Pisciculture marine : Fuite, fugue, évasion, échappement ou «......»

Les sociétés de pisciculture voient leur avenir dans l’offshore, dans des espaces maritimes encore peu convoités. Alors que les problèmes techniques ne sont pas encore résolus en zones abritées, comment les structures d'élevage vont-elles surmonter la furie de la haute mer ? Réponse : Offshore Mariculture 2010 du 16 au 18 juin 2010 à Dubrovnik (Croatie).

Problème majeur des piscicultures en milieu ouvert, la fugue des poissons ! L’évasion des saumons, des bars, des daurades ou de toutes autres espèces piscicoles est régulièrement condamnée par les associations environnementales et les organisations de pêcheurs professionnels et amateurs en Ecosse, Irlande, Canada et Norvège. Certains spécialistes attribuent le déclin des saumons sauvages dans l'Atlantique Nord à l’élevage de saumon : maladie, perte génétique,…. Probablement une première en France, la prud'homie des pêcheurs d'Ajaccio - forte de 86 patrons - mais aussi le syndicat corse des pêcheurs et le comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de la Corse portent plainte auprès des affaires maritimes contre la société Gloria Maris, exploitant la ferme aquacole implantée aux Sanguinaires.

Fuite de saumons en Ecosse

Les associations écossaises de pêche au saumon, Association of Salmon Fishery Boards (ASFB) et Rivers and Fisheries Trusts of Scotland (RAFTS), viennent de dénoncer l’échappement en grand nombre de jeunes saumons de la société Marine Harvest dans le Loch Lochy au Great Glen près de Fort William. Marine Harvest a révélé que près de 100.000 smolts de 70g chacun s’étaient échappés d’une cage après une tempête à la fin du mois de février 2010. Andrew Wallace, Directeur général d’ASFB et RAFTS, a rappelé que l'année 2009 a été catastrophique, et que les entreprises doivent se ressaisir pour minimiser l’impact des élevages sur l’environnement. Source : Wild fish interests condemn major escape from Lochaber freshwater salmon farm

Ou « Lâcher » de maigres en Corse

Un procès-verbal a été dressé le mercredi 24 février 2010, à Ajaccio. Les pêcheurs portent plainte et mettent en cause la responsabilité de la société Gloria Maris pour le défaut de gestion technique de son exploitation. Une décision forte, prise lors d'une assemblée tenue à Ajaccio. En cause, l'invasion dans le golfe d'au moins quinze à vingt tonnes de maigres libérés de la cage où ils étaient enfermés, à la faveur des dernières grosses intempéries.

« Nous, prud'homie des pêcheurs d'Ajaccio et syndicat corse des pêcheurs, dénonçons, le lâcher " accidentel " de poissons de la ferme aquacole, à la suite de la tempête. Nous mettons en cause la responsabilité de la société Gloria Maris pour le défaut de gestion technique de son exploitation. Nous considérons comme une pollution maritime toute introduction, même involontaire, d'une espèce censée être maintenue en captivité et a fortiori d'une espèce non endémique générant des dégâts multiples ».

Les professionnels demandent à la société Gloria Maris la réparation des préjudices suivants : indemnisation des pêcheurs qui ont mené ces derniers jours une action de nettoyage des fonds marins s'apparentant à une action de service public ; indemnisation des pêcheurs qui ne peuvent exercer librement leur activité de pêche durant plusieurs semaines au risque de capture supplémentaire dans leurs filets ; indemnisation pour pollution maritime par introduction d'une espèce dont la ferme doit avoir la maîtrise.

Ils en appellent également aux pouvoirs publics - office de l'environnement, affaires maritimes, CTC - afin qu'une étude scientifique soit commandée quant à l'impact de tels lâchers sur la biodiversité. Ainsi qu'un état des lieux précis des fonds marins à l'endroit des exploitations présentes en Corse.

« Nous aurions préféré que Philippe Riera (de la société Gloria Maris) s'inquiète, depuis dix ans, des centaines de tonnes de poissons d'aquaculture qui se sont dispersés dans le milieu naturel, répandant les maladies dont ils sont porteurs - pour lesquelles ils sont bourrés d'antibiotiques - et des incidences environnementales de ces populations désormais sédentarisées. Nous aurions aussi préféré qu'il prenne contact avec nous pour récupérer sa marchandise plutôt que de nous la laisser sur les bras et dans la mer, en nous accusant de lui créer des soucis commerciaux alors que la plus grosse part de son activité s'exerce à l'export... ». Source : Lâcher de maigres - Les pêcheurs décident de porter plainte contre la société Gloria Maris (Corse Matin)

Autres articles :

Remarque : Aux USA, les associations de consommateurs et les groupes environnementalistes associées aux organisations de pêcheurs mènent des campagnes contre les projets industriels d’aquaculture offshore comme celui d’une capacité de 500.000 tonnes de poissons dans le Golfe du Mexique (Aux USA, la pisciculture marine prend le large). L’association Food and Water Watch vient de lancer une pétition en ligne : Stop Factory Fish Farms - Factory Farms Do Not Belong in the Ocean! (Stop aux piscicultures industrielles – L’Océan n’appartient pas aux usines à poissons).

