News pêche dans le monde : Octobre - Novembre - Décembre 2011



News de la Pêche mondiale.... A partir du 1 janvier 2012, cliquer Ici

Quatrième trimestre 2011 : Octobre, Novembre et Décembre 2011

------ 31 décembre 2011 ------

Il faut appeler un chat un chat

La surpêche menace la survie des oiseaux marins !!!

Une étude internationale sur la "faim" des oiseaux marins coordonnée par Philippe Cury, chercheur à l'IRD (Institut de recherche pour le développement), vient d’être publiée dans la revue de référence Science sous le titre « Global Seabird Response to Forage Fish Depletion—One-Third for the Birds » (que l’on peut traduire Réponse à l’épuisement des petits pélagiques sur les oiseaux marins - Un tiers pour les oiseaux)…

La conclusion principale de cette étude est « Lorsque le stock de poissons (petits pélagiques) baisse en deçà du tiers de sa capacité maximale, les oiseaux de mer sont directement touchés et le nombre des oisillons chute. »

Par exemple les Macareux (photo ci-dessus) ont quasiment disparu des côtes norvégiennes en raison de l’exploitation intensive du hareng…. Ce qui aurait pu être le cas en France sans l’intervention des pionniers de la LPO qui ont protégé ces oiseaux marins en Bretagne non pas du filet des pêcheurs mais du feu des chasseurs…

Dans le même temps, l’IRD informe la communauté francophone de cette publication prestigieuse pour son auteur dans un communiqué de presse sous le titre « La surpêche menace la survie des oiseaux marins »

En parlant de Surpêche qui menace la survie des oiseaux marins, Philippe Cury fait un sacré raccourci qui induit le grand public en erreur. L’étude coordonnée par ce directeur de recherche à l’Ird de Sète (reconnu pour son pessimisme voire son catastrophisme : Une mer sans poissons) concerne plus spécifiquement les ressources de petits pélagiques (sardine, anchois, hareng,…) dont se nourrissent les oiseaux marins et qui sont exploitées intensivement par les pêcheries minotières pour la fabrication de farine et huile de poisson.

Ces petits pélagiques essentiels à la biodiversité aviaire et marine ainsi qu'à la survie de nombreuses communautés de pêcheurs artisanaux et des populations dans les pays du Sud. Sardines, sardinelles, chinchard et autres anchois représentent des protéines alimentaires à bas prix dans les pays les plus démunis.

Le problème n’est pas la surpêche, mais bien l’existence de cette activité minotière qui affame les oiseaux marins et toutes les communautés côtières…

Au moment de la sortie de cette étude, les autorités du Chili (deuxième pays producteur mondial de farine de poisson après le Pérou) se posent la question d’abattre les lions de mer qui épuiseraient les ressources halieutiques selon l’industrie minotière…. Cette proposition a fait montée au créneau les ONG environnementales et la Conapach, la principale organisation de pêche artisanale du pays, qui demandent plutôt une limitation de la pêche industrielle … Lire l’article : Au Chili, les lions de mer sont menacés

Lire l'article intégral : A M. Philippe Cury, directeur de recherche à l'Ird : "Il faut appeler un chat un chat !"

------ 16 décembre 2011 ------

L'AFD finance l'adaptation au changement climatique dans les pays du Sud...

Quel engagement pour une agence de coopération en matière d’adaptation au changement climatique

AFD – Agence française de développement

L’AFD renforce ses financements de lutte contre le changement climatique

Le Conseil d’Administration de l’Agence Française de Développement confirme son positionnement ambitieux en matière de financement pour le climat en approuvant son plan d’action 2012-2016.

Parce que la lutte contre le changement climatique et le développement économique et social sont intrinsèquement liés, tous les pays sont aujourd’hui concernés par cet enjeu planétaire. Les négociations mondiales en cours devraient conduire à définir un cadre d’action à long terme et établir des moyens plus structurants. De nombreux acteurs comme l’AFD sont d’ores et déjà mobilisés.

Financer l’adaptation dans le secteur de l’agriculture et de la pêche

L’agriculture et la pêche sont des secteurs très dépendants des conditions climatiques puisque les températures et les précipitations sont des facteurs déterminants pour la croissance des cultures, le développement des parasites et donc le volume des récoltes, tandis que la température est le facteur critique de la reproduction et de l’alimentation des espèces halieutiques. Cela a des conséquences immédiates sur le revenu des agriculteurs, des répercussions sur la variabilité des prix des marchés locaux, souvent déconnectés des marchés internationaux. Les variations de ces conditions liées au changement climatique induiront donc des modifications des conditions de production agricole et halieutique rendant nécessaires des actions d’adaptation.

Contexte général

Les impacts du changement climatique sur le secteur agricole sont nombreux et se déclinent sous plusieurs formes : disponibilité de la ressource en eau, fertilité des sols, productivité de l’élevage, maladies et ravageurs…

Concernant le secteur de la pêche, le réchauffement des mers et des océans a de fortes probabilités d’induire à court et moyen-terme une localisation spatio-temporelle différente des espèces marines, ainsi que de leurs migrations, cette nouvelle répartition des espèces (en particulier pour celles qui ont une forte valeur commerciale) fragilisant les économies de certains pays. Par ailleurs, l’assèchement des lacs et cours d’eaux internes conduira à une raréfaction des ressources, et donc des captures, entrainant donc une augmentation du risque d’insécurité alimentaire et nutritionnelle. L’apport en protéines animales d’origine halieutique, qui reste majeur dans bon nombre de pays d’Afrique subsaharienne, pourrait également être modifié dans la diète alimentaire

Dans les pays en développement, presque 70 % de la population vit en zone rurale et dépend directement ou indirectement de l’agriculture et de la pêche pour ses revenus et son alimentation. La baisse des rendements agricoles aura donc de sérieuses conséquences qu’il est important d’anticiper. Il s’agit dès lors d’intégrer les impacts du changement climatique dans les politiques agricoles afin d’être mieux à même de faire face à ces nouveaux enjeux....

D’un montant de 2,8 milliards d’euros en 2010, les projets de développement contribuant à la lutte contre le réchauffement climatique ont pris une part croissante dans l’activité de l’AFD ces dernières années. Ils représentent aujourd’hui 40% des octrois annuels du groupe. Avec 10% des financements publics internationaux, l’Agence est devenue l’un des acteurs majeurs du financement « climat » dans les pays en développement.

Pour la période 2012-2016, l’AFD entend poursuivre ce rôle d’acteur pivot de la mise en œuvre des engagements français sur le climat vis-à-vis des pays en développement. Elle entend aussi jouer un rôle majeur dans la mobilisation des financements internationaux en faveur de la lutte contre le changement climatique… Suite Cdurable

Pour télécharger le document "Quel engagement pour une agence de coopération en matière d’adaptation au changement climatique" de cliquer AFD

------ 15 décembre 2011 ------


Pour télécharger ce n° d'Agri Infos cliquer sur l'image

------ 13 décembre 2011 ------

La pêche mauritanienne entre des mains étrangères...

L'Examen des politiques commerciales en Mauritanie qui a eu lieu les 28 et 30 septembre 2011, sur la base d'un rapport du Secrétariat de l’OMC et de celui du gouvernement de la Mauritanie révèle que la pêche (qui fait partie des deux principales activités économiques du pays avec les mines), dépend de la présence étrangère en dépit de la forte intervention étatique.

"La Mauritanie a jusqu'à présent tiré une part importante de ses revenus des ventes de droits de licence à des entreprises étrangères, contribuant ainsi à l'intensification de l'exploitation de ses ressources, plutôt qu'au développement durable d'une exploitation locale plus intégrée à l'économie nationale. Cette politique est à l'origine du sévère déclin des principales ressources halieutiques du fait de leur surexploitation. Elle a attiré beaucoup de partenaires économiques étrangers, mais n'a pas contribué à l'essor du secteur privé local. "

------ 12 décembre 2011 ------

Les produits aquatiques ont des opportunités au Japon (Courrier du Vietnam)

Le Vietnam compte actuellement 90 entreprises qui exportent vers le Japon, lesquelles réalisent depuis quelques temps des chiffres d'affaires croissants, avec, en dernier lieu, 98 millions de dollars en septembre, puis 118 millions en octobre.

Selon le Département général des Douanes, les exportations au Japon de produits aquatiques vietnamiens se sont élevées à plus de 790 million de dollars entre janvier et octobre, ce qui représente une croissance de 8,55% en glissement annuel. Les crevettes y participent à hauteur de 59,4% ; les poissons, de 21,6% ; les calamars, de 12,5% ; le thon, de 5,2% ; les coquillages, de 1% et le poisson tra (panga), de 0,3%.

Lors des neuf premiers mois de l'année, le Japon a importé 139.689 tonnes de crevettes brutes. Les besoins de ce marché sont toujours élevés. Le Vietnam est le 3e exportateur au Japon après la Thaïlande et l'Indonésie et a exporté durant ces trois trimestres 40.000 tonnes de crevettes et 11.000 tonnes de calamars. Le pays répond à 23,2% des importations de calamars du Japon.

Selon une enquête, une famille japonaise achète 77 dollars de thon par an et 43 dollars de crevettes. Les Japonais sont exigeants en matière d'hygiène alimentaire. Ces dernières années, leurs habitudes de consommation ont évolué avec davantage de produits carnés et de nourriture préparée. C'est un défi pour le secteur vietnamien des produits aquatiques. Autre défi, le manque de matières premières... L'Association des produits aquatiques du Vietnam (VASEP) a décidé de renforcer les importations de matières premières pour fabriquer des produits de haute valeur.....

(...)

Hausse des produits aquatiques destinés à l'exportation

Les exportations des produits aquatiques du pays en novembre 2011 ont atteint 650 millions de dollars, selon le ministère de l'Agriculture et du Développement rural.

Depuis le début de l'année, les exportations se sont élevées à 5,6 milliards de dollars, soit une croissance de 2,49% en glissement annuel. Les exportations vers les grands marchés ont fortement augmentées : + 23,5% aux États-Unis, + 30% en Chine, + 32% en République de Corée et + 41% en Italie.

L'objectif de tout le secteur est de dix milliards de dollars en 2020. Le secteur des produits aquatiques devra privilégier le développement de la transformation de produits pour le marché domestique.....

------ 8 décembre 2011 ------

A Tanger, le Roi du Maroc fait coup double dans la pêche : Un port et des récifs artificiels....

Un nouveau port de pêche...

