D’où vient la « charolaise » (1) des huîtres ?
Regardez bien cette huître toute en forme. C'est une championne, elle vient de gagner le prix « NOAA Sea Grant Awards » d'un montant de 394.000 US$ en Californie. Cette somme rondelette va aider les deux sélectionneurs, Dennis Hedgecock et Donal Manahan, à booster encore plus les performances de cette huître japonaise dont la vitesse de croissance atteint déjà le double d'une Crassostrea gigas ordinaire. Pour plus d'informations : NOAA Sea Grant Awards $394,000 to Breed a Bigger, Better Pacific Oyster.
La « charolaise » des huîtres serait dotée d’une « vigueur hybride ». Nous en avions déjà parlé dans un article précédent, mais à ce moment-là, aucune photo n’avait été publiée par les deux chercheurs de l’University of Southern California (USC) : Quatre saisons après, l'huître immortelle !
Observez mieux la photographie dans l'angle du haut à gauche.... Cette huître a un petit bec recourbé.... Elle ressemble étrangement à l’huître triploïde commercialisée en France sous l’appellation « Huître des 4 saisons » ou « Huître de l'été ».
Et bien oui, les chercheurs californiens ont gagné leur prix avec la copie conforme d'une huître de Marennes-Oléron comme l'atteste cette photographie publiée dans l’encyclopédie en ligne : Wikipedia !!!
Et bien oui, les chercheurs californiens ont gagné leur prix avec la copie conforme d'une huître de Marennes-Oléron comme l'atteste cette photographie publiée dans l’encyclopédie en ligne : Wikipedia !!!
Etrange, vous avez dit étrange ? Comme c'est étrange !!!
Ce qui nous amène à nous interroger sur l’origine de cette huître californienne à la « Vigueur hybride ». Ne sortirait-elle pas tout droit du laboratoire « Génétique » d’Ifremer à La Tremblade (situé au coeur du bassin de Marennes-Oléron) ?
De plus, cette histoire étrange ne dit pas si cette super huître à la vigueur hybride résiste ou bien sombre sous les attaques mortelles de l'herpès virus de l’huître 1 μvar (OsHV-1 μvar) !!!
Aussi terminerons-nous sur le proverbe : « Rien ne sert de courir ; il faut partir à point !»
Philippe Favrelière (texte modifié le 20 décembre 2010)
(1) Chez les bovins, la charolaise est la race à viande par excellence
Autres articles :
- Qui dit Ostréiculteur traditionnel, dit Huître naturelle !!!
- Avis d'experts : Ostréiculture et biotechnologie
- Huître : Les dix plaies de l'ostréiculture
- Quatre saisons après, l'huître immortelle !
- Tous les articles en relation avec la mortalité des huîtres, cliquer Ici
Pour aller plus loin...
Le 13 Décembre 2014
Huître triploïde, une nouvelle variété
Dans un document sur les huîtres
pour les fêtes de fin d'année, la Direction générale de la concurrence,
de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) présente
les huitres triploïdes, comme une nouvelle variété!!!
L’huître triploïde, une nouvelle variété
L’huître
triploïde possède trois lots de chromosomes alors que l’huître est
naturellement biploïde (deux lots de chromosomes). Cette particularité
est issue du croisement entre une huître tétraploïde (ayant subi un choc
thermique agissant sur la fécondation) et une huître biploïde. Ces
huîtres à l’état de larves sont exclusivement produites en écloserie.
Stérile et donc sans laitance, l’huître triploïde présente l’avantage de
grossir plus vite et sa texture est constante toute l’année. Saisie par
la DGCCRF, l’Anses a confirmé l'innocuité de cette huître pour le
consommateur et l’absence de risques pour l’environnement. Source : DGCCRF
Avez-vous eu connaissance de la saisine de la DGCCRF auprès de l'Anses ? et de la réponse de l'Anses sur l'innocuité de l'huître triploïde pour le consommateur et l'absence de risques pour l'environnement ?
La réponse est dans cet avis de l'Afssa signé par Martin Hirsch en novembre 2001
Saisine n° 2001-SA-0080 – Maison Alfort, 23 novembre 2001
Avis de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments relatif à la présentation d'éléments scientifiques d'appréciation de l'équivalence des huîtres Crassostrea gigas triploïdes, par rapport à des organismes diploïdes ou "sauvages", en vue de répondre à certaines inquiétudes des consommateurs
L'Agence
française de sécurité sanitaire des aliments a été saisie le 20 mars
2001 par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et
de la répression des fraudes afin de disposer des éléments scientifiques
d'appréciation de l'équivalence des huîtres Crassostrea gigas
triploïdes, par rapport à des organismes diploïdes ou "sauvages", en vue
de répondre à certaines inquiétudes des consommateurs. L'Association
Force Ouvrière Consommateurs avait également saisi l'Afssa sur ce sujet
le 18 septembre 2000.
