Malheureusement, ce ne sera pas les Jours Bleus pour les pêcheries françaises. Aucune n’a reçu le fameux écolabel MSC et ne pourra prétendre à des Jours Bleus dans les rayons Carrefour. Mais les clients pourront découvrir tout l’exotisme des richesses halieutiques écocertifiées aux quatre coins de la planète, colin d’Alaska, Hoki de Nouvelle-Zélande, saumon d’Alaska, moule du Danemark, Cabillaud de Norvège, Saint-Jacques d'Argentine,…. De quoi renforcer encore plus la présence des produits de la mer étrangers sur le marché français. Au grand dam des pêcheurs qui à l’heure des bilans 2009 affichent plutôt grise mine : chute des cours, diminution des captures et augmentation des retraits liée à une mévente des produits débarqués en criée.
La tentation est grande d’écolabelliser les pêcheries françaises pour s’entrouvrir les portes des GMS
De quoi inciter les pêcheries françaises à se surpasser dans l’écolabellisation pour avoir accès aux étals « pêche durable » de Carrefour. Sardine de Bretagne, Homard manchois, Lieu noir de la Mer du Nord sont sur les rangs… Mais une fois écolabellisées ces espèces émergeront-elles du marasme actuel avec la diminution des cours à la production. Rien n'est moins sûr... D'après une étude de l'association de consommateurs "UFC Que Choisir" concernant les produits bio, ce sont les GMS qui tirent leur image vers le haut et de gros profits sur le dos des producteurs bio et des consommateurs (Prix du Bio en grandes surfaces : L'UFC-Que Choisir demande des comptes !).
« Stop aux poissons de chalut »
Imaginez…. La pêcherie de langoustine du Golfe de Gascogne décide de rentrer dans la démarche d’écolabellisation MSC…. Vous et votre organisation professionnelle font l’effort financier. Tout se passe bien… Les langoustines estampillées MSC ont maintenant accès aux étals écolabellisés des hypermarchés.
Sur cette lancée, toutes les pêcheries de la zone sont certifiées "Pêche durable". Baudroie, Coquille saint-jacques, Merlu, Sole,….
Et Patatras !… Le coup dur…. Avec le soutien d’un groupement de producteurs d'un pays voisin, une ONG environnementale concurrente à votre écocertificateur fait changer d’avis la GMS avec laquelle vous avez passé un contrat. Elle impose maintenant des produits récoltés aux casiers suite à une campagne très médiatisée : « Stop aux poissons de chalut et aux coquilles saint-jacques de drague ».
Pure fiction me direz-vous ?
Et bien non….
Ces jours-ci, la chaine étatsunienne Target (1750 magasins dans 49 Etats) a supprimé du jour au lendemain tous les saumons d'élevage, frais, congelés et fumés présents dans les rayons de tous ses magasins. Sous les coups de persuasion de Monterey Bay Aquarium, une organisation environnementale très influente aux USA, Target fait maintenant la promotion du saumon sauvage.…. Lire le très bon papier de Callander MacDowell sur la puissance des Fondations nord américaines déjà présentes en Europe : reLAKSation 437.
Autres articles :
- Achetez du poisson ! Votre hypermarché presse le citron !
- Attaque contre MSC sur le front de la pêche durable
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- Thon rouge : Greenpeace dénonce une manipulation de Leclerc !
- La bataille du Saumon de Norvège sur You Tube
- La guerre fait rage entre les prétendants de la pêche durable !
- L’écolabel MSC fête ses 10 ans dans la tourmente !
Informations complémentaires :
Suite au retrait des saumons d’élevage, Greenpeace et l’Asmi (association de promotion des produits de la mer d’Alaska) ont applaudi la décision de la chaine de magasins étatsunienne Target (la 2e dans le pays) : VICTORY! Target discontinues all farmed salmon! Et ASMI applauds Target’s decision (Seafoodsource)
L'huître de Normandie Engagement Qualité Carrefour
Depuis 1999, Carrefour s'engage sur la qualité de ses huîtres de Normandie : Pierric Godefroy nous explique son élevage, situé à la fin de la baie du Mont Saint Michel.
Revue de presse :
Le 6 février 2010 : La chaine de magasins Loblaws s'engage....
Canada - Ne plus vendre de poissons menacés (Vie rurale)
Loblaws a décidé de ne plus vendre de poissons menacés à la grande joie d’organismes environnementaux comme Greenpeace. D’ici 2013, Loblaws va cesser toute vente de poissons menacés d’extinction. À titre d’exemple, il n’y aura plus d’aiglefin et de flétan. Cette façon de faire permettra de vendre uniquement des poissons qui répondent à des critères d’approvisionnement durable. Toutes les chaines d’alimentation sont critiquées pour vendre des espèces de poisson menacées. Loblaws est le premier à s’engager à agir concrètement. «Cette décision va dans la bonne direction pour les océans, a résumé pour Le Devoir, hier, Beth Hunter, coordonnatrice de la campagne Océans de Greenpeace. En effet, 90 % des grands poissons prédateurs ont déjà disparu de nos océans, et il est grandement temps de retirer toutes les espèces [menacées d'extinction] de nos tablettes.».
