En préambule : Trois parades aux poissons et autres produits de la mer suspects : (1) les circuits courts de distribution (par exemple : Vente directe du poisson : Les criées devront faire avec), (2) la vente en frais et entier (lire : Produits de la mer : La valeur ajoutée, c’est la vente en « Frais et Entier » !) et (3) le soutien à la pêche locale (lire dans le journal du Pays Basque : Un fond européen au soutien de la pêche locale)
Vol d'identité ?
"L'identification des poissons non transformés est en général assez facile, explique Michèle Kuruc du département Pêche et aquaculture de la FAO. Mais aujourd'hui, les produits halieutiques sont exportés loin, vers des lieux où ils ne sont pas forcément bien connus. De plus, l'industrie s'est mondialisée et les produits halieutiques sont souvent transformés dans des bateaux-usines avant même d'être débarqués. La plupart du temps, ce que voient les inspecteurs ne ressemble plus du tout à un poisson à l'état sauvage».
Parfois, l'identification précise des poissons dépasse les capacités des inspecteurs. D'innocentes erreurs d'écriture peuvent finir par transformer un type de poisson en un autre. De plus, des pêcheurs et des commerçants sans scrupules se jouent du système pour éviter restrictions ou taxes.
Selon M. Kuruc, les personnes impliquées dans la pêche illicite, non réglementée et non déclarée (IUU) utilisent de nombreuses méthodes pour dissimuler leurs activités illégales et mettre sur le marché leurs produits mal acquis. «La substitution frauduleuse de produits et l'utilisation de fausses dénominations et de documents frauduleux sont fréquemment utilisées pour transporter et commercialiser des produits illicites», affirme-t-elle.
Résultat ? Un pourcentage inconnu de produits halieutiques sur les étals ne corresponde tout simplement pas aux étiquettes sous lesquelles ils sont vendus.
La science médico-légale à la rescousse
Des technologies légales basées sur la génétique et la chimie sont déjà utilisées par certains pays pour surveiller et contrôler le commerce de produits, d'animaux et du bois. Ainsi, la FAO a récemment organisé un atelier d'experts, inspecteurs, agents des services de répression (chargés de faire appliquer la loi), scientifiques et universitaires pour discuter de la façon dont ces technologies pourraient être plus largement déployées dans le contrôle des pêches.
«Nous souhaitons promouvoir une utilisation plus large des techniques médico-légales disponibles, en particulier dans les pays en développement, indique M. Kuruc. Quelques pays ont avec succès utilisé diverses méthodes médico-légales dans des enquêtes et lors de poursuites judiciaires, mais une large part du personnel chargé de la surveillance et du contrôle des pêches ignore encore leur existence».
L'analyse de l'ADN peut révéler l'espèce d'un filet blanc suspect. Des tests chimiques sur des ouïes de poissons indiquent les aliments absorbés et permettent de localiser la région précise où ils ont été capturés.
«Nous devons pousser au maximum l'utilisation de ces techniques, parce que nous pouvons être sûrs que ceux qui sont impliqués dans la pêche IUU le font, ajoute M. Kuruc. Un participant de l'atelier a raconté qu'un groupe reconnu coupable d'un trafic illégal d'ormeaux avait avoué avoir appris les techniques de destruction des preuves en regardant la série télévisée Les experts à Miami». (d’après le communiqué de presse de la FAO : De mystérieux produits halieutiques)
Autres articles :
- Etiquetage du poisson. Le flou libéral de l'Union Européenne
- Aquaculture biologique : "Ne mangez pas ces crevettes bio !"
- Achetez du poisson, votre hypermarché presse le citron !!!
- Vente directe du poisson : Les criées devront faire avec
- La Chine s'attaque au blanchiment des poissons de la pêche pirate
- Une indication géographique sur les poissons hexagonaux
- Followfish, une marque qui suit le poisson à la trace
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Code d’usages pour les poissons et les produits de la pêcheFraudes. Du thon bourré de nitrates.
La pratique est courante à Rungis et dans certaines grandes enseignes. Pour rendre les longes d’albacore plus attractives, certains opérateurs n’hésitent pas à leur injecter nitrates et colorants.
Pour combattre les dérives frauduleuses et les acteurs peu scrupuleux, l’OMS et la FAO ont publié en 2009 les règles et les normes alimentaires pour les poissons et les produits de la pêche dans le but de protéger la santé des consommateurs :
Code d’usages pour les poissons et les produits de la pêche – Codex Alimentarius / Organisation mondiale de la santé (OMS) / Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO)
La Commission du Codex Alimentarius est un organisme intergouvernemental de plus de 180 membres, relevant du Programme mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires tel qu’établi par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans le but de protéger la santé des consommateurs et d’assurer des pratiques loyales dans le commerce alimentaire. La Commission promeut aussi la coordination de tous les travaux en matière de normes alimentaires entrepris par des organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales. Le Codex Alimentarius (en latin, loi ou code alimentaire) est le résultat du travail de la Commission: un recueil de normes alimentaires, lignes directrices, codes d’usages et autres recommandations internationalement adoptés. Les textes contenus dans la présente publication font partie du Codex Alimentarius.
Le Code d’usages pour les poissons et les produits de la pêche s’adresse à tous les professionnels de la manipulation, la production, l’entreposage, la distribution, l’exportation, l’importation et la vente de poissons et de produits de la pêche. Ce code a pour objet de garantir des produits sains et salubres qui peuvent être vendus sur les marchés nationaux et internationaux et qui répondent aux exigences des normes Codex. La réalisation de ce code et d’un certain nombre d’annexes est en cours d’élaboration. Cette première édition imprimée contient les révisions du texte adoptées par la Commission du Codex Alimentarius jusqu’en 2008.
Pour télécharger le document, cliquer Ici
Pour plus de renseignements sur ces textes ou sur tout autre aspect de la Commission du Codex Alimentarius, s’adresser au :
Secrétaire, Commission du Codex Alimentarius - Programme mixte FAO/OMS sur les normes alimentaires - FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00153, Rome, Italie / Télécopie: +39 06 57054593 / Courrier électronique: codex@fao.org / Site Web : http://www.codexalimentarius.net
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Fraudes ? :
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L'épicerie - Le poisson dans vos sushis (Radio Canada)
Saviez-vous que le poisson mentionné sur les étiquettes des sushis n'est pas nécessairement celui qui se retrouve dans votre assiette? Nous avons recueilli et analysé 51 échantillons dans 19 restaurants ?
Au Québec, 50% des achats de sushi ne correspondaient pas au poisson indiqué sur la carte. Par exemple :
- Tilapia à la place du Rouget
- Sériole à la place du Thon à queue jaune
- Crabe commun à la place du Crabe des neiges
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Revue de presse :
Le 6 février 2010 : Soutien à la pêche locale
Pays Basque - Une manne européenne pour soutenir la filière (Sud-Ouest)
Un peu plus d'un million d'euros de fonds publics est débloqué pour aider les pêcheurs à développer leurs projets. Diversification et développement durable sont prônés.
François Maitia, Éric Guilloteau, Serge Larzabal et Jean-Jacques Lasserre présentent les axes de travail du plan d'action. Le foie de lotte va-t-il connaître la même carrière que le foie de canard ? La question peut prêter à sourire, mais c'est bien en s'inspirant des recettes de la filière agricole que la pêche espère trouver des solutions pour sortir de la crise. Quotas européens, baisse de la ressource et des prix, concurrence espagnole, rien n'est actuellement épargné aux acteurs du port. Et pour s'en sortir, le comité local des pêches a décidé de se démarquer en concourant à l'axe 4 du Fonds européen pour la Pêche.
Concrètement, il s'agissait de remplir un cahier des charges qui vise à soutenir les projets locaux en faveur du développement durable, pour obtenir une subvention européenne. Cette dernière s'élève à 550 000 € auxquels s'ajoute le double versé par l'État et les collectivités territoriales. Soit 1,1 million d'euros au total.
Jusqu'à 2013 et au-delà….
Un fond européen au soutien de la pêche locale (Le Journal du Pays Basque)
Concurrence, quotas européens, baisse des prix et des ressources... on ne cesse de la répéter, mais le monde de la pêche n'est pas au mieux de sa forme. Une situation que le Comité local des pêches de Bayonne, entend bien endiguer via notamment le lancement, en partenariat avec les Pays Pays Basque et Adour Landes Océanes, du programme Axe 4.
