Achetez poisson frais ou fumé ! Votre hypermarché presse le citron !
Ou comment les GMS augmentent leurs marges au détriment de la qualité des produits de la mer, poissons, crustacés et coquillages…
Au moment de la renégociation des contrats de vente avec les grandes enseignes, transformateurs, mareyeurs, grossistes et autres préparateurs de poisson sont pris en tenaille. En amont, le prix des matières premières flambe. En aval, les GMS sous couvert de défense du pouvoir d’achat refusent de répercuter la hausse des cours mondiaux qui frappe depuis plusieurs mois aussi bien les poissons que les crustacés et les coquillages...
Résultats : Une baisse de la qualité des produits mis sur le marché !
Le marché des produits aquatiques est considérable en France. Selon une étude de l’Insee concernant les repas à domicile, la consommation de poisson en nette progression a représenté 16,9 % des dépenses alimentaires en 2006 contre 8,3 % en 1960…. Quant à la consommation de viande fraîche achetée en boucherie, elle a diminué au fil des ans, pour représenter 24 % du budget en 2006 contre 37 % en 1960. Lire : Le poisson surfe sur la vague de la consommation des ménages français.
En 2009, les dépenses des ménages en poissons et fruits de mer (repas à la maison) sont estimées à 6,5 milliards d’euros par FranceAgriMer (L'Insee les estime à plus de 10 milliards d'euros pour l'année 2006). Les produits frais et traiteurs réfrigérés représentent les 2/3 des achats, respectivement 36% et 29%. Pour leurs achats, les ménages français vont en premier dans les GMS qui se taillent donc la part du « requin ». Les ménages y achètent 53% des produits frais et 92% des produits « traiteurs-réfrigérés » comme saumon fumé, surimi, tartinable,…
Le marché du frais (et vivants) et des produits traiteurs réfrigérés est de toute première importance pour les GMS (1). Les acteurs de la filière halieutique doivent donc s’adapter aux nouvelles contraintes économiques et la qualité des produits en fait les frais !
Quelques exemples d’adaptation
- De l’eau vendue au prix du saumon fumé !
- Des noix de Saint-Jacques fraîches de plusieurs jours !
- Du poisson frais de plus de deux semaines
De l’eau vendue au prix du saumon fumé !
« Il faut quand même savoir qu’aujourd’hui beaucoup de produits que nous consommons sont fabriqués dans les pays de l’Est pour des questions de cout de production (ex: saumon fumé 1er prix chez Axxxx, fabriqué en Pologne; ce produit est très rentable en terme de main d’oeuvre mais il reçoit aussi une triple injection, c'est-à-dire que l’on pique les filets de saumon avec des seringues pour injecter de l’eau et du sel à trois reprises pour vendre de l’eau au prix du saumon!).
Des exemples comme celui-ci j’en ai à la pelle. Le pire c’est que ces ventes sont les plus grosses sorties dans les magasins et aussi les plus grosses marges. Il faut quand même savoir que certaines enseignes demandent aux industriels de baisser leur qualité produits pour palier à l’augmentation des matières et garder leur confort de marge (eux aussi ont des actionnaires aux fesses !)… Source : Lettre d'un spécialiste de l'agro alimentaire (Le Post)
Salage au sel sec ou salage par injection ?
La Saumonerie granvillaise nous explique la différence entre les deux produits :
- Le salage au sel sec, c’est le salage traditionnel et ancestral. Il consiste à étaler du sel de mer sur le poisson et à attendre qu’il pénètre. Cela prend plusieurs heures en fonction de la taille du poisson, de son taux de matière grasse et de la température de salage. C’est là qu’intervient tout mon savoir-faire et ma connaissance des différents poissons ! La pénétration de sel à l’intérieur des cellules du poisson se fait par osmose. Cela veut dire qu’en échange il y a de l’eau qui s’égoutte du poisson. On perd environ 5 % du poids!