Certains supermarchés Loblaws n’attendront pas 2013 pour agir. Ils sont cinq supermarchés à avoir décidé, hier de ne plus vendre de poissons dits à risque….
Le 26 août 2010 : Carrefour à un carrefour
Carrefour lance son hypermarché du futur (Ouest France)
Dans la banlieue lyonnaise, deux magasins géants, au concept nouveau, ont ouvert hier. Si les clients les adoptent, tous les hypers européens du groupe seront transformés…. Depuis plusieurs années, Carrefour enregistre une baisse de chiffre d'affaires dans ses hypers (- 2,9 % en 2009, hors essence). Principale raison de cette détérioration : le concept des hypers est à bout de souffle. « L'esprit ' tout sous le même toit ' appartient au passé », lâche le Suédois Lars Oloffson, nouveau directeur général du groupe. Le client a changé. Il s'est lassé de ces grands centres. Il est davantage attiré par les enseignes spécialisées. Ou par l'e-commerce….
Huit pôles, des services, des conseils - Finies, les têtes de gondole au coin des travées à angles droits, les grands « couloirs » déserts ou complètement embouteillés, les rayons où l'on a du mal à se repérer... Le Carrefour Planet, au parcours complètement repensé, se décline autour de huit pôles : marché, bio, surgelés, beauté, bébé, mode, maison, loisirs-multimédia. En clair, le client va où il a besoin d'aller. Point….
Si elles donnent satisfaction, les 231 hypers français (21,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires) et les 512 répartis sur l'Europe pourraient adopter le concept. Une opération qui nécessitera des investissements très lourds (on parle de 2 milliards d'euros). Il n'y a pas intérêt à rater l'atterrissage...
Le 14 septembre 2010 : Loblaws fidèle supporter du MSC
Produits de la mer durables 101 : d'où proviennent vos produits de la mer ? (La Grande Epoque)
Qu'est-ce que cela signifie pour vous? Si on vous demandait de définir ce qu'est un produit de la mer durable, le pourriez-vous?
Selon Les Compagnies Loblaw limitée, un produit de la mer durable se définit comme un type de poisson ou fruit de mer pêché d'une façon qui permet de maintenir, voire augmenter la population de l'espèce en question à long terme, tout en préservant les écosystèmes d'où ils proviennent. La pêche durable ne concerne pas que la quantité de poissons disponibles mais signifie aussi changer nos méthodes de pêche et d'élevage. Certaines méthodes ont un effet nocif sur les océans et endommagent les milieux marins. Il est important d'adopter de meilleures méthodes ainsi que des pratiques de pêche durables. Il est aussi primordial de connaître la provenance des produits de la mer que nous consommons. Une même espèce peut provenir de différents océans; les méthodes de pêche utilisées peuvent donc varier d'un endroit à l'autre et ne pas toutes être durables.
L'éducation est la clé - lisez les emballages, lisez les étiquettes et posez des questions. Recherchez des produits arborant l'écolabel du Marine Stewardship Council (MSC) qui certifie que le produit provient d'une source durable. Le MSC est un organisme international à but non lucratif qui a développé des normes environnementales internationales pour la certification indépendante et scientifique des pêcheries pratiquant une pêche bien gérée et durable des poissons sauvages. Plus vous serez informé, plus vous serez en mesure de prendre des décisions éclairées.
Les produits de la mer ne se retrouvent pas que dans les comptoirs de produits frais ou surgelés; on en trouve aussi comme ingrédients secondaires dans différents autres produits. C'est le cas par exemple des huiles de poisson et des omégas-3 contenus dans les jus, les œufs et les produits laitiers. Scrutez plus attentivement toutes les étiquettes et vous serez surpris de ce que vous y trouverez.
Un détaillant canadien qui a à cœur l'état de nos océans est Les Compagnies Loblaw limitée. En 2009, Loblaw a annoncé son engagement à ne s'approvisionner en produits de la mer qu'auprès de sources durables d'ici la fin de 2013. Cet engagement, touchant plus de 50 % des départements en magasin, s'applique à tous les produits, qu'ils soient en conserve, surgelés, frais, sauvages ou d'élevage, et il vise toutes les catégories et toutes les marques.
Jusqu'à présent, Loblaw est le détaillant offrant le plus de produits de la mer durables certifiés par le MSC, leur nombre se portant actuellement à 20.
