N’oublions pas la mangrove en 2011, Année internationale de la forêt !
Au Pakistan, deux journées de marche en protestation contre l’accaparement et le déboisement de la mangrove… En Europe et en France, demande croissante de crevette d'élevage....
Déforestation pour l’huile de palme, le soja, les agrocarburants,…
Mais aussi déforestation des forêts de palétuviers pour la crevette, le bétonnage,…
Au Pakistan, des communautés de pêcheurs ont organisé les 8 et 9 février 2011 des manifestations contre les accapareurs et les destructeurs de forêts de palétuviers qui bordent le littoral dans la région de Karachi.
Pour ces communautés de pêcheurs représentées par Pakistan Fisherfolk Forum (PFF), les mangroves sont vitales. Ces forêts de palétuviers sont comme des « boucliers » qui protègent leurs villages des tempêtes et de l’érosion marine. Les mangroves leur assurent aussi des revenus importants et la sécurité alimentaire…
De la forêt de palétuviers à la fourchette
Dans son dernier rapport « De la forêt à la fourchette » l’association « Les Amis de la Terre Europe » explique que la surconsommation en Europe menace les efforts de lutte contre la déforestation au Brésil.
« La demande croissante en viande, aliments fourragers et agrocarburants en Europe exerce une pression de plus en plus forte sur l’Amazonie et le Cerrado, au Brésil, comme le révèle un nouveau rapport des Amis de la Terre Europe. Alors que l’Europe ouvre le débat sur le futur de son agriculture, les Amis de la Terre Europe appellent à une réforme profonde de la Politique agricole commune pour réduire la dépendance de l’Europe aux importations de soja, d’aliments fourragers et de viande. »
Nous pourrions sans problème élargir la réflexion des Amis de la Terre aux produits de la mer et tout particulièrement aux crevettes d’élevage…
Autres articles :
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- Les liaisons dangereuses de WWF
Pour aller plus loin....
Thèse de doctorat concernant la crevetticulture au Pérou et aux Philippines
Le développement de l'aquaculture saumâtre dans l'Aire Pacifique - Evolution des paysages, dynamiques socio-économiques et impacts environnementaux dans deux territoires au Pérou et aux Philippines. Par François Mialhe - décembre 2010
L'aquaculture connait un taux de croissance annuel moyen de sa production proche de 7 % depuis 50 ans. De nombreux pays, à des degrés variés, ont enregistré des augmentations de leurs productions aquacoles. Ce développement s'est accompagné d'une augmentation des surfaces terrestres et marines occupées par les différentes formes d'aquaculture : marine, saumâtre ou dulcicole. Parmi ces dernières, c'est l'aquaculture saumâtre en étangs qui a constitué notre objet d'étude, et plus particulièrement celle pratiquée dans l'espace intertropical. A partir de deux études de cas, aux Philippines (Pampanga) et au Pérou (Tumbes), cette thèse a eu pour objectif d'analyser le développement aquacole, c'est-à-dire d'identifier les facteurs et l'enchaînement des évènements qui ont contribué à la mise en place de l'aquaculture, de caractériser son développement spatial et d'identifier puis d'expliquer ses impacts, positifs et négatifs, à plusieurs échelles. La méthodologie élaborée pour répondre à ce questionnement a reposé sur l'emploi d'une méthode de traitements d'images et d'une méthode d'enquêtes. Les traitements d'images avaient trois objectifs : la cartographie des étangs, la cartographie de l'occupation du sol et la cartographie des changements d'occupation du sol....
Pour plus de renseignements et télécharger le rapport, cliquer Ici
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Le 1 juin 2011
La certification des élevages de crevettes met en péril les mangroves
La certification est devenue un outil pervers dans les mains des grandes entreprises : elles l’utilisent comme un « label vert » pour imposer des systèmes de production intrinsèquement nuisibles, qui deviennent une menace pour des écosystèmes de grande valeur. C’est ce qui arrive à présent aux mangroves, des écosystèmes à forte diversité biologique.
