°18, un bateau basé à Tsukumi, dans la préfecture d'Oita, a débarqué 17 tonnes de poissons, principalement du thon mais aussi espadon, requin et autre poisson qui se sont arrachées à prix d'or. Dans une criée bien endommagée, les cours ont explosé ! Un thon obèse de 65,8 kg a été vendu à 5.800 yens (50 euros) le kilo, soit un prix deux fois supérieure au cours normal selon The Japan Times.

Pour le gestionnaire de la criée de Shiogama, Naoya Shiga, « le port de Shiogama ouvre la voie de la relance des activités de pêche au nord-est du Japon. »

Le prix du thon s'envole... Le prix de la sardine s'écroule....

Toutefois, cette relance concerne uniquement la pêche lointaine industrielle… Après le séisme/tsunami, les pêcheurs côtiers subissent maintenant les conséquences de la catastrophe nucléaire avec la fermeture des zones de pêche contaminées et les interdictions de captures comme le lançon dans tout le département d’Ibaraki (voir la carte du ministère de l'agriculture et de la pêche du Japon). Avec toutes les répercutions sur l’image des produits de la mer auprès des consommateurs. « Les sardines se vendent habituellement à 40 yens (0,34 euro) le kilo. Mais maintenant, le prix a chuté entre 15 et 20 yens (0,12 et 0,17 euro) », a déclaré Tetsuro Tsuchida, responsable de la coopérative de pêche de Kujukuri Makiami. « Je veux savoir si nous allons être indemnisés pour les pertes. Si oui, qui le fera ? Le gouvernement de la préfecture, ou la centrale ? » a-t-il demandé. Source Fis : First tuna landings since tsunami reach Shiogama port / Fishers halt operations, compensation demanded / Seafood prices keep tumbling due to nuclear crisis

Ministère de l’Agriculture et de la Pêche : Analyse de l’iode et du césium radioactifs dans les produits de la mer des départements de Fukushima, d’Ibaraki et Chiba (situation au 15 avril 2011)… Pour télécharger le tableau cliquer Ici

Ministère de la santé : Les concentrations de contaminants radioactifs dans les aliments testés dans les préfectures respectives, cliquer Ici

Synthèse des résultats des tests de radionucléides effectués depuis le 19 Mars 2011, cliquer Ici

Lire aussi cet article sur la reprise de la pêche : Tsunami Ravaged Port Has Hope as Fishing Boat Returns From Sea (businessweek)

Deux graphiques contre les idées reçues

  1. La pêche côtière et de l'aquaculture pèsent plus lourd en valeur que la pêche hauturière et la pêche lointaine
  2. Le secteur de la pêche s'appuie sur de petites entreprises créatrices d'emplois


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===== Vendredi 15 avril 2011 =====

Centrale de Fukushima. TEPCO : Pas d’indemnisation pour les pêcheurs

Tepco va indemniser les familles déplacées après les émissions radioactives de la centrale de Fukushima Daïchi, mais l’opérateur électrique ne veut pas indemniser les agriculteurs et les pêcheurs !!!…

Tepco ne versera pas d’indemnisation aux pêcheurs et aux agriculteurs pour les problèmes de contamination et de mévente des produits agricoles et de la pêche, car selon l’opérateur électrique privé l’interdiction de commercialisation des poissons et des légumes est une décision de l’Etat !!! (France Inter)

Tepco va verser une première indemnité aux familles évacuées

Un million de yens (8.300 euros) va être versé à chaque ménage forcé de quitter son domicile ou de vivre calfeutré à cause des émissions radioactives. L’opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, Tokyo Electric Power (Tepco), va verser une première indemnité d’un million de yens (8.300 euros) à chaque ménage forcé de quitter son domicile ou de vivre calfeutré à cause des émissions radioactives.

«Nous avons décidé de payer rapidement», a expliqué le PDG de Tepco, Masataka Shimizu, au cours d’une conférence de presse. «Nous allons donner un accompte aux riverains, dont le montant a été fixé par le gouvernement. Il est d’un million de yens par foyer et de 750.000 pour les personnes vivant seules», a-t-il précisé.

La décision de verser cette somme, avant de fixer le montant total des dédommagements, a été validée durant un conseil d’administration de Tepco sur injonction des autorités. Sont concernées les personnes résidant dans la zone d’évacuation, soit un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale Fukushima Daiichi (N°1), ainsi que celles habitant dans la ceinture de 20 à 30 km, où il leur est conseillé de ne pas rester ou de vivre calfeutrées. La population des localités, qui ne sont pas incluses dans ce rayon mais ont reçu l’ordre de quitter leur demeure, seront aussi indemnisées. Au total, quelque 48.000 foyers seront concernés, selon les calculs de médias japonais. Source : Libération

Conséquences sociales du tsunami et de Fukushima

Confronté aux suites du séisme et du raz-de-marée qui ont frappé le nord-est de l’archipel, le 11 mars dernier, le Japon traverse une crise multiforme. La catastrophe nucléaire de Fukushima met en question le modèle énergétique de développement. L’impotence du gouvernement confirme l’échec des tentatives de réformes d’un régime politique sclérosé. Les conséquences économiques sont encore difficiles à évaluer, mais elles seront lourdes (endettement, etc.). Quant aux attaques sociales, elles s’annoncent sévères : les possédants feront tout pour faire payer cette crise –comme les autres– par celles et ceux d’en bas ; ils prendront prétexte de l’urgence pour s’attaquer plus avant aux droits des travailleurs, des démunis.

Depuis les années 1980, le mouvement social japonais (compris ici comme un ensemble de mouvements militants) est fragmenté, sectorialisé, souvent ancré dans des réalités locales, mais sans capacité d’action nationale. La crise actuelle va-t-elle permettre une nouvelle convergence de résistances multiformes et la renaissance d’un combat contestataire, porteur d’alternatives, à l’échelle de l’archipel, comme ce fut pour la dernière fois le cas dans les années 1960-1970 ? C’est une question essentielle….

Les conséquences sociales du tsunami (une catastrophe d’origine naturelle) et de Fukushima (une catastrophe d’origine humaine) sont dévastatrices : les évacué-e-s se comptent pas centaines de milliers et vivent la précarité ; nombre de salariés risquent de se retrouver au chômage, leurs entreprises ayant été détruites ou étant en zone menacée par la radioactivité ; paysans et pêcheurs des localités contaminées ne pourront plus produire nul ne sait à quel point la crise nucléaire va s’aggraver et jusqu’où la radioactivité va s’étendre…

Des mouvements sociaux ont appris à agir en situation de catastrophe, comme des syndicats du NTUC lors du séisme de Kobé, en 1995. Mais c’est la première fois depuis la guerre qu’ils doivent faire face à une situation de crise d’une telle ampleur. Ils ont besoin de notre aide.

Nous avons connu bien des catastrophes humanitaires dans le monde, ces dernières années. Après celle de la Nouvelle-Orléans aux États-Unis (2005), la douloureuse expérience japonaise montre aujourd’hui que la solidarité reste nécessaire, même quand les pays frappés sont des puissances économiques. Les inégalités sont avivées en temps de crise et, si les mouvements sociaux n’ont pas les moyens de les défendre, ce seront là comme ailleurs les pauvres qui paieront la note d’une catastrophe dont ils ne sont pas responsables.

Nous devons être à même de promouvoir notre propre conception de l’aide humanitaire, indépendante de celle des gouvernants, qui réponde tout à la fois à l’urgence en acheminant les secours directement aux plus démunis et à des enjeux sociaux plus larges et durables : en renforçant les organisations qui, sur place, défendent les droits de celles et ceux « d’en bas ». La solidarité militante, de mouvements sociaux à mouvements sociaux, s’impose bel et bien à nous comme une obligation internationaliste. Pierre Rousset (pour la revue du CADTM). Source : Le Japon des luttes – Regard rétrospectif et actualité solidaire (Europe Solidaire sans Frontières)

===== Jeudi 14 avril 2011 =====

Un mois après le tsunami, la pêche reprend, mais...

Sur le marché aux poissons de Shiogama, dans la préfecture de Miyagi, premier jour de travail après un mois d’inactivité. Les pêcheurs sont soulagés mais ils font face à un autre problème: les rejets radioactifs dans l’océan. Pas sûr que les clients affluent. Tokyo envisage des soutiens publics à l’industrie des produits de la mer. Euronews : Japon : une réplique très violente pourrait être catastrophique

« Nous ne pourrons certainement pas rentrer chez nous. L'eau, les sols, la mer, tout sera contaminé » L’express : Les naufragés de Fukushima

Des retombées jusqu'à Paris...

« Chers clients, nos produits sont bien vérifiés et le poisson vient de Rungis ». L'affiche épinglée sur la porte de Sushi Kilala, petit restaurant japonais traditionnel à proximité de la rue Sainte-Anne à Paris, annonce la couleur : plus question de se vanter de l'origine japonaise de ses produits. Alors que les premières contaminations radioactives de poissons ont été détectées au large de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, les restaurateurs qui se targuaient de l'authenticité nippone de leur cuisine comme d'un gage de qualité, préfèrent désormais montrer patte blanche. "Avec la télé, qui n'arrête pas de parler du danger nucléaire, les gens ont peur, et la clientèle a baissé de 30 %", maugrée le patron des lieux, Hitoshi Sakakibara.

Créé en 2007 pour permettre aux restaurants de tradition japonaise de se démarquer des rivaux chinois et vietnamiens qui ont envahi le secteur porteur du sushi, le label "cuisine japonaise authentique" n'a ainsi plus vraiment le vent en poupe. Le Jetro (l'organisation chargée de la promotion des échanges et des produits japonais à l'étranger), à l'origine de l'initiative, n'a pas prévu de la renouveler cette année. Il faut dire que le label impose l'utilisation de condiments, d'algues et de riz importés du Japon….. Le Monde : En France, l'accident de Fukushima porte un coup dur aux restaurateurs japonais

Sur un plan économique, on note également des retombées sur la restauration japonaise en France, principalement chez les vendeurs de sushis. Chez Kyotori, rue Chabanais (IIème arrondissement), "on a perdu un tiers de notre clientèle", estime Eric Lin, l'un des cuisiniers. Pourtant, aucun des produits qu'il propose ne sont importés du Japon. La catastrophe nucléaire continue de provoquer une inquiétude "purement psychologique". Le Télégramme :Séisme au Japon. Un centenaire se suicide pour ne pas quitter sa maison

Importations de produits japonais : l'OMS ne voit aucun danger

L’OMS ne change pas son évaluation de l’impact sur la santé de la catastrophe nucléaire de Fukushima, à la suite du relèvement de cinq à sept de son degré de gravité. Elle continue de ne recommander aucune restriction aux importations de produits japonais…..

Les mesures prises par les autorités japonaises pour interdire la consommation des produits des zones contaminées et leur exportation sont suffisantes. Les contrôles en place rendent peu probable l’exportation d’aliments contaminés, a affirmé le Dr Neira….

Interrogée sur la contamination de la mer par l’eau radioactive, elle a indiqué qu’aucun poisson n’est consommé ni exporté de la zone touchée et que des contrôles ont été mis en place au-delà de cette zone.

La spécialiste de l’OMS a en même temps souligné que la situation continue d’évoluer et qu’elle n’est pas encore sous contrôle dans les centrales accidentées. Il faudra réévaluer les risques en fonction des événements. «Nous restons vigilants. Tout dépendra de la question de savoir pendant combien de temps les problèmes dans les centrales se poursuivront, quelle solution sera trouvée, s’il y a de nouvelles émissions radioactives», a affirmé le Dr Maria Neira.

Pour faire ses évaluations, l’OMS se base sur les données transmises par le Japon, mais aussi sur le réseau REMPAN (Radiation Emergency Medical Preparedness and Assistance Network), créé en 1987. Il regroupe 40 institutions de recherche médicale spécialisées dans l’étude des radiations. L’accord conclu en mai 1959 entre l’OMS et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est un accord de coopération, similaire à ceux conclus avec d’autres agences de l’ONU. Il ne remet pas en cause la responsabilité de l’OMS dans l’évaluation des risques pour la santé liés à l’énergie nucléaire comme pour n’importe quel autre domaine, a indiqué le Dr Maria Neira, répondant à certaines critiques de la société civile. 24 heures : Importations de produits japonais: l'OMS ne voit aucun danger

===== Mercredi 13 avril 2011 =====

Les gardes-côtes à la recherche des bateaux de pêche à la dérive

Les gardes-côtes japonais poursuivent leur travail dans le nord-est du pays… notamment le repérage des bateaux à la dérive avec l’espoir de retrouver des personnes survivantes…

Plus de 10.000 bateaux de pêche détruits ou disparus suite au tsunami, principalement dans le département d'Iwate....

Le 8 avril 2011, les gardes-côtes ont repéré 3 embarcations à la dérive à 220 km au large d’Huashan (voir photo). La barge et les deux bateaux de pêche ont été remorqués par le patrouilleur « Hamada » en pleine tempête… Source : Réponse des gardes-côtes au séisme dans le nord-est

Plusieurs dizaines de bateaux récupérés et identifiés, cliquer Ici


Pour plus d'informations sur les conditions de navigation (NAVTEX) dans le nord-est du Japon, voir le Département hydrographique et océanographique, cliquer Ici

===== Mardi 12 avril 2011 =====

A Tokyo, les légumes de Fukushima s'achètent par solidarité

Asperges, tomates ou fraises, les fruits et légumes récoltés à une cinquantaine de kilomètres de la centrale de Fukushima se sont arrachés mardi sur un marché spécialement organisé pour soutenir les agriculteurs affectés par la catastrophe. Source : Le Télégramme

===== Lundi 11 avril 2011 =====

Au Japon, le gouvernement veut lancer la reconstruction de la pêche ou la reconversion forcée !

Presque un mois jour pour jour après la catastrophe qui a dévasté le nord du pays, le premier ministre japonais s'est rendu dans le port de pêche d'Ishinomaki dans le département de Miyagi (Photo de la Nasa après le séisme/tsunami). Il a promis aux sinistrés de ne pas les abandonner. 22.000 soldats ont par ailleurs été mobilisés pour retrouver les corps des victimes encore disparues. La pêche dans les zones côtières devrait reprendre rapidement et quelques 70.000 habitations devraient être livrées aux sinistrés dans le nord-est.

