Méditerranée : Thon rouge, la campagne de trop !

Depuis le 15 avril 2009, la pêche du thon rouge a repris en Méditerranée pour une campagne de deux mois. Deux mois de trop pour les organisations environnementales qui annoncent la disparition de l’espèce en 2012. Deux mois de plus pour approvisionner les trafiquants de tout bord…

Dans un article précédent, nous présentions les acteurs de la pêche au thon. « Les captures de thon rouge en Méditerranée concernent un millier d'unités de pêche réparties entre les pêcheries artisanales (2/3) et les pêcheries industrielles (1/3). Si les pêcheries artisanales sont plus que millénaires, les pêcheries industrielles, notamment celles dotées de moyens de capture très importants comme les thoniers-senneurs de plus de 40 mètres ne datent que des années 80 avec le développement du marché du thon au Japon. L'autre particularité de l'activité industrielle est sa mono-spécificité, les armements ne ciblent que le thon rouge contrairement aux petits métiers qui ciblent les espèces en fonction des saisons. » (voir Thon rouge : les USA épinglent la France pour pêche illégale)

Disparition du thon rouge en 2012

Le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) vient de publier une étude montrant que la surpêche entrainera la disparition du thon rouge d’ici 2012. L’organisation a déclaré que d’après ses analyses, les stocks de thon ont fortement diminué au cours de la dernière décennie, et ils seront complètement « anéantis » dans les trois ans, si les gestionnaires et les décideurs continuent d’ignorer les avertissements lancés par les scientifiques qui demandent l’arrêt de la pêche.

Selon, Sergi Tudela, responsable de la pêche au WWF Méditerranée « Il est absurde et inexcusable d’ouvrir une saison de pêche lorsque les stocks sont au bord de l'effondrement. » WWF appelle à la fermeture immédiate de la pêche pour donner une chance de survie à l'espèce, tout en encourageant les consommateurs, les détaillants et les restaurants à se joindre au mouvement mondial de boycott de la consommation de ce poisson en voie de disparition.

Selon WWF, plusieurs facteurs concourent à la l’épuisement de la ressource : la surcapacité des flottes de pêche, les captures qui dépassent de loin les quotas, la pêche pirate, l'utilisation d'avions de repérage des mâts de thons, la sous-déclaration des captures, la pêche durant la saison de fermeture, la non prise en compte des avis et des mesures de gestion des scientifiques et l'appétit insatiable du marché mondial des produits de la mer de luxe.

Une filière basquo-turbalaise de blanchiment !

Dans un article du Journal « Fraude sur le port ? » nous apprenons que la gendarmerie maritime mène actuellement une enquête dans le Pays-Basque sur un trafic de thon rouge. A Saint-Jean-de-Luz, les acteurs de la filière du thon seraient impliqués dans un réseau de blanchiment des captures. Vendu sous une fausse appellation, le thon rouge s’écoulerait illégalement sous le nom de Patudo (poisson de la famille des thonidés, plus gras que le thon rouge) !

Un contournement de la législation pour dépasser les quotas et qui, selon les résultats de l'enquête, aurait été fait aux yeux de tout le monde et avec la complicité de certains acteurs de la filière, en l'occurrence du personnel de la criée luzienne et des mareyeurs. Une affaire qui risque de faire des vagues, d'autant qu'il faut garder à l'esprit que la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) du Pays Basque, qui a déclaré n'être au courant de rien, est le concessionnaire du port. Or, si pour l'heure l'enquête n'a pas établi de lien de causalité entre le personnel de la CCI et la fraude, la gendarmerie pourrait bien approfondir l'enquête dans le cas où une instruction serait ouverte.

Comment en est-on arrivé là ? Il semblerait qu'à l'origine de tout ça, on retrouve les pêcheurs de la Turballe (Bretagne) qui, face à la pénurie d'anchois se sont rabattus sur le thon sans autorisation de quotas, débarquant par la suite leur pêche sous l'appellation «patudo» ou encore «chinchard». Conséquence directe : le prix du thon s'est effondré. Une situation incompréhensible pour les thoniers de l'Hexagone qui ont continué à pêcher au-delà des quotas.

Une affaire délicate d'autant que, menacé d'extinction, la pêche au thon rouge est gérée dans le cadre de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique. En 2007, il a été pêché sur Hexagone le double du quota, soit 10 108 tonnes au lieu des 5 593 autorisées.
Philippe FAVRELIERE (à partir de Seafoodsources et Journal du Pays-Basque)

Lire aussi :
Pour plus d'informations :

Carte Le Monde (IFREMER)

Photographie de Thon rouge (NOAA)

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) protège environ 5 000 espèces animales et 25 000 espèces végétales. Elles sont réparties dans trois annexes :

  • annexe I : liste des espèces animales et végétales dont la survie est la plus compromise, leur commerce international est quasiment interdit;
  • annexe II : liste d'espèces pas forcément menacées d'extinction, mais qui pourraient le devenir si leur commerce n'était pas étroitement contrôlé;
  • annexe III : liste des espèces inscrites à la demande d'un Etat signataire de la CITES, qui en réglemente déjà le commerce et qui a besoin de la coopération des autres signataires pour en empêcher l'exploitation illégale ou non durable. Le commerce international des espèces inscrites à cette annexe n'est autorisé que sur présentation des permis ou certificats appropriés.

Revue de presse :

Du 19 avril 2009 jusqu'à la réunion CICTA au Brésil, le 14 novembre 2009. Après voir : Thon rouge : A ne plus rien comprendre de la pêche !

Le 19 avril 2009 :

Position de Greenpeace

Le quota a certes baissé pour la saison 2009 mais il reste encore à 50% au delà des recommandations scientifiques. La surveillance et les contrôles se sont accrus alors que la capacité de pêche est restée identique. L'incohérence saute aux yeux.
En 2007, avec un TAC (Total admissible de capture) de 30 000 T les prises réelles s’étaient élevées à 60 000 T. Cette année, la capacité de capture, le nombre de bateaux et de fermes d’engraissement sont les mêmes… qu’en 2007.
28 navires ont obtenu des licences de pêche au thon rouge pour un quota national de 3 017 tonnes : avec une moyenne de 90 T par navire pour la saison, on sait déjà que le seuil de rentabilité pour les armements français ne peut pas être atteint.
Seuls quelques navires en fin de course ne partiront pas pêcher cette année, un chiffre dérisoire qui est loin de répondre à la nécessaire diminution de la flotte.
« Pourtant, des solutions existent. Ce sont les décisions politiques qui manquent cruellement. Aujourd’hui, la question est moins de savoir si le thon rouge va disparaître de Méditerranée, mais quand ?…Et avec lui cette pêcherie millénaire. » conclut François Chartier.
Il faut en priorité réviser en profondeur le plan de gestion, adopter des niveaux de captures en cohérence avec les recommandations scientifiques, réduire la surcapacité des navires et des fermes d’engraissement, lutter contre la pêche illégale et enfin créer des réserves marines sur les zones de reproduction du thon rouge en Méditerranée.
Greenpeace demande la fermeture immédiate de la pêcherie jusqu’à ce que de nouvelles recommandations véritablement soucieuses de la protection du thon rouge soient adoptées. (
Source : Actualités News Environnement)

Campagne 2009 vue de Sète

A Sète, première base française pour le thon rouge, les grands navires s'alignent le long des quais. Comme chaque année, les "Jean-Marie Christian", "Jean-Louis Raphaël" ou "Cisberlande" sont prêts à prendre le large vers la Libye ou les Baléares pour remplir leurs filets d'un poisson qui s'arrache à prix d'or au Japon, pays friand de sushis. "On devrait partir de Sète à la fin de cette semaine ou début de la semaine prochaine", a dit Raphaël Scannapieco, un des plus importants armateurs sétois. L'imminence de ce départ pour une saison raccourcie à deux mois par la Commission européenne - du 15 avril au 15 juin - empêche les thoniers de songer à des blocages, même si la baisse continue des quotas les fait enrager….

La Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICCAT), instance chargée de la gestion du thon rouge au niveau mondial, a abaissé le quota de 28.500 tonnes en 2008 à 22.000 t en 2009, un chiffre toutefois très supérieur à ce que demandaient les scientifiques pour préserver l'espèce (maximum 15.000 tonnes). La France dispose d'un quota de 3.017 tonnes (4.164 en 2008)…..

