Ô ma pauvre Mer : Pollution accablante de la Méditerranée !!!!


Ô ma pauvre Mer : Pollution accablante de la Méditerranée !!!!

Pollutions en mer Méditerranée : ''un point de non-retour à l'échéance 2030''

Déchets plastiques et médicamenteux, urbanisation, pollutions agricoles et rejets d’hydrocarbures sont autant de sources de pollutions qui s'accroissent, alerte un rapport parlementaire qui fait 10 propositions pour enrayer la tendance d'ici 2030.

''La Méditerranée est dans une situation préoccupante. La communauté internationale doit réagir" pour enrayer la pollution sur tout le bassin à l'horizon 2030, a déclaré le sénateur PS de l'Aude Roland Courteau, en présentant mercredi 22 juin 2011 un rapport sur le sujet à la demande de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques (OPECST). Pendant 18 mois, le rapporteur a auditionné deux cents scientifiques français et étrangers et visité plusieurs pays riverains du bassin (Grèce, Turquie, Malte, Tunisie, Libye..). La mer Méditerranée est ''un réservoir en matière de biodiversité'' qui abrite 7 à 8 % des espèces marines connues (12.000 espèces) pour ''seulement 0,3% du volume des eaux'' de la planète, a rappelé le rapporteur.

Mais de fortes pressions environnementales continuent de peser sur la Méditerranée qui fait face à plusieurs sources de pollution qui s'accroissent. Or cette mer ''semi-fermée met un siècle à se renouveler'' et ''concentre ces polluants'', a alerté devant la presse Roland Courteau. Des polluants qui ''s'attaquent aux biotopes'' et continuent de proliférer surtout dans les rives Sud. D'autant que ''plus de 80 % de la pollution maritime en Méditerranée provient des terres''.

Des PCB, POP ou métaux lourds…
 … aux macrodéchets... Suite et source : Actu-Environnement

Rapport accablant sur les océans – qui est donc accablé ?

Les médias font-il partie des entités qui font perdre tout sens aux mots ? Depuis le temps que des rapports accablants se succèdent, par rapport à la destruction par le sommet de la société du futur de la vie et de l'avenir de la planète – nous ne voyons aucune de ces supposées élites en être si accablées. Au point de prendre, enfin, les solutions qui S'IMPOSENT…Ces rapports successifs accablent tous leurs méthodes, les solutions prises et tous les projets futurs. Quelle introuvable unanimité ailleurs !!! En conclusion de ces rapports accablants les soi –disant puissants (sur qui – qui élèvent –ils donc ? pour qui sont-ils bénéfiques ?) vont faire toujours pire. Toujours s'entêter dans ce ils vont "suicider" l'Humanité?

A ce point ?

Vérifiez plutôt. A peine savons-nous que les océans vont mal que la Commission européenne persiste à démunir les déjà démunis. Au lieu de répondre à la question qui démunit les démunis ils continuent à les dévaliser, carrément, du minimum VITAL (savent-ils encore le sens de ce mot ?).... Suite et source : Le Post

Autres articles

Pour aller plus loin

Le 24 septembre 2013

Slow Fish étend ses filets en Méditerranée

Face aux messages alarmistes sur la pêche et sur l'état sanitaire et environnemental des océans, le citoyen ne sait plus à quel poisson se vouer. Le réseau Slow Fish Provence-Méditerranée, qui s'étend sur le littoral méditerranéen souhaite adresser un message local, qui permet de mieux comprendre la complexité de la pêche et mieux agir en tant que consommateurs.

Source : Slow Food

La dimenson locale permet aussi de reconnaitre, informer, valoriser la pêche artisanale des "petits métiers" comme un patrimoine culturel vivant permettant aux habitants de ces régions d'avoir accès à des poissons de qualité, de saison.

Recréer ce lien avec les pêcheurs, c'est permettre également aux habitants de s'ancrer dans ce territoire avec ces pratiques et savoirs, qui va de l'achat du poisson directement au pêcheur, en passant par la cuisine dans lesquelles d'infinies variations de recettes prenent vie, jusqu'au repas partagé et convivial de la Méditerranée.

L'ambition de Slow Fish MED, est d'associer des chefs cuisiniers et des pêcheurs locaux, des scientifiques, des organisations qui travaillent localement sur la pêche et le tourisme, des consomma- teurs et des paysans, pour répondre ensemble aux questions qui se posent sur la gestion des terri- toires et pour défendre les métiers artisanaux et les produits des territoires maritimes et agricoles.

"Nous sommes très heureux de rejoindre une campagne qui, dans notre région, fédère depuis plusieurs années déjà l'Encre de Mer, les prud'homies varoises et le groupe Slow Food Provence Mediterranée ", explique Boris Obolensky, pêcheur à la Redonne. « Les communautés de pêcheurs ont besoin d'être soutenues. Leur contribution à la culture méditerranéenne est très importante. Pourtant elles font face aujourd'hui à de nombreux défis ignorés du public, politiques, écono- miques et environnementaux. La plupart du poisson consommé est importé et les consomma- teurs se concentrent sur quelques espèces, oubliant la saisonnalité et la diversité des espèces qui nagent à quelques mètres de nous. », ajoute-t-il.

« Cuisines en Friche est un très bel espace pour diffuser notre message de façon originale et savou- reuse » ajoute Pierre Gianetti, du restaurant le Grain de Sel à Marseille, qui offrira au public une démonstration de cuisine réalisée à partir des poissons oubliés pêchés par Boris Obolensky dimanche 15 septembre à 16h30. « Ce sera le lancement des activités du réseau Slow Fish dans la région Provence-Méditerrannée ».

Carlo Petrini, fondateur de Slow Food sera aussi de la partie, à l'occasion d'un face à face avec Pierre Rabhi paysan, philosophe et essayiste, inventeur du concept « Oasis en tous lieux », vendredi 13 septembre à 19 h. « La pêche n'est guère différente de l'agriculture : chacun peut contribuer par ses choix quotidiens à enrayer les engrenages d'un système alimentaire mondialisé, basé sur l'exploitation intensive des ressources au profit d'une industrie chaque jour plus concentrée.

Les océans sont indispensables pour assurer la continuité de la vie sur Terre. Nous devons les défendre par nos choix alimentaires en nous informant et en cherchant à influencer la politique sur le sujet », affirme Petrini.
Slow Fish MED, étendra les activités du réseau dans la région, sur les ports, les marchés paysans, dans des poissonneries et des écoles hôtelières, dans les salles de cinéma, ainsi qu' au niveau natio- nal et international, à l'occasion de Eurogusto à Tours, par exemple, et le salon du goût de Turin et Slow Fish à Gênes.

Pour en savoir plus :
Encre de Mer : www.l-encre-de-mer.fr
La prud'homie méditerranéenne : http://pacapeche.free.fr/prudhomies.html

Boris Obolensky : 06 85 94 38 61
Le grain de sel : 39, rue de la Paix Marcel Paul, Marseille 04 91 54 47 30
Sushiqui : 31 rue Goudard, Marseille 06 80 92 98 65
Marco Polo Echanger Autrement : www.marcopolo.asso.fr/projets/pescatourisme

Slow Food Provence-méditerranée : www.slowfood.fr/provence/
Friche la Belle de Mai : www.lafriche.org

Pour adhérer à la campagne :
Coordination de Slow Fish Slow Fish Provence-Méditerrannée :

Mima Debache - oumeimah@gmail.com

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Méditerranée. Maria Damanki souhaite la création des ZEE... Marineregions.org les a tracé....


Bruxelles appelle les Etats à mieux exploiter et contrôler la Méditerranée


La Commissaire européenne à la pêche et aux affaires maritimes, Maria Damanaki, a appelé jeudi les Etats-membres riverains de la Méditerranée à mieux l'exploiter et la contrôler via la proclamation de zones économiques exclusives (ZEE).

"Une partie importante de la Méditerranée est actuellement au-delà de la juridiction des Etats riverains, et reste de ce fait largement non protégée, non explorée et non exploitée", a déclaré la Commissaire grecque dans une conférence de presse.

La mise en place de ZEE, régies par le droit international de la mer, comme beaucoup de pays membres de l'UE l'ont fait dans l'Atlantique et dans la Baltique, permettrait aux Etats côtiers d'étendre leurs droits souverains jusqu'à 200 milles nautiques, a souligné Mme Damanaki.

Cela permettrait un meilleur contrôle de l'accès aux ressources de pêche, la prévention de la pollution ou le développement de l'exploitation des ressources énergétiques. "Etendre les eaux territoriales signifie étendre les eaux européennes en y permettant une meilleure gouvernance", a souligné la commissaire.

Pour "sensibiliser" à l'enjeu, Mme Damanaki a présenté une étude chiffrant à plus de 2,7 milliards d'euros par an les bénéfices potentiels de l'établissement de ZEE dans le Golfe du Lion, entre la Sicile et Malte et en mer Adriatique.

Alors que neuf pays n'appartenant pas à l'UE disposent de ZEE en Méditerranée ou ont lancé les procédures pour ce faire, notamment l'Egypte, Israël, le Maroc et la Tunisie, seuls Chypre, la Croatie, la France et l'Espagne ont suivi cette voie dans l'UE.