- Le salage par injection est utilisé en industrie et consiste à injecter de l’eau salée par des aiguilles ou par forte pression à l’intérieur du poisson. C’est quasiment instantané! L’intérêt pour l’industriel, est qu’au lieu de perdre du poids, et donc de l’argent, il en gagne!!! Quand on met le prix de revient en priorité, ça compte! Par contre, le poisson ayant plus d’eau, le goût sera dilué, et la texture beaucoup plus molle. Et ça c’est une grosse différence! Source : Saumonerie granvillaise
Des noix de Saint-Jacques fraiches de plusieurs jours
La société nantaise Biocéane a mis au point la bio-préservation, un procédé naturel de conservation des produits de la mer frais. La méthode consiste à pulvériser à la surface des noix de saint-jacques fraichement décortiquées un ferment lactique qui va, en se développant durant la conservation, retarder l'apparition des germes d'altération. Les noix traitées se conservent ainsi mieux et les qualités de texture et de goût sont préservées…. « Elles conservent durant toute leur durée de vie les caractéristiques des noix fraîches. Le ferment lactique utilisé est autorisé pour la conservation des produits de la mer depuis 2003 » explique Patrice Daniel, concepteur de la technique avec Sylvie Lorre. Source : Les fruits de mer en toute sécurité (Presse Océan)
Du poisson frais de plus deux semaines
En 2008, des chercheurs espagnols de l'université de Saint Jacques de Compostelle testaient le BPS2 sur du poisson, turbot, baudroie et merlu. Ce conservateur naturel devait permettre de prolonger la fraîcheur des poissons jusqu'à 15 jours entre le moment de la capture et la présentation dans les points de vente. Les premiers résultats étaient encourageants. Possibilité de maintenir la qualité des produits frais pendant 18 jours. La fin du projet étant prévue pour 2010, il est fort probable que du turbot au BPS2 soit déjà présent au rayon frais des poissonneries !
A quand le BPSuper4, le conservateur de poisson frais de plus d’un mois ?
Toutes ces adaptations qui se prétendent toutes naturelles (quoi de plus naturel que de l'eau salée !) vont permettre à des produits capturés aux antipodes de s'ancrer sur les débouchés traditionnels de la pêche française côtière car augmenter la durée de la fraîcheur d'un poisson permet à la filière importatrice de se positionner sur les créneaux très porteurs que sont les poissons frais, les crustacés et coquillages vivants, ainsi que les produits de la mer "Traiteurs-réfrigérés". Voir par exemple le site : Interpral Ulysse (Groupe Alliance)
Philippe FAVRELIERE
(1) D'après les dernières informations de FranceAgriMer, les produits frais sont en léger replis pour l'année 2010 alors que le congelé et la conserve ont profité de la crise économique....
Autres articles :
- Poisson made in France
- FAO. Comité des Pêches : Les cours du poisson flambent aussi !
- Produits de la mer : La valeur ajoutée, c'est la vente en frais et entier
- Langoustine de Gascogne, la marque d'une pêche fraîche locale
- Le poisson surfe sur la vague de la consommation des ménages français.
- En France, la consommation de poisson frais ne connait pas la crise (malgré une légère baisse en 2010)
- Le commerce mondial du poisson reprend ses droits
- Avec Carrefour, la pêche durable positive !
- Fraudes : Attention ! Poissons suspects !
- Sushis : Au Japon, le poissonnier coupe la queue du poisson
Construction de l’observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires
FranceAgriMer / Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Pêche / Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie
Juin 2011
Créé en octobre 2010 et opérationnel depuis janvier 2011 l’Observatoire de la Formation des prix et des Marges des produits alimentaires présente son premier rapport au Parlement. Ce document présente le système d’informations construit pour répondre aux missions assignées à l’observatoire pour un certain nombre de filières : fruits et légumes, produits laitiers et viandes.
Dans l’attente des prochains travaux de l’observatoire qui porteront sur d’autres filières comme le poisson et le vin, découvrez ce document fort intéressant tant dans la présentation que dans l’effort de pédagogie et la précision des résultats….
Pour télécharger le document, cliquer FranceAgriMer
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Septembre 2011 : Proposition de loi visant à encadrer les prix des produits alimentaires (Assemblée nationale)
Les agriculteurs français sont confrontés à une dégradation durable des prix d’achat de leur production, ne leur permettant pas d’en couvrir les coûts. Toutes les filières, et plus particulièrement celle des fruits et légumes, sont confrontées à des pertes de revenus importantes entraînant une multiplication des cessations d’activité ou hypothéquant la survie de milliers d’exploitations à moyen terme.
Dans le même temps, les prix alimentaires pour les consommateurs n’ont cessé de croître ces dernières années, à un rythme de +2 % en moyenne annuelle, avec des fluctuations allant jusqu’à +13,5 % pour les produits frais.
Cette crise permanente, aux conséquences dramatiques pour les familles d’exploitants, et grevant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages, trouve ses racines dans la dérégulation des marchés agricoles à l’échelle mondiale et européenne. Cette situation est accentuée, au plan national, par une évolution législative offrant toutes les garanties aux distributeurs pour faire pression à la baisse sur les prix d’achat, et favoriser un accroissement des marges, au détriment des consommateurs.
