Coordination rurale. Dans les Charentes, la maïsiculture a engendré des « ayatollahs » de l’eau !

Dans les Charentes, la maïsiculture a engendré des « ayatollahs » de l’eau !

Les maïsiculteurs de la Coordination rurale auraient-ils le monopole de l’eau ?

Gérald Viaud, président du Comité Régional de la Conchyliculture de Poitou-Charentes, rappelle dans le dernier numéro du Phare de Ré (28 mars 2012) que « Les ostréiculteurs ont besoin de s’approvisionner en eau douce, eux aussi. »

L’empreinte eau (1) de production de la France (l’eau utilisée sur le territoire français pour la production de biens et services) est de 90 milliards de m3 par an. Les cultures agricoles représentent 86 % de cette empreinte eau. Le maïs représente à lui seul 50 % de l’empreinte eau bleue agricole (eau de surface et eau souterraine), avec un impact massif sur les bassins de la Loire, de la Garonne et de la Seine.

"Nous ne lâcherons rien sur les questions d'irrigation. Vous avez le droit d'arroser..."

La Coordination rurale, syndicat agricole concurrent de la FNSEA, tenait son assemblée générale à Nérac (Charente). Ouvrant la soirée, Sylvie Girard, présidente de la Coordination rurale, a rappelé les actions majeures entreprises par son organisation syndicale.... Elle a distribué quelques mauvais points à un président de la FNSEA « éleveur laitier au Maroc », à la police de l'eau, les pêcheurs et les écolos contre lesquels « nous n'enterrons pas la hache de guerre. L'enjeu agricole essentiel de ce département, c'est l'eau. »…

Membre de la coordination rurale, c'est en tant que président de la Chambre d'agriculture que Michel de Lapeyrière a pris le relais (…) en insistant à son tour sur la question de l'eau. Encore plus offensif que sa devancière au micro, il a encouragé les membres de l'assemblée : « Vous avez le droit de créer autant de lacs que vous voulez. Vous avez le droit de construire des réserves d'eau… Nous ne lâcherons rien sur les questions d'irrigation. Vous avez le droit d'arroser. Ou il ya de l'eau pour tout le monde ou il n'y en a pour personne. » D’après Sud-Ouest : L'eau, enjeu agricole essentiel du département

Le maïs, une culture gourmande et polluante !

Le maïs produit en France, en quelques chiffres, c’est 1,4 millions d’hectares de maïs fourrage (récolté plante entière) et 1,6 millions d’hectares de maïs grain représentant 14,5 millions de tonnes produits en 2010 et 130.000 tonnes de maïs doux (source : passion céréales). Sur les 14,5 millions de tonnes de maïs grain, 1,5 million est consommé à la ferme, 7,5 millions destiné au marché français (dont 80% alimentation animale) et 5,6 millions exporté en 2010.

Le maïs est une céréale tropicale qui, sélectionnée sur ses rendements, est plus sensible au stress hydrique. Contrairement au blé qui a des besoins en eau importants au printemps et peut donc se satisfaire de l’eau pluviale, le maïs a sa période végétative en été, à une période où la ressource en eau est plus rare.

Le maïs représente à lui seul 50 % de l’empreinte eau bleue de production agricole nationale : en France, la moitié des eaux souterraines ou de surface à usage agricole est utilisée pour produire du maïs ! Cette empreinte eau bleue de production à forte composante de maïs se situe majoritairement dans les régions Midi-Pyrénées (23 %), Aquitaine (19 %), Poitou-Charentes (12%), et Centre (12%).

Cette situation n’est pas le fruit du hasard, mais vient du soutien massif d’aides publiques a l’irrigation dans le cadre de la PAC depuis 1992 (plus de 100 millions/an), et le choix de la France de soutenir un modèle intensif de culture irriguée. La conséquence de ces choix politiques est le maintien d’une situation persistance de déséquilibre entre la demande et l’offre d’eau. Il n’est donc pas étonnant que les principaux départements bénéficiaires de primes à l’irrigation directes (subventions couplées) et indirectes (subventions découplées) demeurent les plus touchés par des problèmes récurrents de sécheresse. Trois grandes régions productrices de maïs, (Midi Pyrénées, Aquitaine et Poitou-Charentes), sont trois grandes régions bénéficiaires de primes à l’irrigation, et 50% du maïs cultivé est irrigué.

