Développer les circuits courts pour aider les agriculteurs…
« Les circuits courts, qui recréent du lien entre les consommateurs et les agriculteurs, contribuent au développement d’une agriculture durable et d’une consommation responsable. Ils recèlent un potentiel de développement important permettant de mieux valoriser les productions, de créer des emplois et de mettre en place une nouvelle “gouvernance alimentaire” à l’échelle des territoires. C’est le sens du plan d’action et des 14 mesures que j’ai présentées aujourd’hui et qui seront déclinées dans chacune des régions ». (Communiqué de presse du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche du 14 avril 2009)
…. mais pas pour les pêcheurs, pourquoi ?
Qui n’a pas vu au moins une fois dans sa vie un ostréiculteur ou une ostréicultrice vendre les huîtres de son élevage directement dans la rue devant une boulangerie, un bar,… ou tout autre commerce très passager, en fin de semaine ou au moment des fêtes ?
La vente directe de produits de la pêche est quant à elle beaucoup plus rare, bien que sur la côte méditerranéenne elle soit une pratique courante parmi les petits pêcheurs.
Dans le Sud-Ouest, la situation est plutôt rocambolesque en cette période de crise. Les pêcheurs constatent que la vente directe de leurs poissons répond à certaines règles, coutumières ou/et juridiques. A Capbreton, les pêcheurs landais s’installent sur les quais à quelques mètres de leur bateau pour vendre directement leurs captures du jour, alors qu’à Saint-Jean-de-Luz, les pêcheurs basques vendent traditionnellement à la criée gérée par la Chambre de Commerce et de l’Industrie locale. Mais avec la mévente du poisson, quelques luziens se sont mis aussi à la vente directe comme leurs collègues capbretonnais. Depuis, les pêcheurs luziens sont sous le coup d’une condamnation pour infractions (voir : Saint Jean-de-luz : Vente directe ).
Pourtant, la vente directe permettrait de renouer des liens entre pêcheurs artisans et consommateurs, des liens brisés avec la restructuration du secteur et son encadrement (criée - OP - centre de gestion) et qui ont le plus souvent mis à l'écart les épouses des pêcheurs.
Philippe FAVRELIERE
Autres articles :
- Vente directe du poisson : Les criées devront faire avec
- Artisan Poissonnier : "La France qui se lève tôt le matin"
Pour plus d'informations sur les mesures gouvernementales :
Photographie du port de pêche de Cap Breton (OP Cap Sud)
Revue de presse :
17 janvier 2009 : Très bon article de actu-environnement
Alimentation : le retour des circuits courts ? (Actu-environnement
Le marché de l'alimentaire est aujourd'hui dominé par la grande distribution, au détriment des circuits courts. Mais des producteurs souhaitent se réapproprier les activités de transformation et de vente, appuyés par la demande des consommateurs.
Autrefois considérés comme la norme puis progressivement abandonnés au profit d'une organisation de la production et de la distribution de plus en plus spécialisée, les circuits courts reviennent en force depuis quelques années. Comme un défi à l'agriculture productiviste et à la grande distribution, ces modes d'organisation alternatifs (coopératives, AMAP, vente à la ferme, marchés de producteurs…) se développent sur l'ensemble du territoire. Jugés marginaux dans les années 80, ils semblent aujourd'hui davantage confirmer une tendance de fond, impulsée par de nombreux enjeux économiques, sociaux et environnementaux mais également par une forte attente des consommateurs.
Le gouvernement semble vouloir appuyer ce phénomène qui concernerait aujourd'hui 2 à 3 % du marché mais pourrait toucher jusqu'à 10 % des produits de consommation courante.
Début 2009, le ministère en charge de l'agriculture a d'ailleurs constitué un groupe de travail chargé d'identifier les voies et les moyens à mettre en œuvre pour favoriser le développement de ces modes de commercialisation des produits agricoles. Un plan d'action décliné en 14 mesures en a découlé afin d'améliorer les connaissances sur les circuits courts et les diffuser, adapter la formation des agriculteurs, favoriser l'installation de producteurs en circuits courts et mieux organiser ces dispositifs.