Une domination des distributeurs favorisée par les choix gouvernementaux.
Les bénéfices des grands groupes français de la distribution parlent d’eux-mêmes : le résultat net du groupe Carrefour s’est élevé à 568 millions d’euros (M€) en 2010, 437 M€ en 2009, 1,5 milliards d’euros en 2008 ; celui du groupe Auchan s’est établi à 705 M€ en 2010 et 727 M€ en 2008 ; celui du groupe Casino était de 529 M€ en 2010 ; celui des Mousquetaires – Intermarché de 165 M€. Ils ne sont que le reflet de l’efficacité redoutable, en terme de rentabilité, des politiques commerciales entretenues tant avec les producteurs qu’avec les consommateurs.
Cette domination sans partage sur la valeur ajoutée au sein des filières a été facilitée par les évolutions législatives de ce Gouvernement, avec les lois du 3 janvier 2008 pour le développement de la concurrence au service des consommateurs, dite « loi Chatel », et du 4 août 2008 de modernisation de l’économie. Elles ont de fait autorisé une déréglementation des relations commerciales, avec notamment la consécration du principe de libre négociation des conditions générales de vente, qui a considérablement affaibli les producteurs dans les négociations. Les pratiques contractuelles de la grande distribution avec ses fournisseurs, introduisant une multitude de services optionnels, contribuent aujourd’hui à minimiser les risques et les contraintes afférentes aux actions intermédiaires avant la mise en rayon. Elles garantissent une politique de marges commerciales exorbitantes.... Suite cliquer Assemblée Nationale
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Revue de presse
Le 30 mai 2011
Le prix de l’alimentation flambe ! (Agro-media)
Le magazine de l’Institut National de la Consommation (INC), 60 millions de consommateurs, met en garde contre la flambée du prix de l’alimentation et la façon dont les distributeurs la déguiseraient sous des promotions. Entre novembre 2010 et avril 2011, sur les 92 références suivies, deux tiers ont vu leur tarif augmenter. « Farine, café, jus de fruit, produits laitiers, poissons surgelés ou en conserve sont déjà touchés par des hausses supérieures à 3 % en moyenne », selon le magazine, et jusqu’à 20% de plus pour les lardons.
Selon 60 millions de consommateurs, les distributeurs auraient recours à une ruse pour déguiser ces augmentations : lancer des promotions pour casser les repères prix des consommateurs puis afficher un nouveau tarif, plus élevé bien entendu, deux semaines plus tard. Une autre technique pourrait également être utilisée : celle de « l’inflation masquée ». Le prix reste stable, mais c’est le grammage ou la recette qui change. Pour le magazine, un seul conseil : « surveillez de près les prix au litre et au kilo, car ils peuvent s'envoler sans que le prix unitaire bouge ». Et selon lui, « les hausses vont se poursuivre insidieusement tout au long de l'année ».
« Pour faire passer la pilule, fabricants et distributeurs renouent avec certaines pratiques peu glorieuses d’inflation masquée : le prix unitaire n’augmente pas, ou augmente peu, mais le poids diminue. C’est ainsi que, dans certains magasins, les boîtes de 20 bâtonnets de poisson pané Croustibat ont opportunément été remplacées par des boîtes de 18. Pour sa part, Ricoré annonce un «nouveau format» : la boîte de 250 g passe à 260 g. Une lectrice de Rennes a fait le calcul : dans son hypermarché Géant, 1,43 € de plus pour 10 grammes supplémentaires, cela revient quand même à augmenter de 30% le prix au kilo ! » Source : Des promos à gogo pour masquer les hausses de prix (60 millions de consommateurs)
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Le 17 février 2011
Poisson: bientôt une hausse des prix? (AFP)
L'industrie du poisson, qui représente quelque 50 entreprises et 8.000 emplois, réclame de fortes hausses de prix aux distributeurs, qui s'y refusent pour ménager leurs clients, selon un communiqué publié mercredi par l'Adepale (Association des entreprises de produits alimentaires élaborés). Cette association réunit les métiers de la transformation du poisson, soit les fabricants de conserves de poissons, de semi-conserves d'anchois, de surimi, de saumon et truite fumés, de crevettes cuites et de produits traiteurs de la mer. Ces fabricants représentent un chiffre d'affaires cumulé de 2 milliards d'euros. Selon Vincent Truelle, directeur général de l'Adepale, l'industrie est victime à la fois d'une offre de poissons de plus en plus réduite et d'une forte progression de la demande de la part des consommateurs.