Un programme, valable jusqu'en 2013, qui consiste à apporter un soutien financier aux projets locaux s'inscrivant dans un souci de développement durable des zones côtières tributaires de la pêche et qui a bénéficié d'une subvention européenne de 550 000 euros auxquels s'ajoutent les autres 550 000 euros versés par l'État et les collectivités territoriales, soit une subvention totale de 1,1 million.
Aussi, le plan d'actions se décline autour de quatre axes généraux : dynamiser la commercialisation des produits frais, mieux valoriser les produits locaux de la mer, améliorer la gestion environnementale concertée du littoral, renforcer et valoriser le lien Terre-Mer. Organisations professionnelles, coopératives, associations, collectivités locales, organismes publics, entreprises privées du territoire... sont désormais attendus pour présenter des projets qui seront étudiés par le comité de programmation (organe décisionnel) présidé par Serge Larzabal. Chargée de mission Axe 4, Maylis Iribarne aura à charge d'apporter une aide administrative et technique autour des projets.
Le 19 avril 2010 : Contrefaçon de boites de thon fabriquées en Chine pour le marché tunisien
Du Thon confisqué en Tunisie (Audinet)
Les contrôleurs économiques ont réussi récemment à confisquer 5 tonnes du thon importées et portant le nom de « Made in Tunisia », malgré qu’elles ont été fabriquées en Chine, rapporte Assabeh « Al Ousbouii ». Les mêmes sources ont indiqué que la valeur de produits confisqués a dépassé les 1 000 000 dinars, et elle peut atteindre environ 5 000 000 dinars à la vente en détail.
Toujours selon les mêmes sources, un producteur tunisien a présenté une complainte, où il a indiqué que certains importateurs ont imité et contrefait son produit en Chine, et ils l’ont importé en Tunisie et ils ont commencé ainsi à commercialiser ce dernier.
Sur la base de ces données, les contrôleurs économiques ont confisqué ces produits étrangers et les responsables ont insisté sur les efforts déployés pour lutter contre la contrefaçon et la fraude. Notons que cette opération a touché une seule marque tunisienne productrice du thon, sans indiquer son nom, et cette opération se présente comme la plus grande opération de contrefaçon en Tunisie.
Le 10 mai 2010
Etiquetage mensonger des poissons vendus sur nos étals (Univers Nature)
Publiée dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment, une récente étude menée dans les magasins et les supermarchés de Dublin, en Irlande, révèle qu’un quart des poissons vendus sous l’appellation de morue ou d’églefin n’en sont pas.
Afin de procéder à l’identification des espèces des poissons vendus dans les « fish and chip », les poissonneries et les supermarchés de 10 banlieues de Dublin, ces travaux ont recouru à la technique du code-barre ADN. On a ainsi pu extraire des tissus de morue et d'églefin fumés, frits, en beignets, frais et congelés, et comparer les séquences des gènes avec celles de plusieurs bases de données.
Au final, 39 des 156 produits vendus sous l'étiquette « morue » ou « églefin » étaient, en réalité, issus d'autres espèces. Pour les seuls poissons fumés, la proportion d'étiquetage erroné a représenté 28 échantillons sur 34, soit plus de 80 %. Environ un quart des échantillons de morue étaient vendus sous l'étiquette d'églefin (et réciproquement), de goberge (colin d'Alaska), de merlu blanc ou de morue bleue. On a, par ailleurs, constaté des cas où la morue du Pacifique était commercialisée sous l'étiquette de morue de l'Atlantique.
Pour la doctorante Dana Miller de l'University College Dublin, membre de l’étude, les résultats observés prouvent l'échec de l'application de réglementations strictes pour l'Union européenne. Toutefois, ce problème ne concerne pas que l’Europe, comme en témoignent d’autres études américaines s’étant également penchées sur la question de l’étiquetage des poissons disponibles à la vente......
Le 1 juillet 2010
Poissons : une enquête peu rassurante (Le Point)
Mieux vaut acheter les poissons entiers
Le poisson, c'est bon pour la santé, tout le monde le sait maintenant. En revanche, c'est parfois moins évident pour notre porte-monnaie. Et cela devient carrément indigeste quand il y a tromperie sur la marchandise. Or, selon la dernière enquête du magazine 60 millions de consommateurs de juillet-août, 38 % des filets analysés par ses soins sont vendus sous de fausses appellations. Les poissons les plus concernés sont la dorade, la rascasse, le flétan, le cabillaud et la sole. Mieux vaut donc les acheter entiers, quitte à faire ensuite "lever" les filets par le poissonnier (dans les grands magasins, c'est plus compliqué...). De plus, 25 % des poissons présentés comme "sauvages" proviennent en réalité d'élevages (notamment la dorade royale et le bar).....
Le 1 octobre 2010
Etude sur l’ajout d’eau dans les poissons surgelés (Les Marchés)
A partir du 1er octobre 2010, et durant 21 mois, le syndicat national du commerce extérieur des produits congelés et surgelés (SNCE) et Haliomer (ex-centre d’expérimentation et de valorisation des produits de la mer) lancent une étude « ayant pour objectif de développer des outils qui permettront de mettre en évidence les fraudes en ajout d’eau dans les filets de poisson importés », indique le SNCE dans sa dernière lettre d’information. L’étude portera sur des poissons entiers, surgelés bord de préférence et à l’état êtété, sur des espèces telles que le colin d’Alaska, le panga, la lotte et le hoki de Nouvelle-Zélande. Ce programme devrait permettre aux professionnels de disposer de critères analytiques pour « mieux contrôler les produits concernés », et établir « des seuils de référence dans les cahiers des charges notamment ».
Le 6 octobre 2010 : Alpha, le renifleur de poisson
Alpha MOS : deuxième commande importante de la FDA (Boursier.com)
... vente pour un montant d'environ 500.000$ de plusieurs nez électroniques à la Food and Drug Administration (FDA) pour l'analyse des produits de la mer. ...
Alpha Mos signe de gros contrats aux États-Unis et en Chine (La Tribune)
Spécialisée dans les instruments analytiques sensoriels (nez, langue, etc., électroniques), la PME toulousaine mise sur une croissance de 35 % cette année.
Nul n'est prophète en son pays : Alpha Mos, leader mondial des nez électroniques, réalise ainsi moins de 10 % de son chiffre d'affaires en France ; 40 % de son activité est effectuée en Asie et 30 % aux Etats-Unis. Une tendance confirmée par la signature d'un important marché avec l'agence environnementale chinoise qui vient de commander 60 nez électroniques. Objectif : cartographier et surveiller un site industriel dans la province de Zhejiang, au sud de Shanghai, afin d'en surveiller les odeurs et les toxiques volatils. Un marché de 1 million d'euros qui a valeur de test. « À terme, l'agence chinoise veut équiper plusieurs autres sites », explique Jean-Christophe Mifsud, président et fondateur d'Alpha Mos, à Toulouse.
Les mesures des odeurs prennent une part de plus en plus importante dans de nombreux secteurs de l'industrie et de la santé, notamment dans le contrôle de la réglementation. Sur la marée noire du golfe du Mexique par exemple, la FDA américaine a ainsi commandé plusieurs nez électroniques à la PME afin de contrôler les produits de la mer (poissons, huîtres, crustacés, etc.) et de mesurer leur contamination éventuelle par les hydrocarbures. Dans l'Hexagone, plusieurs grands noms de l'agroalimentaire travaillent avec Alpha Mos, mais le marché reste à conquérir. « En France, nous avons le poids de la tradition et une culture très marquée. En matière d'agroalimentaire, le Français ne peut accepter un résultat s'il n'en comprend pas le process », analyse Jean-Christophe Mifsud.
Analyse de « palatabilité » - Après les nez et les langues électroniques, la société a lancé cette année l'oeil électronique qui analyse la palatabilité visuelle, c'est-à-dire la bonne apparence d'un plat pour un consommateur. Le chef Joël Robuchon qui travaille avec la marque Fleury-Michon a de suite compris l'intérêt du concept…..
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Le 24 novembre 2010
Le thon en boîte n'est pas toujours celui qu'on croit (AFP)
Près d'un tiers des boîtes de thon en vente sont mal étiquetées ou contiennent un mélange d'espèces dans le même contenant, pratique interdite dans l'UE, selon une nouvelle étude indépendante réalisée pour le compte de Greenpeace.