Des enjeux en termes d'emploi et de revenus
Disparition des petites exploitations, baisse des revenus, hausse du foncier sont des réalités auxquelles est confrontée l'agriculture depuis quelques années. Avec les circuits courts, les agriculteurs souhaitent se réapproprier l'aval de la chaîne, pour diversifier leur activité qui n'est plus alors limitée à la seule production, mais aussi pour lutter contre les monopoles du marché alimentaire et des centrales d'achats qui imposent leurs prix, souvent au plus bas. L'absence d'intermédiaire aboutit dans de nombreux cas à un système gagnant-gagnant : le producteur accroît ses revenus et le consommateur se procure des produits frais, à un tarif raisonnable.
Les circuits courts seraient également créateurs d'emplois. Les AMAP (associations pour le maintien d'une agriculture paysanne), qui consistent à créer un groupe de consommateurs qui s'engagent, sur une période donnée, à acheter un certain nombre de produits au producteur, permettraient de créer un emploi en moyenne pour 40 familles adhérentes. La transformation, la vente sur place mobilisent également du personnel. En 2005, les 16,3 % d'exploitations agricoles qui réalisaient de la vente directe (soit 88.600) représentaient 26,1 % des unités de travail agricole (UTA).
Une demande sociétale
Les circuits courts correspondent également à une nouvelle attente des consommateurs, qui les plébiscitent. Selon le CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), si en 2004, 20 % des Français souhaitaient acheter ailleurs que dans les grandes surfaces, en 2007 cette proportion est passée à 37 %.
Le fort développement des AMAP ces dernières années a d'ailleurs été impulsé par la demande des consommateurs. Celle-ci dépasse même l'offre dans ce domaine !
Cette tendance traduit une nouvelle réalité en matière de consommation. Les différents scandales sanitaires ont conduit les consommateurs à rechercher la qualité. Dans leur esprit, proximité signifie souvent qualité, terroir... Une partie croissante des consommateurs souhaite également donner du sens à l'acte d'achat. Le commerce équitable, l'agriculture biologique, les modes de distribution alternatifs sont donc pour eux une alternative à la grande distribution.
Circuits courts versus bio ?
La question se pose souvent : faut-il privilégier les produits de proximité ou l'agriculture biologique ? En moyenne, un aliment parcourt 1.500 km avant d'arriver dans notre assiette. Les produits biologiques n'échappent pas à cette tendance. L'offre insuffisante par rapport à la demande conduit à l'importation de produits. Le développement du bio dans les discounters conduit également à l'importation, via le développement de cultures dans les pays du Sud, en Afrique notamment, où les coûts de production sont plus faibles. L'idéal ? Privilégier les produits bio de proximité !
Cependant, le développement des circuits courts est confronté à plusieurs freins. Il est difficile pour le producteur de proposer une offre régulière et pérenne alors que le consommateur est habitué à une régularité d'approvisionnement et à une diversité des produits.
La transformation et la vente nécessitent l'investissement dans des équipements parfois coûteux, pour répondre aux réglementations sanitaires (chaîne du froid…). Et les petits producteurs peinent à accéder aux prêts bancaires… Sophie Fabrégat
Le 9 février 2010 :
Magasins de producteurs - Une alternative aux grandes surfaces pour faire ses courses... les rois du court circuit ! (Le Dauphiné)
Non contents de marcher dans les pas de leurs prédécesseurs, les derniers-nés drômois ont décidé de donner aux consommateurs un rôle actif (lire par ailleurs).
Chez Court Circuit, à Chabeuil, ils sont donc seize producteurs locaux (le plus éloigné est à 40 kilomètres) à s'être regroupés. « Au départ on était plusieurs agriculteurs à se dire qu'il fallait qu'on trouve une solution pour vendre de manière plus satisfaisante », explique Michel Grandouiller, installé à Châteaudouble…..
Fruits et légumes bio pas plus chers que les "traditionnels"
« Toute la marge entre producteurs et consommateurs est répartie équitablement entre les deux. Ce qui permet de trouver des produits de qualité à des pris abordables. Au final, on arrive à vendre des fruits et des légumes bio à des prix pas plus élevés que le traditionnel en grandes surfaces ».
Quelques exemples ? 1,80 € le kilo de carottes, 2,50 les poireaux, 1,20 le chou rouge, 90 centimes la salade... « Et pour le reste, poisson, viande, œufs, pain... on est moins cher que les magasins bio ».
