Une coquille ? Les pêcheurs boulonnais rêvent de saumon !


Une coquille ? Les pêcheurs de Boulogne rêvent de saumon !



Et bien non ! Éric Gosselin, directeur de la Coopérative maritime étaploise (CME), fait le point sur l'activité des 55 chalutiers et présente le projet de ferme aquacole où serait produit un saumon « made in... Boulogne ».

Alors que la pêche bretonne resserre les rangs et regroupe l'ensemble des pêcheries de l’Armor au sein de l'association « Pêcheurs de Bretagne » pour mieux affronter l'avenir, la pêche boulonnaise semble bien malade et vraiment à court d’idée… Rêver de saumon comme sortie de crise ! La coopérative maritime de pêcheurs CME rêve déjà d'une production de 500 tonnes en 2013 !

Boulogne, plus grand port de pêche de l’hexagone, ne doit plus savoir sur quel pied danser depuis l’effondrement de la pêche industrielle. Au lieu de renforcer l’existant - et toujours dans une logique de course au volume - les pêcheurs se lancent sur la piste de la pisciculture intensive d'un carnivore... dans une direction où aucune organisation de pêcheurs à ma connaissance n’a réussi dans le monde même en Norvège.

Il faut se souvenir des dizaines de faillites parmi les pêcheurs norvégiens au début des années 1990…. Et la reprise en main de la salmoniculture du pays par des sociétés sous perfusion pétrolière et l’implication directe de l’Etat norvégien dans la pisciculture avec la création de la multinationale Cermaq, 2e producteur mondial de saumon, derrière Marine Harvest.

De l’autre côté de la mer du Nord, Ewos doit sourire !...

Ewos (groupe Cermaq) leader mondial de l’aliment piscicole vient de célébrer le cap d’un million de tonnes de granulés à poisson fabriquées dans l’année. L’article de Fishupdate « EWOS celebrates the one million tonne mark » ne dit pas combien de milliers de tonnes de farine et d’huile de poisson ont servi à franchir cette barre et combien de millions de tonnes de poissons sauvages sont passées dans les fours minotiers….

Ewos doit sourire du changement de cap des pêcheurs boulonnais. Quelques années plus tôt, n’étaient-ils pas les portes drapeaux de la lutte contre la pêche minotière en mer du Nord pointant du doigt les pêcheries danoises et norvégiennes !

En se lançant dans l’élevage de saumon, les pêcheurs boulonnais deviendront assurément un bon client d’Ewos ou de ses concurrents, Nutreco le hollandais, Cargill l’état-sunien,…

Au Canada, 4 sociétés contrôlent la production de 100.000 tonnes de saumon


D’une dépendance Carburant à une dépendance Aliment piscicole

Le Canada nous révèle dans ses « Statistiques d’aquaculture 2010 », le poids important des aliments piscicoles dans les dépenses des entreprises de salmoniculture du pays. Principalement du saumon atlantique - 4e rang mondial et une production annuelle de plus de 100.000 tonnes - avec sur la côte atlantique le canadien Cooke Aquaculture pour 30.000 tonnes et sur la côte Pacifique les trois groupes norvégiens (Grieg Seafood, Mainstrean (Cermaq) et Marine Harvest) pour 70.000 tonnes…

Les pêcheurs boulonnais vont passer d’une dépendance "Carburant" à une dépendance "Aliment piscicole" qui est sous contrôle étranger vu l’absence de pêcherie minotière en France (*). A moins que le saumon de Boulogne ne se nourrisse des déchets de l'industrie halio-alimentaire de Capécure et que les pêcheurs n'anticipent sur la prochaine politique commune de la pêche en débarquant à terre tous les rejets de poisson, les fameux rejets zéro de la commissaire à la pêche, Maria Damanaki...

Et pourquoi pas le pacage marin de coquille saint-jacques ?....

Éric Gosselin, directeur de la Coopérative maritime étaploise (CME) rajoute : « On a beaucoup de demandes de Boulogne ou de l'étranger pour du hareng, du maquereau ou de la coquille, les trois produits phares de nos bateaux…. »

La France importe chaque année une quantité très importante de pectinidés, l'équivalent de près de 130.000 tonnes de coquilles saint-jacques (un chiffre similaire aux importations de saumon d'élevage).

.... çà marche dans le Cotentin !


Des milliers de petites coquilles Saint-Jacques de 6 à 7 centimètres se trouvent au large de Granville.

