Aliment aquacole, le « carburant » du pisciculteur !

Aliment piscicole, le « carburant » de l’aquaculteur !

Jean-Yves Le Drian, Président de la Région Bretagne, s’inquiète du peu de place accordé à l’ostréiculture dans la réforme de la politique commune de la pêche. Crise de l'ostréiculture : l'Association des Régions de France interpelle la Commission. Pourtant, la Commission Européenne fait de l’aquaculture, une priorité de sa politique halieutique.

A Bruxelles, la direction générale des affaires maritimes et de la pêche demande au secteur aquacole de s’organiser de manière à mieux faire entendre sa voix (1). Elle annonce la création d’un Comité Consultatif de l’Aquaculture qui sera la voix du secteur aquacole auprès des instances communautaires. Comment la conchyliculture délaissée par l’Union Européenne et la pisciculture portée par l’industrie agro-alimentaire peuvent-elles parler le même langage ? C’est comme si on demandait à un berger ariégeois à la tête d’un troupeau de moutons élevé en haute montagne, de parler la même langue (à ses animaux) qu’un porcher breton à la tête de plusieurs milliers de cochons élevés en batterie !….

Jean-Yves Le Drian a bien raison de s'interroger sur l’avenir de l’ostréiculture dans l’Europe Bleue... Après le désastre environnemental de près d’un demi-siècle de Politique Agricole Commune en Bretagne !

Après les porcheries à terre, l’industrie agro-alimentaire et tout particulièrement le secteur de l’alimentation animale visent les piscicultures marines ; elles verraient bien des cages à poisson dans toutes les baies protégées de nos côtes européennes. En Espagne, un programme de cages à saumons dans les rias galiciennes, première région conchylicole européenne, a le soutien des autorités régionales !

Le gasoil et l'aliment piscicole !

Alors que les pêcheurs s’interrogent sur leur trop grande dépendance au carburant, principal moteur de leur activité, les pisciculteurs "carburent" à la farine et à l'huile de poisson. Les pisciculteurs ont leur "Total" au nom de Cargill, Nutreco ou Ewos,… des fabricants d’aliments du bétail qui s’approvisionnent dans les pays de l’or bleu, de grandes régions de pêche minotière qui transforment les petits pélagiques ou « poissons bleus » en farine et en huile de poisson, ingrédients essentiels de la ration quotidienne des espèces piscicoles carnivores.

N’oublions pas que dans une pisciculture industrielle, l’aliment représente plus de 50% du coût de production d’un saumon, turbot, bar ou daurade… Un taux supérieur à celui du carburant dans les captures de poisson d’un chalutier, bateau de pêche le plus gourmand en gasoil !

Comment lutter contre les désirs des groupes agro-alimentaires de la taille de l’étatsunien Cargill (120 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour 300.000 emplois dans le monde), ou le plus modeste néerlandais Nutreco (n°1 mondial de l’aliment piscicole) dont la prospérité dépend du développement des élevages intensifs aux quatre coins de la planète ?

Dans le monde de l’aquaculture, la conchyliculture est ignorée de ces industriels qui n’ont rien à "vendre" aux éleveurs de coquillages. Les huîtres et les moules se nourrissent directement dans le milieu naturel à l’image du mouton élevé à l’herbe dans les alpages…

L’industrie agro-alimentaire n’a rien à « tirer » d’un ostréiculteur ou d’un mytiliculteur dont les huîtres et les moules puisent leurs « énergies » directement dans la richesse planctonique du milieu aquatique !

Quel modèle aquacole ? Pour quels coûts environnemental et social ?

Ne fait-on pas fausse route en misant sur la pisciculture intensive pour des espèces énergivores et de plus en plus exotiques ? Après saumon, bar, turbot... Maintenant, panga, tilapia, cobia, etcetera… Les industriels qui orchestrent les grands mouvements de la pisciculture mondialisée, sont à l’affût de toutes opportunités de développement avec des stratégies conjointes Producteur/Fabricant d’aliment. Le groupe norvégien Cermaq, éleveur et fabriquant d’aliment à la fois, est un acteur majeur de la salmoniculture chilienne… (Article à venir sur la renaissance de la salmoniculture chilienne !).

A un moment où sur la façade Atlantique, les pisciculteurs français (2) retirent une partie de leurs billes des élevages de turbot, bar et autre daurade pour développer des activités conchylicoles, ne seraient-ils pas opportun de réfléchir à un programme de développement aquacole autonome ? Une aquaculture basée sur des espèces à faible impact environnemental et à la portée des entreprises artisanales et familiales de pêche et de conchyliculture qui constituent le vivier des activités halieutiques de nos côtes françaises ?

Philippe Favrelière

(1) Une fois de plus, la Commission européenne rappelle l’importance du développement d’une aquaculture européenne durable et performante. La Commission voudrait que les États membres s’engagent à lever les obstacles au développement de ce secteur. Pour cela, elle leur demande de développer leur stratégie aquacole au plus vite. Elle demande également au secteur de s’organiser de manière à mieux faire entendre sa voix. Source : Pêche et Aquaculture en Europe. Magazine n°52 Août 2011.

(2) A Noirmoutier, France Turbot dans l'écloserie de naissains d'huître. A Ré, Ferme marine de la petite tonille et Ferme marine des baleines. A Oléron, Ferme marine du douhet.

Autres articles :

Pour aller plus loin....

Etude des performances économiques et de la compétitivité de l’aquaculture de l’Union Européenne (DG Mare) - Etude 3 dans le cadre du contrat cadre Lot 3 – études relatives à la mise en oeuvre du FEP - Rapport final - Décembre 2008

Une entreprise conchylicole française dans les 16 plus grandes sociétés aquacoles de l'Union Européenne, le breton THAERON....

Photographie de Philippe Favrelière : Deux bateaux-senneurs de la pêche minotière chilienne en action au large du port de Talcahuano. Un seul bateau capture parfois plus de 50.000 tonnes de poisson dans l'année soit 20% de la production française passée en criée !

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Informations sur la farine et huile de poisson régulièrement actualisées :

  1. Rapport sur la pêche minotière dans le monde. Fishmeal and fish oil facts and figures :septembre 2010
  2. Latest News and Reports relevant to the Feed Fisheries sector march 2011 – May 2011
  3. Latest News and Reports relevant to the Feed Fisheries sector December 2010 – Febrary 2011
  4. Ratio élevage poisson (poisson consommé pour poisson produit) : Iffo paper : Fish in - fish out (FIFO) ratios
  5. Annual Review of the feed grade fish stocks used to produce fishmeal and fish oil for the UK market (Seafish September 2010) : This review focuses on recent independent documentary assessments of these stocks. These are predominantly published by the United Nation’s Food and Agriculture Organisation (FAO) and the International Council for the Exploration of the Sea (ICES). The review provides factual information on the status and management of fish stocks used to produce fishmeal for the UK market. This publication is updated annually. This 2010 edition is based on information available up to July 2010.
  6. Aquafeed 2007 : Fishmeal and Fish Oil : Will they limit the development of aquaculture ?
  7. Globefish : Fishmeal Market Report - March 2010

Autre source d'information

Informations sur le site de l’organisation internationale de farine et d’huile de poisson – International of fishmeal and fish oil organisation : IFFO

Autres rapports :

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Demand and supply of feed ingredients for farmed fish and crustaceans

Demand and supply of feed ingredients for farmed fish and crustaceans: trends and prospects.

Tacon, A.G.J.; Hasan, M.R.; Metian, M.

FAO Fisheries and Aquaculture Technical Paper No. 564. FAO, 2011. 87 pp.

The rise into global prominence and rapid growth of finfish and crustacean aquaculture has been due, in part, to the availability and on-farm provision of feed inputs within the major producing countries. More than 46 percent of the total global aquaculture production in 2008 was dependent upon the supply of external feed inputs. For the aquaculture sector to maintain its current average growth rate of 8 to 10 percent per year to 2025, the supply of nutrient and feed inputs will have to grow at a similar rate.

This had been readily attainable when the industry was young. It may not be the case anymore as the sector has grown into a major consumer of and competitor for feed resources. This paper reviews the dietary feeding practices employed for the production of the major cultured fed species, the total global production and market availability of the major feed ingredient sources used and the major constraints to feed ingredient usage, and recommends approaches to feed ingredient selection and usage for the major species of cultivated fish and crustacean. Emphasis is placed on the need for major producing countries to maximize the use of locally available feed-grade ingredient sources, and, in particular, to select and use those nutritionally sound and safe feed ingredient sources whose production and growth can keep pace with the 8 to 10 percent annual average annual growth of the fed finfish and crustacean aquaculture sector.

Pour télécharger le document cliquer FAO

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Qui contrôlera l'économie verte ?

ETC Group

Alors que les gouvernements s’apprêtent à consacrer l’Économie verte lors du Sommet Rio+20, ETC Group présente une réévaluation du pouvoir des entreprises et émet un avertissement selon lequel la course pour le contrôle de la biomasse perpétuera plutôt une économie motivée par la cupidité.

Le contrôle des terres et des mers

La demande en aliments, fourrages et autres formes de biomasse végétale – ainsi que pour les ressources stratégiques telles que les minerais et le bois – stimule la mainmise internationale sur les terres. Le contrôle des ressources aquatiques constitue une autre importante motivation. Les organisations de la société civile ont éloquemment documenté les dangers inhérents à Qui contrôlera l’Économie verte? l’accaparement massif (d’ailleurs en cours) des terres et des eaux à travers le monde (respectivement documentés par l’organisation internationale GRAIN et l’Institut Polaris basé au Canada, par exemple)....

Exemple : Les producteurs d’aliments industriels pour animaux (dt animaux aquacoles)

L’élevage industriel et la bioéconomie

Les modalités de fonctionnement de l’élevage industriel – ce que consomment les animaux d’élevage, qui les contrôlent, les intrants nécessaires à leur production (aliments, produits pharmaceutiques, matériel génétique) – influent grandement sur la sécurité alimentaire, l’évolution des changements climatiques, la santé humaine et la bioéconomie. Selon une estimation, l’élevage du bétail et la gestion de leurs sous-produits génèrent annuellement une quantité effarante de dioxyde de carbone, soit 32,6 milliards de tonnes, ce qui représente 51 % des émissions annuelles mondiales de GES. Au moins le tiers des terres arables de la planète servent à produire des aliments pour les animaux d’élevage. Si les grains qui y sont cultivés servaient à nourrir les gens plutôt que les animaux, leur quantité serait suffisante pour répondre aux besoins caloriques annuels de plus de 3,5 milliards de personnes. Produire un seul hamburger selon les méthodes employées en élevage industriel requiert 2.500 litres d’eau.

Feed International effectue un suivi des 56 plus grands fabricants d’aliments pour animaux au monde, soit les entreprises qui ont produit plus d’un million de tonnes d’aliments composés pour animaux en 2009 (les aliments composés pour animaux sont des aliments commerciaux destinés aux animaux d’élevage qui contiennent un mélange de grains tels que le soya – sous forme de farine –, le maïs, le sorgho, l’avoine et l’orge, et des additifs tels que des vitamines, des minéraux, des antibiotiques, etc.). Selon les données compilées par Feed International, les dix plus grandes entreprises d’aliments industriels pour animaux détiennent environ 52 % du marché mondial des aliments pour animaux. Les trois plus grandes entreprises en détiennent le quart (24,6 %). En août 2010, le deuxième plus grand producteur d’aliments pour animaux, Cargill, a annoncé qu’il ferait l’acquisition de l’entreprise néerlandaise de nutrition animale Provimi pour la somme de 2,1 milliards de dollars.

Des dix secteurs industriels les plus importants, celui des aliments pour animaux est probablement le plus mondialisé – chez les entreprises qui vendent et achètent des aliments pour animaux, la production d’animaux d’élevage, l’explosion de la demande pour la viande et le poisson d’élevage de même que le pouvoir de marché colossal des marchés en émergence sont les reflets des changements démographiques radicaux. Le plus important conglomérat produisant des aliments pour animaux est Charoen Pokphand Foods PLC (Thaïlande), qui étend ses activités à la Russie ainsi qu’à certaines parties de l’Afrique et de l’Inde. Trois des dix plus grandes entreprises d’aliments pour animaux sont situées en Chine. Le Brésil héberge la sixième plus importante entreprise du secteur.

