La pêche minotière, une activité halieutique hors normes

Une activité halieutique qui ne fait jamais la une des médias et qui représente pourtant près du tiers des captures mondiales, c’est bien la pêche minotière. La discrétion est le propre de cette activité aux mains de quelques sociétés de pêche à travers le monde.

La pêche minotière « mène sa vie » en dehors de toutes normes halieutiques. Ici, on ne parle pas de rejets, ni de prises accessoires…

Rationalisation, concentration et efficacité sont les règles de l’industrie minotière qui transforme le poisson en farine et en huile. Quelques jours de pêche bien encadrés et bien répartis dans l’année suffisent à un seul bateau-senneur chilien ou péruvien pour capturer plusieurs dizaines de milliers de tonnes d’anchois, de sardine ou de chinchard à chaque campagne.

Alors que nos pêcheurs français se battent pour des quotas de quelques milliers de tonnes de poisson, les sociétés de pêche minotière parlent quant à elles en centaines de milliers voire en millions de tonnes de poisson. Lire : De l'anchois du Pérou au thon rouge de Méditerranée

En moyenne, ce sont entre 25 et 30 millions de tonnes de poisson qui sont capturées chaque année par la pêche minotière. Ce qui aboutit à une production annuelle de 6,5 à 7 millions de tonnes de farine de poisson, et de 1 à 1,5 million de tonnes d'huile de poisson dans le monde.

C'est l'anchois du Pérou ou "anchoveta" qui symbolise le mieux la pêche minotière


Deux grands pays minotiers, Pérou et Chili

Près de 80% de la production mondiale de farine et d'huile de poisson est produite par une dizaine de pays, les deux plus grands pays producteurs étant le Pérou (qui contribue pour près d'un tiers à la production mondiale) et le Chili (env. 15%). Ces deux pays latino-américains produisent près 40% de la production mondiale. Viennent ensuite la Chine, la Thaïlande et les Etats-Unis, puis le Danemark, l'Islande, la Norvège, le Japon et l'Espagne. Pour ce dernier, la production de farine est liée aux déchets de l'industrie de transformation.

En dépit de volume de production conséquent, plusieurs pays ne jouent aucun rôle dans l'approvisionnement des marchés mondiaux, car ils absorbent une grande part de leur production et parfois même importent des quantités supplémentaires pour satisfaire leur marché intérieur. Par exemple, la Chine, la Thaïlande et les États-Unis sont des importateurs nets de farine et d'huile de poisson. En Norvège et au Chili, les élevages de saumon consomment une part substantielle de la farine et de l'huile produite dans ces deux pays.

Cinq pays alimentent le marché mondial

Environ 4 à 4,5 millions de tonnes de farine et d’huile sont disponibles sur le marché mondial, les farines de poisson représentant environ 80 à 85% de ce total.

Les cinq plus grands pays exportateurs de farine de poisson sont Pérou, Chili, Islande, Norvège et Danemark. Les plus grands pays exportateurs d'huile de poisson sont Pérou, Danemark, USA et Islande. Mais peut-on encore parler de pays producteurs ou de pays exportateurs dans une activité minotière de plus en plus concentrée autour de quelques multinationales ?

Dans l’EU, une chasse gardée danoise !

Une étude, The fishmeal and Fish oil industry – Its role in the common fisheries policy, publiée en 2005 montre que 21% des débarquements de l’Union Européenne sont transformés directement en farine et en huile de poisson, soit près de 1,5 millions de tonnes sur un total de captures de 7,29 millions de tonnes annuelles. Avec plus d’un million de tonnes, le Danemark représente 69% des activités minotières de l’Union Européenne, suivi de loin par la Suède (19%), la Finlande (5%), le Royaume-Uni (3%), l’Irlande (3%) et la Pologne (2%).

Au Danemark, 60 bateaux de pêche sont spécialisés dans cette activité de réduction auxquels s’ajoute une flottille de 347 unités de toutes tailles pour laquelle il s’agit d’une activité complémentaire. On estime à 500 le nombre d’emplois équivalent temps plein liés aux activités minotières dans ce pays, ce qui est très peu comparé à d'autres activités halieutiques.

