Tac et Quotas de pêche 2012 : Le grand gaspillage de poisson !

Tac et Quotas de pêche 2012 : Le grand gaspillage de poisson !

Le saumon d’élevage défie les lois halieutiques ; il prend son envol sur les Tac et quotas de pêche 2012.

Derrière ce beau poster de la Commission Européenne (DG Mare), se cache la zone sombre de la politique commune de la pêche (PCP) : la pêche minotière. Spécialité halieutique du Danemark....

Chaque année en décembre, les ministres de la pêche passent des heures pour quelques tonnes, en plus ou en moins, de « quotas » de langoustine, de cabillaud, de baudroie, de sole, de merlu,… Dans le même temps, ils « signent » sans sourciller l’envoi de plus d’1 million de tonnes de poissons dans les fours minotiers. Près du tiers des captures communautaires en Atlantique nord-est sont ainsi transformées en farine et en huile de poisson !

D’un côté, la Commission Européen demande des efforts à l’ensemble des pêcheurs. De l’autre, elle accepte la présence d’une puissante pêcherie minotière dans les eaux communautaires.

Pour visualiser les Tac et Quotas de Pêche 2012, cliquer sur le poster


Atlantique nord-est, deuxième région minotière dans le monde

La première région de pêche minotière se situe dans le Pacifique sud-est : Pérou, Chili et Equateur.

En Atlantique nord-est (ANE), trois pays se partagent la quasi-totalité des quotas minotiers : Norvège, Islande et Danemark
(pour UE). Pour plus de détails, télécharger le document de Seafish : Latest News and Reports relevant to the Feed Fisheries sector Dec 2011 – Feb 2012. Published 2 March 2012


« Ce sont des poissons « fourrage », des espèces non « mangeables » et de peu de valeur…. Hareng, merlan, lançon, sprat, capelin, des poissons tout juste bons à produire de la farine et de l’huile, » selon l'industrie de la nutrition animale...

En effet, le hareng que convoitent les entreprises de salaison du Nord de la France, se trouve en très bonne place dans les captures de l'industrie minotière avec un quota de plus de 1,4 million de tonnes pour la farine et surtout pour son huile très appréciée du Salmo salar en captivité !...

Huile de poisson. L'élevage de saumon nous mène tout droit vers une impasse...

La Norvège bien que parmi les plus grands pays minotiers dans le monde, s'appuie principalement sur les importations d'huile de poisson pour satisfaire les besoins alimentaires de plus d'1 million de tonnes de saumon d'élevage.... En 2007, la Norvège a importé 231.000 tonnes d'huile de poisson ce qui correspond à la réduction de près de 5 millions de tonnes de poissons sauvages ! (l'équivalent des captures totales de l'Union Européenne)...


Peut-on prendre au sérieux les recommandations de la Présidence danoise ?

Peut-on prendre au sérieux les recommandations de la présidence danoise en matière de pêche durable alors que ce pays transforme plus de la moitié de ses captures en farine et en huile ?...

Mette Gjerskov, Ministre danoise de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, présidente du Conseil AGRIFISH (du 1 janvier au 30 juin 2012) propose de supprimer les rejets en mer et de garantir des accords de pêche responsables avec les pays tiers qui selon elle constituent les deux grands principes d’une politique de pêche durable dans l'Union Européenne.

Mette Gjerskov se garde bien de parler de la pêcherie minotière, spécialité de la pêche danoise !!!

« La présidence danoise tentera de mettre fin aux rejets en mer »

Supprimer les rejets en mer et garantir des accords de pêche responsables avec les pays tiers constituent les deux grands principes d’une politique de pêche durable, écrit Mette Gjerskov, ministre danois de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche.

L’UE possède entre ses mains la chance de pouvoir forger un nouveau modèle de croissance verte économiquement viable. Y compris en matière de pêche. La Politique commune de la pêche, la PCP, constitue un champ d’expérimentation idéale pour appliquer la conception de croissance verte de la présidence danoise de l’UE. La pêche est un secteur où l’économie est étroitement liée à l’environnement, et les aspects environnementaux prendront une importance capitale dans la réforme de la Politique commune de la pêche.