L'étude porte sur une cinquantaine de marques de thon en boîte venant d'Autriche, d'Australie, d'Allemagne, du Canada, d'Espagne, d'Italie, de Grèce, de Grande-Bretagne, des Pays-Bas, des Etats-Unis, de Nouvelle-Zélande et de Suisse. Au total 165 produits différents ont été soumis aux tests.
Ainsi, certaines des boîtes étiquetées comme étant du thon listao, une espèce très commune dans l'océan indien et le Pacifique, contenaient en fait également du thon obèse et du thon albacore, deux espèces dont les stocks ont connus des déclins massifs ces dernières années.
Cette nouvelle étude a été publiée alors que les pays pêcheurs, y compris ceux de l'Union européenne, membres de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique, sont réunis jusqu'au 27 novembre à Paris. Ils doivent fixer les quotas de pêche pour 2011 dans le respect d'une gestion durable des ressources halieutiques. "Les entreprises remplissent leurs boîtes de thon avec plusieurs espèces, y compris des juvéniles d'espèces en déclin, alors que les consommateurs s'attendent à juste titre à n'y trouver que des produits issus de pêche durable", a souligné Nina Thuellen, de la campagne océans de Greenpeace. Le mélange des espèces de poissons et la présence de juvéniles victimes de la surpêche sont essentiellement dus à une technique utilisant des objets flottants pour attirer le plus de poissons possible en pleine mer et faciliter la pêche dans d'énormes filets, a-t-elle précisé. Il arrive ainsi que des espèces menacées de tortues et de requins meurent piégées dans ces filets.
Par ailleurs, les techniques de congélation des poissons rendent difficile le tri de la masse des poissons ce qui explique ensuite la présence de juvéniles et de poissons d'espèces menacées.
"Près d'un tiers ca paraît énorme. Nous, par exemple, nous ne travaillons que du thon entier donc je ne vois pas comment on peut confondre", s'est étonné Frédéric Bergues, directeur qualité chez Connetable, petit producteur français de thon et de sardines en boites, interrogé par l'AFP. "Le thon n'est pas travaillé dans les bateaux, mais dans les conserveries et la réglementation européenne impose de travailler à partir du thon entier", précise-t-il.
Interrogés, les groupes Saupiquet et MW Brand (Petit Navire), n'avaient toujours pas répondu en fin de journée.
Chaque année près de 4,5 millions de tonnes de thon sont pêchées dans les océans. Sur les cinq espèces principales, le thon listao représente 60%, suivi par le thon albacore (24%) et le thon obèse (10%) du marché mondial du thon.
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Le 28 novembre 2010
Noix de Saint-Jacques ou noix de pétoncle ? (Paris Normandie)
Comment vendre de l’eau du robinet au prix de la coquille ? Facile. Il suffit d’enlever la noix et de la mettre à tremper. La noix se gorge d’eau et prend du poids… Bien sûr, l’eau disparaît à la cuisson, et le procédé fait perdre de sa saveur à la coquille. Mais pour le vendeur, la combine est juteuse. La Répression des fraudes avait dénoncé cette « tromperie » en 2002. L’affaire était allée deux fois en appel et deux fois en cassation (une exception) pour conclure, quelques années plus tard, que s’il n’est pas interdit de tremper la coquille, le consommateur avait droit à une information complète. « Aujourd’hui, s’il y a ajout d’eau, cela doit être indiqué sur l’étiquette, explique Michel Guerrier, chef de service au contrôle des produits alimentaires. Mais on ne voit jamais la mention sur les étals des grandes surfaces ou des poissonniers ». Comment s’en prémunir ? « L’eau rend la noix plus grosse, plus brillante, poursuit Michel Guerrier, mais il faut avoir l’œil exercé pour déceler sa présence. La meilleure façon de ne pas se tromper, c’est encore de l’acheter vivante, quand elle est encore dans sa coquille, et de l’éplucher soi-même ou de la faire éplucher par le poissonnier ». D’ailleurs, la Direction départementale de protection des populations (ex-répression des fraudes) prévoit des opérations de contrôle dans les grandes surfaces prochainement.
Enfin, si on achète un plat cuisiné à la Saint-Jacques, il faut savoir que la plupart ne contiennent que des noix de pétoncles, qui peuvent être vendues sous le terme de Saint-Jacques. « Pour être sûr d’avoir de la véritable Saint-Jacques, il faut que l’étiquette porte la mention de son nom latin, Pecten Maximus », prévient Michel Guerrier.
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Le 4 janvier 2010
Poissons. La traçabilité par la génétique (Le Télégramme)
La simple anatomie ne suffit pas à reconnaître les espèces de poissons. Et que dire une fois qu'ils ont été transformés! Pour assurer l'identification et la traçabilité, la station de biologie marine de Concarneau donne à chaque espèce sa signature génétique.
Dans le commerce, les étiquettes de poissons, ou de produits qui en contiennent, font apparaître le lieu de pêche et l'origine, sauvage ou non. La norme européenne tend à imposer également la présence du nom scientifique, seule référence incontestable, tant les autres appellations peuvent être variables d'une région à l'autre, parfois d'un port à l'autre...
Programme ambitieux - Pour être certain d'avoir devant soi telle ou telle espèce, l'oeil humain et l'expérience ne suffisent pas. «Seuls, les critères anatomiques peuvent entraîner des erreurs: par exemple, parmi les 750 espèces de raie recensées, parfois très proches, les mauvaises identifications sont faciles», souligne Daniel Sellos, directeur de la station de biologie marine de Concarneau. Pour lui, c'est évident: «Identifier un poisson à partir de sa morphologie ne suffit pas, il faut la coupler avec sa signature génétique». Daniel Sellos a mené, entre 2007 et 2009, le programme Idtramer (Identification et traçabilité génétique des produits de la mer), qui a permis, grâce à l'extraction d'ADN, la mise en place d'une base de données complète sur les espèces d'intérêt économique, mais pas seulement, de l'Atlantique nord-est. «Cela correspond parfaitement à nos objectifs de connaissance de la biodiversité locale», précise le chercheur. Ce travail s'intègre aussi à la démarche du CBOL (Consortium for the Barcode of Life), le consortium international pour le développement d'un code-barres de chaque espèce vivante.
«Ne pas passer à côté d'un risque d'extinction» - L'équipe concarnoise a ainsi répertorié, à la date d'aujourd'hui, 600 espèces de poissons pêchées sur la zone située entre Maroc et Irlande, sur les 1.500 estimées. Il s'agit pour chacune d'entre elles de donner la signature génétique et des critères morphologiques, puis de l'intégrer à la collection du Museum nationale d'histoire naturelle, dont dépend la station sud-finistérienne. Une telle mine d'informations a des utilisations concrètes. L'une des principales porte sur l'évaluation de la ressource: en évitant toute confusion entre espèces courantes et les autres, les signatures ADN permettent une identification formelle, donc un meilleur suivi des stocks. «On risquera moins de passer à côté d'un risque d'extinction», souligne Daniel Sellos. L'autre application directe concerne l'industrie agroalimentaire, d'où l'intérêt de la Technopole Quimper-Cornouaille: de plus en plus de poissons sont commercialisés en bloc de plusieurs kilos, en filets surgelés, en conserves ou transformés de diverses façons. Plus un produit est travaillé, plus il est compliqué d'identifier son origine: seule la génétique peut alors permettre aux entreprises d'être certaines de l'espèce. «D'où la suite que je souhaite donner au programme Idtramer: pour permettre aux industriels de contrôler leurs matières premières, il faut mettre à leur disposition un outil fiable et peu coûteux, capable d'identifier l'ADN en une heure ou deux», précise le directeur de la station de biologie marine. Le lancement de cette nouvelle phase, en concertation avec la région et les industriels, est en cours de préparation. Rodolphe Pochet
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Le 18 janvier 2011
Les consommateurs trompés par les déclarations ou autres allégations environnementales mensongères sur les produits de la mer...
Une étude réalisée par l’Ong ClientEarth montre qu’au Royaume-Uni, les indications portées sur les produits de la mer vendus en supermarchés (
Tesco, Asda, The Co-operative, Lidl, Marks & Spencer, Sainsbury's et Waitrose) trompent les consommateur en matière de déclarations environnementales...
