Rejet Zéro. Pêcheurs roulés dans la farine... de poisson !


Rejet Zéro. Pêcheurs roulés dans la farine... de poisson !

Ou comment l'industrie agroalimentaire (plus précisément l'industrie de l'alimentation animale et aquacole) peut influencer la réforme de la politique commune de la pêche. En Atlantique Nord-Est, la pêche minotière qui réduit le poisson en farine et en huile, absorbe selon les années entre 25% et 33% des captures totales. En 2011, le quota minotier s'élève à 2,4 millions de tonnes !

« Quel scandale que tous ces poissons rejetés par-dessus bord alors que les ressources sont en voie de disparition ! » 

Slogan vilipendé par plusieurs organisations environnementales (notamment à travers la campagne médiatique Fish Fight) et retranscrit par la Commission Européenne en « Rejet Zéro » dans les propositions de réforme de l’« Europe bleue. »

Rejet Zéro = Toutes les captures débarquées au port

Les autorités européennes qui « condamnent » ce gaspillage de protéines, doivent être très fières de l’industrie minotière, la seule pêcherie à respecter la ressource en débarquant toutes les captures à terre ! Pêcherie concentrée, efficace et surtout très rentable depuis la flambée des cours mondiaux de la farine et de l’huile de poisson. Le prototype même de l’activité halieutique que l’Union Européenne veut encourager dans les eaux communautaires.

Pour atteindre cet objectif (non affiché), tout un arsenal de mesures est programmé :
· Concession de pêche avec les quotas individuels transférables (Qits),
· Suppression des subventions à la modernisation de la flotte de pêche,
· Libéralisation du marché des produits de la mer,…
· Et traque des pêcheurs pour pousser à bout les plus récalcitrants : caméra à bord, permis à point, journal de bord électronique,…

Ces propositions n’encouragent en rien les initiatives des pêcheurs dans la lutte contre les rejets en mer notamment en matière de sélectivité des engins de pêche et de valorisation des captures…


Meilleure sélectivité des engins de pêche « Trier sur le fond, pas sur le pont ! »

Les pêcheurs répètent à qui veut bien l’entendre « il faut trier sur le fond, pas sur le pont ! ». Des programmes de sélectivité des engins de pêche sont même encouragés par la Commission Européenne et reconnus pour leurs résultats.

« Au cours des dernières années, le secteur de la pêche dans l'ensemble de l'Union européenne a pris diverses initiatives en vue d'améliorer la sélectivité selon une approche partant de la base. Ces initiatives, telles que le projet 50 % au Royaume-Uni, les mesures de sélectivité pour les langoustiniers du golfe de Gascogne, le programme de crédit à la conservation écossais (Scottish Conservation Credit Scheme), l'utilisation de grilles par certains navires dans les pêcheries de langoustines de mer d'Irlande, la grille suédoise utilisée pour la pêche à la langoustine, (…) témoignent de la détermination du secteur de la pêche à s'attaquer au problème des captures indésirables à la racine ». Europa : L'audition des parties prenantes sur les rejets

Meilleure valorisation des captures « Fishing for the markets »

Après avoir constaté que plus de la moitié des rejets était liée à un problème de commercialisation, les autorités londoniennes ont lancé l’opération « Fishing for the markets »

Selon une étude du Cefas, il y a deux raisons principales aux rejets de poisson :

(1) Les marchés n'existent pas pour tous les poissons qui sont pris dans les engins de pêche (espèces impopulaires et peu familières dont personne ne veut acheter). Environ 17% de tous les poissons capturés sont éliminés pour cette raison. « Fishing for the markets » cherche à trouver des moyens pour aider à développer de nouveaux marchés pour ces poissons.

(2) La réglementation conduit à ne pas débarquer certains des poissons capturés. Environ 15% de toutes les prises sont rejetées en raison de réglementations inadaptées (dont 7% en liaison avec les restrictions de quotas et 8% de poissons trop petits).

L'industrie minotière ne connait pas la crise de la pêche !

La pêche minotière représente plus 20% des captures de l’Europe bleue selon l’étude « The fishmeal and Fish oil industry – Its role in the common fisheries policy » publiée en 2005, soit près de 1,5 millions de tonnes sur un total de captures de 7,29 millions de tonnes annuelles. Avec plus d’un million de tonnes, le Danemark (1) représente 69% des activités minotières de l’Union Européenne, suivi de loin par la Suède (19%), la Finlande (5%), le Royaume-Uni (3%), l’Irlande (3%) et la Pologne (2%).