«Nous ne vous abandonnerons pas», a promis le premier ministre Naoto Kan ce dimanche aux sinistrés du nord-est qui ont tout perdu dans la catastrophe du 11 mars, lors de sa deuxième visite sur le terrain depuis un mois.

Gravement endommagé par le tsunami géant qui a suivi le tremblement de terre de magnitude 9, le grand port de pêche d'Ishinomaki illustre l'état désastreux des zones côtières japonaises. Sur les 163.000 habitants que comptait la ville avant la catastrophe, 2653 sont morts et 2770 sont portés disparus, selon un bilan toujours provisoire. «Il y a 17.000 personnes dans les centres d'accueil et la plupart ne récupèreront jamais leur domicile», a expliqué le maire de la ville, qui a réclamé la construction «le plus tôt possible» d'habitations temporaires pour ces milliers de sans-abri.

Relancer la pêche côtière - «Le gouvernement va tout faire en priorité pour que la pêche côtière puisse reprendre au plus vite», a indiqué le premier ministre aux pêcheurs. Mais la pollution radioactive dégagée par la centrale accidentée de Fukushima risque d'aggraver encore la situation des agriculteurs et des pêcheurs du nord-est. Plusieurs produits agricoles sont déjà interdits de vente dans les préfectures entourant la centrale et des tests effectués sur les poissons ont révélé un taux anormal de césium dans une sorte de petite anguille de sable.

Reloger les sinistrés - Alors que des milliers de sinistrés vivent encore dans des abris, les autorités locales réclament qu'ils soient relogés « le plus tôt possible ». Fort de ses demandes, le gouvernement a estimé qu'après près d'un mois de deuil, le pays pouvait entamer sa reconstruction. Le Premier ministre a ainsi promis la construction de 70.000 habitations dans le nord-est où 150.000 personnes sont encore hébergées dans des centres.

Un comité spécial chargé d'organiser les travaux dans le Tohoku doit être mis en place officiellement lundi, jour anniversaire de la catastrophe. Naoto Kan devrait quant à lui, lors d'une conférence de presse, appeler la population à consommer davantage pour soutenir l'économie du pays. (Source : Reuters)

Ou reconversion forcée de milliers de pêcheurs

Les massifs rejets d'eau radioactive dans la mer bordant la côte semblent avoir des effets plus lourds que les autorités ne l'avaient initialement envisagé. Des experts s'inquiètent déjà d'un bouleversement des habitudes alimentaires des Japonais et de la reconversion forcée de milliers d'agriculteurs et de pêcheurs…

Contamination de la nourriture

La population japonaise n'a jamais cédé à la panique tout au long de la crise, mais elle s'inquiète de plus en plus de la contamination sur le long terme des légumes, fruits, viandes et produits de la mer provenant des environs du site dévasté. Vendredi, le gouvernement a annoncé qu'il allait lever les restrictions de vente de certains produits frais imposées fin mars à des agriculteurs travaillant dans les environs de la centrale. Le message rassurant n'a toutefois pas convaincu toute la population qui a appris, le même jour, que le ministère de l'Agriculture allait interdire la plantation de riz dans les sols contaminés de la région de Fukushima. Le ministère doit aussi lutter depuis quelques jours contre la méfiance des consommateurs nippons, traditionnellement obsédés par la qualité de leur nourriture et de leurs sushis, à l'encontre des fruits de mer du littoral.

Réputation entachée

En peinant à définir les contours précis de la contamination de ses territoires, le gouvernement japonais risque de s'exposer à la méfiance croissante de ses partenaires commerciaux qui ont déjà décrété, parfois sans aucune justification rationnelle, des embargos sur une partie de ses exportations. La semaine dernière, la Corée du Sud s'est ainsi offusquée publiquement de n'avoir pas été informée des rejets, par l'électricien Tepco, d'eau radioactive dans l'océan Pacifique. Pékin a, elle aussi, multiplié les mesures de « protection » et élargi au cours du week-end leur embargo sur les denrées alimentaires provenant de l'Archipel. Plus d'une cinquantaine de pays restreignent désormais la pénétration sur leurs marchés de produits alimentaires japonais que Tokyo déclare pourtant « sains ».

Si la mesure ne fera pas de tort à la croissance du Japon, qui exporte très peu de produits agricoles, elle contribue à détériorer l'image globale du « made in Japan » construite au fil des décennies sur une réputation de qualité. Source : Les Echos : Le Japon est installé dans une crise de longue durée

===== Vendredi 8 avril 2011 =====


Dimanche, une vente d'huîtres et de spécialités japonaises sera organisée sur le marché au profit du Miyagi Suisan, un lycée maritime japonais près de Sendai qui a été détruit par le tsunami. C'est l'idée de Yuko Larcher du Breizh café qui était au Japon au moment du séisme, et de Stephan Allaume des parcs Saint-Kerber. « J'ai visité la zone en octobre et j'aurais dû y retourner chercher des naissains d'huîtres quinze jours après le tsunami, explique Stephan Allaume. Heureusement, les élèves étaient sur le bateau-école à Hawaii au moment du tremblement de terre, mais ils n'ont plus de locaux pour les cours. »....

Selon Yuko Larcher, « la Bretagne, c'est la meilleure région pour encourager et aider les gens dévastés par le tsunami parce que c'est la région qui ressemble le plus à cette partie du Japon ».


===== Jeudi 7 avril 2011 =====

Les poissons des secousses sismiques

Les regalecidés, une famille de poissons dont la longueur peut dépasser les 4 m, sont une espèce particulière. Ils n’évoluent qu’à des profondeurs d’environ 1 000 m dans les océans de la planète. Le fait de les retrouver dans les filets des pêcheurs, qui ne plongent qu’à 200 m, est un phénomène qui suit régulièrement une forte secousse sismique sous-marine, d’où leur nom de poisson des secousses sismiques. Celui que ces pêcheurs du district de Miaoli viennent d’attraper mesure 3,5 m de long. Source : Taïwan info

Nouveau puissant séisme de magnitude 7.4 au Japon

Une puissante réplique sismique de magnitude 7.4 sur l’échelle de Richter a secoué à nouveau le nord-est du Japon cet après-midi (7 avril 2011). Cette réplique est la plus puissante qui ait été enregistrée depuis le puissant séisme de magnitude 9 du 11 mars dernier. Le séisme a eu lieu à 14h32 heure UTC, et son épicentre a été localisé à environ 33 km au sud-est de Ishinomaki. Les habitants qui se trouvaient près des zones côtières ont été forcés d’évacuer immédiatement vers les hauteurs. Une alerte au tsunami avait été déclenchée, mais a finalement été levée quelques heures plus tard. Une petite vague ayant tout de même atteint les côtes.

Deux centrales nucléaires de la province de Oginawa sont tombées en panne suite à ce nouveau séisme. Source : Meteo World

===== Mercredi 6 avril 2011 =====

Europe. Importation du poisson selon les normes radioactives des légumes du Japon !

La détection d’iode et de césium radioactifs dans un lot de poisson a déclenché un vent de panique dans les ports de pêche situés autour de la centrale de Fukushima, un vent de panique jusqu’en Corée, et même en Europe qui a décidé de baisser le seuil de radioactivité pour les produits de la mer importés du Japon…

Les organisations de pêcheurs japonaises et coréennes expriment leur colère (cliquer Ici) et demandent une plus grande transparence des autorités nucléaires japonaises et de l’opérateur électrique Tepco, notamment quand Tepco a pris la décision d’évacuer en mer des milliers de tonnes d’eau contaminée …

Après tous les messages sécurisant diffusés par les responsables japonais, les communautés de pêcheurs commencent à réaliser que leur survie est véritablement menacée… En sacrifiant la vie océanique, Tepco met en danger la vie de milliers de familles de pêcheurs qui pourraient disparaître sur toute la côte nord-est du Japon…

Face à cette catastrophe humaine, l’annonce du commissaire européenne, Manuel Barroso, d’abaisser le niveau de radioactivité autorisé pour les produits agricoles et de la pêche importés du Japon, afin de s'aligner sur les normes de ce pays, plus sévères, semble anecdotique. Surtout que les autorités japonaises avaient fixé quelques heures plus tôt et pour la première fois des normes radioactives pour les poissons… Source : Japon: l'UE va abaisser le plafond de radioactivité des aliments importés (AFP)

C’est le mardi 5 avril 2011, que le gouvernement japonais a pour la première fois mis en place une norme sur la quantité de radioactivité autorisée dans les produits issus de la mer. Le secrétaire général du gouvernement Yukio Edano a précisé que la norme des légumes sera désormais appliquée aux produits de la mer. "Nous mènerons des inspections strictes", a-t-il promis.

Cette décision survient alors que des poissons pêchés le vendredi 1 avril 2011 au large de la préfecture d'Ibaraki, située à mi-chemin entre la centrale de Fukushima et Tokyo, contenaient des niveaux d'iode supérieurs à la nouvelle limite autorisée. Selon le ministère japonais de la Santé, du césium a également été détecté juste en dessous de cette norme. Source : Radioactivité: première norme pour les produits de la mer au Japon (AP)

L’Europe s’est donc pliée aux normes des légumes japonais pour les produits de la mer qu'elle importe ! Ainsi, la norme européenne doit passer de 1.250 becquerels par kilo (bq/kg) à 500 bq/kg pour les césium-134 et 137. La nouvelle limite pour l'iode-131 sera de 2.000 bq/kg et un troisième élément, le strontium-90, sera recherché et ne devra pas être présent à plus de 750 bq/kg.

===== Mardi 5 avril 2011 =====

Les premiers poissons contaminés à l’iode radioactif !

Selon les autorités japonaises, les taux élevés de radioactivité dans l'eau de mer près de la centrale nucléaire de Fukushima, ne constituaient pas un risque immédiat pour la santé humaine, elles avaient toutefois quelques craintes à long terme pour la pêche locale…

Mardi 4 avril 2011, la détection de petits poissons (du nom de launce en anglais, poisson type anguille) contaminés à l’iode radioactif débarqués dans la préfecture voisine d’Ibaraki en a refroidi plus d’un, notamment les pêcheurs de la coopérative locale de Kitaibaraki City qui ont immédiatement suspendu toutes leurs activités.

En l'absence de seuil de radiation pour les poissons, le gouvernement japonais a utilisé la limite des légumes de 2.000 becquerels pour retirer les poissons dangereux !

Les préfectures d’Ibaraki et de Chiba plus au sud vont renforcer le contrôle des produits de la mer, notamment dans le grand port de pêche de Choshi (préfecture de Chiba) et sur les installations aquacoles de Nakaminato à Hitachinaka dans la préfecture d'Ibaraki… Source : Radioactive iodine found in some Japanese fish (seafoodsource)

Il est évident que l'interdiction de pêche dans un rayon de 20 km autour de la centrale n'englobe pas toute la zone marine contaminée. Poissons pélagiques et autres poissons ne connaissent pas ces frontières... Euronews : Japon : la pêche interdite dans un rayon de 20 km autour de la centrale

Pour plus d'informations sur la contamination radioactive de l'eau de mer : Catastrophe nucléaire : Menace radioactive sur la pêche et l'aquaculture ?

===== Lundi 4 avril 2011 =====


« Cet accident va peser sur les plus faibles, les agriculteurs et les pêcheurs », a déclaré Mitsue Matsuda, 47 ans, originaire de la préfecture d'Iwate (nord-est). « La terre va rester contaminée pendant des décennies. »


Déverser à l’océan plus de onze mille tonnes d’eau « faiblement » radioactive… pour faire de la place à celle très contaminée. C’est la décision des Japonais - gouvernement et l’opérateur Tepco… Comment s’en débarrasser, sans la rejeter à la mer ? Et ainsi accentuer les futurs problèmes de contamination du littoral.

Cette décision s’explique aussi par la contamination radioactive de la mer, devant la centrale nucléaire, déjà élevée. A 300 mètres de la centrale, note Didier Champion, directeur de l’environnement à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, on a relevé jusqu’à «un maximum de 100 000 becquerels/litre».

Les conséquences ? Pour Didier Champion de l'IRSN, «il est clair qu’en termes d’impact sanitaire sur l'homme, les rejets à la mer ne sont pas une priorité, ce sont les retombées atmosphériques et la contamination des sols agricoles qui doivent l’être. L’impact sera concentré sur le littoral au nord de la centrale. A long terme, il suppose que lorsque les activités de pêche et d’aquaculture reprendront - tout est dévasté par le tsunami - il faudra un plan de surveillance des produits de la mer et des sédiments. Il faudra regarder certaines espèces avec attention, comme les poissons sédentaires et à très court terme les algues brunes qui sont très avides d'iode. Le risque essentiel, à plus long terme c’est l’accumulation du césium-137 dans la vase». Le long du littoral, la contamination va se diluer lentement, au rythme des marées. Plus au large, la contamination sera reprise par le grand courant du Kuroshio (un peu l'équivalent de notre Gulf Stream) et diluée dans le Pacifique.

L'IRSN vient de publier un document plus complet sur cette contamination de la mer par les rejets liquide et aériens de Fukushima, ainsi que des simulations sur la dispersion proche et à grande échelle dans le Pacifique par le Kuroshio (l'équivalent de notre Gulf Stream). C'est ici en pdf. En voici la conclusion :

http://sciences.blogs.liberation.fr/files/irsn-ni-impact-accident-fukushima-sur-milieu-marin_04042011.pdf

«A court terme, l’ensemble des maillons des chaînes trophiques marines du domaine côtier proche de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi risque d’être impacté par la pollution radioactive de l’eau de mer. Pour le moment, il est difficile de quantifier l’importance de cet impact, qui peut être très variable en fonction :

  • de l’importance et de la poursuite de rejets radioactifs liquides de la centrale nucléaire ;
  • des retombées atmosphériques sur la surface de la mer ;
  • des apports de radionucléides par le réseau hydrographique drainant les territoires contaminés ;
  • du renouvellement des masses d’eaux sur le littoral, etc.

Une attention particulière devra être apportée aux installations aquacoles (algues, mollusques et poissons) situées sur le littoral proche de la centrale nucléaire, même si il est probable que ces installations ont été sévèrement affectées par le tsunami du 11 mars. L'iode a une forte affinité pour les algues brunes qui font l'objet d'une exploitation importante au Japon. Il existe donc un risque de contamination de ce type d’algues par des iodes radioactifs, notamment l’iode 131. Toutefois, compte tenu de la courte période radioactive de ce radionucléide, ce risque ne sera significatif que pendant quelques mois.