En 2009, seuls 28 thoniers français reprendront la mer contre 36 en 2008. Non que le plan de sortie de flotte du gouvernement, qui proposait de 1,5 à 2,5 millions d'euros par bateau, ait connu un grand succès: un seul navire est parti à la casse. Mais sept bateaux sont simplement laissés à quai. Car un navire n'est vraiment rentable qu'avec des captures de 180 à 200 tonnes. Au lieu d'en faire sortir deux, autorisés à pêcher 90 tonnes chacun, certains comme Avalonne ou Scannapieco en mobilisent un seul à 180 tonnes. Un calcul rationnel quand un départ en campagne se chiffre à au moins 100.000 euros par bateau, mais qui a laissé plus de 50 marins sur le carreau et tendu l'ambiance à Sète. D'autant que des armateurs ont été mis en examen dans l'enquête sur des dépassements de quotas en 2007 et que de nouvelles investigations portent sur des fraudes présumées en 2008…. (AFP)

Les thoniers s'opposent aux associations de conservation

Cette année, le total accordé après négociation au sein de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA) a pourtant été revu à la baisse, de 28.500 en 2008 à 22.000. Le total admissible de capture (TAC) fixé pour l'Union européenne est ainsi passé à 12.406 tonnes en 2009, contre 16.210 en 2008. Insuffisant, juge le WWF, d'autant que les quotas seraient régulièrement dépassés par les différentes pêcheries. En 2008, la campagne de pêche des thoniers-senneurs, ces grands chalutiers qui pratiquent une forme de pêche industrielle, et comptent, à eux seuls, pour quelque 70 % des captures totales de ce poisson dans les eaux européennes, a dû être interrompue deux semaines à l'avance pour la Grèce, la France, l'Italie, Chypre et Malte, qui avaient atteint leurs seuils avant l'heure....

Les prix de vente du thon rouge, très prisé au Japon pour la préparation de sushis sashimis, devraient baisser en 2009 malgré la réduction des quotas. Le cours de ce poisson pourrait en effet pâtir de la crise économique et de la reconstitution de stocks au pays du Soleil levant. Il passera de "7 euros le kilo l'année dernière" à "4 à 5 euros" cette année, déplore Mourad Kahoul, à la tête du principal syndicat de thoniers-senneurs méditerranéens. Une conséquence de "la pêche illégale et incontrôlée de pavillons de complaisance en Méditerranée", s'emporte-t-il. Du coup, les pêcheurs de thons pourraient bien voir rouge. Le syndicaliste fustige d'ores et déjà la volonté politique du ministre "de casser la pêche française" en ne négociant pas assez auprès de la Commission la répartition des quotas européens. Il réfute par ailleurs les affirmations des associations de défense de la nature. Selon les constatations des senneurs en mer, les thonidés ne seraient pas si menacés par la surpêche qu'elles ne l'affirment. Problème, les chiffres sont incertains. L'établissement de données incontestables est en effet rendu difficile par les longues migrations de cette espèce de poissons qui "proscrivent la plupart des suivis scientifiques élaborés pour les autres espèces", reconnaît l'Ifremer. Pour prouver ses affirmations, Mourad Kahoul assure avoir demandé un rapport à la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM), qui sera rendu à la fin de la saison, et censé démontrer que la population de thon rouge n'est pas menacée....

Rejetant les accusations de surexploitation de la ressource, les thoniers-senneurs français dénoncent en revanche les confortables quotas accordés à des pays extracommunautaires comme "la Croatie, qui renouvelle sa flotte de bateaux de 45 mètres qui ont l'autorisation de pêcher des thons à partir de 6 kilos", alors que les Français ont l'obligation de relâcher les poissons de moins de 30 kilos. Reste que l'Hexagone est bien le premier pays de pêche au thon rouge. À elle seule, la France réalise 20 % de la pêche mondiale, rappelle l'Ifremer. Et avec l'Espagne et l'Italie, elle totalise 50 % des captures déclarées de l'espèce.... (Source : Le point)

Le 29 juillet 2009 :

Mieux connaître les océans - Inscription du Thon rouge à la liste du Cites

Reconnaissant la méconnaissance encore très grande du milieu marin, aboutissant souvent à des moratoires au nom du principe de précaution, le chef de l'Etat a fait du renforcement de la connaissance scientifique des océans une priorité. « Le principe de précaution, c'est de renforcer puissamment notre expertise scientifique sur l'état des ressources naturelles marines. Nous y consacrerons les moyens nécessaires, j'en prends l'engagement le plus solennel. Je souhaite que notre pays renoue avec une grande politique océanographique, en s'appuyant bien entendu sur le réseau des compétences françaises dans les sciences de la mer, mais sans jamais négliger les initiatives nouvelles, telles que par exemple la constitution d'une station océanique internationale baptisée Sea Orbiter ». Pour Nicolas Sarkozy : « s'il faut mieux connaître, c'est pour mieux gérer. Le temps est venu, je crois, de fonder la totalité de nos décisions publiques de gestion des ressources marines sur la base d'avis scientifiques fiables, indépendants et partagés ». Alors que le ministre de l'Agriculture et de la Pêche a reçu pour mission d'engager les prochaines négociations européennes sur la réforme de la politique commune de la pêche dans le respect des avis scientifiques rendus, la France apportera son soutien à l'inscription du thon rouge à l'annexe de la convention international sur les espèces sauvages, pour en interdire le commerce. « Je me réjouis que le Grenelle de la Mer ait permis d'avancer vers la protection de cette espèce emblématique de la Méditerranée, demandée si longtemps par les scientifiques. Vous le comprenez, je souhaite que nous agissions toujours pour une exploitation raisonnée et écologiquement responsable des ressources marines, y compris les matières premières minérales. La mer peut recéler des gisements considérables de matières premières qui sont une richesse que notre pays ne peut pas négliger en une époque de rareté. Mais la prospection et l'exploitation de ces ressources minérales marines devra toujours s'inscrire rigoureusement dans le cadre du développement durable, ou elle ne se fera pas ». Discours de Nicolas Sarkozy sur la politique maritime de la France (Le Havre - juillet 2009)

Le 6 août 2009 :

Le Rainbow Warrior de retour à Marseille (Le Figaro)
Le Rainbow Warrior a fait escale aujourd'hui dans le port de Marseille pour la première fois depuis son blocage en 2006 par le Syndicat des thoniers méditerranéens (STM) qui a accepté de rencontrer vendredi des représentants de Greenpeace à bord du navire. "Nous sommes très contents de revenir à Marseille, les choses ont évolué depuis 2006", a déclaré François Provost, membre de l'association écologiste, lors d'une conférence de presse sur la protection de l'environnement marin.
Fin août 2006, le président du STM, Mourad Kahoul, et une partie des thoniers-senneurs de son syndicat, s'étaient violemment opposés à la venue du Rainbow Warrior II à Marseille pour une campagne d'information sur la pêche au thon rouge, une espèce en danger. Leurs navires avaient encerclé le bateau qu'ils avaient menacé de couler. Loin de cet "accueil peu amical", "un mécanisme de dialogue commence à s'instaurer", a estimé François Chartier, chargé de la campagne Océans de Greenpeace, évoquant des signes de "frémissement dans le bon sens".
Il a notamment salué la proposition du Grenelle de la mer de classer le thon rouge parmi les espèces protégées de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).

Le 8 août 2009 : Entre accord et espoir dans l'aquaculture

Pêche du thon rouge, un sujet à polémique pour les thoniers et Greenpeace (Midi Libre)
Trois ans après les violents incidents survenus entre les thoniers méditerranéens et Greenpeace (en août 2006, l'association écologiste s'était heurtée à l'hostilité ces derniers qui l'avaient empêché d'entrer dans le port.), ces deux camps se sont de nouveau rencontrés à bord du navire symbole, le Rainbow Warrior. L'occasion de débattre efficacement sur la baisse inquiétante du stock de thon rouge dans l'Atlantique et la Méditerranée.

La discussion, qui a duré un peu plus de deux heures à Marseille, s'est déroulée dans un climat « très constructif », selon François Chartier, chargé du dossier du thon rouge chez Greenpeace France.
Pêcheurs et écologistes ont prévu de se revoir fin septembre pour essayer de trouver un terrain d'entente sur les quotas à respecter. A ce jour, entre 50 000 et 60 000 tonnes de thons rouges sont pêchés par an, soit deux à trois fois le potentiel de reproduction actuel du stock. Selon les scientifiques, les pêcheurs devraient en capturer seulement 15 000 tonnes par an.
Cette « première rencontre formelle » est une « étape nécessaire pour (...) aller de l'avant », a expliqué M. Chartier, estimant que c'était un « moment fort, historique à l'échelle de cette problématique et à l'échelle régionale ». « Pour moi aujourd'hui, c'est une réunion positive, on est sur la même longueur d'ondes », a renchéri le président du STM, Mourad Kahoul.

Pour sauver cette espèce menacée, l'aquaculture semble être une solution à ne pas négliger. Les scientifiques l'ont bien compris. En effet, le 29 juin, les chercheurs, réunis autour du projet européen Selfdott, ont obtenu des oeufs viables de thons rouges en captivité. Un premier pas vers l'aquaculture. « Avec la ponte d’œufs viables, nous avons réussi à franchir la première étape dans le contrôle de la reproduction du thon rouge et sa domestication », se réjouit Denis Coves, chercheur à l’Ifremer-Palavas et l’un des coordonnateurs du projet européen. « Pour cela, nous avons maintenu des thons rouges en captivité dans des cages flottantes en Espagne et à Marenostro en Calabre (Italie), et ils ont pondu plus de 200 millions d’œufs au total. La quantité était exceptionnelle, comme la qualité ». D'après lui, l'aquaculture pourrait être rentable d'ici 5 ans. Un dossier sensible, à forte dimension écologique et économique, à suivre...