En Atlantique Nord-Est, principale zone de pêche de l’Europe bleue, la pêche minotière est considérable et son poids a même tendance à augmenter au cours des 5 dernières années (voir tableau ci-dessus). Cette pêcherie industrielle, basée essentiellement au Danemark, Norvège et Islande, "pompe" (2) plus de 2 millions de tonnes de poisson chaque année, entre 25% et 33% des captures totales de la zone ANE.

Durabilité de la pêche communautaire en question !

Dans un communiqué, deux coopératives de consommateurs (Coop Sweden et Euro Coop) se questionnent sur la durabilité de la pêche communautaire. Elles relèvent un manque d’information sur la traçabilité du poisson et l’importance de la pêche minotière dans l’alimentation des consommateurs européens à travers le poisson d’élevage et le bétail (porcs et volailles) qui sont nourris avec des farines de poisson. Ces organisations demandent une meilleure information sur l’origine des produits de la mer (source durable ou non).... « En outre, comme une fraction importante du poisson pêché sert d’aliment en aquaculture et en agriculture, on peut faire valoir que cela concerne également l’avenir de la Politique agricole commune (PAC). A l’échelle européenne, Euro Coop demande donc d’établir un lien explicite entre la PAC et PCP, et de faire preuve d’initiative pour inclure des critères de durabilité plus stricts dans les deux politiques selon le principe de la conditionnalité. »

Dans les faits, l’avenir de la pêche et celui de l’agriculture sont de plus en plus liés à travers les multinationales de l’agroalimentaire… Par exemple : Le géant américain du négoce agricole Cargill vient de renforcer son positionnement dans la nutrition animale avec l’acquisition de Provimi, spécialiste franco-néerlandais de l'alimentation animale pour 1,5 milliard d'euros. Un chiffre d’affaires de 120 milliards d'euros, le mastodonte Cargill, 300.000 salariés dans 63 pays, règne déjà sur le marché mondial des denrées alimentaires (blé, soja, café, cacao, viande,…). Contrôler la nutrition animale assure à cette société familiale (3) une plus-value certaine et lui permet de poser un pied sur le marché de la farine et de l’huile du poisson. Il ne serait pas étonnant que Cargill, troisième producteur mondial de viande (plus de 6 millions de tonnes par an), devienne un acteur majeur de l'aquaculture....

Philippe Favrelière (modifié le 24 août 2011)

(1) Au Danemark, 60 bateaux de pêche sont spécialisés dans cette activité de réduction auxquels s’ajoute une flottille de 347 unités de toutes tailles pour laquelle il s’agit d’une activité complémentaire. On estime à 500 le nombre d’emplois équivalent temps plein liés aux activités minotières dans ce pays, ce qui est très peu comparé à d'autres activités halieutiques.
(2) Les senneurs de la pêcherie minotière utilisent des pompes aspirantes pour remplir les cales
(3) Cargill est la plus grande société au monde non côtée en bourse

Autres articles :
Illustration du dessinateur Red, tirée d’un article de l’Age de Faire : Sauvons les saumons !

Pour aller plus loin....

Informations sur la farine et l'huile de poisson régulièrement actualisées :
Rapports divers :
)))))))))))))))))))

Le 7 juin 2013

France. Chaque année, 100 000 tonnes de poisson rejetées à la mer !

Selon Ifremer, près du quart des captures annuelles de la flottille française passe par-dessus bord. Gaspillage ? Pas si simple.

Source : Ouest France par Jean-Pierre Buisson

Le chiffre n’avait jamais été donné. Aux Assises de la pêche d’Infomer (Groupe Ouest-France), la présentation de Marie-Joëlle Rochet (Ifremer Nantes) a eu son petit effet, ce vendredi. « Nous évaluons entre 40 000 t et 107 000 tonnes le volume rejeté à la mer. Notre avis est que nous sommes plutôt dans le haut de la fourchette. » Sont majoritairement concernées les captures hors taille ou hors quota.