Tanger en phase de reconquérir sa place de pôle de pêche (Aufaitmaroc)

Le nouveau port de pêche de Tanger, dont les travaux de construction ont été lancés le 6 décembre 2011 par le Roi Mohammed VI a pour objectif de redynamiser une activité de première importance pour l'économie de la région et qui pâtit de l'insuffisance des infrastructures dédiées. Une enveloppe de plus d'un milliard de DH a été allouée au projet. La capacité actuelle dédiée à la pêche, soit 710 mètres linéaires de quais, 4,5 hectares de terre-pleins et 6 hectares de bassins, est devenue trop exiguë.

Selon les chiffres de la délégation régionale des pêches, plus de 7.000 marins exercent sur une flotte locale de quelque 430 bateaux de pêche côtière et hauturière, 412 bateaux de pêche artisanale et 7 corailleurs. La zone portuaire compte 28 usines liées aux produits de la pêche, employant quelque 6.000 ouvriers. Les prises annuelles enregistrent une moyenne de 12.000 tonnes de poissons.

Le nouveau port de pêche sera adossé à l'actuelle zone portuaire Tanger-ville et offrira 1.167 mètres linéaires d'ouvrages de protection, 2.537 mètres linéaires de quais et d'appontements, 11 hectares de bassin et 12 hectares de terre-pleins.

Des récifs artificiels....

Le Roi lance les travaux d'aménagement et d'immersion d'un récif artificiel à Martil (Aufaitmaroc)

Le chef de l'Etat a procédé, hier mercredi, au lancement des travaux d'aménagement et d'immersion d'un récif artificiel du type industriel au large de la ville de Martil, d'un coût global de 37,5 millions de dirhams (MDH).

S'inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre du programme portant sur le renforcement des outils et moyens de protection des ressources halieutiques nationales de la nouvelle stratégie de développement du secteur de la pêche maritime, Plan Halieutis, ce projet sera réalisé sur une superficie totale de 52 ha, à environ un kilomètre de la côte, au Sud-Est de Capo Negro et à une profondeur variant entre 21 et 40 mètres. La pose des récifs devra prendre fin en mars 2012.

Ce projet sera financé par le Fonds de développement des pêches.

Le Roi s'est enquis par la même occasion du programme d'aménagement des pêcheries à travers des récifs artificiels, qui mobilise des investissements de 500 MDH. Ce programme prévoit la création, à l'horizon 2020, de 19 récifs artificiels de type artisanal et de 10 récifs artificiels de type industriel.

Le Souverain a suivi également des explications sur le programme de repeuplement des récifs artificiels en poissons, doté d'une enveloppe budgétaire de 100 MDH destiné à assurer le renouvellement des ressources halieutiques des zones côtières marocaines. Ce programme vise notamment la reconstitution des populations des espèces en déclin (mérou, denté, loup, maigre)...

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Martil : Des récifs artificiels pour repeupler les fonds (L’Economiste)

Les récifs artificiels seront installés à un kilomètre de la côte, à proximité de vue de la Koudia Taifour à Cabo Negro

C’est un projet original et inédit que celui initié à Martil par le département de la Pêche. Il s’agit de l’installation près du littoral de récifs artificiels à Martil. Le projet, mené conjointement avec l’Institut national de la recherche halieutique (INRH), a pour objectif d’aider à la reconstitution et la réhabilitation du milieu marin. Il devra aussi aider à la préservation et au renforcement de la biodiversité marine ainsi que l’exploitation rationnelle des ressources biologiques de la région de Martil. Par ricochet, le projet devra aussi aider à améliorer le revenu des pêcheurs de la zone tout en développant des activités ludiques comme la plongée sous-marine.

La «plantation» sous-marine est située à un kilomètre au sud-est des côtes de Cabo Negro. Les travaux ont été confiés à la société Somagec-sud. Cette dernière utilisera sa base au niveau du port militaire de Ksar Sghir, dont elle vient de finaliser les travaux pour fabriquer les modules des récifs et les acheminer ensuite par voie terrestre vers le port de Mdiq et de là, via des barges dédiées, au site en question.

L’agencement comprend une ceinture de protection réalisée à l’aide de simples tétrapodes comme ceux utilisés pour les travaux maritimes. L’espace de vie sera fait avec des cubes en béton de 1,5 mètre de côté. Ces cubes disposent de perforations de diamètres différents pour permettre aux différentes espèces de poisson d’y trouver refuge. L’aménagement de ces récifs s’est fait en tenant compte des spécificités des différents types de poisson ciblés. Dans le cas des récifs de Martil, c’est le mérou qui est en tête des espèces à protéger. Ce poisson évolue dans des profondeurs différentes en fonction des stades de vie et des saisons. En résumé, le mérou préfère évoluer dans des profondeurs plus basses en hiver. D’où l’aménagement en deux niveaux de récifs artificiels, un à 20 mètres et l’autre à 42 mètres, reliés par un corridor. Les sites conservent malgré tout un potentiel d’accueil important pour d’autres espèces de poissons, selon les promoteurs du projet. Le coût total de l’opération est de 37,5 millions de DH et les travaux de pose devraient être finalisés dès le mois de mars 2012….

------ 7 décembre 2011 ------

Gaza. Des pêcheurs palestiniens condamnés à pêcher à pied !!!

Israël installe des barrières maritimes aux pêcheurs de Gaza (xinhua)

Israël transforme actuellement les frontières maritimes de Gaza en faits imposés en marquant la zone dans laquelle les pêcheurs palestiniens sont autorisés à pêcher, ont dénoncé mercredi les autorités du Hamas.

Ces dernières 24 heures, des bateaux armés israéliens mettaient en place les limites maritimes, accordant aux pêcheurs un espace de travail de trois miles nautiques, a déclaré le ministère de l'Agriculture du Hamas dans un communiqué.

"Cela servira à justifier que l'on tire sur les pêcheurs si ces derniers dépassent cette ligne", a indiqué le communiqué.

Les Accords d'Oslo, qui ont permis la création de l'Autorité nationale palestinienne, ont accordé aux habitants de Gaza une frontière maritime de 20 miles nautiques.

Israël a réduit l'espace de pêche lors du siège sur Gaza imposé par l'Etat hébreu pour isoler le Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007.

Pour plus d'informations : Gaza. A quand des eaux sécurisées pour les pêcheurs palestiniens ?

----- 5 décembre 2011 ------

Quand des pêcheurs chiliens sont mêlés contre leur gré à un trafic de langouste et de crevette royale en Algérie.....

"Les 3 pêcheurs photographiés sur le bateau n'ont rien à voir avec ce trafic entre l'Algérie et l'Espagne !" "Je peux témoigner de leur honnêteté.... Ce sont 3 pectiniculteurs de Tongoy au Chili ; ils récoltent non pas des langoustes et des crevettes mais des pétoncles "Ostion" dans la baie de Coquimbo en mars 1990."

------ 30 novembre 2011 ------

En Afrique, la disponibilité de poisson diminue !

L’Afrique est le seul continent où la disponibilité de poisson par habitant est en baisse.

L’Afrique connaît actuellement une crise de la disponibilité du poisson. L’Afrique est la région du monde où la consommation de poisson par habitant est la plus faible, la seule région du monde aussi où elle est en baisse. Cette diminution est due essentiellement à la stagnation des prises alors que la population continue d’augmenter. Pour maintenir le niveau actuel de disponibilité du poisson en Afrique subsaharienne (6,6 kg/personne/an) d’ici à 2015, la production (pêcheries de capture et aquaculture) devra augmenter de 27,7 % au cours de cette période, ce pourcentage étant calculé sur la base d’un taux de croissance démographique annuel moyen de 1,9 % sur la période 2002–2015 (Banque mondiale 2004b).

Malheureusement, les bénéfices des pêcheries stagnent en Afrique et l’accès à l’alimentation, aux revenus et aux moyens d’existence des pêcheurs artisanaux qui en dépendent sont menacés. Avec l’augmentation de la demande de poisson et l’intensification de la concurrence pour l’accès aux zones de pêche, ces groupes à bas revenu risquent de se voir marginalisés et remplacés par des groupes plus puissants qui s’intéressent de plus en plus la rente de cette ressource naturelle devenue rare.

Contribution directe du poisson à la sécurité alimentaire et nutritionnelle

La FAO estime que le poisson constitue 22 % de la ration protéinique en Afrique subsaharienne. Cependant, dans les pays les plus pauvres, ce taux peut dépasser 50 %, en particulier lorsque les autres sources de protéines animales sont rares ou chères. Dans les États côtiers de l’Afrique de l’Ouest, où le poisson occupe une place centrale dans l’économie locale depuis des siècles, la proportion de protéine animale provenant du poisson est extrêmement élevée : 47 % au Sénégal, 62 % en Gambie et 63 % en Sierra Léone et au Ghana. La contribution calorique du poisson est d’égale importance. En l’absence d’autres protéines provenant de la production locale et/ou lorsque la population a acquis une préférence pour le poisson, l’apport calorique du poisson peut atteindre 180 calories par habitant et par jour.

Le poisson : Aliment riche pour les populations pauvres

Dans de nombreuses régions de l’Afrique subsaharienne, la pêche de subsistance joue un rôle crucial pour la santé et le bien-être des populations humaines. Pour les ménages qui n’ont pas les moyens d’acheter de la nourriture, et en particulier de la viande, les prises de poisson résultant de leurs activités de pêche (pêche de subsistance) sont essentielles; ce sont elles qui permettent de faire la différence entre une bonne et une mauvaise nutrition, entre la guérison et la maladie prolongée, entre la sécurité alimentaire et la famine….

Worldfish : Le poisson et la sécurité alimentaire en Afrique

------ 28 novembre 2011 ------

D’où viennent les pétoncles géants ?

Aux USA, Le pétoncle est l’une des 5 pêcheries les plus grandes du pays. Dans le monde, c'est la première pêcherie de pectinidés. Malgré son importance économique, on ne connait pas grand-chose de la vie et du comportement de Placopecten magellanicus sur la côte nord-est.

Ces pétoncles poussent rapidement, ils ont tendance à vivre longtemps, et ils ne se déplacent pas beaucoup une fois sur le fond. Mais d’où viennent-ils ?

En novembre, les jeunes pétoncles, qui ont dérivé en mer au gré des courants océaniques depuis que leurs parents ont « frayé » à la fin de l’été, s'installent sur les fonds sableux et de graviers le long de la côte du Maine.