No Kill : Le Défi méditerranéen, un concours pas commun (Midi Libre)
Ce n'est pas de la pêche ordinaire. Le Défi méditerranéen, dont la 6e étape débute aujourd'hui au Cap d'Agde, fonctionne sur le principe du "no kill". Les équipages de la quarantaine d'embarcations en lice rejetteront donc toutes leurs prises à la mer.
Le but, protéger les ressources en thon tout en continuant à pêcher. Un parti pris écolo quelque peu forcé certes, puisqu'il est « très difficile d'obtenir des autorisations pour pêcher le thon », reconnaît Serge Soler, président du Thon Club d'Agde et du Cap d'Agde (TCAC) et organisateur de l'étape. Mais aussi le sentiment d'adopter la « bonne mentalité ».
Durant les deux jours de compétition, les poissons seront mesurés et pris en photo. Sur certains seront aussi installées des balises qui serviront à suivre leurs migrations. Des données très utiles au milieu scientifique avec qui le Défi méditerranéen, créé en Espagne en 2003, travaille depuis le début, en particulier en ce qui concerne le thon rouge. Mieux connaître ses déplacements permettra de mieux évaluer les ressources.
Le thon en général est très apprécié des sportifs. « C'est un poisson noble, une locomotive », confie André Harnist, chargé de communication du TCAC. Mais, la pêche sportive n'est évidemment pas le principal danger qui pèse sur le très menacé thon rouge. « Il faut remettre les choses dans leur proportion », rappelle-t-il.
En effet, cette espèce est la plus convoitée au monde. Les Japonais notamment en raffolent. En 2001, un thon rouge de l'Atlantique de 300 kg s'est vendu 174 000 $ sur un marché de Tokyo. France, Espagne et Italie sont responsables de près de la moitié des prises mondiales. Le thon rouge de Méditerranée est donc particulièrement menacé.
Les spécialistes appellent à un meilleur contrôle de la pêche en Méditerranée et du marché japonais. Et réclament que les individus reproducteurs soient épargnés, seule solution à la portée du TCAC. « En pêchant à la traîne, on vise les bancs, explique André Harnist. Or les vieux thons, les géniteurs, sont plutôt solitaires. »

Le 12 août 2009

Thon rouge : des bateaux neufs à la casse (
Ouest France)

Les thoniers méditerranéens sont actuellement à quai. Une dizaine d'entre eux ne repartiront pas en campagne. Ils vont être détruits.
Ils ont moins de dix ans. Ils coûtent entre 5 et 7 millions d'euros pièce. Mais il faut sauvegarder la ressource menacée par la surpêche.
À force d'être traqué sans discernement par des flottilles venues de tout le pourtour méditerranéen et d'ailleurs, le thon rouge est en grand danger. L'Union européenne et les organisations scientifiques internationales, asticotées par les organisations environnementales, ont décidé depuis plusieurs années de réduire fortement les captures de ce poisson si recherché, surtout par les consommateurs japonais. Donc de réduire les flottilles (-25 % prévus en 2010).
En France, une trentaine de navires de Sète, Port-Vendres et Marseille se partagent 3 017 tonnes qu'ils pêchent au cours d'une saison de deux mois (15 avril-15 juin). Chaque navire dispose, grâce à un permis de pêche spécial (PPS), d'un quota de 90 tonnes en moyenne. Quand le thon est payé 10 €, voire 8 €, l'activité est rentable.
Mais quand les cours atteignent 5 € comme cette année, les plus fragiles n'y arrivent plus. Et les plus fragiles, ce sont les bateaux récents (moins de dix ans) qui, selon leur taille (de 25 à 40 mètres), coûtent entre 5 et 7 millions d'euros. « Pour rentabiliser un navire neuf, il faut réaliser un chiffre d'affaires de 1,2 million d'euros. C'est impossible dans les conditions actuelles », lâche, désabusé, un armateur.

Un vrai gâchis
Face aux contraintes réglementaires et économiques, et sans espoir de retour à la situation antérieure, les armateurs méditerranéens n'ont pas de marge de manoeuvre. Le gouvernement, tenu par ses engagements internationaux, demande la destruction d'une dizaine de navires. Ce sont les plus récents qui vont trinquer. Un gâchis industriel, une absurdité économique qui était, malgré ce que peuvent en dire les professionnels, assez prévisible.
Les discussions ont commencé pour mettre sur pied ¯ et chiffrer ¯ le plan de sorties de flotte. La direction des Pêches a mis 10 millions d'euros sur la table. Ça coince. « Avec cette enveloppe, on ne sort seulement que deux bateaux », explique un professionnel qui avance que « pour en sortir une bonne dizaine, il faudrait 38 millions ». Une réunion programmée fin août permettra sans doute de boucler le dossier. Le gouvernement est, semble-t-il, prêt à mettre un peu plus au pot. Tout en restant réaliste par ces temps de disette budgétaire.
Mais une nouvelle menace se profile pour les « rescapés ». Le 16 juillet, au Havre, Nicolas Sarkozy a annoncé que la France soutenait l'inscription du thon rouge à l'annexe 1 de la convention internationale sur les espèces sauvages qui prévoit l'interdiction de les commercialiser. Ça réglerait définitivement le problème... Yann Bessoule

Le 24 août 2009

La consommation de sushi et sashimi vident les océans (E24)
Déjà en juin 2007, des militants de Greenpeace protestaient devant le ministère de l'Agriculture contre la commercialisation à outrance du thon rouge. (SIPA)
La commission européenne envisage de se prononcer contre l'exportation de thon rouge, très consommé au Japon. Une position commune des 27 serait un pas positif important avant une réunion internationale sur la question en mars 2010.
Victime de son succès, le thon rouge de la méditerranée que l'on déguste sous forme de sushi et de sashimi dans les restaurants japonais, pourrait bientôt faire partie des espèces menacées d'extinction et interdites au commerce mondial. Le marché du thon rouge qui a connu une forte explosion dans les années 90, est visé par la commission européenne qui devrait à l'automne donner sa position sur une interdiction ou non des ventes à l'export du thon rouge. La consommation locale n'est pas concernée. Suite E24

Le 26 août 2009

Pays Basque espagnol : Avec quinze jours d'avance, la campagne de pêche au thon est terminée (eitb)
A moins de 15 jours de la fin de la campagne de thon, le bilan des prises est de 40% par rapport à l'année dernière. Les pêcheurs comptent être reçu par le gouvernement basque pour lui faire part de leurs craintes.
Les "arrantzales", les pêcheurs basques, ont déclaré la fin de la campagne de thon.
Sans que l'on sache pourquoi, les bancs de poissons ne semblent plus pouvoir parvenir sur les côtes d'ici la prochaine quinzaine.

Sur Radio Euskadi, les responsables de la pêche basque ont indiqué que le secteur devra probablement se restructurer sa flotte pour les futures campagnes.
Le président des Cofradías vizcaínas, Iñaki Zabaleta, durant ces trois derniers mois et à moins de 15 jours de la fin de la campagne, le secteur a pêché seulement 40% des prises de l'an passé. Il a ajouté qu'il s'agissait d'une véritable catastrophe.

La fin de la campagne peut avoir des conséquences dramatiques d'autant plus graves que le secteur de la pêche basque ne pourra pas compter non plus sur la pêche à l'anchois.
Dans ce sens, les pêcheurs basques entendent bien être reçus par le gouvernement basque, à qui ils comptent faire part de leurs doutes et de leurs préoccupations. Ils espèrent également leur faire reconsidérer les dernières aides qui s'élèvent à 9 millions de subventions.

Le 31 août 2009

WWF appelle Bruxelles à sauver le thon rouge (Euronews)
Les prochaines semaines seront décisives pour l’avenir du thon rouge de l’Atlantique, victime de la surpêche.
L’Union européenne doit décider à l’automne s’il faut l’inscrire sur la liste des espèces les plus menacées. Ce qui reviendrait à interdire sa commercialisation internationale. Et en attendant, l’organisation écologiste WWF fait monter la pression pour que la Commission approuve la mesure.
D’après un document interne, Bruxelles devrait plaider en sa faveur auprès des 27, même si certains d’entre eux : l’Espagne, l’Italie et Malte, des pays de pêche, se montrent réticents.
Les 175 pays membres de la Convention de l’ONU sur le commerce international des espèces sauvages menacées devront aussi se prononcer lors d’une réunion en mars.
La forte demande en sushis, notamment au Japon et aux Etats-Unis, est aujourd’hui la principale cause de surpêche du thon rouge : elle est deux à trois fois supérieure à la capacité de reproduction du stock.