La proposition de réforme déposée par la commissaire Damanaki en juillet 2011, est centrée autour d’une gestion durable des ressources halieutiques et sur la protection des écosystèmes. Il n’est pas uniquement question de garantir l’emploi et les captures de l’année en cours et de la suivante. Il s’agit également de garantir des gains futurs, de conserver les écosystèmes marins en bonne santé, et d’assurer aux futurs consommateurs des produits de la mer de première qualité.

La suppression des rejets en mer

Pour garantir une pêche durable, nous devons résoudre le problème des rejets en mer. La présidence danoise s’efforcera d’éliminer les captures non désirées et de supprimer les rejets en mer. Nous devons nous rappeler que le rejet en mer consiste à retourner des poissons dans la mer. Des poissons morts. Il va sans dire qu’il s’agit d’un terrible gaspillage de nourriture, un gaspillage des ressources qui met en péril d’importantes populations de poissons.

Le Danemark et la Suède sont prêts – de concert avec la Norvège – à faire œuvre de pionnier en interdisant les rejets. En novembre 2011, le Danemark, la Suède et la Norvège ont signé une déclaration commune interdisant les rejets dans le Skagerrak à partir du 1er janvier 2013. J’espère que l’exemple dano-suédois inspirera d’autres États membres de l’UE à en faire autant. Néanmoins, en tant que président du Conseil, je tiens à rester ouvert à toute autre proposition pour atteindre notre objectif.

Accords avec les pays tiers

Un autre aspect important pour garantir une pêche responsable et durable, relève de la dimension dite extérieure – «la politique étrangère» de la PCP. Cela fait également partie de la proposition de la Commission, et la présidence danoise oeuvrera pour que les accords de partenariat en matière de pêche respectent les mêmes normes que celles applicables dans les eaux de l’UE. Nous devons nous assurer que les pêcheurs de l’UE prennent uniquement des poissons appartenant à des ressources excédentaires, et que cet engagement bénéficie également aux pays avec qui nous passons des accords. Suite : cfp-reformwatch.eu

Proposition pour une politique de pêche durable dans l'Union Européenne...

Bien identifier dans le beau poster de la DG Mare, la vocation des différents quotas de pêche pour tendre vers une valorisation optimale des produits de la pêche : frais, congelé, conserve, surimi,...

Et en finir avec ce grand gaspillage de poisson dans les eaux communautaires....

Philippe Favrelière (modifié le 29 mars 2012)

Autres articles :

Pour plus de détails sur les Tac et quotas de pêche 2012

Règlement (UE) n°43/2012 du Conseil du 17 janvier 2012, pour 2012, les possibilités de pêche des navires de l'UE pour certains stocks ou groupes de stocks halieutiques ne faisant pas l'objet de négociations ou d'accords internationaux/ Journal officiel de l’Union européenne du 27/1/2012

Cliquer : Quota 2012 sans négociations internationales

Règlement (UE) n°44/2012 du Conseil du 17 janvier 2012 établissant, pour 2012, les possibilités de pêche dans les eaux de l'UE et, pour les navires de l'UE, dans certaines eaux n'appartenant pas à l'UE en ce qui concerne certains stocks ou groupes de stocks halieutiques faisant l'objet de négociations ou d'accords internationaux / Journal officiel de l’Union européenne du 27/1/2012

Cliquer : Quota 2012 après négociations internationales

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Le 4 avril 2012

Diminuer de moitié les captures de petits pélagiques !


Little fish - Big impact (Petits poissons - Gros impacts)

A summary of new scientific analysis

Little fish - Big impact

Managing a crucial link in ocean food webs

Summary of a report from the Lenfest Forage Fish Task Force

Les poissons « fourrage », ou bancs de petits poissons comme les anchois et les sardines, jouent un rôle essentiel dans la chaîne alimentaire marine en tant que proie pour les gros poissons, les oiseaux de mer et les mammifères marins. Le marché de la farine et de l’huile de poisson en direction de l'aquaculture et des élevages de bétail a placé ces espèces de petits pélagiques sous une pression commerciale croissante.