Personne ne sait d'où ils viennent ni où ils vont exactement, mais certains vont atterrir dans les zones abritées au coté des pétoncles de taille marchande. Les pêcheurs du Maine, qui capturent depuis des décennies les pétoncles sur les gisements côtiers, savent bien que certains endroits sont meilleurs pour Placopecten magellanicus que d'autres… Suite dans Waterfront : Scallops in Closed Areas

Lire aussi : USA. Fureur des petits pêcheurs face à la privatisation du pétoncle géant

------ 24 novembre 2011 ------

Pêche. Expérimenter l'approche sicilienne en Méditerranée du Sud

Le président du district de la pêche de la région sicilienne, Giovanni Tumbiolo, a déclaré : «Nous avons des projets avec Malte, la Libye et la Tunisie, nous sommes ici en Algérie, car nous savons que beaucoup d’opportunités existent et nous permettront de travailler avec vous.»

Construction et réparation des navires de pêche, sécurité et organisation des fonctions au niveau des ports, aménagement des ports de pêche et de plaisance, recherche scientifique, préservation de l’environnement marin et des ressources halieutiques, tels ont été les axes d’intervention du responsable de la région de Sicile, qui avait rencontré notre ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques en Italie le 18 octobre dernier. Giovani Tumbiolo était très informé de l’état désastreux des ports en Algérie.

Il a proposé d’expérimenter l’approche sicilienne dans les ports algériens à travers l’application du «blue-économic», un modèle de gestion qui tient compte des volets culturel, social, anthropologique, scientifique de chaque port.

Des siciliens en Algérie....

Depuis le 20, et jusqu’au 24 novembre, une délégation du district de la pêche de la région de Sicile (Italie) va sillonner les 3 wilayas du centre du pays : Tipasa, Boumerdès et Alger.

Le président du district de la pêche de la région sicilienne, Giovanni Tumbiolo, accompagné par Salvatore Mazzola, directeur du Centre national de recherche en pêche d’Italie, et des ingénieurs du bureau d’études italien Sering et de l’Observatoire méditerranéen de la pêche, institutions installées en Sicile, s’est montré très offensif dans ses contacts avec les chercheurs algériens du Cnrdpa de Bou Ismaïl, les gestionnaires de l’Ecorep et les opérateurs économiques.

Des algériens en Sicile....

Les Siciliens se sont montrès impatients pour signer les protocoles d’entente entre les opérateurs de la Sicile et leurs homologues algériens. Ils ont d’ailleurs invité les Algériens à se rendre, le 10 décembre prochain, en Sicile pour signer le protocole, mais également pour participer au Forum méditerranéen interprofessionnel qui traitera des volets juridiques de la pêche dans les eaux territoriales et les eaux internationales.

Le responsable sicilien a affiché son optimisme pour signer sans attendre des accords avec l’Algérie. «La crise a touché tous les secteurs économiques du bassin de la Méditerranée. La mise en place d’une politique moderne en Méditerranée et la mobilisation de nos forces pour nous défendre sont impératives», a-t-il ajouté.

Une délégation algérienne est attendue, le 10 décembre prochain, en Sicile, pour prendre part au Forum méditerranéen interprofessionnel qui traitera des volets juridiques de la pêche dans les eaux territoriales et les eaux internationales. Source : Richesses des côtes algériennes : Les Siciliens intéressés (El Watan)

------ 17 novembre 2011 ------

La sécurité alimentaire menacée dans des bassins d’Afrique


Changement climatique

Bien que l'Afrique ait réussi à éviter les conflits sur les cours d'eau partagés, elle aura besoin d’une diplomatie plus grande pour maintenir cette paix puisqu’une nouvelle étude indique que les changements climatiques auront une incidence sur la productivité alimentaire.

"Les changements climatiques introduisent un nouvel élément d'incertitude juste au moment où les gouvernements et les donateurs commencent à avoir des discussions plus ouvertes sur le partage des ressources en eau et à envisager des investissements à long terme pour renforcer la production alimentaire", a déclaré Alain Vidal, directeur du Programme de défi pour l'eau et l’alimentation (CPWF) du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR), à plus de 300 délégués participant au troisième Forum international sur l'eau et l'alimentation qui se tient à Pretoria, en Afrique du Sud, du 11 au 18 novembre.

Le GCIAR réunit les organisations de recherche agricole avec les donateurs.

"Pour éviter que cette incertitude sape les accords et engagements clé, les chercheurs doivent développer une base fiable pour des décisions, qui prenne en compte les effets variables des changements climatiques sur les bassins fluviaux".

Des scientifiques à ce forum mondial de l'eau ont ajouté que les changements climatiques augmenteront la pression de l'eau sur les bassins déjà sous pression du Limpopo, du Nil et de la Volta, dont dépendent plus de 300 millions de personnes.

Vidal a indiqué que de nouveaux aperçus sur l'effet des changements climatiques sur les bassins fluviaux demandent que l’on repense les hypothèses concernant la disponibilité de l’eau. Toutefois, un investissement dans la recherche, pour soutenir les politiques de l'eau adoptées avec prévoyance, donnera aux décideurs les informations dont ils ont besoin pour relever les défis introduits par les changements climatiques qui pourraient autrement entraver les accords et investissements dans la sécurité alimentaire, a-t-il expliqué.

Dans le cadre d'un projet de recherche mondiale sur cinq ans, des scientifiques, venus de plus de huit grandes institutions de recherche à travers le monde, ont examiné l’effet potentiel que les températures plus élevées et le changement des précipitations - causés par les changements climatiques - auraient sur les bassins fluviaux dans le monde en 2050. Les scientifiques du CPWF affirment que certains scénarios troublants ont émergé pour des parties de l'Afrique, particulièrement dans le bassin du Limpopo, en Afrique australe, qui abrite 14 millions de personnes.

(....)

Les résultats qui seront présentés à ce forum mondial indiquent que les changements climatiques pourraient également introduire des incertitudes dans la politique de l'eau du bassin du Nil. L'analyse du CPWF montre que des températures plus élevées - les températures devraient augmenter de deux à cinq degrés Celsius d'ici à 2050 - pourraient entraîner une augmentation de l'évaporation de l'eau et "réduire l’équilibre de l’eau du bassin du haut Nil bleu".

Busani Bafana Pretoria, Afrique du Sud, 17 novembre 2011 pour IPS

------ 15 novembre 2011 ------

Suivi de l'Evolution du prix sur le marché du poisson

L’atelier annuel sur l'indice du prix du poisson a eu lieu à Procida en Italie, les 3 et 4 octobre 2011

3rd AD-HOC Fish price index workshop

The annual workshop on fish price indexes was held in Procida, Italy, October 3-4, 2011.

1. Aperçu de l'offre mondiale, la demande et le commerce (Audun Lem, FAO)

2. Développements de l'OMC - Point sur Doha – Litiges dans la pêche (Christina Schröder, consultante à l’OMC)

3. L'Observatoire européen du marché de poisson - statut et avenir (Philippe Paquotte, Commission européenne)

4. Index et évolution des prix (Sigbjørn Tveteraas, PUCP, Lien Kristin, NSEC, Frank Asche, ISU)

- Indice des prix des poissons: état des travaux, développement et expansion

- Mise à jour des statistiques (qualité des données / définitions, mise à jour)

- Entrée de nouveaux pays

5. L'indice FAO des prix du poisson pour les prix du poisson domestique (Frank Asche, ISU)

6. Les projections de l'OCDE-FAO Agricultural 2011-2020 (Stefania Vannuccini, FAO)

- Projections

- Modèle

- Projections 2012-2021

7. Système d’information du marché agricole (AMIS) (Audun Lem, FAO)

8. Plan de travail et de suivi (tous)

9. AOB

Pour accéder à tous les documents, cliquer Globefish

------ 13 novembre 2011 ------

La culture de macro-algues se développe partout dans le monde, des algues à vocation alimentaire directe ou des algues à vocation industrielle comme Euchema aux Philippines (sur la photo ci-dessous) ou à Zanzibar (Tanzanie) et maintenant à Maurice et Rodrigues (l'article...)

Dr Flower Msuya : Une experte tanzanienne en aide aux pêcheurs pour la culture d’algues (lexpress.mu)

Maurice s’est lancée dans la culture d’algues. Bien que sur une base pilote, ce projet a retenu l’aide du Dr Flower Msuya, une spécialiste tanzanienne évoluant dans ce secteur depuis maintenant 15 ans. Elle est chargée, par la Mauritius Research Council (MRA), de former une centaine de Mauriciens et de Rodriguais. Portrait.

«J’espère que cette formation aboutira à la naissance d’une industrie dans la culture d’algues ». Dr Flower Msuya parle ici d’un encadrement de deux semaines accordé aux pêcheurs et aux membres des institutions liées à la pêche et à la recherche sur la culture des algues. Selon la spécialiste, cette industrie s’est développée à grande échelle dans son pays natale. Elle est parmi celles qui attirent le plus d’investissement étranger dans le pays et dans les îles du Zanzibar.

La formation qui a débuté le 7 novembre dernier s’est étendue à deux niveaux. Le premier se concentre sur la théorie et la seconde partie est axée sur la pratique. «J’ai animé des conférence sur ce qui se fait déjà au Tanzanie, sur les méthodes utilisées. Ensuite, il a été question de déterminer les lieux où les pêcheurs pourront faire la culture », explique-t-elle.

Ensuite, un site sera choisi, dans un premier temps pour une expérience. Deux autres lieux côtiers accueilleront ce projet, dès que les essais porteront leurs fruits. Ce projet qui s’inscrit dans le cadre de la diversification du secteur de l’économie. De nombreux pêcheurs mauriciens souffrent de manque de poissons dans nos lagons.

A Rodrigues, la culture des algues cible principalement les piqueuses d’ourite. Ils sont d’ailleurs plus nombreux à s’être inscrits à ce cours de formation. « Plus d’une soixantaine de personnes sera encadrée. Mais la formation se passera autrement dans la petite ile. La pratique sera privilégiée », soutient le Dr Flower Msuya.

D’ailleurs, elle a déjà de l’expérience dans la formation des Tanzaniens. Le docteur travaille avec des cultivateurs d’algues dans plus de six villages de Zanzibar.

La spécialiste en est à sa deuxième visite à Maurice. Elle entreprend des recherches à l’Institut des Sciences Marines de l’Université de Dar-es-Salaam, au Zanzibar et a aussi décroché un doctorat en Algues en Mariculture, en 2004. Au total, celle-ci a consacré quinze années de sa vie à la culture des algues. Le docteur évolue aussi au sein du Zanzibar Seaweed Cluster Initiative. C’est justement à travers cet organisme qu’elle travaille sur des innovations à apporter à cette activité.