Taux de survie « très difficile à évaluer »

Depuis 2003, le programme Obsmer, permet aux scientifiques de suivre différents navires et de ramener des données précises. Ainsi, sur la seule année 2011, « 351 navires ont été observés (9 % de la flotte). Ce qui représente 1 634 jours de mer, 656 marées et 6 000 opérations de pêche. » Soit 4 115 tonnes passées au peigne fin. Présenté devant deux cents professionnels de la filière, ce chiffre n’a suscité aucune protestation. Raison simple, personne ne sait vraiment quel est le volume de produits de la mer rejeté à chaque marée.

« Les rejets sont différents selon les techniques et les espèces capturées », explique Marie-Joëlle Rochet. Le chalut apparaissant comme le plus concerné. Mais ce recensement révèle aussi des surprises. Ainsi la pêche côtière remet-elle à la mer plus de poissons que la pêche hauturière. Quant au taux de survie, « il est très difficile à évaluer ». Pour plus d'informations : Observations à bord des navires de pêche professionnelle. Bilan de l'échantillonnage 2011

Recyclage « naturel »

Les pêcheurs font depuis des années des efforts de sélectivité en élargissant, par exemple, les mailles dorsales et ventrales de leur chalut. La flottille française fait globalement mieux que ses voisins. D’autres améliorations sont à l’étude, mais au final, ramener le taux de rejets à zéro comme vient de le décider l’Europe, dès 2015, apparaît « techniquement » impossible aux professionnels.

Le mot gâchis vient vite à l’esprit. La scientifique est beaucoup moins sévère. « Ces rejets subventionnent largement la communauté des oiseaux » explique-t-elle. « Toutes les espèces de la colonne d’eau en profitent, notamment la population benthique (de fond). » Au final, la totalité est recyclée « naturellement ».

La première expérience de limitation semble déstabiliser cette « chaîne alimentaire ». « Dans la zone concernée, nous constatons que la Frégate, oiseau protégé, se trouve en difficulté », pointe la scientifique. En ville, piafs et bisets se retrouveraient vite au régime sec si les citadins, plus sélectifs, les privaient de leurs déchets.

Observations à bord des navires de pêche professionnelle. Bilan de l'échantillonnage 2011

Auteur(s) : Dube Benoit, Dimeet Joel, Rochet Marie-Joelle, Tetard Alain, Gaudou Olivier, Messannot Cecile, Fauconnet Laurence, Morizur Yvon, Biseau Alain1, Salaun Michele (2012). Observations à bord des navires de pêche professionnelle. Bilan de l'échantillonnage 2011. http://archimer.ifremer.fr/doc/00109/21976/

Programme ObsMer

Ce document est une synthèse des informations collectées en 2011 à bord des navires de pêche professionnelle dans le cadre de l'action ObsMer. Cette action vise à observer in situ l'activité de pêche et l'ensemble de la capture, particulièrement la partie non retenue, en identifiant les espèces capturées, les tonnages par espèce et en prenant des mesures de tailles.

Cliquer Ici pour télécharger le document

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Réforme de la PCP: la pêche de demain, sans rejets en mer ?

Réforme de la PCP: la pêche de demain, sans rejets en mer ?

CFP reform: does fishing still have a future without discards?

Colloque International Nausicaa 2012

30 Mars 2012

Nausicaá - Centre national de la mer / Boulogne-sur-Mer

Le vendredi 30 mars à Nausicaà, la Mission Capécure 2020, présidée par Frédéric Cuvillier, organise une journée consacrée à un thème qui intéresse au plus au point toute la filière de la pêche : la réforme prochaine par l'Union Européenne de sa Politique Commune des Pêches.

Au centre des débats, une question d'actualité : "Réforme de la PCP : la pêche de demain, sans rejets en mer ?". Tenteront d'y répondre : des professionnels, des scientifiques et des institutionnels, boulonnais, français et étrangers (Norvège, Ecosse, Danemark, Bruxelles).

Parmi les thèmes abordés, les enjeux environnementaux des rejets en mer, ou encore la réforme de la PCP sur les rejets en mer et le programme de sélectivité. Des tables rondes sur les sujets des pratiques européennes, les usages pour les rejets ramenés au port ou encore sur l'impact pour les bateaux et le travail à bord, sont également prévues.