Paris et Madrid discutent actuellement des délimitations de leurs ZEE respectives. La Grèce, qui souhaiterait décréter une telle zone et mener des explorations pétrolières en mer Egée, où une dispute de souveraineté l'oppose à la Turquie, a récemment plaidé pour "une politique européenne commune" en la matière.

La proclamation de ZEE, et les négociations nécessaires aux délimitations de ces espaces, souvent susceptibles de se chevaucher en Méditerranée, "relève des droits souverains" des Etats, a insisté la Commissaire. Mais elle a jugé que la Commission peut contribuer à la mise en place d'un "cadre commun de dialogue et de procédures" pour huiler les rouages, tant entre Etats membres qu'avec les pays voisins.

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Le 20 juillet 2013

Pêcheurs croates : pas de quoi se réjouir de la politique européenne


Source : Cta / Euractiv

La plupart des 3.700 pêcheurs qui exercent leur métier dans l’Est Adriatique en Croatie craignent que l’adhésion de leur pays à l’UE le 1er juillet, ainsi que les nouvelles lois et réglementations strictes qui en découlent, ne marque la fin de leur métier.

« Nous perdrons les subventions, nous devrons changer nos filets, pêcher plus loin des côtes, il y aura plus de concurrence et de nouvelles restrictions, alors nous envisageons des temps plus difficiles », a déclaré un pêcheur.

La partie de l’Adriatique qui borde les côtes croates étant restreinte et relativement peu profonde, les pêcheurs y utilisent des filets traditionnels qui ne respectent pas la Politique commune de la pêche (PCP), plutôt adaptée à la pêche dans l’Atlantique.

D’autres préoccupations concernent la flotte largement supérieure des voisins européens italiens, qui – comme n’importe quel navire de pêche européen- obtiendra ainsi un accès libre à l’Est Adriatique.

D’un autre côté, en tant qu’État membre à part entière, la Croatie peut maintenant commencer à travailler avec l’Italie et la Slovénie, pays avec lesquels elle partage des problèmes similaires, pour faire pression afin d’introduire des exceptions à la PCP, qui tiendraient notamment compte des spécificités de l’Adriatique, peu profonde au nord et profonde au sud.

Cependant, le pays prédit une baisse globale dans le secteur de la pêche, due aux nombreuses normes et taxes auxquelles les petites familles doivent faire face.
La Slovénie voisine, qui partage une petite partie du nord de l’Adriatique, a rejoint l’UE en 2004 et a déjà noté une baisse de ses pêches.

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Le 28 juillet 2013

Améliorer la gouvernance de l’espace maritime: un créneau de croissance bleue pour la Méditerranée


Bruxelles, le 11 juillet 2013

Cliquer Ici pour télécharger l'étude "Costs and benefits arising from the establishment of maritime zones in the Mediterranean Sea - Final Report / June 2013" et pour la synthèse de l'étude
Selon une récente étude présentée par la Commission européenne, la mise en place de zones maritimes, et notamment de zones économiques exclusives (ZEE), en Méditerranée favoriserait la croissance bleue dans l’Union européenne et contribuerait à d’autres objectifs, plus vastes, en matière de développement durable. L’étude examine les coûts et avantages de l’établissement de zones maritimes en Méditerranée et contient une analyse des incidences qu’aurait la mise en place de zones économiques exclusives sur différentes activités liées à la mer. Les zones économiques exclusives pourraient ouvrir la voie à une politique d’aménagement du territoire plus efficace, susceptible, à son tour, d’attirer des investissements et d’autres activités économiques.

Mme Maria Damanaki, membre de la Commission chargé des affaires maritimes et de la pêche, a déclaré à cet égard: «La Méditerranée recèle d’énormes possibilités inexploitées, dont il serait possible de tirer parti grâce à la création de zones économiques exclusives (ZEE). La déclaration et la mise en place de zones maritimes demeurent une compétence souveraine de chaque État côtier. Au niveau de l’Union européenne, nous avons la responsabilité conjointe de veiller à ce que tout soit mis en œuvre pour permettre à l’économie bleue de s’épanouir. Les États riverains de la Méditerranée pourraient convenir des limites de leurs zones maritimes sur la base de la convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM)».

L’étude se concentre sur les possibilités que pourraient apporter les ZEE et autres zones similaires en termes de coûts et avantages économiques, ainsi que de développement durable et de gouvernance de l’espace maritime; elle souligne également que ces zones sont à considérer dans le cadre du programme de la Commission européenne en faveur de la croissance bleue

La stratégie de croissance bleue de l’Union européenne vise à créer une croissance économique et des emplois durables dans les secteurs de l’économie marine et maritime, afin de contribuer à la reprise économique en Europe. Ces secteurs emploient 5,4 millions de personnes et représentent une valeur ajoutée brute totale de quelque 500 milliards € – des chiffres qui, d’ici à 2020, devraient augmenter pour atteindre, respectivement, 7 millions de personnes et près de 600 milliards €. L’étude met en lumière les cinq domaines qui possèdent le plus fort potentiel de croissance: l’énergie bleue, l’aquaculture, le tourisme maritime, côtier et de croisière, les ressources minérales marines et la biotechnologie bleue.

Contexte

En Méditerranée comme dans d’autres bassins maritimes, les États côtiers ont la responsabilité de réglementer l’activité humaine et de développer leur économie bleue de manière durable.

Une grande partie de la superficie de la mer Méditerranée se trouve actuellement hors de la juridiction ou de la souveraineté des États côtiers. Les zones concernées, leurs ressources aquatiques vivantes et leur environnement marin ne bénéficient dès lors d’aucune protection digne de ce nom. Parallèlement, il est difficile d’envisager un véritable développement économique dans un cadre réglementaire incertain.

Lors du sommet mondial sur le développement durable qui s’est tenu en 2002 à Johannesburg, la communauté internationale s’est engagée à maintenir la productivité et la biodiversité de zones marines et côtières importantes et vulnérables, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des zones relevant de juridictions nationales. Il n’existe cependant aucun régime juridique particulier régissant la mise en œuvre des dispositions concernées de la convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), notamment en ce qui concerne la protection de l’environnement marin dans les zones qui ne relèvent pas de juridictions nationales. Cette question fait l’objet de débats aux Nations unies depuis 2006.

Le fait de placer une part plus importante de la mer Méditerranée sous la juridiction des États membres de l’Union européenne permettrait de garantir l’application, dans les zones concernées, de la réglementation de l’UE en matière de pêche, d’environnement et de transport, ce qui se traduirait aussi par un meilleur niveau de protection.

Pour de plus amples informations

Cliquer Ici pour accéder au rapport final et à la synthèse de l’étude

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Le 5 août 2013

Gibraltar s'insurge contre une menace espagnole d'imposer un péage

La question des droits de pêche est un motif de discorde récurrent entre Londres et Madrid, qui réclame depuis longtemps le retour de Gibraltar, territoire cédé en 1713 par l'Espagne à la Grande-Bretagne, sous sa souveraineté, ce que Londres refuse en faisant valoir l'opposition de la population locale à une telle mesure.


Le gouvernement de Gibraltar a fustigé lundi 5 août 2013 une menace de l'Espagne d'imposer un droit de péage routier de 50 euros à la frontière du territoire britannique, la comparant à des méthodes nord-coréennes ou franquistes.

"Nous avons assisté ce week-end à des tentatives d'intimidation d'un style que nous n'avions pas vu depuis un certain temps", a déclaré le chef du gouvernement de Gibraltar, Fabian Picardo, dans une interview radiophonique à la BBC.

Il réagissait à des propos du ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Garcia-Margallo, qui a indiqué dimanche dans le journal conservateur ABC que l'Espagne envisageait entre autres mesures d'introduire un droit de péage de 50 euros pour entrer ou sortir de l'enclave britannique.

Le territoire est depuis quelques jours l'objet d'un regain de tension en raison de la construction par Gibraltar d'un récif artificiel en béton dans la Méditerranée pour mettre fin aux incursions dont sont accusés les pêcheurs espagnols.

"Ce qu'a dit M. Garcia-Margallo fait penser davantage à des déclarations que l'on pourrait attendre de la Corée du Nord plutôt que de la part d'un partenaire européen", a poursuivi Fabian Picardo.

"On avait déjà vu ça à l'époque de Franco dans les années 1960 mais je crois que nous espérions tous que ces méthodes politiques n'allaient jamais redevenir d'actualité", a-t-il ajouté en référence à la fermeture de la frontière décrétée par la dictature franquiste en 1969.

"Les déclarations attribuées à M. Margallo dans ABC sont les plus rétrogrades et menaçantes jamais entendues depuis la fermeture de la frontière et rappellent clairement les méthodes politiques et tactiques vis à vis de Gibraltar mises en oeuvre par le régime fasciste de Franco dans les années 1950 et 1960", a encore indiqué le gouvernement de Gibraltar dans un communiqué.

Le Premier ministre britannique David Cameron s'est dit "très préoccupé" par les récents développements concernant Gibraltar, a indiqué un porte-parole, précisant toutefois que les autorités espagnoles n'avaient pas évoqué avec Londres lesdites propositions.

