Saumon : Victime du « thalassotropisme »

Le grand oublié de la mer, c’est la terre, d’où viennent pourtant 80 % des pollutions marines. Quel meilleur messager d’espoir que le saumon, qui va sans trêve de l’une à l’autre ? Jean-Claude Pierre nous invite au voyage, à dos de poisson. Embarquement immédiat !

Symbole de la connaissance poétique chez les Gaëls – un peuple celte –, le saumon est aussi…le symbole de la fidélité au pays natal ! En effet, sans jamais se tromper, après avoir parcouru des milliers de kilomètres dans l’immensité des océans, salmo salar, mû par ce que nos voisins britanniques désignent sous le vocable de homing instinct, revient toujours, et sans jamais se tromper, assurer la pérennité de l’espèce, au plus près des sources du fleuve dans lequel il a effectué les deux ou trois premières années de son existence.

À la différence de l’anguille qui est un poisson d’eau douce assurant sa reproduction en mer, le saumon est un poisson de mer qui se reproduit en rivière. Ce poisson mythique – il a toujours fasciné les hommes – est un fabuleux migrateur qui symbolise bien l’étroitesse des liens qui fonde la relation terre-mer. Car, si c’est bien des océans que la vie est issue, il convient aussi de mieux prendre en compte le fait que, pour une part – essentielle peut-être -cette vie marine est étroitement tributaire de celle qui s’élabore sur la frange côtière. L’interface, la « lisière » pourrait-on dire, de la terre et de la mer, est une zone riche et fragile où s’entremêlent les eaux douces et les eaux salées et elle doit être considérée comme la nursery de l’Océan et donc préservée avec soin.

C’est loin d’être le cas. Partout, les espaces littoraux sont dégradés. Ils le sont du fait du « thalassotropisme » qui sévit à l’échelle planétaire provoquant l’urbanisation du littoral, l’endigage, le comblement et la poldérisation des vasières et zones humides et en y concentrant un nombre croissant d’activités qui bouleversent de fragiles équilibres naturels. Mais la dégradation de la qualité des eaux côtières et, d’une manière plus générale, celle des océans a bien d’autres origines, qui sont à rechercher sur l’ensemble des espaces terrestres.
Source : "De la terre à la mer en passant par le saumon" de Jean-Claude Pierre

La suite de l’article dans Les Cahiers de Saint-Lambert – Numéro 6

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Photographie Wikipedia : Saumon atlantique "Salmo salar" (NOAA)

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