Source : Qui contrôlera l’économie verte ? / ETC Group

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Le 18 novembre 2011

Énergie en mer : la pêche aux tep (tonnes d’équivalent pétrole)

Énergie en mer : la pêche aux tep (tonnes d’équivalent pétrole)

Lettre mensuelle AAER n°61

Date de publication : novembre 2011

Sommaire : Énergie en mer : la pêche aux tep / OIE : programme d’appui pour la législation vétérinaire / Rapport d’activité du comité de déontologie / Abattoirs : études et données économiques / Contrôle de la bien-traitance en abattoir / Formations vétérinaires en Europe : étude comparée.

Energie en mer : La pêche aux tep (tonne d’équivalent pétrole)

Philippe Ferlin

Le milieu marin non seulement joue un rôle essentiel dans le cycle du carbone mais peut aussi devenir une source d’énergie dans les prochaines décennies.

Trois pistes de production énergétique sont actuellement explorées : l’utilisation de l’hydrodynamisme (marées, courants, vagues), le thermodynamisme (utilisation des différences de température entre couches profondes et eaux de surface) et la production bio-énergétique (algues).

Mais les mers et les océans, sources potentielles d’énergie, sont aussi des lieux de dépenses énergétiques du fait de l’activité de pêche.

  • L’énergie tirée de l’océan
  • Les relations entre pêche et énergie
  • Aquaculture et énergie

Pour télécharger le bulletin cliquer Ici

Remarque personnelle : Le tableau ci-dessus sur le rendement alimentaire selon les espèces est contestable. Peut-on comparer l'aliment d'un saumon (composé à 70% d'huile et farine de poisson) avec l'aliment du poulet (composé de céréales et protéagineux). Pour le tableau au dessus, il aurait été intéressant d'y ajouter des coquillages d'élevage...

==== 10 octobre 2011 ====

Gestion des stocks de poissons dans l’intérêt général

Value Slipping Through the Net / Managing fish stocks for public benefit

Pêcherie de cabillaud : Comparaison des flottilles de fileyeurs et de chalutiers en Mer du Nord.

Selon l’organisation britannique, New Economics Found (NEF), la répartition de quotas de poisson et l’attribution des subventions qui ne dépendent pas de critères sociaux et environnementaux, « coûtent » à l'économie britannique, à l'environnement et à la société.

L’étude publiée le samedi 8 octobre 2011, « Value Slipping Through the Net / Managing fish stocks for public benefit » révèle l’inefficacité du système de gestion actuelle qui récompense les moins performants en termes sociaux, économiques et environnementaux et qui punit ceux qui génèrent le plus de bénéfices « sociétaux » (dans l'intérêt général).

Le rapport compare deux types de bateaux de pêche - fileyeurs et chalutiers - en termes de création de valeur pour la société ainsi qu’en termes de revenus nets, d’emploi, de subventions, de rejets et d’émissions de gaz à effet de serre (GES).

Principaux résultats (qui portent sur la période 2006-2008) :

  • Pour chaque tonne de cabillaud débarqué, les chalutiers dégagent un résultat négatif allant de - 116£ pour les plus petits chalutiers à presque - 2.000£ pour le plus grand.
  • Les fileyeurs génèrent quant à eux un résultat net de + 865£ la tonne.
  • Les chalutiers ont débarqué près de 6.000 tonnes de cabillaud pendant que les fileyeurs représentaient à peine 163 tonnes soit moins de 3% des captures de chalutiers.
  • Les plus gros chalutiers ont reçu des subventions directes à hauteur de 219£ la tonne de cabillaud débarqué tandis que les fileyeurs filets n’ont reçu que 38£.

« Les résultats montrent que certains types de pêche ne donnent pas de bons résultats alors que d’autres sont plus efficaces. La gestion des pêcheries doit tenir compte de ces résultats si on veut tirer les meilleurs « bénéfices » de l'exploitation d'une ressource » a déclaré Rupert Crilly, responsable du rapport de la NEF (New Economics Foundation)…

Pour télécharger le rapport, cliquer NEF

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Est-ce que l’aquaculture est prise au piège de la farine de poisson ?

Is the Aquaculture Industry Caught In a Fishmeal Trap?

Gunnar Nordahl / Rögnvaldur Hannesson

Norvegian school of economics and business administration

Bergen, printemps 2011

Est-ce que l’aquaculture est prise au piège de la farine de poisson ?

Une étude sur la farine de poisson et le lien avec soja dans l’alimentation piscicole. Les initiatives de recherche visant à réduire le niveau de farine de poisson dans les aliments pour poissons.

La crise de la faim dans le monde est de plus en plus grande et l’augmentation de la production aquacole pourrait être un moyen d'apaiser la situation. Toutefois, la production aquacole d’espèces carnivores est dépendante actuellement de la farine de poisson dont l’offre est limitée. Ce qui a conduit certains à croire que la croissance future du secteur de l'aquaculture serait freinée - prise dans le piège de farine de poisson. (…) Les programmes de recherche visant à réduire le taux d'inclusion de farine de poisson dans le régime alimentaire des aliments piscicoles ont déjà parcouru un long chemin, et il est probable que les aliments avec des quantités minimes de farine de poisson seront un jour possible. La croissance du secteur aquacole sera donc à court terme influencée par la disponibilité en farine de poisson, mais il est peu probable que le secteur soit enfermé dans le piège de la farine de poisson à long terme.

Pour télécharger le document, cliquer : farine de poisson

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BioMar sponsor de la conférence « Aquaculture Europe 2011 »

Cette conférence internationale se déroule à Rhodes, en Grèce, du 18 au 21 octobre et nous nous réjouissons d’y rencontrer nos clients et partenaires.

Un des principaux sujets abordés lors de la conférence de l’European Aquaculture Society (EAS) est le développement durable de l’aquaculture. Vidar Gundersen, Chef de Produit pour BioMar Mer du Nord, assistera à la « Journée des pisciculteurs » le mercredi 19 octobre pour y présenter le programme BioSustain et expliquera comment la notion « d’Aquaculture durable » sera désormais intégrée dans la formulation des aliments. BioMar Norvège est la première entreprise de l'industrie aquacole à être certifiée selon la norme de développement durable ProSustain.

Vasilis Karalazos, Chef de Produit pour BioMar Continental Europe, donnera un discours sur « Aliments et nutrition en aquaculture biologique ». En collaboration avec des partenaires de l’Université de Thessalie, il présentera d’autres sujets tels que « Aquaculture Durable : un cas sur l’élevage biologique de la Daurade Royale, favorable à l’environnement » et « Croissance et conversion alimentaire du Mulet Doré (Liza aurata) ».

Jørgen Holm, Responsable Scientifique chez BioMar Continental Europe, présentera les résultats d’un projet sur « Les effets de la substitution de lipides par l’amidon comme combustible métabolique et la conversion des nutriments pour les alevins de la Dorade Royale ». Cette présentation est basée sur le projet de Ph.D. mené par Kim Schøn Ekman, Chef de Produit au Centre de Recherche BioMar à Hirtshals, au Danemark, en collaboration avec l’Institut Danois des Ressources Aquatiques, DTU Aqua. Les résultats du projet ont déjà été mis en pratique par l’introduction récente du concept de performance YTELSE pour l’élevage de poissons de Méditerranée.

Hanne Jorun Olsen, Chef de Produit chez BioMar Mer du Nord, présentera des résultats de recherche sur « L’effet d’hydrolysat alimentaire de krill sur la performance du Saumon Atlantique nourri avec des aliments à teneur très faible en farine de poisson ». Ce projet est primordial pour l’application pratique du développement de nouvelles solutions alimentaires, car il peut ouvrir la voie à ce que la dépendance des matières premières traditionnelles soit atténuée et il est déjà mis en application dans la formulation de plusieurs aliments, dans le cadre du concept d’optimisation de performance « QUICK ».

Pour plus d’information sur la conférence EAS veuillez suivre ce lien : Aquaculture Europe 2011

Site web : BioMar

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Saumon d'élevage : des poissons finalement assez conservateurs

Emission ABE - A Bon Entendeur

Télévision Suisse TSR1

30 novembre 2010

Après les antibiotiques, les polluants comme les PCB, A Bon Entendeur a découvert un agent conservateur douteux utilisé dans la nourriture des animaux. Les échantillons de saumon testés étaient tous contaminés même les saumons Bio et les risques pour la santé ne sont pas évalués.

L'agent conservateur douteux, c'est l'Ethoxyquine, un produit de synthèse à la fois pesticide et antioxydant.

Patrick Edder, chimiste cantonal à Genève ne cache pas sa surprise : « On ne s’attendait pas à retrouver de telle substance, puisque notre recherche initiale concernait des pesticides pour des traitements contre le poux de mer. Et c’est par hasard que l’on est tombé sur l'Ethoxyquine. Donc on a du rechercher la pertinence de retrouver cette substance dans le saumon. Et après quelques recherches on a vu que c’était un additif antioxydant pour l’alimentation des poissons. »

Ethoxyquine, pesticide et antioxydant à la fois...

l'Ethoxyquine a été synthétisée dans les années 50 par la firme américaine Monsanto. Employée pour le traitement des fruits, notamment contre le brunissement des poires, on la trouve parfois aussi comme conservateur dans certaines épices. Elle est surtout très utilisée comme anti-oxydant dans la nourriture pour animaux.

C’est donc une substance bien connue, mais dont la toxicité n’a curieusement pas été complètement évaluée, comme nous le confie Patrick Edder. « On n’a pas de certitude sur la toxicologie de ce produit et d’ailleurs le dernier rapport de l’autorité européenne de sécurité alimentaire montre bien que l’on ne peut pas conclure si le produit est dangereux ou s’il ne l’est pas car il nous manque les trois quarts des études toxicologiques. Alors après c’est une question de principe de précaution : Est-ce que l’on prend des mesures immédiates pour interdire cette substance; ou est-ce que l’on attend tranquillement qu’on ait une évaluation pour prendre une série de mesures. Apparemment, l’EFSA a plutôt choisi cette dernière solution. »

En jetant un coup d’œil sur les législations suisses et européennes, on trouve tout de même une valeur-limite pour les résidus dans les viandes, mais seulement pour les animaux terrestres. En gros, en Suisse et en Europe, on a une norme pour les kangourous et les serpents, mais pas pour les saumons....

.... Pour prévenir de possibles explosions dans le transport maritime de la farine de poisson

A l’Institut national de la nutrition et de la recherche sur les produits de la mer (INES) de Bergen (Norvège), Anne-Katrine Lundebye Haldorsen, directrice des recherches sur la sécurité alimentaire explique la présence d’Ethoxyquine dans l’alimentation des poissons d’élevage : «L’Ethoxyquine est un anti-oxydant de synthèse, il est ajouté à la farine de poisson pour prévenir de possibles explosions ».

Voilà le fin mot de l’histoire. La farine de poisson et l’huile de poisson qui entrent dans la composition de la nourriture des saumons d’élevage, proviennent en bonne partie de la pêche minotière d’Amérique du Sud, et elles sont livrées par cargo aux fabricants de croquettes du Nord. Mais ce long voyage comporte un risque: l’auto-combustion par oxydation. On asperge donc la matière première d’antioxydants.

Et Anne-Katrine Lundebye Haldorsen de rappeler que : « L’Organisation Maritime Internationale a approuvé seulement deux antioxydants synthétiques : l’Ethoxyquine, qui est le plus efficace, mais aussi le BHT.»

De l’Ethoxyquine dans le saumon Bio !

L’année dernière, nous avions filmé pour A Bon Entendeur une ferme à saumons bio irlandaise, en insistant sur le fait que la production de saumon bio était plus respectueuse de l’environnement et des animaux que la production conventionnelle, mais qu’elle n’était évidemment pas parfaite.

Et effectivement, nous avons retrouvé cette année dans nos résultats 242 microgrammes par kg d’Ethoxyquine et de dimère d’Ethoxyquine dans un saumon bio provenant du même groupe de producteurs que celle-ci.

Nous sommes allés demander à ces fermiers de la mer ce qu’ils pensaient de nos analyses. Eugene Casey, éleveur Mannin Bay Co. Admet que ses poissons peuvent contenir de l’Ethoxyquine : « Nous sommes obligés d’utiliser une petite quantité de farine de poisson sud-américaine au début de la vie de nos poissons pour des raisons de santé et à cause de cela, je pense qu’il reste des petites quantités d’Ethoxyquine dans le saumon à la fin de leur cycle de croissance. »

Et les certificateurs bio acceptent l’utilisation de l’Ethoxyquine ?

« Nous en avons discuté avec eux, ils préféreraient que nous n’en utilisions pas, mais ils ont reconnu qu’il était essentiel que nous donnions un peu de farine de poisson sud-américaine à nos saumons. Ils ont donc accepté un peu d’Ethoxyquine. »

La loi du marché semble la plus forte...