Télécharger le programme, cliquer Ifremer


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Réforme de la PCP (Politique Commune des Pêches) : la pêche de demain, sans rejets en mer ? Ce sujet a suscité des débats éclairés et parfois même passionnés entre pêcheurs français et étrangers, scientifiques, représentants de la Commission européenne, élus et autres acteurs du monde maritime présents ce vendredi 30 mars 2012 à Nausicaa, à l'invitation de la Mission Capécure 2020.

« J’ai tenu à organiser ce colloque afin de rétablir un certain nombre d’idées face à des décisions européennes qui apparaissent souvent pour ceux qui les appliquent comme déconnectées de la réalité, explique Frédéric Cuvillier, président de la Mission et de la Communauté d'agglomération du Boulonnais. Il ne s’agit pas de remettre en cause l’Europe qui permet aujourd’hui de travailler ensemble ni de nier la nécessité d’imposer des contraintes. Mais il faut tenir compte des spécificités des pêches, des flottilles, de leur ancienneté… et ne pas nier non plus la volonté des professionnels eux-mêmes d’avancer et d’évoluer. Je rencontre régulièrement à Boulogne beaucoup de professionnels responsables qui attendent simplement qu’on les aide à préserver davantage la ressource grâce à une meilleure sélectivité des engins de pêche, au développement de bio-carburants ou encore à une planification de leur activité. Nous ne voulons pas d’un règlement qui fasse fi de toute réalité et qui de ce fait en devient dangereux. Car ne plus autoriser les rejets et obliger le stockage des poissons à bord posent de graves problèmes de sécurité des navires.»

Bien sûr, une telle évolution ne pourra se faire sans que le pêcheur soit accompagné. De plus, les décisions prises à Bruxelles doivent être corrélées à des études scientifiques. On ne peut sans cesse arguer que 75% des espèces sont menacées alors que nous n’avons aucune donnée scientifique pour 40% d’entre elles. Les pêcheurs attendent donc une vraie réforme de la PCP qui ne peut se résumer au rejet zéro, au rendement maximal durable et aux quotas individuels transférables. Ils veulent qu’il soit aussi question de l’avenir de la pêche qui passe par la formation des jeunes, l’attractivité de ce métier qui doit encore susciter des vocations et qui nécessite également que nos marins bénéficient d’un traitement social efficace et protecteur. En conclusion : une Commission européenne qui redonne confiance et espoir aux pêcheurs et qui protège l’emploi autant que l’environnement.

A l'issue d'une journée de débats animés par le journaliste François Grosrichard, les participants au colloque, dont une délégation de Bretagne, ont visité le bassin d'essais de chaluts d'Ifremer implanté dans les locaux de Nausicaa. Le lendemain au petit matin, ils ont été invités à découvrir le port de pêche, la criée et l'activité du premier centre européen de traitement et de valorisation des produits aquatiques.

Présentations des intervenants :

Commission Européenne - La Réforme de la PCP 2012 - les rejets, cliquer Ici
Alain Biseau - Ifremer, responsable des expertises halieutiques, cliquer Ici
Aglia - Les travaux de sélectivité sur le métier de la langoustine du golfe de Gascogne, cliquer Ici
CRPME - Caractéristiques de la flottille des chalutiers artisanaux multi-spécifiques en Manche - Mer du Nord, cliquer Ici
Ifremer - La sélectivité des chaluts enjeux, définition, limites, cliquer Ici

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Fin des rejets : « Quelle stratégie pour la réforme de la politique commune de la pêche ? »


Ending discards. What strategy for the common fisheries policy reform ?

Mercredi 09 novembre 2011

Bruxelles

L'expérience norvégienne de «l'interdiction des rejets» - les forces et les faiblesses de la politique mise en oeuvre en Norvège, les leçons apprises et les meilleures pratiques. L'accent étant mis sur les questions de mise en œuvre, l'efficacité de la politique et quelles expériences peuvent être utiles dans l'orientation du débat sur la réforme de la PCP portant à l'esprit la longue expérience des mesures de réduction des rejets en Norvège.