Le Dr Flower Msuya a grandi au Kilimanjaro. Cette mère de quatre enfants dit apprécier l’accueil des Mauriciens. « Je me suis tout de suite sentie comme chez moi. On dirait que j’ai toujours connu ces gens. Belle expérience », affirme-t-elle.

La formation pour les Rodriguais débute dès demain (lundi 14 novembre). L’experte tanzanienne regagnera son pays le 18 novembre prochain.

------ 12 novembre 2011 ------

Afrique de l’Ouest : Un fonds pour lutter contre l'insécurité maritime

A l’ouverture d'un séminaire régional sur la sûreté maritime tenu du 8 au 10 novembre 2011 à Cotonou, la France a lancé un fonds de solidarité prioritaire dénommé Appui à la réforme du secteur de la sécurité maritime dans le golfe de Guinée (ASECMAR).

D’une valeur de 800.000 euros, il servira à financer un projet sur trois ans (2011-2014). Les premiers bénéficiaires sont le Bénin, le Togo et le Ghana.

Le fonds permettra aux Etats bénéficiaires de garantir la sécurité maritime dans le golfe de Guinée afin de préserver les conditions de leur développement économique et social, explique le général de corps d’armée Clément Bollée, chef de la délégation de la direction de Coopération de sécurité et de défense du ministère des Affaires étrangères français au séminaire. Yawo Ametsipé, chef d’état-major de la marine du Togo, s’en réjouit: «La France, à travers ce fonds, viendra renforcer nos capacités. D’abord en appuyant ce qui se fait déjà à l’intérieur de chaque Etat et, ensuite, en fédérant les efforts sur la côte».

La piraterie dans le golfe de Guinée devient de plus en plus préoccupante. Elle «a pris de telles proportions qu’elle est désormais devenue le problème numéro deux du continent africain dans ce domaine», constate le Conseil de sécurité lors d’une réunion le 19 octobre dernier à New York. «La piraterie représente une perte annuelle de deux milliards de dollars dans les secteurs de la production pétrolière, de la pêche et des transports maritimes», écrit Joy Ogwu, représentante permanente du Nigeria aux Nations unies, dans une lettre du 17 octobre adressée au secrétaire général de l’ONU. Concernant les transports maritimes, les assurances, précise-t-elle, considèrent désormais à haut risque, les eaux du Bénin.

La crainte d’un risque très élevé a eu un impact sur le trafic. Le nombre de bateaux accostant au Port de Cotonou est tombé de 150 cargos à 50 au début du mois d’août 2011, selon les statistiques rendues publiques par la représentante des Etats-Unis à l’ONU, Susan Rice, en octobre dernier. Le fléau, explique Gérard Araud, représentant de la France à l’ONU, «résulte de la contagion de l’insécurité du delta du Niger aux eaux territoriales voisines et du développement de trafics le long de la côte ouest-africaine, comme la drogue, les migrations clandestines ou les pêches illégales».

Ainsi, le Bureau maritime international, constate qu’entre 2006 et 2010, il y a eu 29 attaques enregistrées au Nigeria. Une vingtaine en 2011 au Bénin, dévoile François Abiola, ministre béninois de l’Enseignement supérieur, à l’ouverture du séminaire.... Suite et source : IPS

------ 11 novembre 2011 ------

Polynésie française. Favorable aux aides à la pêche hauturière, mais pas à l'aquaculture !!!

“Il est souhaitable qu’il n’y ait pas trop de nouveaux producteurs pour éviter de saturer la filière”

Le Conseil économique, social et culturel de Polynésie française est favorable aux aides à la pêche hauturière, mais pas à l'aquaculture....

Projet de "loi du pays" instaurant un dispositif de soutien au développement de l'aquaculture en Polynésie française

L’objectif principal du projet de « loi du pays » est de mettre en place un dispositif de soutien sous forme d’aides en matériels et de subventions aux projets de création, de rénovation, de modernisation ou d'extension d'une ferme aquacole.

Le Conseil économique, social et culturel est favorable au développement de toute forme d’aquaculture dont la rentabilité peut être atteinte dans le cadre d’un développement durable, mais s'oppose au principe de l’utilisation à outrance et systématique des moyens financiers de la collectivité sous forme de subventions.

Il est urgent d’abandonner le mode de développement économique basé sur l’assistanat et de privilégier l’initiative privée.

Le Conseil économique, social et culturel préconise un meilleur développement de la pêche hauturière et plus particulièrement pour la pêche fraîche ce qui, à moyen terme, permettra de créer une industrie dérivée de production de farines de poisson pour l’aquaculture ou pour l’agriculture.

L’élevage de poissons et de crevettes est trop dépendant de facteurs extérieurs à la Polynésie en matière d’aliments. Cette activité reste soumise aux aléas liés aux cours mondiaux de la nourriture destinée à l’aquaculture.

Cette absence de maîtrise des coûts ne permet pas un contrôle des coûts de production et donc de commercialisation.

Le Conseil économique, social et culturel observe que les choix en termes de stratégie de développement du secteur devraient être mieux définis entre d’une part le secteur de la pêche hauturière (dont le potentiel de capture a été évalué entre 40 et 50.000 tonnes/an dans la zone économique exclusive de la Polynésie française) et d’autre part l’aquaculture, notamment celui de la pisciculture (100 tonnes de crevettes et 60 tonnes de paraha peue (Platax orbicularis) en 2013).

Au vu des tonnages annoncés dans les objectifs de productions aquacoles rappelés ci-dessus, comparés aux besoins du marché local, le Conseil économique, social et culturel observe un décalage entre les objectifs de production et les besoins du Pays.

En effet, les besoins actuels du marché local s’établissent annuellement à 600 tonnes de crevettes (en majorité importées) et ont été estimés à 100 tonnes de poissons d’élevage.

Le Conseil économique, social et culturel recommande la mise en place de mesures d’accompagnement qui ne nécessitent pas d’importants moyens financiers publics. Notamment d'adapter la réglementation sur les espèces protégées notamment celle relative au bénitier destiné à l’aquariophilie, en privilégiant le collectage puis l’élevage au prélèvement en milieu naturel. Le collectage permet en effet une meilleure traçabilité du produit.

Pour assurer le financement du secteur, le Conseil économique, social et culturel préconise la mise en place d’un dispositif d’accompagnement technique et réglementaire plutôt que le recours aux aides financières directes de la puissance publique.

En vue d’une meilleure responsabilisation de l’aquaculteur, le Conseil économique, social et culturel préconise le recours à d’autres instruments financiers permettant d’accompagner l’initiative privée, la prise de risques de l’aquaculteur, mettant fin à une pratique de trente ans qui n’a pas atteint les résultats escomptés.

Dans ce cadre, le Conseil économique, social et culturel précise que des dispositifs spécifiques de financement existent depuis plusieurs années et sont insuffisamment exploités. En effet, les projets d'aquaculture peuvent déjà bénéficier de prêts à taux bonifiés avantageux auprès des établissements de crédit. Ces crédits sont refinancés par la BEI (Banque Européenne d'Investissement) ou l'AFD (Agence Française de Développement).

Les investisseurs peuvent également faire appel, par l'intermédiaire de leur banque, à un fonds de garantie qui permet de consolider le schéma de garantie par une prise en charge partielle de la dette en cas de défaillance.

Ainsi, le projet de « loi du pays » tel que présenté contraint le Conseil économique, social et culturel à émettre un avis défavorable adopté par 29 voix pour, 3 voix contre, et 4 abstentions.

CESC: favorable au "time-share", mais opposé au subventionnement des fermes aquacoles (Tahiti.infos)

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“Il est souhaitable qu’il n’y ait pas trop de nouveaux producteurs pour éviter de saturer la filière”

Moerani Lehartel, gérant de Tahiti marine aquaculture, répond aux questions de la Dépêche du Pacifique

Le Pays veut aider les projets aquacoles avec une enveloppe pouvant aller jusqu’à 20 millions Fcfp. Qu’en pensez-vous ? Quand j’ai créé ma société, j’aurais bien aimé en profiter bien sûr. Ceci dit, l’enveloppe globale n’est pas très élevée ; s’il y a beaucoup de demandes, le montant de l’aide sera minime pour chacun d’autant plus que cela concerne l’élevage des crevettes, la pisciculture marine en cages lagonaires et l’aquaculture de bénitiers à partir de collectage de naissains.

Comment avez-vous réussi à vous lancer sans ces aides ? Essentiellement sur fonds propres et grâce à l’aide de l’Association pour le droit à l’initiative économique (ADIE). Par ailleurs les fermes aquacoles sont éligibles pour la défiscalisation locale.

Ne craignez-vous pas de connaître le même scénario que celui subi par les perliculteurs ? L’aquariophilie représente un marché mondial de 100 000 pahua par an ; les deux producteurs actuels de Polynésie répondent à ce marché à hauteur de 10 %, soit 10.000 bénitiers qui sont considérés comme ayant la meilleure qualité à l’échelle mondiale, qualité qu’il faut donc protéger pour la conserver ainsi que réguler la production pour éviter la chute des cours. Il est souhaitable qu’il n’y ait pas trop de nouveaux producteurs pour éviter de saturer la filière.

Est-ce que cette loi ne représente pas un danger ? Ce projet de loi est bon, il va dans le sens de l’aide au développement et va permettre la création de fermes aquacoles dans les atolls. Par ailleurs il faut noter qu’il n’y a pas assez de concertation entre le politique et les acteurs de la filière aquacole.

Est-ce qu’il y aurait quelque chose à modifier dans la réglementation actuelle ? Je souhaite une modification de l’article 4 de la délibération n° 88-184 AT du 8 décembre 1988 relative à la protection de certaines espèces animales (…) qui prévoit une interdiction générale de la pêche et de la commercialisation de bénitiers dont la taille de coquille est inférieure à 12 cm dans sa plus grande longueur. Le marché mondial demande fortement une exploitation de bénitiers de moins de 12 cm et de plus de 4 cm (90 %). Sur 7 atolls en Polynésie nous possédons un potentiel de 280 millions de bénitiers ; une production de 100 000 bénitiers de petites tailles (4 à 5 cm) pour le marché mondial ne représentera qu’un taux inférieur à 1% du potentiel. Sur le plan biologique, le bénitier de 12 cm est de taille à être géniteur. Une forte exploitation ne conduit donc pas forcément à la sauvegarde de l’espèce mais à sa menace. De plus la redéfinition à la baisse de la taille exploitable conduira forcément à la baisse des coûts de transport entre les archipels et Tahiti ; pour Tahiti marine aquaculture c’est 6 tonnes de transfert aérien en partenariat avec la compagnie aérienne locale Air Tahiti.