Les industriels, qui doivent boucler fin février leurs négociations annuelles avec les distributeurs, réclament des hausses à "deux chiffres" pour leurs produits, alors que les "deux principales enseignes ont annoncé qu'elles limiteraient les hausses des produits alimentaires à 2%", fait valoir l'Adepale.
Pour les industriels, il faut répercuter la hausse du prix des matières premières dans le prix payé par les distributeurs. Et de citer une hausse de 65% du surimi en un an, de 25% du saumon, de 50% du thon et de 30% des crevettes. Selon M. Truelle, l'Adepale lance "un véritable cri d'alarme" aux distributeurs, pour qu'ils ne tirent pas "sur l'élastique des prix" jusqu'au "point de rupture". "A agir ainsi, c'est toute l'économie territoriale de notre pays et son tissu de PME qui risque de sombrer", avertit l'association.
L'ADEPALE est l'Association Des Entreprises de Produits ALimentaires Elaborés.
Avec plus de 200 entreprises de l'alimentaire, l'ADEPALE représente un des principaux regroupements de ce secteur, premier secteur industriel de France. Les produits fabriqués par ces entreprises concernent des produits agricoles et des produits aquatiques. Parmi lesquels : et par leur grande variété, sont présents dans le quotidien des consommateurs :
- conserves et semi-conserves alimentaires,
- produits traiteurs frais,
- saumon et truite fumés,
- surimi,
- crevettes et crustacés cuits,
- produits déshydratés… Pour plus d’informations sur l'adepale, cliquer Ici
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La hausse des tarifs coince aussi pour le saumon (LSA)
Alors que les dernières semaines pour clore les négociations commerciales font l'objet de vifs débats entre la distribution et les industriels, qui demandent l'arbitrage des pouvoirs publics, Gilles Charpentier, président de Meralliance, indique que le problème touche aussi le saumon fumé. "Nous sommes face à un paradoxe, les ventes de saumon fumé progressent de 10 % en grande distribution, nous sommes sur des produits de qualité avec peu de premiers prix, mais les prix de vente à la consommation n'évoluent pas alors que la matière première a augmenté de 43 % en deux ans ! C'est totalement insupportable pour des entreprises comme la mienne". Il attribue l'attitude des GMS à la LME "dont le but est de redonner du pouvoir d'achat et de limiter l'inflation, ce qui a été une réussite, mais aujourd'hui vouloir une inflation zéro ne va pas permettre aux entreprises de tenir très longtemps, de nombreux emplois vont être supprimés en France". Il indique que les hausses de tarifs ont parfaitement été acceptées par les enseignes britanniques qu'il a comme clientes. Il observe que la France est championne d'Europe pour la hausse de la consommation, mais qu'elle détient aussi le triste record du chômage. "Théoriquement, nous devrions passer des hausses de tarifs de l'ordre de 23 % pour compenser la hausse des matières premières. Or, la distribution n'accepte que 2 à 3 %". Le patron de Meralliance est également le président de la Feef, qui représente des centaines de PME fabriquant des marques régionales ou des MDD....
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Les prix des matières premières flambent (Les Echos)
Saumon, surimi, crevette… Ces produits de base coûtent de plus en plus cher aux groupes de l'agroalimentaire spécialisés dans leur transformation.