Pour plus d'informations sur l'avenir de la pisciculture française, lire le document de l'Inra : Les futurs possibles de la pisciculture française à l’horizon 2021 (INRA)
La pisciculture française peut-elle rejoindre la dynamique mondiale de l’aquaculture ? A l'initiative de la Commission Filière Poissons de l’INRA, un groupe* constitué de chercheurs de différents instituts et de représentants de la profession piscicole a mené un travail de prospective visant à identifier les futurs possibles de la pisciculture en France en 2021. L’objectif était de disposer d’images cohérentes et contrastées de l’avenir afin d’identifier les défis à relever, intégrer tous les enjeux et aider à choisir des orientations de recherche.

Guide de co-construction d’indicateurs de développement durable en aquaculture (Cirad) - Une démarche générique permettant, par un processus de construction collective, de favoriser la mise en œuvre et l’appropriation du développement durable.

Document FAO : Aquaculture en cage : aperçu mondial

Albert G.J. Tacon et Matthias Halwart

L’élevage et la production d’organismes aquatiques cultivés dans des cages est une innovation aquacole relativement récente. Même si on peut établir que les origines de l’emploi de cages destinées au stockage et au transport de poissons pour de courtes durées remontent à près de deux siècles dans la région asiatique, la culture commerciale en cage a été lancée en Norvège dans les années 1970 avec l’essor et le développement de la salmoniculture. Tout comme dans l’agriculture terrestre, le changement qui s’est opéré au sein de l’aquaculture vers le développement et l’utilisation de systèmes intensifs d’élevage en cage a été favorisé par une combinaison de facteurs. Parmi ces facteurs figurent notamment: la concurrence accrue à laquelle le secteur fait face pour trouver des ressources disponibles (telles que l’eau, la terre, le travail et l’énergie), le besoin de réaliser des économies d’échelle et une productivité plus élevée réalisée par zone d’unités, enfin la motivation et le besoin de la part du secteur d’accéder, et de s’y étendre, à de nouveaux sites inexploités d’élevage en eaux libres, tels que les lacs, les réservoirs, les rivières, ainsi que les zones côtières d’eau saumâtre et les eaux de mer ouverte.

Lire le document intégral : Aquaculture en cage / Études régionales et aperçu mondial

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Interactions entre l’aquaculture et l’environnement

Interactions entre l’aquaculture et l’environnement

Guide pour le développement durable de l’aquaculture méditerranéenne

UICN/FEAP

L’aquaculture est la culture d’organismes aquatiques. Elle englobe celle des Poissons, des Mollusques, des Crustacés et des Plantes aquatiques. Cette culture implique une forme d’intervention dans le processus d’élevage pour augmenter la production, par exemple l’alimentation, la protection contre les prédateurs, etc. La culture implique également la propriété individuelle ou juridique du stock cultivé.

Il est possible de gérer et de minimiser la majeure partie des impacts potentiels de l’aquaculture à condition de connaître les processus mis en œuvre, de pratiquer une gestion responsable et de déterminer correctement l’emplacement des installations d’aquaculture. En conséquence, les guides proposés pour une gestion durable sont des outils essentiels pour les gestionnaires politiques, les techniciens des administrations, les producteurs aquacoles et autres parties intéressées. Ce guide se centre sur les interactions entre les pratiques de l’aquaculture et l’environnement.

  • Guide A : Domestication
  • Guide B : Introduction d’Espèces Marines
  • Guide C : Capture des Stocks Sauvages pour l’Aquaculture
  • Guide D : Ingrédients des Aliments
  • Guide E : Matière Organique dans les Effluents
  • Guide F : Transfert de Pathogènes
  • Guide G : Produits Thérapeutiques et Autres
  • Guide H : Procédés Antifouling
  • Guide I : Effets sur la Faune et la Flore Locales

Pour télécharger le document, cliquer UICN

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Le 17 avril 2010

Les choix de l'Europe
Ces dernières années, en Europe, le secteur de l'aquaculture n'a cessé de se développer alors qu'on le sait les pêcheurs, y compris en Corse, ont de plus en plus de mal à vivre. L'aquaculture, elle, fait partie des secteurs économique que l'Europe a choisi d'aider « parce qu'elle peut compenser l'appauvrissement des stocks de poissons », la commission européenne envisageant d'adopter « des mesures supplémentaires afin de l'aider à réaliser son potentiel ». C'est-à-dire des financements.
Dans cette affaire, les pêcheurs, eux, sont quelque peu laissés de côté. On ne les aide guère à renouveler leur matériel ou à payer un carburant qui devient de plus en plus cher. Le tout au moment où la législation, sous prétexte de « protection des ressources » est de plus en plus restrictive. Ce qui conduit beaucoup d'entre eux à abandonner le métier et n'incite pas les jeunes à les remplacer.

Source : Ajaccio - Quand les maigres se font la belle (Corsica)
Plusieurs dizaines de tonnes de maigres, un poisson étranger au golfe d'Ajaccio, se sont échappés, en février, de la ferme aquacole de la société « Gloria Maris ». Les pêcheurs ont porté plainte. Explications.
- C'est sûr, le maigre n'est pas un poisson qui a l'habitude de traîner dans le golfe d'Ajaccio. Cet « argyrosomus regius » de la famille des siaenidés, que l'on appelle également « grogneur » à cause du bruit qu'il produit avec sa vessie natatoire en période de frai, préfère les fonds sablonneux des côtes atlantiques, l'estuaire de la Gironde ou les abords de la Mauritanie ou du Sénégal. Ce carnassier qui affectionne les crustacés, les seiches, les mulets ou les sardines, peut vivre une quinzaine d'années et atteindre deux mètres de long à l'âge adulte....