Le 7 septembre 2009

On a flingué le thon rouge (lalibre be)
François Chartier
Récit d'un séjour à bord du Rainbow Warrior. Un appel à la création de réserves marines. Pour le thon rouge, il est presque trop tard.
J’ai quitté le Rainbow avec un sentiment mitigé. Le cœur léger d’avoir senti la campagne pour la sauvegarde du thon rouge progresser un peu et le cœur lourd de ce que j’ai vu tout au long de ce court périple, essentiellement au large de Malte. Et, comme à chaque fois que je rejoins un bateau de Greenpeace, j’ai ressenti à quel point le "travail de bureau" que nous accomplissons semaine après semaine est complémentaire avec notre action sur le terrain Ainsi, les signaux d’alarme lancés autour du thon rouge commencent à être entendus.
La meilleure preuve, c’est que Sarkozy a récemment proposé de mettre le thon rouge sur les listes de la Cites (1), l’organisme des Nations unies qui gère les espèces en danger Par contre, jamais mieux que sur le Rainbow Warrior - loin des ors de la république - je n’ai pu visualiser les drames liés à l’effondrement des stocks de thon rouge.

Pendant nos inspections des thoniers, nous discutons avec les uns et les autres et il n’est pas rare d’entendre parler d’un patron de pêche qui n’affrète plus qu’un seul bateau alors que les saisons précédentes, il tablait sur deux C’est clair qu’on a flingué le stock. Je me souviens, par exemple, d’un pêcheur à la palangre, une forme de pêche avec des lignes gigantesques. Eh bien, le gars avec des lignes de 50 kilomètres n’avait pas pris plus de 12 poissons en 3 jours ! Et ceux qui restent ne pèsent plus rien : 80 kilos en moyenne, alors qu’un thon adulte devrait pouvoir faire plusieurs centaines de kilos. Evaluer le poids moyen des poissons permet d’évaluer de manière qualitative l’état des stocks. Pour une approche plus quantitative, on calcule les prises

J’ai aussi croisé le capitaine d’un petit palangrier, un Maltais. Après avoir eu ses lignes coupées l’année dernière par un bateau de pêche industrielle, il n’a plus eu d’autre issue que de travailler pour ceux qui lui avait détruit son gagne-pain. En réalité, le poisson se fait rare comme les petites embarcations. J’ai malgré tout vu des bateaux tracter une ou deux cages à thon. Ces cages peuvent faire 40 mètres de diamètres et constituent des fortunes flottantes pour les armateurs. Près de 200 tonnes de thons qui finiront par aboutir au Japon après engraissage valent un million d’euros. Quant au marin qui effectue la traversée, il empoche 200 à 300 euros la semaine

C’est surtout ça qui m’a touché, les aspects humains que peut cacher un dossier qu’il faut pousser au plus haut niveau politique pour obtenir une solution. Ça et puis, l’incroyable solidarité avec l’équipage du Rainbow. Nos rapports avec les marins restent encore difficiles. A Malte, la tension était palpable et certains marins se sont montrés violents, mais à aucun moment notre détermination n’a failli. En mer, nous avons pu constater que les contrôles étaient un peu plus réels qu’auparavant. Nous avons d’ailleurs été "accompagnés" pendant quelques jours par la frégate de la marine de guerre française, le Surcouf, chargée des opérations de police de pêche sur le thon rouge. Mais la vraie solution ne viendra pas de là.

L’âge d’or du thon rouge en Méditerranée est bel et bien révolu. Il est temps que l’ICCAT, l’organe officiel chargé du thon, traditionnellement au service des intérêts à court terme de l’industrie, mette en place un moratoire, jusqu’à ce que la surcapacité soit réduite, qu’un plan de gestion respectant les recommandations scientifiques en matière de niveau de captures soit adopté et que les zones de reproduction soient protégées par des réserves marines.

Mais il est aussi temps de réguler le commerce international qui a conduit cette espèce emblématique de la Méditerranée au bord de la disparition. Les grands armateurs ne sont pas des enfants de chœur. Ils se tournent déjà vers d’autres côtes. On parle du Gabon ou encore du Yémen. Délocaliser ne résoudra rien.

Symboliquement, avant de quitter le Rainbow, j’ai aperçu une petite embarcation qui naviguait vers le Nord A bord, une cinquantaine de réfugiés cherchant à atteindre les côtes de l’Eldorado européen Eux non plus ne seront pas les bénéficiaires des millions d’euros que représentent les thons rouges encagés le long d’une autoroute Nord-Sud

Le 9 septembre 2009

Arrêter le commerce du thon rouge : Bruxelles y est favorable (Midi Libre)

La Commission européenne a décidé de soutenir une interdiction mondiale provisoire du commerce du thon rouge. Cela suspendrait la pêche de ce poisson très apprécié des Japonais, mais dont les réserves fondent. Un accord en ce sens a été trouvé entre les services de l'Environnement de la Commission, qui défendaient la démarche au nom de la protection de la biodiversité, et ceux de la pêche, qui doivent tenir compte de l'impact économique pour la profession en Europe.

La position de Bruxelles devrait être annoncée aujourd’hui ou demain. Elle reprend à son compte une requête que font les ONG comme le Fonds mondial pour la nature (WWF) et Greenpeace depuis des années. Concrètement, l'exécutif européen soutient une proposition de Monaco visant à inscrire le thon rouge, pêché surtout en Méditerranée, sur l'Annexe I de la Convention de l'ONU sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).

Cette annexe prévoit une interdiction de commercialisation et donc, de facto, empêcherait la pêche. « L'idée n'est pas d'interdire définitivement la pêche, mais de la suspendre pendant 2 ans pour permettre à l'espèce de se reconstituer », souligne une source proche du dossier. Selon elle, « des compensations seraient versées dans l'intervalle aux pêcheurs ».

La recommandation devra obtenir le soutien d'une majorité de gouvernements européens pour devenir la position de toute l'UE en mars 2010 lors de l'Assemblée générale des 175 Etats membres de la CITES. La décision finale leur reviendra. L'issue des discussions en Europe est incertaine. La France, l'un des principaux pays de pêche concerné, a dit en juillet par la voix de Nicolas Sarkozy vouloir soutenir « l'interdiction du commerce » de thon rouge à la CITES.

Paris milite pour une inscription à l'Annexe II de la CITES, beaucoup moins restrictive, mais dans le même temps est favorable à ce que l'Europe envisage un moratoire sur la pêche pendant deux ans. La position française est jugée cruciale dans les négociations. Les autres grands pays de pêche au thon dans l'UE sont l'Italie, la Grèce et l'Espagne. L'Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont annoncé qu'ils soutiendraient une interdiction.

La Commission européenne propose un arrêt provisoire du commerce du thon rouge (
Midi Libre)

La Commission européenne a décidé de soutenir une interdiction mondiale provisoire du commerce du thon rouge, ce qui de facto suspendrait la pêche de ce poisson très apprécié des Japonais, mais dont les réserves fondent, a indiqué aujourd'hui une source proche du dossier.
Un accord en ce sens a été trouvé entre les services de l'Environnement de la Commission, qui défendaient une telle démarche au nom de la protection de la biodiversité, et ceux de la pêche, qui doivent tenir compte de l'impact économique pour la profession en Europe, selon cette source.

La position de Bruxelles devrait être officiellement annoncée mercredi ou jeudi. La Commission s'était déjà prononcé en interne en ce sens en août, dans un avis préliminaire, avant de consulter les Etats de l'UE. Il s'agit à présent d'une recommandation définitive.

Concrètement, l'exécutif européen soutient une proposition de Monaco visant à inscrire le thon rouge, pêché surtout en Méditerranée mais aussi dans l'Atlantique, sur l'Annexe I de la Convention de l'ONU sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).

Cette Annexe I prévoit une interdiction de commercialisation et donc, de facto, empêcherait la pêche de l'espèce. "L'idée n'est pas d'interdire définitivement la pêche, mais de la suspendre pendant deux ans par exemple pour permettre à l'espèce de se reconstituer", a souligné la source.

Toutefois, il ne s'agit à ce stade que de la première étape d'un long processus. Cette recommandation devra obtenir le soutien d'une majorité de gouvernements européens pour devenir la position de toute l'UE en mars 2010 lors de l'Assemblée générale au Qatar des 175 Etats membres de la CITES. La décision finale leur reviendra.

Arrêt du commerce du thon : les réactions (
Midi Libre)
La Commission européenne propose un arrêt provisoire du commerce du thon rouge

Mourad Kahoul (Président du syndicat des thoniers méditerranéens) : « Il faut arrêter de dire des bêtises. En Méditerranée, nous avons développé des structures de préservation de la ressource. Laquelle n’est pas en danger : les survols aériens effectués par Ifremer montrent qu’il y a du thon. J’ai rendez-vous demain avec Bruno Lemaire, ministre de l’agriculture et de la pêche. Je vais lui demander des chiffres. ET lui demander aussi pourquoi une partie du quota de pêche est donnée aux plaisanciers. Lorsqu’une espèce est réellement menacée, ce n’est pas sérieux de la laisser à des gens qui veulent s’amuser ».

Bertrand Wedling (directeur de la Sathoan-Sète) : « Cette décision, c’est un non sens. En effet, ce n’est pas avec ce genre de mesure que l’on gère une pêcherie. Car, s’il y a une décision à prendre, c’est à l'ICCAT (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique) de le faire et non à la Cites (Convention de Washington). La Cites s’intéresse aux espèces en voie d’extinction. Ce n’est pas le cas du thon rouge, une espèce dont les reproducteurs ne son pas en situation critique ».