Contexte
Des recherches effectuées sur les organismes marins et plus récemment sur les huîtres ont conduit à produire des organismes stériles dotés de trois génomes de base par croisement d'huîtres tétraploïdes avec des huîtres diploïdes. Sur le plan organoleptique, les huîtres triploïdes ne sont plus laiteuses (gamétogenèse incomplète) et présentent, toute l'année, les caractéristiques des huîtres hivernales. Par ailleurs les gains de croissance observés seraient de 22% à 38 %.
Le
comité d'experts spécialisé "Biotechnologie", réuni le 22 octobre et le
21 novembre 2001, a orienté sa réflexion sur les questions suivantes :
- le caractère polyploïde constitue-t-il en lui-même un facteur de risque sanitaire ?
- des incidents particuliers liés à la consommation d'huîtres triploïdes par rapport à des huîtres diploïdes ont-ils été rapportés ?
- le caractère triploïde a-t-il une influence sur les performances biologiques par rapport aux huîtres diploïdes, notamment au regard du pouvoir de filtration et du risque d'accumulation vis-à-vis des contaminants de l'environnement ?
La polyploïdie dans le règne végétal et animal
Le
génome de base d'un organisme est caractérisé par le nombre de
chromosomes non homologues contenu dans le noyau d'une cellule (par
exemple 23 chez l'homme, 10 chez l'huître, 14 chez le blé dur). Les
êtres vivants, surtout dans le règne animal, sont généralement
diploïdes, leur génome étant constitué de deux génomes de base, l'un
d'origine maternelle, l'autre d'origine paternelle....
Suite en téléchargeant l'avis de l'Anses (ex Afssa) : Saisine n° 2001-SA-0080
Suite en téléchargeant l'avis de l'Anses (ex Afssa) : Saisine n° 2001-SA-0080
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Requiem pour les huîtres
Documentaire
Enquête sur le mystérieux syndrome de disparition qui frappe
les naissains d’Huîtres partout en France.
52min. 2012. HD. Ushuaia TV & TEBEO
Réalisation : Rémi Laugier
Synopsis de Requiem pour les huîtres
Depuis 2008, l'ostréiculture connaît une crise sans
précédent : un virus frappe chaque année les jeunes huîtres et handicape
gravement la profession.
Résumé : Depuis 2008, l'ostréiculture connait une crise sans
précédent. En effet, un virus frappe chaque année les jeunes huîtres et
handicape gravement la profession. Parallèlement à l'expansion de ce virus, de
nouvelles pratiques ostréicoles ont vu le jour avec notamment, depuis une
quinzaine d'années, la création d'une huître issue de laboratoire et modifié
chromosomiquement : L'huître triploïde. Ce documentaire partira à la rencontre
des ostréiculteurs, scientifiques, écloseurs... afin d'entendre leurs points de
vue sur les mortalités et de découvrir le métier d'ostréiculteur souvent
méconnu.
Toutes les diffusions TV
- Mer 12 décembre 2012 à 20h40 sur Ushuaia TV
- Ven 14 décembre 2012 à 08h35 sur Ushuaia TV
- Dim 16 décembre 2012 à 07h32 sur Ushuaia TV
- Mer 19 décembre 2012 à 09h28 sur Ushuaia TV
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Un plateau d'huîtres modifiées pour Noël ? (Le Point)
Développées dans les laboratoires de l'Ifremer, les huîtres
triploïdes sont en passe de détrôner les huîtres naturelles pour le meilleur
ou... pour le pire.
Les huitres triploïdes sonneront-elles la fin des huitres
naturelles ?
Par Victoria
Gairin
On l'appelle huître "triploïde" ou plus
poétiquement "huître des quatre saisons"... Vous l'avez sans doute
déjà consommée sans le savoir, car elle représente une part importante de la
production ostréicole. La triploïde a subi des manipulations chromosomiques
importantes, la faisant passer de 2 à 3 paires de chromosomes et la rendant
stérile. Pas très anodin... Pourtant, aucune obligation d'étiquetage ni étude
préalable ne sont requises car, légalement, elle n'est pas un OGM mais un OVM,
c'est-à-dire un organisme vivant modifié.
Danger pour la biodiversité
Face aux risques de prolifération de ces organismes
manipulés, une réglementation plus contraignante devrait voir le jour... dans les
prochaines années. "Il y a un véritable consensus de la communauté
scientifique mondiale sur les risques liés aux OVM et sur l'importance d'une
évaluation avant la mise sur le marché ", explique Jean-Patrick Le Duc, du
Muséum national d'histoire naturelle.