Le 30 avril 2010

Gros conflit entre pêcheurs et aquaculture en Corse (Collectif Bar Européen)
Nous publions ci dessous de larges extraits d'un article paru dans Corse Matin du 13 avril qui illustre très bien les dérives auxquelles peut aboutir l'aquaculture si elle est mal encadrée. Tout y est : espèce invasive, doutes légitimes sur l'étendue du sinistre, effondrement des cours, risques de spéculation sur le poisson. Rien à ajouter; le panorama est complet.

La prud'homie des pêcheurs d'Ajaccio - forte de 86 patrons - mais aussi le syndicat corse des pêcheurs et le comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de la Corse portent plainte auprès des affaires maritimes contre la société Gloria Maris, exploitant la ferme aquacole implantée aux Sanguinaires… En cause, l'invasion dans le golfe d'au moins quinze à vingt tonnes de poissons libérés de la cage où ils étaient enfermés, à la faveur des dernières grosses intempéries.

Le 20 septmbre 2010

Impact des élevages de poissons offshore sur les stocks de poissons sauvages

Lors du colloque “Offshore Mariculture 2010” en Croatie, Pablo Sanchez-Jerez de l’Université d’Alicante (Espagne) a fait un exposé sur l’impact des élevages piscicoles offshore sur les stocks de poissons sauvages.

Il a abordé plusieurs sujets :

  • L'agrégation des poissons sauvages autour des cages piscicoles
  • Les centres piscicoles attirent les prédateurs
  • Les effets positifs sur la pêche
  • Les effets négatifs des aliments sur les stocks sauvages
  • Le problème des échappements
  • Les maladies et parasites
  • La pisciculture et les pêcheries locales

En conclusion, la pisciculture affecte directement la population de poissons sauvages en tant que super « attracteur », avec un apport important d’aliment exogène. Et indirectement, elle peut empiéter sur les territoires de pêche locale. Par conséquent, l'aquaculture marine en cages doit être prise en compte dans la gestion des pêches, car elle peut influer sur la production naturelle et le recrutement de certaines espèces.

Pour plus d’informations : Effects Of Offshore Fish Farms On Wild Stocks (The Fishsite)

Le 14 octobre 2010

Cagnes-sur-Mer : La ferme aquacole à bon port (Nice matin)

Il a fallu un peu plus d'une heure à André, plongeur professionnel qui travaille régulièrement pour le propriétaire de la ferme, pour tirer la partie de la ferme aquacole qui s'était décrochée, avant-hier, pour s'échouer vers la Cagne. Il a utilisé son pointu, jusqu'à la plage du centre nautique du Cros. « J'ai dû passer au large de la première ferme pour éviter tous les filets » raconte le dénommé André.

« On va la tirer sur la plage » - « On va la tirer sur la plage et on verra ce qu'on en fait. Voyez, la chaîne est tout oxydée, c'est ça qui a lâché », explique Antoine Saïssi, le propriétaire, qui revient sur l'opération de « sauvetage » de mardi après-midi. « Les pompiers n'auraient pas dû prendre de risques. D'accord, ça leur a fait un bon exercice, et je peux dire qu'ils ont été parfaits. Mais de toute façon, s'il y avait eu des poissons dans la structure, personne n'aurait pu les pêcher. La direction des Affaires maritimes, qui était avisée, aurait fermé la zone pour 45 jours, le temps qu'il n'y ait plus un seul poisson d'aquaculture en liberté ».

La ferme attachée à une corde - Mais Antoine Saïssi ne dit pas à quoi on reconnaît un poisson d'aquaculture à un poisson « sauvage »...

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Gapi, un outil pour mesurer les performances environnementales des piscicultures marines

Gapi est un outil pour mesurer les performances environnementales des piscicultures marines concocté par les chercheurs de l'Université de Colombie-Britannique (Canada)

Partant du constat que la pisciculture marine impacte le milieu, des chercheurs ont essayé de classer les différents types de pisciculture marine : saumon, bar, barramundi, cabillaud, turbot…L’objectif est de comparer quantitativement les impacts environnementaux dans la pisciculture marine, d'identifier les plus performantes, et mettre en évidence les solutions possibles. De tout ce travail est né le GAPI : Global Aquaculture Performance Index. Tout ce travail supporté par la grande fondation étatsunienne, The Pew Trust : 2010 Index Global Performance de l'aquaculture

Télécharger le rapport : GAPI Global Aquaculture Performance Index / An innovative tool for evaluating and improving the environmental performance of marine aquaculture

Pour plus d’informations : UBC / Gapi / http://www.seaaroundus.org/sponsor/gapi.aspx

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Le 12 février 2011

Comment se débarrasser des parasites des poissons d'élevage (Corse Matin)

Lætitia Antonelli a bénéficié d'une bourse Cifre (Conventions industrielles de formation par la recherche) attribuée par l'Association nationale de la recherche technique pour travailler sur sa thèse (1). Une thèse portant sur l'impact du parasitisme sur la pisciculture en Corse. Cela a été possible grâce à son emploi à temps partiel, obtenu en 2006 au sein du syndicat d'aquaculture, Mare e Stagni Corsi. Un travail de recherche qui s'est donc développé entre un organisme public, en l'occurrence l'université de Corse, et un privé.