Jean-Marie Avalone (patron-pêcheur et prud’homme) : « Tout le monde est unanime, la mer est pleine de thon ! En Méditerranée, on pratique une pêche durable. L’évaluation du stock de thons n’a jamais été faite. Il faut des études scientifiques sur le sujet. En attendant, on est considéré comme des destructeurs, des parias. Certains veulent empêcher le poisson d’être pêché au profit de l’aquaculture. La situation présentée à Sarkozy s’assimile à mensonge d’Etat ».

Jean-Marc Fromentin (Ifremer) : « Une campagne d’évaluation de la ressource est en cours dans le Golfe du Lion et sur une partie de la côte de Paca. Entre 2000 et 2004, une démarche similaire avait été effectuée et interrompue pour des raisons de financement. A la fin du mois, on en saura davantage. En sachant qu’il faudrait étendre les survols sur d’autres zones de la Méditerranée pour disposer d’un recensement plus complet ».

Le 18 septembre 2009 :

L'interdiction totale de pêche de thon rouge est inopportune (UMP)
Le Ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Bruno Le Maire, a annoncé ce matin qu'il n'était pas favorable à l'inscription du thon rouge sur la liste des espèces protégées qui figurent à l'annexe 1* de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées.

Brussels, 21 September 2009

Commission statement on the decision by Member States not to support Monaco's proposal to ban international trade in Atlantic bluefin tuna (Europa)

Environment Commissioner Stavros Dimas regrets the decision today by EU Member States not to give their support to a proposal to temporarily ban international trade of Atlantic bluefin tuna under the Convention on International Trade in Endangered Species (CITES). Fisheries Commissioner Joe Borg said that it was now up to the International Commission for the Conservation of Atlantic Tunas (ICCAT) to assume its full re sponsibility to ensure the recovery of bluefin tuna. Now more than ever, every effort had to be made to give the ICCAT multiannual plan greater clout and to make it more effective, in line with scientific advice. ICCAT Members had to realise that the very future of this iconic stock depended on it.

The EU was asked by Monaco to co-sponsor a proposal to list the fish under Appendix I of CITES at a meeting of the Convention in March 2010, where the final decision will be taken. The European Commission had argued that the EU could offer its provisional support to Monaco's proposal, while waiting for further scientific evidence on the population status of Atlantic bluefin tuna and the outcome of the annual meeting of the ICCAT in November. However, at a meeting today EU Member States could not agree to back the proposal. The Commission has expressed its grave concerns about the state of stocks of the fish which are rapidly declining after decades of overfishing. The EU Member States will have an opportunity to review their position before the Convention's March meeting.

Le 22 septembre : Réactions des ONG au Non de la Commission

Le thon rouge ne sera pas sauvé par l'Europe (Le Monde)
Alors que la population de thon rouge apparaît décimée par la surpêche, ce poisson ne sera pas sauvé par l'Union européenne. Les gouvernements de l'UE étaient appelés lundi à se prononcer sur une proposition de la Commission européenne visant à en interdire tout commerce, et donc toute pêche. Proposition qu'ils ont rejetée.

Pas d'accord entre les pays membres de l'UE sur une interdiction du commerce du thon rouge (AP)
Les Etats membres de l'Union européenne n'ont pas réussi mardi à se mettre d'accord sur l'interdiction, même temporaire, du commerce du thon rouge, prisé par les amateurs de sushis.
La Commission européenne souhaitait que les Vingt-Sept s'entendent sur une interdiction provisoire jusqu'à un rétablissement des stocks, mais la Grèce, Chypre, Malte, la France, l'Espagne et l'Italie ont insisté pour que se poursuive la pêche au thon rouge.

L’Europe refuse d’interdire le commerce du thon rouge (Développement Durable)
« Alors que les gouvernements de l'UE étaient appelés lundi à se prononcer sur cette proposition, ils n'ont pas trouvé d'accord pour la soutenir »
L’Union européenne a du mal à se mettre d’accord au sujet du thon rouge. La Commission envisageait de faire interdire le commerce mondial de cette espèce en voie de disparition, notamment en Méditerranée.
« Alors que les gouvernements de l'UE étaient appelés lundi à se prononcer sur cette proposition, ils n'ont pas trouvé d'accord pour la soutenir », a indiqué la Commission. Cette dernière s’inquiète quant à l'état des stocks qui « déclinent rapidement après des décennies de surpêche ».

Le 23 septembre 2003

Thon rouge : l'Europe cède sous la pression des pêcheurs (La Provence)

En refusant de cautionner l'inscription du thon rouge à l'annexe 1 de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, les pays riverains de la Méditerranée ont contraint la Commission européenne à retirer son projet visant à obtenir la protection totale de l'espèce. Face à une telle opposition, la Commission n'a d'ailleurs pas jugé utile de procéder à un vote.

Le lobbying exercé au cours de ces derniers mois par les pêcheurs méditerranéens et les relais efficaces trouvés auprès de leurs eurodéputés ont donc fait mouche.
Comme le souligne le Marseillais Mourad Kahoul, président de l'Association euro-méditerranéenne des pêcheurs professionnels de thon, "il était impensable qu'une telle inscription puisse être adoptée alors que l'étude scientifique sans doute la plus sérieuse jamais conduite sur le sujet, cofinancée par l'Europe, a débuté il a seulement six mois et doit durer 3 ans".

Les pays européens creusent la tombe du thon rouge (WWF)
Lundi dernier, à Bruxelles, un projet européen susceptible de sauver le thon rouge était sur la table des négociations. Il suggérait d'interdire la commercialisation de cette espèce menacée. Hélas, les Etats membres de l’UE viennent de rejeter la proposition de la commision, signant ainsi l’effondrement des populations de thon rouge, en même temps que le déclin des thoniers dans un futur proche…

Bref rappel historique : en avril 2009, le WWF rend publique une enquête inédite annonçant la disparition du thon rouge en 2012 si les gestionnaires et les décideurs continuent d'ignorer les avertissements de la communauté scientifique. L’ONG exhorte les gouvernements à la fermeture de cette pêcherie. Et cette requête n’a rien d’une toquade…

En effet, en deux décennies à peine, la population de thon rouge (Thunnus Thynnus) de Méditerranée a chuté de 80% alors que ce poisson emblématique était pêché depuis l’Antiquité. Au milieu des années 1990, à une pêche relativement proportionnée, destinée à la consommation locale, est venue s’ajouter la pratique de l’engraissage en cage. Ces poissons sont presque exclusivement destinés au marché japonais où ils sont consommés sous la forme de sashimis. Une activité extrêmement lucrative qui a provoqué une véritable ruée vers l’or aux effets catastrophiques.

Aujourd’hui, tous les voyants sont au rouge : chaque année, le niveau annuel des captures dépasse outrageusement celui recommandé par les scientifiques. A ce rythme là, le stock risque bel et bien de s’effondrer à très court terme sans manquer d’entraîner, dans sa chute, la mort d’une activité millénaire.

Malheureusement, l’Europe n’a pas su saisir l’opportunité qui lui était donnée, lors de la réunion du comité de gestion de la CITES, le 21 septembre dernier, d’inverser le cours de l’histoire.

Ainsi, les gouvernements de l’UE étaient appelés à se prononcer sur une proposition visant à interdire la commercialisation du thon rouge. Un projet ambitieux, courageux même, porté par Messieurs Stavros Dimas et Joe Bord, respectivement commissaires de l'Environnement et de la Pêche et des Affaires maritimes.

Bruxelles proposait de coparrainer une proposition de Monaco d'inscrire le thon rouge, pêché surtout en Méditerranée, sur l'annexe I de la Convention de l'ONU sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites), à titre provisoire, en attendant les prochaines évaluations scientifiques de l'état des stocks de thon.

Mais lors du tour de table, de nombreux Etats ont estimé qu'il était "prématuré pour l'UE de coparrainer cette proposition" et qu'il fallait attendre "de nouvelles études scientifiques" . Ce sont, en fait, les pays riverains de la Méditerranée, l’Espagne, l’Italie, la France, mais aussi la Grèce, Malte et Chypre, qui se sont prononcés contre, privilégiant des intérêts économiques à court terme. En conséquence, la proposition n’a pas obtenu la majorité qualifiée qui était requise.

Cette position de la France ne correspond pas à l'engagement du Président de la République de "soutenir l'inscription du thon rouge à l'annexe de la convention internationale sur les espèces sauvages pour en interdire le commerce" (Discours du Havre du 16 juillet dernier), ce qui constitue un retournement incompréhensible pour les ONG. En effet, la France, si elle s'était prononcée en faveur d'une inscription à l'annexe I, aurait sans doute pu rallier quelques uns des autres Etats membres réticents à sa cause.