L’Ethoxyquine pourrait être remplacée en transportant la farine de poisson sous atmosphère contrôlée, avec un ajout d’antioxydants provenant des algues, mais encore faut-il le vouloir.

Et la loi du marché semble la plus forte selon Colin Mair, directeur technique Ocean Harvest Technology, « Le marché des saumons d’élevage est dirigé par le volume et les coûts. Tous les gens dans ce jeu, des fabricants de farine aux fermiers sont vraiment concentrés sur chaque centime d’économie possible et un changement n’est introduit que lorsqu’il est nécessaire. Nous remarquons que le public commence à se rendre compte des problèmes liés à l’élevage du saumon et c’est une forme de pression pour que cela change. »

L’Ethoxyquine n’est qu’un petit exemple parmi tous les produits de synthèse que nous ingérons chaque jour dans notre nourriture, mais elle nous rappelle que, puisque nous sommes ce que nous mangeons, il nous faut aussi nous préoccuper de ce qu’a mangé notre nourriture avant de finir sur notre table.

Pour Patrick Edder, : « Les grands derniers scandales alimentaires ont presque tous commencé avec la nourriture pour animaux. Encore aujourd’hui, on voit que des substances présentent dans l’alimentation des animaux se retrouvent dans le produit fini, qu’on a pas évaluées, dont on ne connaît pas la toxicologie et pour lesquelles ont prend peu de mesures. »

Pour visionner l'émission cliquer ABE

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Piscicultures : le poisson de demain

Piscicultures : le poisson de demain

Jérôme Lazard, René Lésel

Cahiers Agricultures - Vol. 18, N°2/3, mars-avril/mai-juin 2009

Éditeur John Libbey Eurotext, juillet 2009, 232 p.

Au cours des trente dernières années, la consommation de protéines animales, relativement stable dans les pays développés, a plus que doublé dans les pays en développement. Les produits aquatiques y ont apporté une contribution notable (doublement de la consommation au niveau mondial, de 6 à 14 kg/personne/an), comparable à celle des porcins.

Les prospectives à échéance 2020 montrent que produits de la pêche et produits d'aquaculture contribueront à égalité à l'alimentation mondiale. Dans l'avenir, la pisciculture se présente donc comme une option majeure pour les pays émergents et en développement. Réussir un tel projet nécessite de privilégier les axes de recherches tels que la nutrition et l'alimentation des poissons, la domestication de nouvelles espèces, l'optimisation des systèmes d'élevage, la co-construction d'innovations et la mise en place de démarches de développement durable.

Les enjeux

La pisciculture joue, et jouera encore plus dans l’avenir, un rôle essentiel dans l’alimentation du monde. Selon nombre de nutritionnistes, le poisson est un vecteur de l’ensemble des nutriments et sa consommation est de ce fait qualitativement un facteur d’équilibre nutritionnel incontournable. Par ailleurs, le calcul rapide du volume des besoins mondiaux fixés par cette exigence nutritionnelle comparé à nos capacités de production, montre que ces deux données sont du même ordre de grandeur. Toutefois, si tout est mis en œuvre au plan mondial pour assurer la ressource, sa couverture dépend de façon très rigide de la pisciculture.

Pour faire face à ces enjeux nutritionnels, la pisciculture ne peut pas ne pas être relativement intensive. Se pose alors la question de sa durabilité. Comment faire pour ne pas épuiser les ressources génétiques ? Comment faire pour ne pas créer de nuisances environnementales préjudiciables, à terme, à la production elle-même ? Comment répartir la richesse que pourrait créer la pisciculture de façon suffisamment harmonieuse pour favoriser l’entreprise sans provoquer de l’exclusion ?

Ce numéro des Cahiers Agricultures n’élude aucune de ces questions. Il a été réalisé à l’initiative de, et en collaboration étroite avec, Jérôme Lazard chercheur au Cirad et spécialiste international de la domestication et l’élevage d’espèces vivant en eaux chaudes.

Les éléments essentiels de ces problématiques sont rassemblés dans ce numéro thématique exceptionnel des Cahiers Agricultures qui regroupe 30 articles en un corpus unique de 232 pages. Source : CIRAD

Pour accéder à l’ensemble des articles, cliquer Piscicultures : le poisson de demain

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Brésil : World Aquaculture 2011

World Aquaculture 2011

Natal - Brésil

6 au 10 juin 2011

L’aquaculture est en pleine expansion

Pour faire face à cette croissance exceptionnelle, éleveurs et fabricants d'aliments partagent tous un même objectif : maximiser la productivité des élevages.

Cependant, avec l'évolution constante de la réglementation, les nouvelles contraintes environnementales et la raréfaction de certaines ressources clefs (farine de poisson), il est de plus en plus difficile pour les acteurs de l'aquaculture d'allier productivité et développement durable.

Grâce à une gamme innovante d’hydrolysats fonctionnels, ACTIPAL, et fort de son concept « Natural Active NutrientsTM », Aquativ propose des solutions naturelles et performantes pour aider les fabricants d'aliments à relever ce défi. Source : Aquativ

Pour plus d’informations sur les conférences, cliquer WAS - World Aquaculture Society

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Y a-t-il un risque à réutiliser les farines animales dans l’alimentation des animaux de ferme ? (La Croix)

Le Conseil national de l’alimentation, instance consultative, envisage de réintroduire en France les farines animales, interdites depuis la crise de la vache folle. Dans un premier temps, l’autorisation serait délivrée pour l’aquaculture puis, après un bilan bénéfices-risques, étendue à l’alimentation des porcs et volailles.

Entretien avec Jeanne Brugère-Picoux, Professeur à l’École nationale et vétérinaire d’Alfort

« Le retour aux farines de viandes et d’os (FVO) me semble une bonne chose pour trois raisons. Tout d’abord, à la suite de l’élimination des bovins atteints d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), cette maladie est redevenue rare : désormais, à l’abattoir, grâce au dépistage systématique des bovins les plus âgés (âgés de plus de 48 mois), on ne détecte plus qu’un à deux animaux atteints chaque année. Leur abattage est aujourd’hui davantage sécurisé par des procédures de prévention : on retire systématiquement les produits potentiellement contaminants tels que la moelle épinière, les ganglions nerveux de l’intestin, la cervelle des bovins les plus âgés.

L’interdiction des farines coûte chère

Par ailleurs, la décision européenne de 1994 d’interdire les farines animales utilisées en complément (2 à 3 %) dans la ration alimentaire quotidienne coûte chère. Non seulement on doit, pour les remplacer, importer des protéines végétales (essentiellement du soja dont, probablement, du soja OGM), mais ce faisant, on « gaspille » des protéines animales que l’on fait brûler sans les utiliser. Parallèlement, on importe de la viande en provenance de pays – États-Unis et Argentine notamment – qui, eux, utilisent des farines. D’où des risques de distorsion dans la concurrence économique internationale.

Une interdiction maintenue pour les ruminants

Enfin, la Commission européenne souhaite n’autoriser les FVO que pour les poissons et les animaux de ferme omnivores (volailles, porcs) qui n’ont jamais été infectés par le prion (l’agent de l’ESB) par voie orale. En revanche, l’interdiction de FVO serait totalement maintenue pour les ruminants (bovins, ovins, caprins) censés se nourrir d’herbe….

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L'utilisation de poissons sauvages pour l'alimentation en aquaculture

Aquaculture Development : Use of wild fish as feed in aquaculture

FAO technical guidelines for responsible fisheries

L'utilisation de poissons sauvages pour l'alimentation en aquaculture

Le Département des pêches de la FAO et de l'aquaculture vient de publier de nouvelles directives techniques pour une pêche responsable sur le développement de l'aquaculture. Le document se concentre sur l'utilisation de poissons sauvages comme aliments pour l'aquaculture dans le but de contribuer au développement de l'aquaculture et l'utilisation durable des stocks de poissons de l'alimentation. Les directives couvrent un certain nombre de questions pertinentes à l'utilisation de poissons sauvages dans les aliments pour l'aquaculture, y compris les écosystèmes et les impacts environnementaux, les considérations éthiques sur l'utilisation responsable du poisson comme aliment, l'aquaculture et le développement technologique, et les statistiques et les besoins d'information pour la gestion du développement de l'aquaculture. Les questions spécifiques relatives à la gestion des ressources halieutiques qui peuvent être utilisés comme aliments sont également brièvement examiné.

Pour télécharger le document, cliquer FAO

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Février 2011 : Vers un saumon végétarien !

Des poissons végétariens sains pour l'organisme (Cordis)

La consommation de légumes pour les stocks de poissons serait-il un bon moyen d'assurer leur qualité et sécurité alimentaires? Une étude soutenue par l'UE confirme cette hypothèse. Des scientifiques du projet AQUAMAX («Sustainable aquafeeds to maximise the health benefits of farmed fish for consumers») sont parvenus à remplacer l'alimentation marine de saumons et truites de mer d'élevage par des légumes tout en préservant les bénéfices sanitaires de ces produits de consommation intacts. AQUAMAX a été soutenu à hauteur de 10,5 millions d'euros au titre du domaine thématique «Qualité et sécurité alimentaires» du sixième programme-cadre (6e PC).

Mené par l'institut national norvégien de nutrition et de recherche sur les produits de la mer (NIFES), AQUAMAX a étudié les bénéfices nutritionnels des poissons nourris à base d'une alimentation contenant des ingrédients à base de légumes au lieu des ingrédients marins traditionnels. Ils ont évalué si le saumon d'élevage pouvait toujours être considéré comme un aliment sain si 50% de son alimentation était à base d'aliments végétaux. L'étude offre de nouvelles informations sur ce dont les poissons d'élevage ont besoin en terme de nutrition et apporte un nouvel éclairage sur les raisons qui les rendent sûrs et sains à la consommation humaine.

Les partenaires du projet AQUAMAX expliquent que les ingrédients végétaux peuvent remplacer jusqu'à 70% de l'huile de poisson et 80% des protéines marines contenues dans l'alimentation traditionnelle destinée aux poissons sans qu'il n'y ait aucun impact négatif sur la santé des poissons. Le saumon semble même conserver sa valeur en tant que source d'acides gras sains pour l'homme.

«La substitution des ingrédients végétaux aux huiles de poisson et protéines marines implique de prendre de nombreux composants alimentaires en compte», explique le directeur du NIFES, Øyvind Lie, coordinateur du projet AQUAMAX.

Les partenaires expliquent que nourrir les poissons d'élevage avec des ingrédients végétaux peut être considéré comme un compromis. «Nous savons que nous perdons quelques oméga-3 marins contenus dans la graisse du poisson en altérant la composition de leur alimentation», explique le Dr Lie. «Pourtant, si on les compare aux sources végétales, ces mêmes ingrédients marins peuvent contenir plus de polluants tels que des dioxines, des BPC (biphényle polychloré) et des agents ignifuges bromés. Nous avons observé des taux plus faibles de dioxines dans les poissons nourris à base d'ingrédients végétaux», ajoute-t-il.

«Le risque d'ingérer des polluants doit être pesé contre les bénéfices sanitaires de consommer des fruits de mer riches en acide icosapentaénoïque (EPA) et en acide docosahexaénoïque (DHA), des acides gras marins faisant partie de la famille des oméga-3. Il s'agit d'un réel dilemme pour les femmes enceintes.»

Le consortium AQUAMAX s'est particulièrement concentré sur ce groupe à risque. D'après le Dr Lie, les femmes enceintes et les bébés qu'elles portent courent un risque plus grand d'être affectés par les polluants tels que les dioxines. «Mais, elles ont besoin de grandes quantités des nutriments présents dans le poisson. Les acides gras de la famille des oméga-3 sont très importants pour la mère et l'enfant.»

Dès la 21ème semaine de grossesse et jusqu'à terme, soixante-deux femmes enceintes ont consommé deux fois par semaine du saumon ayant été nourri avec des ingrédients à base de légumes élevé par les chercheurs. L'équipe a ensuite suivi les bébés jusqu'à six mois. Un groupe de contrôle composé de 62 femmes enceintes a consommé la même quantité de poisson comme elles l'auraient fait habituellement, constituant ainsi une faible part de leur alimentation générale.

«Les résultats étaient très encourageants», explique le Dr Lie. «Dans le groupe ayant consommé des filets de saumon du test, les taux d'oméga-3 étaient élevés pour les mères et leurs enfants. Même si les saumons avaient reçu moins d'oméga-3 via leur alimentation principalement basée sur des ingrédients à base de légumes, la chair du poisson constituait pourtant une excellente source d'acides gras», fait-il remarquer.