Le verdict est sans appel. Les cours de la quasi-totalité des produits de la mer les plus consommés dans l'Hexagone flambent. Selon les Douanes françaises, entre août 2009 et août 2010, les prix du surimi-base ont augmenté de 65 % et ceux du saumon frais entier de 33 %. Pour le thon albacore, la hausse atteint les 52 %, quand elle avoisine les 21 % pour la crevette. « Ce n'est pas fini, évoque Hervé-Lucien Brun, consultant spécialisé sur la crevette. La production de crevettes dites de qualité "cuisson" est en chute libre, soit pour cause de maladie, soit pour cause de catastrophes naturelles. L'origine Equateur, encore disponible, se révèle particulièrement courtisée par les acheteurs du monde entier. Or, il devient plus rentable pour les producteurs équatoriens de vendre de la queue de crevette aux Chinois et aux Américains que de l'entière aux Européens. »
En conclusion, pour obtenir de la matière première, les cuiseurs de crevettes français sont obligés d'y mettre le prix. Idem chez les fumeurs, les conserveurs ou les fabricants de surimi. « La substitution avec de nouvelles espèces est très difficile, explique Jean-Sébastien Tamisier, directeur de l'activité surimi chez Fleury Michon. Quant aux espèces qui sont issues de l'aquaculture, elles restent encore trop chères pour être intégrées dans un processus industriel. »
Hausse structurelle - Si elle est possible, la modification d'une zone d'approvisionnement n'offre pas une réponse idoine. « Cela peut entraîner des frais douaniers importants, en raison de la sortie du cadre des régimes à taux préférentiel », évoque dans un communiqué l'Association des entreprises de produits alimentaires élaborés. Ensuite, l'entrée en vigueur au 1 er janvier 2010 dans l'Union européenne du régime de certification des captures peut peser sur la chaîne d'approvisionnement. Les démarches administratives pour les pays exportateurs sont lourdes. Dès lors, « certains pays tiers préfèrent vendre aux Américains ou aux Chinois plutôt qu'aux Européens », indique Odile Texier, présidente du SNCE, Syndicat national du commerce extérieur des produits congelés et surgelés. L'inquiétude des industriels est profonde. La hausse des cours est structurelle : l'exploitation des stocks, mieux encadrée, entraîne logiquement une baisse de la production, tandis que la demande mondiale ne cesse d'augmenter. Or, il devient de plus en plus délicat pour les transformateurs d'absorber le choc. « Les prix de nos autres intrants augmentent également », indique Jean-François Hug, directeur général de la conserverie Chancerelle....
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L'industrie présente la facture (LSA)
Septembre 2010 - Les uns après les autres, les fabricants de produits de consommation demandent des hausses tarifaires pour 2011. Ils les justifient par la conjugaison de plusieurs facteurs comme la récente augmentation des matières premières et deux années de prix stables ou en baisse.
Fini l'accalmie ! Après la forte poussée de fièvre des prix en 2008, le front des matières premières s'était calmé. Mais à entendre les fabricants de PGC, mais aussi de certains produits non alimentaires (peintures et colles), c'est terminé. Qu'il s'agisse de la sécheresse en Russie, qui a plombé les récoltes de blé, d'un nouvel accord sur le prix du lait ou des variations du pétrole, plusieurs facteurs se télescopent et incitent les fabricants à annoncer une inévitable répercussion sur leurs tarifs.
Menaces avancées - Cet éternel jeu de négociations n'est pas nouveau, mais les industriels ont pris la parole plus tôt et plus fort que d'habitude. Ainsi, Findus France n'y est pas allé de main morte, il y a quelques jours, en annonçant une hausse moyenne de 15 % de ses tarifs sur les produits à base de poisson à partir du 1er janvier, en raison de la raréfaction des ressources marines ! L'industriel avance une équation simple : le prix du poisson a explosé en un an (+ 87 % sur le colin-lieu, + 21 % sur le cabillaud). Compte tenu d'un coût matière très important, « la hausse des matières premières représente 4,5 M € de marge brute perdue en 2010, et 9,6 M € en 2011 si nous ne passons aucune hausse en 2011 », assure Matthieu Lambeaux, directeur général de Findus France. L'objectif est, pour le fabricant, de ne pas dégrader ses comptes et de payer le produit à sa juste valeur. « En 2008, nous avions passé des hausses de tarifs, précise Matthieu Lambeaux. Mais pas en 2009 ni en 2010. » Dans l'alimentaire, les entreprises se sentent d'autant plus en position de répercuter les évolutions à la hausse qu'elles l'avaient fait à la baisse, selon l'Ania, qui avance une chute des prix à la production (sortie d'usine) de 8,2 % en 2009.
Tous les secteurs concernés….
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Le 6 juin 2011
L’irradiation des aliments : réalité ou affabulation ? (Echobio)
Entre les associations écologistes qui brandissent le drapeau menaçant de l’irradiation et nombre d’industriels ou de chercheurs dans le domaine de l’agro-alimentaire qui nient l’existence de cette pratique en France, que penser ? Le point sur une technique de conservation alimentaire que les bio refusent.
Entre les associations écologistes qui brandissent le drapeau menaçant de l’irradiation et nombre d’industriels ou de chercheurs dans le domaine de l’agro-alimentaire qui nient l’existence de cette pratique en France, que penser ? Le point sur une technique de conservation alimentaire que les bio refusent.