Une enquête menée par l’organisation de juristes de l’environnement, Client Earth, a constaté qu’un certain nombre de proclamations environnementales concernant les produits de la pêche dans les supermarchés du Royaume-Uni étaient fallacieuses ou ne pouvaient pas être prouvées. Sur cent articles vérifiés, 32 étaient porteurs d’une allégation trompeuse ou non vérifiée comme «d’origine durable», «protége l’environnement marin» ou «élevé de manière responsable». Cela concerne notamment les conserves de thon, d’aiglefin, de morue et de poissons d’élevage.
Attention au thon piqué aux colorants interdits et vendu dans le commerce (Sud Ouest)
Des sociétés espagnoles injectent des colorants interdits dans le thon bas de gamme pour le faire passer pour du thon rouge
Dans son édition de ce mercredi, Midi Libre révèle que des pratiques frauduleuses "sur le marché européen et français" pour transformer artificiellement le thon ordinaire en thon rouge inquiètent les mareyeurs. Ces transformateurs peu scrupuleux fixent la couleur "dans les longes de thon de mauvaise qualité" en y injectant des colorants puissants.
Deux entreprises de Catalogne sont suspectées par la répression des fraudes et son homologue espagnole qui se sont saisies de l'enquête. Leur but est de vendre du thon bas de gamme et de conserve en le faisant passer pour de la marchandise de qualité. Ils peuvent alors le revendre 18 mois plus tard en steak sur les étals.
En pratique, ils injectent dans le poisson des nitrates, des nitrites et de la bétadine. Un procédé "très difficile à détecter", explique un connaisseur du dossier. "C’est un peu comme si on vendait un vin de table en AOC"….
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Le 3 mars 2011
Maquillage du thon : la vidéo qui accuse (Midi Libre)
La méthode que l'on appellera "bain coréen", révélée par un grossiste, est utilisée pour transformer le thon commun en thon rouge. Une variété prisée par les amateurs. On découvre dans la vidéo, tournée en Corée, la technique utilisée.Les morceaux de poissons sont plongés dans une solution colorante jusqu'à obtenir l'effet souhaité.
Le cocktail de produits chimiques utilisé, est composé entre autres de colorants, d'anti-oxydants et d'additifs chimiques interdits par la réglementation européenne. Un procédé frauduleux qui vient s'ajouter à d'autres techniques en vogue chez les transformateurs peu regardants, notamment espagnols, qui eux aussi fixent artificiellement la couleur du poisson avec des produits chimiques eux aussi interdits.
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Le procédé peut prendre différentes formes, selon nos informations : le thon frelaté peut être chimiquement modifié par un cocktail contenant de la bétanine - un colorant à base de betterave interdit pour le poisson - et/ou de l'antiseptique Bétadine, parfois accompagnés d'un autre adjuvant. A ce jour, le service des fraudes mène toujours l'enquête. Au lendemain de notre enquête sur le thon commun transformé artificiellement en thon rouge (notre édition d’hier), les réactions sont nombreuses.
Le prud’homme major, Raphaël Scannapiéco, confirme le trafic
Au lendemain de notre enquête sur le thon commun transformé artificiellement en thon rouge (notre édition d’hier), les réactions sont nombreuses. Des restaurateurs sétois se disent « écœurés » par cette pratique qui utiliserait un cocktail chimique à base de nitrates, nitrites et de Bétadine pour “rougir” un poisson bas de gamme, le faire passer pour un poisson de catégorie supérieure et le vendre plus cher. Mais en deçà du prix du marché.
Des mareyeurs s’élèvent contre ces pratiques….
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Le 4 mars 2011
Tout le monde savait sauf la ménagère !
Fraude au thon rouge : « Tout le monde savait » (Midi Libre)
Tout le monde savait. » Le trafic de thon frelaté met Raphaël Scannapieco « très en colère ». Le prud'homme major, qui représente le monde de la pêche et des thoniers, précise : « Des thons venant de Corée, du sultanat d'Oman, d'Indonésie, du Yémen, etc., étaient maquillés en Espagne et dans d'autres pays et vendus par des Français jusqu'à Marseille et Rungis. » Pour garnir les étals de grandes surfaces.
Un trafic que le représentant des pêcheurs estime à 40 tonnes par mois, et qui remonterait à 2007. En pleine tourmente des quotas de pêche imposés aux thoniers. Et alors qu'une usine à sushis avait failli voir le jour à Sète.
« Au départ, un mareyeur s'est enrichi avec cette combine. Puis d'autres s'y sont mis... » Il précise : « Même si elles se retranchent derrière les factures de leurs fournisseurs, les grandes surfaces ne pouvaient pas ne pas être au courant vu les prix imbattables pratiqués. On est tellement réglementés que notre profession est ruinée - sans parler de 80 petits métiers - et une autre s'est engraissée. Ce sont les mêmes grandes surfaces qui s'étaient acheté une virginité en déclarant à l'époque qu'elles ne vendraient plus de thon rouge pour protéger l'espèce. » Ce trafic fait du tort aux consommateurs qui auraient bien du mal à s'y retrouver.
« Il faut être spécialiste pour débusquer le vrai du faux thon…..
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Le 20 mai 2011
FishPopTrace lutte contre les falsifications d’identité
Solution : FishPopTrace, la police criminelle du poisson
Etiquetage mensonger des poissons vendus sur nos étals
Publiée dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment, une récente étude menée dans les magasins et les supermarchés de Dublin, en Irlande, révèle qu’un quart des poissons vendus sous l’appellation de morue ou d’églefin n’en sont pas.
Afin de procéder à l’identification des espèces des poissons vendus dans les « fish and chip », les poissonneries et les supermarchés de 10 banlieues de Dublin, ces travaux ont recouru à la technique du code-barre ADN. On a ainsi pu extraire des tissus de morue et d'églefin fumés, frits, en beignets, frais et congelés, et comparer les séquences des gènes avec celles de plusieurs bases de données.
Au final, 39 des 156 produits vendus sous l'étiquette « morue » ou « églefin » étaient, en réalité, issus d'autres espèces. Pour les seuls poissons fumés, la proportion d'étiquetage erroné a représenté 28 échantillons sur 34, soit plus de 80 %. Environ un quart des échantillons de morue étaient vendus sous l'étiquette d'églefin (et réciproquement), de goberge (colin d'Alaska), de merlu blanc ou de morue bleue. On a, par ailleurs, constaté des cas où la morue du Pacifique était commercialisée sous l'étiquette de morue de l'Atlantique.
Pour la doctorante Dana Miller de l'University College Dublin, membre de l’étude, les résultats observés prouvent l'échec de l'application de réglementations strictes pour l'Union européenne.
Toutefois, ce problème ne concerne pas que l’Europe, comme en témoignent d’autres études américaines s’étant également penchées sur la question de l’étiquetage des poissons disponibles à la vente. Appliquant la même méthode d’analyse que dans le cas irlandais, une équipe de l'université de San Diego de Californie aux États-Unis a découvert que 25 % des appellations des poissons servis dans des restaurants de New York étaient fausses.
Pour Mlle Miller, la dimension mondiale de ce phénomène pourrait réduire à néant les efforts réalisés en faveur de la reconstitution des stocks de poissons fragilisés. En effet, « La falsification de l'étiquetage des poissons s'accompagne de nombreux problèmes, par exemple celui de faire croire à la disponibilité du vivaneau rouge aux États-Unis en dépit de l'appauvrissement des stocks ». De même, en Irlande, l’abondance de poissons vendus sur les étals comme étant de la morue pourrait induire en erreur les consommateurs, en leur faisant croire, à tort, à son abondance dans la nature.
Pour le Dr Stefano Mariani de l'University College Dublin, autre auteur de l’étude, la traçabilité des stocks de poissons relève également du droit fondamental du consommateur à savoir ce qu’il achète : « Le consommateur doit pouvoir acheter en sachant qu'il obtient bien ce pour quoi il paie, surtout lorsque le produit est vendu dans l'UE où de nombreuses réglementations d'étiquetage et de suivi sont déjà en place. » Point positif tout de même, il ajoute que la traçabilité des stocks des poissons deviendra plus abordable et disponible grâce aux progrès rapides en bioinformatique.