À plus long terme, c’est la zone côtière soumise aux apports de radionucléides par lessivage des bassins versants contaminés qui pourraient être impactée par une pollution radioactive persistante.

► Des phénomènes de remise en suspension de sédiments contaminés pourraient également contribuer à maintenir des niveaux de concentration significatifs de certains radionucléides dans l'eau et dans certaines espèces vivantes.

► Des phénomènes d’accumulation dans les espèces vivantes pourraient conduire à des concentrations supérieures à celles mesurées dans l’eau, d’un facteur 10 à quelques milliers suivant le radionucléide et l’espèce considérés (rapport entre les concentrations massiques dans l’espèce et dans l’eau de mer). La capacité d’accumulation dépend du métabolisme de chaque espèce, A titre d’exemples, pour le césium, les facteurs de concentration varient de 50 pour les mollusques et les algues à 400 pour les poissons. Pour l’iode, les facteurs de concentration varient de 15 pour les poissons à 10 000 pour les algues. Ces phénomènes d’accumulation sont de nature à justifier la mise en place de programmes de surveillance radiologique, sur des zones géographiques dont l’étendue devrait être précisée par des études cartographiques à caractère prédictif, des espèces végétales et animales entrant directement ou indirectement dans la chaîne alimentaire humaine.» Texte intégral : Fukusima : Les shadoks et l’eau radioactive

===== Dimanche 3 avril 2011 =====

Miyako. Repartir de zéro !


Miyako comptait un millier de bateaux de pêche au début de cette année. Il n'en reste plus qu'une vingtaine dans le port, plus environ dix gros chalutiers de haute mer.

"De nombreux pêcheurs ont perdu la vie mais nous ne sommes pas encore parvenus à confirmer le nombre", indique Hideaki Kazehare, un responsable de l'Union des pêcheurs de la ville.

Tout de suite après le séisme de magnitude 9 qui a déclenché le tsunami, certains navires ont réussi à prendre la mer, en passant par-dessus la vague qui s'approchait vite. Les autres bateaux ont été emportés et se trouvent aujourd'hui encastrés dans des habitations, coincés sous des ponts, retournés sur des parkings.

L'industrie de la pêche est capitale pour Miyako, dont l'Union des pêcheurs comptait 1.200 membres. Mais toutes les activités sont désormais au point mort, comme c'est le cas dans des dizaines de ports au nord-est du Japon. Des infrastructures cruciales ont aussi été anéanties. "Les usines, les bureaux, tous les locaux ont été détruits par le tsunami. Il ne reste pratiquement plus rien, y compris les véhicules et les machines nécessaires", détaille M. Kazehare. "Les grands chalutiers n'ont pas repris la mer car il n'y a plus de grues pour décharger leurs prises", poursuit-il. Et quand bien même les caisses seraient déchargées, le marché n'existe plus.

"La reconstruction du marché (photo ci-dessus prise en 1986) va prendre cinq à six mois", prévoit Kiichiro Tanaka, patron d'une société de produits surgelés. Il dispose encore de quoi payer un mois ses soixante employés, mais après, le financement manquera, explique-t-il. "Nous ne pourrons pas continuer sans aide. Le travail est arrêté, nous ne pouvons pas garantir les salaires indéfiniment."

Ailleurs dans la préfecture d'Iwate, on constate des situations de détresse similaires. Selon les dernières statistiques disponibles, les 10.000 pêcheurs de cette région ont produit en 2007 plus de 21.000 tonnes de poissons et fruits de mer, pour un montant de 44 milliards de yens (368 millions d'euros). Le Premier ministre japonais Naoto Kan a assuré samedi que le gouvernement allait envisager des soutiens publics à l'industrie des produits de la mer. Une fois que les marins pêcheurs auront repris la mer, ils auront à faire face à un autre souci: les rejets radioactifs de la centrale nucléaire de Fukushima.

Lire l'article intégral de l'AFP : Tsunami: les pêcheurs japonais frappés de plein fouet

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Le SOS du maire de Minami Soma dans le périmètre de Fukushima

Minamisoma est une ville portuaire à 25 km au nord de la centrale de Fukushima....

Ceci est « un appel au monde », appel à l’aide du maire de Minamisoma (ville de 70 000 habitants en période normale) dans la préfecture de Fukushima, M. Katsunobu Sakurai, SOS qu’il a lancé le 24 mars (voir adresse Web ci-dessous). On ne peut, dix jours plus tard, que se poser une question : où en est-on dans cette ville de Minamisoma ? Après le désastre dû au séisme et au tsunami, on se rend compte qu'une évacuation due a des rejets radioactifs pose des problèmes bien spécifiques (qui se rajoutent ici à toutes les autres difficultés), dont nous ne citerons que deux : peur de se rendre dans la zone par ceux venus de l’extérieur, pour le ravitaillement, notamment (nourriture, mais aussi fuel pour les transports etc.). Difficulté pour les individus sur place de prendre des décisions (partir ou rester ?), et tout particulièrement si le gouvernement et ses relais ne donnent pas d’informations claires, voire pas d'information du tout. Difficulté aussi, sauf à employer les nouveaux moyens de communication, à faire savoir ce qui se passe - surtout si les médias "classiques" ne viennent pas (ou plus) sur les lieux.

Pour plus d’informations : Bellaciao


===== Samedi 2 avril 2011 =====

Tsunami : Le Japon va aider ses conchyliculteurs sous la menace radioactive !!!

Le Premier ministre japonais s'est rendu samedi (2 avril 2011), pour la première fois, dans la région du nord-est dévastée le 11 mars par un puissant séisme suivi d'un tsunami dévastateur. Naoto Kan est arrivé en hélicoptère militaire, depuis Tokyo, dans le petit port de Rikuzentakata (préfecture d'Iwate), ravagé par la double catastrophe.

Les deux préfectures les plus sinistrées, Miyagi et Iwate, produisent chaque année près de 200.000 tonnes de produits aquacoles (huîtres, pétoncles, ormeaux, oursins, algues (nori, wakamé, kombu,...),...

Aider à reconstruire, soutenir l'industrie aquacole

Le Premier ministre japonais s'est rendu auprès de pompiers volontaires puis dans un centre d'hébergement d'urgence pour les rescapés. «Une personne qui avait sa demeure sur le rivage a demandé où elle pourrait dans l'avenir reconstruire une maison», a relaté Naoto Kan. «J'ai répondu : Le gouvernement fera de son mieux pour vous aider jusqu'au bout». Le chef du gouvernement nippon a indiqué que le gouvernement comptait réfléchir à des soutiens publics à l'industrie aquacole touchée de plein fouet par le tsunami, à l'image des éleveurs de coquilles Saint-Jacques ou des fermes ostréicoles. Il doit plus tard rencontrer dans la préfecture de Fukushima des équipes de secours qui interviennent dans la centrale accidentée Fukushima Daiichi (Fukushima N°1), où les autorités se débattent en plein accident nucléaire....

Menace radioactive sur les zones aquacoles

Plus au sud à près de 100 km des zones conchylicoles, la centrale nucléaire de Fukushima évacue ses eaux irradiées directement en mer...

Une fissure à colmater sur le réacteur 2. Tepco, l’opérateur de la centrale de Fukushima, annonce la découverte d’une nouvelle fissure dans la structure en béton du réacteur 2, entrainant une fuite d’eau radioactive en mer. Pour colmater la fuite, Tepco s’apprête à injecter du béton. Cette fissure serait à l’origine des très forts taux de radioactivité mesurés au large de la centrale accidentée. Le Parisien : Fukushima : un réacteur fissuré, des fuites radioactives dans la mer

Photographie d'Hatakeyama Shigeru, ostréiculteur à Kesennuma qui avait reçu une délégation d'ostréiculteurs français en octobre 2010....

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Reconstruction sous la menace nucléaire !

« Nous reviendrons plus forts » : Minato Ken, pêcheur japonais dans la baie de Yamada

Les villages de pêcheurs, nombreux dans le nord-est du Japon, ont été les plus affectés par le tsunami du 11 mars. La baie de Yamada (photo) produisait des dizaines de milliers de tonnes d’huîtres et de coquilles Saint-Jacques. Tout a été détruit au moment du passage du tsunami.

Reportage d’Euronews à Yamada voir la vidéo, cliquer ici

Notre envoyé spécial Chris Cummins s’est rendu à Yamada Funakoshi, il a rencontré Minato Ken, l’un de ces hommes de la mer qui ont tout perdu. Voici son interview :

Euronews : Où êtes vous allé, que s’est-il passé quand vous avez réalisé que c‘était un tsunami ?

Minato Ken : Je me suis échappé en grimpant par là. Il y a un chemin qui mène à un temple et à un cimetière et c’est par là que je suis allé. Et quand la vague arrivait je me suis demandé ce que j’allais faire. Le tsunami était puissant, il était énorme.

Euronews : De quelle manière la communauté ici a t-elle été affectée selon vous ?

Minato Ken : C’est une communauté de pêcheurs ici, c’est la principale industrie.Sans la pêche, la vie va être difficile. Ca va prendre du temps de tout reconstruire. Pendant les trois ou quatre prochaines années, nous n’allons pas pouvoir gagner notre vie.

Euronews : Pensez-vous que la relation qu’ont les communautés avec la mer ait changé depuis le tsunami ? Avant, la mer vous apportait la nourriture et le travail, mais alors elle est venue et a tout emporté.

Minato Ken : C’est avec un esprit plus fort que nous retournerons à une vie dépendante de la mer. Nous n’abandonnerons pas. Nous reviendrons plus forts. Nous nous en sortirons.

Les pêcheurs restent malgré tout dans la détresse

Le village de Yamada a été détruit par le tsunami et le séisme le 11 mars. Il est situé à 60 km a l'est de Morioka sur la côte du Pacifique. Son port et ses bateaux ont été détruits par le tsunami. Aujourd’hui ces pêcheurs apprennent que leur archipel est aussi vulnérable à l’énergie nucléaire

Yamada est un village de pêcheurs à soixante kilomètres de Morioka, dans le nord-est du Japon. Célèbre pour sa baie du même nom, ses fruits de mer, en particulier ses cultures d'huîtres très recherchées des gourmets japonais et étrangers, le village portuaire a été balayé par une vague de quinze mètres de hauteur. Maintenant, ces pêcheurs apprennent que leur archipel n’est pas seulement vulnérable au séisme, mais aussi à l’énergie nucléaire.

Les rares pêcheurs de Yamada, encore présents dans le village, ont trouvé refuge sur une colline qui domine la baie. Ils se méfient des médias si prompts à leurs yeux à en rajouter dans le catastrophisme nucléaire ambiant. Katsuhiko Sasaki est l’un des rares à accepter de nous parler :

« Les courants marins risquent de rendre notre baie radioactive. Je redoute aussi que les vents n'apportent vers notre baie un nuage radioactif. Il y a une telle peur aujourd'hui, c'est à se demander si cela vaut la peine de reconstruire notre village. Personne ne voudra acheter nos poissons et nos fruits de mer s'il y a un risque de contamination alimentaire. Dans ce village, deux cents de nos pêcheurs cultivent aussi des huîtres dans des fermes. »

Il faudra entre cinq et dix ans pour rendre à la baie de Yamada, à son village, toute sa beauté et à ses pêcheurs les produits de sa mer si les techniciens de la centrale de Fukushima parviennent à éviter le pire. Source : Japon : la détresse des pêcheurs de Yamada (RFI)

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Les catastrophes japonaises impactent le marché mondial des produits aquatiques dont le Japon est le premier importateur....

Au Québec, les prix des crustacés affectés par le tsunami (Canoe)

Le tremblement de terre et le tsunami qui ont frappé le Japon influencent les négociations entre les pêcheurs de crabe et les propriétaires d'usine. Les Japonais risquent d'acheter moins de crustacés, ce qui pourrait faire baisser les prix. La période de la pêche au crabe devrait débuter dans trois semaines dans la zone située entre Pointe-des-Monts et Natashquan. Les 59 pêcheurs regroupés autour d'une nouvelle structure de négociation et les propriétaires d'usine ne s'entendent pas sur le prix au débarquement.

«Made in Japan», halte à la panique ! (Voix de la Russie)

Les particules radioactives qui se sont échappées dans l’atmosphère suite à l’accident nucléaire dans la centrale japonaise «Fukushima-1», ont atteint les côtes américaines. Plusieurs Etats américains ont enregistré un taux élevé d’iode radioactif. Plus tôt, certains Etats d’Europe ont également observé chez eux une évolution de l’ambiance radioactive. Le Japon invite la communauté internationale à ne pas céder à la panique et à ne pas restreindre les importations en provenance du Japon, les produits japonais ne représentant pas de danger pour la santé. Mais selon les sondages, 64% des Russes sont prêts à renoncer aux marchandises japonaises de peur d’être contaminés. Après l’accident nucléaire de la centrale «Fukushima-1», les pays importateurs de produits japonais voient grandir la panique. L’Australie, Hong-Kong, Singapour, les Etats-Unis, la Russie etc ont restreint leurs importations en provenance du Japon. Les autorités japonaises assurent que le taux de radiation est négligeable. Mais Vladimir Tchouprov, responsable pour la sécurité nucléaire du département énergie de «Greenpeace Russia» estime qu'il existe bien un risque de contamination : «Il existe bel et bien, un risque de contamination lors de la consommation de produits alimentaires ou de l’utilisation de véhicules qui sont passés par Fukushima. Selon les autorités japonaises et l’Organisation mondiale de la Santé, le taux d’iode radioactif dans les légumes est 1000 fois supérieur à la normale et dans le lait 100 fois. Pour l’instant, tout le Japon n’est pas contaminé et tous les produits japonais ne le sont pas. Il ne s’agit que de quatre préfectures ».

Les commerçants reprennent les arguments des autorités japonaises en assurant les acheteurs de l’inoffensivité des marchandises en provenance du Japon….

Les sushis sont également inoffensifs. Le poisson utilisé par 90% des restaurants japonais provient non du Japon mais de Norvège, de Chine, de Thaïlande et d’Australie. Le poisson russe est également utilisé. Selon le service de pêche de Russie, le poisson contaminé pêché au large du Japon n’a aucune chance de se retrouver dans les assiettes des consommateurs russes. Vladimir Tchouprov est également de cet avis mais n’oublie pas de souligner que certains fruits de mer sont à éviter car les mollusques accumulent les métaux lourds et les produits radioactifs.