Et justement, à cette époque, une ferme aquacole d'Ajaccio a connu une forte mortalité sur ses maigres (Ombrine), due aux parasites. Lætitia Antonelli a décidé d'en rechercher les causes puisque le syndicat avait constitué une commission spécifique à ce sujet.

Elle a donc travaillé sur les trois espèces de poissons d'élevage présentes sur l'île à savoir le loup, la dorade et le maigre. Ses études ont permis d'identifier 7 sortes de parasites sur le Loup et la Daurade.

Des parasites présents dans l'estomac, le tube digestif et les branchies : « Entraînant soit des lésions et brûlures avec parfois des hémorragies internes. La mort n'est pas obligatoire ici. En revanche, les parasites présents sur les branchies peuvent provoquer une asphyxie », a expliqué Lætitia Antonelli. Mais, il peut y avoir aussi une incidence sur la reproduction. Cependant rien n'est prouvé à l'heure actuelle. « En revanche, j'ai trouvé aussi un parasite qui se loge sur la langue du poisson, l'empêchant de se nourrir », a expliqué la jeune docteur.

Les recherches se poursuivent...

------ 21 février 2011 ------

En Norvège, le saumon SalMar dans la tourmente politique !

De fortes critiques se sont élevées contre la société salmonicole, SalMar, après la fuite d’un grand nombre de jeunes saumons dans le milieu naturel. Au moment d’un traitement contre les poux de mer, les saumons se sont échappés suite à une fausse manœuvre sur une cage d’élevage.

Trond Martin Sæterhaug (responsable politique, SVs fylkesleder) demande le retrait de la licence d’élevage à la société Salmar. S'exprimant sur les pages Facebook du journal NRK, il explique, « l’aquaculture a connu une croissance sans entrave depuis de nombreuses années et trop de cages à poissons ne sont pas suffisamment protégées contre les fuites tout le long de la côte. » « C'est une preuve que nous sommes incapables d'empêcher les évasions. Nous demandons de retirer les licences d’élevage à ceux qui ne peuvent pas satisfaire aux exigences », a-t-il déclaré.

De son côté, Hans Stoyan, Maire de la localité, soutient la société SalMar (ndlr exportatrice de saumon en France), « SVs fylkesleder va trop loin dans sa critique de la société Keystone Salmar. » « Les fuites sont regrettables et ne devraient jamais arriver. Mais, en arriver à de telles sanctions n'est pas une bonne chose », a-t-il dit.

Toujours est-il que la police attend un rapport de la Direction des Pêches et mène une enquête de son côté.

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Le 8 octobre 2011

Fuite. Les Pêcheurs rêvent des loups de la rade (Var Matin)

En pêchant les loups échappés des cages, Jean Sebire – « jamais bredouille » – permet à la ferme aquacole de récupérer quelques dizaines de poissons par jour.

Les milliers de loups d’élevage, échappés d’une ferme aquacole vandalisée à Saint-Mandrier alimentent depuis quelques semaines les rêves des pêcheurs à la ligne. Mythe ou réalité ?

Considérant que dix tonnes de poissons se sont échappées de la ferme aquacole de la baie de Tamaris à Saint-Mandrier (6 tonnes en décembre 2010 et 4 tonnes en septembre dernier), sachant qu’il s’agit de loups pesant en moyenne 300 grammes et que la rade de Toulon tutoie les 40 km2, quelle est la probabilité de faire une pêche miraculeuse?

Perdus dans le calcul mental, les pêcheurs à la ligne ont posé les cannes et empoigné fébrilement les calculettes. Bilan des opérations : ça dépend.

Trente mille loups d’élevage en liberté

Si certains chanceux jurent la main sur la boîte à appâts avoir aperçu des bancs larges comme le Charles-de-Gaulle, d’autres pestent parce qu’ils ont bien entendu parler des loups… mais n’ont pas vu la queue d’un seul frétiller autour de l’hameçon. « La plupart des poissons sont restés dans la rade », explique pourtant Olivier Otto, le malheureux responsable de la ferme aquacole pillée (lire par ailleurs). « Normalement, pas plus de 5 % vont retrouver un état sauvage et regagner la mer. Pour tous les autres, ils peuvent être recapturés par les pêcheurs à la ligne et les pêcheurs professionnels. » Le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Et côté bonheur, Jean Sebire, 72 ans, affiche un très large sourire. Lui, il a trouvé la solution au problème d’arithmétique et s’assure d’une pêche miraculeuse à tous les coups.

Ami de longue date du pisciculteur, il bénéficie d’un privilège rare et attrape des loups à la pelle.

« Olivier m’a demandé de venir sur ses installations pour pêcher les poissons qui restent à proximité des cages par habitude et parce qu’ils arrivent à y récupérer de la nourriture », sourit le pêcheur.

Deux à trois fois par semaine, cet ancien directeur régional d’un grand brasseur profite de sa retraite pour poser ses lignes autour des filets pleins de loups en élevage. Le genre de sacré bon coin capable de faire croire que la pêche est une science exacte.