Cette étude montre aussi que la pêche minotière qui produit 367 000 tonnes de farine de poisson, n’est pas la seule source de farine et d’huile dans l’EU. Les déchets de l’industrie de transformation estimés à 912 000 tonnes produisent 182 000 tonnes de farine soit le tiers de la production totale de farine de poisson.
Philippe FAVRELIERE (modifié le 13 juin 2011)

Remarque : Dans les ports désignés pour la pêche minotière en Europe

La pêche minotière pour le lançon et le sprat ne doit pas trier ses captures. Pour cette raison, elle n’est pas soumise aux réglementations sur les tailles minimales de débarquement de ses captures accessoires d’espèces destinées à la consommation humaine. Cependant, afin d’avoir une meilleure connaissance statistique des prélèvements de cette pêche sur la ressource, les États membres doivent établir des programmes d’échantillonnage du produit de ces pêches. À cet effet, les navires de pêche minotière sont tenus d’effectuer leurs débarquements uniquement dans les ports désignés pour pratiquer ce programme d’échantillonnage. Source : Réglementation technique pour la mer Baltique - Les restrictions de pêche (PCP)

Autres articles :

==== 24 août 2011 ====

En Europe, l'industrie minotière ne connait pas la crise de la pêche !

La pêche minotière qui réduit le poisson en farine et en huile, absorbe selon les années entre 25% et 33% des captures totales européennes dans la zone de l'Atlantique nord-est (ANE). Pour 2011, le quota minotier a été fixé à 2,4 millions de tonnes !

En Atlantique Nord-Est, principale zone de pêche de l’Europe bleue, la pêche minotière est considérable et son poids a même tendance à augmenter au cours des 5 dernières années (voir tableau ci-dessous). Cette pêcherie industrielle est basée essentiellement au Danemark, Norvège et Islande.

Une pêcherie en question !

Dans un communiqué, deux coopératives de consommateurs (Coop Sweden et Euro Coop) se questionnent sur la durabilité de la pêche communautaire. Elles relèvent un manque d’information sur la traçabilité du poisson et l’importance de la pêche minotière dans l’alimentation des consommateurs européens à travers le poisson d’élevage et le bétail (porcs et volailles) qui sont nourris avec des farines de poisson. Ces organisations demandent une meilleure information sur l’origine des produits de la mer (source durable ou non).... « En outre, comme une fraction importante du poisson pêché sert d’aliment en aquaculture et en agriculture, on peut faire valoir que cela concerne également l’avenir de la Politique agricole commune (PAC). A l’échelle européenne, Euro Coop demande donc d’établir un lien explicite entre la PAC et PCP, et de faire preuve d’initiative pour inclure des critères de durabilité plus stricts dans les deux politiques selon le principe de la conditionnalité. »

Dans les faits, l’avenir de la pêche et celui de l’agriculture sont de plus en plus liés à travers les multinationales de l’agroalimentaire… Par exemple : Le géant américain du négoce agricole Cargill vient de renforcer son positionnement dans la nutrition animale avec l’acquisition de Provimi, spécialiste franco-néerlandais de l'alimentation animale pour 1,5 milliard d'euros. Un chiffre d’affaires de 120 milliards d'euros, le mastodonte Cargill, 300.000 salariés dans 63 pays, règne déjà sur le marché mondial des denrées alimentaires (blé, soja, café, cacao, viande,…). Contrôler la nutrition animale assure à cette société une plus-value certaine et lui permet de poser un pied sur le marché de la farine et de l’huile du poisson. Il ne serait pas étonnant que Cargill, troisième producteur mondial de viande (plus de 6 millions de tonnes par an), devienne un acteur majeur de l'aquaculture....

Article intégral : Rejet Zéro. Pêcheurs roulés dans la farine... de poisson !

Illustration du dessinateur Red, tirée d’un article de l’Age de Faire : Sauvons les saumons !

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Pour aller plus loin....