Finalement, ce qui inquiète le plus les médecins, c’est l’usage abusif de produits contenant de l’iode. En petites quantités, l’iode est en effet efficace contre la contamination radioactive mais en grandes quantités, cela crée un véritable danger. L’ambiance radioactive est surveillée en Extrême-Orient russe 24 heures sur 24.

===== vendredi 1 avril 2011 ======

A Fukushima, pêcheurs et agriculteurs en colère !

..... Ils ne vivront plus sur la terre de leurs ancêtres

« Ces centrales nucléaires produisent de l'énergie consommée à Tokyo. C'est pourquoi les gens sont en colère. Nous avons vendu nos terres pour ces centrales électriques et, maintenant, les gens de Tokyo n'achètent plus notre production agricole (et nos poissons ndlr). Les gens se sentent trahis », s'indigne Tomo Honda, membre du conseil municipal de Fukushima, impliqué depuis le premier jour dans les opérations humanitaires. « La malédiction des gens de Fukushima, c'est que ce nom restera associé aux radiations, peut-être dans le monde entier. Ce n'est qu'un petit bout de campagne, mais les gens savent désormais exactement où ça se trouve », conclut-il.

Fukushima, future ville fantôme ? (L’Express)

Les dizaines de milliers de pêcheurs et d'agriculteurs qui vivaient près de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi commencent à réaliser qu'ils pourraient bien ne jamais rentrer chez eux. Près de trois semaines après le séisme et le tsunami à l'origine de la plus grande catastrophe nucléaire depuis celle de Tchernobyl, en 1986, la perspective d'un règlement rapide de la crise semble s'éloigner chaque jour un peu plus.

Les autorités japonaises ont fait savoir mardi que les sols autour de la centrale avaient été contaminés au plutonium. Une radioactivité anormale avait auparavant été décelée dans les eaux qui baignent la côte de Fukushima, dans les légumes de la région et même brièvement dans l'eau courante distribuée à Tokyo.

Chacune de ces nouvelles a relancé l'angoisse des Japonais, mais c'est au plus près de la centrale, parmi ses 200.000 riverains, que la crainte, teintée d'incrédulité, est la plus vive.

"Ces terres leur venaient de leurs ancêtres et leur attachement pour elles est énorme. La première étape est de dire vraiment à ces sinistrés qu'ils ne peuvent pas rentrer, mais les gens n'arrivent pas encore à se rendre à la raison", explique Tomo Honda, membre du conseil municipal de Fukushima, impliqué depuis le premier jour dans les opérations humanitaires.

Outre les 28.000 morts et disparus, la catastrophe du 11 mars a entraîné l'évacuation des 70.000 personnes qui vivaient dans un rayon de 20 km autour de la centrale. Les 130.000 autres établis entre 20 et 30 km ont été invités à quitter les lieux où à ne pas sortir de chez eux. Tokyo s'est jusqu'ici refusé à étendre l'ordre d'évacuation à cette deuxième zone, mais les pressions en ce sens sont de plus en plus intenses et les experts jugent la mesure inévitable. A l'angoisse, s'ajoute désormais un sentiment d'isolement. Les services administratifs de plusieurs localités de la région ont été déplacés, les transporteurs hésitent à s'y risquer, ce qui donne lieu à des pénuries, et le tableau ne devrait pas s'améliorer de sitôt.

"Le temps que prendra la résolution de cet accident ne se mesure pas en jours ou en semaines, mais en mois ou même en années", avertit Robert Gale, professeur d'hématologie à l'Imperial College de Londres, qui s'est rendu sur les lieux. L'universitaire conteste en outre le bien fondé des recommandations du gouvernement aux riverains qui vivent entre le 20e et le 30e kilomètre.

Après la catastrophe de Tchernobyl, la région a été entièrement évacuée 30 km à la ronde et la plupart des habitants n'y ont jamais remis les pieds....

La ville et sa région s'étendent dans une zone plate, constituée de champs et de forêts entre le Pacifique et une chaîne de hautes montagnes. Outre la production d'énergie, nucléaire et thermique, pêche et culture, en particulier celle du riz et de fruits, sont les activités principales. Lorsque la vente des légumes produits dans le secteur a été interdite, un cultivateur de 64 ans s'est pendu, selon la presse locale.

« Ces centrales nucléaires produisent de l'énergie consommée à Tokyo. C'est pourquoi les gens sont en colère. Nous avons vendu nos terres pour ces centrales électriques et, maintenant, les gens de Tokyo n'achètent plus notre production agricole. Les gens se sentent trahis », s'indigne Tomo Honda, membre du conseil municipal de Fukushima, impliqué depuis le premier jour dans les opérations humanitaires. « La malédiction des gens de Fukushima, c'est que ce nom restera associé aux radiations, peut-être dans le monde entier. Ce n'est qu'un petit bout de campagne, mais les gens savent désormais exactement où ça se trouve », conclut-il. Jean-Philippe Lefief pour le service français (Reuters)

===== Jeudi 31 mars 2011 ======

Le tsunami qui a dévasté le nord-est du Japon le 11 mars a également porté un coup très dur à l'industrie de la pêche, très importante dans l'archipel. Outre le raz-de-marée, qui a détruit les élevages de poissons et ravagé le littoral, les radiations de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, endommagée par le séisme, font craindre des répercussions sur le milieu marin.

"Les pêcheurs ont perdu leurs équipements, leurs bateaux, presque tout. La moitié d'entre eux vont probablement abandonner le secteur", juge Yuko Sasaki, poissonnière travaillant à Kamaishi, ville très durement touchée par le sinistre. Bien qu'elle ait lavé la boutique familiale, on peut encore distinguer une marque à cinq mètres du sol qui témoigne du niveau de l'eau. "Une question demeure: quelles sont les conséquences du tsunami sur la mer?", s'interroge-t-elle.

Dans la région d'Iwate, il est probable que les élevages d'ormeaux, d'oursins, d'huitres, de coquilles Saint-Jacques et d'algues aient tous été détruits. Ils représentaient 80% des revenus des pécheurs locaux. "L'unique moyen de revenir à la situation d'avant est que le gouvernement accorde d'importantes subventions et lance un programme d'investissements", estime Yuichi Sato, un habitant de Yamada âgé de 66 ans.

"L'industrie de la pêche et le tourisme étaient en train de se reprendre avant le tsunami. Maintenant, ces deux économies sont complètement sinistrées", ajoute Yuji Shirahata, responsable d'une équipe de secours sur l'île d'Oshima. Surtout, même en cas d'un relance de l'activité, il est à craindre que les acheteurs de poisson ne se pressent pas en raison des inquiétudes liées aux radiations.

Selon l'Agence de sureté nucléaire japonaise, la radioactivité monte en flèche dans les eaux à proximité de la centrale de Fukushima-Daiichi. "Après cette catastrophe, les oursins et les ormeaux pourraient être contaminés. Nous devons tous les récupérer et recommencer à zéro. Nous devons remettre la mer en état de marche", estime Masashi Sasaki, un pêcheur de 40 ans à Iwate. Benjamin Massot pour le service français (Reuters)

===== Mercredi 30 mars 2011 ======

Sur l'île d'Oshima, les conchy-algoculteurs ont tout perdu !!!

A Oshima, une petite île du département de Miyagi au nord-est du Japon, les 3.500 habitants vivent principalement de la pêche, de la conchyliculture (huître et pétoncle) et de l'algoculture (Wakamé). Depuis le séisme et le tsunami dévastateur du 11 mars 2011, ils se sont organisés avec les moyens du bord, adoptant un mode de vie rustique mêlant solidarité et système D.

Privés d'électricité et d'eau courante, les îliens ont dû se contenter pendant deux semaines de pain et d'aliments en conserve, mais désormais du riz et d'autres produits de base commencent à arriver par bateau. Une grue dressée sur une barge est à l'oeuvre pour extraire des débris encombrant la baie principale de l'île, parmi lesquels plusieurs maisons dont le toit surnage. Deux tracteurs tentaient de hisser sur la rive une maison partiellement engloutie par la mer à l'aide de cordes fixées au toit. "Le tsunami a emporté ma maison", explique la propriétaire Reiko Kikuta, 45 ans. Sa famille vendait du poisson aux hôtels et restaurants de la région. "Nous nous sommes installés dans notre entrepôt pour le moment", dit-elle.

La catastrophe est arrivée juste avant la récolte de l'algue Wakamé

De nombreuses familles vivaient de la mer, pratiquant la culture des algues, des coquilles Saint-Jacques et des huîtres. La production de l'année a été dévastée par le tsunami, ainsi que la plupart des bateaux et équipements de pêche. Les rues sont jonchées de coquilles d'huîtres, et des filets et bouées pendent aux arbres le long de la côte. "Ma maison et mon bateau étaient assurés, mais vous ne pouvez pas tout assurer", souligne Akira Sugawara, 46 ans, en puisant de l'eau dans son puits. La catastrophe est particulièrement mal tombée pour lui et d'autres producteurs de wakame, algue utilisée dans des soupes et des salades, survenant une semaine avant la récolte de cette année.

M. Sugawara, dont la famille est installée sur l'île depuis plus de 200 ans, estime avoir perdu pour 100 millions de yens (850.000 euros) en produits et fournitures. La plupart des pêcheurs comptent partager le peu de matériel qu'il leur reste pour produire ensemble une petite récolte, explique Yukio Onodera. "Nous allons mettre en commun ce que nous avons et travailler ensemble pendant un an ou deux. C'est impossible d'y arriver seul." Source : Japon: les rudes conditions de vie des rescapés de l'île d'Oshima (NouvelsObs)

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Aomori - Le port de pêche d’Hachinohe, toujours sous le choc du tsunami…

Deuxième port de pêche de la côte nord-est, Hachinohe est toujours en état de choc. Deux semaines après le tsunami, le port qui fournit près de la moitié de la production de calamars du Japon, ressemble toujours à un gigantesque jeu de quilles….

Les 240.000 habitants d'Hachinohe ont pourtant été relativement épargnés par la catastrophe, alors que plusieurs villes côtières, plus au sud, ont été totalement ensevelies. Ici, le centre-ville est debout, mais la population est traumatisée et peine à tourner la page.

« La plupart des pêcheurs redoutent de reprendre la mer. Ils attendent de voir comment la situation évolue », explique Takahiro Yaumauchi, représentant de l'association des pêcheurs. Cent quinze bateaux ont été fracassés par le tsunami, mettant en pointillés l'avenir de ce port qui fournit près de la moitié de la production de calamars du pays. Aujourd'hui, seules deux pêcheries ont repris le travail, sur fond de pénurie d'électricité et d'essence. Sans compter les radiations de la centrale de Fukushima qui pourrait menacer la réputation du poisson pêché le long de la côte.

Sur les quais, des grues s'activent pour repêcher les navires engloutis. « Il faudra trois ans pour que le port retrouve son état normal », estime Nara Nobuhide, responsable de l'administration portuaire. En attendant, les habitants retiennent leur souffle à chaque réplique sismique, quasi quotidienne depuis le 11 mars. En espérant qu'elle ne sera pas suivie d'une nouvelle vague. "Je n'ai pas dormi de la nuit", explique Tonoe Maeda, fonctionnaire municipale, au lendemain d'une nouvelle secousse. Source : À Hachinohe, la population est toujours sous le choc du tsunami (Le Point)

======= Mardi 29 mars 2011 =========

Pas de trace radioactive dans le poisson du voisin coréen… A quelques milliers de km du Japon, la Belgique s’interroge sur la contamination de ses poissons !!!

La Corée du Sud a commencé vendredi à tester les poissons attrapés dans ses propres eaux, pour vérifier qu'ils ne souffraient d'aucune contamination radioactive (cesium, iode et autres substances radioactives), a indiqué mardi le ministère de l'Agriculture. "Aucune trace radioactive n'a été trouvée pour le moment dans nos poissons ou ceux importés du Japon", a indiqué à l'AFP un responsable du ministère.

Les tests sont prévus à un rythme hebdomadaire mais leur fréquence sera accrue si la crise nucléaire au Japon s'aggrave, a-t-il ajouté. Deux gros détaillants de Corée du Sud, pays le plus proche géographiquement du Japon, ont suspendu les ventes de poissons japonais. Séoul avait interdit la semaine prochaine l'importations de certaines denrées (légumes, lait) provenant des préfectures situées près de la centrale nucléaire de Fukushima.... Source : Des traces d'iode radioactif, faibles, détectées en Corée du Sud (AFP)

Un peu moins de 9500 kilomètres séparent à vol d'oiseau Tokyo et notre Côte belge. Une distance énorme pour la plupart des vertébrés aquatiques. Peu de chances donc de pêcher du saumon japonais à Ostende. "Impossible, peut-être pas ... mais ça me semble peu probable", glisse un représentant de l'Union Rurale qui regroupe notamment l'Union Professionnelle des Pisciculteurs de Belgique.

D'anciennes études font état de migrations à longue distance d'espèces entre l'Amérique et le vieux continent. Mais rien à ce jour ne semble nous permettre d'affirmer qu'un poisson est capable ou non de venir jusqu'à chez nous depuis le Japon.

Du côté de l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire, l'éventualité de pêcher chez nous du poisson contaminé n'a même pas été abordée. "Ça n'a pas été prévu à première vue tant l'éventualité nous semble faible", nous confie Pierre Cassart, porte-parole de l'AFSCA.

Mais si tel était le cas, "ça ne servirait à rien de paniquer". Des tests de radioactivité existent déjà actuellement, en dehors de la situation actuelle causée par la catastrophe au Japon. Ainsi, selon le porte-parole de l'AFSCA, "149 tests de radioactivité ont été effectués l'année dernière chez nous, tant dans des abattoirs que dans des viviers, etc.". Source : Fukushima: peu probable de manger du poisson radioactif en Belgique (Rtbf)

-------------------- Lundi 28 mars 2011 -----------------

Des fuites d’eau radioactive à une pollution massive dans le Pacifique !