«Ce qui signifie qu'il est possible d'élever des saumons en les nourrissant d'ingrédients à base de légumes. Ainsi, notre dépendance face aux ressources marines est réduite tout en maintenant des taux suffisamment sains d'acides gras et en réduisant la consommation de polluants. Les connaissances de ce type sont importantes pour les autorités apportant des directives sur la consommation des produits de la mer.»

AQUAMAX a également évalué les réactions des consommateurs à l'idée de diversifier quelque peu l'alimentation des poissons d'élevage. Les résultats ont montré que les perceptions négatives sont plus nombreuses que les perceptions positives. Toutefois, les opinions des consommateurs varient d'un pays à l'autre, explique l'équipe, ajoutant que leurs résultats pourraient offrir à l'industrie les informations nécessaires pour mieux informer le public.

Le consortium AQUAMAX a rassemblé 33 partenaires de Belgique, de Chine, d'Allemagne, d'Estonie, de France, de Grèce, d'Espagne, d'Hongrie, d'Inde, d'Italie, de Norvège, de Suède et du Royaume-Uni.

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Le 15 novembre 2011

Pisciculture. Le miroir aux alouettes du modèle norvégien….

La Norvège, modèle de l’aquaculture dans le monde ?


Le dossier de la banque hollandaise Rabobank "Sustainability challenge for the global food supply chain" montre que le développement de la salmoniculture norvégienne s’inscrit dans une stratégie mondiale. Ce modèle aquacole s’appuie sur le contrôle des principales pêcheries minotières situées dans l’Atlantique Nord et le Pacifique du Sud-Est (Chili et Pérou). La farine et l’huile de poisson sont en effet indispensables aux élevages d’espèces carnivores comme le saumon, le bar, la daurade et le turbot…

Il est illusoire que la France se lance dans ce type d'élevage de poissons carnivores n'ayant aucun contrôle sur ces pêcheries minotières que convoitent les deux grandes puissances halieutiques, Chine et Norvège....

Après le bar et la dorade, la France tente de développer l'élevage de la sole (Les Echos)

Malgré ses efforts, la France ne produit que 7.000 tonnes de poissons marins par an, contre 900.000 tonnes de saumons en Norvège.

La demande de poissons se développe en France comme ailleurs dans le monde. Mais la pêche ne couvre pas la demande. L'aquaculture encore moins, alors même que les travaux des instituts de recherche, Inra, Ifremer et Cemagref ont permis la reproduction en élevages des espèces les plus prisées par les consommateurs. Pionnière dans les techniques d'élevage marin, grâce à la maîtrise de la reproduction et de l'alimentation, la France ne produit que 7.000 tonnes de poissons marins par an, contre 900.000 tonnes de saumons en Norvège, souligne le Cipa (Comité interprofessionnel des produits d'aquaculture).

Le bar et la dorade constituent l'essentiel (71 %) des tonnages issus des 40 élevages de poissons marins de l'Hexagone. Le saumon vient ensuite, avec des quantités 10 fois moindres, puis le turbot, le maigre, l'esturgeon et la sole.

L'élevage de cette dernière se heurte toujours à des problèmes de reproduction. La mortalité est importante et la commercialisation s'en ressent. « Les difficultés sont liées à l'adéquation entre l'alimentation proposée aux larves et la réalité de leurs besoins nutritionnels. La température de l'eau aussi est une question délicate », note le Cipa. La sole élevée dans le Sud-Ouest est surtout destinée au marché espagnol.....

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Le 16 novembre 2011

Suivi de l'Evolution du prix sur le marché du poisson

L’atelier annuel sur l'indice du prix du poisson a eu lieu à Procida en Italie, les 3 et 4 octobre 2011

3rd AD-HOC Fish price index workshop

The annual workshop on fish price indexes was held in Procida, Italy, October 3-4, 2011.

1. Aperçu de l'offre mondiale, la demande et le commerce (Audun Lem, FAO)

2. Développements de l'OMC - Point sur Doha – Litiges dans la pêche (Christina Schröder, consultante à l’OMC)

3. L'Observatoire européen du marché de poisson - statut et avenir (Philippe Paquotte, Commission européenne)

4. Index et évolution des prix (Sigbjørn Tveteraas, PUCP, Lien Kristin, NSEC, Frank Asche, ISU)

- Indice des prix des poissons: état des travaux, développement et expansion

- Mise à jour des statistiques (qualité des données / définitions, mise à jour)

- Entrée de nouveaux pays

5. L'indice FAO des prix du poisson pour les prix du poisson domestique (Frank Asche, ISU)

6. Les projections de l'OCDE-FAO Agricultural 2011-2020 (Stefania Vannuccini, FAO)

- Projections

- Modèle

- Projections 2012-2021

7. Système d’information du marché agricole (AMIS) (Audun Lem, FAO)

8. Plan de travail et de suivi (tous)

9. AOB

Pour accéder à tous les documents, cliquer Globefish

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Novembre 2011

Le N°1 mondial de l'aliment piscicole dans le conseil de surveillance de l'Ecolabel ASC

Knut Nesse est nommé membre du Conseil de Surveillance de l'ASC (Skretting)

Knut Nesse, PDG de Nutreco Aquaculture (Groupe Skretting), a accepté d'être l'un des membres du Conseil de Surveillance de l'Aquaculture Stewardship Council (ASC).

Fondée en 2009, ASC est une organisation indépendante à but non lucratif responsable de la gestion des normes développées lors des Aquaculture Dialogues pour une filière aquacole durable. Les Aquaculture Dialogues sont un programme de tables rondes initiées et coordonnées par WWF.

"Je suis impatient de prendre mes fonctions. Etre impliqué dans une telle organisation permettra d'avoir un aperçu et de comprendre un grand nombre de questions environnementales concernant de multiples espèces aquacoles" déclare Knut Nesse. "Puisque Skretting étend ses activités en Asie, avoir un meilleur aperçu des questions environnementales concernant les espèces aquacoles de la région, telles que la crevette, sera une expérience très enrichissante."

"Nous sommes très heureux que Knut Nesse ait accepté d'être le nouveau membre du Conseil de Surveillance de l'ASC. Sa nomination a été unanimement acceptée par les 4 autres membres" déclare José R. Villalón, président du Conseil de Surveillance.

En collaboration avec de nombreux partenaires dans le monde entier, ASC conduira un programme ambitieux de transformation des marchés mondiaux des produits de la mer et de promotion des meilleures performances environnementales et sociales de la filière aquacole. Les normes d'ASC ont pour but d'accroître la disponibilité des produits de la mer certifiés comme étant durables. ASC va lancer un label consommateur qui garantira la conformité des produits et qui permettra à tout acteur de la filière d'y prendre part.

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Novembre 2011

Les pisciculteurs sont dépendants des producteurs d'aliments aquacoles qui eux-mêmes sont liés aux pêcheries minotières !!!

Fixer les bénéfices santé des poissons élevés selon un mode d'aquaculture durable (Skretting)

Le Centre de Recherches Aquacoles de Skretting (ARC) est l'un des partenaires d'un projet financé par l'Union Européenne sur l'optimisation de la fixation des acides gras oméga 3 d'origine marine chez les poissons d'aquaculture nourris avec des aliments durables.

Réduire la proportion de farine et d'huile de poisson dans les aliments aquacoles est une manière d'en accroître la durabilité. Cet objectif peut être atteint grâce à l'utilisation de matières premières végétales. Toutefois, utiliser des matières premières végétales peut conduire à une diminution de la proportion des acides gras EPA et de DHA dans l'alimentation des poissons ; acides gras qui sont disponibles en grande quantité dans les matières premières marines et à l'origine de nombreux bénéfices santé pour les consommateurs. Le projet, d'une durée de 4 ans et qui commence en janvier 2012, identifiera les façons d'optimiser la fixation des acides gras par les poissons à partir de leur alimentation.

"Nous allons étudier les façons de produire des poissons avec des aliments qui ont une proportion plus faible en huiles marines et ce, tout au long de la croissance des poissons. Cet objectif peut être atteint par l'identification des antioxydants qui seront en mesure de protéger les acides gras hautement insaturés de l'oxydation et par l'optimisation des taux d'incorporation de ces mêmes antioxydants. Echelonner la proportion d'huile de poisson dans l'aliment tout au long de la croissance des poissons, sans compromettre leur santé et leur bien-être, est une autre approche. Nous étudierons également l'influence de la température de l'eau ainsi que les structures moléculaires des triglycérides fixant les acides gras oméga 3 dans la chair des poissons" explique Ingunn Stubhaug, chercheur chez Skretting ARC.

Le projet européen, appelé Omega3max, est un partenariat industrio-académique dirigé par l'Université de Madrid (Espagne). Les autres partenaires sont l'Université Christian-Albrechts de Kiel, en Allemagne, et Lucta, une société espagnole spécialisée dans les antioxydants. Skretting ARC sera responsable de la formulation des aliments pour les essais qui seront conduits à sa station de recherche basée à Lerang (Norvège). Etant également un projet Marie Curie Actions, les objectifs plus vastes sont le soutien pour la formation et le développement de carrière des chercheurs. Les chercheurs universitaires travailleront chez Skretting ARC pendant les essais et les chercheurs de Skretting ARC prendront part aux activités des universités.

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Le 11 décembre 2011

Accord de partenariat entre le Groupe Adrien et la société Aquaculture Natural Solutions

Le Groupe ADRIEN vient de signer un accord de partenariat technique avec la société Aquaculture Natural Solutions, en vue de développer ses activités dans la valorisation des co-produits de l’industrie de la pêche, notamment destinés à l’alimentation des poissons d’aquaculture.

Le groupe ADRIEN, à travers sa filiale ARCOPA au Pérou, s’est engagé depuis plusieurs années dans une démarche de développement durable et de pêche responsable. Il a investi dès 2007, dans une usine de production de farines et d’huiles de poissons, stabilisés avec un antioxydant naturel et provenant de co-produits de son atelier de filetage de merlu et de son unité de surimi d’anchois. Il souhaite augmenter sa production et développer la valorisation des co-produits de la pêche du Pérou (1er pays producteur mondial de farines et d’huile de poisson), mais aussi provenant d’autres pays. ADRIEN a commercialisé en 2010 près de 4000 tonnes de farines et d’huiles de poisson. L’objectif sous 3 ans est de doubler ce volume.

Aquaculture Natural Solutions est une société d’étude et de conseil, créée par Dominique CORLAY, spécialiste connu dans ce secteur, auparavant responsable du secteur aliments pour l’aquaculture du groupe Le Gouessant. Il travaille depuis plus de 15 ans, pour le développement d’une aquaculture durable et de signes de qualité comme le bio ou le label rouge.

A.N.S appuiera le groupe ADRIEN dans : le sourcing, le développement de nouveaux produits, la valorisation nutritionnelle.

L’aquaculture poursuit sa progression au niveau mondial et a besoin de matières premières d’origine marine (farines et huiles) qui ont vu leur cours exploser depuis 2 ans. La forte pression sur les ressources sauvages représente un enjeu majeur médiatique et de durabilité de l’aquaculture, dont le développement passe notamment par une meilleure valorisation de tous les co-produits de l’industrie de la pêche.

Le groupe ADRIEN confirme ainsi sa stratégie d’investissement dans ce secteur par un positionnement spécifique sur les matières premières marines durables.

Le Groupe ADRIEN, entreprise familiale basée à Bouguenais (44), est spécialisé dans la pêche et la transformation de produits de la mer au Pérou (avec sa filiale Arcopa), dans l’aquaculture de turbot et naissains d’huîtres sur la côte Atlantique (France Turbot) et est également actif dans le négoce et la distribution régionale de produits surgelés (Atlagel). Son chiffre d’affaires devrait atteindre 60 millions d'euros en 2011, pour un volume de 14000 tonnes. Plus d’informations : www.adrien.fr

Source : Communiqué de presse du 28/11/2011

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Le 26 janvier 2012

La consommation de poisson entre les mains de l’industrie de l’alimentation animale ?

Ou comment une société de conseil et d’aide à la décision marche dans la direction de l’agrobusiness.

La société de conseil Alcimed analyse les solutions existantes pour faire face à la demande croissante en poisson afin de répondre à la consommation humaine mondiale.

Le communiqué de presse d'Alcimed « Dans 20 ans, pourra-t-on consommer autant de poisson qu’aujourd’hui ?», nous explique que dans 20 ans la possibilité de consommer du poisson, dépendra de l’évolution de la recherche en nutrition animale….