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Conflit chalutier / Petits métiers

Tunisie: sauvegarder une mer et une culture
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Les océans jouent un rôle essentiel dans le maintien de la vie mais les ressources marines sont en constante diminution. La pêche intensive détruit les écosystèmes marins et menace la survie des pêcheurs traditionnels de la charfia. En se servant d'un concept innovateur, les pêcheurs locaux œuvrent pour conserver la méthode de pêche ancestrale qui peut aider à protéger les ressources marines vitales. Source : Onu

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La pollution de la Méditerranée : état et perspectives à l'horizon 2030


La pollution de la Méditerranée : état et perspectives à l'horizon 2030

Rapport d'information de M. Roland COURTEAU, fait au nom de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

21 juin 2011

La Méditerranée est victime de l'héritage des pollutions passées, atteinte par les pollutions présentes et sera soumise à l'horizon d'une génération à une pression de pollution d'origine anthropique de plus en plus forte, dont les conséquences seront démultipliées par les effets attendus du changement climatique.

Sur la base de ce constat qui n'incite pas à l'optimisme, Roland Courteau, sénateur de l'Aude, avance dix grandes catégories de propositions pour lutter contre la pollution du bassin méditerranéen et réduire l'écart de plus en plus marqué qui se dessine entre les rives Nord et Sud de cet espace commun.

Il est temps d'agir.

Accéder au sommaire et à la lecture en ligne, cliquer Sénat

Pour télécharger le rapport intégral, cliquer Roland Courteau

La pollution de la Méditerranée : état et perspectives à l’horizon 2030 - Rapport d'information numéro 652, fait au nom de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques / M. Roland Courteau, Sénateur de l’Aude / Juin 2011. Cliquer : Résumé du rapport de M. Roland Courteau, Sénateur de l’Aude

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Le 2 juillet 2011

Tunisie. Le sit-in des marins pêcheurs de Gabès levé par la force

Les marins pêcheurs de Ghannouch et de Chott Essalam, qui observent depuis jeudi un sit-in aux entrées de la zone industrielle et du port de Gabès, ont été dispersés vendredi par les forces de l’ordre et des unités militaires.

Et pas seulement! Car, il y a eu aussi des personnes arrêtées et il a fallu intervenir par la force pour que la foule se disperse des routes bloquées.

Les marins pêcheurs réclament notamment du Groupe chimique tunisien (Gct) une prime de risque due à la pollution et à l’augmentation de la subvention sur le prix du carburant. Ils ont affirmé que les grandes quantités de phospho-gypse rejetées en mer par le Gct ont fortement endommagé les richesses halieutiques et lésé le secteur de la pêche dans la région.

Les revendications des pêcheurs sont d’autant plus légitimes que les activités industrielles de la Gct ont détruit l’écosystème dans tout le golfe de Gabès. Une solution à long terme doit être trouvée aux rejets de la société. Il convient aussi de réparer les dégâts importants déjà causés par la société. Des solutions devraient être trouvées dans le cadre de la coopération internationale. Aux autorités de faire preuve d’imagination et de prendre conscience de la nécessité de mettre fin aux gâchis, déjà immense. Source : Kapitalis

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Le 24 novembre 2011

Pêche. Expérimenter l'approche sicilienne en Méditerranée du Sud


Le président du district de la pêche de la région sicilienne, Giovanni Tumbiolo, a déclaré : «Nous avons des projets avec Malte, la Libye et la Tunisie, nous sommes ici en Algérie, car nous savons que beaucoup d’opportunités existent et nous permettront de travailler avec vous.»

Construction et réparation des navires de pêche, sécurité et organisation des fonctions au niveau des ports, aménagement des ports de pêche et de plaisance, recherche scientifique, préservation de l’environnement marin et des ressources halieutiques, tels ont été les axes d’intervention du responsable de la région de Sicile, qui avait rencontré notre ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques en Italie le 18 octobre dernier. Giovani Tumbiolo était très informé de l’état désastreux des ports en Algérie.

Il a proposé d’expérimenter l’approche sicilienne dans les ports algériens à travers l’application du «blue-économic», un modèle de gestion qui tient compte des volets culturel, social, anthropologique, scientifique de chaque port.

Des siciliens en Algérie....

Depuis le 20, et jusqu’au 24 novembre, une délégation du district de la pêche de la région de Sicile (Italie) va sillonner les 3 wilayas du centre du pays : Tipasa, Boumerdès et Alger.

Le président du district de la pêche de la région sicilienne, Giovanni Tumbiolo, accompagné par Salvatore Mazzola, directeur du Centre national de recherche en pêche d’Italie, et des ingénieurs du bureau d’études italien Sering et de l’Observatoire méditerranéen de la pêche, institutions installées en Sicile, s’est montré très offensif dans ses contacts avec les chercheurs algériens du Cnrdpa de Bou Ismaïl, les gestionnaires de l’Ecorep et les opérateurs économiques.

Des algériens en Sicile....

Les Siciliens se sont montrès impatients pour signer les protocoles d’entente entre les opérateurs de la Sicile et leurs homologues algériens. Ils ont d’ailleurs invité les Algériens à se rendre, le 10 décembre prochain, en Sicile pour signer le protocole, mais également pour participer au Forum méditerranéen interprofessionnel qui traitera des volets juridiques de la pêche dans les eaux territoriales et les eaux internationales.

Le responsable sicilien a affiché son optimisme pour signer sans attendre des accords avec l’Algérie. «La crise a touché tous les secteurs économiques du bassin de la Méditerranée. La mise en place d’une politique moderne en Méditerranée et la mobilisation de nos forces pour nous défendre sont impératives», a-t-il ajouté.

Une délégation algérienne est attendue, le 10 décembre prochain, en Sicile, pour prendre part au Forum méditerranéen interprofessionnel qui traitera des volets juridiques de la pêche dans les eaux territoriales et les eaux internationales. Source : Richesses des côtes algériennes : Les Siciliens intéressés (El Watan)

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Le 22 février 2012

Les zones humides méditerranéennes - Enjeux et perspectives - Premier rapport technique

L'Observatoire des Zones Humides Méditerranéennes (OZHM) présente son premier rapport technique sur les zones humides dans le bassin méditerranéen

Les analyses de l'Observatoire des Zones Humides Méditerranéennes portent, entre autres, sur vingt-cinq indicateurs concernant l’état de la biodiversité, les services écologiques fournis par les zones humides, les pressions qu’elles subissent et les réponses de la société pour les conserver et les gérer durablement.
Pendant trois ans dix-sept indicateurs ont été développés et évalués. Les résultats de ces analyses ont fait l'objet d'un rapport, le premier sur l'état des zones humides dans la bassin méditerranéen.

Des résultats saillants ressortent de ces analyses, tels qu’une évolution contrastée de la biodiversité entre l’Ouest et l’Est méditerranéen, des pressions très fortes et croissantes sur l’eau et de multiples causes de dégradation sur les zones humides. Les questions de politique et de gouvernance ainsi que les segmentations institutionnelles entre acteurs sont des causes majeures de ces pressions.

Le rapport souligne également les nombreux services rendus par les zones humides à l’Homme, notamment les services de régulation tels que la purification de l'eau et la diminution du risque d'inondation. Il a vocation à apporter des réponses stratégiques et opérationnelles possibles et des perspectives d’actions pour les décideurs et les acteurs de la société civile.

L'équipe de l'OZHM a produit deux volumes, chacun produit en français et en anglais :
  • un premier rapport technique, destiné à un public scientifique et technique, qui détaille les dix-sept indicateurs et analyse leurs résultats;
  • un second volume qui propose une analyse dans un contexte plus large et s’adresse aux décideurs.
Pour télécharger le document cliquer Ozhm

Extrait du résumé du Journal de l'Environnement


L’Observatoire des zones humides méditerranéennes (OZHM) a rendu public, aujourd’hui, son premier état des lieux de la région, qui rassemble trois continents. En se basant sur 17 indicateurs, il dégage plusieurs tendances principales, à l’œuvre depuis les années 1970, comme la réduction des superficies de zones humides, la hausse des populations d’oiseaux et la forte régression des poissons d’eau douce. Il préconise aussi de lancer une évaluation précise des polluants et de contrôler l’application des mesures de protection.
L’étendue des zones humides continue à baisser autour de Mare Nostrum. Les marais, les lacs, les réservoirs, les fleuves, les deltas, ou encore les lagunes, ne couvrent plus que 18,5 millions d’hectares, soit 1 à 2% des zones humides mondiales. Depuis le début du XXe siècle, leur superficie s’est réduite de moitié, selon le rapport de l'OZHM (1).

Ce sont les changements de l’occupation des sols -en particulier leur urbanisation et transformation en terres agricoles- ainsi qu’une gestion des eaux de plus en plus artificielle qui sont responsables de cette érosion. L’agriculture irriguée, en particulier, est une grande consommatrice d’eau (deux tiers de la demande totale), devant l’industrie et l’énergie (22%) et la consommation domestique (14%). En Jordanie, par exemple, la principale zone humide, située à Azraq, a presque disparu à cause de la surexploitation de la nappe phréatique pour l’agriculture.