Lundi 28 mars 2011 - De l'eau fortement radioactive s'est échappée des bâtiments des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, a reconnu l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco). La fuite fait craindre une pollution massive autour du site et dans l'océan Pacifique. C'est la première fois que les ingénieurs de Tepco décèlent de l'eau polluée à l'extérieur. L'eau contaminée avec un niveau de radioactivité supérieur à 1000 millisieverts par heure a inondé des tunnels techniques sous la salle des machines des réacteurs 1, 2 et 3. Ces tunnels sont situés à soixante mètres environ de l'océan Pacifique. L'eau contaminée pourrait avoir déjà ruisselé jusqu'au rivage, a reconnu Tepco, qui effectue des vérifications pour voir si l'eau a été en contact avec la mer….

Les pays voisins observent les courants marins autour de la centrale de Fukushima

--- cliquer sur les cartes pour agrandir ---

Ces deux cartes sont tirées des bulletins quotidiens de l'administration océanographique du Japon, (la carte de droite est établie d'après une photo satellite transmise par l'administration étatsunienne NOAA qui suit de très près l'évolution de la courantologie autour de l'archipel japonais). (Attention, l'emplacement de la centrale nucléaire est 40 km plus au sud, le carré rouge se situe sur le port de Soma). Pour voir les dernières données, cliquer Ici

Pour le moment, pas de danger de pollution radioactive en Mer de Chine et en Mer du Japon....

Le puissant courant chaud de Kuroshio qui remonte la côte Sud du Japon, dérive peu avant la centrale vers le grand large, du côté de l’océan Pacifique. Actuellement, la pollution semble circonscrite à une zone littorale proche de la centrale selon l’administration océanique chinoise qui ajoute que la contamination radioactive pourrait atteindre la côte nord-est du Japon. Source : Oceanol

------------------- Dimanche 27 mars 2011 ------------------


Catastrophe nucléaire : Menace radioactive sur la pêche et l’aquaculture !


Plus de la moitié de la production halieutique japonaise est sous la menace de la contamination radioactive.

La centrale nucléaire Fukushima endommagée par le séisme puis submergée par le tsunami rejette ses eaux irradiées directement en mer. Selon l'Agence de sureté nucléaire japonaise, la radioactivité monte en flèche dans les eaux à proximité de la centrale de Fukushima-Daiichi. L’augmentation très importante de cette pollution atomique fait craindre une réaction en chaine dans l’ensemble des écosystèmes marins du littoral nord-est du Japon. Une région qui concentre plus de la moitié de la production de la pêche et de l’aquaculture du pays avec une production annuelle de près de 3 millions de tonnes (500.000 tonnes en aquaculture + 2.500.000 tonnes à la pêche)

Au niveau mondial, cette région est leader dans les productions de pétoncles, d’algues (wakamé, kombu,…), d’ascidies, de saumons, de calmars, d’huîtres (captage), d’oursins, d’ormeaux,…

Après les destructions du séisme / tsunami, la radioactivité condamnerait la pêche et à l’aquaculture de cette région halieutique d’importance mondiale. l’Express vient de consacrer un des rares articles à ce secteur vital pour le Japon. Cependant, Benjamin Massot pour l'agence Reuters ne mesure pas la catastrophe halieutique qui se profile à l’horizon avec les rejets radioactifs en mer. C'est la survie de centaines de communautés de pêcheurs qui est actuellement menacée. Dans le département d'Iwate, plus de 100 ports de pêche artisanale !!!

Lire l'article intégral de RPA : Catastrophe nucléaire : Menace radioactive sur la pêche et l'aquaculture ?

--------------------- Samedi 26 mars 2011 --------------------


Japon : la pêche à la baleine harponnée par le tsunami dans son repère d'Ayukawa

L'entreprise de Minoru Ito, vétéran de la pêche à la baleine, avait survécu aux campagnes et pressions internationales appelant à y mettre fin. Mais une menace bien plus grave, sous la forme d'un tsunami dévastateur, a déferlé le 11 mars.

Patron de Ayukawa Whaling, l'unique société de pêche à la baleine du petit port du même nom, Minoru a dû annuler sa prochaine campagne en avril, alors que la vague géante qui a suivi le séisme de magnitude 9 a détruit non seulement ses stocks de viande mais aussi ses bateaux. Le patron-pêcheur de 74 ans et ses 28 employés ont tous eu la vie sauve, mais la mort dans l'âme il a dû les licencier, l'énorme dette que le tsunami lui a léguée ne lui laissant pas le choix.

Dans le seul village de Ayukawa, sur 1.400 habitants, au moins 5 personnes sont décédées. Mais le bilan pourrait monter, les opérations de recherches des corps ayant juste débuté. "C'est la pire crise que nous ayons jamais connue", confie le vieil homme. Sur les lieux de son ancien entrepôt ravagé, la vague monstrueuse a projeté pêle-mêle des morceaux de viande de baleine, des éclats de bois, des bouées ou encore des poissons morts.

Malgré tout, il conserve l'espoir de pouvoir repartir à la chasse au cétacé dès l'automne, à condition que l'aide des autorités soit suffisante. Tokyo soutient en effet depuis longtemps financièrement sa flotte baleinière.... Suite Ici

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Fukushima : « Distribuons de l'iode à la moitié du Japon » (Rue89)

Vu la radioactivité relevée autour de la centrale nucléaire de Fukushima, il serait raisonnable de procéder à l'évacuation progressive des populations, estime Mycle Schneider, consultant indépendant.

La contamination de l'océan est désormais avérée, et à un niveau élevé. Ce samedi 26 mars, l'Agence japonaise de sûreté nucléaire a relevé un taux d'iode radioactif 1 250 fois supérieur à la norme, à 330 mètres au large de la centrale. Au même endroit, il y a quelques jours, la concentration d'iode 131 était environ dix fois moins élevée. L'Agence de sûreté nucléaire japonaise se veut rassurante car « la radioactivité relâchée dans la mer va se diluer avec la marée ». Certes « la concentration d'iode se réduit de moitié tous les huit jours », comme fait valoir l'agence japonaise, mais « c'est un cocktail radioactif » qui se répand en continu, fait valoir Mycle Schneider. L'expert explique qu'« il y a aussi du cesium, qui a une demi-vie de trente ans ». La probabilité que cette radioactivité pénètre la chaîne alimentaire est donc élevée.

« Tirer les leçons de Tchernobyl » - L'expert Mycle Schneider préconise des mesures à prendre d'urgence et d'autres à plus long terme. Il estime que la réaction des autorités japonaises est en-deçà de ce qu'impose la gravité de la situation. Lui préconise :

Pour protéger les populations : « Il faut donner la priorité à l'évacuation autant que faire se peut. C'est-à-dire mettre en place une dynamique d'évacuation aussi loin que faisable, par exemple 5 km par 5 km. Les femmes enceintes et les enfants en bas âge, les plus exposés, doivent immédiatement partir de la zone contaminée. C'est la leçon à tirer de Tchernobyl. A mon avis, il faut distribuer de l'iode à très grande échelle, peut être à la moitié de la population du Japon. . »

La mise en place d'une « task force » internationale. « L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) aurait pu le faire, mais ne l'a pas fait....

---------------- Vendredi 25 mars 2011 ----------------


Tohoku. Miyagi et Iwate : Une grande région aquacole sinistrée

Les deux préfectures les plus sinistrées, Miyagi et Iwate, sont de très grandes zones aquacoles situées dans la région de Tohoku au nord-est du Japon.

Principales espèces aquacoles : huîtres, coquilles saint-jacques, algues et ascidies... (1)

En 2007, ces deux préfectures ont fourni 15% de la production aquacole du Japon avec une quantité de 188.000 tonnes (2) sur un total de 1, 242 million de tonnes au niveau national :
  • 57.000 tonnes d'huîtres sur un total de 204.000 tonnes au Japon,
  • 21.000 tonnes de coquilles saint-jacques sur un total de 248.000 tonnes (produites exclusivement dans deux autres préfectures sinistrées d'Aomori, 101.000 tonnes, et d'Hokkaïdo, 126.000 tonnes),
  • 42.000 tonnes de Wakamé (algue) sur un total de 54.000 tonnes,
  • 16.000 tonnes de Kombu (algue) sur un total de 41.000 tonnes,
  • 30.000 tonnes de Nori (algue) sur un total de 396.000 tonnes,
  • 9.000 tonnes d'ascidie sur un total de 10.000 tonnes au Japon.
(1) Le Ministère des pêches japonais n'indique pas dans ses statistiques aquacoles les productions en écloserie/nurserie de saumon, oursin et ormeau dans le cadre de l'aquaculture de repeuplement. Dans cette région, des coopératives de pêcheurs et des centres techniques gèrent des écloseries de saumon , d'oursin ou d'ormeau pour repeupler la mer... Plusieurs milliards de smolts (petits saumons) sont lâchés tous les ans dans les baies et les rivières de la côte nord-est du Japon....
(2) En volume, ces deux préfectures d'Iwate et Miyagi ont une production aquacole marine équivalente à celle de la France !

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Après séisme : Les clients du Japon analysent la situation du marché en poisson

Cas du Vietnam et du Maroc

Le Japon, premier marché mondial et premier importateur mondial de produits aquatiques, a subi des dégâts très importants dans le secteur halieutique notamment dans les deux départements les plus proches de l'épicentre, Miyagi et Iwate. Selon les statistiques du Ministère de l’agriculture et de la pêche, ces deux départements ont produit plus de 600.000 tonnes de produits aquatiques (pêche + aquaculture) en 2007, soit plus de 10% de la production nationale.

Le Vietnam, un grand fournisseur de crevettes, de thon et de poissons…

Au cours du premier trimestre 2011, les exportations vietnamiennes de produits aquatiques ont atteint 106 millions de dollars avec une croissance d'environ 21%. Toutes destinations confondues….

Selon les entreprises du secteur de l'aquiculture, les provinces japonaises les plus touchées par le séisme ne sont pas le principal marché des produits aquatiques vietnamiens. Par ailleurs, les produits aquatiques sont l'une des principales denrées alimentaires des Japonais, de sorte que la consommation ne devrait pas baisser. Le président du Conseil d'administration de la compagnie générale de produits aquatiques du Vietnam, Vo Phuoc Hoa, a indiqué qu'il n'y a eu aucune modification de ses commandes en provenance du Japon.

Cependant, selon Truong Dinh Hoe, secrétaire général de l'Association de transformation et d'exportation des produits aquatiques du Vietnam (VASEP), compte tenu de la situation au Japon qui est le 2e plus grand importateur de produits aquatiques du Vietnam, son Association va suivre de près l'évolution des évènements afin de prendre les mesures nécessaires et faire d'éventuelles recommandations à ses membres.

Selon le ministère de l'Industrie et du Commerce, le Japon est le 4e partenaire en commerce et le 3e grand marché à l'exportation du Vietnam. D’après Vietnam plus : Croissance des exportations de produits phares au Japon


Le Maroc, fournisseur de poulpe....

Le japon qui est considéré aujourd’hui comme le principal client de nos produits halieutiques va connaitre certainement suivant les analystes une crise économique importante qui va impacter négativement le pouvoir d’achat de sa population. L’importance du japon pour les exportateurs marocains résident dans le fait que ce pays est un faiseur de marché au niveau des prix, surtout pour les produits halieutiques à forte valeur ajoutée comme le poulpe. Le secteur de la pêche qui connait un marasme dans un autre marché important pour le Maroc à savoir l’UE, doit conjuguer les efforts des professionnels et le département de la pêche pour faire face à cette nouvelle crise. Source : Catastrophe du Japon : Quelles conséquences pour le secteur maritime au Maroc ?

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Inquiétudes sur l'agriculture et la pêche japonaise (Le Figaro)

La région dévastée par le tsunami est la plus poissonneuse au monde. Elle représente aussi le quart de la production de riz nationale et est une zone d'élevage majeure du pays.

Le quart de la production nationale de riz en partie détruite, l'une des plus importantes régions d'élevage du pays inondée sans oublier les fortes perturbations dans les eaux les plus poissonneuses au monde. Les conséquences du tsunami japonais et les irradiations nucléaires sur l'agriculture du pays se précisent plus d'une semaine après le drame qui a affecté le nord est du pays. Une région rurale où vivent un peu plus de 6,7 millions d'habitants avec pour principales activités économiques l'agriculture et la pêche….

La zone Tôhoku est aussi un secteur considéré comme l'un des plus poissonneux au monde avec plus de 500.000 tonnes de poissons pêchés par an. Après la destruction des infrastructures portuaires et les conséquences de la radioactivité sur les produits de la marée et zone d'exclusion, l'industrie de la pêche sera certainement fortement perturbée par ces désastres. Un point non négligeable pour le premier pays consommateur de poissons au monde….

Le Japon pourrait devoir importer massivement….

Du côté des importations de produits agricoles japonais, les conséquences sont limitées. Le marché intérieur de 127 millions d'habitants est suffisant pour assurer des débouchés à un pays qui n'est pas autosuffisant sur le plan agricole. Il importe par exemple 80 à 90 % de ces céréales. Pour le cas de l'Hexagone par exemple, «la balance commerciale agricole est largement en faveur de la France, indique Jean Quellier, conseiller agricole à l'ambassade de France à Tokyo. Nous importons notamment des coquilles Saint-Jacques et quelques produits pour les restaurants japonais bien spécifiques comme la sauce de soja ». Mais pas de panique, ces produits ne viennent pas tous du nord-est nippon. En outre, l'Europe a mis en place aux frontières une procédure renforcée de contrôle sur le taux de radioactivité des produits en provenance du Japon. On peut donc encore déguster les sushis japonais sans crainte.

--------------- Jeudi 24 mars 2011 ----------------


Aomori : Le port de pêche d’Hachinohe arrêté jusqu’en 2011 !

Plusieurs ports de pêche semblaient relativement épargnés par le tsunami comme le port d’Hachinohe (photo à gauche) dans la préfecture d’Aomori, au nord des deux préfectures les plus touchées, Miyagi et Iwate.

Mais, les dégâts sur les infrastructures portuaires sont bien plus importants qu’il n’y paraissait. Selon, les responsables d’Hachinohe, le port de pêche ne pourra pas fonctionner dans le meilleur des cas avant juin, mais probablement pas d’ici la fin d’année 2011 pour remettre toutes les installations de commercialisation aux normes (sanitaires,…). Source : toonippo.co.jp

Japon. Le séisme du 11 mars catastrophe la plus chère de l'histoire (Ouest France)

Le séisme qui a frappé le Japon pourrait coûter environ 140 milliards d'euros à la troisième puissance économique mondiale, soit la facture la plus lourde pour une catastrophe naturelle, estime la banque américaine Goldman Sachs dans une note publiée jeudi. Dans son rapport mensuel, le gouvernement nippon avance lui la somme de 310 milliards d'euros.