Le maïs contribue de façon majoritaire à la rareté en eau bleue dans les bassins suivants, en France :

  • Loire : niveau de rareté en eau bleue significatif en aout et septembre, avec une contribution du maïs respectivement de 58 % et 45 % sur ces deux mois.
  • Garonne: niveau de rareté en eau bleue modéré en juillet, significatif en aout et sévère en septembre, avec une contribution du mais respectivement de 54 %, 59 % et 69 % sur ces trois mois.
  • Seine : niveau de rareté en eau bleue sévère en aout et septembre, avec une contribution du mais respectivement de 38 % et 27 % sur ces deux mois.

Mais aussi à l’étranger, avec des « points chauds » pour lesquels la culture du maïs a un impact important : Mississippi et San Joaquin aux USA notamment, ou Ebro en Espagne.

Le maïs est aussi le premier contributeur (30 %) de l’empreinte eau grise (1) de production agricole en France : c’est donc le produit agricole qui demande le plus d’eau douce pour diluer, dans des proportions suffisantes pour que la qualité de l’eau rejetée corresponde aux normes en vigueur, les polluants utilisés lors de son cycle de production : engrais, pesticides,…. A l’année, la production française de maïs requiert ainsi 4,77 Milliards de m3 d’eau douce pour diluer ses effluents à des niveaux acceptables. Source : WWF : L'empreinte Eau de la France 2012

(1) L’empreinte eau est un indicateur de l’usage direct ou indirect qui est fait de l’eau douce. Elle se décompose en empreinte eau bleue (eau de surface et eau souterraine), verte (eau de pluie) et grise (eau utilisée pour diluer les polluants).

Autres articles :

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Trame verte et bleue (Comité départemental des pêches 29)

Dans le cadre du SAGE Ouest-Cornouaille, une réunion d’une trentaine de personnes s’est tenue à la mairie de Pont-L’Abbé le 3 avril 2012. Il s’agissait de faire le point sur le dossier « Trame verte et bleue ». Pour mémoire la trame verte est constituée par les espaces protégés en application du droit de l’environnement et des territoires pour assurer leur connexion et plus globalement pour favoriser un bon fonctionnement de la bio-diversité. La trame bleue est l’équivalent de la trame verte pour les eaux de surface continentales et leurs écosystèmes associés qui vont vers la mer.

Tous les travailleurs de la mer et en particuliers les pêcheurs savent très bien que toutes les eaux continentales finissent à la mer et influent directement sur les chaînes alimentaires des animaux pêchés à la taille commerciale. A ce titre, le Comité départemental des pêches maritimes doit regarder attentivement ce qui se passe en amont de l’Océan qui nourrit les communautés de pêcheurs et le territoire maritime. Il serait profondément anormal de « restaurer d’ici 2012 un réseau écologique cohérent, permettant aux espèces animales et végétales terrestres de communiquer, circuler, s’alimenter, se reproduire » et de se servir de la mer comme dépotoir dans d’autres domaines.

Encore une fois, il s’agit de directives venant d’une trame verte et bleue nationale, déclinée sur le plan régional, puis dans les Schémas d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE), les Schémas de Cohérence Territoriale (SCOT) et les Plan Locaux d’Urbanisme (PLU) qui devront à petite échelle intégrer cette trame verte et bleue.

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Quel avenir pour la filière ostréicole dans les régions de la façade atlantique française ?

Quel avenir pour la filière ostréicole dans les régions de la façade atlantique française ?

Conseils Economiques Sociaux et Environnementaux de l'Atlantique Aquitaine, Bretagne, Pays-de-Loire, Poitou-Charentes

2012

Entrepreneurs, syndicalistes, associations… composent ce que l’on appelle la société civile, dont les CESER (Conseils Economiques, Sociaux et Environnementaux Régionaux) de l’Atlantique sont l’expression et la représentation organisée au niveau régional.

Depuis plus de 15 ans, les CESER de l’Atlantique se mobilisent conjointement sur des sujets d’intérêt interrégional comme le transport maritime, le tourisme, l’attractivité des régions atlantiques, la sécurité maritime, le nautisme… L’objectif de ces coopérations consiste à développer des approches et des démarches communes sur des enjeux de portée interrégionale et de faire entendre le point de vue des assemblées socioprofessionnelles vis-à-vis des instances régionales, nationales et européennes.

La filière ostréicole est une activité économique d’importance pour les régions d’Aquitaine, Bretagne, Pays de la Loire et Poitou-Charentes, qui doit faire face à de nombreux enjeux aggravés depuis 2008 par un phénomène de mortalité des jeunes huîtres.