(....)

La situation est particulièrement préoccupante pour les poissons d’eau douce, dont 39% des espèces sont menacées d’extinction en Méditerranée, contre 15% au niveau mondial. Ce fort taux s’explique par la pollution de l’eau, et par la perte et la dégradation d’habitat en raison de la réduction de débits fluviaux. Tous les fleuves de Méditerranée voient leur débit baisser, à l’exception du Rhône en France et du Pô en Italie, toujours soutenus par la fonte des neiges et des glaces alpines.

La quantité d’eau douce apportée par les fleuves jusqu’à la Méditerranée a décru de moitié depuis 1920, principalement à cause de la réduction du débit des fleuves. Le cas du Nil est significatif: entre 1920 et 2000, son débit annuel est passé de 84 à 6 kilomètres cubes.

Autres menaces pour les zones humides: la compétition avec des espèces exotiques envahissantes, les épisodes de sécheresse sévère et la construction des barrages.

La qualité de l’eau est plus difficile à mesurer car peu de données existent. L’OZHM juge malgré tout qu’elle s’est globalement améliorée en Europe depuis les années 1980, pour les nutriments et les métaux lourds, mais à un rythme différent selon les habitats et les pays. L’Observatoire nuance néanmoins son propos en précisant que la concentration d’autres polluants, comme les pesticides, a pu augmenter. Leur évaluation est si peu répandue dans le bassin méditerranéen qu’il est impossible de conclure.

Du nord au sud, les effets du changement climatique sont perceptibles. Le niveau de la grande Bleue s’est élevée de 22 centimètres au cours du XXe siècle. En moyenne, les zones du pourtour se sont réchauffées plus vite que dans le reste du monde: environ 2°C en un siècle dans la péninsule ibérique, le sud de la France et l’Afrique du Nord, selon le Pnue, contre 0,74°C au niveau mondial, selon le Giec....

(...)
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Le 9 mars 2012


Récemment parue dans la revue PloS ONE, une étude, réalisée par Sophie Arnaud-Haond, chercheur au Centre Ifremer Bretagne, et des scientifiques portugais et espagnols, a souligné la vulnérabilité croissante des herbiers de Posidonie de Méditerranée. De son nom Posidonia oceanica, cette plante à fleur marine endémique de la Méditerranée est un pilier de l’un des « écosystèmes côtiers les plus productifs et les plus riches en biodiversité ». Ce milieu est également un important puits de carbone. Connue des scientifiques, la Posidonia oceanica se distingue par sa capacité de reproduction par clonalité, commune à une certaine catégorie de plantes dites « angiospermes marines ». Ce processus repose sur la multiplication naturelle à l’identique d’un être vivant, en conservant le même matériel génétique.

Pour les besoins de l’étude, les chercheurs ont prélevé des échantillons sur une cinquantaine de prairies de Posidonia de la mer Méditerranée, soit plus de 1500 pieds d’herbiers, depuis Chypre à Almeria, en Andalousie. En analysant la croissance clonale et l’âge des lignées, ils ont montré que certains génotypes se multiplient depuis probablement plusieurs dizaines de milliers d’années, et ce malgré d’importants changements environnementaux. Pourtant, malgré cette incroyable capacité d’adaptation, 5 % de ces prairies issues de milliers d’années d’évolution disparaissent chaque année. Selon les scientifiques, la brutalité des récentes modifications environnementales (pollution etc.) est probablement à l’origine de cette raréfaction.

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Le 18 mai 2012


Au large de la Croisette, un tapis de détritus sous-marins.

Les images sont sidérantes. À quelques encablures des palaces de Cannes et du Palais des festivals, le fond de la Méditerranée est jonché de détritus en tous genres. Canettes, bouteilles en plastique, mégots, paquets de cigarettes... Un inventaire à la Prévert à faire rugir le poète amoureux de la nature. Filmés à une centaine de mètres de la plage, des clips vidéos intitulés Les dessous de Cannes, sont diffusés par le collectif de l'Expédition Méditerranée en danger (MED). Ils font un tabac sur le web.
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Bouteilles de champagne

« Nous avons voulu attirer l'attention sur la multiplication dramatique des déchets de plastiques qui étouffent petit à petit la Méditerranée », explique Bruno Dumontet, responsable de l'expédition. La mairie tente bien d'envoyer des plongeurs pour faire le ménage, mais ces efforts sont insignifiants face à l'étendue des dégâts. « Cannes n'est pas seule en cause. Nous avons aussi promené nos caméras dans le port de Monaco. » L'image écolo de la Principauté en prend un coup. Sous les coques des yachts, un tapis de déchets, et une forte concentration de bouteilles de Champagne. Sans doute les propriétaires de ces navires de luxe manquent-ils de budget pour les équiper de poubelles.

Depuis trois ans, des scientifiques, des universitaires et des environnementalistes, allemands, français et belges, tous bénévoles, sillonnent la Grande Bleue pour y traquer les microfragments de plastique. « Ces travaux ont conduit à une première estimation : 290 milliards de microplastiques dérivent en Méditerranée », indique Bruno Dumontet, installé dans le Morbihan. « Ces estimations ne concernent que les 10 à 15 premiers centimètres d'eau. » En clair, la facture écologique est nettement plus sévère.

« Confondus avec des proies, ces microplastiques gorgés des polluants qu'ils absorbent en mer, sont ingérés par le plancton, les oiseaux marins et les poissons à la base de la chaîne alimentaire. » Préoccupant ! « Un million d'oiseaux de mer et 100.000 mammifères marins meurent chaque année des milliards de déchets présents dans les océans. » Ça mérite bien un coup de projecteur sur la Croisette.

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Le 25 juin 2012

Tunisie: sauvegarder une mer et une culture


Les océans jouent un rôle essentiel dans le maintien de la vie mais les ressources marines sont en constante diminution. La pêche intensive détruit les écosystèmes marins et menace la survie des pêcheurs traditionnels de la charfia. En se servant d'un concept innovateur, les pêcheurs locaux œuvrent pour conserver la méthode de pêche ancestrale qui peut aider à protéger les ressources marines vitales. Source : Onu


Un grand nombre de marins-pêcheurs se sont rassemblés, lundi 25 juin 2012, devant le siège du gouvernorat de Gabès, pour demander une intervention urgente des forces de sécurité, en vue d'aider à mettre fin au phénomène de la surpêche et de la pêche sauvage, dans le golfe de Gabès, qui ont beaucoup nui à la richesse halieutique et réduit substantiellement les revenus des pêcheurs.

Les pêcheurs considèrent que la surpêche ont provoqué d'importants dégâts à la richesse halieutique, dans ce golfe, ce qui a causé de grandes pertes aux pêcheurs, à un moment où ils ne parviennent plus à couvrir les dépenses nécessaires à l'exercice de leur activité.

Aujourd’hui, ces pêcheurs revendiquent une intervention des forces de sécurité pour dissuader les contrevenants à la réglementation et demandent l'accélération de la réalisation du projet de protection du golfe de Gabès, à travers l'installation de barrières artificielles.

Du côté de la garde maritime de Gabès, on estime toutefois que des efforts sont fournis pour lutter contre la pêche anarchique et qu'un plan d'action a été mis en place à cet effet.

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 Le 17 juillet 2012


Ce 2 juillet, l’Oloferne, un bateau affrété par 17 organisations issues de 7 pays, prend la mer au port de Rosignano (Toscane), direction la Sicile, lieu de jugement de nombreux marins ayant prête assistance à des migrant-e-s en mer.

La Campagne Boat4People y dénoncera le contrôle violent des frontières maritimes et la contradiction entre la criminalité des Etats et la criminalisation des personnes solidaires avec les migrant-e-s.

Cela fait plusieurs années que nombre d’organisations africaines et européennes interpellent en vain les gouvernements à propos des milliers de migrant-e-s qui chaque année meurent aux frontières de l’UE. En Méditerranée, pour l’année 2011, le Haut-Commissariat de l’ONU aux Réfugiés estime à plus de 2000 le nombre de noyades, alors même que sont présents dans la région non seulement les navires des garde-côtes et ceux des patrouilles de surveillance de Frontex, mais aussi (en 2011) les bâtiments militaires de la coalition engagée dans les opérations en Libye.


Face à ces trop nombreux naufrages, au silence des pays d’Europe qui se ferment dans leur refus d’accueillir les réfugié-e-s, face aux politiques répressives qui criminalisent de plus en plus les migrations vers l’Europe, une série d’associations - 17 issues de è pays - désirent revendiquer une Méditerranée solidaire et sont arrivées à la conclusion qu’il était impératif de passer à l’action. Elles ont donc décidé d’affréter une flottille de la solidarité en Méditerranée afin de :

■ Dénoncer l’hécatombe qui a lieu actuellement dans les eaux entre Tunisie et Italie

■ Exercer un droit de regard citoyen sur les zones maritimes dans lesquelles se produisent des naufrages et dans les centres où sont enfermés celles et ceux qui arrivent en Italie

■ Diffuser de l’information sur la situation des migrant-e-s en Méditerranée (à la presse, aux parlementaires, aux marins...)