Pour en apprendre davantage sur les produits de la mer durables, vous trouverez ci-dessous quelques sites d'intérêt :
• http://www.loblaw.com/fr/csr_2009/pdf/lcl_seafood_policy_initiative_fr.pdf
• www.facebook.com/loblawpechedurable
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Le 1 mars 2011 : MSC dans la tempête, Picard se jette à l'eau !!!
Pêche durable : MSC, l'écolabel qui encourage le massacre (Rue 89)
Par Amelie Lescroel et Sylvain Angerand | Chercheur en écologie et co-signata
Amelie Lescroel est chercheur en écologie et co-signataire de la lettre ouverte « Fishing for Data in the Ross Sea » (Science, décembre 2010). Sylvain Angerand est chargé de campagne pour les Amis de la terre France. Ils ont envoyé cette tribune à Rue 89.
Chez Carrefour, le poisson est à la fête : du 17 au 23 février, l'enseigne de distribution lance sa semaine de communication « Les Jours bleus ». L'objectif est de promouvoir l'écolabel MSC censé garantir aux consommateurs que leur poisson est issu d'une pêche durable. Problème : depuis quelques mois, ce label est au cœur d'une controverse scientifique grandissante.
MSC, cela veut dire Marine Stewardship Council ; on peut traduire ça par « pêche durable ». Parce que du poisson, justement, il n'y a en a plus beaucoup : l'effondrement des stocks à cause de la surpêche est l'un des principaux problèmes écologiques actuels.
Or, pour continuer à vendre, il faut rassurer le consommateur. Créé en 1997 par le WWF et Unilever, ce label a mis du temps à trouver ses marques. Mais depuis quelques années, le logo en forme de petit poisson bleu et blanc se multiplie sur les boîtes de poisson pané et autres étalages des grandes surfaces.
Des autorisations injustifiées
Au départ, les scientifiques étaient plutôt enthousiastes à l'idée de mieux encadrer la pêche et d'encourager la pérennité des populations. Mais rapidement, les premiers couacs sont apparus. Il y a eu la certification, en 2004, d'une pêcherie de merlu en Afrique du Sud alors que le stock est considéré comme effondré. Rebelote en 2009 avec une autre pêcherie de merlu du Pacifique.
Plus récemment, une polémique a éclaté sur le colin d'Alaska, un poisson en bonne place sur les étals de Carrefour. Aujourd'hui, les tensions se cristallisent autour de la pêche à la légine antarctique. Ce poisson de luxe est devenu, en quelques années, une cible privilégiée de l'industrie halieutique avec une explosion de la pêche illégale….
MSC, un label bleu pour la belle bleue (Communiqué Picard)
Le célèbre logo bleu de l’écolabel MSC (Marine Stewardship Council), qui valorise les pratiques de pêche durable, débarque chez Picard en 2011 sur environ 20 produits de la mer. Explications, avec Elizabeth Bouton, Directeur de la Qualité et du Développement Durable chez Picard.
Pourquoi le choix du MSC chez Picard ? Élizabeth Bouton : « En cohérence avec notre démarche globale développement Durable, nous souhaitons promouvoir les bonnes pratiques qui peuvent contribuer à endiguer le déclin des ressources halieutiques. Nous espérons que la présence du logo MSC sur nos produits permette à nos clients d’en faire un critère de choix et ainsi de devenir acteurs de la démarche à nos côtés. Nous avons choisi le label MSC pour sa notoriété internationale, ses garanties de sérieux, et pour sa présence sur tout le globe, les ressources halieutiques devant être gérées à l’échelle mondiale.»
À quand un rayon « produits de la mer » entièrement labellisé ? EB : « Nous attendons bien sûr l’arrivée de nouvelles pêcheries certifiées pour proposer une gamme plus vaste de produits MSC. Pour autant, il n’est pas envisageable que tous nos poissons soient labellisés selon ce programme MSC. En effet, les pêcheries et les fournisseurs de taille plus modeste n’ont pas forcément les moyens de se lancer dans une telle démarche. Or nous souhaitons conserver cette diversité d’approvisionnement, afin de promouvoir la variété et d’alléger la pression sur les espèces très consommées comme le cabillaud, les colins (colin lieu ou d’Alaska) et le saumon. Plus l’offre est large moins la pression est forte sur une espèce donnée, et plus il est possible de satisfaire nos clients avec des alternatives satisfaisantes en cas de non disponibilité d’un produit en particulier. Parallèlement à cette démarche MSC, nous travaillons donc avec un organisme indépendant pour mettre en avant les actions et initiatives de certaines pêcheries non certifiées MSC, et pour encourager les pêcheries n’ayant pas encore entamé de démarches responsables à intégrer des bonnes pratiques environnementales, sociales et de gestion de pêche.»
Chez Picard qu’est ce que ça change ?
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