L’irradiation, appelée aussi ionisation, consiste à soumettre des aliments à un rayonnement gamma de très haute énergie (1) afin d’allonger leur durée de conservation – jusqu’à trois fois plus. Le processus d’irradiation ne rend pas l’aliment radioactif, il tue les micro-organismes situés à la surface de la viande, des fruits ou légumes et ralentit leur mûrissement. Constatant que “les herbes aromatiques séchées, les épices et les condiments végétaux sont fréquemment contaminés et/ou infestés par des organismes et leurs métabolites, qui sont de nature à nuire à la santé publique [et qu’une] telle contamination et/ou infestation ne peuvent plus être traitées par des fumigants tels que l’oxyde d’éthylène en raison des risques de toxicité de leurs résidus”, les législateurs ont adopté une directive européenne en 1999 autorisant l’irradiation sur les herbes aromatiques séchées, les épices et les condiments végétaux, spécifiant les doses maximales autorisées. La réglementation oblige également à un étiquetage clair (“traité par rayonnement ionisant”, “traité par ionisation”), ce même pour les marchandises vendues en vrac.
Quelles denrées peuvent être irradiées en France ?
La France a autorisé d’autres denrées, à savoir les herbes aromatiques surgelées, oignons, ail, échalote, légumes secs et fruits secs, flocons et germes de céréales pour produits laitiers, farine de riz, gomme arabique, viande et abats de volailles, cuisses de grenouilles congelées, sang séché, plasma, coagulats, crevettes congelées décortiquées ou étêtées, blanc d’œuf, caséine, caséinates.
Quels volumes le sont effectivement ?
La France arrive en 3e position des pays européens qui irradient le plus après la Belgique (34,33 %) et les Pays-Bas (28,49 %). Chaque année, le Journal officiel de l’Union européenne publie, par État membre, les types de produits irradiés et les tonnages. Les données 2007 sont actuellement disponibles. Ainsi, ce sont essentiellement les volailles (pour presque la moitié des tonnages, soit 1239 tonnes) qui ont été ionisées en France. À titre d’information, la même année, 1 718 000 tonnes (2) avaient été abattues sur le sol français. Cette ionisation porterait alors sur moins de 0,1 % des volumes.
Quels contrôles ?
Si les unités d’irradiation sont clairement identifiées en Europe – il en existe 22 dont 5 en France –, les contrôles sont relativement faibles et disparates. En 2007, la France a analysé 117 échantillons allant des châtaignes au thé en passant par les fruits secs. Elle a noté 5,13 % de fraudes, c’est-à-dire que des coquillages, des nouilles et des cuisses de grenouilles surgelées se sont révélés irradiés. Soit ces lots étaient incorrectement étiquetés, soit ils n’étaient pas autorisés à être irradiés. Au total, en Europe, on estime à environ 4 % le nombre de fraudes. En outre, la transformation des produits rend encore plus difficile la détection de cette technique de conservation. Il est particulièrement complexe de déterminer, dans un plat composé, si des ingrédients l’ont subi ou pas....
Hors Europe, le flou total...
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Le 27 juin 2011
Philippe Chalmin, expert des matières premières agricoles, présente aujourd'hui son rapport final sur l'évolution des prix et des marges dans l'alimentation. Il met en lumière l'importance et la constance des marges de la distribution sur dix ans quels que soient les prix payés aux agriculteurs.
Philippe Chalmin, professeur d'économie à Dauphine, expert des matières premières, présente aujourd'hui le rapport final très attendu de l'Observatoire des prix et des marges alimentaires, du champ à la fourchette au cours des dix dernières années. Le fruit d'un travail complexe et considérable de 250 pages effectué avec le concours de l'Insee, d'Agrimer et du service statistique du ministère. L'objectif de cette enquête était de voir si les industriels et les distributeurs répercutaient les chutes de prix à la production. En d'autres termes, à qui les crises agricoles bénéficient, même si la loi de modernisation agricole élaborée par Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation ne le dit pas dans ces termes. Officiellement la mission assignée à l'Observatoire est de mieux informer les parlementaires sur le sujet. Et de clarifier un débat extrêmement polémique entre les acteurs de la filière, qui a souvent conduit à l'exaspération de part et d'autre, le tout finissant par des actions violentes des agriculteurs dans les supermarchés. « Il y a peu de pays où les relations entre fournisseurs et clients sont l'objet de tant de tensions, de tant de dissensions sur les prix, mais aussi sur les conditions et les délais de paiement », écrit le rapporteur. « Peu de pays où l'accumulation de textes soit arrivée à un tel niveau de contrôle administratif et d'infantilisation des partenaires commerciaux. » (…)
Le rapport fait la lumière pour la première fois sur les marges brutes des uns et des autres. On découvre ainsi au fil des pages, en suivant les produits de l'exploitation à l'étal que les marges brutes de la distribution sur dix ans sont à la fois très confortables et peu influencées par l'effondrement des prix aux producteurs. Dans certains cas, l'écart entre la rémunération de l'expéditeur et l'étiquette en magasin est renversant. Ainsi le bigarreau a été facturé jusqu'à 5 fois plus cher au consommateur qu'il n'a été payé par le distributeur….