« On peut espérer que ceci facilitera le bon étiquetage des poissons et encouragera la transparence dans le secteur », conclut le Dr Mariani. « En retrouvant la confiance envers les détaillants et les décideurs politiques, le secteur de la pêche peut devenir une activité durable à l'échelle mondiale. » Source : Univers Nature
Fishpoptrace, la police criminelle du poisson
Les nouvelles technologies basées sur la biologie moléculaire, la génétique, la microchimie et la criminalistique offrent d’importantes possibilités d’applications variées liées à la gestion des pêcheries et à la conservation des ressources. Toutefois, il manque toujours une approche compatible au transfert de ces nouvelles technologies à ces applications. D’importants enjeux liés aux pêcheries peuvent être abordés par les méthodologies émanant de FishPopTrace, notamment l’évaluation, la modélisation et la surveillance de :
- la biodiversité,
- les aires marines protégées,
- l’aquaculture,
- l’estimation des stocks,
- l’augmentation des stocks d’origine marine,
- la détection des poissons génétiquement modifiés
Une nouvelle méthode permettrait d'identifier l'origine des poissons et de réduire l'activité illégale...
Colin, cabillaud, sole ou hareng soumis à des tests ADN: l’idée du consortium de scientifiques, nommée FishPopTrace, pourrait être une solution à la pêche illégale. En reconstituant le patrimoine génétique des poissons selon leur habitat naturel, les quinze scientifiques qui ont travaillé sur le projet assurent qu’il serait maintenant possible de connaître la provenance exacte d’un poisson par un simple test ADN, rapporte le New Scientist. Une méthode qui pourrait empêcher la revente de poissons pêchés dans les zones fermées à la pêche ou hors quotas.
Les résultats des travaux du consortium ont été présentés à Bruxelles mercredi, après trois années de séquençage du génome des poissons. Le cabillaud et le hareng d’Atlantique, le colin européen ou encore la sole commune ont été étudiés par les chercheurs pour identifier les centaines de variations de leur ADN dues à leur milieu naturel. Dans une même espèce, des différences infimes dans le patrimoine génétique permettraient de connaître le groupe d’origine des poissons.
Un outil de dissuasion de la pêche illégale
«L’identification des espèces et des zones de pêche est la base des programmes de pêche durable», explique Blake Lee-Harwood, membre de l’ONG Sustainable fisheries partnership.Grâce au système FishPopTrace, une simple puce permettrait de rechercher les caractéristiques marquant l’origine des poissons. Simple et efficace contre la fraude selon Jann Martinsohn, de la Commission européenne: «Les pêcheurs se demandent parfois si ça vaut la peine de se soumettre à des règles qui vont les désavantager par rapport à ceux qui ne les respectent pas. Cet outil sera très efficace pour les en dissuader.»
Le cabillaud de l’Atlantique fait l’objet d’un suivi précis de la part des autorités, qui redoutent un épuisement de l’espèce comme cela s’est produit dans la mer du Nord. En 2005, le WWF estimait que 100.000 tonnes de cabillaud était pêchées illégalement chaque année en mer de Barents. Malgré les réglementations européennes sur l’indication de l’origine des poissons et les contrôles effectués de visu, la pêche illégale perdure. Et inquiète particulièrement les Européens cette année avec la fermeture des eaux libyennes à la pêche au thon rouge: les thoniers censés rester au port pourraient bien être tentés d’échapper aux contrôles. Audrey Chauvet de 20 Minutes
Référence et plus d'informations :
Miller, D., and Mariani S. (2010) Smoke, mirrors, and mislabelled cod: poor transparency in the European seafood industry. Frontiers in Ecology and the Environment (sous presse), publié en ligne le 21 avril. DOI: 10.1890/090212.
Documentation sur FishPopTrace, cliquer Ici
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Le 27 mai 2011
L'Europe propose d'analyser l'ADN des poissons pour lutter contre la fraude (Le Vif)
La Commission européenne propose, dans un rapport publié vendredi, d'analyser l'ADN des poissons pour améliorer la lutte contre la fraude, une technique qui permet de démasquer facilement, par exemple, des filets de flétan vendus plus cher sous l'étiquette de cabillaud.
Les technologies moléculaires comme les analyses ADN "peuvent contribuer à lutter contre les pratiques illicites et améliorer la traçabilité, y compris pour les produits transformés tels que le poisson en conserve, de l'océan à la fourchette", selon le rapport. Les analyses ADN "rendent possible l'identification des espèces, même dans les produits transformés, sans recours à des connaissances spécialisées", souligne la Commission. L'étiquetage du poisson et des produits de la pêche avec un autre nom d'espèce ou la déclaration d'une fausse origine géographique sont deux techniques de fraude courantes dans le secteur. Le coût des analyses ADN devient de plus en plus abordable, relève aussi la Commission, ce qui fait d'elles "un outil puissant" qui vient compléter les procédures de vérification, notamment au cours de l'examen physique d'un lot, d'un produit, d'un conteneur, ou d'un lieu de stockage. Selon Maria Damanaki, commissaire européenne chargée de la Pêche, "le défi sera maintenant de mettre en pratique au quotidien ces nouvelles technologies dans toute l'Europe". Parmi ses recommandations, le rapport préconise la mise en place d'un réseau de laboratoires de test certifiés pour réaliser des analyses antifraude. La pêche illicite rapporte, selon Mme Damanaki, "quelque 10 milliards d'euros par an dans le monde". (EDR)
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Le 6 juin 2011
L’irradiation des aliments : réalité ou affabulation ? (Echobio)
Entre les associations écologistes qui brandissent le drapeau menaçant de l’irradiation et nombre d’industriels ou de chercheurs dans le domaine de l’agro-alimentaire qui nient l’existence de cette pratique en France, que penser ? Le point sur une technique de conservation alimentaire que les bio refusent.
Entre les associations écologistes qui brandissent le drapeau menaçant de l’irradiation et nombre d’industriels ou de chercheurs dans le domaine de l’agro-alimentaire qui nient l’existence de cette pratique en France, que penser ? Le point sur une technique de conservation alimentaire que les bio refusent.
L’irradiation, appelée aussi ionisation, consiste à soumettre des aliments à un rayonnement gamma de très haute énergie (1) afin d’allonger leur durée de conservation – jusqu’à trois fois plus. Le processus d’irradiation ne rend pas l’aliment radioactif, il tue les micro-organismes situés à la surface de la viande, des fruits ou légumes et ralentit leur mûrissement. Constatant que “les herbes aromatiques séchées, les épices et les condiments végétaux sont fréquemment contaminés et/ou infestés par des organismes et leurs métabolites, qui sont de nature à nuire à la santé publique [et qu’une] telle contamination et/ou infestation ne peuvent plus être traitées par des fumigants tels que l’oxyde d’éthylène en raison des risques de toxicité de leurs résidus”, les législateurs ont adopté une directive européenne en 1999 autorisant l’irradiation sur les herbes aromatiques séchées, les épices et les condiments végétaux, spécifiant les doses maximales autorisées. La réglementation oblige également à un étiquetage clair (“traité par rayonnement ionisant”, “traité par ionisation”), ce même pour les marchandises vendues en vrac.
Quelles denrées peuvent être irradiées en France ?
La France a autorisé d’autres denrées, à savoir les herbes aromatiques surgelées, oignons, ail, échalote, légumes secs et fruits secs, flocons et germes de céréales pour produits laitiers, farine de riz, gomme arabique, viande et abats de volailles, cuisses de grenouilles congelées, sang séché, plasma, coagulats, crevettes congelées décortiquées ou étêtées, blanc d’œuf, caséine, caséinates.
Quels volumes le sont effectivement ?
La France arrive en 3e position des pays européens qui irradient le plus après la Belgique (34,33 %) et les Pays-Bas (28,49 %). Chaque année, le Journal officiel de l’Union européenne publie, par État membre, les types de produits irradiés et les tonnages. Les données 2007 sont actuellement disponibles. Ainsi, ce sont essentiellement les volailles (pour presque la moitié des tonnages, soit 1239 tonnes) qui ont été ionisées en France. À titre d’information, la même année, 1 718 000 tonnes (2) avaient été abattues sur le sol français. Cette ionisation porterait alors sur moins de 0,1 % des volumes.
Quels contrôles ?