■ Rappeler à tous les exigences du droit de la mer (Convention des nations unies sur le droit de la mer), ainsi que du droit d’asile (Convention de Genève sur les réfugiés)

■ Récolter des témoignages afin d’alimenter des plaintes devant les instances internationales contre les acteurs en mer (gardes-frontières, Frontex, OTAN...) qui se rendraient coupables de non assistance à personne en danger ou de refoulement de demandeurs d’asile

■ Renforcer la solidarité euro-africaine en terme de migrations et de défense des droits des migrant-e-s

Source : CNCD 11.11.11 : http://bit.ly/N8lYae

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Le 11 septembre 2012

Un cas d'invasion de corail détecté en Méditerranée


Deux travaux publiés cet été par des chercheurs du Consejo Superior de Investigaciones Cientificas (CSIC) traitent d'espèces envahissant de nouveaux écosystèmes. Le premier avait pour but de mettre en avant les caractéristiques qui assurent aux espèces exotiques le succès de l'invasion de nouveaux territoires. La seconde a pour acteur un corail qui envahit peu à peu les fonds marins dans la région de Murcie.

Image : Oculina patagonica de Maoz Fine

L’équipe du CSIC, du Centro de Estudios Avanzados de Blanes, a étudié la prolifération d'un corail, Oculina patagonica, sur la paroi immergée d'une falaise dans la région de Murcie. Ce corail, originaire du sud ouest atlantique et détecté en Méditerranée depuis 1966 n'a cessé de s'étendre. Il colonisait déjà des milieux artificiels comme les ports. Cependant, l'étude des chercheurs du CSIC démontre pour la première fois sa franche domination dans des écosystèmes naturels. Selon leurs calculs, il aurait colonisé 55% du territoire considéré, en gagnant du terrain sur les algues qui forment normalement la majeure partie des écosystèmes sous marins méditerranéens.

Seule une espèce de corail est naturellement présente en Méditerranée. Cependant, celle-ci est en recul à mesure que les eaux se réchauffent. La colonisation d'écosystèmes par l'espèce Oculina patagonica qui provient d'eaux tropicales témoigne aussi de cette évolution des conditions climatiques dans la Méditerranée. Le problème vient du fait que cette colonisation se fait aux dépends des espèces d'algues autochtones qui jouent un rôle clé dans la chaîne alimentaire des écosystèmes méditerranéens. La colonisation des eaux par des coraux tropicaux pourraient ainsi venir perturber de manière importante l'équilibre écologique dans le bassin méditerranéen. Source : Le CSIC s'intéresse aux espèces invasives (BE Espagne)


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Le 13 septembre 2012

Afrique du Nord : l’extinction des poissons d’eau douce menace les activités halieutiques !

Assessment of the socio-economic value of freshwater species for the northern African region

IUCN avec l'appui financier de l’Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID)
Edited by Diego Juffe-Bignoli and William R.T. Darwall

Extinction des espèces d’eau douce : une double perte
Source : IUCN

C’est la première fois qu’une étude qui regroupe et intègre l’information sur la valeur socio-économique des espèces d’eau douce et leur menaces au nord de l’Afrique est effectuée.

Les écosystèmes d’eau douce au Nord de l’Afrique, comme cela est le cas dans d’autres parties du monde, abritent des espèces dont les retombées socio-économiques sont directes et importantes pour les communautés locales. En effet, les espèces d’eau douce sont bien souvent source de nourriture, de matériaux de construction, de matières premières pour l’artisanat et de médicaments. Cependant, les espèces d'eau douce d'Afrique du Nord sont également confrontées à l'un des plus hauts niveaux de menace en Afrique continentale, avec 28% de tous les poissons, mollusques, crabes, libellules, hippocampes, et plantes aquatiques menacés d’extinction.

Télécharger le rapport, cliquer IUCN

Les résultats de cette étude coordonnée par le Centre de Coopération pour la Méditerranée de l’UICN et supervisée par le Programme des Espèces de l'UICN, sont édifiants. La valeur socio-économique élevée des espèces d'eau douce est clairement démontrée, puisque qu’environ 46% des poissons et 28% des plantes sont utilisés d'une manière ou d'une autre par les populations. Malheureusement, les espèces d'eau douce qui constituent les écosystèmes des zones humides tendent à disparaître rapidement en raison de l'activité humaine, avec 25% de toutes les espèces utilisées en danger.

En ce qui concerne les poissons d'eau douce, au moins 378 000 personnes en Egypte dépendent directement des activités liées à la pêche et / ou à l'aquaculture en eau douce, une activité qui a généré 355,7 millions de dollars en 2009. Dans les pays du Maghreb, la pêche continentale et l'aquaculture sont moins importantes qu’en Egypte, mais constituent encore une contribution importante à la vie de milliers de personnes.

Plus du quart des espèces de plantes d’eau douce autochtones du Nord de l’Afrique sont utilisées directement par les habitants de la région, et plus de 20% de ces espèces utilisées sont menacées d’extinction à un niveau régional. Les montagnes du Rif et la côte méditerranéenne du Maroc, la zone de la région de Kroumirie en Algérie jusqu’à la région de Sejenane en Tunisie, ainsi que la zone du Delta du Nil abritent un grand nombre de plantes ayant une valeur socio-économique mais qui sont malheureusement menacées. Parmi les plantes inclues dans cette étude, 66% sont des parents sauvages des espèces cultivées («Crop Wild Relatives» ou CWR, en anglais), et dont la valeur est évidente, puisqu'elles fournissent le patrimoine génétique dont dépendent de nombreuses espèces cultivées.

L'objectif de cette étude est de relier les données de la Liste Rouge de l'UICN portant sur les risques d'extinction de 877 espèces d'Afrique du Nord, avec des informations sur la valeur socio-économique de ces espèces d'eau douce. Pour cela, 646 espèces ont été sélectionnées, dont les 128 poissons natives et 518 plantes aquatiques, en évaluant ainsi les niveaux de dépendance vis-à-vis des services dérivés des écosystèmes d'eau douce. Cela a permis l'identification des espèces qui sont menacées d'extinction et qui ont également une grande valeur socio-économique.

« Les espèces identifiées comme menacées et de grande valeur socio-économique devrait être une priorité lorsqu'il s'agit de promouvoir des initiatives de conservation visant à réduire au minimum ou atténuer les impacts sur leurs habitats, à travers des initiatives de gestion intégrée à l'échelle du bassin ou sous-bassin », affirme Diego Juffe-Bignoli de l’Unité de la Biodiversité d'Eau Douce du Programme des Espèces de l'UICN et coordinateur de la publication.

« Cette étude montre clairement les synergies entre les objectifs de conservation de la biodiversité et les objectifs pour la protection des moyens de subsistance durables basées sur l'utilisation des ressources naturelles », a déclaré William Darwall, directeur de l'Unité de la Biodiversité d'Eau Douce du Programme des Espèces de l'UICN.

« Les espèces et les écosystèmes doivent être protégés non seulement parce qu'ils sont utiles pour les humains, mais parce que la biodiversité soutient toute vie sur terre, y compris l'humanité », explique Catherine Numa du Programme de l'UICN des Espèces du Centre de Coopération pour la Méditerranée de l’UICN.

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Le 23 septembre 2012


En Algérie, la région d'Aïn Temouchent mise sur l'élevage de soles, bars et daurades...

Ces espèces doivent relever le déficit de production halieutique dans le pays ! 

On peut se demander si l'Algérie a fait le bon choix... 

De l'autre côté de la Méditerranée, l'Egypte a fait le choix du Tilapia. 

Avec une production annuelle de plus de 700.000 tonnes de poisson d'élevage, le pays du Nil est devenu l'un des plus grands pays aquacoles dans le monde (en moins d'une décennie)....

Algérie - L’aquaculture booste le secteur de la pêche à Aïn Temouchent

Avec l’entrée en production, début juin 2012, de la ferme aquacole "Aquasol" de Sbiaât, dans la commune de M’said, la wilaya d’Aïn Temouchent a amorcé une nouvelle étape de développement du secteur de la pêche et de l’aquaculture.

Avec une capacité de production théorique de 1.000 tonnes/an de soles et quatre millions d’alevins, cette ferme contribuera à l’augmentation sensible de la production des ressources halieutiques ayant atteint quelque 11.000 tonnes en 2011, a-t-on souligné à la direction de la pêche et de l’aquaculture.

Cette production sera davantage renforcée avec la réception prochaine de la deuxième ferme aquacole dénommée "Aqua-Tafna" à Rachegoune dans la daïra de Oulhaça, d’une capacité de 600 tonnes/an de loups de mer et dorades royales, a-t-on ajouté.

A l’arrêt pour un problème de financement, cette dernière a enregistré, cette semaine, la reprise des travaux de réalisation à la suite du déblocage d’une rallonge financière, a-t-on précisé de même source.

Les quelque 400 embarcations en exploitation actuellement au niveau de la wilaya, ont enregistré, en 2010, une production de 10.000 tonnes de poissons contre 19.000 tonnes en 2009 et 21.000 tonnes en 2008. Cette régression est due à plusieurs facteurs dont les mauvaises conditions climatiques et la période l’Aid El Adha où la consommation de poissons est réduite (2 à 3 semaines), nonobstant l’utilisation d’explosifs, de filets de pêche non réglementaire et le non respect de la période de repos biologique, a-t-on soulevé.