« C’est sûr que ça mord. Je ne reviens jamais bredouille, assure Jean Sebire. En deux heures de temps, je remonte au moins une trentaine de poissons, avoue-t-il, presque gêné par tant de facilité. Honnêtement, à ce rythme-là, ce n’est même pas amusant. Le vrai plaisir de la pêche est dans l’attente. Ça, je le fais pour rendre service à Olivier. »

Les pêcheurs en mal de friture apprécieront son sens du sacrifice et penseront sans doute que Jean pousse un peu loin le bouchon.

Une nouvelle activité à inventer

Et pourtant, le retraité ferre bien à répétition pour rendre service à l’aquaculteur. Sa bourriche pleine à craquer, il ne la ramène pas sur le port en bombant le torse, mais la vide dans les cages de l’élevage. Retour à la case prison pour les loups en cavale.

« C’est très important pour nous de pouvoir compter sur des amis passionnés de pêche, explique Olivier Otto. Jean assure des captures et remet les poissons dans les cages, mais il nous alerte aussi dès qu’il remarque quelque chose d’anormal, que ce soit la présence de personnes potentiellement malintentionnées ou même des trous dans les filets que nous n’avions pas repérés. »

Cette bonne entente, presque contre-nature, entre le pisciculteur et le pêcheur à la ligne leur a même donné une idée. Ensemble, ils réfléchissent à la possibilité d’organiser une nouvelle forme de tourisme orientée vers la pêche de loisir. Olivier Otto pourrait accueillir sur ses installations pour la journée des pêcheurs en quête de bons coins. « C’est quelque chose qui se fait déjà un peu en Italie. Il faut travailler à l’encadrement de l’activité et surtout respecter les règles de sécurité, mais je pense qu’il y a là une activité intéressante à mettre en place pour proposer un produit touristique innovant. »

Une idée qui ne devrait pas plaire aux loups.

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Les Alliages de Cuivre dans l'Aquaculture Marine

Les Alliages de Cuivre dans l'Aquaculture Marine

Augmentent la productivité

Pour un avenir durable

Pourquoi choisir des cages en alliage de cuivre

Le cuivre est un oligo-élément essentiel qui aide au maintien de la bonne santé et au développement de toute forme de vie. De par ses propriétés naturelles métallurgiques et biologiques, les alliages de cuivre sont un matériau parfait pour les clôtures d'aquaculture marine, que ce soit en surface ou en pleine mer.

Les cages d'aquaculture en mailles d'alliage de cuivre améliorent les conditions sanitaires, la productivité et la durabilité des opérations des aquaculteurs élevant des saumons, des truites, des brèmes, des bars de mer, des morues, des cobias, des sérioles et autres espèces.

Améliorent la santé des poissons et la production

Les mailles d'alliage de cuivre empêchent naturellement le Biofouling et améliorent le débit de l'eau et sa circulation, tout en aidant à maintenir un taux d'oxygène plus haut qui empêche les parasites et les agents pathogènes de croître et d'infecter le poisson, ce qui réduit le recours à des antibiotiques et des produits chimiques anti-fouling. Les coûts d'alimentation peuvent dès lors être réduits de 15 %.

Maintiennent les volumes de la cage

Les mailles en alliage de cuivre propres permettent aux cages de maintenir leurs formes face à la force des vagues de l'océan et des courants, même en pleine mer. Les cages de plus grande dimension empêchent la surpopulation des poissons et aide à maintenir une grande oxygénation qui, au final, améliore le rendement. La maille possède également une force mécanique et une déformabilité très élevées, ce qui est essentiel dans la création de structures de retenues efficaces en aquaculture marine.

Excluent les prédateurs et empêcher les fuites

Les mailles en alliage de cuivre sont très résistantes aux attaques des prédateurs et réduisent les fuites des poissons d'élevage, empêchant la compétition et le croisement avec les stocks halieutiques sauvages.

Réduit l'entretien

Les mailles d'alliage de cuivre ne doivent pas être remplacées ou nettoyées suite à l'apparition de biofouling qui peut croître sur des enclos traditionnels. Cela diminue l'ensemble des coûts liés à l'entretien et aux risques des plongeurs.

Longévité et recyclable

Les mailles en alliage de cuivre ont une durée de vie de 5 ans ou plus et dépendent des conditions d'application. Elles perdent peu de masse avec le temps, et sont entièrement recyclables. Le matériau recyclé est utilisé dans la production initiale de mailles en alliage de cuivre, ce qui réduit les émissions de CO2 en comparaison avec les filets en polymères traditionnels. Les mailles en alliage de cuivre à haute résistance et anti-corrosion sont compatibles avec les cages communément utilisées dans l'industrie de l'aquaculture marine, permettant la mise en application rapide dans les centres d'élevages existants.

Usages Courants et Futures Applications

La technologie des mailles en alliage de cuivre a débuté en 1975 dans de petits enclos d'élevage de saumon dans le Nord-Est des USA. Depuis lors, la technologie des alliages a évolué et est utilisée avec succès au Japon, en Australie et au Chili, fournissant des solutions productives et durables aux aquaculteurs. Le développement de futures applications et d'essais sur des matériaux améliorés en alliage de cuivre, formes de mailles, et configurations de système d'aquaculture sont en cours avec une variété d'espèces en Chine, Corée, Panama, Norvège, Afrique du Sud, Turquie et aux Etats-Unis. Source : Aquaculture

Cliquez ici pour télécharger la brochure.