Plusieurs ONG qui travaillent avec les populations locales des pays producteurs de crevettes et avec les consommateurs des pays importateurs de crevettes ont sonné l’alarme au sujet du dénommé WWF-ShAD (Dialogue sur l’aquaculture de la crevette, d’après l’anglais), dont les critères et le processus lui-même seraient criblés de défauts.
Ayant participé à un de ces « dialogues », ces ONG ont pu vérifier par elles-mêmes que le panorama est encore pire : le produit final prédéterminé – les critères pour la certification des crevettes d’élevage – sera obtenu en se passant de toute participation équitable des parties prenantes ou des usagers des ressources. En revanche, la plupart des présents à ces « dialogues » sont des représentants de l’industrie crevettière et des usagers des ressources locales. Depuis que le processus a démarré il y a trois ans, la grande majorité de ceux qui sont touchés par l’élevage de crevettes brillait par son absence. Ce manque de contribution de la population locale au « dialogue » rend fortement discutable l’intention de certifier cette activité, et contredit surtout les déclarations du WWF, qui dit que les critères en question répondent aux vœux des communautés locales.
L’organisation Mangrove Action Project et d’autres objecteurs de conscience de tout le processus du « dialogue » ont essayé, sans succès, de convaincre le WWF et ses alliés de ne pas publier ces normes en tant que « critères sociaux et environnementaux », puisqu’il s’agit surtout de critères techniques qui, dans le meilleur des cas, correspondraient seulement à de « bonnes méthodes de gestion ».
D’autre part, en plus du manque de participation des communautés locales à la formulation des critères, nous reprochons au WWF de n’avoir pas recommandé à ses nombreux adhérents et au public en général d’éviter la consommation de crevettes bon marché. Si les consommateurs de crevettes d’élevage limitaient leur demande, il y aurait une diminution immédiate de l’expansion de cette industrie, et donc une diminution des dégâts provoqués par la forte consommation de ressources que font ces élevages ; ainsi, les effets négatifs de cette industrie toujours croissante, qui envahit sans cesse de nouvelles terres encore intactes, seraient considérablement moindres..... Suite et source : WRM
Les dessous de la mondialisation : Les crevettes de la discorde
BOGOR, Indonésie (17 février 2014) – L’impact global des projets actuels, qui visent à convertir 2,24 millions d’hectares (ha) de forêts de mangroves indonésiennes en étangs pour l’élevage de crevettes, est inconnu et pourrait mettre en péril les stratégies de gestion durable des terres, selon les hôtes de la conférence qui se tiendra au siège du Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR).
Bien que le Ministère des Forêts indonésien ait mis en place une stratégie durable pour la protection et l’utilisation des mangroves, les plans actuels du Ministère des Pêches incluent l’expansion de l’aquaculture des 660 000 ha actuels à plus de 2,9 millions ha, selon le Mangrove Action Project (MAP).
Lors d’une conférence de trois jours, intitulée «Restoring Coastal Livelihoods» (Rétablir les moyens de subsistance en milieu côtier) et organisée par le MAP du 17 au 20 février, plus de 100 délégués débattront des sujets tels que les impacts de la conversion des mangroves, le potentiel de restauration des mangroves et les solutions alternatives pour assurer des moyens de subsistance durables dans les zones dégradées. Ils prévoient ensuite de développer des modèles et scénarios adaptatifs et de fournir des recommandations à la Stratégie nationale de l’Indonésie pour les mangroves.
Les forêts tropicales de mangroves, qui poussent dans les estuaires et les zones intertidales entre terre et mer, contribuent à protéger les zones côtières contre l’érosion et l’arrière-pays contre les hautes vagues. Leurs racines et feuilles, filtrant le sel, leurs permettent de survivre dans les zones humides salines.