Cela contribue à la raréfaction de la ressource halieutique, d’où son prix élevé au niveau des marchés, a-t-on encore souligné ajoutant que d’autres causes sont liés aux difficultés d’acquisition de pièces détachées pour les propriétaires d’embarcations en panne.

Il faut remonter à l’année 2007 où la production de poissons à Ain Temouchent a été la plus élevée, soit 31.061 tonnes. En 2006, la wilaya avait produit une quantité de 27.886 tonnes, a-t-on rappelé. Avec la raréfaction de la sardine, principalement, dans cette production, cette baisse de production était inéluctable, a-t-on signalé.

La direction du secteur enregistrera, par ailleurs, l’entrée en exploitation de des bassins agricoles ensemencés. Entamée en 2009 avec la contribution de la direction des services agricoles, cette opération qui a commencé à donner ses fruits, sera généralisée à l’ensemble des bassins d’irrigation agricole de la wilaya.

La wilaya d’Aïn Témouchent renferme 623 bassins d’irrigation agricole totalisant un volume de 73.128 mètres cubes d’eau. Ce potentiel contribuera, également, au développement de la production halieutique dans la wilaya, a-t-on prévu.

L’action d’ensemencement concernera tous les plans d’eau de la wilaya d’Ain Temouchent, retenues collinaires et barrages entre autres, où de nouvelles espèces de poissons d’eau douce adaptables aux conditions climatiques de la région seront introduites. Il s’agit notamment de la Carpe, la Sandre et le Mulet qui s’ajouteront au Tilapia, a-t-on cité entre autres. (Source : Maghreb émergent)

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Le 22 octobre 2012

La pression sur les ressources, facteur de crises en Méditerranée

Par Rémi Barroux - Le Monde.fr

Les printemps arabes seraient-ils la conséquence du réchauffement climatique et de la crise écologique? Sans l'affirmer aussi abruptement, l'organisation non gouvernementale canadienne Global Footprint Network estime que le déficit écologique autour de la Méditerranée accroît les pressions exercées sur les écosystèmes et alimente les crises économiques, elles-mêmes sources de troubles politiques et sociaux.

Selon un rapport de l'ONG – "Tendances de l'empreinte écologique méditerranéenne" –, publié à l'occasion d'un colloque qui s'est tenu, les 1er et 2 octobre à Venise, en Italie, "entre 1961 et 2008, la population croissante ainsi que les tendances en matière de consommation ont fait tripler la demande régionale de ressources renouvelables et de services écologiques".

L'empreinte de la région a ainsi dépassé les actifs écologiques locaux disponibles de 150% en 2008. "Et l'habitant moyen a actuellement une empreinte écologique de 3,1 hectares globaux (hag) alors que seul 1,3 hag par personne sont disponibles dans la région."

Cette réalité n'est pas spécifique à la Méditerranée. Les habitants de la planète consomment plus de ressources naturelles que celle-ci ne peut en produire. Ce déficit écologique s'aggrave, selon l'organisation non gouvernementale canadienne Global Footprint Network : le jour "du dépassement", c'est-à-dire la date à laquelle les ressources renouvelables de la planète produites dans l'année ont été entièrement consommées, a été atteint le 22 août en 2012.

Cette date à partir de laquelle l'humanité vit "à crédit" intervient chaque année un peu plus tôt. En 2000, c'était le 1er novembre. Et le 31 décembre en 1986, année de création de cette "date du dépassement ".

"Ce déficit écologique est dangereux, il risque de nuire à la sécurité économique des pays du bassin méditerranéen, ainsi qu'à leurs capacités à garantir le bien-être de leurs citoyens", explique Mathis Wackernagel, président du Global Footprint Network. Du Portugal à l'Egypte, du Maroc à la Syrie, les vingt-quatre pays du bassin méditerranéen étudiés sont passés de créditeurs à débiteurs. A une exception près, le Monténégro, pays pour lequel les données sont incomplètes.

Les cinq pays les plus débiteurs étaient, en 2008, l'Italie, l'Espagne, la France – ces trois pays contribuant à eux seuls à plus de 50 % de l'empreinte écologique régionale –, la Turquie et l'Egypte. Ce lien entre crises écologique, économique et politique est souligné par les auteurs du rapport. "L'écart grandissant entre l'offre et la demande rend la stabilité de la région fortement dépendante de la disponibilité des actifs écologiques situés hors du bassin méditerranéen, écrivent-ils, ainsi que de sa capacité à financer l'accès à ces ressources et aux services produits."

Deux périodes sont distinguées : entre 1961 et 1970, le déficit écologique méditerranéen était compensé par l'apport d'autres écosystèmes extérieurs à la région. De 1971 à 2000, le monde est entré dans une phase de surconsommation. "Les marchés internationaux ont réagi, contribuant à l'augmentation des prix de ressources mondiales en diminution", analyse le Global Footprint Network.

"Approvisionnement instable"

Les crises se combinent et, explique M. Wackernagel, "les pays dépendant d'autres nations se rendent compte que leur approvisionnement en matière de ressources devient instable et aléatoire, ce qui a de profondes implications économiques". La part moyenne du revenu mondial par habitant du bassin méditerranéen reculant nettement, ces pays sont dans une situation économique difficile pour accéder à ces ressources mondiales limitées.

A ce jour, la région méditerranéenne ne peut renouveler que 40% de sa demande en services et ressources naturels, et l'importation de biens représente un quart de ses besoins. "En matière de déchets, précise le rapport, les habitants de la région émettent bien plus de CO2 que ce que les écosystèmes peuvent absorber."

L'augmentation des coûts et la perturbation accrue dans l'accès aux ressources devient alors un "facteur de limitation du bien-être futur", estime le Global Footprint Network qui préconise, à l'issue des deux jours du colloque vénitien, de "mieux prendre en compte, dans les prises de décision, les contraintes des ressources et le déficit écologique".

Rémi Barroux

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Le 22 Novembre 2013

Les frontières maritimes en Méditerranée, aspects juridiques et enjeu énergétique


La Méditerranée, là où Orient et Occident se séparent ou se rejoignent selon les points de vue, a été au cours des siècles et demeure une des régions les plus intéressantes du point de vue géopolitique. Elle a été le lieu de passage des civilisations, des cultures, des religions qui ont fini par structurer chacun des pays qui en sont baigné. Cette mer, « notre mer » – mare nostrum – comme l’appelaient les Romains, intéresse trois continents et, si on la limite au passage des Dardanelles, baigne 21 États côtiers. Entre la mer Caspienne et l’Océan Atlantique, s’étend un collier de pays producteurs, ou de transit, d’hydrocarbures liquides ou gazeux.

Source : Jolpress par Samuel Furfari [1]

La Méditerranée intéresse donc au plus haut chef ce Moyen-Orient que Charles de Gaulle appelait « l’Orient compliqué » et, partant, elle est elle-même source de complications. Cette situation n’est pas sur le point de se simplifier du fait de la mise au jour de nouveaux gisements d’hydrocarbures et d’autres probables découvertes dans un avenir proche. Cette nouvelle difficulté exacerbe deux différends de longue durée existant dans la région : le conflit israélo-arabe et la rivalité entre la Grèce et la Turquie.

Les tensions géopolitiques régionales risquent de s’attiser de nouveau, à cause de ce qui se passe sur la terre ferme, mais aussi à cause de cet espace maritime qui intéresse au plus haut point l’Union européenne. C’est pourquoi il importe de comprendre les règles prévues par le droit international de la mer pour mieux saisir les enjeux juridiques et géopolitiques de la région.

La Convention des Nations unies sur le droit de la mer

La Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) a été signée à Montego Bay (Jamaïque) en 1982 par 162 pays et est entrée en vigueur en 1994. Grâce à ces 320 articles, annexes et les accords attenants entre de nombreux États signataires, un cadre universel des juridictions côtières a enfin vu le jour. Cette convention définit des zones de souveraineté décroissante, partant du littoral vers la haute mer – tout en préservant la sacro-sainte notion de mare liberum, la liberté de navigation –, mais surtout elle confère aux États côtiers des droits qu’ils n’avaient pas auparavant. Les différentes zones marines sont mesurées à partir des lignes de base, tracées à partir de la laisse de basse mer sur les côtes d’un État, le long de ses îles, de ses rochers telle qu’elle est indiquée sur les cartes marines à grande échelle reconnues officiellement par l’État côtier.

Tout d’abord, la zone exclusive économique (ZEE), telle que définie par la partie V (articles 55 à 74) de la CNUDM, est la principale des grandes innovations de la Convention. C’est une bande de mer au-delà de la mer territoriale (12 miles marins) qui lui est adjacente. Elle peut s’étendre jusqu’à 200 milles marins au large des lignes de base. Il s’agit d’une vraie révolution dans le droit de la mer, probablement le plus grand transfert de tous les temps vers une juridiction nationale[2]. Une ZEE possède un statut légal sui generis qui constitue un compromis entre la souveraineté de l’État côtier et la liberté de navigation de tous les États du monde, de sorte qu’il s’agit d’une souveraineté fonctionnelle et non d’une eau territoriale, ni de haute mer5. La création de cette zone confère à l’État qui la met en place une projection vers le large. Dans cette zone, l’État côtier a pleine souveraineté et juridiction économique et peut donc exploiter toutes les ressources, tant dans les eaux que dans les fonds marins et leur sous-sol.