Informations sur la farine et huile de poisson régulièrement actualisées :

  1. Rapport sur la pêche minotière dans le monde. Fishmeal and fish oil facts and figures : septembre 2010
  2. Latest News and Reports relevant to the Feed Fisheries sector march 2011 – May 2011
  3. Latest News and Reports relevant to the Feed Fisheries sector December 2010 – Febrary 2011
  4. Ratio élevage poisson (poisson consommé pour poisson produit) : Iffo paper : Fish in - fish out (FIFO) ratios
  5. Annual Review of the feed grade fish stocks used to produce fishmeal and fish oil for the UK market (Seafish September 2010) : This review focuses on recent independent documentary assessments of these stocks. These are predominantly published by the United Nation’s Food and Agriculture Organisation (FAO) and the International Council for the Exploration of the Sea (ICES). The review provides factual information on the status and management of fish stocks used to produce fishmeal for the UK market. This publication is updated annually. This 2010 edition is based on information available up to July 2010.
  6. Aquafeed 2007 : Fishmeal and Fish Oil : Will they limit the development of aquaculture ?
  7. Globefish : Fishmeal Market Report - March 2010

Autre source d'information

Informations sur le site de l’organisation internationale de farine et d’huile de poisson – International of fishmeal and fish oil organisation : IFFO

Autres rapports :

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Pêche durable : Classement des stocks de poissons minotiers

L'organisation étatsunienne, Sustainable Fisheries Partnership, a classé les principales ressources minotières de poisson sauvage qui servent à nourrir le poisson d’élevage

Les poissons d'élevage sont nourris en grande partie d’huiles et des farines d'autres poissons. Près d'un tiers des captures mondiales est converti en farine et huile de poisson. Selon Sustainable Fisheries Partnership, cela a conduit à une baisse drastique des ressources de poissons sauvages, et les élevages de crevettes et de saumon font maintenant l’objet de critiques grandissantes par rapport à l’impact des aliments pour poissons sur les écosystèmes halieutiques.

Les poissons utilisés sont généralement petits et de courte durée de vie. Ce sont des espèces pélagiques regroupées dans de grands bancs et qui se situent assez bas dans la chaîne alimentaire. Par exemple : anchois, hareng, pilchard, sprat et sardine.

Le Sustainable Fisheries Partnership, une ong basée à San Francisco, a publié un classement concernant la durabilité de 22 stocks de poissons les plus utilisés pour la fabrication d'huile et de farine de poisson.

Le rapport, FishSource, Reduction Fisheries and Aquaculture, donne des notes (sur 10) à ces différentes pêcheries minotières dans cinq domaines clés : l'existence d'un mécanisme visant à réduire les captures, si les stocks baissent, si les gestionnaires de la pêche suivent les conseils scientifiques, si les flottes se conforment aux limites fixées sur leurs captures, si les niveaux des stocks sont en bonne santé actuellement et si elles sont susceptibles d'être en bonne santé à l'avenir. Source : Rankings cut guesswork in sustainable fish farming (Newscientist)

Rapport à télécharger : FishSource, Reduction Fisheries and Aquaculture (Sustainable Fisheries Partnership Briefing, March 2010)

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Information ajoutée le 15 mai 2009 : le point vue de Skretting, un fabricant d'aliments aquacoles.

La farine et l'huile de poisson seront toujours des matières premières stratégiques (Skretting)
La farine et l'huile de poisson resteront des matières premières essentielles à la fabrication des aliments aquacoles et les travaux de recherche actuels garantiront leur rentabilité et leurs bénéfices auprès des consommateurs grâce à un approvisionnement durable. Ce message clé a été transmis par Paul Morris, Responsable Développement de Skretting UK, aux participants du symposium sur la durabilité de la filière écossaise qui s'est déroulé à Edimbourg les 21 et 22 avril derniers.

"Les aliments aquacoles ont besoin de nutriments, pas de matières premières. Notre rôle en tant que fabricant d'aliments est de comprendre quels sont ces besoins en nutriments et d'utiliser les matières premières actuellement disponibles qui peuvent y répondre. La farine et l'huile de poisson sont un excellent apport en nutriments et ont été, depuis de nombreuses années, un choix économique dans l'élaboration des aliments pour saumon atlantique et truite arc-en-ciel." Suite...