Limiter les possibilités de consommer des produits aquatiques au choix de l’agrobusiness sans envisager d’autres possibilités de développement halieutique est plutôt suspect. Actuellement, la plus grande partie de la production aquacole repose sur des systèmes d'élevage indépendants de l’industrie de la nutrition animale : coquillage, algue, rizi-pisciculture, agro-pisciculture,…. D'autre part, les pêcheurs ont la possibilité d'augmenter la production dans le cadre de programmes de récifs artificiels, pacage marin,...

Lisons le communiqué....

Aujourd’hui, les poissons que nous consommons sont soit d’origine sauvage, i.e. pêchés en mer ou en eau douce, soit issus de l’aquaculture. La mer et les eaux douces étant déjà largement exploitées, la quantité de poissons sauvages disponibles pour la consommation humaine devrait rester constante ou au pire diminuer si les mesures de régulation des pêches ne sont pas suivies correctement dans le monde entier.

Seul le développement de l’aquaculture permettra de répondre à la demande croissante en poisson.

L’augmentation de la population humaine et du niveau de vie dans les pays émergents continue de faire augmenter la consommation de poissons. A priori seules deux possibilités semblent envisageables pour répondre à cette demande grandissante :

- Accepter de manger des poissons qui habituellement, à cause de leur trop petite taille, ne sont pas destinés à l’alimentation humaine. Ils sont appelés poissons fourragers car ils sont utilisés sous forme de farine et d’huile pour nourrir les animaux plus gros destinés à la consommation humaine (poissons carnivores et omnivores, porcs, volailles) et les animaux de compagnie,

- Augmenter la production mondiale de poissons d’aquaculture.

La deuxième solution peut paraître simple et plus séduisante pour les consommateurs. En effet, depuis les années 80, l’aquaculture est un secteur en plein développement dans les pays émergents tels que la Chine, premier pays consommateur de poissons devant le Japon.

Les poissons d’aquaculture les plus appréciés se nourrissent de farines et d’huiles de poisson, des matières premières dont la disponibilité est limitée

Parmi les poissons d’aquaculture, les espèces carnivores (saumons, truites,…) et omnivores (carpes, tilapias, poissons-chats,…) ont besoin de protéines et d’huile de poisson dans leur alimentation. Les farines de poissons représentent, par exemple, pour les saumons de 25 à 60% de leur alimentation et pour les carpes et les tilapias de 3 à 10%. Ces farines sont sources de protéines de haute qualité qui assurent un très bon développement de l’organisme….

(…)

En conclusion, dans 20 ans, selon l’évolution de la population mondiale et la recherche en nutrition animale, les protéines et huile de poisson devraient être utilisées dans des proportions plus faibles dans l’alimentation des poissons d’aquaculture, voire uniquement dans l’alimentation des poissons d’aquaculture les plus « haut de gamme ». Il devrait donc toujours être possible de manger du poisson, mais ce seront probablement des poissons, en moyenne, plus petits qu’aujourd’hui (maquereaux à la place de thon ou de saumon) et avec des qualités nutritionnelles moins importantes car les protéines de poisson auront été substituées totalement ou en partie par des protéines végétales et animales.

Pour télécharger l'intégralité du communiqué de presse, cliquer Alcimed

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8 février 2012

STX OSV va construire un transporteur d’aliment piscicole de 75 m de long !


La compagnie norvégienne Eidsvaag a passé commande au constructeur naval STX OSV d'un nouveau navire spécialisé dans le transport d'aliments piscicoles.

Ce navire-ravitailleur des fermes piscicoles offshore travaillera pour la société Skretting, leader mondial de la production et de la fourniture de nourriture pour les fermes de poissons et de crevettes. Adoptant le design NVC 401 LNG, développé par Rolls-Royce, ce bateau mesurera 75 mètres de long pour 13.6 mètres de large. Chargé du ravitaillement des fermes piscicoles, ce navire présentera la particularité de disposer d'une propulsion au gaz naturel liquéfié. D'un coût de 25.7 millions d'euros, il doit être livré au second trimestre 2013 par le chantier STX de Brattvaag, en Norvège. Sources : Mer et Marine et Intersio news

Aller sur le site de STX OSV pour découvrir les navires du futur

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Le 16 mars 2012

Saumon de Norvège : Une alimentation rigoureusement sélectionnée (Norge)

Forts de leur longue expérience en aquaculture, les Norvégiens ont aujourd’hui acquis une parfaite maîtrise des besoins alimentaires des saumons, aux différents stades de leur croissance.

Les saumons de Norvège sont nourris de « pellets », des granulés qui concentrent tout ce qui constitue leur alimentation naturelle à l’état sauvage. Les saumons puisent ainsi leur énergie d’un mélange de farines et d’huiles issues de petits poissons particulièrement riches en protéines et en graisse. Parce qu’ils favorisent le bon développement de l’organisme, vitamines et minéraux sont également au menu. Autre ingrédient indispensable : l’astaxanthine. Il s’agit d’un antioxydant qui apporte au saumon de Norvège la vitamine A dont il a besoin et qui donne à sa chair sa couleur rosée unique. Présent à l’état naturel chez le saumon, tout comme chez le flamant rose et les crevettes, cet antioxydant lui permet de conserver ses précieux oméga-3, qui contribuent à notre équilibre physique et mental.

Tout comme sa qualité, la quantité de nourriture est rigoureusement contrôlée. Ainsi, les poissons ne reçoivent que ce qui est nécessaire à leur croissance. Pas de gaspillage chez les saumons ! Naturellement, les doses de nourriture sont également ajustées à leur appétit, qui évolue selon les conditions climatiques. En effet, contrairement à nous, le saumon n’a pas faim lorsqu’il fait trop froid !

Pour une totale sécurité, chaque élément composant l’alimentation des saumons bénéficie d’une traçabilité précise et transparente. OGM ainsi que farines animales terrestres n’entrent en aucun cas dans l’alimentation du saumon norvégien. Les antibiotiques, quant à eux, ne peuvent être utilisés que sur ordonnance vétérinaire et autorisation des autorités sanitaires. Les saumons qui en ont besoin sont mis d’office en quarantaine jusqu’à ce que toute trace de médicament ait disparu de leur chair.

Avec le saumon de Norvège, chacun est assuré de déguster un saumon qui a été sainement nourri et élevé.

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En Norvège, aquaculture de qualité rime avec nature respectée (Poissons de Norvège)

Dès le milieu du XXème siècle, la Norvège a pris conscience de l’importance de la richesse de son patrimoine naturel, et de la nécessité d’en assurer la préservation, particulièrement celle des ressources marines. A cette époque, la Norvège fut le premier pays au monde à établir des réglementations encadrant les activités de pêche. C’est également à cette période que le pays a mené ses premières recherches d’élevage de poissons, permettant l’émergence d’une aquaculture moderne et commerciale dans les années 70.

Aujourd’hui la Norvège est une nation pionnière en matière d’aquaculture. A ce titre, de nombreuses compétences de haut niveau sont mises à contribution (éthologie, biologie marine, technologie…) pour garantir la sécurité des consommateurs, ainsi que la préservation des eaux norvégiennes.

Toute une gamme de mesures strictes a été établie pour assurer une cohabitation optimale entre le développement de l’aquaculture et le respect des écosystèmes environnants.

Une politique d’implantation des parcs aquacoles et de surveillance très exigeante.....

(....)

Une alimentation surveillée et adaptée

D’importantes recherches dans ce domaine ont permis d’identifier les besoins naturels des poissons en fonction de leur stade de développement. Objectif : garantir aux poissons d’élevage une nourriture adéquate, tout en s’assurant de leur bonne santé.

Par ailleurs, pour éviter tout gaspillage de nourriture, des caméras sous-marines ont été installées dans les parcs aquacoles afin de vérifier le comportement alimentaire et l’appétit des poissons. Les quantités sont ainsi ajustées au plus près de leur consommation. Ces caméras permettent aussi de veiller à ce que les fonds marins restent préservés.

La Norvège travaille actuellement à un nouveau challenge : réduire la dépendance aux ressources marines pour préserver les ressources halieutiques. Des recherches sont ainsi menées afin de réduire les farines et huiles de poisson en augmentant la part de composants végétaux de l’alimentation des saumons, tout en garantissant les apports nutritionnels nécessaires au bien-être et à la qualité de ces derniers....

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Le 17 mars 2012

Impact de l’aquaculture sur les stocks halieutiques

Ian H. Pike, Stuart McDonnel Barlow

International fishmeal and fishoil organisation, 2 College Yard, St. Albans, Herts. AL3 4PA, Royaume-Uni

Les poissons marins d’élevage comme les salmonidés, les poissons plats et les gadidés sont carnivores. Les saumons, par exemple, se nourrissent de façon opportuniste, consommant des poissons de toutes tailles et également des crevettes et du krill (Jacobsen et Hansen, 2000). Beaucoup de poissons d’eau douce sont également carnivores. La farine et l’huile de poisson sont des matières premières qui, hormis leur teneur en eau, sont proches de l’aliment du poisson sauvage carnivore. Mais, si l’on considère l’expansion rapide de l’élevage des poissons carnivores, on peut se poser la question de savoir si l’on est en mesure de continuer à nourrir les poissons d’élevage avec de la farine et de l’huile de poisson produites à partir de poissons sauvages. Les questions traitées dans cette présentation sont les suivantes :

  • les espèces sauvages utilisées pour la production de farine et d’huile sont-elles aujourd’hui une ressource renouvelable ?
  • l’offre de farine et d’huile de poisson va-t-elle s’épuiser avec la croissance de l’aquaculture ?
  • quelles sont les possibilités de remplacement de la farine et de l’huile de poisson ?

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Le 21 mars 2012

Des éleveurs de porcs et de vaches découvrent l'aquaculture (Le Gouessant)

Le 6 décembre dernier, une vingtaine d’éleveurs adhérents FDSEA*22 ont découvert l’usine Poisson du Gouesssant à Saint-Aaron (22).

Lors de la visite, Antoine Bureau, responsable de l'usine, a expliqué le process de fabrication aux visiteurs. Ils ont découvert la salle de broyage, s’intéressant à la taille de la mouture, aussi fine qu’en meunerie. Antoine a enchaîné sur la taille des granulés, leurs spécificités par espèce, leurs contraintes de fabrication. Il a mis en avant la technique d’extrusion qui permet d’avoir des granulés flottants, semi-flottants ou plongeants, ainsi que la longue formation et le haut niveau de savoir-faire du personnel. Il a poursuivi par le séchage des granulés, dans le sécheur muni de tapis à deux niveaux, à une température et pendant un temps très précis. Au synoptique, ils ont entrevu la complexité des formules, l’automatisation de l’usine et l’ensachage pour terminer par le magasin de stockage des produits sacs.

Travailler avec plusieurs petits clients plutôt qu’un seul gros

Sébastien Giraudeau, directeur de la FDSEA22, ex-salarié du Gouessant, a partagé ses connaissances sur l’export, particulièrement sur les sources d’approvisionnement en farines et huiles de poissons. Les visiteurs ont découvert que Le Gouessant s’approvisionnait principalement au Pérou, les prix et approvisionnements variant selon la gestion des stocks du gouvernement péruvien.

Les visiteurs se sont aussi intéressés aux médicamenteux. Antoine Bureau leur a précisé que «Le Gouessant a une ligne spécialement dédiée, mais que le tonnage s’amenuise d’années en années : de meilleures qualités sanitaires en pisciculture, le nouveau mode opératoire des vétérinaires privilégiant des produits de remplacement ou la vaccination en sont les principales raisons».

La visite de l’usine de Saint-Aaron s’est achevée autour d’un déjeuner à la cantine, avant d’enchaîner sur celle de la pisciculture de France Turbots à Trédarzec (22).

Une clientèle de luxe très exigeante

Les visiteurs, ont, par petits groupes, découvert la pisciculture. Ils ont pu se rendre compte de l’investissement nécessaire tant en bâtiment qu’en aliments pour produire un poisson de 3 kilos au bout de 3-4 ans. A l’expédition, le pisciculteur Pierre James a témoigné sur l’organisation et les contraintes imposées pour satisfaire des clients très exigeants (restauration de luxe) et lointains puisqu’il travaille aussi avec des clients de Russie, Dubaï ou encore d’Afrique du Sud. La visite s’est terminée par la découverte de la station de traitement de l’eau des différents bassins d’élevage.

«Tous les éleveurs ont été interloqués par la technologie employée tant en usine qu’en élevage. Ils ont découvert une autre production et cela leur a permis de relativiser leurs contraintes qui sont également fortes pour un pisciculteur, sinon plus...», soulignait Dominique Merrant à l’issue de la visite.