Si les unités d’irradiation sont clairement identifiées en Europe – il en existe 22 dont 5 en France –, les contrôles sont relativement faibles et disparates. En 2007, la France a analysé 117 échantillons allant des châtaignes au thé en passant par les fruits secs. Elle a noté 5,13 % de fraudes, c’est-à-dire que des coquillages, des nouilles et des cuisses de grenouilles surgelées se sont révélés irradiés. Soit ces lots étaient incorrectement étiquetés, soit ils n’étaient pas autorisés à être irradiés. Au total, en Europe, on estime à environ 4 % le nombre de fraudes. En outre, la transformation des produits rend encore plus difficile la détection de cette technique de conservation. Il est particulièrement complexe de déterminer, dans un plat composé, si des ingrédients l’ont subi ou pas....
Hors Europe, le flou total...
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Le 29 juin 2011 : Dossier important
Ces produits du terroir objets de tous les trafics (L’Express)
Safran pillé, palourdes braconnées, caviar contrefait : les produits de bouche de prestige suscitent l'appétit des trafiquants en tout genre. Car si le risque pénal est élevé, les perspectives de gains sont énormes.
Caviar interdit. En 2010, les douanes françaises ont saisi 135 kilos de boîtes mélangeant vrais et faux oeufs d'esturgeon. Le délit de contrebande se doublait ainsi de tromperie sur la marchandise.
Au petit matin, trois hommes armés de pistolets automatiques font irruption dans un commerce de Combs-la-Ville, en Seine-et-Marne. Blessées par balle au cours de la violente bagarre qui suit, les victimes ne sont ni convoyeurs de fonds, ni bijoutiers, ni guichetiers de banque, mais épiciers depuis sept générations. Ou plus exactement safraniers. Les voleurs en veulent à leur denrée la plus précieuse, l'étamine du Crocus sativus, vendue jusqu'à 30 000 euros le kilo. Début et fin d'un polar gastronomique qu'on pourrait titrer "Pour quelques pistils de plus", ou "Prends le safran et tire-toi", et qui s'est soldé par une année de prison ferme pour le principal accusé. Un an plus tard, une tragédie éclate autour... d'une truffe. Au coeur de la zone de production du Tricastin, dans la Drôme, un paysan de Grignan, père de famille et, selon la mairie, "membre d'une honorable famille d'agriculteurs", abat de deux balles un voisin. Motif : il le soupçonnait de vouloir lui voler ses précieux champignons.
576 000 produits alimentaires ont été saisis par les douanes françaises au titre de la contrefaçon.
Ces deux faits divers en disent long sur les convoitises qui entourent les produits de bouche, et sur les malhonnêtetés dont ils sont l'objet. Au menu : imitation de caviar, truffe traficotée, palourdes braconnées, safran de pacotille, mousseux qui se pousse du col... L'Expansion a mis son nez dans un ragoût qui recèle toutes sortes d'entorses aux lois, allant du petit braconnage local au crime organisé en passant par la contrebande, la contrefaçon ou la vulgaire tromperie sur la marchandise...
Les butins illégaux de la pêche "récréative"
Sur les côtes bretonnes, la triche peut emprunter l'allure débonnaire d'un ramasseur de coquillages du dimanche. Prenez l'ormeau. Après que la "truffe des mers" eut été l'objet d'une contrebande de grande ampleur à destination de la Chine (où ce gros mollusque, séché, est offert aux mariées), dans les années 70, le ramassage de ce coquillage a été strictement encadré. Les filières d'exportation ont disparu, mais pas les braconniers locaux. "Ils utilisent des astuces comme les sonnettes, raconte François Huchette, éleveur et fervent défenseur du précieux coquillage, qu'il vend aux grandes toques. Un guetteur posté en haut de la grève prévient de l'arrivée des gendarmes." L'ormeau atterrit ainsi sur la table de restaurateurs peu scrupuleux qui le proposent "sur commande" ou en "suggestion". La palourde déclenche elle aussi des parties de cache-cache entre gendarmerie maritime et braconniers, notamment dans la petite mer de Gâvres, près de Lorient.
La liste des fruits de mer barbotés ne serait pas complète sans les pousse-pied (autrement dit bernacles). Pour approvisionner le marché ibérique, où ces étranges crustacés en forme de doigts charnus se vendent à prix d'or, des navires battant pavillon espagnol sévissent dans les zones de pêche de Belle-Ile ou de Glénan. En juillet dernier, les gendarmes ont ramené dans leurs filets quatre braconniers transportant 125 kilos de crustacés, d'une valeur de 10 000 euros.
La triche se pratique aussi dans les eaux troubles de la pêche dite "récréative". Exemple ? Selon les calculs de l'Ifremer, les volumes de bars - un poisson dénommé loup en Méditerranée, et très prisé pour sa chair délicate - pêchés par les plaisanciers sont identiques à ceux des professionnels. "Quand un pêcheur en rapporte 100 kilos, qu'on n'aille pas me faire croire que c'est pour sa consommation personnelle", tonne Hubert Carré, directeur du Comité national des pêches maritimes.
300 milliards d'euros c'est le chiffre d'affaires par an des trafics illicites de produits alimentaires et de tabac, selon les calculs de la fondation Waito, une ONG spécialisée dans la lutte contre la contrefaçon de masse perpétrée par le crime organisé….
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Le 1 septembre 2011
Une pêche durable ? Vraiment ? (Destination santé)
Les produits de la mer estampillés « pêche durable » ne sont pas toujours ce qu’ils prétendent être... En tout cas aux Etats-Unis, comme l’établit une étude génétique menée sur des légines australes vendues dans le commerce. Etant donné que nous vivons une mondialisation galopante, il est permis de se demander si ses résultats ne sont pas transposables « tels quels » de ce côté-ci de l’Atlantique…
La pêche durable, c’est comme l’agriculture du même nom… mais pour le poisson. Des produits de la mer certifiés « durables » proviennent normalement de zones où le poisson est abondant et où sa pêche ne risque pas de mettre la ressource en péril. Il peut également s’agir de poissons d’élevage, dont il est alors garanti que ce dernier est mené dans des conditions acceptables. C’est ce que recherchent beaucoup de consommateurs, préoccupés par l’avenir de la planète et de ses océans.
Pour reconnaître ces produits, les acheteurs américains mais aussi de plus en plus, de Français, font confiance au label MSC (Marine Stewardship Council). Cette organisation internationale est en effet dédiée à la reconnaissance du poisson provenant de la pêche durable.
Des légines... pas si australes qu’elles n’en ont l’air
Malheureusement, l’écaille ne fait pas - toujours - la légine... L’équipe du Pr Peter Marko, biologiste à l’université de Clemson en Caroline du Sud (Etats-Unis), l’a montré en analysant l’ADN de légines australes vendues dans le commerce. En effet, la seule population de légines australes qui ne soit pas mise en danger par la pêche – et donc la seule à pouvoir bénéficier du label MSC – nage dans les eaux entourant l’île de Géorgie-du-sud au Chili, toute proche du continent Antarctique. Et cette population partage des caractéristiques génétiques qui permettent de la distinguer de toutes les autres populations de légines.
En analysant les échantillons d’ADN des poissons vendus dans le commerce, les chercheurs ont découvert des traces de populations venant… de l’autre côté de la planète. Précisément de l’Océan Indien, de certaines eaux sud-américaines, et même d’espèces radicalement différentes !
« L’explication la plus simple est que des légines australes venant de zones de pêche non durables, et des espèces différentes sont introduites (de manière illicite) dans la filière certifiée MSC » explique Peter Marko. Il est difficile de garantir l’origine géographique des poissons. La MSC entre autres, y travaille. Et des études ADN comme celle-ci peuvent servir de modèle. D’ici là, le seul moyen de ne pas consommer de légines australes provenant de populations en danger... est de ne pas en consommer du tout.
Source : Current Biology, 23 août 2011.
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Le 26 septembre 2011
Des fausses huîtres Gillardeau en Chine (Charente Libre)
Sur ce marché d'exportation que l'entreprise s'efforce de pénétrer depuis deux ans, des bourriches frappées du logo Gillardeau se sont révélées pleines de mollusques indignes du nom, selon Laurent Vedrenne, directeur du site de production à Bourcefranc. «À l'occasion d'un voyage en Chine, nous nous sommes aperçus qu'il y avait contrefaçon. Ces bourriches étaient bien comme les nôtres, mais pas leur contenu. Nos huîtres, nous les connaissons parfaitement! La couleur, la forme de la coquille... Nous sommes capables de dire de quel site de production vient tel ou tel lot. Là, il s'agissait de produits de moins bonne qualité, d'Australie ou d'on ne sait trop où.»