Le 17 septembre 2009

France : Même la pêche minotière veut un écolabel
Marine stewardship council (MSC) annonce que l'Association des pêcheurs danois sollicite son label pour la totalité de ses pêcheries, à commencer par la plie et le lieu noir, ainsi que la morue, mais aussi, à plus long terme, pour les pêches minotières. Cette activité minotière, premier fournisseur mondial de farine de poisson pour l'aquaculture et l'élevage du bétail, est pourtant fort décriée. Réponse d'Edouard Le Bart, représentant en France de MSC : "L'écolabellisation de la pêche minotière n'est pas acquise d'avance. Nous avons un principe : ne repousser aucune candidature, sauf celle des pêches aux explosifs et au cyanure."
Source : Raymond Cosquéric, Ouest-France, 15 septembre 2009

Le 30 octobre 2009 :

Huile de poisson - Polaris projette une usine pour concentrer les huiles (Ouest France)
Les huiles arrivent à Pleuven dans des futs en provenance de Norvège (photo), du Canada, de l'île Maurice, de Nouvelle-Zélande... Elles en ressortent sous forme de capsules pour être vendues par les clients de Polaris: Nestlé-Danone, Pfizer, Novartis...
L'entreprise de Pleuven, leader dans les lipides nutritionnels, veut développer cette activité. La future usine emploiera 15 personnes. Près de Pleuven ou dans un port.
Un outil pour concentrer deux tonnes par jour

L'entreprise Polaris de Pleuven, spécialisée dans les lipides nutritionnels, veut ouvrir une nouvelle usine en 2010 ou 2011. Stéphane Lozachmeur, le président, avait ouvert le capital de Polaris en juin dernier à une société de capital-risque (Seventure Partners) qui a injecté 6 millions d'euros.

Polarisl cherche actuellement un site en Bretagne pour construire cette usine qui devrait être capable de concentrer chaque jour deux tonnes d'huiles de poisson et d'huiles végétales. L'entreprise, créée en 1997, s'est distinguée en développant un procédé de concentrant par voie enzymatique des huiles. Cela permet notamment des capsules de 500 mg plutôt que d'un gramme utiles dans certaines médications. Dans ces capsules, on peut trouver des huiles de poisson (sardine, hareng, saumon, thon...) capables de rééquilibrer l'alimentation en acides gras polyinstaurés Oméga 3.

Un « alambic de verre » à Pleuven depuis deux mois
Les salariés du service de recherche et développement (7 personnes sur un effectif de 30 salariés) ont réceptionné il y a deux mois un distillateur développé pour Polaris. Il est capable de réaliser des concentrations à raison de 2 kg par heure dans une salle Atex (norme de confinement contre le risque d'explosion. Cet appareil de près de deux mètres de hauteur, qui ressemble à un alambic de verre, correspond à une présérie. Il préfigure les distillateurs de plus grande capacité qui équiperont la future usine.

La future usine dans un port breton ou près de Pleuven
Où sera-t-elle construite ? Idéalement, Stéphane Lozachmeur la verrait dans un port car les huiles arrivent du monde entier par la mer : « Le plus près possible d'un poste interfrontalier, précise-t-il. Le problème, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de place dans les ports. Alors nous regardons où autour de Pleuven, ce serait possible. »

Le projet achoppe encore sur le classement de l'installation par les services vétérinaires et la Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (Drire), qui sont pour l'heure sur des positions différentes, regrette Stéphane Lozachmeur.

Un procédé d'encapsulage pour stabiliser les huiles
Une quinzaine de personnes travailleraient dans la nouvelle usine qui s'ajouterait au siège de Pleuven (agrandi en 2007) et à l'implantation de Briec-de-l'Odet. Polaris stabilise des huiles dans des quantités bien plus importantes que les huiles concentrées : le « réacteur » de Pleuven peut traiter chaque jour 5 tonnes d'huile en microencapsulation. Le procédé permet d'éviter l'oxydation de ces huiles qui se corrompent très vite au contact de l'air. Les opérations se font sous azote ou argon. Even VALLERIE.

Le 23 décembre 2009

Concarneau. La CGT demande l'arrêt de la pêche minotière (Le Télégramme)
Dans un courrier adressé à Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture et de la Pêche, la CGT Marins, par la voix de son secrétaire général Yves L'Helgoualc'h demande l'arrêt de la pêche minotière.