Dominique Merrant

*FDSEA : Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles

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Le 23 mars 2012

Satisfaire les besoins en aliments d’un secteur aquacole en pleine essor : Analyse

Au cours de la 6e session du sous-comité de l'aquaculture de la commission de la pêche (Cofi), la problématique "aliments aquacoles" tiendra probablement une place importante dans les discussions...

Plus de 30 millions de tonnes d'aliments piscicoles sont fabriqués chaque année dans le monde pour nourrir poissons et crustacés d'élevage !!! L'offre en farine et huile de poisson (ingrédients essentiels dans l'équilibre alimentaire des poissons carnivores) peut-elle suivre le rythme du développement aquacole ?

Résumé

Pour faire face à l’augmentation de sa population et maintenir au moins le niveau actuel de consommation par habitant, le monde devra produire 23 millions de tonnes d’aliments d’origine aquatique en plus d’ici 2030, qui devront venir de l’aquaculture. Si l’on veut satisfaire la demande future d’aliments d’origine aquacole, il faudra disposer d’aliments piscicoles en quantité et en qualité suffisantes. Les débats portant sur la disponibilité et l’utilisation d’aliments pour l’aquaculture se concentrent souvent sur la farine et l’huile de poisson (y compris les poissons de rebut), mais compte tenu des tendances passées et des prévisions pour l’avenir, il est fort probable que la durabilité de l’aquaculture soit davantage liée à l’approvisionnement soutenu en protéines, en huiles et en hydrates de carbone, d’origine animale ou végétale, venant de la terre ferme, comme source d’aliments. Mise à part la nécessité d’assurer un approvisionnement régulier en aliments des poissons pour répondre à la demande d’un secteur aquacole en expansion, il faudra accorder toute l’attention voulue à plusieurs autres questions et problèmes importants. Le présent document analyse les besoins en aliments de l’aquaculture et porte plusieurs questions et problèmes à l’attention du Sous-Comité de l’aquaculture, en lui demandant de fournir des orientations, des avis et des directives concernant les travaux futurs de la FAO sur l’approvisionnement en aliments de l’aquaculture.

Pour télécharger ce document, cliquer FAO

Pour accéder à tous les documents sur l'aquaculture, cliquer COFI

Voir aussi le document (en anglais) très détaillé ci-dessous....

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Demand and supply of feed ingredients for farmed fish and crustaceans

Demand and supply of feed ingredients for farmed fish and crustaceans: trends and prospects.

Tacon, A.G.J.; Hasan, M.R.; Metian, M.

FAO Fisheries and Aquaculture Technical Paper No. 564. FAO, 2011. 87 pp.

The rise into global prominence and rapid growth of finfish and crustacean aquaculture has been due, in part, to the availability and on-farm provision of feed inputs within the major producing countries. More than 46 percent of the total global aquaculture production in 2008 was dependent upon the supply of external feed inputs. For the aquaculture sector to maintain its current average growth rate of 8 to 10 percent per year to 2025, the supply of nutrient and feed inputs will have to grow at a similar rate.

This had been readily attainable when the industry was young. It may not be the case anymore as the sector has grown into a major consumer of and competitor for feed resources. This paper reviews the dietary feeding practices employed for the production of the major cultured fed species, the total global production and market availability of the major feed ingredient sources used and the major constraints to feed ingredient usage, and recommends approaches to feed ingredient selection and usage for the major species of cultivated fish and crustacean. Emphasis is placed on the need for major producing countries to maximize the use of locally available feed-grade ingredient sources, and, in particular, to select and use those nutritionally sound and safe feed ingredient sources whose production and growth can keep pace with the 8 to 10 percent annual average annual growth of the fed finfish and crustacean aquaculture sector.

Pour télécharger le document cliquer FAO

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AquaVision 2012 : Comment nourrir 9 milliards de personnes ?

AquaVision

11 au 13 juin 2012

Stavanger / Norvège

Créé en 1996, AquaVision est un forum de discussion unique pour tous les acteurs de la filière qui souhaitent débattre de l'avenir de la filière aquacole. AquaVision est organisé tous les deux ans à Stavanger, en Norvège, berceau de la filière aquacole norvégienne.

Conférence internationale sur les secteurs de l'aquaculture et de l’alimentation qui a lieu tous les deux ans, AquaVision fournit un cadre de discussion et d'échange d'idées à un niveau stratégique sur les préoccupations actuelles et futures concernant la consommation et la commercialisation dans les domaines de la pisciculture, de la transformation du poisson et de la nourriture pour poissons.

Depuis ses débuts en 1996, AquaVision s’est positionnée comme un lieu de rencontre de premier plan pour les décideurs du secteur de l’aquaculture moderne du monde entier. AquaVision 2012, qui en est à sa 9e année, devrait attirer 500 intervenants de 35 pays.

Les fabricants d'aliments, Skretting et Nutreco, sa société mère, sont à l'origine de cette importante conférence sur la filière aquacole mondiale, AquaVision.

AquaVision 2012 : Comment nourrir 9 milliards de personnes

Augmenter significativement la production d'aliments pour nourrir convenablement la population mondiale de 2050 est un défi. Y répondre de manière durable et avec un impact minimal sur la biodiversité en est un autre, déclare Knut Nesse, Directeur Général du Groupe Skretting et membre du Conseil d'Administration de Nutreco.

Avec la participation d'intervenants prestigieux tels que M. Kofi Annan, ancien Directeur Général des Nations Unies, M. Arni M. Mathiesen, Directeur Général Délégué de la FAO, Professeur Ruby Rabbinge (Université de Wageningen), Dr Fraser Thomson (McKinsey) et Dr Lisa Borges (Sustainable Fisheries Partnership), AquaVision 2012 définit le cadre de nombreuses discussions sur ce sujet.

"Nourrir 9 milliards de personnes" sera très certainement au cœur de nombreuses discussions pendant la conférence. La population mondiale doit augmenter de 7 milliards actuellement à plus de 9 milliards en 2050 et environ 50% de cette croissance s'effectuera en Asie et en Afrique. En moyenne, cette population vivra plus longtemps puisque l'espérance de vie devrait passer de 68 ans à 76 ans en 2045-2050. En 2050, l'urbanisation sera plus importante et concernera 70% de la population mondiale ; plus de personnes dépendront donc de moins de producteurs pour leur alimentation. Parallèlement, il est prévu que les revenus doublent par rapport à leur niveau actuel. Nourrir plus de 9 milliards de personnes avec des revenus plus élevés et avec une plus grande espérance de vie en 2050 nécessitera une augmentation d'au moins 70% de la production agro-alimentaire mondiale. L'aquaculture jouera un rôle encore plus important dans l'approvisionnement futur en produits de la mer. Source : Skretting

Pour plus d'informations, cliquer AquaVision 2012

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Le 18 juin 2012 : France

Alimentation en aquaculture : un marché en phase de stabilisation (revue-alimentation-animale)

Avec une production d’environ 120 000 t par an, l’alimentation aquacole représente une goutte d’eau dans le marché de l’alimentation animale, qui s’établit à 22 millions de tonnes. Une petite taille qui n’empêche pas la profession d’être structurée autour du SPPA. François Loubère, directeur général de Biomar et président du Syndicat Professionnel des Producteurs d’Aliments Aquacoles, fait un point sur la filière.

La Revue de l’Alimentation Animale : Que représente la filière d’aliments aquacoles en France ?

François Loubère : L’alimentation aquacole est une petite filière puisque nous produisons environ 120 000 tonnes d’aliments par an, dont 55 000 pour le marché français et le reste pour l’export. C’est vraiment peu par rapport au total des aliments pour animaux fabriqués en France, qui est de l’ordre de 22 millions de tonnes (1).

Néanmoins, depuis 2005, nous arrivons à stabiliser les volumes de production alors que, dans le début des années 2000, nous avons dû faire face à une véritable crise. En effet, nos clients ont été impactés par des conditions météorologiques très mauvaises en été (canicule) et des prix de marché en dessous des coûts de production, ce qui a provoqué de nombreuses fermetures d’élevage.

RAA : Comment se structure la filière ?

François Loubère : « Depuis 2005, nous arrivons à stabiliser les volumes de production. »

FL : Nous sommes trois fabricants principaux en France. Biomar et Skretting sont deux entreprises avec des profils de groupes internationaux et plusieurs usines. Chaque entreprise a deux usines dédiées à l’alimentation aquacole (2). Enfin, Le Gouessant, en Bretagne, est une coopérative qui fabrique de l’aliment, commercialise des productions animales et produit des céréales. L’alimentation aquacole n’est qu’une partie de son activité. Sur 6 usines du groupe, une seule est consacrée à l’alimentation aquacole. (...)

RAA : Quels sont vos facteurs de croissance ?

FL : Malheureusement, ils sont peu nombreux puisque la production d’aliments aquacoles est directement indexée sur la santé économique de l’aquaculture. En France, c’est une activité qui se développe peu du fait d’une réglementation lourde et contraignante et d’une méconnaissance de la profession. En effet, à chaque fois qu’un projet est lancé, on assiste à une levée de bouclier systématique de la part des pouvoirs publics et des riverains.

L’autre levier de croissance pour nos entreprises est l’exportation. En effet, la consommation mondiale de poisson ne cesse d’augmenter. Il y a donc des marchés à prendre à l’international.

RAA : La filière souffre-t-elle de l’augmentation du prix des matières premières ?

FL : Le prix des matières premières est la principale problématique de notre profession. Celles-ci représentent 80 % du prix final de l’aliment pour poisson et elles n’ont cessé d’augmenter ces dernières années. La farine de poisson, par exemple, est passée de 800 €/tonne à 1 200 €/T en 4 ans. Nos entreprises ne peuvent pas absorber entièrement ces hausses de prix, nous sommes donc contraints de les répercuter sur le prix de nos produits et, malheureusement, cela ne fait que contribuer à la fragilité de la filière aquacole. Mais le niveau élevé de recherche dans notre métier nous permet de trouver des solutions de substitutions de matières premières et d’optimisation des formules qui contribuent largement à adoucir l’impact économique auprès de l’éleveur tout en préservant les performances d’élevage. (...)

RAA : Quels sont les enjeux de demain pour les producteurs d’aliments ?

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Alimentation animale : L'Europe ouvre les portes aux protéines animales transformées (France Agricole)

L'Europe ouvre les portes aux protéines animales transformées

Le Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale de l'Union européenne devrait voter lundi la levée du « feed ban », cette mesure qui, depuis 2001, interdit le recours à quasiment toutes les protéines animales dans l'alimentation des animaux de rente, a estimé vendredi Ladislav Miko, directeur général délégué pour la chaîne alimentaire à la DG Sanco de la Commission européenne.

Il s'exprimait lors de l'AG de la Fefac (Fédération européenne des fabricants d'aliments composés) ce vendredi matin à Bruxelles. Il n'est évidemment pas question des farines animales de sinistre mémoire, mais de protéines animales transformées (PAT) issues d'animaux non ruminants.

La Commission européenne avait envisagé cette évolution dès juillet 2010, dans une feuille de route, en imposant toutefois l'interdiction de tout cannibalisme (consommation des protéines issues d'une espèce par cette même espèce).

Elle estime donc levées les deux restrictions qu'elle exigeait : la séparation par espèce de la collecte et de la transformation de ces protéines, l'existence de tests fiables permettant d'identifier l'espèce d'origine.

« Les tests PCR devraient être validés par le Laboratoire européen en fin d'année pour l'aquaculture. Ceux pour les porcins et les volailles en 2013 » estime le responsable européen.

Selon lui, le texte pour l'aquaculture devrait donc être définitivement accepté fin 2012 pour une entrée en application mi 2013, les « volailles et porcs suivront ».

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Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO 2012-2021


Juillet 2012

La production agricole devra augmenter de 60 % sur les quarante prochaines années pour répondre à la demande croissante de produits alimentaires. Il sera essentiel d’accroître la productivité pour contenir les prix alimentaires, compte tenu de l’aggravation des contraintes de ressources, et pour réduire l’insécurité alimentaire mondiale.

Les prix agricoles se maintiennent à un palier plus élevé

Si, d’après les projections, les prix mondiaux de nombreux végétaux vont rester élevés, ils vont cependant baisser à court terme par rapport aux niveaux atteints en 2011, la production mondiale continuant de réagir aux prix élevés des dernières années, les stocks se reconstituant et la demande augmentant moins vite, dans un premier temps, sous l’effet de conditions macroéconomiques moins favorables. Suite…

Poissons - Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO 2012-2021

Le secteur du poisson devrait entrer dans une décennie marquée par des prix, mais aussi des coûts de production, plus élevés.