Atteinte à l'image
Les poissonniers chinois commercialisant la Gillardeau n'étant pas encore légion, la famille est parvenue à remonter jusqu'au client indélicat qui s'autorisait cette usurpation d'identité pour vendre ses coquillages. «Nous ne travaillerons plus avec lui.»
Produisant environ 2 000 tonnes d'huîtres chaque année, Gillardeau est l'une des entreprises ostréicoles les plus importantes du bassin de Marennes-Oléron. Elle travaille à 45% à l'exportation, majoritairement en Europe: Espagne, Italie, Pays-Bas, Russie. Son commerce avec la Chine ne représente qu'un petit pourcentage. «Mais l'incidence de la contrefaçon n'est pas tant un préjudice économique qu'une atteinte à notre image, estime Laurent Vedrenne. Ici comme ailleurs, nous ne voulons pas que des gens soient déçus en croyant consommer des Gillardeau qui n'en sont pas.».....
Affiche : Découvrez les vraies huîtres Gillardeau du 1 au 30 septembre au restaurant "Le Procope"
La Direction des fraudes constate une francisation des huîtres irlandaises et espagnoles !
Chaque année, la direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes (Dgccrf) propose un dossier en ligne « Pour des fêtes réussies » rappelant la règlementation aux produits consommés ou utilisés lors de ces fêtes de fin d'année.
Dans ce document vous trouverez ce que tout consommateur mais aussi tout professionnel doit connaître sur les produits alimentaires que l'on retrouve plus particulièrement pendant ces repas festifs de fin d'année. Petit florilège des produits les plus consommés mais aussi les plus contrôlés.
La France est le premier producteur d'huitres en Europe avec 130 000 tonnes d'huitres produites par an dont 90% de creuses et 10% de plates). La consommation d'huitres a lieu majoritairement pendant les fêtes de fin d'année.
Pour profiter au mieux de ces fruits de mers, il est rappelé que les huîtres ne doivent jamais être retournées afin qu'elles ne se vident pas et doivent être conservées au frais entre + 5 et + 15 degrés, à l'abri de la lumière. Elles peuvent être conservées 4 à 5 jours à condition qu'elles soient posées bien à plats.
La DGCCRF rappelle les anomalies relatives à l'information du consommateur qu'elle relève régulièrement avec l'utilisation d'origine locale valorisante comme « Marennes-Oléron » ou « Arcachon » pour des huîtres simplement expédiées de Marennes ou d'Arcachon. Parfois, il est aussi constaté des cas de francisation d'huitre (élevées en Irlande ou en Espagne et vendues comme françaises).
Pour télécharger le document « Pour des fêtes réussies / Les conseils de la DGCCRF - Décembre 2011 », cliquer : Direction des Fraudes
En Chine, même les huîtres risquent la contrefaçon (Le Figaro)
Gillardeau, célèbre marque de fruits de mer du bassin de Marennes-Oléron, a été avertie par des clients de Hongkong et de Pékin de produits semblables sur la forme, mais de moins bonne qualité.
On connaissait la contrefaçon de marques prestigieuses de sacs à main, de montres ou de produits high-tech en Chine. Plus inattendue, la copie des huîtres Gillardeau, célèbre marque de fruits de mer du bassin de Marennes-Oléron. «Ce sont nos clients restaurateurs à Pékin et Hongkong qui nous ont avertis, explique Véronique Gillardeau. Ces bourriches ressemblaient parfaitement aux nôtres, mais pas leur contenu. Il s'agissait de produits de moins bonne qualité. Nos huîtres, nous les connaissons par cœur. Leur couleur blanche, leur forme bombée et leur taux de chair…»
Rien de plus facile dans un pays qui produit 4 millions de tonnes d'huîtres par an, (130.000 tonnes en France, pourtant leader européen), de se démarquer en recopiant un logo haut de gamme. «D'autant que le droit des marques y est nettement moins contraignant qu'en France, regrette Véronique Gillardeau. Nous avons déposé notre nom en Chine et avons découvert après de multiples recherches qu'un certain monsieur Li l'avait fait aussi. Nous avons voulu régler à l'amiable ce litige avec lui, sans résultat.»
Plus que le préjudice économique - la Chine ne représente qu'une petite part des ventes à l'exportation de Gillardeau -, l'entreprise familiale centenaire, basée à Bourcefranc, en Charente-Maritime, redoute une «atteinte à l'image, poursuit Véronique Gillardeau. Ici comme ailleurs, nous ne voulons pas que des personnes soient déçues en croyant consommer notre produit.» Car en France aussi, Gillardeau est copié. «Mais, dans un pays de droit, nous faisons faire des constats d'huissier, et, s'il le faut, ça se termine au tribunal.»
Le 20 décembre 2011
Achetez de vraies coquilles Saint-Jacques fraiches et entières...
Avec sa noix coraillée ou non et ses 2 valves...
L'authentique coquille Saint-Jacques, la Pecten maximus de nos côtes françaises !
Et vous éviterez d'être grugés avec des noix aux origines douteuses !
Les noix de coquilles saint-jacques étaient gorgées d’eau !!!
Au cours de la cuisson, le coquillage peut perde jusqu’à la moitié de son poids. Dans ce cas, il s’agit d’un produit qui a été préalablement trempé. Or, la vente de ces noix de saint-jacques artificiellement gorgées d’eau est considérée comme une tromperie par les tribunaux si le consommateur n’est pas informé par voie d’étiquetage du traitement subi par la denrée.
(1) Depuis la fin des années 1990, le lobby du pétoncle a imposé l'appellation de coquille saint-jacques sur tous les pétoncles de la planète au grand dam des pêcheurs français de coquilles Saint-Jacques (Pecten maximus). Toutefois, si vous avez de bons yeux, vous identifierez la dénomination, le nom scientifique (ou nom latin), le mode de production (capture ou élevage), la zone de capture ou le pays d’élevage et le nom du pays d’origine qui sont obligatoires.
D'après l'article : Réveillon de Noël: 10 conseils pour ne pas se faire arnaquer (20 Minutes)
La Direction des fraudes constate un trempage des noix de saint-jacques !
Dans ce document vous trouverez ce que tout consommateur mais aussi tout professionnel doit connaître sur les produits alimentaires que l'on retrouve plus particulièrement pendant ces repas festifs de fin d'année. Petit florilège des produits les plus consommés mais aussi les plus contrôlés.
Les coquilles Saint‐Jacques
Ces coquillages – représentés par les espèces de la famille des Pectinidés–ont deux valves, de couleur blanche ou ocre, avec des oreillettes de chaque côté des deux valves.
En France, la plus connue est la coquille Saint-Jacques que l’on trouve sur les côtes bretonnes ou normandes, relativement grande, avec une valve bombée et une valve plate, striée, de couleur blanche et ocre, avec un corail bicolore.
On trouve également des pétoncles de deux sortes : le pétoncle, dit aussi vanneau, petit, relativement ferme de consistance, et le pétoncle bigarré ou pétoncle noir, particulièrement recherché. Les coquilles sont composées de deux valves bombées et striées.
La principale caractéristique des pectinidés est l’importance de leur muscle dit “adducteur” (qui retient les deux valves entre elles), partie ronde, blanche ou crème, qui donne la chair du coquillage. Les consommateurs français apprécient également le corail qui compose les organes reproducteurs de l’animal. L’hépatopancréas (poche noire) n’est généralement pas consommé ; il est susceptible de concentrer des toxines présentes dans le milieu ambiant.
Les règles d’étiquetage
La dénomination, le nom scientifique (ou nom latin), le mode de production (capture ou élevage), la zone de capture ou le pays d’élevage et le nom du pays d’origine sont obligatoires.
La chair des coquillages de cette famille peut s’appeler “noix de Saint-Jacques” (noix car ils sont décoquillés).