Des radiations détectées en Russie sur un bateau venant du Japon - La Russie vérifie dans un de ses ports en Extrême-Orient un bateau en provenance du Japon sur lequel a été détecté un niveau de radioactivité trois fois supérieur à la normale, a indiqué le chef des services sanitaires russes, Guennadi Onichtchenko

La Russie interdit l’importation d’aliments de 4 régions japonaises - La Russie a interdit l’importation de produits alimentaires de quatre régions japonaises en raison de craintes de contamination radioactive, a indiqué le chef des services sanitaires russes, Guennadi Onichtchenko.....

--------------- Mercredi 23 mars 2011 ----------------



Tsunami. Hatakeyama Shigeru, ostréiculteur à Kesennuma, témoigne….

Une dizaine de jours se sont écoulés… A terre, tout est détruit ; en mer, tout est redevenu calme comme si rien ne s’était passé…

Beaucoup de cormorans à manger les petits poissons… La productivité de l'océan ne change pas….

Mais combien d’années à remettre en état les exploitations aquacoles de nos enfants ?

Que tout le monde veille sur nous... S'il vous plaît, s'il vous plaît.

Hatakeyama Shigeru

Lire le récit intégral d'Hatakeyama Shigeru daté du 23 mars 2011 sur le site web de son exploitation ostréicole : Mizuyama oyster farm

En octobre 2010, Hatakeyama Shigeru avait reçu une délégation française composée d'ostréiculteurs (Goulven Brest, président du Comité National de la Conchyliculture et Gérald Viaud, président CRC Marennes-Oléron) et de chercheurs d'Ifremer dans le cadre du plan de relance de l'ostréiculture face à la mortalité des jeunes huîtres en France. Le 19 mars 2011, cinq ostréiculteurs des différents bassins devaient y retourner pour ramener des naissains d'huîtres résistants !!!

Mizuyama oyster farm possède des élevages d'huîtres (sous radeaux) dans la baie de Kesenuma et une écloserie. Une quinzaine de personnes travaillent dans la ferme aquacole...

Hatakeyama Shigeru est aussi le défenseur des forêts... Lire : La mer a besoin des forêts

Remarque : Les deux préfectures les plus sinistrées, Miyagi et Iwate, sont de très grandes zones aquacoles au Japon. En 2007, ces deux préfectures ont fourni 15% de la production aquacole du pays avec une quantité de 188.000 tonnes (*) sur un total de 1, 242 million de tonnes au niveau national :
  • 57.000 tonnes d'huîtres sur un total de 204.000 tonnes au Japon,
  • 21.000 tonnes de coquilles saint-jacques sur un total de 248.000 tonnes (produites exclusivement dans deux autres préfectures sinistrées d'Aomori, 101.000 tonnes, et d'Hokkaïdo, 126.000 tonnes),
  • 42.000 tonnes de Wakamé (algue) sur un total de 54.000 tonnes,
  • 16.000 tonnes de Kombu (algue) sur un total de 41.000 tonnes,
  • 30.000 tonnes de Nori (algue) sur un total de 396.000 tonnes,
  • 9.000 tonnes d'ascidie sur un total de 10.000 tonnes au Japon.
(*) En volume, ces deux préfectures d'Iwate et Miyagi ont une production aquacole équivalente à celle de la France !

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A Minamisanriku, la baie encaissée donnait l’impression d’être protégée

A Minamisanriku (Miyagi), la baie encaissée et protégée de murs de protection donnait pourtant l'impression d'être protégée des intempéries…

La moitié des 17.000 habitants de la ville sont portés disparus depuis que l'océan a déferlé sur elle, en milieu d'après-midi, quelques minutes après le plus puissant tremblement de terre de l'histoire du Japon. Il ne reste plus rien ou presque, sur environ un kilomètre à l'intérieur de cette vallée encaissée, qui donnait pourtant l'impression d'être protégée des intempéries….

Les autorités avaient bâti des murs de protection après un premier tsunami, il y a quelques décennies. Mais celui de vendredi dépassait l'imagination et la capacité des structures en place. «Il y a cinquante ans, le tsunami faisait 5,2 mètres de haut» dit-il. «Mais cette fois, le tsunami a duré plus longtemps et était deux fois plus puissant». «Je me souviens que la dernière fois, le tsunami était venu jusqu'à la mairie. Et tout le monde pensait que cette fois, ils seraient en sécurité derrière le bâtiment. Mais cette vague-là est passée par-dessus la mairie». La bâtisse de fait, a été rasée. La Charente Libre : Minamisanriku, ville engloutie

------------------- Mardi 22 mars 2011 --------------------


Importations de produits frais du Japon : Paris demande un contrôle systématique européen

La France demande à la Commission européenne d'imposer un "contrôle systématique" sur les importations de produits frais en provenance du Japon aux frontières de l'Union européenne, alors qu'une radioactivité anormale a été détectée dans des brocolis et du lait cru. Par ailleurs, le panache radioactif poursuit sa traversée de l'Atlantique : il devrait toucher la France demain ou jeudi.

Le gouvernement a demandé à la Commission européenne d'imposer un "contrôle systématique" sur les importations de produits frais en provenance du Japon aux frontières de l'Union européenne, vient d'annoncer le ministère de l'Agriculture. "On souhaite que cette décision soit la plus rapide possible". La France avait déjà décidé la mise en place de contrôles systématiques sur les importations de coquillages et poissons. Elle estime toutefois que décréter un embargo "n'est pas fondé à ce stade". Source : Le Télégramme : Japon. Vers un contrôle systématique des produits frais importés en Europe

Détection de radioactivité dans l'eau de mer....

Les autorités japonaises ont intensifié les contrôles sur les poissons et mollusques pêchés le long des côtes, après la détection de radioactivité dans l'eau de mer près de la centrale. Un responsable des pêcheries de la région a souligné que la pêche n'avait, de toute manière, pas encore repris car les bateaux et les ports ont été détruits par le tsunami. En Asie, les produits alimentaires japonais commencent à être délaissés par les consommateurs, qui se font également plus rares dans les restaurants nippons de plusieurs métropoles de la région, de Séoul à Manille en passant par Hong Kong.

L'angoisse perceptible chez les consommateurs nippons, très sourcilleux sur la sécurité alimentaire, s'est propagée à l'étranger, où plusieurs pays ont décidé de renforcer les contrôles ou de bloquer purement et simplement les importations de produits alimentaires japonais.

Les États-Unis ont interdit l'entrée sur leur territoire de certains produits. En Europe, la France a demandé à la Commission européenne d'imposer un «contrôle systématique» sur les importations de produits frais japonais aux frontières de l'Union européenne. Paris a déjà décidé d'inspecter unilatéralement les coquillages et poissons en provenance du Japon. Source : Évacuation à Fukushima après un dégagement de fumée (Le Figaro)

----------------- Lundi 21 mars 2011 ------------------


Tsunami : Une catastrophe pour l’aquaculture au nord-est du Japon

Des dizaines de villes et de villages le long d'un tronçon de 2100 km de côtes ont été secouées par des tremblements violents vers 16 h le vendredi 11 mars 2011. Une dizaine de minutes plus tard, un tsunami énorme a déferlé sur toute cette bande côtière.

Une vague de plus de 10 mètres dans les baies et les fjords des préfectures de Miyagi et d’Iwate : Kesennuma, Rikuzentakata, Otsushi, Kamaishi, Miyako, Yamada (image de gauche avec des radeaux d'huîtres et de coquilles saint-jacques),...

Un véritable désastre dans cette région côtière (appelée aussi Sanriku) selon le journal en ligne Fis spécialisé dans la pêche et l'aquaculture : Tsunamis disastrous impact on seafood industry revealed (Fis)

Dans ces zones « abritées », toutes les installations aquacoles ont été fracassées…. Radeaux et filières d’huîtres, de coquilles saint-jacques, d’algues (wakamé,…), et autres installations d’élevage d’ormeaux, d’oursins, de saumons...

En octobre 2010, la délégation française d'ostréiculteurs avait rencontré Hatakeyama Shigeru dans la baie de Kesennuma (Miyagi). Son exploitation ostréicole de Mizuyama a été balayée par le tsunami. Le site web de l’huître Mizuyama se termine sur un message relatant un premier tremblement de terre le mercredi 9 mars 2011. Le mini tsunami suite à ces premières secousses avait endommagé les installations. Deux jours plus tard, tous les radeaux d’huîtres ont été balayés selon un twitter du 17 mars 2011 (qui indique que Hatakeyama Shigeru et sa famille sont en sécurité)…

Seule la baie de Matsushima près de Sendai aurait été relativement épargnée (toutefois, les installations de cordées de coquilles de naissains près du rivage ont du être dévastées....)....

De l'autre côté du Pacifique....

A plusieurs milliers de kilomètres du Japon, la tsunami a dévasté les filières de moules au Chili. Les mytiliculteurs de la région de Chiloe ont perdu plusieurs centaines de tonnes de moules… Source : Rough seas damage mussel harvest (Fis)


---------------- Situation Samedi 19 mars 2011 ---------------


Pêche : Entre destruction totale et reprise des activités

Dans le département d'Aomori, le port de pêche de Misawa est ouvert sur l'océan, il n'a pas été détruit ; les pêcheurs sont probablement déjà repartis en mer (photo d'à côté).

La pêche et les infrastructures portuaires se sont retrouvées en première ligne de l’énorme raz-de-marée qui a frappé la région nord-est du Japon…

Beaucoup de ports de pêche, beaucoup d’usines de transformation, beaucoup de bateaux de pêche, beaucoup d’installations aquacoles ont été détruits… Cependant, les activités halieutiques repartent déjà dans plusieurs ports et le poisson revient sur le marché de gros à Sendaï....

Le tsunami n’a pas touché les différents ports de pêche avec la même violence…

La configuration et l’orientation de la côte ainsi que les systèmes de protection naturels ou artificiels expliqueraient pourquoi des ports pourtant "abrités" au fond dans des différentes baies des deux départements les plus sinistrés ont été en grande partie ou totalement détruits. A savoir les ports de Kamaishi, Otsuchi, Ofunato et Rikuzentakata dans le département d'Iwate et les ports de Minamisanriku et Kesennuma dans le département de Miyagi.

Les ports de Hachinohe (Aomori) et de Soma (Fukushima), dans la même configuration ouverte sur l'océan que Misawa, sont aussi très endommagés !!!

Les habitants d’Ofunato sous le choc....

L'après séisme : Deux bons reportages sur Ofunato, une ville côtière située dans le département d’Iwate, au nord-est du Japon. Depuis sa fondation le 1 avril 1952, Ofunato a été frappé par plusieurs tsunamis, notamment celui provoqué par le tremblement de terre de Valdivia au Chili le 22 mai 1960. Ofunato est également assez proche d'un volcan sous-marin, et souffre de fréquents tremblements de terre (d'après wikipedia)….

A Misawa, les pêcheurs recollent les morceaux avant de repartir en mer...

Mercredi 16 mars 2011, les pêcheurs de Misawa attendaient de repartir en mer. Les bateaux coulés dans le port ont été renfloués. Les membres du syndicat des femmes dans la pêche ont récupéré et trié les documents et papiers dans les bureaux de la coopérative de pêcheurs. Pour plus d'informations : Misawa, port de pêche dévasté par le tsunami et Misawa renfloue ses bateaux de pêche.


-------------- Situation Jeudi 17 mars 2011 ---------------


A côté de Sendaï, la baie de Matsushima aurait été épargnée !

L'un des trois joyaux du paysage dans l'archipel nippon, la baie de Matsushima attire les touristes du monde entier. C'est aussi une grande zone de production aquacole qui abrite des champs d'huîtres et d'algues porphyra (le fameux nori qui fort heureusement est récolté en novembre/décembre - Photo d'à côté).

Les 260 îles et îlots rocheux calcaires ainsi que les anses abrités à l’intérieur de la baie de Matsushima auraient été épargnés. De la boue mais pas de destruction massive. Source : Amid tragedy, a nation shows stoic resilience

"Il existe de nombreuses autres personnes (touristes ndlr) qui ont échappé de justesse à la catastrophe, mais sont bloqués sur des sites touristiques populaires comme Matsushima dans la ville de Matsushima, préfecture de Miyagi, connu pour ses îles couvertes de pins et comme l'un des "Trois plus beaux panomara du Japon." Source : Whereabouts of 900 tourists, visiting business people remain unknown in quake-hit areas

Par contre, la commune voisine de Higashi-Matsushima avec la base aérienne US et située en dehors de la baie (vers la droite sur la photo ci-dessous), a été submergée. Un habitant raconte s’être réfugiée sur une colline sitôt l’alerte tsunami. Source : Recorrido por un pueblo que arrasó el tsunami

Le tsunami n'a pas défiguré la baie de Matsushima

Matsushima bay (before and after the tsunami of march 11, 2011)

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Cette estampe du XVII e siècle montre que la baie de Matsushima a résisté à bien d'autres tempêtes au cours de son histoire !

Vagues à Matsushima par Sōtatsu Tawaraya (fl. ca. 1600-1643)

Pour d'autres informations sur cette merveille nippone, cliquer Matsushima ya

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L’aquaculture d’Hokkaïdo touchée par le tsunami

Les élevages de pétoncles, d’huîtres et d'oursins ont été fortement touchés par le tsunami au nord du Japon jusqu’à Hokkaïdo. Dans la baie de Funka, au sud d’Hokkaïdo, les filières de pétoncles ont été endommagées (emmêlement de cordes et de lanternes) ; les dégâts sont plus importants sur les installations les plus proches de la côte…. Source : Minato-tskiji

Selon une première estimation de la Fédération nationale des chalutiers (medium), 66 chalutiers "out" sur un total de 96 bateaux enregistrés dans les ports localisés à l'intérieur de la zone sinistrée, depuis Aomori jusqu’à Soma (préfecture de Fukushima). Source : Minato-tskiji

--------------- Situation Mercredi 16 mars 2011 ------------

Solidarité entre Gens de mer

Olivier Laban, Président du CRC Arcachon : « Nous n'avons pas eu de contacts encore avec nos collègues, mais on peut imaginer que tout est détruit, poursuit le président Laban. C'est un grand malheur pour eux et cela nous touche d'autant plus qu'entre eux et nous, c'était une sorte de jumelage naturel. »

Japon : les ostréiculteurs du Pays d'Auray solidaires (Ouest France)

Cette semaine, plusieurs ostréiculteurs devaient se rendre à Sandai, au Japon, pour se procurer des naissains. Cela, afin de relancer la production d’huîtres, frappée par une mortalité. Mais le tsunami qui a frappé l’archipel, a évidemment l’ostréiculture. « Toute la profession est émue face à cette catastrophe qui a touché le Japon. Beaucoup d’ostréiculteurs japonais étaient prêts à nous aider. Nous sommes tous inquiets, car nous n’avons pas de nouvelles. Sont-ils toujours vivants ? On ne sait pas », s'inquiète Hervé Jenot, le président du comité régional de conchyliculture de Bretagne sud. Les ostréiculteurs bretons sont solidaires vis-à-vis de leurs homologues japonais. « Il faut mesurer leurs besoins. On fera notre possible pour les aider. Pourquoi pas une aide matérielle ? », suggère-t-il….