«Activité scandaleuse»
Une pratique qui, selon le secrétaire général de la CGT Marins, «constitue une activité scandaleuse et contribue à appauvrir considérablement les stocks halieutiques». Aussi, le syndicat exige «que des mesures énergiques et efficaces soient mises en oeuvre pour réduire cette activité, l'idéal étant d'arriver à son interdiction». Et de conclure: «Ce n'est qu'à ce prix que nous pourrons envisager un rétablissement des stocks relançant l'activité des pêches normales permettant de contribuer à l'alimentation des populations de la planète».

Photographie d'un bateau senneur minotier appartenant au groupe chilien Angelini dont les captures sont comprises entre 1 et 2 millions de tonnes chaque année.

Le 28 janvier 2010

Concarneau - Pêche minotière. Le ministre répond à la CGT (Le Télégramme)
Fin décembre, Yves L'Helgoualc'h avait écrit au ministre de l'Agriculture et de la Pêche pour lui demander l'arrêt de la pêche minotière. Pour le secrétaire général de la CGT Marins, cette activité de transformations du poisson en farine animale à destination des élevages «contribue à appauvrir considérablement les stocks halieutiques». Dans sa réponse en date du 7janvier dernier, Bruno Le Maire indique que cette question «a été largement débattue dans le cadre du Grenelle de la mer comme des Assises de la pêche». Ces discussions, précise-t-il, «ont abouti à un consensus (...) pour que la France demande dans les futures négociations communautaires une allocation prioritaire des ressources en poissons pélagique aux navires de pêche fraîche». Le ministre conclut en assurant qu'il défendra cette position «dans les prochaines négociations sur la réforme de la politique commune des pêches».

Le 23 février 2010

Pêche minotière. Une mauvaise réputation (Le Télégramme)
Même si elle se pratique loin de nos côtes, la pêche minotière a mauvaise réputation jusqu'en Cornouaille. Une activité à laquelle on reproche de nuire aux espèces commerciales en les privant de nourriture.
La pêche minotière vise à alimenter en poisson la fabrication de farines et, dans de moindres proportions, d'huiles. Des sites de production minotiers dont les plus importants sont implantés en Amérique latine. Les chiffres de l’IFFO placent le Pérou et le Chili en tête des pays producteurs avec un marché de deux millions de tonnes de farines. Presque dix fois plus que la production européenne qui se concentre en Norvège et au Danemark.
23% de la pêche mondiale pour la farine…..

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Le 21 octobre 2010

Iffo : Farine de poisson certifiée

A quelques jours de sa conférence annuelle, l’Iffo (organisation internationale de la farine de poisson) annonce que 20% de la production de farine et d’huile de poisson a obtenu la certification pêche durable du Global Standard for Responsible Supply (IFFO-RS). À la fin de septembre 2010, 47 usines de farine de poisson dans quatre pays ont déjà été certifiées. Au total, cela représente plus d'un cinquième de la farine et de l’huile de poisson produites dans le monde. Dr. Jonathan Shepherd, directeur général de l’IFFO, a déclaré que les grossistes et les détaillants nous soutiennent, y compris Birds Eye et Iglo Sainsbury's, qui sont tous deux participants à la conférence annuelle la semaine prochaine à Pékin en Chine. Source : Global fishmeal certification program growing (Seafoodsource)

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Le 28 décembre 2010

La Chine va importer de la farine de poisson du Danemark

En Chine, la croissance de la pisciculture et le développement des élevages de porcs exigent de plus en plus de farine de poisson. En 2009, le pays en a importé près de 1,3 million de tonnes. En 2010, les importations seraient de l’ordre de 1 million de tonnes. La diminution des ressources traditionnelles au Pérou et au Chili fait que la Chine saute sur toutes les opportunités, notamment en Afrique à partir d’Angola, Maroc,… et en Europe à partir du Danemark. Information communiquée par Yanqi Zhang Larsen, directeur commercial de l’importateur chinois TripleNine. Source : China opens to import of Danish fishmeal (worldfishingtoday)

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Le 18 janvier 2011

Skretting investit dans la pisciculture en Australie et Nouvelle-Zélande

Le fabricant d’aliment piscicole Skretting du Groupe néerlandais Nutrico renforce son implantation dans la zone Australo-Néo-Zélandaise en investissant 20 millions d’euros en vue de doubler la capacité de son usine en Tasmanie.