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Le 21 janvier 2012

Aquaculture : vers des cages et filets d’élevage en cuivre ? (voilesnews.fr)

Antibactérien, résistant et recyclable, le cuivre pourrait remplacer les filets en polymères. Une première exploitation de loups de mer en Europe opte pour ces avantages.

L’aquaculture ne cesse de se développer partout dans le monde, accompagnant la hausse continue de consommation des poissons et fruits de mer, aliments stars des assiettes de Noël (+65 % en 50 ans*). En 2012, selon les prévisions de l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), qui vient de publier mi-novembre son rapport annuel, un poisson sur deux consommé dans le monde proviendra de l’élevage. Mais comment améliorer leurs conditions de production ? Depuis quelques années, plusieurs exploitations aquacoles dans le monde utilisent des cages en alliages de cuivre pour l’élevage du saumon et d’autres espèces. Les résultats obtenus sont très concluants : les poissons se développent nettement mieux. Naturellement antibactérien, le cuivre prévient l’encrassement des filets, ce qui a pour effet de diminuer la mortalité des poissons (-10 %) et d’améliorer leur qualité. Depuis cet été, une première exploitation européenne située dans le détroit des Dardanelles utilise des cages en cuivre pour améliorer sa production de loups de mer.

Les 3 défis de l’aquaculture du XXIe siècle : qualité, santé, environnement

La consommation mondiale de poissons et fruits de mer a augmenté de 65 % depuis les années 60 pour atteindre 17 kilos par habitant à la fin des années 2000*. Le saumon en particulier, très prisé en période de fêtes, est en passe de détrôner le poulet dans nos assiettes. La moitié de ces produits de la mer sera issue de l’élevage en 2012 d’après les dernières prévisions de la FAO. La Chine en est le 1er producteur mondial (33 millions de tonnes/an), la France se plaçant au 19e rang avec 238.000 tonnes annuelles*.

Pour répondre à la demande tout en maintenant la qualité, l’aquaculture doit aujourd’hui faire face à 3 défis : la hausse des volumes (la production a crû de 71 % en 10 ans et le mouvement se poursuit), l’amélioration des conditions sanitaires d’élevage, et enfin la diminution des impacts environnementaux (préservation du milieu aquatique, réduction des déchets, respect de la biodiversité).

Cages d’élevage en cuivre : des résultats remarquables pointant des bénéfices multiples

Le cuivre ayant l’avantage d’être naturellement antibactérien, plusieurs élevages aquacoles en Australie, aux Etats-Unis et au Japon ont remplacé leurs traditionnels filets en polymères par des cages constituées d’un maillage en cuivre ou alliage de cuivre. Celles-ci sont même utilisées depuis 25 ans au Chili, pour l’élevage de différentes espèces. Les retours d’expérience font état de résultats sans appel : le cuivre influe positivement sur la qualité et la quantité des poissons produits, mais aussi sur les conditions sanitaires d’élevage et l’environnement.

Par ses propriétés naturellement antibactériennes, le cuivre enraye le développement des boues microbiennes qui encrassent les filets et prévient l’apparition de parasites et agents pathogènes susceptibles d’infecter les poissons.

Conséquences :

  • L’absence d’algues sur les parois facilite la circulation de l’eau et le maintien d’un taux d’oxygénation optimal pour le développement des poissons
  • Les antibiotiques et les produits de traitement phytosanitaires éventuellement polluant peuvent être réduits
  • Plus résistantes, les cages en cuivre empêchent la fuite des poissons d’élevage et un croisement avec les espèces sauvages, préservant l’écosystème naturel
  • Elles sont beaucoup plus durables que les filets en polymères : leur solidité permet de les remplacer moins souvent et les cages usagées peuvent être revalorisées facilement, le cuivre étant 100 % recyclable
  • Elles permettent de réduire les déchets habituellement liés à l’encrassement des filets (NB : l’industrie aquacole génère environ 170.000 m3 de déchets/an)

Etudes de cas : la ferme Van Diemen Aquaculture en Tasmanie (Australie)

Depuis 4 ans, la ferme australienne Van Diemen Aquaculture utilise des cages en laiton (alliage cuivre-zinc) pour l’élevage de ses saumons. Les résultats qu’elle met en avant sont très concluants :

  • Forte diminution des pertes dues aux attaques de prédateurs (0,1 % contre 3 à 5 % avec des filets en polymères)
  • Baisse de 10 points du taux de mortalité des poissons
  • Augmentation de 15 % du facteur de croissance
  • Réduction de la fréquence de nettoyage et de remplacement des filets, réduction des coûts d’exploitation et de maintenance

Pour Hortle Mick, Directeur général de Van Diemen, « il est difficile de quantifier la valeur économique totale du filet en laiton, mais le poisson que nous produisons aujourd’hui est de bien meilleure qualité. Le coût de production continue aussi de se réduire. Désormais nous ne traitons les poissons qu’une à deux fois durant leur cycle de croissance. Leur aspect est superbe, ils n’ont quasiment aucun dommage physique. »

L’aquaculture européenne s’ouvre au cuivre

Fort des résultats obtenus par les fermes déjà équipées, le détroit des Dardanelles est devenu cet été le premier site européen à accueillir des cages d’aquaculture en alliage de cuivre. Installée à 50 mètres de profondeur, elles permettent un stockage de 15.000 loups de mer européens, soit une capacité de production de 4,5 tonnes. Dans ce passage maritime reliant la mer Egée à la mer de Marmara (Turquie), les conditions météorologiques sont souvent difficiles avec parfois des creux de vagues de 3 à 5 mètres. Les attaques de prédateurs tels que les requins et les phoques sont également fréquentes, ce qui nécessite l’utilisation d’un matériel solide et durable.