Cette disposition d’une convention des Nations unies est un déclencheur puissant qui va conduire à la définition d’une nouvelle géopolitique de l’énergie. On sait que les grands deltas fluviaux regorgent d'hydrocarbures[3] et que c’est tout le pourtour des continents qui devrait contenir de grandes réserves encore inconnues. Pouvoir exploiter les hydrocarbures des ZEE apportera donc un renouveau énergétique profond, comme c'est déjà en cours dans certaines zones telles que la Méditerranée. Puisque nous nous occupons d’énergie, signalons que l’État côtier jouit de la liberté de poser des câbles et pipelines sous-marins. Il a également « juridiction en ce qui concerne la mise en place et l'utilisation d'îles artificielles, d'installations et d'ouvrages », donc des éoliennes offshore.

Il appartient à l’État côtier de décider ou non de créer une ZEE. Il peut alors en fixer arbitrairement la largeur, qui ne peut toutefois être supérieure à 200 milles comptés à partir de la ligne de base. Lorsque les lignes de base de deux États sont distantes de moins de 400 milles, la limite séparant leurs ZEE doit être fixée d'un commun accord et faire l'objet d'une convention ou d'un traité bilatéral. L’article 74 précise les modalités relatives à la délimitation de la ZEE entre des États dont les côtes sont adjacentes ou se font face, comme c’est le cas dans la zone qui nous intéresse. Les parties doivent conclure un accord afin d'aboutir à une solution équitable. C’est là que les choses se corsent dans la mer du Levant… d’autant plus que ni la Syrie ou la Turquie, ni Israël ne sont partie prenante de cette convention, contrairement à Chypre, au Liban et à l’Égypte.

En plus de la définition de la ZEE, le plateau continental est l’autre grand apport de la Convention aux droits des États côtiers. Il dépend de la réalité géomorphologique (figure 1), le prolongement d'un continent sous la mer à des profondeurs excédant rarement les 200 mètres. Il comprend les fonds marins et leur sous-sol au-delà de sa mer territoriale, sur toute l’étendue du prolongement naturel du territoire terrestre de cet État jusqu’au rebord externe de la marge continentale, ou jusqu’à 200 milles marins[4] au large des lignes de base, la distance la plus grande l’emportant. Au-delà, se trouve le talus continental qui plonge vers les grands fonds océaniques (le domaine abyssal). Le potentiel de ressources du plateau continental peut être considérable tant pour la pèche que pour l'énergie. C’est pourquoi les États côtiers considèrent que cet espace est le prolongement naturel de leur territoire terrestre.


Figure 1. Les espaces maritimes selon la CNUDM [5]

La délimitation du plateau continental entre États, dont les côtes sont adjacentes ou se font face, est effectuée par voie d'accord, conformément au droit international « afin d'aboutir à une solution équitable ». En attendant un accord définitif, les parties doivent faire « tout leur possible pour conclure des arrangements provisoires de caractère pratique ».

Au-delà de la limite externe de la ZEE traditionnelle, la Convention prévoit dans son article 76 que le plateau continental peut, dans certaines conditions, s'étendre et que les États peuvent prétendre y exercer leur juridiction, soit jusqu'à 350 milles marins des lignes de base au maximum, soit jusqu'à 100 milles de l'isobathe[6] de 2 500 mètres, l’État étant libre de choisir, entre le critère de distance et le critère de profondeur, celui qui lui est le plus favorable. Au-delà de cette juridiction nationale, la juridiction internationale s’impose sur ce qui est appelé « la zone » considérée comme « patrimoine de l’humanité » (article 136 de la Convention) où aucun État ne peut revendiquer ou exercer de droits souverains sur une partie quelconque de cet espace marin ou de ses ressources. Ainsi, l’exploitation des ressources naturelles de ces grands fonds marins ne se fera donc pas de sitôt… Cela est de nature à retarder pour longtemps l’exploitation des clathrates de méthane dont on sait qu’ils sont abondants dans « la zone ».

Signalons enfin que les contentieux et différends résultant de l’interprétation des dispositions de la Convention du droit de la mer doivent être tranchés. C'est par la voie diplomatique que la Convention prévoit le règlement, ce qui dans le cas qui nous occupe semble problématique. Si cela n'est guère possible, la Convention prévoit que les contentieux puissent être résolus de différentes manières : par des cours arbitrales compétentes en droit de la mer, réunies d'un commun accord par les parties, ou par le Tribunal international du droit de la mer installé à Hambourg[7], constitué conformément à l'annexe VI de la Convention, ou encore par la Cour internationale de justice. Il y aurait moins d’une cinquantaine d’affaires contentieuses au total[8] car la Convention a fait progresser la situation en posant l’obligation pour les États de résoudre les différends sans violence. La Convention en tant que droit international coutumier est également contraignante pour les États non parties. On voit mal comment les États non parties à la CNUDM – et, partant, ceux qui nous intéressent dans le bassin du Levant – pourraient faire abstraction du recours exclusif aux moyens pacifiques pour régler leurs contentieux. Il convient d'insister sur ce mandat de règlement des contentieux, ce qui interdit dorénavant le statu quo[9].

Le droit de la mer et la région levantine

Avant même l’entrée en vigueur de la CNUDM, la division de la Méditerranée a été considérée comme génératrice de tensions tant les pays riverains sont nombreux. Il existe une série de contentieux sur les frontières terrestres et, partant, sur la définition des lignes de bases, notamment dans sa partie orientale. En effet, la division pour tracer la carte politique des ZEE de la Méditerranée requiert 32 accords bilatéraux[10]. Ainsi, pendant une grande partie de notre histoire contemporaine, dans un esprit de coopération et en pensant qu’il fallait faire preuve de retenue, personne ne pensait à revendiquer une partie quelconque de cet espace maritime[11]. On savait que, si chaque pays établissait « sa » ZEE, il ne resterait plus de « zone », plus de « patrimoine de l’humanité » étant donné que les distances entre les pays qui la baignent sont restreintes.

Mais cette considération sentimentale ne pouvait durer face aux enjeux géostratégiques, bien que ce soit la protection de la pêche et la considération écologique qui ont commencé à pousser les États à diviser le mare nostrum. La découverte de gisements de gaz naturel au large du delta du Nil a conduit certains pays à repenser l’accord tacite qui avait prévalu jusqu’alors. Depuis, et en conformité avec l’esprit de la CNUDM, chacun des États limitrophes a pensé à s’approprier la ZEE qu’il estime lui revenir. Différentes attitudes s’opposent dans ce domaine.

La Turquie a une position isolée en la matière, au point qu’elle a refusé de faire partie de la CNUDM. En effet, la Convention reconnait à tout État côtier – et donc de facto à la Grèce – le droit de porter la limite des eaux territoriales à 12 milles. Or, à la suite des tensions presque centenaires entre la Grèce et la Turquie[12], les deux États n’appliquent pour l’instant leur souveraineté que sur 6 milles, avec pour résultat que la Mer Égée se répartit pour l’instant en 43,5 % en faveur de la Grèce et 7,5 % pour la Turquie. Le passage à 12 milles, comme le prévoit la Convention, donnerait une répartition respective de 71,5 % et 8,7 %12. Alors que la Turquie a appliqué cette règle de 12 milles sur la mer Noire, elle a fait savoir qu’elle considérerait que la même application dans la mer Égée serait un casus belli.

De plus, la Turquie estime que certaines îles de la mer Égée se trouvent sur le prolongement de la plaque continentale anatolienne, qu’elles seraient en quelque sorte des protubérances de cette dernière, et qu’à ce titre elles ne peuvent pas faire l’objet d’une revendication d’un plateau continental ou d’une ZEE. La Grèce réaffirme le droit des îles d’être considérées mutatis mutandis comme des territoires continentaux et de proclamer une ZEE[13]. Les difficultés entre la Turquie et la Grèce trouvent un prolongement naturel et même un renforcement avec Chypre, puisque la même argumentation s’y applique. Non seulement la Turquie fait valoir que la république de Chypre n'a pas le droit de négocier au nom de toute l'île et n'a donc pas le droit de mettre en œuvre de tels accords, mais elle indique également que cet État-membre de l’Union européenne empiète sur son plateau continental, et revient à la vielle argumentation que, dans une mer presque fermée comme la Méditerranée, il ne peut être question d’établir des ZEE. Cette position isole complètement la Turquie dans la mer du Levant, les autres pays envisageant chacun l’établissement d’une ZEE ou l’ayant déjà fait.