Maigre consolation… Les Etats membres peuvent toujours revoir leurs positions en mars 2010, où la Convention se réunit pour prendre une décision finale. Espérons que d’ici là, les Etats membres de l’UE qui sont le plus responsables de l’épuisement des stocks de thon rouge auront recouvré la raison…

Le 30 septembre 2009

Polynésie française - Teva Rohfritsch rencontre Jean-Louis Borloo (Tahitipresse)

Le ministre polynésien des Ressources de la mer, Teva Rohfritsch, a rencontré lundi, à Paris, Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, avec lequel il a évoqué l'Institut de la mer, la labellisation du thon rouge, ou encore la protection des zones économiques exclusives au profit des Polynésiens. Des dossiers qui "avancent bien" et qui devraient justifier un déplacement du ministre d’Etat en Polynésie française en janvier 2010, indique la Délégation de la Polynésie française à Paris.

Teva Rohfritsch était lui aussi visiblement satisfait de cette rencontre jugée "très fructueuse et intéressante". Les discussions ont porté sur l’Institut de la Mer "avec des formations professionalisantes sur tous les métiers de la Mer. Formations liées à la navigation maritime, la pêche, le commerce, avec des baccalauréats professionnels et je le souhaite des Brevet de Techniciens Supérieurs voire des licences de gestion d’armement, de fermes perlières et d’entreprises aquacoles", a précisé Teva Rohfritsch.

Labellisation du thon rouge
L’entretien a aussi porté sur la labellisation du thon rouge. L’Union Européenne a envisagé récemment une interdiction totale de son commerce. "Cette annonce a suscité beaucoup d’émotion en Polynésie française", a indiqué le ministre des Ressources de la mer.
"J’ai rappelé que nous gérions de manière éco-responsable la ressource. Jean-Louis Borloo en a convenu et veillera à ce que nous ne soyons pas concernés par une éventuelle interdiction. Il était de toute manière tout à fait conscient que les espèces des eaux polynésiennes n’étaient pas celles qui pourraient être sous le coup d’une interdiction en Méditerranée. Il m’a dit qu’il souhaitait que l’Etat puisse travailler avec le Pays pour la surveillance de la zone", a confié Teva Rohfritsch.
Jean-Louis Borloo en Polynésie début janvier

Le 13 octobre 2009

Publicité mensongère: près de 800.000 euros requis contre Intermarché (Le Monde)
Sept cent quatre-vingt-dix mille euros d'amende ont été requis mardi devant le tribunal correctionnel d'Evry, qui jugeait plusieurs filiales et centrales d'achat de la chaîne de grande distribution Intermarché, poursuivies dans neuf dossiers de publicité mensongère et de tromperie sur la marchandise.
La publication des jugements, qui doivent être rendus le 26 janvier, dans la presse et sur le site internet de l'enseigne, a également été requise.
Il est reproché à Intermarché d'avoir dans des publicités présenté du thon rouge comme étant pêché en Méditerrannée, alors que le poisson avait été pêché jeune puis engraissé dans des fermes d'aquaculture en Espagne.

Sète - Pêche - Les armements naviguent en eaux troubles (Midi Libre)
Des salaires non versés, des enquêtes sur le travail dissimulé... Même à terre, ça gîte
Les difficultés rencontrées par les armements et les marins-pêcheurs, qu'ils soient thoniers ou chalutiers, ne laissent personne insensible. A commencer par Christine Lagarde, ministre de l'économie, dont un des membres de son cabinet a rencontré, jeudi dernier à Paris, une délégation de thoniers, parmi lesquels Jean-Marie Avallone, le plus gros armateur sétois.
Ces difficultés, liées notamment aux quotas de pêche, ont semble-t-il des incidences sur le paiement des salaires des marins. Ainsi, Jean Hédou, en charge au niveau national des transports au sein du syndicat Force Ouvrière, s'est-il ému auprès de Raphaël Scanapiecco du retard de versement pour la campagne au thon de printemps dernier. Il aurait même mis en demeure l'armateur de payer rapidement ses hommes, sous peine de demander la saisie conservatoire d'un navire, comme cela avait été le cas en Bretagne, fin 2008.

Les syndicats s'activent et notamment FO, qui maintient la pression sur les patrons pêcheurs pour faire valoir les droits des marins.
Avec, au second plan, l'Etat qui veille au grain. Et qui traque en ce moment même ceux qui seraient tentés de dissimuler le travail. Déjà, avant l'été, une opération avait été menée par les gendarmes maritimes, qui avaient confondu, sur deux chalutiers, une vingtaine de personnes en situation de travail dissimulé. Puis, le 21 septembre, ces mêmes gendarmes, accompagnés d'inspecteurs du travail, ont effectué un contrôle dans un hangar appartenant à un gros armement sétois. Plus d'une dizaine de matelots ont été auditionnés.
Et les investigations se poursuivent, les autorités souhaitant contrôler tous les armements de l'île singulière. À ce titre, des renforts sont attendus mercredi pour mener à bien cette mission.

Le 17 octobre 2009

Monaco, l’Asterix de la préservation du thon rouge (Effets de Terre)
Sur la question du thon, la planète ressemble fort à la Gaule d’Asterix. Mercredi soir à minuit, personne n’avait rejoint la Principauté de Monaco dans son combat pour l’inscription du thon rouge à l’Annexe I de la Convention international sur le commerce des espèces menacées (CITES). Allez savoir pourquoi, d’ailleurs, il y avait une telle date butoir. Le fonctionnement des organismes de l’ONU est parfois bien mystérieux.
Donc, dans un monde de pays avides de thon, il n’y aurait donc qu’un minuscule paradis fiscal pour prendre la défense de l’espèce? Le lider maximo verde avait fait savoir que la France pèserait de tout son poids, «au nom des avis scientifiques rendus». Ça, c’était en juillet. Mais il faut croire que la population de thon a brutalement rebondi au cours de l’été

Les États-Unis, nouveaux sauveurs du thon rouge ? (ANE)
Greenpeace s'est félicitée de voir que les États-Unis ont annoncé leur soutien à la proposition de la principauté de Monaco qui vise à d’interdire le commerce international du thon rouge.
Greenpeace se félicite de voir que les États-Unis ont annoncé leur soutien à la proposition de la principauté de Monaco qui vise à d’interdire le commerce international du thon rouge, en classant à classer cette espèce menacée à l’annexe I de la Convention on International Trade in Endangered Species (CITES).
« Aujourd’hui la principauté de Monaco, qui a tenu bon et maintenu sa proposition en dépits des pressions, doit se sentir moins seule avec le soutien des États-Unis, déclare François Chartier, chargé de la campagne Océans de Greenpeace France. Après avoir longuement hésité, le gouvernement américain a finalement fait le bon choix. Le président Sarkozy avait fermement déclaré qu’il tiendrait ses engagements, mais c‘est l’administration Obama qui s’en est chargé. »

Le 19 octobre 2009

Sables-d'Olonne - Procès du Thon rouge : 19 pêcheurs et mareyeurs de Saint-Gilles-Croix-de-Vie au tribunal (Ouest France)
Les quotas étaient épuisés. Le thon rouge était interdit de pêche, mais près de 200 tonnes s’étaient vendues sous l’appellation Chinchard à queue jaune à l’été 2007 à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Histoire d’une fraude à grande échelle qui débouche sur deux jours de procès aux Sables d’Olonne. 19 prévenus, 12 armateurs et patrons pêcheurs, six mareyeurs et le responsable de la criée comparaissent depuis ce matin devant le tribunal correctionnel.

Au départ : un contrôle. Le 23 août 2007, les agents de l’unité littorale des affaires maritimes (Ulam) de Saint-Nazaire découvrent du thon rouge sur un étal au marché d’intérêt national à Nantes. Le grossiste s’est fourni à la criée de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Ses factures mentionnent l’achat de Chinchard à queue jaune. Après des mois d’enquête, trois paires de bateaux pélagiques, liées à l’organisation de producteurs Vie Vendée sont impliquées, mais aussi la criée et le mareyage. Michel le Pogam, président du tribunal de grande instance raconte les modalités d’« un pacte tacite ». Les armateurs avaient décidé fin juin-début juillet 2007 de ne pas tenir compte des quotas et de déclarer sur les log books (carnets de bord) le thon rouge comme du chinchard à queue jaune. « Le mécanisme ne pouvait fonctionner que si les mareyeurs acceptaient de rentrer dans le jeu ». Avec aussi « le laisser-faire en toute connaissance de cause du personnel de la criée… ». En toile de fond ? Le contexte très particulier de l’époque. Les flottilles étaient interdites de pêche à l’anchois depuis trois ans, alors qu’il s’agissait de la principale activité du port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. La filière était sous pression, elle a basculé dans la fraude au thon rouge. Le président du tribunal évoque dans sa présentation des faits une autre dimension du dossier: « la rumeur s’est répandue que les affaires maritimes avaient décidé d’être bienveillantes ». L’Etat a-t-il fermé les yeux avant de serrer la vis brutalement ? Constat en tout cas d’une absence de contrôle, à bord des bateaux et sous criée durant cet été 2007. L’un des prévenus insiste: « c’était si facile de nous prendre la main dans le sac...»

