Phoque et HSMI , des menaces pour le saumon d’élevage ?

Au cours des trois premiers mois de l'année 2009 avec une progression de 15%, pour une valeur de 1 ,4 milliard d’euros, la Norvège vient de battre le record de ses exportations de produits de la mer avec son produit phare, le saumon. Pendant ce temps, les salmoniculteurs européens doivent faire face à deux nouvelles menaces, le phoque en Ecosse et la maladie infectieuse HSMI en Norvège.

HSMI (heart and skeletal muscle inflammation) qui se caractérise par des nécroses au niveau du coeur, est une maladie infectieuse très grave dans les élevages de saumon atlantique. Causée par un agent encore inconnu, l'infection a un fort potentiel de contagion. Identifiée pour la première fois en 1999, la maladie s’est ensuite propagée dans les piscicultures sur l’ensemble du littoral norvégien. Au cours de ces recherches en doctorat, Kongtorp a décrit la maladie en la comparant avec d’autres pathologies connues comme la maladie du pancréas (PD) et le syndrome de cardiomyopathie (CMS) pour en conclure que HSMI est une nouvelle maladie induite par un facteur jusqu’alors non identifié.

Menace du phoque en Ecosse !

Depuis quelques semaines, les salmonicultures écossaises font l’objet d’attaque des associations environnementales qui accusent les éleveurs de massacrer les phoques, avec la menace de boycotter les saumons d’élevage à la consommation.

Voyons l'avis de l'association Avès dans un article : Massacre de phoques en Ecosse

Pendant que l’opinion internationale se focalise, année après année, et avec raison, sur le massacre des phoques au Canada, deux autres tueries sont également perpétrées chaque année, sans que grand-monde s’y intéresse. Nous évoquerons le problème les phoques de Namibie dans un autre article. Nous allons parler en revanche du massacre des phoques en Ecosse.
Ce massacre n’est pas nouveau. A la toute fin des années 70, le navire de Greenpeace s’opposait déjà à cette tuerie dans les îles Orcades. Cette fois, l’alerte est à nouveau donnée par un groupe de conservationnistes anglais (Seal Protection Action Group) qui se bat tous les ans pour faire interdire cette honteuse pratique. Phoques communs et phoques gris sont généralement appréciés des Ecossais. Les animaux surtout aux Hébrides et dans les Orcades, attirent quantité de touristes, heureux de pouvoir apercevoir ces animaux évoluer en liberté dans leur milieu. Mais hélas pour les phoques, ces derniers sont amateurs de saumons.

Or, depuis plusieurs années, les fermes d’élevage de saumon ont littéralement explosé en Ecosse. Les fermiers abattent donc leurs concurrents, entre 3000 et 5000 tous les ans. Les conservationnistes, déjà inquiets du déclin constaté des populations de ces animaux, protestent donc contre cette nouvelle menace.

L’industrie du saumon est le plus gros employeur en Ecosse. Ces tirs sont généralement effectués en secret, hors la vue d’éventuels témoins. Les phoques ont commencé à se raréfier autour des fermes à saumons, qui sont par ailleurs un véritable désastre écologique. Dans la zone très touristique de la côte ouest, Kerrera, les phoques communs sont de plus en plus difficiles à apercevoir, au grand dam des touristes et des guides, tandis qu’on peut compter jusqu’à 300 fermes à saumons dans ce périmètre !

L’industrie du saumon réplique en affirmant que les phoques peuvent être très agressifs, détruisant cages et filets. Un phoque pourrait tuer un millier de saumons en une seule attaque. Bien que les industriels essaient de trouver d’autres solutions pour éloigner les phoques, ces derniers sont également abattus par les pêcheurs.

Question de concurrence. Les consommateurs anglais et écossais qui apprennent au fil des semaines l’existence de ces procédés, envisagent de consommer du saumon provenant d’élevages s’engageant à ne pas tuer les phoques et une chaîne de magasins réfléchit à la mise en place d’un label pouvant permettre d’identifier les fermes respectueuses des phoques. En attendant que le cas des phoques soit examiné prochainement au sein des parlements anglais et écossais, rien n’empêche le consommateur français de boycotter le saumon d’élevage écossais... (Source : Avès)

Actuellement, la salmoniculture mondiale est confrontée non pas à des menaces extérieures mais à un modèle de développement qui aboutit à son autodestruction : "la politique de la terre brulée". Nous en reparlerons prochainement avec les changements de cap de Marine Harvest, la plus grande société aquacole dans le monde, et la catastrophe écologique et humanitaire au Chili.
Philippe FAVRELIERE

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Photographie de Seal Protection Action Group

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