L'observatoire des prix et des marges
Réclamé à cor et à cri par les agriculteurs depuis des années, l'observatoire des prix et des marges a été créé en 2010 par la loi de modernisation agricole de Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation. Il a vocation à suivre l'évolution des prix et des marges alimentaires, afin d'introduire une transparence qui n'existe pas aujourd'hui. Chaque année, il présentera son rapport au Parlement, qu'il doit éclairer dans ses réflexions et ses débats sur les relations commerciales, ainsi que sur le partage de la valeur ajoutée des produits entre agriculteurs industriels et distributeurs.
Les distributeurs fustigent, eux, les marges des industriels de l'agroalimentaire (Les Echos)
Selon une étude de la Fédération du commerce et de la distribution effectuée en 2010, la marge opérationnelle des industriels a progressé plus vite que celle des distributeurs ces dix dernières années.
La question des prix est, bien sûr, très sensible pour les distributeurs. Ce sont eux, en bout de chaîne, qui vendent les produits au consommateur. Les dernières négociations commerciales, qui se sont achevées le 1 er mars, n'ont pas adouci les relations, traditionnellement tendues, entre les Carrefour, Leclerc et autres Auchan, d'un côté, et les Nestlé, Danone et L'Oréal, de l'autre. Il faut dire que la flambée des matières premières a rendu les accords difficiles. Les industriels souhaitaient des hausses élevées quand les distributeurs affirmaient ne pas accepter des augmentations supérieures à 2 %. Finalement, ces derniers ont un peu assoupli leur position. Les hausses des produits de grande consommation (produits alimentaires et produits ménagers) seront, selon la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), comprises en moyenne entre 2 % et 3 % en 2011. Avec des pointes à 10 % ou même 20 % sur des produits peu transformés, très dépendants du coût des matières premières : café, farine, chocolat, poisson, etc….
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Prix alimentaires : distributeurs et consommateurs demandent un rapport plus abouti (Les Echos)
Selon l'association consumériste CLCV, comme pour la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), pour comprendre le mécanisme des prix il faut prendre en compte la marge nette. L'Observatoire des marges et des prix a rendu hier des conclusions basées sur la seule marge brute.
Malgré ses 250 pages et sa dénomination de «final», le rapport de l'Observatoire des prix et des marges des produits alimentaires présenté ce matin par l'économiste Philippe Chalmin ne semble pas devoir clore le débat sur le prix qui opposent agriculteurs, industriels de l'agroalimentaire et distributeurs.
Le document examine l'évolution des marges des différents acteurs de la chaîne au cours des dix dernières années. Il pointe l'importance des marges brutes des grandes surfaces et leur permanence en période de crise agricole. Pour autant, les éléments rassemblés par le rapporteur ne permettent pas d'établir précisément les faits. L'Observatoire des prix et des marges «manque pour l'instant de données pour analyser le contenu des marges de la grande distribution», a ainsi reconnu l'établissement public FranceAgrimer, pourtant membre de l'Observatoire avec l'Insee, cité par l'AFP. «En général, les marges brutes de la grande distribution sont plus importantes que celles de l'industrie, mais pour comprendre pourquoi elles sont plus importantes, il faut disposer des comptes analytiques que nous devrions avoir d'ici à l'automne», a-t-on ajouté de même source.
«Analyser le partage de la valeur ajoutée»
Une opinion que partage l'association de consommateurs CLCV. Cette dernière, qui a mesuré les prix de 29 produits de grande consommation de janvier à avril pour aboutir à une inflation de 2,7% dans la grande distribution, ne ménage jamais ses critiques à l'égard des Carrefour, Leclerc et autres Intermarché. Dans un communiqué publié hier, elle se demande notamment «comment se fait-il que les hausses de prix agricoles soient transmises de façon immédiate et mécanique jusqu'au consommateur alors que les baisses n'affectent pas ou si peu les prix en rayon?»