Les consommateurs peuvent ainsi distinguer, par exemple, les “noix de Saint-Jacques françaises” (Pecten maximus), des “noix de Saint-Jacques du Canada” (Platopecten magellanicus), des “noix de Saint-Jacques du Chili” (Argopecten purpuratus) ou des “noix de Saint-Jacques de Chine” (Clamys farreri). En lisant attentivement les étiquettes, on peut donc faire son choix en toute connaissance de cause.
Des différences en fonction des espèces et des goûts
Selon les espèces et les origines, les coquillages diffèrent par leur goût, leur couleur, leur taille et leur consistance.
La coquille française, Pecten maximus, est connue pour ses qualités gustatives exceptionnelles. Cette espèce est également pêchée en Ecosse. La coquille canadienne est un produit de grande taille, dont le corail n’est généralement pas consommé. Les coquilles chiliennes ou péruviennes sont plus petites, elles possèdent un corail bicolore d’un orange plus intense que la coquille française. La coquille chinoise est très petite et beaucoup plus dure que les précédentes. Cette liste n’est pas exhaustive.
Il peut arriver que la cuisson révèle de mauvaises surprises et que le coquillage perde jusqu’à la moitié de son poids. Dans ce cas, il s’agit d’un produit qui a été préalablement trempé, la coquille Saint-Jacques ayant la particularité de se comporter comme une éponge et de retenir très facilement l’eau. La vente de ces noix de Saint-Jacques artificiellement gorgées d’eau est considérée comme une tromperie par les tribunaux si le consommateur n’est pas informé par voie d’étiquetage du traitement subi par la denrée.
Les contrôles de la DGCCRF
La DGCCRF mène régulièrement des enquêtes pour débusquer les fraudeurs. Une précédente enquête avait montré que 35 % des prélèvements analysés de Saint-Jacques, d’origine diverses (USA, Royaume-Uni, Vietnam, Pérou,…), étaient non conformes. Les suites de cette enquête avaient donné à lieu à l’établissement de 8 procès-verbaux. Une nouvelle enquête est en cours en 2011.
Pour télécharger le document « Pour des fêtes réussies / Les conseils de la DGCCRF - Décembre 2011 », cliquer : Direction des Fraudes
Droits de douane : la chasse aux fraudeurs n'a pas de frontières (La Voix du Nord)
Les produits de la pêche transformés à Capécure convergent de tous les continents. Un vrai casse-tête pour les douanes.
Le Boulonnais brasse des produits de la pêche, des stylos Bic ou encore des alternateurs automobiles. Autant de produits qui jonglent entre l'import, l'export... et les taxes douanières. Dans cet univers complexe, les douaniers de Boulogne jouent les chefs d'orchestre. Décryptage dans le cadre du dernier épisode de notre série sur les douanes.
Les marchandises s'affranchissent peut-être des frontières avec la mondialisation, mais pas des taxes douanières ! Une rude tâche pour les agents boulonnais. D'autant que les règles changent d'un produit et d'un pays à l'autre. Prenez ce cabillaud importé des États-Unis sous forme de plaques congelées. S'il est « transformé » à Boulogne avant d'être vendu, il ne sera pas soumis aux droits de douanes comme un produit brut. L'entreprise importatrice peut alors formuler une demande d'exonération.
Le rôle du service des opérations commerciales des Douanes de Boulogne est de vérifier la comptabilité de ce type de sociétés pour repérer d'éventuelles magouilles. « La tentation est grande pour les entreprises de déclarer un produit exonéré de taxes alors que, finalement, il ne sera pas transformé. Dans ce domaine, nous faisons souvent des contentieux », explique Roger Bourhis, chef de ce service. Les pénalités s'avèrent salées. « Les sociétés sont souvent étonnées. » On ne badine pas avec la fiscalité. Ce service, basé sur la plateforme de Garromanche, mobilise treize agents des douanes. Leur rôle est à la fois de calculer les taxes (lire ci-dessous) et de veiller à la régularité de leurs versements, dans le cadre du « service de dédouanement ». Dans le Boulonnais, cette activité est essentiellement tournée vers les produits de la pêche, qui émanent de tous les continents, mais aussi vers de grosses sociétés comme Conté (stylos Bic), Fauconnier (alcool) et Valéo (alternateurs). Et s'agissant de ces produits plus aboutis, les choses se compliquent. Car chaque composant est soumis à ses propres taxes en fonction de sa provenance et de son prix. « Un simple stylo cumule plusieurs positions tarifaires différentes », poursuit Roger Bourhis.
Heureusement, dans ce capharnaüm, Dieu inventa Internet. « Il y a encore deux ou trois ans, l'opérateur devait se déplacer au bureau avec une chemise reprenant l'ensemble des documents. Aujourd'hui, tout se fait par des télédéclarations en aval. » Ce qui n'empêche pas les douaniers d'aller vérifier dans les entreprises que les factures, les contrats de transport et les certificats d'origine correspondent bien à la déclaration. Et gare aux contrevenants. L'an dernier, le service de dédouanement a « redressé » 537 000 E de droits de douane et autres taxes... sans compter les pénalités.
Des chinoiseries contre les vins français et même les huîtres Gillardeau
L’industrie mondiale du vin regarde d’un oeil anxieux vers la Chine, après la publication d’articles faisant état de problèmes de contrefaçons. Après avoir largement reproduit les articles des industries de la mode ou la maroquinerie, de faussaires tourneraient à présent leur regard vers les secteurs de l’alimentation de luxe.
Le vin Français et surtout les grands crus de Bordeaux sont sous pression. Les prix pour un Château Lafite Rothschild ont chuté de 45% en 2011 à Hong Kong, tandis qu’en Chine, une bouteille de Château Lafite Rothschild 2008 se vend maintenant aux alentours de 9.500 yuans, en nette baisse par rapport aux 15.000 yuans qu’elle valait en 2009....
(....)
Il n’y a pas que la contrefaçon de vin qui entame la confiance des consommateurs envers les produits de luxe élaborés en France. Des copies d’huîtres Gillardeau, nom d’un producteur d’huîtres haut de gamme produite depuis des siècles à Bourcefranc-le-Chapus, sur la côte Ouest de la France, par une petite entreprise familiale, ont aussi été repérées à Hong Kong et à Pékin.
Selon un article publié l’année dernière dans Le Figaro, l’entreprise a été avertie par plusieurs de ses clients asiatiques que des contrefaçons d’huîtres, de moins bonne qualité, étaient vendues avec le logo et le nom de la marque française.
Le 17 Août 2012
La Réunion : De nouvelles dénominations commerciales pour les poissons (Clicanoo.re)
Peu claire, la dénomination locale de certains produits de la mer commercialisés sur les étals est source de tromperies et de fraudes. Le consommateur nage parfois en eaux troubles. Il fait parfois les frais de certaines "appellations d’origine non-contrôlée" qui ont la peau dure dans l’île. Sous le nom "thon rouge", espèce qui n’est pas présente en océan Indien, c’est du thon albacore ou du thon banane qui est vendu. La bonite, dont le kilo se négocie entre 2,5 à 3 euros, est parfois commercialisée sous l’appellation thon albacore. Le prix est ainsi bien plus juteux… Les professionnels veulent mettre un frein à ce genre de pratiques "loin d’être généralisées mais qui existent encore à la marge, notamment chez les informels" s’empressent-ils de préciser. Ils ont entamé une démarche volontariste d’harmonisation des appellations péi. Menée par le comité des pêches à ses débuts, cette action a été reprise par l’Aripa (1). Quatre ans plus tard, elle vient d’aboutir à une liste "validée par les services de l’État", surligne Frédéric Gorlot, porte-parole de l’interprofession. 136 espèces de poissons pélagiques, de fond, d’eau douce, d’élevage, importés ou pêchés dans l’océan Indien, les espèces surgelées pêchées dans les Taaf, les crustacés… y figurent. Fini le thon obèse qui ne devra désormais figurer sous le nom "Bigeye" par exemple....
Après le trafic de thon rouge que WWF a voulu nous faire avaler, France TV / AFP nous révèle dans cet article une autre escroquerie, cette fois-ci commerciale...
Le battage médiatique orchestré par le WWF autour du thon rouge vendu illégalement au Japon n'était qu'une supercherie d'avant CICTA :
31 octobre 2012. Le WWF dévoile les fraudes sur le commerce de thon rouge
Le 28 janvier 2013
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