Les mangroves séquestrent également de grandes quantités de carbone: «L’ensemble du stock de carbone dans les écosystèmes de mangroves est exceptionnellement élevé par rapport à la plupart des autres types de forêts», écrivent les auteurs d’un article du CIFOR de 2009, intitulé «Carbon storage in mangrove and peatland ecosystems» (Stockage de carbone dans les écosystèmes de mangroves et de tourbières). Par conséquent, le défrichement des forêts de mangrove libère des quantités relativement importantes de carbone, un des principaux facteurs du changement climatique.
Risques environnementaux
Depuis 1980, l’Indonésie a perdu plus de 26% de ses mangroves, celles-ci ayant diminué en surface de 4,2 millions ha à 3,1 millions ha. Cette diminution est en grande partie due à l’expansion des étangs aquacoles créés dans le cadre de la «révolution bleue» à la fin du 20ème siècle.
Environ 60% de la perte des mangroves a été attribuée à leur conversion en étangs aquacoles en eaux saumâtres. Entre 2000 et 2009, le taux annuel de déforestation des mangroves en Indonésie était de 22 000 ha par an, selon le MAP. Un tel taux engendrerait des émissions annuelles de carbone de 23 millions de tonnes. La recherche montre que la déforestation génère environ 10% des émissions de carbone issues de la déforestation mondiale, même si elle ne représente que 0,7% du couvert forestier tropical du monde. La déforestation conduit également à l’affaissement des systèmes à proximité des côtes, aggravant ainsi les effets de l’élévation du niveau de la mer.
Note de la rédaction: Des parties de la conférence « Restoring Coastal Livelihoods » seront diffusées en direct sur Internet. Rendez-vous sur le site forestsasia.org pour regarder les discours d’ouverture (18 fév., de 9h à 11h) ; une table ronde avec la modératrice Prita Laura de Metro TV (19 fév., de 9h à 11h) ; et la séance de clôture (20 fév., de 15h45 à 17h00). Tous les horaires indiqués sont en Heure de l’Indonésie occidentale (UTC+07:00).
Source : Nouvelle Calédonie la 1e par Karine Bopp du Pont (A.P)
Mais au marché de Moindou qui a eu lieu le premier week-end de l'ouverture de la pêche, les amateurs de crabes ont été déçus. Ils n'ont trouvé que très peu de crabes sur les étals.
Quelle est la taille de la population de crabes de palétuviers ? Faudrait-il revoir la réglementation et augmenter la période de fermeture ?
Globalement, les résultats d'une étude l'IRD datant déjà de 2010 sur la zone VKP laissaient apparaître certains éléments de réponse. Premièrement, ils indiquaient que la pression de pêche estimée en 2006 ne semblait pas avoir d’impact significatif sur l’abondance de la ressource et la taille des crabes, qui apparaissent surtout liées à l’habitat.
Conséquence de l'industrialisation de la zone VKP, le nombre d'individus n’est pas distribué de manière homogène. Mais surtout ces résultats confirment la nécessité d’une gestion spatialisée de la pêche au crabe.
Pas d'affolement donc, vous pourrez jusqu'au 30 novembre arpenter les mangroves à pêche au crabe en respectant bien sûr la réglementation en vigueur ou plus simplement vous délecter d'un délicieux plat de crabes au curry !
Une semaine à Toubacouta, loin des tempêtes bretonnes, pour retrouver les groupements d’ostréiculteurs que nous avions rencontrés l’an dernier, un peu plus tard dans la saison. Jean Noël avait été missionné en 2013 pour faire une sorte d’expertise et d’état des lieux de l’ostréiculture dans le Sine Saloum.
Source : Les huîtres naturelles par Jean-Noël et Tifenn
Beaucoup de gens connaissent l’huître de Casamance, peu celle des mangroves du Sine Saloum, et pourtant.
Il s’agissait alors plus de cueillette sur les palétuviers, dont la ressource allait en diminuant. Les sénégalais connaissent le problème de la Casamance et la disparition de la mangrove, et conscients de ce fait, voulaient passer à l’élevage. Au départ, pare qu’ils sont obligés d’aller de plus en plus loin pour pêcher, et aujourd’hui par une prise de conscience profonde de la nécessité de protéger la ressource.