Le 20 octobre 2009

Une fraude au thon rouge bien huilée (Ouest France)
Pêcheurs, armateurs, mareyeurs et criée contournaient les quotas de pêche. L'affaire était jugée, hier, aux Sables.
Été 2007. Les pêcheurs de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée) voient rouge. Les ports de pêche s'enflamment. Ils sortent l'artillerie lourde : pneus brûlés, blocage des ports. Motifs : le gazole qui flambe, les charges aussi, et l'interdiction de la pêche à l'anchois.
À Saint-Gilles-Croix-de-Vie, le poisson bleu fait bouillir la marmite. Jusqu'à deux tiers du chiffre d'affaires. Cette interdiction est vécue comme une déclaration de guerre. Les pêcheurs gillocruciens se rabattent sur le thon rouge. Le poisson peut rapporter gros. Mais les quotas (57 tonnes) sont jugés faiblards. Les pêcheurs filent dans la zone du « fer à cheval », dans le golfe de Gascogne, ce paradis des pélagiques.

Le 4 novembre 2009

Le Canada exhorte la CICTA à prendre des mesures pour protéger le thon rouge des activités de pêche illicite (Marketwire)
Déclaration de Gail Shea, ministre des Pêches et des Océans
La Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA) tiendra sa réunion annuelle du 6 au 15 novembre 2009, au Brésil. La CICTA est l'organisation régionale de gestion des pêches chargée de la conservation du thon et des espèces apparentées au thon dans l'océan Atlantique et les mers adjacentes. L'honorable Gail Shea, ministre des Pêches et des Océans, a émis aujourd'hui la déclaration suivante, avant que ne s'ouvre la réunion de cette année.
"Notre gouvernement croit en l'adoption de pratiques de pêche durable qui contribuent à la santé des stocks de poissons et offrent des perspectives économiques aux pêcheurs. Nous estimons que la meilleure façon de conserver et de gérer les stocks de poissons est de conjuguer des mesures efficaces de gestion de la pêche à l'échelle nationale, régionale et internationale. Cela signifie cependant que les organisations régionales de gestion des pêches comme la CICTA doivent gérer leurs pêches dans le respect du développement durable.

Le 6 novembre 2009

L'Europe devrait demander une réduction mondiale de la pêche du thon rouge (Le Monde)
L'Union européenne a annoncé, vendredi 6 novembre, son intention de demander une baisse des possibilités de pêche du thon rouge au niveau mondial lors de la conférence internationale sur le sujet qui s'ouvre samedi au Brésil, l'espèce étant toujours être menacée.
La réunion annuelle de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA), qui se tiendra du 7 au 15 novembre à Recife, au Brésil, doit être l'occasion de s'attaquer au problème, a indiqué dans un communiqué la Commission européenne.

Le 7 novembre 2009

Brésil: une réunion internationale sous pression pour réduire la pêche au thon (AFP)
Une réunion internationale sur la pêche au thon rouge s'est ouverte vendredi au Brésil sous une forte pression des écologistes pour réduire les captures de cette espèce menacée.
La session annuelle de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA) a commencé vendredi ses travaux à Recife (nord-est), mais elle ne s'ouvrira officiellement que lundi. Elle se tiendra jusqu'au 15 novembre.
"La situation du thon rouge de l'est de l'Atlantique et de la Méditerranée est réellement très préoccupante", a dit à l'AFP un diplomate brésilien qui a requis l'anonymat. "Il y a une pression sur les pays asiatiques et européens pour qu'ils acceptent les recommandations du comité technique et réduisent leurs volumes de capture", a-t-il ajouté.
La CICTA, une organisation inter-gouvernementale, décide des niveaux de quotas de pêche pour le thon mais aussi pour d'autres espèces en danger.
L'enjeu de la conférence sera de réduire de 40.000 tonnes à 15.000 tonnes le volume de thon rouge capturé, le principal problème étant la répartition des quotas par pays.

Le 11 novembre 2009

Pêche - Le thon de retour en Méditerranée (Midi Libre)
A l’heure où se tient, dans un complexe hôtelier luxueux de Recife, au nord du Brésil, l’assemblée plénière de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA), un rapport scientifique et plusieurs observations font l’effet d’un pavé jeté dans la Mare nostrum. Et si l’idée commune que le thon rouge est en voie d’extinction, du fait de la surpêche, était une erreur ? Et si tout le monde, organisations écologistes et scientifiques, s’était fondé, pour étayer ce discours alarmiste et politiquement correct, sur des modèles contestables ? Enquête à contre-courant…

« Le golfe du Lion est à bloc de poissons. Ils sont sous nos fenêtres et on nous empêche de les pêcher ! », gueulait l’autre jour Jean-Marie Avallone, patron sétois du plus gros armement français de pêche au thon. Avec d’autres professionnels, il avait organisé, il y a un an, un survol de la baie d’Aigues-Mortes pour montrer que ce qu’il disait était exact. Depuis l’avion, les journalistes avaient bien vu quelques taches caractéristiques des mattes de thons, mais de là à dire que le grand migrateur était de retour dans le golfe, il y avait un pas que les scientifiques refusèrent de franchir.

Ce sont pourtant trois chercheurs de l’Ifremer qui, aujourd’hui, volent au secours des pêcheurs. Parmi eux, Henri Farrugio. L’homme préside le comité scientifique de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée. S’il n’emploie pas les mêmes mots qu’Avallone, il est tout aussi formel : « J’affirme qu’il y a beaucoup de thons en ce moment dans le golfe du Lion, beaucoup plus que lors de nos précédentes observations ». Très discrètement, l’Ifremer utilise depuis des années les moyens aériens de repérage. Une technique officieuse, à l’opposé des modèles reconnus, fondés sur les prises des pêcheurs.

Les survols obéissaient à un protocole très strict : quatre routes de prospection allant jusqu’à 700 kilomètres au large ont été définies selon des caps précis et une altitude invariable ; chaque observation a fait l’objet d’un point GPS et d’une description de la taille des poissons permettant d’établir une cartographie. « Nous avons commencé en 2000 grâce à un programme européen. Le travail s’est poursuivi jusqu’en 2003. On l’a arrêté ensuite faute d’argent. On l’a relancé cette année », détaille Henri Farrugio.

Et en 2009, au terme de 80 heures de vol et de 16 000 kilomètres parcourus, l’évolution est spectaculaire : les concentrations de thons sont deux fois plus importantes que sur la période 2000-2003. « La plupart des vols ont permis de détecter une présence abondante de thons dans l’ensemble du golfe (…). On a pu observer de très importantes concentrations d’environ 1 à 2 km de rayon (…) En septembre, certaines de ces concentrations, accompagnées d’importants vols d’oiseaux marins, étaient situées à faible distance de la côte (… ) », peut-on lire dans le rapport.

Mieux : les gros individus (100 kg et plus), autrefois rares dans le golfe, étaient bien représentés tout comme les juvéniles : « Il s’agissait de populations équilibrées et dynamiques », précise le chercheur. Des thons de grande taille que l’on disait victimes plus que les autres de la surpêche (ils sont vendus à prix d’or aux industriels du sushi), ont été vus en nombre aux Baléares par le scientifique espagnol Joan Miquel Sorell Baron. Ils constituaient un bon tiers des observations effectuées cette année après la fermeture de la pêche. Même constat positif à l’Institut océanographique d’Espagne où le bilan des prospections aériennes est en cohérence avec celui de l’Ifremer. De Tunisie, d’Italie, tout comme dans les madragues marocaines de Gibraltar où l’on aurait relevé cette année, une taille moyenne supérieure de 15 centimètres à celle de 2008, parviennent des échos positifs. Le thon rouge serait-il de retour ? Jean-Pierre LACAN

Le thon rouge de Méditerranée en danger à cause de captures illégales (AFP)
Deux organisations de défense de la nature ont dénoncé mercredi des captures illégales de jeunes thons rouges en Méditerranée qui, selon elles, mettent en danger la pérennité de l'espèce et réclament la fermeture temporaire de cette pêche.
Greenpeace et WWF qui se basent sur une étude menée en 2009 par des experts indépendants de la société ATRT, se déclarent dans un communiqué "préoccupés par le très haut pourcentage de pêche de jeunes thons rouges, de taille inférieure à celle légale permise en Méditerranée".
Ces thons sont ensuite relâchés dans des fermes aquacoles --de vastes nasses placées en pleine mer-- où ils sont engraissés avant d'être vendus, le plus souvent au Japon pour être consommés crus sous forme de sushi.
"Toutes les données signalent le risque imminent d'effondrement" de cette espèce en Méditerranée, affirme dans le communiqué Celia Ojeda, responsable océans de Greenpeace.

Le 12 novembre 2009

Le thon rouge est-il vraiment en danger ? (les infos vertes)
Alors, menacé ou pas de disparition le thon rouge ?
Alors que se tient jusqu'à dimanche au Brésil une réunion de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICCAT), des informations contradictoires circulent sur l'état des stocks de poissons.
Or, c'est sur cet élément que se décident les politiques plus ou moins restrictives de pêche.
Greenpeace et WWF mettent la pression

Corinne Lepage réclame l'inscription du thon rouge sur la liste (universalpressagency)
"Inscrire le thon rouge à l'annexe I de la CITES, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, est le dernier espoir de sauver cett...

