Dombes : Pisciculture au pays des mille étangs

La Commission s’interroge actuellement sur l’avenir de la filière halieutique dans l’Europe des 27. La demande en produits aquatiques augmente régulièrement alors que les ressources en mer sont pleinement exploitées par les différentes pêcheries communautaires. L’Union Européenne s’appuie de plus en plus sur les importations pour satisfaire ses besoins en poissons, crustacés et coquillages.

L’aquaculture comme porte de sortie - La salmoniculture norvégienne en modèle, certains experts ne prêchent qu’à travers la pisciculture marine, alors que l’Europe continentale dispose d’un potentiel piscicole important. Pourquoi tourner le dos à ces immenses territoires aquatiques qui concernent l’ensemble des régions européennes, même les plus enclavées ?

Une exemple : Les 11.000 ha d'étangs dans la Dombes au nord-est de Lyon

Le mois de mars est traditionnellement celui de la fin de la pêche dans les étangs de la Dombes (la coutume veut que les dernières opérations soient achevées vers le 15 mars). C’est ainsi que sont produits le brochet des quenelles lyonnaises et la carpe, reine de la pisciculture mais qui souffre encore de la mauvaise réputation de son « goût de vase ».

Mais d’où viennent ces étangs que l’on admire volontiers en allant visiter le parc aux oiseaux de Villars-les-Dombes, mais qu’on connaît si mal ? Comment fonctionnent-ils ? Quelle est leur histoire ? Le pays des mille étangs qui occupe le plateau naturel de la Dombes, autrefois partagé entre principauté de Dombes (rattachée à la France en 1762 seulement) et province de Bresse qui coupait la précédente en deux, possède une identité très riche par son histoire, son patrimoine et... sa gastronomie.

Voir le dossier très complet de la bibliothèque de Lyon : Des carpes et des grenouilles au pays des mille étangs

1. Etangs naturels, étangs artificiels
  • Aux origines, la volonté de mettre en valeur un territoire,
  • D’utilité publique,
  • Du paysage naturel au paysage social : la Dombes sous l’Ancien Régime

2. « Nous sommes tous de la conjuration contre les carpes. »

  • Les étangs à la lanterne !
  • Carpiers contre dessécheurs : les arguments du débat
  • Concrètement, dessèchements et remises en eau

3. Patrimoine rural et identité locale : la Dombes d’aujourd’hui

  • Ecologie et développement durable en Dombes
  • Traditions et identité dombistes
  • Carpe, brochet et grenouille : de quelques spécialités locales

Autres articles :

Documents techniques - FAO :

Informations complémentaires :

Le 2 mars 2011 : Cormoran : un pisciculteur indemnisé par l'Etat (France 3)

Les cormorans, qui se nourrissent de poissons, sont accusés de piller les plans d'eau.

La cour administrative d'appel de Lyon a condamné l'Etat à verser 55 000 euros à un pisciculteur victime des cormorans. La décision est saluée par de nombreux propriétaires d’étangs, qui se plaignent des prélèvements effectués par les cormorans. Ces oiseaux, qui se nourrissent de poissons, sont accusés de piller les plans d'eau.

Le cormoran, qui était menacé d'extinction dans les années 1970, est devenu une espèce protégée grâce à la directive 79/409 concernant la conservation des oiseaux sauvages.

A partir de là, le nombre de cormorans a cru de manière très importante. En 40 ans, cette population est passée de 1 000 à 100 000 individus en France. Ces oiseaux, qui se nourrissent d'un demi-kilo de poisson en moyenne, sont devenus un fléau, pour les exploitations piscicoles.

C'est ce préjudice d’exploitation qui vient d'être reconnu par la justice. La cour administrative d’appel de Lyon a prononcé sa condamnation sur le fondement de la responsabilité sans faute. Les juges ont estimé que l’État était responsable à 50 % du préjudice subi, et ce sur une période de quatre ans….