Notre problématique en 2013, était de permettre à tous les villages de vendre leurs huîtres "en frais".
En effet, traditionnellement au Sénégal, les huîtres sont consommées cuites par les locaux, presque jamais crues. Elles sont séchées au soleil après avoir été cuites à l’étouffée, puis transformées, soit mises en bocaux, soit cuisinées avec des oignons par exemple (et c’est très bon aussi).
Le marché de la vente en frais est dix fois plus rémunérateur que le marché en transformation.
Les huîtres sont alors acheminées vers Dakar en camion, au bassin des Almadies, le seul bassin agréé du Sénégal. Là, elles sont stockées, puis vendues essentiellement à des restaurateurs et hôtels où les touristes européens consomment l’huître de la même façon qu’ici en France, crue, et aux même périodes qu’ici également, à Noël essentiellement.
Cette rapidité d’exécution à l’échelle sénégalaise montrait bien leur motivation.
Nous étions donc impatients de voir si les suggestions de Jean Noël avaient été appliquées et surtout de voir si ça fonctionnait! En tant que producteur d’huîtres en France, Jean Noël pouvait craindre, dans un milieu qu’il ne connaît pas (quelle salinité, quel courant…) et pour une huître qu’il ne connaît pas (la cassostrea gazar), de s’être fourvoyé.
Sur un autre site, nous avons pu constater immédiatement que ses craintes pouvaient s’envoler.
Toutes ses recommandations avaient été appliquées avec succès, et le groupe avait vu encore plus loin. Intégrant une donnée importante en ostréiculture, l’anticipation. Ce qui jusqu’à lors n’était pas le cas, loin sans faut, l’habitude de vivre au jour le jour étant bien ancrée dans la tradition.
Ainsi, avec la plus value de la vente d’huîtres, elles avaient pu acheter des perches pour continuer de mette des guirlandes et augmenter la production, sans appauvrir la mangrove.
L’activité ostréicole est devenue la principale pour ce groupement et elles envisagent de continuer de travailler de manière collective tout en mettant en place une production personnelle.
Le constat était évident : là où les groupes avaient travaillé de manière collective avec un partage du travail et des tâches (dans le village le plus avancé, quand une femme ne peut pas travailler pour des raisons familiales, elle est remplacée), il y a réussite. Là où le travail est inexistant, c’est visiblement du à des dissensions internes au groupement, dissensions qui se sont exprimées devant nous, et peu de progrès.
Comme l’an dernier, à chaque réunion avec les villages, les choses ont été mises à plat. Les problèmes ont été évoqués et des pistes de solution trouvées.
Une réunion de l’union a été tenue, permettant à tous les responsables ostréicoles des villages de se rencontrer.
La décision prise de programmer des rencontres directement sur les site. La première visite se fera sur un site qui fonctionne bien, pour que celles qui ne sont pas encore à ce stade puissent voir et comprendre comment faire. Les progrès en un an ont été énormes, et il est permis de croire que les retards vont se combler rapidement.
Les conditions actuelles font qu’entre le moment où les huîtres sont pêchées et celui où elles arrivent à Dakar pour être vendues il peut y avoir jusqu’à 40% de mortalités.
Nous avions cette donnée l’an dernier, nous en avons les raisons exactes cette année (pas de paniers pour le transport, un transport aléatoire, trop d’huîtres livrées etc…)
La seule solution pour permette de diminuer cette perte nette en revenus, est de trouver un camion fiable, qui ne tombe pas en panne, et qui peut au minimum doubler le nombre de ses rotations jusqu’au bassin des Almadies.
L’association Arradon Terres du Monde à laquelle nous appartenons et qui a intégré l’association Vilaine et Saloum de laquelle est parti ce projet ostréicole, accompagne activement notre volonté de trouver et de financer ce camion.
Néanmoins, il manque des euros, environ 4000, pour permettre cet achat.
Un camion pour l’Union des Ostréiculteurs du Sine Saloum voilà qui pourrait être le leitmotiv de cette année pour nous !
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