Ostréiculture : Aide d'urgence de l'Europe !

La France est le deuxième pays aquacole dans l’Union Européenne avec une production annuelle de près de 250.000 tonnes. L’aquaculture française contribue à 20% de la production communautaire. Malgré son importance, l'aquaculture française représentée principalement par la conchyliculture (huître et moule) serait proportionnellement moins aidée par l'Europe.

D’après une étude de la société de conseil britannique Poseidon (1), l’Europe a versé 4,9 milliards d’euros de subventions au titre de l'Instrument financier d'orientation de la pêche (Ifop) entre 2000 et 2006. "Le but de l'IFOP est de contribuer à la réalisation des objectifs de la politique commune de la pêche. Il soutient les actions structurelles dans le secteur de la pêche, de l'aquaculture et de la transformation et commercialisation de leurs produits. De cette façon, la restructuration du secteur est promue en créant des conditions propices à son développement et à sa modernisation."

Par exemple : L’Ifop a co-financé le défi Morest (mortalités estivales de l'huître creuse Crassostrea gigas) entre 2001 et 2005 et le championnat de France des écaillers 2006 !

L’Europe va-t-elle aider l’ostréiculture française ?

Même si la part de l'Ifop consacrée à l'aquaculture reste faible, il est possible de tirer des enseignements de cette étude qui sont pour le moins surprenants ; les résultats révèlent des disparités très grandes entre les pays en matière de financement aquacole. L’aquaculture française est peu aidée par l’Union Européenne en comparaison avec les activités aquacoles espagnoles et grecques qui sont de très loin les plus subventionnées (2). Ce n’est un secret pour personne, l’Europe porte plus d’attention à la pisciculture (bar, daurade, turbot et saumon) qu’à la conchyliculture (huître et moule). En France, l’ostréiculture est la première activité aquacole avec une production annuelle de 130.000 tonnes d’huître (soit près de 50% de la production nationale et 10% de la production aquacole européenne). Elle fait vivre directement 10.000 personnes dans un réseau de 3.000 entreprises réparties sur toutes les côtes de l'hexagone.

Au moment où l’ostréiculture française connait la crise la plus grave depuis la mise en place de l’Europe bleue, la commission européenne saura-t-elle répondre à l’aide d’urgence demandée par les ostréiculteurs français ? L’Europe rééquilibrerait ainsi en partie les disparités en matière de financement des activités aquacoles.

(1) FIFG 2000–2006 Shadow Evaluation - Final report For Pew Environment Group - Poseidon March 2010

(2) Elevage de Bar et daurade – la multinationale grecque Nireus
Nireus est le premier producteur de l'aquaculture méditerranéenne, leader dans chacune de ses activités : les poissons de taille marchande, la production d’alevins, l'alimentation piscicole. Le Groupe Nireus est pleinement intégré verticalement et exploite 67 exploitations piscicoles, 5 écloseries, 3 pré-unités de pré-grossissement, 1 centre R & D, 1 centre de recherche en génétique, 16 ateliers d'emballage, 2 usines de transformation de poissons, 2 fabriques d'aliments pour poissons, une société de fabrication de matériel et d’équipement piscicoles…. Le Groupe est orienté vers l'exportation et il se positionne au 1er rang pour les exportations de l'industrie alimentaire grecque. En outre, il est le principal actionnaire (avec 30,2% du capital) dans la société norvégienne Marine Farms ASA qui est inscrite à la Bourse d'Oslo et qui produit du saumon en Écosse, du bar et dorade en Espagne et du cobia en Amérique centrale et au Vietnam.
En 2009, les ventes de poisson (bar et daurade) s’élèvent à 118,8 millions d’euros pour un volume de 27.700 tonnes.
Pour plus d’informations : Nireus (Bar - Daurade)

Autres articles :

Autres informations :

Dossier d'Indemnisation et fonds de solidarité de l'Union Européenne

Conchyliculture / Aquaculture : Tempête 28 février 2010

Département de Charente-Maritime : Tempête Xynthia / Cellule de crise du Conseil Général

Dossier de demande d’indemnisation
Dossier unique d’indemnisation à déposer dans les meilleurs délais, et au plus tard le 30 juin 2010, à la DDTM, au service de la Délégation à la Mer et au littoral (ex Affaires Maritimes)

Xynthia - Le plafond des aides augmente (Sud-Ouest)
Les aides de l'État seront plafonnées à 60 000 euros par entreprise et François Patsouris présidait sa dernière réunion ostréicole hier.
À l'origine, la réunion publique d'hier, à La Tremblade, avait été convoquée pour préciser les mesures d'aides aux ostréiculteurs, dans le cadre du dispositif de soutien aux sinistrés de Xynthia. Le président de la République leur a promis 20 millions. Restait à définir les modalités de répartition.
Ce fut l'un des derniers combats livrés par François Patsouris pour la profession, en qualité de président de la section régionale (son successeur sera élu cet après-midi), et il l'a remporté : le plafonnement des aides de l'État, de 30 000 euros au lendemain de la tempête de 1999, est doublé à 60 000 euros. Le directeur des territoires et de la mer, Gilles Servanton, le précisait hier, en épluchant le catalogue des concours publics. Une condition toutefois….