Le marché du bénitier n’est déjà pas loin de la saturation

À moyen terme, il est même envisagé une éventuelle filière d’exportation pour les juvéniles vers les Cook et Wallis et Futuna. Aujourd’hui, la filière qui regroupe la production de para peue, la crevetticulture et l’élevage de bénitiers destinés notamment à l’aquariophilie. Dix fermes sont actuellement en service ou sur le point de se lancer. Selon le service de la pêche, avec 110 millions de chiffre d’affaires, ces infrastructures emploient entre 15 et 20 personnes. Le chiffre pourrait donc être appelé à exploser dans les prochains mois, si le Pays a les moyens et la volonté de soutenir les projets.

Selon certaines indiscrétions, seuls 20 millions Fcfp seraient alloués au dispositif pour l’année 2013, autant dire une goutte d’eau dans le lagon. Reste qu’une enveloppe plus épaisse représenterait un certain risque. Le marché du bénitier n’est déjà pas loin de la saturation (voir encadré). Quant au para peue, l’installation d’une ferme à Teahupoo pouvant produire 80 tonnes devrait, avec les autres infrastructures, satisfaire le marché local estimé à 100 tonnes. Aussi, si le dispositif est forcément vu d’un bon œil par la profession “On y est favorable, jusqu’à présent l’aquaculture c’était l’un des seuls secteurs qui ne bénéficiaient pas d’aide du Pays”, explique Benoît Le Maréchal, directeur de la coopérative des Aquaculteurs de Polynésie Française.

Mais l’ADA suscite une inquiétude notamment de voir l’activité suivre le même chemin que la perle. “La grosse interrogation, c’est l’engorgement qui pourrait être régulé par une meilleure organisation. C’est toujours pareil, on arrive à faire de supers outils comme les écloseries, on arrive à mettre des subventions, mais dès qu’il s’agit d’organiser tout ça, on a toujours du mal. Comme sur la perle ou la pêche hauturière, on laisse les acteurs se démerder individuellement et donc c’est la course à celui qui en vendra le plus possible. Ce qui fait qu’au bout de quelques années on arrive à un engorgement et les prix se cassent la gueule. S’ils étaient regroupés, ils n’auraient qu’une politique de prix, de qualité et peuvent s’autoréguler par rapport au marché”.

Source : Des subventions pour booster l’aquaculture (La Dépêche du Pacifique)

------ 10 novembre 2011 ------

Mozambique, fournisseur incontournable de poissons en Afrique australe

Le Mozambique pourrait devenir l'un des principaux fournisseurs de poissons de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), a indiqué le ministre mozambicain de la Pêche, Victor Borges.

Cité jeudi par la presse locale, M. Borges a noté que la région demeurait confrontée à une pénurie de poisson, et que le Mozambique faisait de son mieux pour développer ce secteur, y compris l'aquaculture en vue d'un développement durable.

S'exprimant à Pemba, chef-lieu de la province de Cabo Delgado (nord), au cours d'une conférence sur l'investissement dans le secteur de l'aquaculture, M. Borges a souligné qu'il convenait de tirer parti de l'aquaculture de manière efficace afin de promouvoir la croissance et le développement économique du Mozambique, et de contribuer à l'éradication de la pauvreté, et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle .

Il a fait savoir que son ministère avait identifié 77 hectares de terres sur le littoral et 32 zones maritimes pour le développement du secteur aquacole. "Nous pensons qu'une fois que ces zones potentielles seront exploitées, le pays pourra produire un million de tonnes de diverses espèces de poissons chaque année", a-t-il affirmé.

La conférence, qui a commencé le 9 novembre 2011, réunit des investisseurs nationaux et internationaux. Le Mozambique vise à élargir ses débouchés pour la vente de poissons en se tournant vers le marché international, en particulier vers la Chine, l'Union européenne, les Etats-Unis et le Japon. Source : Chine.informations

------ 5 novembre 2011 ------

Après le saumon atlantique, la maladie ISA s'attaque au saumon sauvage du Pacifique !

Colombie-Britannique : Découverte d'un cas d'anémie infectieuse du saumon (ISA)

Vancouver - L'Agence canadienne d'inspection des aliments affirme qu'elle a découvert un autre cas présumé de saumon infecté, mais qu'il lui faudra plusieurs semaines pour effectuer les vérifications nécessaires.

L'organisme fédéral a confirmé cette semaine qu'un laboratoire de l'université de l'Île-du-Prince-Édouard avait détecté le virus de l'anémie infectieuse du saumon chez un saumon coho de la Colombie-Britannique. Un laboratoire du ministère de la Pêche et des Océans situé à Moncton, au Nouveau-Brunswick, travaille présentement à valider les résultats.

Les observateurs du débat qui oppose les propriétaires de fermes d'élevage de saumons et leurs détracteurs depuis près de 20 ans soutiennent que, si la présence de la souche européenne du terrible virus est confirmée, cette découverte pourrait fournir aux écologistes le prétexte qu'ils attendent depuis longtemps pour monter aux barricades.

Selon Peter Robson, l'auteur du livre «Salmon Farming: The Whole Story», si les échantillons testés présentement s'avèrent une variante du virus que l'on retrouve ailleurs dans le monde, cela pourrait causer beaucoup de tort à l'industrie canadienne du saumon puisque cela voudrait dire qu'une maladie aurait été importé au pays pour la première fois de l'histoire de ce secteur.

Cette nouvelle survient à un moment important en Colombie-Britannique. La Commission Cohen, qui examine les causes de la crise du saumon rouge (Sockeye) de la rivière Fraser en 2009, a en effet annoncé vendredi qu'elle tiendrait deux jours d'audience publique à la mi-décembre afin de recueillir des renseignements sur le virus, entendre de nouveaux témoins et recevoir de nouvelles preuves. Source : Métro

Remarque : La Colombie Britannique est la 4e zone d'élevage de saumon atlantique dans le monde, après la Norvège, le Chili et l'Ecosse (y compris Shetland). Beaucoup de pêcheurs de cet Etat canadien vivent de la pêcherie de saumon sauvage du Pacifique (Sockeye, Coho, Chum, Chinook,...) ; ils sont opposés à cet élevage de saumon atlantique qui a été développé depuis plus de 20 ans par les multinationales norvégiennes dans leur région.

------ 4 novembre 2011 ------

Pétoncle japonais, première pêcherie chinoise à prétendre au label MSC

La pêcherie de pétoncles de Zhangzidao est désormais la première pêcherie chinoise à entrer en phase d’évaluation du programme du Marine Stewardship Council. (image google de l'archipel de Zhangzidao situé au nord-est du grand port de Dalian)

Située au Nord de la Mer Jaune, la pêcherie est gérée par le Groupe Zhangzidao Fishery à Dalian. Chaque année, cette pêcherie produit plus de 60.000 tonnes de pétoncles japonais (Patinoplecten yessoensis) pêchés en plongée ou à la drague. Ils sont ensuite essentiellement vendus en frais sur le marché local ainsi qu’en Corée, puis en surgelés en Amérique du Nord et en Australie. L’évaluation de cette pêcherie va porter sur les opérations de pêche en plongée et à la drague durant une année, ainsi que sur ses méthodes de collecte de naissains sauvages et sur ses techniques d’élevage de naissains d’écloserie.

Coté en bourse, "Zhangzidao Fishery Group" est une société intégrée de pêche et d'aquaculture qui couvre toutes les activités depuis l'écloserie jusqu'au négoce. En possession de 70.000 hectares de concessions maritimes, le groupe s'appuie sur la production de 6 écloseries d'une capacité annuelle de 800 millions de pétoncles (3 cm), 10 millions de concombres de mer et 15 millions de naissains d'ormeaux.

L’évaluation sera réalisée par l'organisme indépendant de certification Moody Marine Ltd et elle devrait être terminée à la fin de l’année 2012.

Elevage de pétoncles en baie de Bohaï à côté de la Mer Jaune

La satisfaction du "PDG"

Monsieur Wu Hou Gang, Président du Comité d’administration du Groupe Zhangzidao Fishery de Dalian, explique : « Les pratiques de pêche non durables ont, sans aucun doute, des effets néfastes sur l’environnement marin. Les consommateurs et acheteurs de produits de la mer en sont de plus en plus conscients et sont en attentes de solutions durables. »

« C’est pourquoi, la durabilité de nos pratiques est au cœur des préoccupations du Groupe Zhangzidao Fishery de Dalian, et nous mettons en place, dans nos pêcheries, des mesures qui contribuent à la protection de l’environnement marin. Nos méthodes de pêche en plongée ont très peu d’impacts sur l’écosystème environnant, et nous modernisons régulièrement nos dragues pour minimiser leur impact sur les fonds marins. Cette année, à la Réunion Annuelle des Nouveaux Champions (organisée par le Forum économique mondial), notre organisation a été sélectionnée, parmi plus de 10 millions d’entreprises du monde entier, comme l’une des 16 entreprises leaders dans le développement durable. »

« Nous considérons la certification MSC comme une preuve de durabilité de nos pratiques de pêche car ce programme de certification est largement reconnu comme le plus rigoureux pour les pêcheries à recrutement assisté. De plus en plus de marchés internationaux cherchent des produits de la mer certifiés MSC et, si nous obtenons la certification, nous pensons que le label MSC apportera une valeur ajoutée à notre marque, et nous ouvrira de nouveaux marchés », conclut Wu Hou Gang.

Le MSC accueille avec satisfaction cette première pêcherie chinoise dans son programme... De belles perspectives en vue dans le plus grand pays halieutique du monde !

Source : Une première pêcherie chinoise s’engage dans le programme d’évaluation du Marine Stewardship Council

----- 3 novembre 2011 -----

Des agences des Nations Unies dévoilent dix propositions pour la sauvegarde des océans

Plusieurs agences des Nations Unies - la COI/Unesco, le Pnud, l’OMI et la FAO - ont un plan visant à améliorer la gestion des océans et des zones côtières.