Surmortalité des huîtres. La piste japonaise balayée par le tsunami (Le Télégramme)

Pour faire face à la surmortalité des jeunes huîtres qui frappe les côtes françaises depuis 2007, le Conseil national de la conchyliculture (CNC) misait énormément sur des recherches effectuées sur des souches ostréicoles en provenance de la région de Sendaï, au Japon. Région qui vient d'être touchée par le séisme et le tsunami. «Il s'agissait de l'une des pistes que nous suivions pour sortir de la crise, explique-t-on au CNC. Un premier lot de naissains avait été importé récemment. Ils avaient été confiés à Ifremer pour une série d'analyses. Il s'agissait surtout de s'assurer que ces souches étaient saines et qu'elles ne contenaient pas de virus». Selon le CNC, l'ostréiculture japonaise, comme les autres activités côtières ou de pêche, est désormais complètement à genoux. Une délégation de responsables français du CNC était attendue dans les prochains jours à Sendaï pour «une première prise de contact». Ce voyage a, bien entendu, été annulé. Dans les années soixante-dix, déjà, l'ostréiculture bretonne, décimée par un virus, s'était redressée grâce à l'implantation dans les parcs de variétés nippones.

Japon : « Tout est tombé à l'eau » (Sud Ouest)

Le président Olivier Laban devait se rendre au Japon afin d'étudier une éventuelle réintroduction d'huîtres de Sendai dans le Bassin. C'était une mission prévue depuis longtemps. Une délégation menée par Goulven Brest, président du Comité national conchylicole (CNC) et à laquelle participait notamment Olivier Laban, président de la Section régionale conchylicole (SRC) devait se rendre, dès samedi prochain, au Japon : « Nous devions faire plusieurs visites, explique ce dernier. Tout d'abord, il était prévu d'aller sur les sites de production d'Hiroshima, afin de regarder les pratiques culturales du secteur. Nulle intention d'ailleurs de ramener des échantillons, les huîtres là étant porteuses d'une maladie pathogène. L'objectif de ce déplacement était surtout de se rendre sur les parcs de la baie de Sendai… » La délégation devait aller chercher des naissains d'huîtres pour relancer la production française, décimée par la maladie qui touche les jeunes huîtres.

Les naissains de Sendai - C'était bien sûr sans compter la catastrophe survenue le 11 mars au Japon, le séisme puis le tsunami ayant frappé tout particulièrement la grande région de pêche et de conchyliculture de Sendai : « Cette baie est le berceau de l'élevage de notre huître crassostrea gigas, relève Olivier Laban. Il faut se rappeler qu'après la mortalité des huîtres portugaises dans les années 1970, les ostréiculteurs de la région de Sendai avaient fourni le naissain d'huître qui avait permis à l'ostréiculture française de se relancer. Chez nous, le Gujanais Roger Druart était même parti là-bas afin de ramener des huîtres… »

« Nous n'avons pas eu de contacts encore avec nos collègues, mais on peut imaginer que tout est détruit, poursuit le président Laban. C'est un grand malheur pour eux et cela nous touche d'autant plus qu'entre eux et nous, c'était une sorte de jumelage naturel. »

« Un projet abandonné » - Ce déplacement, en fait, était le second en quelques mois : « En octobre dernier, une délégation y était allée à la recherche d'une souche résistante face à la mortalité du naissain que nous connaissons. Et nous comptions bien ramener des échantillons, cette fois-ci. Nous avions de plus conclu un partenariat avec la Communauté d'agglomération du Sud-Bassin visant à renforcer cette initiative. Et le fait de réintroduire du naissain avant l'été nous aurait permis de tester leur résistance dans le milieu du bassin d'Arcachon. » « Le projet tombe à l'eau. Tout espoir de ramener de la Japonaise est donc perdu, et pour longtemps, bien évidemment, dit Olivier Laban. Car non seulement cette région a été une des plus sinistrées par le tsunami mais elle se trouve, de plus, assez proche de la centrale nucléaire de Fukushima. »

Séisme au Japon. Sans nouvelle d'une des plus belles baies du monde (Le Télégramme)

A 30 mn en train de Sendaï, la baie de Matsushima envisageait d'entrer dans le Club des «Plus belles baies du monde». Depuis vendredi, Bruno Bodard, directeur général de l'association et Yves Borius, conseiller général de Sarzeau (56) n'ont plus de contacts avec leurs interlocuteurs japonais. La veille du tremblement de terre au Japon, Bruno Bodard, directeur général des «Plus belles baies du monde», a reçu un mail du maire de Matsushima.....

L'un des trois plus beaux paysages du Japon - Matsu (pins) shima (îles) a été décrété par un célèbre poète, comme l'un des trois plus beaux sites du Japon. Ce qui en fait une zone touristique réputée. Face à la baie, un temple bouddhiste construit en 828 invite à la cérémonie du thé. Un instant tourné vers la contemplation de la mer. Un célèbre pont en bois rouge de 252m permet l'accès à l'île de Fukuuna-Jima. L'une des 250 îles que compte la baie.

Première terre touchée par le tsunami - Mais que reste-t-il de ce site remarquable? Rien. Aucunes nouvelles n'ont pu être obtenues depuis la catastrophe. «Vu sa situation géographique, Matsushima est probablement la première terre à avoir été touchée par le tsunami», indique Yves Borius. Le conseiller général du canton de Sarzeau est lui aussi en relations étroites avec les édiles de cette région. Il imaginait mettre en place un jumelage avec la Presqu'île de Rhuys, ainsi qu'un échange entre les ostréiculteurs du Golfe et ceux de la baie de Matsushima d'où vient l'huître creuse actuellement élevée sur nos côtes. Pour l'instant, même la secrétaire de l'ambassadeur du Japon à Paris répète à l'élu Morbihannais qu'aucune nouvelle ne parvient de cette zone. Face à l'ampleur de la situation, l'élu et le directeur des «Plus belles baies du monde» ne savent pas ce qu'ils peuvent faire «mais il est évident qu'on leur apportera notre soutien».

La baie de Matsushima aurait été épargnée !!!

Les îles et îlots rocheux calcaires ainsi que les anses abritées à l’intérieur de la baie de Matsushima auraient été épargnés. De la boue mais pas de destruction. Source : Amid tragedy, a nation shows stoic resilience

Il existe de nombreuses autres personnes (touristes ndlr) qui ont échappé de justesse à la catastrophe, mais sont bloqués sur des sites touristiques populaires comme Matsushima dans la ville de Matsushima, préfecture de Miyagi, connu pour ses îles couvertes de pins et comme l'un des "Trois plus beaux panomara du Japon." Source : Whereabouts of 900 tourists, visiting business people remain unknown in quake-hit areas

Par contre, la commune voisine de Higashi-Matsushima située en dehors de la baie (vers la droite sur la photo ci-dessus), a été submergée. Un habitant raconte s’être réfugiée sur une colline sitôt l’alerte tsunami. Source : Recorrido por un pueblo que arrasó el tsunami

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Thon : Mort subite et tsunami

La mortalité subite d’une quantité importante de thon dans un élevage expérimental serait liée au Tsunami. Pourtant, cette pisciculture de Wakayama n’est pas située à proximité de l’épicentre, 461 km au sud de Tokyo et 696 km de Sendai (la zone la plus touchée par le tsunami). Source : Numerous tuna deaths at experimental fish farm could be related to Tsunami (Fis)


---------------- Situation Mardi 15 mars 2011 -------------


Séisme, tsunami et catastrophe nucléaire !!!

Une délégation de 5 ostréiculteurs français devait s'envoler pour le Japon dimanche prochain et ramener des huîtres résistantes à la mortalité depuis la préfecture de Miyagi, la région la plus sinistrée et à une distance d'une centaine de km au nord des centrales nucléaires en fusion de Fukushima....

Dans un article de 20 Minutes, Gilles Boeuf (président du Museum d'histoire naturelle) explique qu'au Chili, après un séisme suivi d'un raz-de-marée d'une intensité équivalente, des gisements d'huîtres se sont retrouvés à 3-4 mètres au-dessus du niveau de la mer dans la région de Chiloe/Maullin !!!!

En effet, selon un article de FIS, la ville portuaire de Minamisanriku (anciennement Kesennuma) où les ostréiculteurs avaient rencontré le chercheur japonais, Hatakeyama Shigeatsu, en octobre 2010, est en grande partie dévastée : Ports buried under mud after tsunami; more tremors hit (Ports enterrés sous la boue après le tsunami, en plus des tremblements)

Sans minimiser les énormes pertes matérielles à terre, il semblerait comme l’indiquait le géographe lyonnais Philippe Pelletier (voir 14 mars 2011 ci-dessous) que le nombre des victimes soit surestimé. Par ailleurs, les installations d’élevage en mer (radeaux et filières d'huîtres et de coquilles saint-jacques,…) n’ont pas du trop souffrir du raz-de-marée. Il me semble que dans cette région de Miyagi sujette aux cyclones les installations flottantes résistent à une mer déchaînée ; ce qui n'est pas le cas des installations fixes de cordées de coquilles de naissain proche du rivage (tout ceci est à vérifier naturellement).

Séisme au Japon: « Il faut s'attendre à un changement du paysage »

Le tsunami qui s'est abattu sur le nord du Japon pourrait modifier des éco-systèmes. Pour Gilles Bœuf, Président du Muséum national d'histoire naturelle, les conséquences du tsunami sur la nature seront «considérables»…

Que peut-on craindre pour les espaces naturels et la biodiversité après un tel séisme doublé d’un tsunami ? Il faut bien prendre conscience que l’on parle de vagues d’une hauteur de 5 à 10 mètres, les dégâts seront considérables. Un des pays les plus touchés dans l’histoire récente a été le Chili en 1960 avec un séisme d’une amplitude de 9,1, nous en sommes donc très proches. A l’époque des plages avaient été détruites, des rochers broyés. Le sol avait bougé à tel point que des bancs d’huîtres qui se situaient sous la mer avaient été retrouvés trois ou quatre mètres au-dessus du niveau de la mer, à l’inverse d’autres zones avaient été englouties. Des bancs entiers d’animaux avaient été emportés hors de l’eau. On peut craindre des disparitions, provisoires, d’espèces à certains endroits. Il faut s’attendre à un changement du paysage dans certaines zones.

Japon : Avant et après le tsunami 2011

Justement quelles zones risquent de payer le plus lourd tribut?

Le bilan humain devrait donc être limité?

Et après? Comment la nature peut-elle se remettre d’un tel raz-de-marée? Il sera très important que l’homme ne rajoute pas de la pression d’exploitation là où les dégâts auront été les plus importants, car cela empêcherait véritablement les éco-systèmes de se régénérer. Pour accéder à l’article intégral : Séisme au Japon: « Il faut s'attendre à un changement du paysage »

Le séisme du Japon impacte les huîtres françaises (Ouest France)

Le Conseil national de la conchyliculture (CNC) devait se rendre cette semaine à Sandaï. Il allait chercher des naissains d’huîtres (larves) pour relancer la production française, décimée par une maladie qui touche les jeunes huîtres. Sans nouvelles de leurs homologues japonais, les professionnels français ne savent pas si la production japonaise a été détruite par le tsunami. Ils devront probablement chercher un nouveau site de production de naissains épargné par la maladie. Ce qui signifierait un an de travail au moins ; et autant de temps perdu pour le tiers d’entreprises ostréicoles françaises menacées de disparition cette année.


----------------- Situation Lundi 14 mars 2011 ------------


Des nouvelles plus optimistes sur la catastrophe du Japon

Dans un article du Télégramme, le géographe lyonnais Philippe Pelletier qui connait bien le nord-est de Honshu, explique que le bilan humain serait surestimé…..

Seafoodsource nous donne des informations du port de pêche de Misawa de la préfecture d’Aomori, au nord de la zone sinistrée. Dans ce port, les pêcheurs de la coopérative locale sont aussitôt sortis en mer après le séisme…. 34 bateaux de pêche ont pu ainsi échapper à la grande vague du tsunami et n’ont pas été fracassés…. contrairement à plus de 30 autres bateaux restés à quai ! Les principales espèces débarquées à Misawa sont : Calmar, crabe, whitebait, saumon, plie, sole et coquillage (dont clam de Sakhaline (sachalinense Pseudocardium). Cette ville de Misawa, située à près de 20 km au nord de Hachinohe (un autre port de pêche à l'est de la préfecture d'Aomori), accueille une base aérienne étatsunienne (Ndlr ce qui explique peut-être la bonne réaction des pêcheurs après le séisme). Lire l’article de Seafoodsource : In Misawa, fishermen pick up the pieces (A Misawa, les pêcheurs recollent les morceaux)

Séisme au Japon. Le Tôhoku : une région rurale exposée au risque sismique

Spécialiste du Japon, le géographe lyonnais Philippe Pelletier évoque les particularités géographiques de cette région de Tôhoku, dont une partie de la zone littorale, où vivent environ 450.000 habitants, a été dévastée par le séisme de vendredi. Cette région rurale et tardivement désenclavée vit principalement de la pêche, de l'agriculture et du tourisme. Des activités qui se concentrent justement sur la frange côtière dévastée par la catastrophe naturelle dont le bilan humain pourrait être inférieur au chiffre de 10.000 victimes avancé ce matin.