Comme pour tous les magasins de producteurs, ce sont donc les agriculteurs eux-mêmes qui reçoivent les clients. Avec un système de permanences à assumer pour tous les adhérents. « Pour les exploitants la cotisation annuelle est de 400 euros pour les individuels, et 600 pour les GAEC, les EARL... On retient ensuite 15 % du chiffre d'affaires pour faire tourner le magasin ». Dont rien que la location coûte un peu plus de 1000 euros par mois……
Le 4 juin 2010
Circuits courts et restauration "bio" dans les cantines scolaires 13 ème législature (Sénat)
Question écrite n° 12853 de Mme Nicole Bonnefoy (Charente - SOC) publiée dans le JO Sénat du 01/04/2010 - page 790
Mme Nicole Bonnefoy attire l'attention de M. le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche sur les conséquences de l'arrêt du Conseil d'État du 10 février 2010, sur le développement des circuits courts et de la restauration « bio » dans les cantines scolaires.
Depuis le 19 décembre 2008, le seuil des marchés pouvant être passés sans publicité ni mise en concurrence avait été fixé à 20.000 euros, permettant ainsi aux collectivités de pouvoir favoriser l'approvisionnement en circuits courts dans les cantines scolaires, en passant des contrats avec des producteurs locaux n'ayant pas la capacité de répondre aux exigences des marchés publics.
Cependant, la décision du Conseil d'État du 10 février 2010, qui entrera en vigueur le 1er mai 2010, rabaisse ce seuil à 4.000 euros.
Si cette décision repose sur le respect des règles de mise en concurrence et de la nécessité de transparence des marchés, elle handicape néanmoins le développement des circuits courts et l'accès, pour les enfants scolarisés, à une nourriture saine et équilibrée.
En conséquence, de nombreuses collectivités vont devoir abandonner des projets qu'elles avaient engagés depuis plus d'un an, avec des producteurs locaux.
Elle souhaiterait donc connaitre les intentions du ministre, suite à cette décision, sur les moyens qu'il souhaite, réellement, mettre en œuvre pour favoriser l'approvisionnement de produits « bio » dans les cantines scolaires, en respect des engagements du Gouvernement, d'encourager le développement des circuits courts.
Réponse du Ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche publiée dans le JO Sénat du 03/06/2010 - page 1387
Le Conseil d'État a annulé, à compter du 1er mai 2010, le décret n° 2008-1356 du 19 décembre 2008 qui relevait le seuil de dispense de procédure, inscrit à l'article 28 du code des marchés publics, de 4 000 à 20 000 ¬ HT. En raison de son caractère général et de son montant, il a considéré que ce seuil était contraire aux principes de la commande publique. La décision du Conseil d'État restaure le seuil de dispense de procédure à 4 000 ¬. Prenant acte de la décision du Conseil d'État, le Gouvernement étudie la meilleure manière d'organiser la passation des petits marchés, nécessaires au développement des circuits courts et de la restauration « bio » dans les cantines scolaires. Il réfléchit également aux compléments réglementaires qui, tout en respectant la décision du Conseil d'État, pourraient être faits dans le cadre du code des marchés publics. Le Conseil d'État sera associé à ce travail de rédaction pour garantir la solidité juridique du dispositif.
Le 12 septembre 2010 : Des mesures européennes pour les circuits courts
PAC: Bruxelles prépare des mesures spécifiques pour l'agriculture bio (Le Monde)
Le commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos, en visite samedi en France, a promis des mesures spécifiques dans la nouvelle politique agricole commune (PAC) pour l'agriculture biologique et les circuits courts, a constaté l'AFP. "On a une réflexion pour mettre en place, pour proposer des mesures spécifiques pour le bio et les systèmes de production bio qui visent directement le consommateur", a assuré samedi M. Ciolos à Mur-de-Bretagne (ouest), où avait lieu une foire aux produits biologiques. Le commisssaire envisage notamment de "donner la possibilité aux Etats membres de soutenir l'agriculture bio", rappelant qu'il s'agit d'une "agriculture qui assure une gestion bonne et durable des ressources naturelles". La Commission travaille aussi sur "un logo pour les producteurs locaux qui s'adressent à des circuits courts et dont la production bio pourra bénéficier", a-t-il dit. "Ne craignez pas l'Europe", a-t-il dit, incitant les producteurs locaux à aller à la rencontre des consommateurs. Il a aussi affirmé vouloir "assurer le maintien de la diversité" des productions en Europe et, selon lui, "on ne peut pas parler de système unique, chaque système de production a sa place. Le circuit court, la vente directe a sa place sur le marché communautaire".