Le document Blueprint for Ocean and Coastal Sustainability (Plan pour la durabilité de l’océan et du littoral) sonne l’alarme à propos de l’état des océans et explique à quel point ceux-ci influencent notre vie quotidienne, en régulant le climat, en nous fournissant une nourriture hautement nutritive et en contribuant à nos économies et à nos moyens de subsistance. Il rappelle que si les océans représentent soixante-dix pour cent de la surface du globe, seul un pour cent bénéficie d’une protection.

* Présentation détaillée des 10 mesures en Français

* Téléchargement du document en Anglais

Présenté au siège de l’UNESCO durant la 36e session de la Conférence générale, le Blueprint a été préparé en vue de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20, juin 2012). Il propose toute une série de mesures concrètes en vue de :

  • créer un marché mondial du carbone bleu (dioxyde de carbone stocké dans les océans) afin d’engendrer des gains économiques directs via la protection de l’habitat
  • pallier les manques de gouvernance en haute mer, en renforçant la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer
  • appuyer le développement d’économies vertes dans les petits Etats insulaires en développement
  • promouvoir la recherche sur l’acidification des océans, sur la façon de s’y adapter et de la réduire
  • augmenter la capacité institutionnelle en matière de suivi scientifique des océans et des zones côtières
  • réformer et renforcer les organisations régionales de gestion des océans
  • renforcer les cadres légaux en vue de répondre au problème des espèces invasives marines
  • « verdir » l’économie des nutriments afin de réduire l’hypoxie des océans et d’encourager la sécurité alimentaire
  • améliorer la coordination, la cohésion et l’efficacité du système des Nations Unies face aux questions concernant les océans

Le Blueprint a été préparé par la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Organisation maritime internationale (OMI) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Il souligne que 60% des grands écosystèmes marins de la planète ont été dégradés ou sont surexploités, ce qui se traduit par d’énormes pertes économiques et sociales. Au cours des cinquante dernières années, les mangroves ont perdu de 30 à 50 % de leur surface et les coraux près de 20%, ce qui augmente la vulnérabilité de nombreuses zones côtières fortement peuplées. Les océans piègent près de 26% des émissions de carbone, ce qui provoque leur acidification qui est néfaste pour certaines variétés de plancton et menace toute la chaîne alimentaire marine, ainsi que les activités socio-économiques qui en dépendent.

Certains de ces phénomènes ne sont pas nouveaux mais ils ont été aggravés par l’accumulation des pressions que représentent les changements climatiques, l’accroissement des activités humaines et les progrès technologiques. De plus, les écosystèmes situés dans les profondeurs des océans - dont la biodiversité et les habitats ont souvent une grande valeur mais sont souvent encore méconnus – ne bénéficient de pratiquement aucune protection.

La communauté internationale a promis de prendre en compte ces défis lors des sommets de Rio de Janeiro (1992) et de Johannesburg (2002). Mais les engagements pris restent souvent sans effet et les objectifs n’ont pas été atteints. C’est notamment le cas de la promesse de ramener d’ici 2015 les stocks de poissons à des niveaux permettant leur durabilité et de la promesse de créer d’ici 2012 des réseaux de zones marines protégées. Très peu de pays ont adopté des lois en vue de réduire la pollution marine émanant de la terre, ce qui a amené une augmentation du nombre de zones océaniques mortes. Plus de 400 zones marines sont aujourd’hui considérées comme « biologiquement mortes ».

« Une véritable mise en œuvre de la plupart de ces objectifs demandera de nouveaux efforts de la part des Etats, des organisations intergouvernementales et de la communauté internationale », affirment les auteurs du document. Ils soulignent que la situation actuelle tient au manque de volonté politique, à l’insuffisance des ressources, à des capacités institutionnelles inadaptées, à des données scientifiques insuffisantes et aux déséquilibres du marché.

Ils concluent : « Verdir l’économie bleue doit se faire en s’appuyant sur la science et la technologie (…) Mais le succès dépendra de processus politiques pertinents et de véritables améliorations institutionnelles. Il demandera aussi davantage d’engagement et de financement de la part de la communauté internationale mais aussi des pays et des industries ». Source : Unesco

------ 31 octobre 2011 ------

Quand les revenus du pétrole sont investis dans l'élevage de saumon....


La demande mondiale de saumon ouvre des perspectives plus que juteuses pour des investisseurs comme le norvégien John Fredriksen, le principal actionnaire du plus grand éleveur de saumon au monde, Marine Harvest. Le réalisateur allemand Wilfried Huismann décrypte les pratiques de cette société aussi discrète que puissante et dévoile dans son documentaire «Salmonopoly» la réalité des fermes aquacoles chiliennes. Interview.

Novethic : Vous abordez dans ce documentaire la grande épidémie qui a touché entre autres les élevages de saumon chiliens infectés par le virus IAS. Que se passe-t-il avec les poissons qui contractent ce virus et quel impact a-t-il sur les salariés de Marine Harvest ?

Wilfried Huismann : Le poisson infecté saigne intérieurement et il n’existe pas de traitement contre ce virus [qui ne constitue pas une menace pour l’espèce humaine, ndlr]. On doit alors tuer les saumons malades qui, au Chili, atterrissent ensuite dans la production de farine de poisson. Elle sert par la suite à nourrir les saumons d’élevage. Ce sont les plongeurs qui doivent ramasser les poissons mort ou malades. Ils doivent plonger par tous les temps, y compris quand la mer est agitée, et ils doivent plonger trois fois plus longtemps et plus profond que la loi chilienne ne le permet. Mais personne ne vient contrôler et pourtant ils risquent leurs vies en plongeant dans ces conditions. Durant ces dix dernières années, cent plongeurs sont morts au Chili, contre un en Norvège. Le plongeur Cristián Soto a perdu beaucoup de ses amis. Les conditions de travail sont catastrophiques, la société économisent sciemment sur les équipements techniques qui permettrait d’assurer la sécurité des plongeurs. Lors de mes interviews, ils m’ont dit que des plongeurs morts coutent moins chers à la société que ces équipements techniques.

Qui est John Fredriksen, le principal actionnaire de Marine Harvest ?

John Fredriksen est un investisseur à la tête d’une fortune privée estimée entre 5 et 10 milliards d’euros. Il détient des plateformes pétrolières ainsi que la plus grande flotte de pétroliers au monde. Il n’a donc au départ rien à voir avec l’industrie du saumon. Lorsqu’il a perçu les gains possibles offerts par cette industrie, il a racheté une entreprise au bord de la faillite qu’il a ensuite fusionnée avec deux autres. Et il est devenu d’un coup le numéro un mondial de l’industrie du saumon. C’est un investisseur qui cherche toujours à être le plus grand. Il vient d’un milieu très modeste, n’a rien hérité de ses parents, et a toujours dû faire ses preuves. C’est une personnalité très timide, il évite tout contact avec le public mais il est aussi hargneux et dangereux dans les affaires. J’ai interviewé deux journalistes économiques norvégiens qui se sont penchés sur l’origine de sa fortune et qui dévoilent les sources mafieuses de cette fortune.

Voir le film intégral en espagnol, cliquer "Salmonopoly, Fiebre de Salmon"

Vous avez filmé au Chili en 2009. Savez-vous ce qu’est devenu Cristián Soto ?

Comment expliquer les ravages du virus AIS dans les fermes de Marine Harvest ?

Qui sont les habitants de cette région du Chili travaillant dans ces fermes aquacoles ?

Qui est John Fredriksen, le principal actionnaire de Marine Harvest ?

Pourquoi vous êtes-vous concentré uniquement sur Marine Harvest sans évoquer l’autre géant du saumon, le norvégien Cermaq ?

Cliare Stam à Francfort (Allemagne)

------ 27 octobre 2011 ------

Accord de pêche avec l’UE : Les pêcheurs mauriciens demandent des comptes !

« Nous en avons assez de ces gros bateaux qui prennent nos poissons »

Exploitation de la zone pêche : Contestation de l’accord entre l’Etat mauricien et l’UE

Le Syndicat des pêcheurs demande au gouvernement d’arrêter d’allouer des contrats d’exploitation de la zone de pêche à l’Union Européenne. Les représentants de cette association ont tenu un point de presse, ce jeudi 27 octobre 2011 au centre social Marie-Reine-de-la-Paix, Port-Louis.

« Nous en avons assez de ces gros bateaux qui prennent nos poissons », s’exclame le président du Syndicat des pêcheurs, Judex Ramphul. Ce dernier fait ressortir que plusieurs gros navires de pêche sillonnent les eaux mauriciennes privant ainsi les pêcheurs de leurs prises habituelles. Et c’est également ce qu’avance Mohamedally Lallmohamed, secrétaire du Syndicat des pêcheurs. « L’Union Européenne renouvelle régulièrement son accord avec Maurice afin de pouvoir pêcher dans notre territoire. En échange, elle alloue une somme d’argent à l’Etat, mais nous n’avons jamais bénéficié de quoi que ce soit », explique-t-il.

Privilégier la pêche artisanale

Selon les pêcheurs, l'accord qui autorise les bateaux de pêches européens à exercer dans les eaux mauriciennes endommage l'écosystème marin et occasionne un gaspillage des ressources.

Le SPM demande au gouvernement de résilier cet accord dans les plus brefs délais et de privilégier la pêche traditionnelle. "Chaque fois que l'accord est renouvelé, l'Etat empoche des sous mais les pêcheurs ne touchent rien. C'est sans compter les dégâts immenses qu'occasionne les gros bateau à l'écosystème marin ", explique Mohammed Lallmamode, secrétaire du SPM. De son côté, Judex Ramphul, président du SPM, s'insurge contre le fait qu'une fois les cales des bateaux de pêche européens remplis, les surplus des prises sont carrément rejetés à l'eau, d' où un gaspillage des ressources. Un gaspillage qui est également dénoncé par les organisations comme Greenpeace, selon M. Ramphul.

Le SPM prône un retour à la pêche traditionnelle qui permettra à la fois de préserver l'écosystème marin et les emplois des pêcheurs mauriciens, aujourd'hui menacés de disparition

« les fausses promesses du gouvernement »

Lors de ce point de presse, le Syndicat des pêcheurs a également fait mention de ce qu’il appelle « les fausses promesses du gouvernement ». Judex Ramphul fait référence aux compensations promises par l’Etat aux pêcheurs de Poudre-d’Or et à ceux dont les bateaux ont été endommagés lors du raz-de-marée qui a sévi récemment dans la région sud du pays. Les syndicalistes rappellent que le ministre de la Pêche, Nicolas Von-Mally, avait assuré aux pêcheurs de Poudre-d’Or qu’ils recevraient Rs 300 de compensation chaque jour que le cargo panaméen Angel 1 resterait au large de cette région. « Jusqu’à présent, ces pêcheurs attendent toujours leur compensation. Il faut cesser de jouer avec les gens. Voilà deux mois que le cargo panaméen est coincé dans les récifs de Poudre-d’Or et les pêcheurs ne peuvent pas travailler », affirme Judex Ramphul.