Source : Alde

Intervenants :
  • Peter Gullestad - Ancien Directeur Général des Pêches de la Norvège, il a supervisé l'introduction et la mise en œuvre de l'interdiction des rejets en Norvège,
  • Asgeir Aglen - expert norvégien de la pêche (commentaires sur les aspects scientifiques).
  • Ernesto Bianchi - Chef d'Unité à la DG MARE de la réforme de la PCP


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Revue de presse

Le 10 novembre 2011

Rejets de poisson : Tout ou rien !


Quand la réglementation pousse à des rejets "injustes", la Commissaire pousse le bouchon un peu loin avec les Rejets Zéro. Et encore plus loin quand elle annonce que tous les rejets seront ramenés à terre pour nourrir les plus pauvres !

« Donner les poissons indésirables aux pauvres ! »

Maria Damanaki, commissaire européenne à la pêche, souhaite mettre fin au « gaspillage » des rejets de poissons comestibles en passant un accord avec les pêcheurs pour que les poissons de plus faible valeur soient distribués aux organismes de bienfaisance et autres organismes publics.
C’est à Londres devant la Chambre des communes - Comité spécial sur l'environnement, l'alimentation et les Affaires rurales, qu’elle a déclaré: « Nous pouvons les utiliser pour des fins charitables, [mais] nous aurons à donner aux pêcheurs une compensation s’ils donnent le poisson aux pauvres. » The Guardian : Give unwanted fish to the poor, says EU fisheries chief

A Boulogne, les fileyeurs sont soumis à une réglementation "injuste"

Une délégation de fileyeurs, emmenée par Stéphane Pinto et Jean Thiébaut (CFDT), a rencontré François Lambert, administrateur des affaires maritimes pour le port de Boulogne. La réunion aura pour but d'apaiser les tensions, car les fileyeurs sont à nouveau remontés.

Non seulement la pêche à la sole n'a pas été bonne cette année, mais en plus ils sont confrontés à des contrôles des affaires maritimes qui veillent à l'application stricte d'une règle assez technique.

« Quand on pêche 100 kg de soles, explique Stéphane Pinto, la réglementation nous autorise à pêcher en plus, avec le même maillage, 30 % de poissons divers. C'est une mesure prise pour protéger le cabillaud. Au-delà de 30 %, ça doit être rejeté. Sauf qu'on nous contraint aussi à rejeter des espèces qui ne sont pas sous quota mais qu'on a un peu en trop, comme le tacaud. Aujourd'hui, on ne peut plus se permettre de rejeter du poisson. » Ce que les patrons de petits bateaux du quai Gambetta ne comprennent pas, « c'est que les tangonniers hollandais ciblant la même espèce que nous (la sole) ne sont pas concernés par cette mesure. Ils peuvent pêcher 50 kg de soles comme nous et, à côté, 4 tonnes de divers. Et nous, parce qu'on a 30 kg en infraction, on veut nous verbaliser », s'indigne Christophe Lhomel, patron pêcheur. Il ajoute : « On rentre tous les jours au port avec 150 kilos de poissons et on veut nous obliger à en rejeter 70 ou 80 kilos. On marche sur la tête. Ce n'est pas nous qui vidons la mer ».

François Lambert, des affaires maritimes, explique que « l'engin de pêche des bateaux hollandais est considéré comme un engin traînant et n'est pas soumis à la réglementation sur l'effort de pêche. À l'inverse des filets des trémailleurs, qui sont des engins dormants ».


L'administrateur dit « être bien conscient des difficultés des pêcheurs à faire le tri, notamment quand la récolte de sole est maigre ». Il conclut : « On n'est pas là pour les empêcher de travailler ». Source : Les fileyeurs veulent une explication avec les affaires maritimes (La Voix du Nord)

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Le 14 novembre 2011

Irlande. Le secteur de la pêche salue la sortie de l'Atlas des rejets


Atlas des rejets dans les espèces démersales (Atlas of Demersal Discarding)


La Fédération des pêcheurs irlandais (FIF) a salué la publication par le Marine Institute (MI) et le Bord Iascaigh Mhara (BIM) de l '«Atlas des rejets dans les espèces démersales», qui décrit la flotte irlandaise démersale vis-à-vis des rejets et qui est une «boîte à outils» de mesures d'atténuation.

Selon le FIF, le document identifie clairement la nature complexe des rejets et il fournit une gamme d'actions réalisables et spécifiques des solutions possibles qui tranche avec le «simpliste et populiste» adopté par Maria Damanaki, la commissaire de la pêche de l'UE.