A travers cette étude, les CESER de l’Atlantique ont souhaité appréhender le poids socioéconomique de cette filière et les défis auxquels elle doit répondre pour assurer sa pérennité. Sans entrer de manière détaillée dans la technicité et l’expertise du sujet, cette étude a eu pour objectif de favoriser une meilleure compréhension des enjeux et des actions possibles. Le rôle des CESER est bien ici de se poser en tant que facilitateur du dialogue entre les acteurs et les décideurs publics. Ils considèrent également que les observations et les préconisations formulées dans ce document peuvent servir l’ensemble de l’activité conchylicole, confrontée à des problématiques sinon identiques, du moins comparables à certains égards.

En se saisissant de cette question, les CESER de l’Atlantique veulent également se mobiliser pour la préservation d’une activité primaire littorale qui est une base traditionnelle de notre économie mais aussi un élément constitutif de notre richesse paysagère, patrimoniale et culturelle.

Au delà de l’attachement à une activité traditionnelle de nos régions, la problématique ostréicole pose la question des conflits d’usage sur le littoral et met en jeu la complexité des relations entre populations, activités et territoires.

Annick HERAULT et Jean-Claude TESSIER Rapporteurs de l’étude

Pour télécharger l'étude : CESER

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Le WWF France publie son indicateur Empreinte Eau de la France

Alors que s’est ouvert en début de semaine le 6e Forum Mondial de l’eau, le WWF France engagé depuis 20 ans maintenant sur les questions de l’eau, renforce sa lutte contre la perte de biodiversité des écosystèmes aquatiques et la promotion de gestions plus responsables de la ressource eau, en publiant son indicateur Empreinte Eau.

L’Eau : une ressource naturelle extrêmement fragile

Alors que 70 % de la surface de la planète est couverte par les océans, seulement 3% de l’eau sur terre est douce, sans compter que cette eau douce est répartie de façon très inégale selon les pays. En effet, 23 pays s’accaparent aujourd’hui les 2/3 des ressources mondiales tandis que 26 autres, soit 250 millions d’habitants, souffrent de pénuries graves. Les cours d’eau ne représentent aujourd’hui que 0,001 % environ du volume total de l’eau douce sur terre.

L’eau est une ressource naturelle fragile. Elle est la base de toute forme de vie et nous l’exploitons au quotidien dans nos modes de vie : besoins vitaux, habitat, alimentation, production de biens et de services, culture et agriculture, moyens de transport et de biens marchands…

L’Empreinte Eau, un indicateur permettant à tous de mesurer son impact sur la ressource eau

Destiné à tous, entreprises, collectivités, particuliers…, l’étude sur l’Empreinte Eau, initiée et financée par le WWF France, et menée par l’Université de Twente (Pays-Bas), révèle pour la première fois les caractéristiques de l’empreinte eau de la France.

Cet indicateur fait prendre conscience de façon simple des impacts des modes de vie et donc des pressions exercées par les activités humaines sur la ressource eau, qu’elles soient domestiques, industrielles ou agricoles.

Qu’est ce que l’empreinte eau ?

L’empreinte eau d’un individu, d’une communauté ou d’une entreprise est définie comme le volume total d’eau douce utilisé pour produire les biens et services consommés par l’individu ou la communauté, ou produits par l’entreprise (ou le producteur agricole).

L’empreinte eau a trois composantes :

  • l’empreinte eau bleue : c’est la consommation des eaux de surface et des eaux souterraines ;
  • l’empreinte eau verte : c’est la consommation des eaux de pluie, notamment par évaporation dans les cultures agricoles ;
  • l’empreinte eau grise : c’est le volume d’eau douce requis pour diluer les polluants.

On distingue l’empreinte eau de production, l’empreinte eau virtuelle et l’empreinte eau de consommation.

Le saviez-vous ? Une tasse de café, c’est 140 litres !

Ces chiffres comprennent l’eau utilisée pour faire pousser le plan de café, le récolter, le transporter, l’emballer, le vendre et le préparer. Ce chiffre comprend également le volume d’eau nécessaire à la fabrication de la tasse dans laquelle il sera but.

L’empreinte Eau de la France en quelques chiffres :

Empreinte eau virtuelle d’importation : 47 % de l’empreinte eau française est liée aux importations. (Eau utilisée à l’étranger pour la fabrication de produits importés pour être consommés en France) : la France dépend donc presque de moitié de l’étranger pour son approvisionnement en eau.

Empreinte eau de consommation nationale : 53 % de l’empreinte eau de consommation nationale est interne (Eau utilisée en France pour la fabrication et la consommation de produit en France).