Un autre sujet a été à l’agenda de cette conférence de presse. Il s’agit du sort des pêcheurs sur les bancs qui se plaignent du fait que les navires étrangers aient des permis d’opération dans les zones de pêche et qui refusent d’employer des pêcheurs mauriciens.

Ces pêcheurs songent même à une grève de la faim pour faire agir le gouvernement. Ils accordent donc un délai d’un mois au ministre de la Pêche pour que leurs revendications soient satisfaites. Sources : L'Express.mu et Les pêcheurs mauriciens contestent l'accord avec l'UE (Xinhua)

------ 24 octobre 2011 ------

Au pays du ceviche (1), la gastronomie se met à l’heure "durable"

Le 13 octobre 2011, le ministère péruvien de la Production a interdit l'extraction, la transformation, le transport et / ou la commercialisation du poulpe. Et ce pour une durée de 3 mois. Cette mesure vise à préserver la ressource. Toutefois, certains restaurants proposent toujours des plats à base de ce délicieux poulpe.

Pour lutter contre la fraude, le ministère de la Production a ouvert une boite mail : denuncias@produce.gob.pe, où les personnes peuvent dénoncer leurs restaurateurs.

Pour plus d'explications : Concept de Gastronomie Durable (fr) et Gastronomia sostenible (esp)

(1) Le ceviche est préparé à base de poisson cru mariné dans du jus de citron. Le poisson est « cuit » dans le jus de citron. Le poisson est sorti de son bouillon avant d'être servi froid. Le plat est souvent accompagné de patate douce, de salade et de maïs. Source : Wikipedia

------ 22 octobre 2011 ------

"Destruction massive" défend les océans !

Daniel Krupka défend les océans dans le cadre de la Fondation Antinea. Bouc émissaire, le secteur de la pêche : Chroniques dans Fréquence Terre....

Daniel Krupka aurait du lire les ouvrages de Jean Ziegler avant de choisir le sponsor principal d'Antinea, pour une meilleure crédibilité de ses prises de position...

Dans son dernier livre « Destruction massive, géopolitique de la faim », Jean Ziegler, Rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation, explique que les ennemis du droit à l'alimentation sont sortis du bois.

Ce sont « L’OMC, le FMI, la Banque mondiale et les sept grands trusts (dont Cargill sponsor principal d'Antinea ndlr) qui contrôlent 85% du marché alimentaire. Le pouvoir des ennemis du droit à l’alimentation culmine avec la globalisation. Ils affirment qu’il ne peut pas y avoir de droit à l’alimentation et que le marché résorbera la faim quand les forces de production de l’économie mondiale seront suffisamment développées. Mais leurs théories sont démenties par la réalité. Depuis l’effondrement du bloc soviétique, le modèle capitaliste a conquis la planète. On voit le résultat… »

Géopolitique de la faim : Destruction massive

Destruction massive

Géopolitique de la faim

Jean Ziegler

Date de parution 13/10/2011

Essais (H.C.)

352 pages - 20 € TTC

Toutes les cinq secondes un enfant de moins de dix ans meurt de faim, tandis que des dizaines de millions d’autres, et leurs parents avec eux, souffrent de la sous-alimentation et de ses terribles séquelles physiques et psychologiques.

Et pourtant, les experts le savent bien, l’agriculture mondiale d’aujourd’hui serait en mesure de nourrir 12 milliards d’êtres humains, soit près du double de la population mondiale. Nulle fatalité, donc, à cette destruction massive. Comment y mettre fin ?

En prenant d’abord conscience des dimensions exactes du désastre : un état des lieux documenté, mais vibrant de la connaissance acquise sur le terrain par celui qui fut si longtemps en charge du dossier à l’ONU, ouvre le livre. Il s’agit tout aussitôt de comprendre les raisons de l’échec des formidables moyens mis en œuvre depuis la Deuxième Guerre mondiale pour éradiquer la faim. Puis d’identifier les ennemis du droit à l’alimentation. Pour saisir enfin le ressort des deux grandes stratégies à travers lesquelles progresse à présent le fléau : la production des agrocarburants et la spéculation sur les biens agricoles.

Comme toujours avec Jean Ziegler, la souffrance a un visage, l’oppression un nom, et les mécanismes à l’œuvre sont saisis dans leur application concrète.

Mais l’espoir est là, qui s’incarne dans la résistance quotidienne de ceux qui, dans les régions dévastées, occupent les terres et opposent le droit à l’alimentation à la puissance des trusts agro-alimentaires. Ils attendent de nous un indéfectible soutien.

Au nom de la justice et de la dignité de l’Homme.

Rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation de 2001 à 2008, Jean Ziegler est aujourd’hui vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Professeur émérite de sociologie à l’Université de Genève, il a consacré l’essentiel de son œuvre à dénoncer les mécanismes d’assujettissement des peuples du monde. Récemment : L’Empire de la honte (2005) et la Haine de l’Occident (2008).

------ 15 octobre 2011 ------

Conférence sur le climat : Les gros pollueurs devraient "rester à la maison"

Le 17 décembre 2011 pour la Conférence sur le climat à Durban (Afrique du Sud)

Rousbeh Legatis : Quand il s’agit de changements climatiques, vous avez vu des conférences au cours desquelles des promesses vides abondent. Qu’est-ce qu’il faut à Durban en décembre pour parvenir à un résultat qui rompt avec l'approche habituelle?

Patrick Bond : Ce qu’il faut, sur la base des résultats passés, est que les délégations venues de Washington, d’Ottawa, de Londres, de Bruxelles, de Tokyo, de Moscou, de New Delhi, de Beijing, de Brasilia et de Pretoria restent à la maison, et laissent les principales victimes des changements climatiques établir les règles par lesquelles les grands pollueurs arrêtent ce qu'ils font et paient des réparations à tout le monde - et créer aussi une Cour internationale des affaires climatiques pour imposer des sanctions et des pénalités à ceux qui ne respectent pas une solution pour sauver la planète.

Rousbeh Legatis pour le journal en ligne IPS s’entretient avec Patrick Bond, un économiste politique à la Faculté des études en développement à l'Université de KwaZulu-Natal, à Durban, en Afrique du Sud

Les gros pollueurs devraient "rester chez eux" loin de la conférence sur le climat

Pour que les politiques et les efforts mondiaux dans la lutte contre les changements climatiques avancent, un activisme local intense et les pays les plus touchés par les changements climatiques doivent jouer un rôle de premier plan.

S'ils ne le font pas, une prochaine réunion des Etats parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en Afrique du Sud sera une conférence de "paralysie" et des "profiteurs", affirme Patrick Bond, un expert de la justice climatique et auteur du livre intitulé "Politics of Climate Justice" (La Politique de la justice climatique) qui paraîtra en novembre.

"Les élites ont raté leur chance de résoudre la crise climatique", estime Bond.

Le 17 décembre, lors de la Conférence des parties (COP17) à la CCNUCC, 194 pays évalueront les progrès mondiaux dans les changements climatiques. Ils négocieront et s'accorderont, en particulier, sur des objectifs contraignants de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) pendant la deuxième période d'engagement du Protocole de Kyoto, qui guidera les efforts internationaux dans la politique climatique pour les quatre prochaines années.

Les conférences précédentes ont décrit et conceptualisé les changements climatiques comme un problème qui présente principalement un impact économique, en raison de l'idéologie selon laquelle "vous devez toujours régler un problème de marché avec une solution de marché", a déclaré Bond.

En conséquence, la discussion sur l'utilisation des marchés de carbone, où les émissions sont vendues de façon irrégulière, comme l'outil principal pour contenir les changements climatiques, est dominante.

Bond a parlé au correspondant Rousbeh Legatis, à l'ONU, des pays du Sud – acteurs clé dans les politiques climatiques futures – ainsi que de leurs perspectives et besoins….

Rousbeh Legatis : Voyez-vous des charges et responsabilités en train d’être correctement partagées entre les pays touchés, la communauté internationale et les Etats principalement responsables des changements climatiques?

Patrick Bond : La dette climatique est le concept que nous devons comprendre, comme une composante de la dette écologique du Nord envers le Sud.

Ce que nous savons tous est que la responsabilité pour les changements climatiques incombe à tout le Nord, qui comprend bien sûr des entreprises qui opèrent de façon irresponsable au Sud – telles que 'BHP Billiton' et 'Anglo American' ici en Afrique du Sud, qui reçoivent l’électricité la moins chère au monde et exportent ensuite leurs bénéfices à Melbourne et à Londres, respectivement.

Le partage du fardeau ici, conviennent des activistes du climat, devrait être un arrêt définitif des accords spéciaux de prix de l’ère de l'apartheid qui donnent à ces entreprises leurs hyper-profits destructeurs du climat, de sorte que la vaste majorité des gens puissent plutôt avoir accès à plus d'électricité gratuite que les 50 kilowatts/heure symboliques par ménage par mois...

Ceci n'est pas seulement une exigence du 'nationaliste de tiers monde'. La dette climatique - probablement au-delà de 400 milliards de dollars par an selon la plupart des estimations - ne devrait pas être payée par l’intermédiaire des tyrans, tels que Meles Zenawi d'Ethiopie, ou Mswati, le roi du Swaziland.

Des mécanismes de paiement direct semblables au style de 'subvention du revenu de base' de la Namibie devraient plutôt garantir que ceux qui ont été touchés par les changements climatiques – une grande partie du Pakistan l'année dernière, par exemple - seront remboursés par des transferts de fonds locaux directement, sans passer par des Etats corrompus et des intermédiaires de l'industrie humanitaire.

Pour lire l’intégralité de l’entretien, cliquer IPS

Lire aussi l'article à l'issue de la Conférence sur le climat à Copenhague : Après Copenhague, un raz-de-marée planéto-climatique

------ 14 octobre 2011 ------

Canada : Abattage de phoque pour le retour définitif de morue !

