Fest'AMAP : Pour leurs 10 ans, les AMAP accueillent deux paysans japonais sinistrés de Fukushima
Fest’AMAP : … pour 10 ans d’échanges, de solidarités, de rencontres.
A l’occasion des 10 ans des AMAP (association pour le maintien d'une agriculture paysanne (*)) et d’Alliance Provence, le réseau régional des AMAP organise Fest’AMAP le samedi 14 mai à Aubagne !
Echange de bonnes pratiques, ateliers, grand repas, actions symboliques et fête... tout l’évènement en détail...
Depuis 10 ans, des citoyens et paysans (des citoyens et des pêcheurs ndlr), main dans la main, réinventent l’agriculture (la pêche ndlr) sur leur territoire : maintenir une agriculture paysanne, soutenable et vivante à deux pas des immeubles et des lotissements, en mettant en place des partenariats solidaires et équitables entre des paysans et des consomm’acteurs.
Début mai 2001, plusieurs associations de paysans (Confédération Paysanne, Bio de Provence), de consommateurs (C.S.F. Union Départementale 13, Slow Food Provence), d’éducation à l’environnement et des citoyens fondaient Alliance Provence Paysans Ecologistes Consommateurs pour promouvoir et fédérer les AMAP.
Comment vivre après Fukushima : témoignage de deux paysans japonais sinistrés
Si les AMAP défendent depuis 10 ans une agriculture nourricière, diversifiée, à taille humaine, et sans pesticides de synthèse, le drame de Fukushima nous interroge aussi sur la compatibilité de toutes activités agricoles avec une énergie nucléaire.
C’est au Japon dans les années 60, que des mères de familles, s’inquiétant de voir l’agriculture s’industrialiser avec un recours massif aux produits chimiques, fondent les premiers teikei (提携, signifiant en japonais « coopération ou collaboration »). Les AMAP fleurissent 40 ans plus tard, et héritent de cette idée de partenariat solidaire entre producteurs et consomm’acteurs.
Le mouvement des AMAP partage le deuil et la colère du peuple japonais, face à la catastrophe nucléaire de Fukushima. Écoutons les témoignages de Toshihide Kameda et de Shinpei Murakami. Ce sont tous les deux des fermiers installés sur des terres qui sont dans une zone déclarée zone d’évacuation. Ils ont décidé de venir en France à l’initiative de Hiroko Amemiya qui leur a proposé de rencontrer des agriculteurs en particulier en Bretagne.
Leur projet prévoit la création de nouvelles communautés d’échanges aussi bien au Japon dans les régions non sinistrées qu’en Bretagne, région que Hiroko connaît bien. Les paysans qui doivent se délocaliser pourront ainsi reconstruire leur vie entourés de fermiers et de citoyens sans frontières. Ces communautés ou ces fermes d’échanges promouvront une agriculture saine et des relations humaines qui sont au cœur du système Teikei et qui ont été développées dans les AMAP.
La participation à cet évènement que représente ce témoignage important est ouverte à tous. Il suivra une journée d’ateliers et d’échanges, et précèdera une grande anchoïade et un Baletti.
Fest’AMAP : …pour 10 ans d’échanges, de solidarités, de rencontres. Une fête ouverte à tous ! Pour plus d'informations, cliquer Ici
(*) Ces deux dernières années, plusieurs AMAP poisson ont été créées entre des citoyens et des pêcheurs comme l'association Lespar à Lorient ; nombreuses sont les AMAP traditionnelles qui intègrent un volet poisson en associant des pêcheurs ou des pisciculteurs à leur démarche. Par exemple le réseau des AMAP de la région nantaise avec les pêcheurs de l'ïle d'Yeu... Pour plus de renseignements, cliquer Ici
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Le 23 mai 2011
Paysans bio de Fukushima cherchent terres non irradiées (Basta)
Shinpei Murakami est paysan. Ses terres, situées près de la centrale de Fukushima, ont été contaminées par la radioactivité. Il a été contraint de tout abandonner, y compris son projet d’écovillage. Militant contre le nucléaire, il est venu en France, avec Toshihide Kameda, lui aussi agriculteur, pour développer des échanges entre paysans d’ici et de là-bas. Mais aussi pour dénoncer les mensonges de Tepco et l’abandon par le gouvernement.
Shinpei Marakami et sa famille habitaient depuis 9 ans dans un coin de campagne japonais vert et légèrement vallonné. Ancien coopérant, notamment en Thaïlande, convaincu par l’opportunité de l’agriculture biologique, il a mis en place une ferme quasi-autosuffisante. « Le lieu comptait un restaurant entièrement approvisionné par les produits de la ferme où nous cultivions du riz, du blé et des légumes. On fabriquait du pain et livrait une trentaine de paniers de produits de la ferme par semaine. » Après 7 ans d’installation et de dur labeur, le projet venait de boucler sa première année avec un bilan économique positif. Une seconde famille devait venir s’installer, pour lancer le projet d’éco-village auquel Shinpei Marakami songeait depuis toujours.
Mais la catastrophe nucléaire du 11 mars a transformé ce petit paradis auto-géré en enfer. Iitaté, la commune sur laquelle est installée la ferme, fait partie de la zone interdite. Celle où l’on ne peut plus vivre pour cause de radioactivité trop élevée. Shinpei Marakami et sa famille sont partis à peine 24 heures après le tremblement de terre, anticipant les ordres d’évacuation du gouvernement japonais. « Quand la terre a tremblé, j’étais occupé à monter une charpente avec mon stagiaire, décrit Shinpei Marakami. J’ai tout de suite senti que c’était très sérieux, à cause de la longueur des secousses. Quand ça s’est arrêté, j’ai fait le tour des bâtiments. Maison, dépendances, restaurant... Tout a tenu bon ! » Le tsunami ne les a pas touchés non plus.
Mensonge organisé....
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