La pêche, l'agriculture et le tourisme comme activités principales

La région de Tôkoku, qui regroupe les préfectures d'Akita, d'Aomori, de Fukushima, d'Iwate, de Miyagi et de Yamagata, est une région rurale où vivent un peu plus de 6,7 millions d'habitants, souvent dans de gros bourgs. Les secteurs les plus touchés par le séisme se trouvent dans les secteurs de Miyagi (2,3 millions d'habitants), d'Iwate (1,3 million d'habitants) et de Fukushima (2 millions d'habitants). L'universitaire lyonnais estime à 450.000 le nombre d'habitants installés sur le littoral de ces régions. Ces habitants vivent principalement de la pêche dans ce secteur considéré comme l'un des plus poissonneux au monde, mais aussi de l'agriculture et du tourisme. Le tourisme est toutefois peu actif en cette saison, précise le géographe.

La plaine de Sendaï et la zone de Sanriku : les deux zones les plus touchées

La plaine de Sendaï a été beaucoup filmée car c'est dans ce secteur que l'on voit déferler ces vagues puissantes et boueuses qui ont quasiment tout emporté sur leur passage. La ville de Sendaï compte environ un million d'habitants. La densité de population y est de plus de 1.300 habitants au kilomètre carré. La zone de Sanriku, où se situe notamment la ville portuaire de Minami-Sanriku (anciennement Kesennuma), abritent de nombreuses criques où sont installés de nombreux villages de pêcheurs particulièrement exposés eux-aussi.

Une population qui a bien réagi….

Un bilan humain peut être surestimé….

Une zone particulièrement exposée au risque sismique…

Un pays qui peut se relever très vite….

Lire le très long article du Télégramme : Séisme au Japon. Le Tôhoku : une région rurale exposée au risque sismique

---------- Situation Dimanche 13 mars 2011 ----------


Plus de 10.000 morts dans la région de Sendaï (Préfecture de Miyagi) et de nombreux villages côtiers rayés de la carte !!!

Séisme au Japon. En direct sur Le Télégramme : plus de 10.000 morts à Miyagi

Plus de 48 h après le début de la catastrophe naturelle qui a frappé le Japon, le désastre prend corps. Les premiers bilans humains diffusés après le séisme et le tsunami semblent désormais dérisoires. Tôt ce dimanche matin, un chiffre dévoilé par la police traduit la véritable ampleur des dégâts : 10.000, comme le nombre de morts attendus dans la seule province de Miyagi. A ce drame, s'ajoute la peur de plus en plus prégnante d'une catastrophe nucléaire… Suite et video sur le Télégramme….

Pêche et aquaculture sinistrées sur toute la côte nord-est du Japon

Selon le journal en ligne FIS (Fish Info & Services) basé à Tokyo, les premiers rapports sur la catastrophe indiquent que l’ensemble du littoral nord-est du Japon a été gravement touché. Une zone comprise entre le port d’Aomori dans la baie de Mutsu à l'extrême nord de Honshu, et le port de Chosi, au nord de la baie de Tokyo.

Dans cette zone, de nombreux navires de pêche, des usines de transformation et des exploitations aquacoles ont disparu ou ont été gravement endommagés. Par ailleurs, la flotte de pêche n'est plus opérationnelle dans le nord du pays en raison du risque possible de répliques et de tsunami.

Dans les zones les plus durement frappées, même si certains bateaux sont encore en état de sortir, l’absence de membres d’équipage et le manque de fournitures (gasoil) vont paralyser les activités halieutiques pendant plusieurs semaines. Voir plusieurs mois dans les ports de pêche les plus sinistrés où les infrastructures sont très endommagées comme à Hachinohe, Rikuzen-Takada, Kesennuma, Ofunato, Ishinomaki, Siogama, Shitigahama et Onahama. Source : New earthquake exacerbates destruction of vast industrial area (Fis)

Matsushima bay : Marcher parmi les fantômes de Sendai

Maintenant que la mer est repartie, les personnes les plus touchées par le tsunami errent à la recherche de leur famille dans un paysage dévasté. Près de Sendaï, les survivants ne reconnaissent plus la baie de Matsushima… (Ci-contre baie de Matsushima avant le passage du tsunami)

Que reste-t-il de Sanriku Minami qui a été submergée ? Cette ville née de l’union de deux villages : Utatsu, célèbre pour son musée des fossiles et ses huîtres à bas prix, et le village de pêcheurs de 15.000 habitants avec une plage artificielle, la plongée et le camping. Source : Reportaje : Catástrofe en el Pacífico - Caminando entre los fantasmas de Sendai (El Païs)

La baie de Matsushima est le haut lieu de l’ostréiculture japonaise…. L’équivalent de Marennes-Oléron en France.

Le tsunami puis les incendies ravagent le port de pêche de Kesennuma

La ville de Kesennuma, près de Sendai dans le nord-est du Japon, est la proie d'importants incendies, et un tiers de sa superficie a été submergé par le tsunami, après le séisme de magnitude 8,9 survenu vendredi, rapporte l'agence de presse nippone Jiji. (Source : TF1)

Les témoignages vidéo montrent la force de ces eaux devenus incontrôlables, comme ici à Kesennuma. Cette ville de 74.000 habitants est connue pour son activité de pêche : thon, sanma, katsuo ou requin (shark finning). 90 % des prises de requin au Japon se feraient ici (14 000 tonnes en 2009) (selon Wikipedia).


------------ Situation Samedi 12 mars 2011 -----------


Une catastrophe pour le secteur des pêches et les communautés de pêcheurs

Selon le journal en ligne FIS (Fish Info & Services Co.Ltd) basé à Tokyo, ce fort séisme suivi par un énorme tsunami et plusieurs répliques, aura des conséquences catastrophiques pour le secteur de la pêche et les communautés de pêcheurs.

En premier, les systèmes d'alerte sont inopérants dans les communautés de pêcheurs. La plupart des villages de pêcheurs n’ont pas été prévenus à temps. Les systèmes d’alerte qui ont si bien fonctionnés en ville, sont inefficaces dans les communautés littorales. Les pêcheurs et leurs familles ont été surpris dans leur quotidien par l’énorme vague sans possibilité de s’échapper.

Par ailleurs, la protection des côtes est remise en cause. L'ensemble de la baie de Tokyo et la préfecture de Chiba qui ont renforcé leur protection en béton, ont bien résisté au tsunami. Par contre, les côtes au nord du pays et les villages de pêcheurs ne sont pas aussi bien protégés. Ce qui explique que certains villages ont été rayés de la carte.

En attendant des informations complémentaires, Fis indique qu’« Il est encore trop tôt pour mesurer l'ampleur des dommages, mais ce qui est clair, c'est que pour l'industrie de la pêche, la situation est catastrophique. » « Des centaines de bateaux de pêche ont coulé, ont disparu ou ont été ajoutés à la vaste gamme de débris qui a déferlé sur les terres tout le long de la côte, où de nombreux ports de pêche, des usines de transformation et des chambres froides sont localisés ; avec de graves dommages sur les infrastructures. » Source : Two additional earthquakes reported in northern coast causing serious damage

L'ostréiculture japonaise fortement touchée par le Séisme et le Tsunami !

Plusieurs centaines de morts et de disparus dans la préfecture de Miyagi ; cette région la plus proche de l'épicentre du séisme est aussi le deuxième bassin ostréicole du Japon : baie de Sendaï (du nom de la principale ville de la Préfecture), baie de Matsushima, baie de Kesennuma,....

En raison du tsunami, des villes côtières de pêcheurs et d'ostréiculteurs comme Ishinomaki et surtout Kesennuma, ont de nombreuses personnes portées disparues.

11/03/11 à 15h48 : Alors que la télévision Japonaise annonce la mort d'au moins 90 personnes, la police annonce avoir découvert 200 à 300 corps sur une plage de Sendaï. Source : Un puissant séisme de 8.9 sur l'échelle de Richter et des tsunamis secouent le Japon (Meteo world)

Suivez le live sur CNN: Cliquez ici

Les images de télévision montrent près de Sendaï, une vague impressionnante, véritable torrent de boue, qui transporte des voitures, qui saccage et submerge maisons et terres agricoles. Des bateaux couchés en haut d’un port…


Tsunami waves strike Japan par CNN_International

En octobre 2010, une délégation française d'ostréiculteurs (Goulven Brest, président du Comité National de la Conchyliculture, et Gérald Viaud, président du CRC Poitou-Charentes) s'était rendue dans cette région du Japon.(Voir le compte-rendu de la mission dans Document CNC : Situation des mortalités en France et Europe / Mission au Japon ….)

Après la mortalité massive des huîtres portugaises sur les côtes françaises au début des années 1970, beaucoup de naissains d'huîtres japonaises venaient de cette importante zone de captage....

Au milieu des années 80, j'avais visité cette grande région aquacole qui compte des centaines d'entreprises ostréicoles et d'algoculture (Wakame et porphyra) ainsi que des élevages de poissons et de pétoncles...

La ville de Rennes est jumelée avec Sendaï

Daniel Delaveau, maire de Rennes, vient d’adresser un courrier à madame le maire de Sendaï, Emiko Okuyama, ville avec laquelle Rennes est jumelée depuis 1967. « La catastrophe qui vient de frapper le Japon et en particulier notre ville jumelle de Sendaï nous bouleverse tous », écrit le maire de Rennes. « Nous tenons à vous dire combien nous sommes à vos côtés et combien nous restons très attentifs à l’évolution de la situation. Je veux adresser à la population de Sendaï un message d’amitié, de soutien et de solidarité, en mon nom et au nom de tous les Rennais, et lui faire part de notre très vive émotion face à ce drame. Dans ces terribles circonstances, la Ville de Rennes entend manifester toute sa solidarité et vous redire qu’au-delà des besoins urgents à couvrir, elle se mobilisera avec vous pour surmonter cette épreuve. » Source : Séisme au Japon : le message de solidarité du maire de Rennes au maire de Sendaï (Ouest France)


Séisme, Tsunami et risque Nucléaire…..

Le séisme de vendredi a entraîné une explosion dans une centrale nucléaire située entre Tokyo et Sendaï. Les Japonais craignent un accident nucléaire majeur.

Les craintes d'un accident nucléaire majeur grandissaient samedi (12 mars 2011) au Japon après une explosion dans une centrale nucléaire située à 250 km de Tokyo, au lendemain du très fort séisme, suivi d'un tsunami meurtrier, qui a fait près de 1.500 morts et disparus.

La chaîne de télévision NHK a diffusé des images de l'explosion de la centrale nucléaire Fukushima N°1

Qu'est-ce qui a explosé ?

La localisation précise de l'explosion survenue samedi dans la centrale de Fukushima N°1 au Japon est essentielle pour en estimer la gravité, selon des experts, la question étant de savoir si l'enceinte de confinement qui abrite le réacteur a été touchée.

"L'essentiel et la seule vraie question concernant l'explosion à la centrale c'est de savoir ce qui a explosé: s'il s'agit de l'enceinte de confinement, on est dans une configuration Tchernobyl", a indiqué à l'AFP Stéphane Lhomme, responsable de l'Observatoire du nucléaire, qui milite pour l'abandon de l'énergie nucléaire.

"Mais il peut s'agir d'un bâtiment à côté du réacteur, et en ce cas l'explosion ne traduit pas la gravité de la situation". Pour plus de précisions : En direct : explosion et risque nucléaire au Japon (Sud Ouest)

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Vidéo : Progression de la vague à Sendaï

Mar 11, 2011 M9.0 Tsunami hits Sendai City in Japan Live - Part1

C'est le séisme le maximum dans l'histoire de l'observation des séismes japonais. Voici l'embouchure de la rivière Natori, qui coule près de la ville de Sendai. http://maps.google.co.jp/maps?f=q&source=s_q&hl=ja&geocode=&q

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M 9.0 magnitude earthquake in Rikuzentakata Japan.


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Japon : "La vague avance, inexorablement" (Le Monde)


Tsunami : "La vague avance, inexorablement" par lemondefr

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Commentaires

jonaas17 a dit…
Bravo… Nous avons eu des idées "similaires & simultanées"…!!!… je me suis plutôt axé sur liens entre ostréiculture charentaise & "Miyagi-ken, Kesenuma" en relations avec la récente visite du Comité National Conchyliculture, dont G. Viaud de CRC Poitou-Charente, au Japon en Oct. dernier et dunaissain d'huîtres ramenés de Miyagi-ken (pour "nous" sauver ??…)
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investigations perso & traduction en cours de travaux de Shigeatsu Hatakeyama, fantastique démarche…
Voir:
http://web.me.com/jonaas17/Site_JONAAS/HuitreJaponTsunami2011.html
http://web.me.com/jonaas17/Site_JONAAS/SeudreProjetSanrikuJapon1.html
http://web.me.com/jonaas17/Site_JONAAS/Japon_SRCNagoya.html

Je ne savais pas que tu étais aussi allé au Japon & en Sanriku coast…
…Omoide…
PS: En ce lendemain de "Journée portes ouvertes du Lycée de la mer de bourcefranc" te serait-il possible de mettre un lien sur site du Lycée dans ta rubrique "Formations aquaculture":, Voir site du Lycée=
http://www.lyceebourcefranc.fr/
Merci d'avance
Bravo, Phil, pour cette article…
jonaas17 a dit…
Suite du PS( message précédent): …SVP, infos-liens sur "Lycée de la Mer & du Littoral de Biourcefranc" à mettre dans la rubrique "FORMATION MARITIME ET AQUACOLE / ECOLE DES PÊCHES, de ton blog, sauf erreur de lecture de ma part, il n'y apparait pas…
Merci…
Aquablog a dit…
Bonsoir,
Je viens de lire tes deux messages...
Et bien oui, je connais cette région du nord-est de Honshu, l'une des plus sauvages et des plus isolées du Japon. Depuis Sendaï, jusqu'à Mutsu bay tout au nord, j'avais suivi le littoral très découpé avec de nombreuses baies. Cette région vit en grande partie de la pêche et de l'aquaculture... Tous les pêcheurs et les conchyliculteurs m'avaient reçu merveilleusement bien même si le dialogue était limité... Très peu de personne parle l'anglais dans cette région même dans les centres de techniques et les coopératives que j'avais visités...
C'est vraiment une catastrophe humaine...
A bientôt
Philippe

NB : Je ferais les liens