Pacage marin : La pisciculture à contre courant !

Pacage marin : Une technique d'aquaculture dans laquelle les pêcheurs sont partie prenante !

Quand les volailles sortent dans leur pacage herbeux, les poissons sont enfermés dans des cages !

En agriculture, la tendance au bien-être des poulets fermiers avec un pacage herbeux autour du poulailler se confirme. En aquaculture, l’industrie agro-alimentaire presse la réforme de la politique commune de la pêche à élever les poissons dans des cages le long des côtes européennes !

Toutes les manifestations autour de cette pisciculture industrielle ont leurs fervents partisans : BioMar sponsor de la conférence « Aquaculture Europe 2011 ». Pour les fabricants d’aliments aquacoles, l’industrie des produits vétérinaires et les fournisseurs d’équipements aquacoles, la pisciculture marine en cage est tout naturellement la seule alternative « durable » à la pêche…

Le pacage marin, une forme d’aquaculture qui associe les pêcheurs

Le pacage marin (ou aquaculture de repeuplement, Sea-ranching en anglais) est la technique qui consiste à lâcher dans le milieu naturel, après une production en écloserie, des juvéniles d’espèces migratrices ou sédentaires afin de les capturer ultérieurement en des points de concentration naturels ou artificiels proches du lieu de lâcher. (1)

En France, le pacage marin a concerné dans les années 1970/80 le homard à partir d'une écloserie construite sur l'île de Houat dans le Morbihan. L’expérience le plus significative reste le semis de jeunes coquilles saint-jacques issues de l’écloserie du Tinduff (près de Brest). Régulièrement, des zones de pêche sont ensemencées en naissain de saint-jacques notamment Granville, Saint-Malo, Saint-Brieuc, Rade de Brest et Pertuis charentais… Sur la façade méditerranéenne, des semis d’oursins dans le Var en 2010 (France Info : Semons des oursins)…

En Europe, le pacage marin concerne principalement l'esturgeon et le saumon atlantique,…

Au niveau mondial, c’est dans le Pacifique nord où le pacage marin s'est développé à très grande échelle avec des productions qui dépassent les centaines de milliers de tonnes pour les saumons du Pacifique, des quantités comparables à l’élevage de saumon atlantique en cages ! (lire : Dans le Pacifique Nord, trop de saumons issus d'écloserie !)

Japon et Taïwan ont multiplié les programmes de pacage marin en liaison avec des aménagements côtiers en récifs artificiels. En plus des saumons, les coopératives de pêcheurs gèrent des écloseries d’ormeaux, pétoncles, oursins, flet (poisson plat), concombres de mer pour repeupler des zones précises du littoral…

Le pacage marin, une alternative à la pisciculture d’espèces carnivores

Le problème majeur des élevages de poissons carnivores (saumon, bar, daurade, turbot, sole, cabillaud,…) est l’alimentation constituée principalement de farine et d’huile de poisson. Pour un gain de poids d'1 kg, un saumon d’élevage mange l’équivalent de 3 kg de poisson sauvage. L’industrie de l’alimentation aquacole dépense toute son énergie à diminuer ce ratio (appelé aussi FIFO = Fish in /Fish out). Remplacer les protéines et les huiles de poisson par des substituts d’origine végétale. En définitive : Convertir les poissons carnivores au régime végétarien !

Quand les industriels de l'alimentation animale cherchent à transformer les poissons carnivores en une espèce végétarienne, des scientifiques travaillent de leur côté sur les capacités de dressage des poissons dans le but de les domestiquer ! Les poissons ont des facultés auditives. Ils peuvent entendre et distinguer différentes tonalités de sons. Par exemple, les carpes Koï différencient le classique du blues.