"Aujourd'hui, ils ne sont pas assez évalués ni encadrés
alors que l'on n'a aucun recul. Les cas des huîtres triploïdes ou du saumon
transgénique - qui constitue désormais l'essentiel de l'offre du saumon
d'élevage - sont emblématiques : on les a introduits massivement au risque de
déséquilibrer complètement les écosystèmes, sans appliquer le principe de
précaution. D'après moi, l'huître triploïde constitue un danger pour la
biodiversité et l'hécatombe ostréicole qui sévit depuis 2008 pose la question de
la fragilité de ces organismes modifiés".
Maturité accélérée
Développée depuis 15 ans au sein de l'Ifremer, l'huître
triploïde a été initialement conçue pour augmenter la production durant l'été.
Théoriquement stérile, elle ne produit pas de laitance (gamètes) entre mai et
août et remplace donc avantageusement l'huître naturelle, laiteuse durant cette
période de reproduction. La triploïde réserve un autre avantage de taille pour
les producteurs : plutôt que se reproduire, elle met à profit son énergie pour
grandir plus vite et arrive ainsi à maturité en deux ans contre trois bonnes
années pour l'huître naturelle.
"Pour fabriquer la triploïde plusieurs méthodes se sont
succédé", explique Jean-François Samain, ancien directeur de recherche à
l'Ifremer. "La première technique nécessitait l'utilisation d'un produit
mutagène au stade embryonnaire. En théorie c'est sans risque, mais pour des
produits destinés à l'alimentation humaine, je déconseille ce genre de
procédés... Aujourd'hui, certaines écloseries (sites de reproduction des
huîtres) l'utiliseraient encore. La deuxième méthode mise au point donnait des
individus résistants, mais c'était un processus plus long, aussi en 2007, un
troisième procédé plus rapide a vu le jour et prédomine aujourd'hui." À
savoir : on crée une huître tétraploïde, dotée de quatre paires de chromosomes,
sorte de super mâle qui féconde des millions de femelles diploïdes (deux paires
de de chromosomes).
Risque de dissémination
Procédé coûteux et complexe, l'huître tétraploïde serait
vendue 1 000 euros l'étalon aux écloseries et nécessite des installations
hautement sécurisées pour éviter tout risque de dissémination de la précieuse
semence. "Nous ne sommes pas à l'abri d'une manipulation malheureuse et un
tel accident pourrait signer la fin des huîtres naturelles", s'inquiète
Jean-François Samain. D'autant qu'il existerait des écloseries clandestines en
France, notamment en Bretagne.
Face à ce risque de dissémination, l'association des
ostréiculteurs traditionnels a déposé une requête devant le tribunal
administratif de Rennes contre l'Ifremer pour "développement de
biotechnologies sans en mesurer les conséquences". Benoît Le Joubioux, qui
dirige ce mouvement, souhaite que le principe de précaution soit appliqué et
réclame des zones de préservation des huîtres naturelles, surtout après
l'épisode de l'herpès virus, qui décime depuis plusieurs années tous les
élevages. "En 2009, après le début de l'épidémie, l'Ifremer a constaté que
la mortalité touchait surtout les triploïdes - jusqu'à 95 % des jeunes huîtres
-, mais aujourd'hui on ne comprend plus rien ! L'épidémie s'est étendue à tout
le bassin et il n'y a plus aucun repère, tout crève."
La fin de l'huître naturelle ?
Alors que les anti-triploïdes accusent les huîtres modifiées
d'être moins résistantes et d'avoir ainsi propagé partout l'épidémie, les
pro-triploïdes soutiennent qu'il s'agit d'un virus particulièrement virulent
qui n'a rien à voir avec leur protégée. Au sein d'un milieu conchylicole
divisé, les expertises se succèdent et les soupçons s'accumulent sur
l'implication des nouvelles venues dans cette pandémie.
L'huître modifiée sonnera-t-elle la fin du coquillage
naturel ? Pour arrêter cette épidémie, les ostréiculteurs du bassin d'Arcachon
demandent un moratoire afin de suspendre l'introduction des triploïdes dans la
mer. En attendant, des consommateurs avertis la boudent déjà. En l'absence
d'étiquetage, on la reconnaît à sa coquille qui rebique comme la proue d'un
bateau mais certains ostréiculteurs couperaient cette partie pour faire passer
la belle incognito...
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Commentaires
nous vous conseillons la lecture de l'article d'Inf'OGM : Huître triploïde : une « manipulation » bien cachée (en ligne : http://www.infogm.org/spip.php?article3767)
Cordialement