Le 14 octobre 2010
Vous mangez local et de saison ? Vous êtes un locavore ! (Aboneobio)
Vous connaissez l'abonnement aux paniers fruits et légumes des Amap, découvrez désormais une nouvelle tendance, être locavore, c'est à dire consommer et manger local et de saison. Ce mouvement est nés aux USA, sur la côte Ouest, il y a trois ans. Pour alléger leur bilan carbone les consommateurs s'engagent à n'acheter que des produits préparés et emballés à proximité (Aux USA, dans un rayon de 160 kilomètres). Evidemment on dit adieu aux fraises en hiver !. La préoccupation d'un locavore n'est pas de savoir si ses aliments sont bio ou pas mais bien de s'assurer d'une provenance directe et de rapprocher lieu de production, de transformation et lieu de consommation.....
Alimentation : êtes-vous « locavore » ou « distavore » ? (Fc)
« C’est notre affaire », le magazine économique de France 5, dresse le portrait de consommateurs pour qui la mondialisation a montré ses limites et qui reviennent à une consommation locale de produits frais, de saison.
Goûter des abricots à Noël et de la châtaigne en été ? Manger du saumon écossais, du bar chilien, des asperges péruviennes et de l’huile d’olive italienne ? Tout cela fait de vous un « distavore ». En revanche, si vous veillez à consommer des aliments produits dans un rayon de 150 km maximum autour de votre salle à manger, alors, votre bonne conscience en écharpe, vous vous rangez dans la catégorie des « locavores ».
Les antibobos, conservateurs de tous poils et responsables marketing des grands groupes alimentaires crient à la régression. Mais volens nolens, la vache folle et autres dérives du commerce alimentaire mondial dignes de L’Aile ou la Cuisse ont effrayé le chaland, lui faisant prendre conscience de la nécessité de savoir ce qu’il y a dans son assiette. Une minorité d’écolos purs et durs en a profité pour rappeler les mérites de la consommation locale.
Circuits courts et saumon voyageur (Biofario)
Le saumon est et restera un grand voyageur encore quelques années. Cette assertion péremptoire ne vient ni d’une boule de cristal, ni de l’AFP mais d’un funeste double constat :
- Compte tenu des nombreuses vicissitudes, c’est un euphémisme, que doit surmonter le smolt candidat au grand voyage (pollution, surpêche …) les capacités innées du saumon vivant apparaissent largement hypothéquées…
- Par contre, le saumon mort est extraordinaire. Un peu comme si, ayant conservé le sens du devoir, il mettait un point d’honneur à regagner des miles gratuits ; ceux justement qu’il n’a pas pu parcourir loyalement par l’effort de son vivant. Et qu’ils soient Norvégiens ou de l’Alaska, ils affichent le même travers . C’est devenu un effet de mode.
Jugez plutôt : à peine les obsèques bâclées, il dénie toute incinération et se fait congeler pour s’offrir un voyage en Chine . Là bas, la MTC (médecine traditionnelle chinoise) qui réalise des prouesses depuis des millénaires, le réanime. Il bénéficie ensuite de la chirurgie esthétique grâce à des injections de saumure de sel qui lui font gagner 10% de son poids. Une fois réchauffé sans feu, mais avec de la fumée liquide pour faire au plus facile, les autorités qui n’apprécient pas la présence des « sans papiers » dans un pays surpeuplé, le remettent au congélateur pour le réexpédier manu militari en Europe par air mail. Si le saumon vivant ne peut plus voyager, soyez rassurés, le nombre de kilomètres global parcouru est très largement compensé par le saumon mort qui fait deux fois le tour de la planète en avion . A Grenelle , ils appellent ça le « bilan carbone » et au salon de l’agriculture 2010 le Ministre a introduit la notion de « Haute Performance Environnementale » ou l’ACV est prise en compte.....
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