Demain, une utilisation accrue des cages en cuivre pourraient permettre d’explorer de nouvelles zones de production, à l’écart des régions côtières : leur résistance aux courants marins du large et aux aléas climatiques rendent possible l’élevage en haute mer.

*Chiffres 2008, FAO, organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

**Cage en cuivre UR30 développée par la société chilienne EcoSea

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8 février 2012

STX OSV va construire un transporteur d’aliment piscicole de 75 m de long !

La compagnie norvégienne Eidsvaag a passé commande au constructeur naval STX OSV d'un nouveau navire spécialisé dans le transport d'aliments piscicoles.

Ce navire-ravitailleur des fermes piscicoles offshore travaillera pour la société Skretting, leader mondial de la production et de la fourniture de nourriture pour les fermes de poissons et de crevettes. Adoptant le design NVC 401 LNG, développé par Rolls-Royce, ce bateau mesurera 75 mètres de long pour 13.6 mètres de large. Chargé du ravitaillement des fermes piscicoles, ce navire présentera la particularité de disposer d'une propulsion au gaz naturel liquéfié. D'un coût de 25.7 millions d'euros, il doit être livré au second trimestre 2013 par le chantier STX de Brattvaag, en Norvège. Sources : Mer et Marine et Intersio news

Aller sur le site de STX OSV pour découvrir les navires du futur

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300.000 saumons s'échappent d'un élevage en Ecosse (20 Minutes)

Les pêcheurs s'inquiètent de l'impact que pourraient avoir les fugitifs sur les saumons sauvages...

Une violente tempête s’est abattue pendant la semaine de Noël sur les îles Shetland, au nord de l’Ecosse. Les vents dépassant les 100km/h ont détruit onze cages d’une ferme d’élevage de saumons, laissant s’échapper dans la nature 300.000 poissons. Près d’un mois plus tard, les cages ont pu être reconstituées mais les fugitifs inquiètent les pêcheurs, rapporte le New York Times....

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Le 20 août 2012

Des cages à poissons vues sous-marines et aériennes


Une plongée unique au milieu des Bars et des Dorades Royales dans une ferme aquacole. C’est très impressionnant d’être tout prés de ces centaines de poissons. Il est difficile de faire des photos, le banc étant en mouvement permanent et on est très très prés. Quelques clichés pour cette première. Un très grand merci à la société Gloria Maris et l’équipe super sympa de Campomoro. (Voir les Photos)

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Visite de la ferme aquacole de la rade de Cherbourg (manche.gouv.fr)

Adolphe Colrat, Préfet de la Manche, accompagné d'Yves Husson, sous préfet de Cherbourg et de Dominique Mandouze, directeur départemental des territoires et de la mer, a visité la ferme aquacole de la rade de Cherbourg, ainsi qu'un certain nombre d'entreprises de la zone d'activités dédiées aux produits de la mer du port de Cherbourg qui travaillent les saumons produits par la ferme mais aussi des produits issus de la pêche locale.

Cette ferme, implantée dans le site propice, car abrité, de la grande rade de Cherbourg, a été reprise voilà quatre ans environ, et produit aujourd'hui chaque année environ 1000 tonnes de saumons de très haute qualité. Il s'agit d'une production unique en France.

Plus globalement, cette visite a permis de mettre en avant une filière composée de la pêche et de l'aquaculture, qui représente une activité économique d'ores et déjà essentielle à l'échelle du département. Les entreprises visitées (Filpromer , Manche Marée et Nutrifish , soit plus de 100 emplois directs) ainsi que celles présentes dans la zone, constituent la partie aval de cette filière. Elles pratiquent le mareyage, le filetage et le fumage des produits de la mer.

Il s'agit aussi d'un secteur porteur d'emplois d'avenir, qui répondent à l'exigence de développement durable. En effet, l'entreprise Nutrifish dispose d'un atelier de valorisation des coproduits de la pêche (partie aujourd'hui souvent non commercialisée du poisson) sous forme, notamment, de pulpe de poisson, de farines et demain d'huile riches en oméga 3, puisqu'il est envisagé l'implantation d'une usine de 3400 m2, afin de mettre en place un processus susceptible de valoriser l'ensemble des coproduits de la mer de la région.

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Canada Pacifique : une salmoniculture devra détruire 300 000 poissons (Radio-Canada)

Selon un communiqué publié par l'entreprise Grieg Seafood mercredi, l'éclosion de nécrose hématopoïétique infectieuse (NHI) dans sa salmoniculture de Culloden Point sur la côte Sunshine en Colombie-Britannique a été confirmée par l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA)

La compagnie note que 300 000 saumons qui étaient en quarantaine depuis le début du mois d'août devront donc être détruits et souligne qu'elle s'attend à recevoir sous peu un ordre de l'ACIA à cet effet.