Le 23 juin 2010

Du thon rouge dans les filets de la justice (Sud-Ouest)
Une vingtaine de personnes de la criée de Saint-Jean-de-Luz sont convoquées au tribunal de Bayonne pour fraude au thon rouge. La criée de Saint-Jean-de-Luz est, pour la deuxième fois ce mois-ci, à la barre du tribunal de Bayonne. Après l'incendie des bâtiments le 17 juin, (1) les magistrats se penchent ce jeudi sur l'affaire de la fraude au thon rouge. Vingt-six personnes, physiques ou morales, tous acteurs de la filière, sont convoquées pour ce procès dont on sait qu'il sera renvoyé à l'automne. Le procureur de Bayonne, Anne Kayanakis, indiquait hier qu'il s'agit d'une « audience de fixation » qui doit permettre aux magistrats de s'assurer que tous les prévenus seront présents ou représentés, que leurs avocats auront toutes les pièces en main et que tout sera en ordre pour l'audience de renvoi.

L'affaire concerne la campagne de pêche 2007, les patrons-pêcheurs, les organisations de producteurs ou des mareyeurs. Les pêcheurs sont soupçonnés d'avoir dépassé les quotas de ce poisson placé sous haute surveillance. Pour écouler leurs stocks, ils auraient baptisé « patudo » les thons surnuméraires sortis de leurs filets. Le patudo ou « tunus obesus » est un cousin germain du thon rouge qui présente l'avantage de ne pas être soumis à quotas. Le problème, c'est que les soi-disant « patudos », enregistrés comme tels sur les journaux de pêche des chalutiers et débarqués à Ciboure et Saint-Jean-de-Luz, finissaient à la criée étiquetés « thon rouge » après avoir transité sur les livres de comptes et factures des mareyeurs ou revendeurs ainsi que l'a montré l'enquête de la gendarmerie maritime. Les tonnes de « patudos » étaient vendues au prix du thon rouge qui est bien supérieur à celui du thon obèse…..

Le 24 juin 2010

Le secteur luzien de la pêche au tribunal (Journal du Pays Basque)
Des armateurs, des patrons-pêcheurs, des mareyeurs, des représentants de coopérative et de la criée, tous acteurs de la pêche au Pays Basque sont convoqués aujourd'hui au tribunal correctionnel de Bayonne.
De décembre 2007 à mars 2009 la Gendarmerie Maritime a conduit une enquête sur des fraudes possibles sur les pêches de thon rouge. Il s'agirait de dépassement des quotas de pêche, imposés chaque année au niveau européen, de vente de thon rouge à la criée sous l'appellation «patudo» (thon obèse, cousin du thon rouge). Il semblerait que les mareyeurs achetaient le «patudo» au prix fixé pour le thon et le revendaient ensuite en tant que thon rouge. Les faits se déroulaient dans une période d'interdiction de pêche de l'anchois, et nombre de bateaux s'étaient reportés sur le thon rouge afin de ne pas rester à quai.
Anne Kayanakis, procureure de Bayonne, indique que les personnes convoquées le sont pour des motifs de «pêche d'espèces dans des quantités non autorisées, faux en écriture, tromperie sur la marchandise». On se dirige demain vers une audience de renvoi à la demande du Parquet. La procureure de Bayonne indiquant «qu'il s'agit d'une audience préparatoire, pour s'assurer que tout le monde a reçu sa convocation et vérifier que ceux qui le souhaitent peuvent être assistés d'un avocat». Une nouvelle audience sera fixée après les vacances judiciaires en septembre.
Du côté de la défense, Me Jacques Tournaire, avocat de plusieurs armements et capitaines «Etait-ce vraiment du thon rouge, étaient-ils vraiment hors quota ?» Il avance également «qu'il semblerait que les autorités aient reçu des consignes pour verbaliser». Sur le port de Saint-Jean-De-Luz-Ciboure, personne ne s'exprime pour le moment, ni les armateurs, ni la criée ou encore le Comité local des pêches. La Chambre de Commerce et d'Industrie de Bayonne, concessionnaire du Port de Saint-Jean-de-Luz-Ciboure et qui sous-traite une partie de l'activité à la criée a appris hier matin par la presse qu'une affaire était en cours.
L'affaire s'annonce délicate, les prévenus sont nombreux et le contexte de réduction des quotas de pêche au thon rouge depuis plusieurs années risquent de peser sur les débats.....

Le 13 octobre 2010

Saint-Jean-de-Luz : Dépassement des quotas de pêche au tribunal (France 3 Aquitaine)

Des pêcheurs, des mareyeurs et la criée du Port, soit 26 prévenus, sont accusés de surpêche du thon rouge.

Les fraudes sont multiples. En premier lieu, les quotas de pêche du thon rouge, imposés au niveau européen, ont été largement dépassés (180 tonnes prélevées au delà de la norme légale) par les pêcheurs incriminés. Le poisson était ensuite présenté à la criée de Saint-Jean-de-Luz-Ciboure comme du "patudo", un thon obèse, cousin du thon rouge. Il était acheté comme tel par les mareyeurs et revendu au final comme du thon rouge. C'est donc toute la filière qui a été pointée par l'enquête réalisée par la Gendarmerie Maritime de décembre 2007 à mars 2009. Les armateurs, pêcheurs, mareyeurs et représentants de coopérative sont poursuivis pour "pêche d'espèces dans des quantités non-autorisées, faux en écriture et tromperie sur la marchandise". Le tribunal correctionnel de Bayonne examine l'affaire depuis ce matin. Ce n'est pas la première fois que la justice étudie pareil cas. Une affaire similaire avait été jugée en vendée en 2007. Les prévenus avaient été condamnés à des amendes allant de 1300 à 3300 euros.

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Le 17 novembre 2010

Le procès de la surpêche du thon rouge se termine en queue de poisson (Eitb)

La morale de l'histoire est quelque peu ébranlée, quand les pêcheurs luziens qui ont avoué sont condamnés à des amendes de 800 à 3.000 euros, tous les autres étant relaxés "faute de preuves". Le jugement rendu ce mardi après-midi par le Tribunal de Bayonne dans une affaire de surpêche de thon rouge à St Jean de Luz en 2007 devrait alimenter bien des discussions dans la criée basque les jours prochains.

Confrontés à des "présomptions" de dépassements délibérés du quota fixés, de pêche sans autorisation ou de tromperie sur la marchandise, les 14 pêcheurs et les 9 sociétés de pêche qui avaient été cités à comparaître le 13 octobre dernier ont vécu des fortunes bien diverses, quand tous ceux qui ont avoué avoir "modifié" leurs journaux de pêche ont été condamnés à des amendes de 800 à 3.000 euros, alors que tous ceux qui n'ont pas souhaité confirmer les faits ont été relaxés…

Relaxes et amendes pour la fraude au thon rouge (Sud-Ouest)

Sept professionnels de la filière thon rouge ont été condamnés

Le 13 octobre dernier, le procès du thon rouge avait réuni dans la salle d'audience du tribunal de Bayonne 26 prévenus de l'ensemble de la filière de la pêche au thon rouge : patrons pêcheurs, armateurs, mareyeurs, criée de Saint-Jean-de-Luz, et Organisation de producteurs (OP) Capsud Côte basque Saint-Jean-de-Luz. La journée entière avait été consacrée au procès.

Hier, aucun des mis en cause n'était présent pour recueillir le jugement qui avait été mis en délibéré. Sept pécheurs, mareyeurs ou armateurs ont été condamnés à des peines d'amendes allant de 800 à 3 000 euros. Le trafic, mis au jour lors d'une enquête de la gendarmerie maritime, concerne la campagne de pêche 2007. Cette année-là, les quotas alloués à la France pour éviter la surpêche du thon rouge avaient été très rapidement atteints. Pour contourner ces quotas, les patrons pêcheurs, les organisations de producteurs ou des mareyeurs avaient trouvé un bien pratique cousin du thon rouge, le « patudo » ou thon obèse qui lui, bénéficiait de quotas bien moins restrictifs. Les thons pêchés durant cette campagne furent donc enregistrés sur les journaux de pêche comme « patudos ». Le poisson changeait de dénomination au sortir du bateau à Ciboure et Saint-Jean-de-Luz. À la criée ou chez les mareyeurs, il n'était plus du thon obèse mais du thon rouge avec un prix nettement supérieur.

Un défaut de déclarations - La majorité des prévenus est poursuivie pour avoir dépassé les quotas, ne pas avoir reporté la réalité des prises sur le journal de pêche à bord, et pour défaut de déclaration des quantités pêchées. Le tribunal a estimé que les erreurs dans les journaux de pêche, qu'il s'agisse des espèces ou des quantités, étaient des contraventions aujourd'hui prescrites. Pas de poursuite pour cela donc….

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