L’épuisement de la morue sur les bancs de Terre-Neuve à la fin des années 1980, puis l’abattage des phoques au cours des années 1990 ont alimenté les chroniques environnementalistes et même people…

Alors que des signes donnent espoir sur un retour de la morue sur la côte est du Canada, un rapport du Conseil pour la conservation des ressources halieutiques préconise un plan d’abattage de plusieurs milliers de phoques pour assurer le retour définitif de la morue dans les eaux du golfe du Saint-Laurent et sur les bancs au large de Terre-Neuve et de Nouvelle-Ecosse…

Vers le rétablissement des poissons de fond et d’une pêche durable dans l’est du Canada

Conseil pour la conservation des ressources halieutiques

Rapport pour le ministre des Pêches et des Océans

Septembre 2011

Le présent rapport apporte des orientations pour la promotion de la reconstitution des stocks de poisson de fond de l’Est du Canada et le rétablissement de pêches durables à partir de ces stocks.

Le rythme de rétablissement de la morue du Nord a été beaucoup plus lent que ne l’avait annoncé le ministre des Pêches et des Océans quand il a interdit l’exploitation de ces stocks en 1992. La plupart des autres stocks de poisson de fond se maintiennent à de très faibles niveaux, ce qui a engendré un haut degré de frustration au sein de l’industrie et suscité de graves critiques à l’endroit du gouvernement du Canada pour son incapacité à reconstituer les stocks. Il faut toutefois reconnaître que l’homme n’a pas la capacité de « reconstituer » un stock de poissons marins décimé, de la même façon qu’il peut rebâtir une maison détruite par un tremblement de terre ou un pont entraîné par les crues. Il ne suffit pas de le vouloir et d’y consacrer les ressources nécessaires. La mise en valeur, telle que pratiquée dans les lacs et les cours d’eau, est impraticable dans l’océan.

Les actions possibles se limitent à favoriser le rétablissement en cessant ou en diminuant largement les activités qui nuisent aux stocks. À cet égard, le Conseil appuie fermement le cadre décisionnel de la pêche du MPO qui englobe l’approche de précaution. Le Conseil se réjouit des récents progrès réalisés sur le plan de l’élaboration de cadres stratégiques d’exploitation pour les stocks de poisson de fond et de plans de rétablissement pour les nombreux stocks qui en ont besoin. Le Conseil tient aussi à souligner la nécessité de s’assurer que la pêche des espèces fourragères ne nuit pas aux besoins alimentaires de la morue et d’autres poissons de fond et que les pratiques de pêche et d’autres activités océaniques ne détruisent pas l’habitat du poisson de fond.

Dans de nombreuses régions du monde, on constate qu’une réduction substantielle de la mortalité par pêche a eu l’effet souhaité sur le rétablissement. Cependant, dans bien des cas, la reconstitution des stocks n’a pas suivi immédiatement la réduction des activités de pêche. De nombreux facteurs du milieu naturel ont des répercussions sur la capacité des populations de poisson de se reproduire efficacement et de croître, et notre influence ou notre contrôle sur la plupart d’entre eux est plutôt limité, quand ce n’est carrément nul. En général, une fois que nous avons fait ce que nous pouvions pour cesser de leur porter atteinte, nous n’avons plus qu’à nous armer de patience et attendre que la nature fasse son œuvre.

Néanmoins, le Conseil convient, comme une grande partie des membres de l’industrie de la pêche du poisson de fond, que cette approche du « ne pas nuire et attendre » est insuffisante pour permettre à de nombreux stocks de poisson de fond de l’Est du Canada de se reconstituer. Contrairement à ce qui se passe dans plusieurs autres parties du monde, on observe, dans les eaux de l’Est du Canada, depuis quelques dizaines d’années, une hausse phénoménale du nombre de mammifères marins, et en particulier des phoques.

Certains ont émis l’hypothèse, depuis le milieu des années 1990, que la prédation par les phoques était la cause prédominante du taux élevé de mortalité naturelle qui a empêché le rétablissement de nombreux stocks de poisson de fond. Le Conseil croit que les preuves à l’appui de cette hypothèse sont suffisamment solides et que la situation de nombreux stocks est suffisamment urgente pour que l’on procède le plus rapidement possible à des prélèvements ciblés de phoques d’une ampleur et d’une durée suffisantes pour vérifier concrètement cette hypothèse....

Pour télécharger le rapport, cliquer Ici

------ 13 octobre 2011 ------

Agence internationale de lutte contre la pêche illégale

Les pêcheries de petits pélagiques sont de plus en plus précieuses. Elles sont ciblées par les armements internationaux dans les ZEE mais aussi au-delà des 200 miles. Des organisations comme Pew charitable trusts demande la mise en place d’une Agence internationale de lutte contre la pêche illégale pour contrôler l’activité de ces grands armements comme le chinois Pacific Andes ou le néerlandais Parlevliet & van der Plas.

Devant cette proposition, l’industrie de la pêche fait la sourde oreille….

------- 11 octobre 2011 ------

Agir sur le plan international pour lutter contre la pêche illégale

La pêche illégale perturbe non seulement les marchés des pêcheurs et des consommateurs européens, mais elle menace également de détruire la biodiversité des océans, a averti la commission de la pêche mardi. La pêche illégale représente environ 15% des prises mondiales, soit entre 11 et 26 millions de tonnes chaque année. Le rapport d'initiative de la commission appelle l'UE à promouvoir des actions internationales en vue de maintenir les stocks de poisson au niveau mondial.

Compte tenu de la mobilité élevée des stocks de poissons et des flottes de pêche, seule une coopération internationale permettra de lutter efficacement contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), déclarent les députés, soulignant que l'UE, en tant que plus grand importateur de produits de la pêche du monde, devrait jouer un rôle clé en vue de mobiliser la communauté internationale dans la lutte contre la pêche INN.

La pêche illégale représente environ 15% des prises mondiales, soit entre 11 et 26 millions de tonnes chaque année, ce qui rend impossible une gestion durable de l'exploitation des ressources marines, selon le texte. Outre la menace qui pèse sur la viabilité des stocks de poisson et sur la sécurité alimentaire, qui touche tant les consommateurs que les communautés de pêcheurs, la pêche illégale constitue une source de concurrence déloyale pour les pêcheurs qui respectent les règles, explique le rapport.

"L'Union européenne doit faire davantage en vue de promouvoir une coopération internationale efficace pour lutter contre la pêche illégale", a déclaré le rapporteur Isabella Lövin (Verts/ALE, SE), soulignant que "nous devons garantir que les opérateurs sans scrupules ne puissent pas simplement changer le drapeau de leur navire pour éviter leurs responsabilités. Alors que de nombreux stocks de poissons sont déjà sérieusement menacés dans le monde entier, la pêche illégale pourrait être la goutte d'eau qui fait déborder le vase".

Imposer des sanctions aux États négligents

Alors que des outils technologiques existent désormais pour contrôler et prévenir la pêche illégale, c'est la volonté politique qui fait défaut, déclarent les députés. La commission parlementaire invite instamment la Commission européenne et les États membres à mettre la question en avant sur la scène internationale, comme à l'OMC, et appelle à des sanctions contre les États qui ne respectent pas leurs obligations internationales, par exemple en assurant que les vaisseaux qui battent leur pavillon respectent les règles.

La commission a également déclaré que l'aide octroyée via le système de préférences généralisées de l'UE ne devrait être allouée que si le pays candidat respecte les règles de la FAO et de l'ONU visant à lutter contre la pêche INN, et que la Commission et les États membres devraient accroître l'aide financière et technique dédiée aux programmes de surveillance dans les eaux des pays en développement.

Fermer les marchés aux produits issus de la pêche illégale

Dans la mesure où deux tiers des océans échappent aux juridictions nationales, de nouvelles mesures sont nécessaires, telles que l'enregistrement obligatoire des navires de pêche de plus de 10 GT (tonnage de jauge brute), un programme mondial de certification des captures, l'échange d'informations sur les activités des navires au niveau international, le contrôle des importations, et un accord sur la fermeture des marchés aux produits de la pêche capturés illégalement, déclarent les députés.

Pour être efficaces, de telles mesures doivent être soutenues par les grands marchés des produits de la pêche. Les députés exhortent l'UE à consulter les grands États de commercialisation, tels que les États-Unis, le Japon, et la Chine, en vue de définir, probablement sous l’égide de l'OMC, des instruments juridiques internationaux afin de mettre un terme au commerce relevant de la pêche INN, de le poursuivre et de le sanctionner.

Autres mesures

En outre, les députés souhaitent que l'UE établisse un registre des navires de pêche autorisés à pêcher et dresse une liste noire des navires impliqués dans la pêche illégale. Ils préconisent également la multiplication des inspections en mer, la mise en place de schémas de documentation des captures, l'interdiction des transbordements, l'utilisation obligatoire de systèmes de surveillance de navires par satellite (SSN), et le renforcement des organisations régionales de gestion des pêches, en vue de couvrir toutes les pêcheries en haute mer.

Prochaines étapes

La commission parlementaire a voté unanimement en faveur du rapport (20 voix pour). Le Parlement dans son ensemble se prononcera sur les recommandations lors de la session plénière du 14 au 17 novembre à Strasbourg.

Sous la présidence de l'eurodéputée espagnole Carmen Fraga Estévez (PPE, ES)

Page de couverture du dossier de Greenpeace : Le crime organisé fait main basse sur les océans… avec l’argent du contribuable européen

Dans un dossier d’investigation intitulé « Immersion », Greenpeace dénonce les dysfonctionnements qui rongent la Politique commune des pêches (PCP) ainsi que le silence de l’Espagne, poids-lourd européen de la pêche, face aux activités de pêche illicites auxquelles sa flotte se livre depuis des années aux quatre coins du globe. Greenpeace décortique notamment le réseau et les agissements de la famille Vidal, originaire de Galice.

« Les spécialistes estiment que, dans le monde, jusqu’à 49 % des captures de poisson sont illégales, non réglementées ou non déclarées (1) : cela explique en partie le déclin rapide de nos pêcheries. » explique François Chartier, chargé de campagne Océans pour Greenpeace France. « En Europe, la mise à sac des océans est financée par l’argent du contribuable. Entre 2002 et 2009, par exemple, les différentes entreprises qui gravitent dans la nébuleuse Vidal ont reçu plus de 16 millions d’Euros de subventions européennes… pour financer leurs activités illégales. La PCP est rongée par la gangrène. »

L’Espagne finance les activités de la famille Vidal avec l’argent public européen...

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Revue de presse antérieure :

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