Catastrophes naturelles : prévention et réforme du Fonds de solidarité de l'Union européenne
Article du Parlement Européen du 11 mars 2010
« Les problèmes liés aux inondations, aux tempêtes et autres phénomènes météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus fréquents », s'inquiètent les députés européens. Ils prônent l'utilisation du Fonds de solidarité de l'Union européenne pour aider les Etats victimes de la tempête Xynthia et des inondations à Madère. Ils appellent également les Etats membres à cesser de bloquer la réforme de ce fonds, qu'ils appellent de leurs vœux depuis 2006.
Inondations à Madère, tempête Xynthia en France et dans d'autres pays européens... Les catastrophes naturelles qui ont frappé l'Europe ces dernières semaines ont laissé derrière elles des dizaines de morts, de blessés, de disparus, et des infrastructures dévastées…..

Fonds de solidarité de l'Union européenne (Parlement Européen)
Le Fonds de solidarité de l'Union européenne (FSUE) a été mis en place dans le but de faire face aux catastrophes naturelles et d'exprimer la solidarité de l'UE à l'égard des régions sinistrées. Il a été créé en réponse aux graves inondations qui ont touché l'Europe centrale durant l'été 2002. En six ans, il est intervenu dans vingt-six cas de catastrophes naturelles, parmi lesquels des inondations, des incendies de forêts, un tremblement de terre, une éruption volcanique, des tempêtes et la sécheresse. À ce jour, vingt pays européens en ont bénéficié pour un montant de plus de 1,5 milliard d'euros :
Dans quels cas le FSUE intervient-il ?
Avec quel budget ?
Pour quelles actions ?
Selon quelles modalités ?
Documents
Communiqués de presse

Parlement Européen - Proposition de résolution commune du 8 mars 2010 : Résolution du Parlement européen sur la catastrophe naturelle majeure dans la région autonome de Madère et les conséquences de la tempête Xynthia en Europe

Ostréiculture. 186 dossiers d'aides déposés dans le Morbihan (Le Télégramme)
La Section régionale conchylicole (SRC) de Bretagne-Sud a organisé une réunion d'information sur les mortalités ostréicoles, hier à Baden (56), à destination des professionnels et de leurs partenaires (comités de gestion, banques). Étaient aussi présents le président du Comité national de la conchyliculture (CNC), Goulven Brest, et les représentants de l'État et d'Ifremer. Soit environ 150 personnes. Sur les 370 entreprises ostréicoles recensées dans le Morbihan, 186 ont déjà déposé un dossier d'indemnisation pour 2009, au titre de la redevance domaniale, des fonds d'aide aux charges ou de calamité agricole. «30% des aides disponibles devraient être débloquées fin avril. Parallèlement, des aides régionales se mettent en place petit à petit», souligne Hervé Jenot. Le président de la section régionale conchylicole de Bretagne-Sud incite les ostréiculteurs à demander ces aides, «même si cela ne fait pas encore partie de notre culture».
3.000 emplois indirects - Renan Henry, président du Comité de survie ostréicole (CSO), dénonce des «mesurettes»….

Le 23 avril 2010 : L'Europe n'approuve qu'un plan de soutien à l'Aquaculture

Xynthia : le plan de soutien à l'aquaculture officiellement lancé (Les Echos)
Le ministre français de l'Agriculture s'est félicité vendredi de la validation rapide par la Commission européenne du plan de soutien au secteur de l'aquaculture, dévasté fin février par la tempête Xynthia.
Dans un communiqué, Bruno Le Maire annonce qu'il se rendra de nouveau prochainement dans les zones sinistrées pour s'assurer de la mise en oeuvre des mesures de soutien.
Le gouvernement a prévu une enveloppe de 20 millions d'euros pour les conchyliculteurs et les pisciculteurs du littoral atlantique dont les exploitations ont été détruites.
L'aide de l'Etat se décompose en trois parties: une aide au remplacement du matériel pour redémarrer les exploitations en complément des indemnités versées par les assurances, la mise en oeuvre du fonds de garantie des calamités agricoles pour compenser la perte de coquillages ou de poissons et des allègements de charges financières des emprunts en cours….