L’empreinte eau de production de la France (l’eau utilisée sur le territoire français pour la production de biens et services) est de 90 milliards de m3 par an . Les cultures agricoles représentent 86 % de cette empreinte eau, les céréales représentent 50 % de cette empreinte eau de production de la France (principalement sous forme l’empreinte eau verte), sachant que le maïs représente à lui seul 50% de l’empreinte eau bleue agricole.

Le Midi-Pyrénées et l’Aquitaine sont les deux régions françaises ayant la plus forte empreinte eau bleue, en raison des besoins en irrigation notamment pour le maïs.

L’empreinte eau d’un consommateur français est de 1.786 m3 par an, soit l’équivalent du volume intérieur de deux Boeing 747 . 36% de cette empreinte correspond à la consommation de viande (via le maïs et le soja pour le bétail), et 10% le lait (via les fourrages).

Pour accéder au rapport : Empreinte Eau de la France

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24 avril 2012

Stockages d’eau pour l’irrigation : deux décrets dangereux pour l’environnement


France Nature Environnement

En juin 2011, en Charente, le Président de la République a annoncé la création de retenues d’eau pour l’irrigation, concrétisée en novembre 2011 par un plan d’un volume 40 millions de m3, d’un coût de 120 millions d’euros, financé à hauteur de 75% par des fonds publics. Non content de ce « cadeau » le gouvernement voudrait faire passer deux décrets affaiblissants la règlementation.

Prélever plus avec moins de contrôle et pas de recours possible : tout un programme…

Le jeudi 29 mars, à Montpellier, a l’occasion du congrès de la FNSEA, le candidat Président a annoncé la publication de deux décrets venant affaiblir les règles de construction et de gestion des retenues d’eau, alors que le Comité National de l’Eau (CNE) qui devait statuer, ne s’était pas encore réuni.

Le régime « d’autorisation » impose une étude d’impact, suivie par une enquête publique, qui garantissent la qualité des dossiers et la prise en compte de la contrainte environnementale, rien de tel avec le régime de « déclaration » qui ne nécessite qu’une étude d’incidence sans portée réelle. Pour les retenues de substitution, sur 500 dossiers instruits par an, une cinquantaine relevait jusqu’alors du régime de l’autorisation. Le nouveau seuil passant de 3ha à 350.000 m3 (environ 7ha pour 5m de profondeur), le régime d’autorisation deviendra une exception, la majorité des grosses retenues pourra échapper à l’enquête publique, d’où une perte de contrôle par l’administration pour des retenues volumineuses …. comme pour les plus petites !

En ZRE (1), pour les prélèvements hivernaux devant remplir les retenues de substitution, le seuil d’autorisation passerait de 8 m3/h à 110 m3/h ou 5% du module (débit moyen inter annuel) du cours d’eau: un affaiblissement de plus de la réglementation.

Enfin..., la suppression du délai de recours post-mise en service, ne permettra plus de recours après le constat de dégradations du milieu par l’installation de retenues ou les prélèvements.

Que d’eau … en moins pour la nature !

Pour Bernard Rousseau, pilote du Réseau Eau de FNE et membre du Comité National de l’Eau, « ces dispositions sont catastrophiques pour la gestion de l’eau, elles le sont d’autant plus qu’elles s’inscrivent dans un contexte d’évolution climatique qui réclame plus de maîtrise et moins de laxisme. »

Et François Marie Pellerin, Président de la Coordination pour la Défense du Marais Poitevin de conclure « cette réforme de dernière minute risque de se faire au bénéfice des quelques agriculteurs seulement et au détriment des autres usages et de la préservation des milieux aquatiques.»

Pour Bruno Genty, président de France Nature Environnement : « Il faut que la consultation publique (2) aboutisse à retoquer ces décrets injustes, potentiellement préjudiciables à l’environnement, et qui vont couter très cher aux contribuables qui financent ce plan de retenues absurde»

(1) ZRE : Zone de Répartition des Eaux

(2) Consultation publique sur ce point jusqu’au 3 mai 2012 : http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/projet-de-decret-relatif-a-la-prise-en-compte-des-retenues-de-substitution-pour-l-irrigation-et-modifiant-la-nomenclature-des-operations-soumises-au-regime-de-la-police-de-l-eau-annexee-a-l-article-r-214-1-du-code-de-l-environnement-1

Signer la pétition en ligne : Stockages d’eau pour l’irrigation : deux décrets dangereux pour l’environnement