Sean O'Donoghue, président du FIF, a déclaré : "Cet atlas est une étape positive pour l'Irlande dans la lutte d'une manière significative du volume des rejets dans certaines pêcheries démersales car il met en avant un éventail d'options pour réduire les rejets. Les rejets doivent être abordés en vue de leur réduction à leur plus bas niveau possible à l'échelle européenne - et pas seulement en Irlande ". Source : Fish discards study “positive move” say Irish federation (Fishnewseu)

Atlas des rejets dans les espèces démersales (Atlas of Demersal Discarding)

Un éventail de solutions possibles pour réduire le problème des rejets par la flotte de pêche irlandaise est décrit dans l’Atlas des rejets d’espèces démersales du BIM et du Marine Institute et - les observations scientifiques et les solutions potentielles - qui contient également un recueil détaillé des rejets par la flotte pour chaque stock.

L'atlas a été compilé avec le support de l'industrie de la pêche irlandaise, pour éclairer l’Union Européenne sur le débat des rejets, afin d'identifier les actions à prendre et proposer les mesures appropriées. Source : Marine Institut

Une copie PDF de l'atlas peut être téléchargée : Marine Institut

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Le 2 février 2012

Pêche durable. Une histoire de Princes !

Après le Prince de Monaco et le thon rouge... Le Prince Charles et la pêche durable…

Et surtout ne pas oublier le scandale des rejets...


Le Maroc prendra part à une importante rencontre sur la pêche responsable et durable, qui se tiendra vendredi à Londres, a-t-on appris jeudi.

La rencontre sera marquée par la participation du Prince Charles de Galles, Prince Héritier du Royaume-Uni, qui lancera à cette occasion un programme visant à faciliter un consensus international sur les meilleurs moyens de relever les défis auxquels l'activité de la pêche est confrontée.

Le lancement du programme, baptisé "Marine Programme", coïncide avec la publication des résultats d'une étude menée par l'"International Sustainable Unit" (unité internationale pour la pêche durable), placée sous le patronage du Prince Charles.

L'étude vise à démontrer, à travers des cas concrets de par le monde, qu'une transition est possible vers une pêche responsable et durable, permettant de créer plus de richesses et d'emplois.

La recherche s'est focalisée sur les bienfaits d'une transition vers une pêche durable, en s'appuyant sur des expériences réussies dans ce domaine.
Le lancement du programme devra marquer le début d'une deuxième phase de l'action de l'ISU, fournir des informations actualisées aux participants sur l'action menée jusqu'à présent et examiner les opportunités de coopération durant la prochaine phase du programme.

Le Maroc sera représenté lors de cette rencontre par M. Youssef Benjelloun, Vice-président de la Fédération de la Pêche Maritime et de l'Agriculture (FPMA).

Rapport :
Towards sustainable fisheries management
International examples of innovation
A report prepared by MRAG
Innovative approaches to fisheries management

Pour télécharger le rapport, cliquer Ici

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Projet 50% : Rejets et technologie des engins de pêche

Amélioration de la sélectivité - la réduction des rejets

L'amélioration de la sélectivité des engins de pêche contribue à cibler les captures et à réduire le niveau de poissons non désirés et d'autres espèces (les rejets) qui peuvent être gaspillées en étant rejeté à la mer, souvent morts.

Chaque pêcherie (et parfois chaque navire) exige ses propres solutions afin de minimiser les rejets indésirables et d'optimiser la sélectivité des engins de pêche. Des progrès ont été réalisés à ce jour, et les rejets sont à la baisse dans le secteur de la pêche anglais et gallois. Un exemple récent est celui des essais du Projet 50%.

Il y a, cependant, une nécessité de continuer à travailler en étroite collaboration avec le secteur de la pêche afin de réduire davantage les rejets au minimum. Nous continuons à travailler activement dans ce domaine pour trouver des solutions pratiques.

Principalement financé par le Defra, notre collaboration étroite avec le secteur de la pêche et les agences des autres parties prenantes, telles que Seafish, AFBI (Irlande du Nord), Marine Scotland et divers partenaires européens, est en train de faire la différence et prouve que les options techniques peuvent jouer un rôle dans la gestion des pêches. Source : Cefas


Project 50% - Project to reduce fishery discards



A film about Project 50%. A project undertaken by Cefas and fishermen based in Devon working to reduce the number of discards by testing new nets for beam trawlers. Scientists and fishermen are working together to improve sustainability in UK fisheries.