Situation du marché

Après la reprise de 2010, le secteur de la pêche et de l’aquaculture a continué de se développer en 2011 et début 2012, comme en témoigne l’augmentation de la production, de la demande, des échanges et des prix du poisson et des fruits de mer. Selon les données préliminaires, la production totale a atteint 154 Mt en 2011, la pêche de capture progressant de 2 % et l’aquaculture de 6 % par rapport à 2010. Les exportations totales de poisson frais et transformé (farine et huile de poisson comprises) ont battu un nouveau record en 2011, puisqu’elles ont représenté plus de 126 milliards USD, soit 16 % de plus qu’en 2010.

Compte tenu de la hausse de la demande, la consommation apparente de poisson par habitant dans le monde a atteint pour la première fois 18.8 kg (équivalent poids vif). Le poisson a constitué environ 16 % de la consommation mondiale de protéines animales et 6 % de la consommation totale de protéines.

En 2011, les prix du poisson ont tout d’abord enregistré une forte hausse pour ensuite s’infléchir légèrement en fin d’année et au début de l’année 2012, restant toutefois toujours plus élevés que ceux des années précédentes. L’indice FAO des prix du poisson indique qu’en moyenne les prix courants du poisson ont atteint des niveaux sans précédent, en passant par un record absolu en août 2011 (14 % de plus qu’en août 2010), après quoi les niveaux agrégés d’indice ont lentement régressé.

Durant les dernières décennies, les marchés mondiaux du poisson frais et transformé ont considérablement évolué. Depuis un certain temps en effet, les opérateurs de la filière (pêcheurs, aquaculteurs, négociants, transformateurs et détaillants) cherchent à exploiter de nouveaux créneaux, à réduire leurs coûts de production et à opérer des investissements rentables dans un cadre d’activité de plus en plus internationalisé. Les nouveaux produits et méthodes de production, la fragmentation et l’externalisation des activités de production, de même que la modification des chaînes de valeur témoignent de l’évolution et de l’adaptation permanentes des marchés mondiaux du poisson. Les pêcheries ont pour particularité de faire partie du patrimoine commun et leur gestion nécessite une coopération régionale et internationale pour assurer que les stocks de poissons sont exploités de façon durable et responsable.


Principaux éléments des projections

Selon les projections, la production halieutique et aquacole mondiale devrait atteindre environ 172 Mt en 2021, ce qui marque une hausse de 15 % par rapport au niveau moyen de 2009-11. Cette hausse est à mettre au compte principalement de l’aquaculture, qui augmentera de 33 % pendant la période couverte par les Perspectives, la pêche de capture progressant quant à elle de 3 %. Cependant, la croissance de l’aquaculture devrait marquer le pas, le taux de croissance annuel moyen, qui était de 5.8 % durant la dernière décennie tombant à 2.4 % pendant la période considérée.

La production de poisson est l’une des sources de protéines animales qui se développe le plus vite. La production halieutique et aquacole mondiale devrait augmenter de 15 % pendant la période de projection. Cependant, avec une croissance de 33 % de sa production, l’aquaculture surclassera la pêche proprement dite et deviendra la principale source de poisson destiné à la consommation humaine en 2018.

Le secteur du poisson devrait entrer dans une décennie marquée par des prix, mais aussi des coûts de production, plus élevés. Sous l’effet de l’augmentation des prix des farines de poisson, de l’huile de poisson et des autres produits d’alimentation animale, le prix moyen des espèces d’élevage devrait connaître une hausse un peu plus élevée que celui des espèces sauvages pendant la période couverte par les Perspectives.

La mondialisation de la filière se poursuivra, une grande partie de la production totale de poisson (34%) étant destinée à l’exportation.

La consommation apparente de poisson par habitant devrait atteindre 19.6 kg en 2021, soit 16% de plus que le niveau moyen pour 2009-11. En raison de la hausse des prix du poisson, la croissance de la consommation de poisson devrait diminuer de 0.3 % par an durant la période de projection contre 1.7 % par an au cours de la précédente décennie.

Les économies émergentes s’arrogeront une part croissante du commerce mondial de produits agricoles, lui même en augmentation. Figureront au premier plan des pays comme le Brésil, l’Indonésie, la Thaïlande, la Fédération de Russie et l’Ukraine, qui investissent beaucoup dans l’agriculture pour stimuler leur capacité de production. En 2021, les pays en développement assureront la majeure partie des exportations de riz, de graines oléagineuses, d’huile végétale et d’huile de palme, de tourteaux protéiques, de sucre, de viande bovine, de volaille, et de poisson frais et transformé. Source : Ocde

Pour aller plus loin....

Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2012-2021

La dix-huitième édition des Perspectives agricoles, élaborée conjointement pour la huitième fois avec l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) présente des projections à ...

Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO 2012 | OECD Free preview | Propulsé par Keepeek Logiciel Photothèque professionel pour entreprises et collectivités

Poissons et fruits de mer (cliquer sur les images pour lire)

Poissons et fruits de mer | OECD Free preview | Propulsé par Keepeek Logiciel Photothèque professionel pour entreprises et collectivités

Graphiques :

  • Hausse des prix du poisson résultant de l'augmentation des prix de l'alimentation animale et de la forte demande
  • La hausse des coûts enraye la baisse des prix du poisson
  • L'aquaculture permet de maintenir le volume total de la production de poisson au-dessus de celui de la production de viande de bœuf, de porc et de volaille
  • Les produits de l'aquaculture devancent ceux de la pêche dans la consommation humaine
  • Une part croissante de la farine de poisson est tirée de déchets de poisson
  • Croissance de la consommation par habitant, à l'exclusion de l'Afrique
  • Volume des produits certifiés par le MSC

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Le 28 juillet 2012

L'industrie du Soja mise sur la pisciculture marine ?

Après avoir imposé son modèle intensif dans les élevages terrestre (sur la complémentarité "Tourteau de Soja - Ensilage de Maïs"), l'industrie agro-alimentaire étatsunienne pointerait maintenant la pisciculture marine...

2 juillet 2012

Usine d'aliment piscicole - Comment l'industrie du soja prend la mer

En 2010, le chef de la direction de l'Association américaine de soja a rapporté que l'organisation a suivi de près les progrès accomplis dans l'élaboration de la législation de la pisciculture en mer et s'est entretenu avec les fonctionnaires du Congrès à ce sujet.

En mars 2011, elle a approuvé un plan controversé qui permettrait la pisciculture dans le golfe du Mexique. En Septembre 2011, un communiqué de presse a été publié pour annoncer un projet nouveau de pisciculture marine qui "révolutionnerait l'aquaculture durable."...

Suite sur FWW

A télécharger le rapport complet de Food and Water Watch :Factory-Fed Fish - How the soy industry is expanding into the sea (Usine d'aliment piscicole - Comment l'industrie du soja prend la mer)

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Algues : La Révolution Bleue pour une chimie durable

Olmix Symposium

10 septembre 2012

Pontivy / Bretagne

Comment les Algues peuvent apporter des solutions aux problématiques mondiales de la Nutrition et de la Santé ?

Le groupe Olmix, pionnier dans l’utilisation des algues en alimentation animale depuis 1995, a le plaisir de vous inviter à assister au 1er Symposium Olmix dédié aux utilisations des algues dans les secteurs de la Nutrition et de la Santé.

L’utilisation des polysaccharides et oligo-éléments extraits des algues est devenu un métier pour Olmix dès les premières années du deuxième millénaire.

Tout a commencé quand l’équipe R&D d’Olmix a eu la conviction qu’il était possible d’augmenter le potentiel d’adsorption des argiles en y introduisant des polysaccharides extraits des algues. L’idée était d’augmenter l’espace interfoliaire naturel d’une argile montmorillonite grâce aux ulvanes, les polysaccharides des algues vertes. Un programme complet a alors été développé avec le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) et le CEVA (Centre d’Etude et de Valorisation des Algues) et a donné naissance à l’Amadéite®, matériau hybride révolutionnaire à base d’algue et d’argile breveté dans le monde entier. Le premier grand succès commercial d’un produit issu des algues dans l’alimentation des animaux était consacré: Le MTX+.

Ces succès encouragent OLMIX à investir plus encore dans la valorisation des algues pour les marchés de la Santé et de la Nutrition Animales et Végétales. Aujourd’hui, le nouveau programme de R&D «ULVANS», vise à fournir à ces marchés de nouvelles solutions incorporant plus de technologie, grâce à de nouvelles techniques d’hydrolyse enzymatique et de séparation appliquées depuis la récolte jusqu’au produit final.

Quelle est la clé d’Olmix pour innover autant avec les algues ? Olmix est basée au coeur de la Bretagne, région du monde concentrant à la fois la diversité de la ressource et la richesse des connaissances scientifiques s’y rapportant.

Pour partager avec ses partenaires la naissance de cette «Révolution Bleue des algues pour une chimie durable», OLMIX organise le 10 Septembre 2012, le 1er SYMPOSIUM SUR LES ALGUES dédié au «rôle des algues comme solutions aux défis mondiaux des questions d’alimentation et de la santé». Des conférenciers issus des institutions les plus en pointe sur ce sujet viendront partager avec nous les dernières connaissances sur la science des algues et plus encore...

Pour plus d'information sur le programme, cliquer Olmix

Objectif d'Olmix en aquaculture

Augmenter la production, remplacer les farines de poisson, répondre aux demande de produit de haute qualité (en accord avec les règles et spécifications), améliorer l'efficacité alimentaire, limiter les pathologies, maintenir la qualité de l'eau…voici les challenges auquels le secteur aquacole doit faire face aujourd'hui.

Olmix propose des solutions en ligne avec les besoins du marché grâce à une gamme complète ddiée à l'aquaculture.

Le remplacement des farines de poisson à par exemple provoqué l'apparition de nouvelle problématiques, auparavant inconnues : le magement du risque mycotoxines du à l'utilisation de matière premières végétales. MTX+ répond à cette nouvelle demande en fournissant une solution efficace pour controler ce risque. La nature innovante de nos produits se base à la fois sur les valeurs nutritives et fonctionnelles des algues.

Les solutions proposées par Olmix sont universelle et correspondent aux demandes des fabricants d'aliments et des éleveurs et sont le résultats d'un échange continu avec nos partenaires privilégiés.

Olmix groupe

Créé en 1995 par Hervé Balusson, le groupe Olmix est né au cœur de la Bretagne, à Bréhan (Morbihan), de la volonté de trouver des alternatives naturelles aux additifs utilisés dans l’agriculture et il est aujourd’hui devenu l’un des grands spécialistes mondiaux de la chimie verte.

Olmix est impliqué depuis plus de 15 ans dans la valorisation des algues et sa philosophie est basée plus que jamais sur la conviction que celles-ci représentent le nouvel « Or Vert ». Le logo d’Olmix est d’ailleurs constitué d’algues, plus qu’un symbole, pour une vie meilleure !

Le groupe Olmix offre des solutions naturelles « pour une vie meilleure » élaborées à base d’oligo-éléments, d’argile et d’algues (rouges, vertes et brunes) et propose une nouvelle vision de l’additif reposant sur une technologie révolutionnaire offrant de fortes perspectives de développements économiques respectueux de l’environnement.

Les produits du groupe sont principalement destinés aux marchés de la Nutrition/Santé Animale et Végétale mais également à l’industrie (cosmétique, matériaux, ciment…).

Structure commerciale

Sa structure commerciale s’appuie sur un réseau de treize filiales, dont cinq en Asie, une en Turquie, une en Afrique et une en Amérique du Sud, zones à fortes croissances. L’entreprise, cotée à la Bourse de Paris, dispose de 7 sites de production en Europe et ses innovations naturelles, en phase avec l’évolution des réglementations environnementales dans le monde, en ont fait une référence majeure dans le développement durable.

Olmix est ainsi présent dans 60 pays à travers le monde, emploie 250 collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires de 54,5 millions d’euros, dont 80 % à l’exportation.


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Le 9 novembre 2012

Quel avenir pour la filière pêche française ?

Les Rendez-vous de la Mer

8e édition

Quel avenir pour la filière pêche française ?

Synthèse des interventions

Juin 2012

Pour télécharger le document, cliquer Pwc

Pourquoi ce thème ?

La pêche est un secteur en pleine mutation avec un certain nombre d’interrogations que nous essayerons de lever aujourd’hui au travers des débats et des tables rondes autour de la réforme de la Politique Commune de la Pêche (PCP).

Extrait du document

Présentation de la pêche en France
Présentation de Laurent Baranger (RICEP)

L’objectif de cette présentation est de vous exposer les enjeux socio-économiques de la filière pêche et de retracer les grandes tendances de ces 10 à 20 dernières années.