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La réserve des ostréiculteurs (Sud Ouest)

En amont, il y a les agriculteurs céréaliers. Ils recherchent dans la création de réserves de substitution les quantités d'eau nécessaires à l'irrigation. En aval se trouvent les ostréiculteurs. Ils sont tout aussi soucieux des apports en eau douce des bassins versants, parce que ceux-ci sont nécessaires au bon équilibre du milieu estuarien où naissent et se développent leurs huîtres. En Charente-Maritime, un programme de création d'une soixantaine de réserves, financées à 70 % sur fonds publics, s'intercale entre les attentes de l'amont et les espoirs de l'aval. Des retenues d'eau qui sont aussi le cauchemar des écologistes : les premières réserves creusées sont l'objet de recours contentieux ; elles ne sont pas encore utilisées.

Question : ces retenues d'eau sont-elles souhaitées ou rejetées par les conchyliculteurs, qui n'ont de cesse de déplorer que l'agriculture les ignore ? L'interrogation vient d'être relancée avec la création, par le Conseil général de la Charente-Maritime, d'un syndicat mixte sur les réserves de substitution. Et elle a rebondi lors du Salon du matériel conchylicole qui refermait ses portes, en début de semaine, à La Tremblade.

Objectifs difficiles

Alors que la sécheresse redevient un sujet majeur de préoccupation, le Département entend superviser les dossiers de création de ces réserves, voire rendre des arbitrages dans les cas où se présenterait le risque que les fonds publics ne soient utilisés qu'au profit de quelques agriculteurs. « La position du Comité régional conchylicole Poitou-Charentes, c'est "non aux réserves de substitution" », avance sans détour son directeur, Laurent Champeau. « Non, sauf si un certain nombre de conditions sont remplies. Mais il y a deux pages de conditions, si bien qu'il sera, sur le sujet, difficile d'obtenir l'accord de la profession ostréicole. »

Le préalable que les conchyliculteurs posent à la création des réserves est « que les zones humides soient respectées ». Dans la même veine, « les marais ne doivent pas être asséchés pour être mis en culture, les surfaces de maïs doivent diminuer, le volume d'eau stocké dans les réserves devra être retranché aux autorisations de prélèvements ». Surtout, ces professionnels préviennent que « le volume d'eau stockée doit être compatible avec la capacité du milieu, et les réserves devront être remplies avec le surplus de la pluviométrie, et non pas par pompage dans les nappes phréatiques ». Des objectifs difficiles à atteindre, en effet.

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Il faut utiliser l’eau plus efficacement…

L’eau, l’énergie, le développement socio-économique et les changements climatiques sont fondamentalement liés. Ainsi, les sources traditionnelles de production d’énergie entraînent une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et des changements climatiques qui contribuent à la pénurie d’eau, à des évènements climatiques extrêmes comme les inondations et les sécheresses, à l’élévation du niveau de la mer et à la fonte des glaciers et de la glace de la mer polaire. Les réponses aux changements climatiques, notamment la mise au point de sources d’énergie ayant une moindre empreinte carbone, peuvent aussi avoir des conséquences pour le milieu aquatique. La production d’énergie hydroélectrique peut contribuer à la fragmentation des réseaux fluviaux, tandis que la construction de certaines infrastructures solaires consomme de grandes quantités d’eau, souvent dans des zones arides, connaissant déjà une pénurie d’eau. L’aggravation de la pénurie d’eau contraindra certaines régions à recourir davantage à la récupération de l’eau et à la gestion des bassins hydrographiques. Le dessalement pourra également apporter une contribution, mais sa mise en œuvre exige actuellement beaucoup d’énergie, de ressources financières et humaines ainsi que d’assistance technique.

Il faut utiliser l’eau plus efficacement. L’agriculture entre pour 92 % dans l’empreinte eau totale de la planète. L’application des techniques existantes permettrait à elle seule d’accroître d’un tiers environ l’efficacité d’irrigation et la réutilisation de l’eau (figure 4). La prévention et la réduction de la pollution aquatique à partir de sources tant ponctuelles que diffuses sont également vitales pour améliorer les disponibilités en eau pour de multiples usages. Bien que des progrès notables aient été accomplis en matière de gestion intégrée de l’eau au cours des 20 dernières années, le rythme global auquel s’accroissent les pressions sur les approvisionnements en eau et leur utilisation doit être compensé par une amélioration accélérée de la gouvernance à tous les niveaux.

Source : Pnue. GEO5 : L’Avenir de l’environnement mondial - Résumé à l'intention des décideurs

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