Ces chercheurs partent d’une démarche différente. « Imaginez un autre modèle. Au lieu d'élevage en batterie, les poissons seraient laissés en pâture, comme au temps de la vieille école du bétail ! Ils seraient libres et grossiraient à l'état sauvage. Puis, quelques semaines ou quelques mois plus tard, ils pourraient être rappelés en - utilisant la version aquatique d'une cloche - et capturés. » « Appeler et attraper », c’est le titre du travail de recherche dirigé par Boaz Zion, scientifique à l'Organisation de recherche agricole en Israël. Zion et ses collègues ont mené plusieurs expériences sur le terrain et ils ont construit ce qu'ils appellent « une machine de pêche automatique ». « Ce que nous voulons faire », dit-il, « c'est développer d'immenses régions côtières où les poissons seraient en pacage marin. » Source : Home on the Range Poissons (onearth)

Philippe Favrelière

(1) à partir de Wikipedia

Autres articles :

Photographies de Philippe Favrelière
  1. Haut à droite : Japon. Criée de Miyako (Iwate) - Saumons sauvages issus de l'écloserie de la coopérative de pêcheurs de Miyako.
  2. Bas à droite : Taïwan. Ecloserie d'ormeaux. Naissain pour le repeuplement.

Pour aller plus loin....

  • The 4th International symposium on stock enhancement and sea ranching / As part of the 9th Asian Fisheries and Aquaculture Forum / Shanghai Ocean University / April 21 to 23, 2011 : Book of abstracts for Oral and Poster presentations
  • Stock enhancement and sea ranching : Sea Ranching
  • Marine ranching / FAO Document technique. N°429 / Devin Bartley M. / Rome, FAO. 2004. 213p. Cliquer Ici

=====================

Le 24 novembre 2011

Le pacage marin (ou aquaculture de repeuplement), çà marche dans le Cotentin !


De milliers de petites coquilles Saint-Jacques de 6 à 7 centimètres se trouvent au large de Granville.

Le projet d’ensemencement de coquilles saint-Jacques mené au sud de Chausey, depuis deux ans, par le comité local des pêches de l’ouest-Cotentin, semble déjà porter ses fruits. Ce mercredi 23 novembre, un bateau de pêche granvillais a tiré un trait de drague et remonté à la pelle de petites coquilles Saint-Jacques. « On n’en avait jamais vu autant, se réjouit André Piraud, président du comité local des pêches de l’Ouest-Cotentin. Nous pensons que l’ensemencement commence à porter ses fruits, car nous trouvons en assez grande quantité des petites Saint-Jacques dans des endroits où traditionnellement nous n’en n’avions jamais pêché »

==================



Le 5 janvier 2013

Itinéraires : Houat "de la mer nous vivons"

Houat, c'est un plateau granitique exigu. L'île, aussi appelée la Canne est une terre de marins. Ici il n'y a pas une famille qui ne compte un pêcheur en son sein.


Par Emilie Colin

Reportage

Il y a 25 ans, le port de Houat accueillait encore une cinquantaine de navires qui pêchaient essentiellement aux casier. Aujourd'hui, ils ne sont plus que douze bateaux, employant 25 pêcheurs. Parmi eux, quelques jeunes croient encore à l’avenir de la profession.



Rencontre

Joseph Le Hyaric dit "Jo" a 45 ans de navigation derrière lui et 42 ans à la mairie de la commune. A presque 90 ans, c’est aussi le doyen de l’île et il en sait long sur la place des pêcheurs à Houat.



M. Villaverde, F. Leroy, V. Surrault, D. Mérieux, T. Compain

Dans le rétroviseur : Houat / Homard / Pierre Mollo

Le homard de Houat est bien connu. En 1972, les pêcheurs participaient à la construction de l’écloserie, une installation permettant de produire des oeufs et des larves de crustacés.



La fin de l'écloserie ?

L’écloserie a fonctionné pendant une quinzaine d’années. Aujourd’hui, elle a été transformé en éclosarium : un espace de découverte et un centre de recherche en cosmétologie qui emploie quatre personnes.

=====================

Commentaires