Le projet d’ensemencement de coquilles saint-Jacques mené au sud de Chausey, depuis deux ans, par le comité local des pêches de l’Ouest-Cotentin, semble déjà porter ses fruits. Ce mercredi 23 novembre 2011, un bateau de pêche granvillais a tiré un trait de drague et remonté à la pelle de petites coquilles Saint-Jacques. « On n’en avait jamais vu autant, se réjouit André Piraud, président du comité local des pêches de l’Ouest-Cotentin. Nous pensons que l’ensemencement commence à porter ses fruits, car nous trouvons en assez grande quantité des petites Saint-Jacques dans des endroits où traditionnellement nous n’en n’avions jamais pêché ». Source : Granville. Coquilles Saint-Jacques: le projet d'ensemencement porte ses fruits (Ouest France)

Philippe Favrelière

(*) Exemple de la salmoniculture irlandaise sous contrôle norvégien "Marine Harvest" : En 1981, la société irlandaise “Fanad Fisheries” impliquée dans la pisciculture marine depuis 1979 a établi une joint venture à 50/50 avec A/S MOWI basé à Bergen, en Norvège. Cela a considérablement renforcé les opérations irlandaises en facilitant l’accès aux ressources des stocks de poissons ainsi qu'aux ressources technologiques et financières. Cet accord initial a été la clé des premiers succès de l'entreprise dans l'élevage du saumon irlandais. Source : History of organic salmon

Autres articles :

Pour aller plus loin....

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L'aquaculture s'implante à Wimereux

Pour l'aquaculture, ce sera donc Wimereux. Lors du dernier conseil de la communauté d'agglomération du Boulonnais, les élus ont acté le choix du site ainsi que le lancement des travaux pour le futur centre expérimental d'aquaculture, dit projet "Nouvelles Vagues" 

Source : Nord Littoral  par Stéphane Danger le 19 octobre 2013

Il n'y aura donc pas d'aquaculture à Boulogne, à court terme en tout cas. « Trop compliqué à mettre en place sur le site portuaire  », résume le président de la CAB Jean-Loup Lesaffre. Trop compliqué et donc trop long. « Il s'est avéré que l'ensemble des travaux à réaliser préalablement, notamment la station de pompage, la cuve tampon, les voiries et réseaux divers, se traduisait par une sortie du projet fin 2016. Or, la pérennité de la plateforme exige un démarrage prochain, puisqu'une société de ce type ne peut tolérer un déséquilibre des comptes de trois années, susceptible d'être allongé à cinq », indique la délibération. En réalité, c'est que des sociétés privées sont partie prenante de l'aventure. « Elles ne vont pas attendre des années, commente le président, et la collectivité s'est engagée à fournir les équipements. » Il fallait donc trouver, au plus vite, un nouveau site. Rapidement, le choix s'est porté sur Seafare, à Wimereux (sortie de ville, direction Ambleteuse) qui n'est autre que l'ancien site de purification des moules et des coquillages, qui a mis la clef sous le paillasson. L'endroit, nous dit-on, serait particulièrement adapté pour la future station aquacole. Station de pompage déjà présente et en règle, bâtiments et équipements adaptés au projet, etc. «  Il répond aux besoins du process avec une réduction importante du coût d'investissement global (6 millions d'euros) en comparaison des autres sites identifiés sur la zone de Capécure. »

Les Domaines évaluent le site à 175 000 euros

La CAB a fait estimer le site par les Domaines, qui l'ont évalué à 175 000 euros. Problème, les locaux de l'ex Seafare ainsi que les terrains (11 100 mètres carrés), sont propriété d'un groupe norvégien. Guère pressé de vendre et en tout cas au rabais, ils en demandaient 1 million d'euros. Un grand écart de 1 à 5 qu'il fallait résoudre. « Les Domaines ont estimé qu'il s'agissait d'une friche industrielle, ce qui explique un prix si bas. Or, les équipements sont fonctionnels », croit bon de justifier Jean-Loup Lesaffre. Un expert indépendant a d'ailleurs estimé que, s'il fallait reconstruire à neuf le bâtiment et la station de pompage, cela coûterait 1,9 million d'euros.

Voilà pourquoi les élus ont décidé de déroger à l'estimation des Domaines, en se portant acquéreur du site « par voie amiable au prix d'un million d'euros hors frais, en considération des avantages qu'il comporte (chambre froide, équipements techniques, bassins extérieurs, installations de pompage). » « Cela reste une bonne opération, a conclu le président, on fera les économies après. » Parallèlement, pour lancer au plus vite les travaux, estimés à 2.3 millions d'euros hors taxe (financés à 50% par la Région), la CAB a désigné les membres du jury pour lancer au plus vite les appels d'offre, conformément au code des marchés publics.