Communiqué du Ministère AAP : Tempête Xynthia : le plan de soutien exceptionnel à l'aquaculture validé par la Commission européenne
Lors de son déplacement le 3 mars dernier en Vendée et en Charente-Maritime, Bruno Le Maire, ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche, avait présenté un plan de soutien exceptionnel aux professionnels conchylicoles et piscicoles annoncé par le Président de la République deux jours plus tôt. Ce plan vient d'être validé par la Commission européenne.
Le plan de soutien exceptionnel aux conchyliculteurs et pisciculteurs des départements touchés par la tempête, d’un montant estimé de 20 millions d’euros, comporte trois mesures :

  • une aide au remplacement du matériel : elle permettra le redémarrage des exploitations sinistrées en complément des indemnités versées par les assurances. L’Etat apporte la part non prise en charge par les assurances dans la limite de 75% de la valeur du réinvestissement et d’un plafond d’aide de 60.000€ ;
  • la mise en œuvre du fonds national de garantie des calamités agricoles pour compenser les pertes de coquillages ou de poissons ;
  • des allégements de charges financières des emprunts en cours ou nouveaux, au travers du Fonds d’allègement des charges (FAC).

Bruno Le Maire remercie la Commissaire européenne aux Affaires maritimes et à la Pêche, Maria Damanaki, avec laquelle il s’était entretenu le 29 mars dernier à Bruxelles, pour la réponse rapide qu’elle a apportée et dont il se réjouit. Afin que les aides puissent être versées rapidement, le processus de déclaration des dommages avait d’ores et déjà été engagé. Ainsi, les dossiers de demande d’aides au réinvestissement sont disponibles depuis le 17 mars, notamment sur les sites internet des préfectures de Charente-Maritime et de Vendée. Bruno Le Maire se rendra de nouveau sur place dans les prochains jours pour rencontrer les professionnels, comme il l’avait annoncé lors de son premier déplacement.

Le 1 septembre 2010

Après Xynthia, la famille Bertaud redoute un nouveau rapport d'expert (La Croix)

Lorsque la tempête Xynthia a frappé L’Aiguillon-sur-Mer (Vendée) dans la nuit du 27 février 2010, le domicile des Bertaud n’a été inondé que de quelques centimètres. De l’eau qui remontait par les égouts uniquement, car la maison est située légèrement en hauteur. La société familiale, par contre, a subi bien plus de dégâts. « On avait tout perdu », glisse la mère de famille. Avec son mari Emmanuel, ils gèrent une entreprise de mytiliculture pour laquelle il a fallu racheter un tracteur et une remorque. « J’ai aussi dû licencier deux personnes », déplore- t-elle. Une aide de la Fondation de France et un nouvel emprunt ont permis de « remonter la pente ». Cet été, la récolte sera de toute façon moins bonne : des moules en moindre quantité, et surtout plus petites. Les clients se sont pourtant souvent montrés solidaires, restant fidèles à leur producteur habituel, mais ça n’a pas été suffisant. « On va faire 25 % de chiffre d’affaires en moins cette année », estime-t-elle, le ramassage des moules se terminant au début de l’automne….

La mytilicultrice est devenue la porte-parole de son quartier, les Glaireaux, et pas un jour ne passe sans que la tempête ne s’invite dans les discussions. « Les gens viennent me voir ou m’appellent quand ils ont besoin d’informations, dit-elle. Ils savent que je suis une battante. » Elle a créé une page Web dans laquelle sont consignés tous les articles de presse et tous les détails de la procédure administrative. Elle a même monté une association, le Collectif de la route de la pointe de L’Aiguillon-sur-Mer, pour fédérer les habitants du quartier…..

Le 3 septembre 2010

Pornic - Huîtres : l'été a pansé les plaies de la tempête (Ouest France)

Six mois après le passage de Xynthia, Yvan Avril a pratiquement tourné la page. Le plus gros tracas de l'ostréiculteur installé au port du Collet reste la mortalité des jeunes huîtres.

Entretien : Yvan Avril s'est installé comme ostréiculteur aux Moutiers-en-Retz, il y a quinze ans. En 1999, il a déménagé son entreprise pour la mettre au port du Collet. Vu la situation de votre entreprise, vous avez été particulièrement touché par la tempête. Aujourd'hui, tout est réparé ? - On en voit le bout. Les clôtures sont finies et les joints sont faits sur les murs des bassins. Imaginez qu'il y a six mois, la tempête avait amené 800 tonnes de sable sur la parcelle ; la route devant était complètement effondrée. Heureusement, les bâtiments n'ont pas trop souffert et j'avais emmené mon camion neuf avec plein de matériel dedans. Sur le conseil de mon père qui sentait que ça allait être violent.

Estimez-vous avoir été correctement indemnisé ?....

Crédit photographique : La Belle d'Oléron

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