What Trawlermen Want


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Pêche sélective : La pêche chasse le gaspi

La pêche chasse le gaspi

26 mn| France| 2009 |


Réalisation : Thierry Le Vacon

Production : Aligal Production et France Télévisions (France 3 Bretagne Pays de Loire)

Scénario : Thierry Le Vacon

Image : Thierry Le Vacon, Camille Queffelec

Son : Emmanuelle Sabouraud

Montage : Anne Renneson

La pêche est au bord du gouffre : raréfaction de la ressource, hausse du prix du carburant, législation sur l’environnement, concurrence d’autres activités sur le littoral ... Alors est-ce la mort d’une activité millénaire ? Jusqu’à la fin du XXe siècle, des générations ont prélevé des quantités de poissons régulées par l’incertitude et le hasard, la dureté de la mer et les aléas climatiques. Puis le recours à une technologie performante et surpuissante a repoussé toujours plus loin le degré d’incertitude et de hasard. La pêche est donc à un tournant : faut-il laisser faire jusqu’à atteindre l’épuisement possible de la ressource ? ou bien orienter ces progrès technologiques pour mettre en place une pêche raisonnée et maîtrisée ? Ce documentaire questionne avec pertinence le monde de la pêche, les pouvoirs économiques et politiques sur les enjeux actuels. Source : Pêcheurs du Monde

A travers 4 exemples dans des ports de la Façade Atlantique, le film montre les efforts des pêcheurs pour inventer la pêche de l’avenir.

Pêche de langoustine : Amélioration de la sélectivité du chalut
Senne danoise : Baisse gazole et meilleure qualité poisson
Pêche de langoustine au casier (Ecosse) : Pêcherie labellisée MSC
Pêche de sardine à la bolinche : Pêcherie labellisée MSC
Pour visualiser l’intégralité du documentaire diffusé le 21/11/2009 dans le magasine Littoral, cliquer France 3

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Le 4 mai 2012

Dossier "Pêche : L’interdiction des rejets en question"
  • Les pêcheurs hostiles au « zéro rejet»
  • Stockage en mer : Coûteux et dangereux
  • Sélectivité : Une réponse pragmatique
  • Bénéfique pour la ressource ? La question divise les scientifiques
Dossier à découvrir dans Le Marin du 4 mai 2012 : Achat en Kiosque ou en ligne dans le Kiosque


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Le 1 février 2013

Pour le saumon d'élevage, manger du poisson est devenu un luxe !!! 

Le saumon d'élevage contraint au régime végétarien

Source : RFI 

Par Claire Fages

Peu à peu, les saumons d'élevage sont privés de leur nourriture habituelle, à savoir d'autres petits poissons, comme les anchois, qui coûtent désormais trop cher. De carnivores, les saumons deviennent végétariens.

L'être humain veut continuer à manger de plus en plus de poisson. Alors, c'est le saumon qui va devoir renoncer à ses petits anchois favoris. Dans les élevages de poisson, plus question de nourrir les saumons uniquement avec des anchois, c'est désormais le privilège des saumons sauvages.

Car l'anchois, tant capturé pour les fermes aquacoles du monde entier, est devenu rare, et particulièrement ces derniers mois, du fait du réchauffement de l'océan. Le Pérou, premier exportateur au monde d'anchois, a dû diminuer des deux tiers ses quotas. Résultat : l'anchois a battu son record de prix de tous les temps le mois dernier, plus de 2 100 dollars la tonne.

C'est pourquoi les fermes aquacoles cherchent de plus en plus à modifier le régime carnivore des saumons. La part du poisson dans la ration des saumons serait déjà passée de 60% à 7% en moins de quinze ans, au profit des protéines... végétales. Le soja et le tournesol ont déjà fait leur apparition dans les repas du saumon d'élevage.

Mais voilà, ces graines oléagineuses coûtent elles aussi de plus en cher en raison de leur incorporation croissante dans les rations des autres animaux d'élevage, bœufs, porcs ou volaille, de plus en plus consommés par l'espèce humaine !