Pour autant, la CLCV demandait, aussitôt le rapport Chalmin remis, «une plus grande transparence sur la formation des prix, mission de l'Observatoire des prix et des marges»... Alors que cet observatoire étudie les marges brutes, la CLCV souhaite qu'il aille «plus loin en s'intéressant désormais aux marges nettes, afin d'analyser le partage de la valeur ajoutée entre les acteurs».
Publication prématurée...
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Le 8 septembre 2011
Nous vous l'annoncions dès hier sur notre site : le tribunal de commerce de Lille a condamné le groupe Auchan à une amende d'un million d'euros pour des abus envers ses fournisseurs. Huit autres enseignes de la grande distribution sont dans le collimateur de la justice pour les mêmes pratiques.
Hervé Novelli n'est plus secrétaire d'État au Commerce, mais les fameuses assignations qu'il avait lancées en octobre 2009 à l'encontre de neuf enseignes de la grande distribution (Auchan, Carrefour, Casino, Leclerc, Cora, Système U, Intermarché, Castorama et Darty) refont aujourd'hui surface.
Lors de contrôles de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sur des centaines de contrats entre les groupes de distribution et leurs fournisseurs, des dizaines de « clauses réputées abusives » avaient été relevées.
La DGCCRF avait à cette occasion constaté deux types majeurs de dispositions illégales : celles qui prévoient que le distributeur n'assume plus le risque de mévente (comme par exemple l'obligation pour le fournisseur de reprendre les invendus), et celles qui imposent des contraintes dont lui-même se dispense (des pénalités de retard, ou encore une baisse de prix exigée quand le cours des matières premières diminue, mais pas l'inverse).
Longtemps bloquées par des questions prioritaires de constitutionnalité, les procédures reprennent leur cours. Hier, le tribunal de commerce de Lille a condamné le groupe Auchan à une amende d'un million d'euros….
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Le 28 septembre 2011
Prix du saumon frais : Chute à la production… Constant à la consommation !!!
Les cours du saumon frais à la bourse de Norvège (Fish Pool) ont fortement chuté au cours de l’année 2011 et sont à un niveau beaucoup plus bas qu’en 2010. Sur le marché français, le prix du saumon frais (entier et en filet) est quasiment constant…
Selon le baromètre national Relaxnews des produits frais, le prix au kilo du filet de saumon issu de l'aquaculture affiche la plus forte baisse de la semaine alors que le même saumon vendu entier (moins de 4 kilos) fait partie des plus fortes hausses.
A un prix de 8,08€/kg, le saumon entier prend plus de 60 centimes en une semaine, mais reste encore moins cher que l'an passé, où il était proposé à 8,96€.
Du côté des baisses, le saumon en filet voit son prix au kilo chuter de plus 2,60€ en une semaine à un prix de 12,41€ (contre 13,30€ en 2010 à la même époque)
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Le 5 juillet 2012
Walmart. Maltraitance chez un sous-traitant des produits de la mer...
Aux USA, la National Guestworker Alliance (NGA) dénonce le travail forcé "24H/24" à l'intérieur de la société CJ’s Seafood, une usine de transformation des produits de la mer qui travaille pour Walmart, le plus grand distributeur au monde...
Plus d'informations dans Agro-Media :
L’entreprise est également soupçonnée d’avoir exercé des pressions sur ses salariés et leurs familles, et carrément accusée de maltraitance par certains d’entre eux. En réponse à ce scandale qui gonfle outre-Atlantique, le géant de la distribution mondiale, Walmart, a suspendu CJ’s Seafood, « le temps que les investigations judiciaires soient menées ».
Et ce type de scandale pourrait bien ne pas être le dernier pour Walmart, dans le collimateur de la National Guestworker Alliance (NGA), organisme qui aide les employés à s’organiser et à former des actions en justice en cas d’infraction à la sécurité et à la santé au travail.
La NGA accuse 12 autres entreprises travaillant pour Walmart d’être coupables d’agissements douteux envers leurs salariés. Alors que l’enseigne fête ses 50 ans, cette affaire s’additionne à d’autres qui ternissent toujours un peu plus l’image du géant Walmart. L’enseigne a par exemple récemment été accusée par des rapports d’avoir payé 24 millions de dollars à des officiels mexicains en dessous-de-table pour favoriser l’obtention de permis de construire… Source : Walmart, des cadavres dans le placard pour fêter ses 50 ans...(Agro-Media)
23 avril 2013
Du saumon frais longue conservation !
Global Fresh Foods facilite l'accès des producteurs de saumon aux marchés européens et asiatiques
Photo Wikipedia : Saumon du Pacifique fumé
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