Le groupe de chercheurs « The Lenfest Forage Fish Task Force » présidé par Ellen Pikitch (Institute for Ocean Conservation Science – New York), a été créé pour élaborer des normes en matière de gestion durable des pêcheries de petits pélagiques.

Treize éminents scientifiques (dont Philippe Cury de l'Ird et Daniel Pauly de l'Ubc), experts dans un large éventail de disciplines, ont procédé à un examen exhaustif de la gestion des populations de poissons « fourrage ». Leur recherche a porté sur la gestion conventionnelle de ces espèces. Représente-t-elle un risque important pour cette ressource et contribue-t-elle à la baisse de leurs prédateurs ?

Principale conclusion : Les captures de petits pélagiques (sardine, anchois, chinchard, sprat, capelin ou hareng), utilisées pour fabriquer farine et huile de poissons, devraient être divisées par deux, selon ces scientifiques, si l’on veut protéger à la fois les ressources en petits poissons mais aussi leurs prédateurs naturels qui en dépendent. Cette étude « Little fish, big impact » (petits poissons, gros impacts) financée par la fondation Pew a été publiée dimanche 1er avril.

Pour télécharger le résumé très illustré, cliquer « Little fish, big impact »

Pour télécharger le rapport intégral, cliquer Little fish - Big impact

Pour plus de renseignements, cliquer The Lenfest Forage Fish Task Force

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Prix d’orientation pour 2012 (Journal officiel de l’Union européenne du 30 décembre 2011)

Règlement (UE) n°1388/2011 du Conseil du 16 décembre 2011 fixant, pour la campagne de pêche 2012, les prix d’orientation et les prix à la production de l’Union pour certains produits de la pêche conformément au règlement (CE) n o 104/2000, cliquer Europa

Remarque du CCPA concernant le prix d'orientation

Réunion CCPA du 18 octobre 2011 Groupe de travail 3 (marchés et politique commerciale)

Le représentant de la Commission, M. Gonzalez (DG MARE), informe les participants à la réunion des critères utilisés par la Commission pour préparer une proposition de «prix d'orientation» pour 2012. La tendance des prix pour un grand nombre d’espèces a généralement été positive en 2010 et pendant le premier semestre 2011. Toutefois, la situation économique instable actuelle pourrait avoir une incidence sur la demande des consommateurs et les prix du poisson à court terme. Le représentant de l’AIPCE s'interroge sur l'utilité du système de «prix d’orientation», en expliquant que l’augmentation du prix des matières premières a été difficile à répercuter par le biais la chaîne de valeur. Le représentant de l'AEOP signale que le prix d’orientation pour le merlu a été fixé trop haut au cours des dernières années et que, par conséquent, les prix à la première vente à Peterhead sont toujours inférieurs au prix de retrait.
Le représentant de la Commission explique que les prix d'orientation ne reflètent pas les réalités du marché pour certains produits en raison des différences de prix considérables observées dans certains États membres. Dans la proposition de réforme de l'organisation commune du marché, la Commission propose un système de prix différent (point 5 de l'ordre du jour). Quant au merlu, la récente évolution défavorable des prix sera prise en considération lors de la préparation du prix d’orientation correspondant.

Compte rendu sommaire de la réunion du groupe de travail 3 (marchés et politique commerciale) du comité consultatif de la pêche et de l’aquaculture, cliquer CCPA
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TAC et Quotas 2013. Les possibilités de pêche générales pour 2013

Le jeudi 22 janvier, le Conseil de l’UE a adopté les règlements fixant les possibilités de pêche pour 2013 concernant les navires européens dans les eaux de l’UE et dans certaines eaux n’appartenant pas à l’UE. Ces règlements fixent les totaux admissibles de captures (TAC) et les quotas de pêche des États membres pour 2013 dans les domaines concernés.

Un accord politique sur ces règlements avait déjà été conclu lors de la réunion du Conseil sur l’agriculture et la pêche en décembre 2012.

L’un des règlements concerne les stocks halieutiques qui ne font pas l’objet de  négociations ou d’accords au niveau international, tandis que l’autre porte sur les stocks faisant l’objet de négociations ou d’accords internationaux.