Alors, le saumon pourrait connaître une nouvelle révolution de son régime alimentaire : en Norvège, on lui propose déjà de façon expérimentale des protéines sous forme de levures, ou d'extrait d'un résineux, l'épicéa. Le saumon semble s'être fait à ce régime végétarien de plus en plus radical, et le consommateur humain, qui n'est pas prêt de consentir à ce virage, mange du saumon végétarien sans y voir, pour l'instant, la moindre différence...

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Le 7 juin 2013

France. Chaque année, 100 000 tonnes de poisson rejetées à la mer !

Selon Ifremer, près du quart des captures annuelles de la flottille française passe par-dessus bord. Gaspillage ? Pas si simple.

Source : Ouest France par Jean-Pierre Buisson

Le chiffre n’avait jamais été donné. Aux Assises de la pêche d’Infomer (Groupe Ouest-France), la présentation de Marie-Joëlle Rochet (Ifremer Nantes) a eu son petit effet, ce vendredi. « Nous évaluons entre 40 000 t et 107 000 tonnes le volume rejeté à la mer. Notre avis est que nous sommes plutôt dans le haut de la fourchette. » Sont majoritairement concernées les captures hors taille ou hors quota.

Taux de survie « très difficile à évaluer »

Depuis 2003, le programme Obsmer, permet aux scientifiques de suivre différents navires et de ramener des données précises. Ainsi, sur la seule année 2011, « 351 navires ont été observés (9 % de la flotte). Ce qui représente 1 634 jours de mer, 656 marées et 6 000 opérations de pêche. » Soit 4 115 tonnes passées au peigne fin. Présenté devant deux cents professionnels de la filière, ce chiffre n’a suscité aucune protestation. Raison simple, personne ne sait vraiment quel est le volume de produits de la mer rejeté à chaque marée.

« Les rejets sont différents selon les techniques et les espèces capturées », explique Marie-Joëlle Rochet. Le chalut apparaissant comme le plus concerné. Mais ce recensement révèle aussi des surprises. Ainsi la pêche côtière remet-elle à la mer plus de poissons que la pêche hauturière. Quant au taux de survie, « il est très difficile à évaluer ». Pour plus d'informations : Observations à bord des navires de pêche professionnelle. Bilan de l'échantillonnage 2011

Recyclage « naturel »

Les pêcheurs font depuis des années des efforts de sélectivité en élargissant, par exemple, les mailles dorsales et ventrales de leur chalut. La flottille française fait globalement mieux que ses voisins. D’autres améliorations sont à l’étude, mais au final, ramener le taux de rejets à zéro comme vient de le décider l’Europe, dès 2015, apparaît « techniquement » impossible aux professionnels.

Le mot gâchis vient vite à l’esprit. La scientifique est beaucoup moins sévère. « Ces rejets subventionnent largement la communauté des oiseaux » explique-t-elle. « Toutes les espèces de la colonne d’eau en profitent, notamment la population benthique (de fond). » Au final, la totalité est recyclée « naturellement ».

La première expérience de limitation semble déstabiliser cette « chaîne alimentaire ». « Dans la zone concernée, nous constatons que la Frégate, oiseau protégé, se trouve en difficulté », pointe la scientifique. En ville, piafs et bisets se retrouveraient vite au régime sec si les citadins, plus sélectifs, les privaient de leurs déchets.

Observations à bord des navires de pêche professionnelle. Bilan de l'échantillonnage 2011

Auteur(s) : Dube Benoit, Dimeet Joel, Rochet Marie-Joelle, Tetard Alain, Gaudou Olivier, Messannot Cecile, Fauconnet Laurence, Morizur Yvon, Biseau Alain1, Salaun Michele (2012). Observations à bord des navires de pêche professionnelle. Bilan de l'échantillonnage 2011. http://archimer.ifremer.fr/doc/00109/21976/

Programme ObsMer

Ce document est une synthèse des informations collectées en 2011 à bord des navires de pêche professionnelle dans le cadre de l'action ObsMer. Cette action vise à observer in situ l'activité de pêche et l'ensemble de la capture, particulièrement la partie non retenue, en identifiant les espèces capturées, les tonnages par espèce et en prenant des mesures de tailles.

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