Grieg Seafoods explique qu'elle a déjà pris des mesures pour isoler la salmoniculture et a entamé les préparatifs nécessaires pour la destruction des saumons.

Un communiqué publié plus tôt par l'entreprise soutient que le NHI ne comporte pas de risque pour la santé humaine et que les saumons du Pacifique y sont naturellement immunisés, mais qu'il peut être mortel pour les saumons de l'Atlantique.

En mai, une salmoniculture de l'entreprise Mainstream Canada de la baie Clayoquot, près de Tofino, a dû détruire ses poissons après avoir découvert le virus.

Des quarantaines préventives avaient aussi mené à la fermeture temporaire de deux autres aquacultures, dont une de Grieg Seafood, mais les tests s'étaient avérés négatifs.

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Le 25 octobre 2012


La Norvège pourrait devenir le premier pays à introduire un système de contrôle des évasions de saumons d'élevage via un suivi de l'ADN.

"Nous suivons le poisson en combinant l'analyse ADN avec des informations logistiques, ce qui nous permet de remonter jusqu'à l'écloserie et la ferme de salmoniculture.", explique Lie Øystein, PDG de la compagnie MareLife, qui développe le projet. "Les poissons sont génotypés avec les même marqueurs que leurs parents. Si nous pouvons retrouver les parents, nous pouvons retrouver l'établissement d'origine.", ajoute-t-il. Il n'existe aujourd'hui aucun projet similaire à celui-ci dans le monde. "L'objectif aujourd'hui est de poser les bases pour l'ensemble du secteur piscicole norvégien afin d'augmenter le suivi de routine de l'ADN des poissons d'élevage."

Le saumon d'élevage échappé est une véritable menace pour le saumon sauvage, et les autorités norvégiennes sont particulièrement intéressées à pouvoir remonter jusqu'aux établissements piscicoles à l'origine des évasions. "Il est important de pouvoir être en mesure d'identifier les sources principales si l'on veut mettre en place des mesures destinées à éviter de nouvelles évasions.", dit Lie Øystein. "Ce projet permettrait également d'améliorer la réputation de l'industrie piscicole et de montrer que ses acteurs sont responsables.", ajoute-t-il.

La société développe actuellement un projet pilote. "Nous avançons aujourd'hui sur deux fronts. Premièrement, nous développons une analyse améliorée de l'ADN permettant de bien faire la différence entre saumon d'élevage et saumon sauvage. En parallèle, nous travaillons sur le moyen le plus efficace de remonter depuis le poisson échappé jusqu'à son établissement d'origine. Le projet devrait être bientôt prêt pour un développement à grande échelle.", conclut Lie Øystein.

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Le 24 mai 2013

Terre-Neuve. Saumons plus gros ... Saumon suspects !..

Des résidents ont trouvé des saumons beaucoup plus gros que la normale dans la rivière Garnish, à Terre-Neuve (Canada), ce qui fait craindre le pire à une association de conservation.

Geoff Perry, coordonnateur régional de l'aquaculture au ministère des Pêches et des Océans du Canada, précise que la rivière Garnish est reconnue pour ses petits spécimens d'environ 3 livres. Il est maintenant question de saumons de 8 à 12 livres. Selon M. Perry, ils sont semblables à ceux qu'on retrouve au supermarché.

Ces saumons se sont échappés d'installations d'aquaculture dans la baie de Fortune, ce qui inquiète Don Hutchens, du Conseil de protection des salmonidés de Terre-Neuve-et-Labrador. Il croit que ces poissons sont infectés et qu'ils peuvent propager des maladies aux saumons sauvages de l'Atlantique. M. Hutchens craint aussi un possible métissage des deux espèces.

La situation est peu probable, selon Cyr Couturier, directeur de l'Association de l'industrie de l'aquaculture de Terre-Neuve-et-Labrador. « Le saumon d'élevage et le saumon sauvage ne s'accouplent pas tellement en nature parce que le saumon d'élevage est une espèce domestiquée et ils ne sont vraiment pas adaptés au milieu naturel », dit-il.

Le poisson d'élevage est plus gros, mais immature, ce qui diminue ses chances de survie. « Je pense qu'ils vont être mangés par d'autres poissons ou qu'ils vont juste mourir parce qu'ils ne sont pas capables de s'alimenter eux autres même. Alors, on n'a pas beaucoup de crainte », explique M. Couturier.

Une enquête est en cours pour comprendre comment ces saumons ont pu s'échapper. Don Hutchens ajoute que des populations de saumon au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse ont été décimées, et qu'elles étaient pêchées près de sites aquacoles. Il craint que la même chose se produise à Terre-Neuve.

Geoff Perry ne partage pas cette opinion. Il dit voir une baisse du saumon sauvage de l'Atlantique, mais pas dans les zones où il y a de l'aquaculture.

Source : La présence de saumons d'élevage dans la nature à Terre-Neuve soulève des questions (Radio Canada)

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Images Google Earth : Golfe d'Ajaccio avec une partie des cages d'élevage de la Société Gloria Maris

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