Chaque année, sur proposition de la Commission, le Conseil doit fixer les possibilités de pêche en ce qui concerne les stocks dans l’Atlantique, la mer du Nord et des pêcheries internationales auxquelles participent les navires de l’UE. Il s’agit là de la principale réglementation établissant les possibilités de pêche en nombre de stocks réglementés.

Parallèlement aux règlements établissant les possibilités de pêche pour la mer Baltique, la mer Noire et les stocks d’eau profonds (tous les deux ans pour ce dernier), cette réglementation régit l’exploitation des stocks à des niveaux qui doivent être en conformité avec les objectifs généraux de la politique commune de la pêche (PCP). Source : Le Conseil de l’Union européenne


Tac et Quotas de pêche 2013

“Tac et Quotas” 2013 publiés au journal officiel de l'Union Européenne :

- Règlement (UE) no 39/2013 du Conseil du 21 janvier 2013 établissant, pour 2013, les possibilités de pêche des navires de l’UE pour certains stocks ou groupes de stocks halieutiques ne faisant pas l’objet de négociations ou d’accords internationaux. noter, entre autres points d’importance, les dispositions relatives à la pêche sur le banc de Porcupine, ainsi que la liste des espèces interdites. Cliquer Ici

- Règlement (UE) no 40/2013 du Conseil du 21 janvier 2013établissant, pour 2013, les possibilités de pêche dans les eaux de l’UE et, pour les navires de l’UE, dans certaines eaux n’appartenant pas à l’UE en ce qui concerne certains stocks ou groupes de stocks halieutiques faisant l’objet de négociations ou d’accords internationaux]. Cliquer Ici

Ci-dessous également un lien vers un règlement modificatif Tac et quotas « espèces profondes » :rectificatif au règlement (UE) no 1262/2012 du Conseil du 20 décembre 2012 établissant, pour 2013 et 2014, les possibilités de pêche ouvertes aux navires de l’Union européenne pour certains stocks de poissons d’eau profonde. Cliquer Ici

Source : Cdpm Finistère
 
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Le 1 février 2013

Pour le saumon d'élevage, manger du poisson est devenu un luxe !!! 

Le saumon d'élevage contraint au régime végétarien

Source : RFI 

Par Claire Fages

Peu à peu, les saumons d'élevage sont privés de leur nourriture habituelle, à savoir d'autres petits poissons, comme les anchois, qui coûtent désormais trop cher. De carnivores, les saumons deviennent végétariens.

L'être humain veut continuer à manger de plus en plus de poisson. Alors, c'est le saumon qui va devoir renoncer à ses petits anchois favoris. Dans les élevages de poisson, plus question de nourrir les saumons uniquement avec des anchois, c'est désormais le privilège des saumons sauvages.

Car l'anchois, tant capturé pour les fermes aquacoles du monde entier, est devenu rare, et particulièrement ces derniers mois, du fait du réchauffement de l'océan. Le Pérou, premier exportateur au monde d'anchois, a dû diminuer des deux tiers ses quotas. Résultat : l'anchois a battu son record de prix de tous les temps le mois dernier, plus de 2 100 dollars la tonne.

C'est pourquoi les fermes aquacoles cherchent de plus en plus à modifier le régime carnivore des saumons. La part du poisson dans la ration des saumons serait déjà passée de 60% à 7% en moins de quinze ans, au profit des protéines... végétales. Le soja et le tournesol ont déjà fait leur apparition dans les repas du saumon d'élevage.

Mais voilà, ces graines oléagineuses coûtent elles aussi de plus en cher en raison de leur incorporation croissante dans les rations des autres animaux d'élevage, bœufs, porcs ou volaille, de plus en plus consommés par l'espèce humaine !

Alors, le saumon pourrait connaître une nouvelle révolution de son régime alimentaire : en Norvège, on lui propose déjà de façon expérimentale des protéines sous forme de levures, ou d'extrait d'un résineux, l'épicéa. Le saumon semble s'être fait à ce régime végétarien de plus en plus radical, et le consommateur humain, qui n'est pas prêt de consentir à ce virage, mange du saumon végétarien sans y voir, pour l'instant, la moindre différence...

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