Rappelons que le projet Nouvelles Vagues est un projet de recherche expérimental, une plateforme technologique d'innovation. « Il ne s'agit en aucun cas d'une unité de production. Je tiens à rassurer les riverains. Nous serons très vigilants pour faire en sorte qu'il n'y ait aucun impact sur la qualité de l'eau », tient à rassurer le président de la CAB. Les travaux devraient débuter en 2014.

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 Salmoniculture terrestre en parc clos.....


Un projet canadien qui pourrait intéresser les futurs salmoniculteurs étaplois….

La Première nation Namgis, située à l'extérieur de Port McNeill, en Colombie-Britannique, a reçu un financement de plus de 800 000 $ dans le cadre du Programme d'innovation en aquaculture et d'accès au marché (PIAAM) pour mettre au point une installation commerciale pilote dans le but de déterminer la viabilité technologique et commerciale de l'élevage du saumon atlantique destiné à l'alimentation humaine dans un système aquacole terrestre en parc clos et en recirculation. Le projet consiste en un module à l'échelle commerciale pouvant être incorporé en tant qu'unité autonome à une installation beaucoup plus grande.


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Recherche et Développement en aquaculture au Canada de 2011

R et D en aquaculture au Canada de 2011

Editeurs
D. John Martell, Ingrid Burgetz, Johannie Duhaime et G. Jay Parsons

Produit par
Pêches et Océans Canada, Association Aquacole du Canada

Nous vous souhaitons la bienvenue à la quatrième édition de la publication biannuelle R&D en aquaculture au Canada. Cette revue offre un recueil des projets de R.-D. en aquaculture qui ont été menés lors des deux dernières années dans l'ensemble du Canada. Elle contient la description de plus de 220 projets ainsi que des détails sur un éventail impressionnant de sujets, de domaines et d'espèces en provenance de la vaste étendue géographique du Canada. Les projets présentés portent sur les espèces marines et d'eau douce, et les sujets abordés couvrent la santé des poissons, les méthodes d'élevage, la nutrition, la génomique, les interactions environnementales et davantage encore.

R&D en aquaculture au Canada été publié avec le support et le financement de Pêches et Océans Canada – Programme coopératif de recherche et développement en aquaculture (PCRDA) et le support de l'Association Aquacole du Canada (AAC). Les ouvrages soumis ont été édité en considération de la longueur des textes et du style de la rédaction. Les projets qui ne sont pas inclus dans cette édition devraient être soumis à temps pour l'édition 2013.

Table des Matières
  • Introduction
  • Poissons – Dulcicoles
  • Poissons – Saumons
  • Poissons – Marins
  • RCAMTI
  • Pou du poisson
  • Mollusques et crustacés
  • Aquaculture – Interactions environnementales

Pour accéder au document cliquer Ici

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Pisciculture. Le miroir aux alouettes du modèle norvégien….

La Norvège, modèle de l’aquaculture dans le monde ?


Le dossier de la banque hollandaise Rabobank "Sustainability challenge for the global food supply chain" montre que le développement de la salmoniculture norvégienne s’inscrit dans une stratégie mondiale. Ce modèle aquacole s’appuie sur le contrôle des principales pêcheries minotières situées dans l’Atlantique Nord et le Pacifique du Sud-Est (Chili et Pérou). La farine et l’huile de poisson sont en effet indispensables aux élevages d’espèces carnivores comme le saumon, le bar, la daurade et le turbot…

Il est illusoire que la France se lance dans ce type d'élevage de poissons carnivores n'ayant aucun contrôle sur ces pêcheries minotières que convoitent les deux grandes puissances halieutiques, Chine et Norvège....

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Le saumon est un poisson très populaire et l'un des plus consommés au Canada. Depuis 2010, nous mangeons plus de poissons issus de l'élevage que de la pêche traditionnelle. Parmi eux : le saumon frais. Or, que le saumon d'élevage n'a pas que des amis. Certains accusent les éleveurs de polluer les océans; d'autres affirment que ce saumon est contaminé à divers polluants cancérigènes. Faisons le point.


Pour en savoir plus, deux documents de Pêches Océans Canada :

Le Canada est le 4e producteur de saumon d'élevage dans le monde avec une production de plus de 120.000 tonnes chaque année.... 