En réponse à une question parlementaire[14], le 21 juin 2012, suite aux forages de prospections turcs, la Commission européenne a pris note des activités d'exploration de gaz et de pétrole de la Turquie. Elle continue à se référer aux conclusions du Conseil du 5 Décembre 2011 qui précisaient que « l'Union européenne insiste une nouvelle fois sur tous les droits souverains dont jouissent les États-membres de l'UE, parmi lesquels figurent celui de conclure des accords bilatéraux et celui d'explorer et d'exploiter leurs ressources naturelles, conformément à l'acquis de l'Union européenne et au droit international, notamment la Convention des Nations unies sur le droit de la mer »[15].

Toutes ces tensions auraient pu être évitées si une solution au problème de la division de Chypre avait été trouvée. Une absence de solution est, dans tous les cas, bien plus préjudiciable qu’un compromis équitable car elle affecte négativement Chypre, mais aussi l'Union européenne dans son ensemble. La Commission européenne s'est engagée à travailler avec les deux côtés du processus et avec l'ONU afin de trouver une solution dès que possible. Dans ce contexte, la Commission continue de souhaiter la pleine intégration de la communauté chypriote turque dans l'UE par le biais d'un règlement et la réunification de l'île.

En opposition avec la Turquie, Chypre a recherché des accords avec ses voisins. Dès le lendemain de l’accord de répartition qu’elle a conclu avec l’Égypte, Chypre a proclamé le 21 mars 2003 une ZEE de 200 milles. Ensuite, le 17 janvier 2007, le pays a signé un accord bilatéral de délimitation avec le Liban, mais que ce dernier n’a pas encore ratifié. En décembre 2010, Chypre et Israël ont signé à leur tour un accord qui tient compte de l’accord entre Chypre et l'Égypte, accord entré en vigueur en février 2011 suite à sa ratification par les deux États. En août 2010, c’est le tour du Liban à présenter aux Nations unies une déclaration unilatérale sur les limites de sa ZEE ; en novembre de la même année, le pays des cèdres publie un amendement à cette déclaration qui, de manière unilatérale, modifie l’accord existant avec Chypre.

Fort de cette position unilatérale du Liban, Israël dépose, à l'ONU, en juillet 2011, une ligne de démarcation unilatérale de sa frontière maritime avec le Liban en se fondant sur l’accord officiel et mutuel signé entre le Liban et Chypre. Israël s'est senti obligé d'agir de la sorte afin d’éviter toute interprétation possible d'un accord tacite de sa part vis-à-vis de la position libanaise. Mais, à la suite de cette déclaration, un contentieux est né entre Israël et le Liban portant sur une différence de frontière de 22 m sur la côte au niveau de Rosh Hanikra[16], au large sur la ligne de séparation avec la zone chypriote, qui représente une distance de 17 km. Ceci crée une zone de contentieux en forme triangulaire de 424 km²[17] (figure 2). C’est peu et beaucoup à la fois selon les points de vue, surtout s’il devait y avoir des réserves d’hydrocarbures dans cette zone et ce, d’autant plus qu’un accord portant sur une frontière maritime entre deux pays qui ne se reconnaissent pas est encore plus problématique. Le Liban a déclaré qu’il n’hésitera pas à recourir à la force et exige, puisqu’il n’y a pas d’accord, qu'Israël cesse toute prospection et, encore plus, toute production de gaz tant que le contentieux demeurera. Israël fait valoir que d’autres cas similaires existent de par le monde[18] et que cela n’empêche nullement l’exploitation dans des zones qui ne sont pas sujettes à contentieux, ce qui est précisément le cas des gisements de Léviathan et de Tamar, qui se trouvent nettement plus au sud de la zone litigieuse. Le Liban estime toutefois que le champ d’hydrocarbures pourrait s’étendre dans sa ZEE, ce que bien entendu le gouvernement d'Israël n'est pas prêt à accepter sans preuves.

Figure 2. La zone contentieuse entre Israël et Liban

Un espace fragmenté et divisé

Quelle que soit la solution à ces différents contentieux, elle apparaîtra avantageuse ou désavantageuse selon les points de vue. Même entre États de l’Union européenne, comme par exemple entre la France et l’Espagne, d’âpres querelles demeurent. On comprendra qu’entre certains États qui ont des méfiances voire des haines séculaires, il ne s’agit plus de querelles mais bien de conflits, d’autant plus que, comme on l’a vu, il faut s’en référer à la bonne volonté des parties. On aimerait traiter la Méditerranée comme si elle était un ensemble de terres et d’espaces maritimes présentant une unité primitive, mais c’est loin d’être le cas. Les différences historiques, culturelles, politiques, écologiques et religieuses révèlent au contraire un espace fragmenté, profondément divisé, au point que chacun des États côtiers peut s’y référer avec ses propres valeurs. Après les déchirures survenues pendant des siècles au sujet des frontières terrestres, c'est la division de la mer en ZEE qui est aujourd’hui motif de nouvelles tensions et la découverte de gisements d’hydrocarbures ne peut qu’exacerber la situation.

Nous terminerons par une citation de Paul Valery[19] qui nous rappelle que la guerre n’a jamais été une solution mais au contraire une source d’autres complications : « La division même du territoire habitable en nations politiquement définies est purement empirique. Elle est historiquement explicable ; elle ne l’est pas organiquement, car la ligne tracée sur la carte et sur le sol qui constitue une frontière résulte d’une suite d’accidents consacrés par des traités. Dans bien des cas, cette ligne fermée est bizarrement dessinée ; elle sépare des contrées qui se ressemblent, elle en réunit qui diffèrent grandement ; et elle introduit dans les relations humaines des difficultés et des complications dont la guerre qui en résulte n’est jamais une solution, mais au contraire un nouvel ensemencement ».

La création de l'Union européenne est une démonstration patente de ce que dit Paul Valery. En proposant de mettre en commun les outils qui servaient à faire la guerre, à savoir la production d’acier et de charbon – qui était l’énergie de l’époque – Schuman et Monnet ont jeté la base de la réconciliation entre des États divisés eux aussi pendant des millénaires. La création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier, suivie par celle économique et celle de l’énergie nucléaire civile, a finalement abouti à la création de cet espace de paix qu’est l'Union européenne. Puissent les États côtiers de la Méditerranée orientale savoir s’approprier cet exemple et utiliser les ressources énergétiques comme véhicule de paix et de prospérité comme nous avons heureusement su le faire.

[1] L’auteur s’exprime a titre personnel, les points de vue exprimés ne sont pas nécessairement celle de la Commission européenne
[2]    Helmut Tuek, Reflections on the contemporary law of the sea, Martinus Nijhoff Publishers, Leiden, 2012.
[3]    Dans les boues ou argiles offshore du pro-delta, il y a souvent une accumulation de matière organique planctonique qui deviendra les futures roches-mères. Et, comme dans la plaine alluviale il y a souvent une concentration importante de végétaux supérieurs, cela est propice à la formation de très bons réservoirs d’hydrocarbures.
[4]    1 mille marin = 1 842 mètres.
[5]    Source: http://kevinaze.free.fr/EDD_Geographie_5///docs/oceans/doc2-zee.swf
[6]    Ligne d’égale profondeur.
[7] http://www.itlos.org
[8] Florence Galletti « Le droit de la mer, régulateur des crises pour le contrôle des espaces et des ressources : quel poids pour des États en développement ? », Mondes en développement 2/2011 (n° 154), pp. 121-136.
[9] Natalie Klein, Dispute settlement in the UN Convention on the Law of the Sea, Cambridge University Press, 2010.
[10] Le fédéraliste, « Lumières et ombres après Montego Bay », XXVIII année, 1986, numéro 2, p. 144.
[11] Didier Ortolland, Jean-Pierre Pirat, Atlas géopolitique des espaces maritimes. Éditions Technip, 2010.
[12] Elles remontent à la guerre de 1919-1922 qui éclate suite à la décision des Alliés d’octroyer des territoires de l’empire ottoman à la Grèce.
[13] Grigoris I. Tsaltas, « L’aspect géostratégique de la Méditerranée : le cas particulier de l’application des principes de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer par les États côtiers », Revue hellénique de droit international, 2008, v. 61, pp. 687-697.
[14] Parlement européen, Questions parlementaires écrites E-004486/12, E-004710/12, http://www.europarl.europa.eu/sides/getAllAnswers.do?reference=E-2012-00...
[15] Conseil de l’Union européenne, 3 132e session du Conseil Affaires générales, Bruxelles, 5 décembre 2011.
[16] Ce contentieux résulte de la définition imprécise en 1923 de la frontière par la Commission franco-britannique mise en place afin de tracer la ligne de démarcation finale sur le terrain. Les travaux des lieutenants colonels Paulet et Newcombe, respectivement français et britannique, ont fini par donner un résultat contesté encore aujourd’hui par les parties.
[17] Conférence “Natural Gas in the Eastern Mediterranean - Casus Belli or Chance for Regional Cooperation?”, 5 juillet 2012, Institute for National Security Studies (INSS), Tel Aviv.
[18] La Norvège ne s’est pas privée de prospecter dans la mer de Barents avant que, le 15 septembre 2010, un accord soit signé à Moscou avec la Russie sur la répartition de cette mer entre les deux pays.
[19] Paul Valéry, Regards sur le monde actuel, Stock, Delamain et Boutelleau, 1931.

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