D’un point de vue économique, quatre composantes essentielles sont aujourd’hui une réalité pour les acteurs du secteur. D’un côté les volumes qui dépendent de la disponibilité des ressources et des captures que l’on peut en retirer. De l’autre côté, les marchés vers lesquels ces produits sont destinés. Cette rencontre de l’offre et de la demande conduit à la création de richesse. Cette richesse à un coût qui dépend des services mis en oeuvre par l’ensemble des opérateurs de la filière pour alimenter cette chaine de valeur ajoutée et les emplois qui en découlent.

La durabilité de la filière des produits de la mer, consiste donc à veiller à ce qu’il y ait, sur chacune de ces composantes, une visibilité suffisante pour pouvoir s’engager sur des objectifs de durabilité. D’un point de vue des investissements, il faut pouvoir renouveler les outils et s’adapter à la mutation de la filière. Et du point de vue de l’exploitation, il faut être en mesure de répondre aux enjeux d’une entreprise classique et en particulier pour le secteur de la pêche, ceux liés au contexte énergétique.

Pour le prix, le principe de valorisation optimale de la production est un enjeu majeur. Nous montrerons que le prix du poisson est fixé aujourd’hui non plus à une échelle nationale mais le plus souvent européenne, voire internationale. Même enjeu pour l’emploi, et en particulier l’attractivité de la main d’oeuvre....

(....)

L’autre constat important en amont de la filière : la modification du contexte énergétique de ces 20 dernières années (courbe de l’évolution du prix en euro du baril de pétrole).

Sur l’ensemble de la période jusqu’à la fin des années 90, on remarque un certain nombre de chocs. A la fin 2012, le cours du pétrole atteint un seuil encore jamais connu.
Comment les entreprises de pêche se sont-elles finalement adaptées à cette situation ?
Cette hausse du cours du gasoil s’est faite par palier.
A chaque marche, la rentabilité des entreprises est affectée malgré le rôle « d’amortisseur » du système de rémunération à la part.
En observant la structure d’exploitation des entreprises de pêche, on note que dans les années 90, le niveau de carburant représentait 10 à 12% du chiffre d’affaires. A la fin des années 90, la structure d’exploitation subit une première modification avec une part beaucoup plus importante des carburants amortie en partie par les salaires.
En 2010, la situation s’aggrave du point de vue de la dépendance énergétique. Au niveau de la masse salariale, on constate une réduction encore importante de la part réservée à celle-ci, et petit à petit une rentabilité de plus en plus affectée.
D’après nos dernières analyses, certaines entreprises, qui dans quelques régions peuvent représenter une part importante des activités, passent en dessous du seuil de rentabilité si le prix dépasse 0.75€ du litre et jusqu’à 1.39€ pour les moins dépendantes du carburant.
Finalement, compte tenu du contexte énergétique et du contexte économique général, nous avons des entreprises qui rencontrent actuellement de réelles difficultés pour atteindre le point mort. Une situation critique pour elles, car elles perdent désormais de l’argent à chaque sortie en mer.
Le secteur commence donc à connaitre ses limites face à l’évolution inquiétante du cours du pétrole. Les efforts entrepris par les armateurs pour compenser la hausse du prix du carburant, comme par exemple la diminution de la consommation énergétique, sont de plus en plus restreints. Faute de solutions pour enrayer cette dépendance énergétique et compte tenu des perspectives de hausse importante du cours du pétrole, la nécessité d’une rupture technologique pour la pêche devient un enjeu majeur.
Si on regarde maintenant la répartition de la masse salariale en neutralisant l’inflation sur ces
25 dernières années, on remarque que l’ensemble des marins ont un pouvoir d’achat qui s’est maintenu. Il s’est maintenu par un mécanisme de réduction de parts allouées pour cette masse salariale : le nombre moyen de marins embarqués a diminué. Le salaire brut moyen pêche est d’environ 38K€ en 2010. Si on le compare aux autres secteurs d’activité, il est malgré tout légèrement au dessus de la moyenne (contre 33K€ pour les autres secteurs d’activité en 2010)....

(...)

Historique de la construction d’une politique commune des pêches
Présentation d’Yves Perraudeau (LEMNA, Université de Nantes)

L’économie cherche à satisfaire les besoins humains qu’ils soient privés ou sociaux c’est-à-dire individuels ou collectifs. Pour répondre à ces besoins, il faut des activités de production qui font appel à des ressources. Elles peuvent être naturelles ou anthropiques (prélèvement ou élevage), matérielles ou immatérielles, renouvelables ou non, marchandes ou non marchandes …
Ici nous sommes face à des ressources renouvelables, et il est important de savoir comment prélever les poissons tout en maintenant le renouvellement du stock. Ceci nous amène à nous poser la question fondamentale de la rareté de la ressource, notion qui différencie un bien économique (existe en quantité limité) et non économique (en abondance). Cette rareté va imposer des choix dans le prélèvement des ressources et dans le processus de transformation.
Concernant ces ressources marines, il faut également faire référence aux ressources communes qui ont deux caractéristiques : soustractive ou indivise. On parle de ressource soustractive quand, ce qui est prélevé par les uns ne peut pas l’être par les autres (les poissons), et, de ressource indivise quand on ne peut pas répartir la ressource (capacité trophique d’un bassin conchylicole)....

Chronologie de la politique Commune des Pêches (1957-2012)

La question est de savoir comment réguler l’accès à la ressource

(...)

Tables rondes
La gestion des droits de pêche
Les rejets et mesures techniques
Vers une nouvelle structuration de la filière
La pêche des grands fonds
Les outils : financements, formation

Synthèse des cinq tables rondes
Yves Perraudeau, LEMNA, Université de Nantes

La première table ronde concernait les QIT. Il en ressort une idée forte qui est d’accepter la diversité des réponses nationales pour permettre à chaque Etat membre de pouvoir gérer ces quotas. Derrière ce problème des QIT, il y a un véritable débat théorique, entre d’un côté une approche purement classique libérale, et de l’autre une approche plutôt interventionniste (keynésienne) pour apporter de la régulation à l’économie. C’est un débat théorique que l’on connait au sein de la science économique depuis de nombreuses années.

Quel système veut-on réellement ? L’idéal serait d’avoir une flexibilité microéconomique pour laisser l’initiative des entrepreneurs associée à une stabilité macroéconomique. Malheureusement ce n’est pas ce que montre l’histoire : si on laisse de la liberté aux agents économiques (qui favorise l’innovation et la productivité, mais aussi des abus et imperfections) on arrive à une instabilité macroéconomique. Si l’on encadre les activités (financières par exemple !) on gêne l’initiative individuelle (rigidité microéconomique) mais on assure la stabilité macroéconomique. Les réponses apportées par cette table ronde suggèrent de laisser de la souplesse aux pays dans leur régulation, et le choix des outils qui existent et qui seraient les plus adéquates pour répondre à la diversité des pêcheries (J. Pichon, E. Mariat Roy).

La deuxième table ronde a abordé le problème très actuel des rejets, exemple parfait du nécessaire pragmatisme espéré. L’idée du rejet n’est pas complètement nouvelle, elle rejoint en partie celle du « sous-taille ». Les pêcheurs ont posé la question il y a 25 ans à la Commission européenne en montrant qu’il avait des débarquements de poissons de sous-taille dans certains ports européens.

L’interdiction des rejets peut s’imaginer pour certaines pêcheries, mais pas pour d’autres, pluri-espèces. Au-delà de cet aspect pragmatique, lorsqu’on discute avec les techniciens de la Commission il apparaît qu’un certain nombre d’entre - eux ne partagent pas le point de vue du
Commissaire, témoignant d’une réelle ambigüité.

La troisième table ronde faisait référence à l’organisation commune des marchés et notamment aux notions de la valorisation de la marque et de la mise en place de l’interprofession (E. Sauvion). En tant qu’économiste, ce qui nous intéresse c’est la valeur du poisson débarqué. La valeur étant la quantité par les prix, cet aspect de valorisation ne peut faire que l’unanimité. Mais la démarche au quotidien n’est pas simple, comme l’ont montré Y. Foezon et L. Baranger, avec les nombreuses considérations d’offre et de demande à intégrer. L’approche « marché » est peu présente dans les approches bioéconomiques ce qui empêche d’approfondir la réflexion sur la filière. L’interprofession, renforçant la qualité de la filière, ne peut être qu’un élément positif pour la cohésion des acteurs et une meilleure transparence.

Les problèmes des espèces de grands fonds illustrent une gestion de la ressource influencée par la médiatisation. Lors de la 4ème table ronde, comme l’a si bien souligné T. Douard, nous sommes face à une « pression écologiste ». Il s’agit d’une pêcherie importante pour la France et les pêcheurs français sont un peu à la pointe de cette activité. Il y a de nombreuses années lorsque ces espèces n’étaient pas sous quotas, les français ne déclaraient pas forcément toutes leurs activités contrairement aux anglais qui, juste avant la mise en place des quotas, déclaraient des surpêches afin de bénéficier d’une part de quotas plus importante. Si l’on ne peut nier les caractéristiques de grands fonds qui rendent la gestion de stocks plus difficile, la surenchère de certaines ONG écologistes est aussi évidente...

Enfin, sur la cinquième table ronde, qui concernait la formation et le financement, en tant qu’enseignant je ne peux qu’être satisfait de retrouver les notions de travail et de capital qui sont la base de la fonction de production en économie. Il faut encourager les jeunes à entrer dans la profession mais, sans les encourager à sortir, il faut leur proposer des filières « ouvertes » avec des passerelles éventuelles vers d’autres métiers.

Quant au financement, c’est aussi une question majeure quels que soient les systèmes intermédiés ou désintermédiés qui dominent. On s’aperçoit que, même dans les économies désintermédiées, nous ne sommes pas avec un autofinancement total. Il y a un besoin de financement, assuré par un agent extérieur à l’armement de pêche. Pour cela, l’image du futur est essentielle, avec deux considérations importantes : le retour sur investissement et l’incertitude (prime de risque). Les changements de règles, imposés parfois par la Commission, compliquent le financement pour les investisseurs.

Mais n’oublions pas le principe basique et fondamental de l’économie : tous les revenus sont issus de la production. Si l’on ne produit pas, il n’y a pas de revenus. Si nous n’arrivons pas, que ce soit en France ou en Europe à produire et vendre, nos revenus vont être affectés à la baisse. Nous avons donc tout intérêt à trouver (ou retrouver) un outil productif pour pouvoir produire demain, sinon certaines zones géographiques vont produire à notre place. Et les activités tertiaires sont souvent des dérivées des activités primaires et industrielles, comme le mettent souvent en évidence les crises économiques…

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Le 1 février 2013

Pour le saumon d'élevage, manger du poisson est devenu un luxe !!! 

Le saumon d'élevage contraint au régime végétarien

Source : RFI 

Par Claire Fages

Peu à peu, les saumons d'élevage sont privés de leur nourriture habituelle, à savoir d'autres petits poissons, comme les anchois, qui coûtent désormais trop cher. De carnivores, les saumons deviennent végétariens.

L'être humain veut continuer à manger de plus en plus de poisson. Alors, c'est le saumon qui va devoir renoncer à ses petits anchois favoris. Dans les élevages de poisson, plus question de nourrir les saumons uniquement avec des anchois, c'est désormais le privilège des saumons sauvages.

Car l'anchois, tant capturé pour les fermes aquacoles du monde entier, est devenu rare, et particulièrement ces derniers mois, du fait du réchauffement de l'océan. Le Pérou, premier exportateur au monde d'anchois, a dû diminuer des deux tiers ses quotas. Résultat : l'anchois a battu son record de prix de tous les temps le mois dernier, plus de 2 100 dollars la tonne.

C'est pourquoi les fermes aquacoles cherchent de plus en plus à modifier le régime carnivore des saumons. La part du poisson dans la ration des saumons serait déjà passée de 60% à 7% en moins de quinze ans, au profit des protéines... végétales. Le soja et le tournesol ont déjà fait leur apparition dans les repas du saumon d'élevage.

Mais voilà, ces graines oléagineuses coûtent elles aussi de plus en cher en raison de leur incorporation croissante dans les rations des autres animaux d'élevage, bœufs, porcs ou volaille, de plus en plus consommés par l'espèce humaine !

Alors, le saumon pourrait connaître une nouvelle révolution de son régime alimentaire : en Norvège, on lui propose déjà de façon expérimentale des protéines sous forme de levures, ou d'extrait d'un résineux, l'épicéa. Le saumon semble s'être fait à ce régime végétarien de plus en plus radical, et le consommateur humain, qui n'est pas prêt de consentir à ce virage, mange du saumon végétarien sans y voir, pour l'instant, la moindre différence...

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