4 entreprises "trustent" la salmoniculture canadienne...
  • Façade Atlantique : 1 société canadienne : Cook Aquaculture (40.000 tonnes)


  • Façade Pacifique : 3 sociétés norvégiennes (80.000 tonnes) : Marine Harvest,  Grieg Seafood, Mainstream Canada (Groupe Cermaq)

Ajout de blogue par Sarah King - 15 octobre, 2012 à 9:29

Le gouvernement de la Première ministre de la C.-B. Christy Clark a donné son feu vert la semaine dernière à la création d’une autre ferme salmonicole à Clayoquot Sound, une réserve de biosphère de l’UNESCO. Si vous avez pris le temps de vous tenir au courant des derniers développements entourant l’élevage du saumon, cette démarche va sans doute vous sembler à l’encontre de l'intuition. Jusqu’à hier, Greenpeace et d’autres groupes espéraient encore un peu que les Fédéraux, qui n’avaient pas encore donné leur approbation finale, suivraient pour une fois une approche précautionneuse en suspendant toute nouvelle autorisation dans la région. Malheureusement, les Fédéraux ont comme d’habitude fait passer les intérêts de l’industrie salmonicole avant la santé précaire de nos écosystèmes marins et de nos stocks de saumons sauvages.

Le ministère des Pêches et des Océans du Canada a considéré hier qu’il valait la peine d’ajouter une 21e ferme dans la région malgré les risques potentiels encourus, l’état déplorable des stocks de saumons sauvages locaux, l’éclosion de diverses maladies dans les fermes existantes, sans attendre le dépôt prochain de la Commission Cohen portant sur le déclin des populations de saumon rouge du fleuve Fraser. De plus, le ministère des Pêches et des Océans a procédé en dépit de la nette opposition de la Première Nation Tla-o-qui-aht, de sept autres organisations environnementales bien connues dont Friends of Clayoquot Sound, de la Living Oceans Society, de la Fondation David Suzuki, de Georgia Strait Alliance, du Wilderness Committee, de la fondation T. Buck Suzuki et de Greenpeace.

Il est important de savoir qu'on n'a vu nulle part dans le monde une population de saumons sauvages prospérer à proximité immédiate de fermes d’élevage du saumon. Certains chercheurs établissent un lien entre la présence de nombreuses fermes aquacoles sur la côte est et le fait que le saumon sauvage de l’Atlantique apparaît dans la liste des espèces en voie de disparition. Cette dure réalité constitue un signal d’alarme pour les groupes de défense de l’environnement préoccupés par cette situation, dont il a été question précédemment. C’est pourquoi ceux-ci ont fait parvenir hier à la Première ministre Clark une lettre, la deuxième depuis que Mainstream Canada a proposé l’établissement d’une ferme salmonicole de 55 hectares à Meares Point, près de Plover Point. Dans cette missive, ils dénoncent l'autorisation et demandent des explications sur cette décision manifestement mal avisée. Parmi les principales raisons qui justifient notre opposition, il y a le fait que le gouvernement s'obstine à ne pas vouloir prendre en compte les préoccupations croissantes entourant les pathogènes décelés sur les fermes salmonicoles de la C.-B. Non seulement ces pathogènes rendent malades les saumons d'élevage, mais ils constituent une menace pour nos stocks de saumons sauvages.

Les remontes du saumon à Clayoquot Sound diminuent d'une manière spectaculaire, notamment pour le saumon Chinook, dont certaines remontes ne comportent que quelques dizaines de ces poissons, plutôt que des dizaines de milliers. On a par ailleurs signalé cette année la présence d'éclosions de maladies dans les fermes d’élevage de Clayoquot, ce qui, hélas, n'est pas un phénomène nouveau. On a en effet rapporté la présence de pathogènes hautement contagieux, dont le virus de la nécrose hématopoïétique infectieuse (NHI), le virus de l'anémie infectieuse du saumon (vAIS), et la nécrose pancréatique infectieuse (NPI). Pour cette raison, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a lancé un programme de surveillance des pathogènes de deux ans englobant toute la côte, dont le but est de dresser un tableau plus complet de la situation du saumon sauvage en Colombie-Britannique.

La situation est plus claire en ce qui concerne le marché canadien du détail. Les chaînes de supermarchés du Canada commencent à comprendre que la vente de produits de la mer très controversés et non durables comme le saumon élevé dans des piscicultures à enclos ouverts entre en contradiction avec leurs politiques d'approvisionnement durable, et l'une d'elles, Overwaitea Food Group, a même pris l'initiative audacieuse de cesser la vente de ces poissons dans ses magasins. Des entreprises innovatrices trouvent des façons nouvelles et plus intelligentes d'élever du poisson tandis que les consommateurs réalisent l'intérêt de conserver des stocks de poissons sauvages dans nos océans.

Il est honteux que le gouvernement provincial chargé de gérer nos côtes et les ministères fédéraux, dont le mandat est de préserver la vie marine de nos eaux, ont comme qui dirait la tête coincée dans des parcs à filet.

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