Quand une région du monde s’engage dans un développement piscicole fort, les leaders mondiaux de l’aliment poisson affluent comme Skretting ou Ewos (du Groupe norvégien Cermaq). L’aliment représente près de 50% du coût de production de poisson d’élevage…

« Notre marché est en pleine expansion avec 10% de croissance par an », explique Rose James, directeur général de Skretting Australie. « Le doublement de notre capacité de production montre que nous croyons en l'avenir de l'aquaculture dans cette région du monde et nous avons l'intention de grandir avec elle. »

Il a noté que l'aquaculture est le secteur de la production animale qui connait la plus forte croissance en Australie et en Nouvelle-Zélande.

« La majorité des aliments pour animaux produits par Skretting concerne les salmonidés, le saumon Atlantique, la truite et le saumon Chinook, cependant barramundi et sériole qui ont considérablement progressé ces dernières années, sont des marchés potentiellement importants, » indique Rose. En outre, Skretting Australie fabrique des aliments pour la filière de thon rouge du sud (SBT). « La production aquacole dans cette région pourrait plus que doubler au cours des sept prochaines années, surtout si l'élevage de thon devient un processus de routine », ajoute Rose. Source : Skretting expands along with aquaculture industry (Fis)

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Le 1 février 2013

Pour le saumon d'élevage, manger du poisson est devenu un luxe !!! 

Le saumon d'élevage contraint au régime végétarien

Source : RFI 

Par Claire Fages

Peu à peu, les saumons d'élevage sont privés de leur nourriture habituelle, à savoir d'autres petits poissons, comme les anchois, qui coûtent désormais trop cher. De carnivores, les saumons deviennent végétariens.

L'être humain veut continuer à manger de plus en plus de poisson. Alors, c'est le saumon qui va devoir renoncer à ses petits anchois favoris. Dans les élevages de poisson, plus question de nourrir les saumons uniquement avec des anchois, c'est désormais le privilège des saumons sauvages.

Car l'anchois, tant capturé pour les fermes aquacoles du monde entier, est devenu rare, et particulièrement ces derniers mois, du fait du réchauffement de l'océan. Le Pérou, premier exportateur au monde d'anchois, a dû diminuer des deux tiers ses quotas. Résultat : l'anchois a battu son record de prix de tous les temps le mois dernier, plus de 2 100 dollars la tonne.

C'est pourquoi les fermes aquacoles cherchent de plus en plus à modifier le régime carnivore des saumons. La part du poisson dans la ration des saumons serait déjà passée de 60% à 7% en moins de quinze ans, au profit des protéines... végétales. Le soja et le tournesol ont déjà fait leur apparition dans les repas du saumon d'élevage.

Mais voilà, ces graines oléagineuses coûtent elles aussi de plus en cher en raison de leur incorporation croissante dans les rations des autres animaux d'élevage, bœufs, porcs ou volaille, de plus en plus consommés par l'espèce humaine !

Alors, le saumon pourrait connaître une nouvelle révolution de son régime alimentaire : en Norvège, on lui propose déjà de façon expérimentale des protéines sous forme de levures, ou d'extrait d'un résineux, l'épicéa. Le saumon semble s'être fait à ce régime végétarien de plus en plus radical, et le consommateur humain, qui n'est pas prêt de consentir à ce virage, mange du saumon végétarien sans y voir, pour l'instant, la moindre différence...

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Commentaires

Anonyme a dit…
skretting(c'crétin in French):"Bien que nous n'ayons pas l'intention de transposer ces résultats en aliments commerciaux, ils démontrent toutefois un réel progrès. En utilisant un tel aliment, 75% de saumon en plus pourraient être produits à partir de la même quantité de farine de poisson." Et pourquoi ne pas produire autant en utilisant moins de farine? l'argent, mon amour!Ces gens là sont les boulimiques du billet, prêts à vendre leur mère.