  • Etude des performances économiques et de la compétitivité de l’aquaculture de l’Union Européenne (DG Mare – 2008) : Une partie de cette étude est consacrée à l'élevage de carpes, mais aussi truite, bar et dorade en Europe....
    Cette étude a pour objectif de chercher à comprendre pourquoi l’aquaculture de l’UE stagne alors que des développements très importants ont lieu dans d’autres parties du monde, et en particulier d’identifier les forces et faiblesses du secteur ainsi que les opportunités et menaces auxquelles il est confronté. Elle a aussi pour but de définir les domaines dans lesquels des actions publiques pourraient être entreprises afin de favoriser le développement du secteur.
    L’étude repose sur une approche micro-économique. Elle n’a pas pour mission de décrire le secteur, mais met l’accent sur les entreprises, l’un des objectifs étant de chercher à identifier les déterminants de la performance économique....
    Préserver et promouvoir la production régionale extensive de poissons en étangs dans un double objectif économique et de préservation des milieux.
    Conditions : L'aide concerne un exploitant ou propriétaire d’un étang d’une surface cadastrale minimale de 2 hectares. L’étang aura ou devra avoir un usage de pisciculture (au sens de la définition européenne). Le demandeur s’engage à respecter et à mettre en œuvre les actions régionales pour lesquelles il s’est engagé, pendant une durée de 5 ans.
  • Pour ce troisième livre paru dans notre “collection gourmande”, les chefs cuisiniers des Toques Blanches Lyonnaises et l’ADAPRA (Association pour le Développement de l’Aquaculture et de la Pêche en Rhône-Alpes) se penchent sur le poisson d’eaux douces qui en frétille encore dans son assiette.
    Qu’il soit pêché, capturé, élevé, qu’il vienne d’un lac, d’un étang d’une rivière ou même d’une pisciculture, le poisson d’eaux douces est à l’honneur grâce aux recettes inédites imaginées par les Toques Blanches Lyonnaises.
    Les anecdotes croustillantes des professionnels de l’aquaculture alliées aux témoignages des pêcheurs et des poissonniers permettent de suivre chaque espèce dans tous leurs états.
  • Dossier Agri-hebdo : Les étangs de la dombes : Onze mille hectares d'eau exploités en alternant poissons et céréales (agrihebdo) de Karine Etter - Région aux mille étangs, la Dombes est le fief d'une agriculture singulière, faisant alterner élevage de poissons pendant la période en eau et cultures céréalières en assec. Située dans le département de l'Ain, au nord-est de Lyon, la Dombes est un plateau faiblement ondulé dont l'altitude moyenne avoisine 280 mètres. C'est surtout une région d'eau avec plus de mille étangs couvrant 11 000 hectares. Près de 20 000 oiseaux viennent y nicher, si bien qu'elle est reconnue «zone humide d'importance internationale» pour les migrateurs. Mais ces plans d'eau peu profonds (80 cm en moyenne) ont depuis le Moyen Age une vocation essentiellement cyprinicole, c'est-à-dire l'élevage de la carpe. Le brochet, la tanche, le gardon, le rotengle peuplent également les étangs de la Dombes, construits par l'homme pour en exploiter les ressources piscicoles.
    Judicieuse alternance.....
  • Les étangs de la Dombes ne sont pas naturels, même si leur création par l'homme est liée à une topographie particulière: la quasi-absence de pente et des sols argileux caractérisés par leur imperméabilité. L'installation de ces plans d'eau et leur exploitation remontent au XIIIe siècle. A partir de cette période, les étangs présentent un fort intérêt économique: on y produit des poissons qui se vendent bien sur des terrains à faible valeur agronomique. Leur développement est favorisé par les nombreux jours maigres imposés par la religion catholique. Les étangs deviennent «d'intérêt public».
    Au XVIIIe siècle, la surface en eau atteint plus de 20 000 hectares. Mais deux polémiques successives mettent à mal les étangs de la Dombes: pendant la Révolution, ils sont associés aux privilèges de la Noblesse; au siècle suivant, ils sont accusés d'insalubrité et remis en cause par les principes de l'hygiène et le système agronomique. Malgré une forte volonté de les voir disparaître, ils perdurent et constituent encore aujourd'hui 11 000 hectares en eau, exploités alternativement pour l'élevage piscicole et les cultures céréalières.
  • Entre octobre et février, la Dombes est en effervescence : c'est la période de la pêche. Depuis la naissance de la pisciculture dans cette région, les mêmes gestes sont répétés. L'étang est d'abord vidangé par l'ouverture du «thou». Cette opération peut durer de quelques jours à plus d'un mois, en fonction de la taille de l'étang (5 à 100 ha). Instinctivement, le poisson se regroupe dans la «pêcherie», zone la plus profonde de l'étang. C'est là que les pêcheurs vont déployer leurs filets. Afin de limiter le tri à la main, ils en utilisent plusieurs sortes. Le «grosse maille» permet de prendre la carpe et les gros brochets.
  • Sans pisciculture, les étangs de la Dombes disparaîtront! Ce qui mettrait à mal tout un écosystème lié à ce mode d'exploitation extensif.
    Pour préserver la valeur écologique et paysagère des étangs de la Dombes, il s'agit aujourd'hui de dynamiser la filière piscicole. Les producteurs et les négociants ont fait un premier pas en 2001 en créant l'Association de promotion des poissons des étangs de la Dombes (APPED).
    En s'appuyant sur tous les acteurs de la filière, l'APPED a entrepris des démarches pour faire reconnaître la carpe et le brochet de la Dombes comme Indication géographique protégée (IGP). Les cahiers des charges ont été rédigés en collaboration étroite avec l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO) et validés en décembre 2006 par les instances nationales. Une fois le système de contrôle et de certification mis en place, le dossier devra être transmis et approuvé par la Commission européenne pour obtenir l'IGP…..
  • Parmi tous les éléments qui composaient le domaine des comtes de Bourgogne au bas Moyen Âge, les eaux vives et les étangs formaient un ensemble non négligeable, le poisson d’eau douce étant particulièrement recherché. C’est pour mieux mettre en valeur cette partie spécifique de ses propriétés en Franche-Comté que le duc-comte Eudes IV (1330-1349) créa un office nouveau : la gruerie, chargée d’administrer et de gérer les eaux et forêts domaniales….
    Des étangs les textes décrivent avec précision la structure, la pêche et la vente du poisson. Parmi les réserves piscicoles, il y avait des plans d’eau destinés à la reproduction, d’où le titre de pisciculture utilisé dans le titre de ce livre…..
    Au total cette étude forme le second volet d’un triptyque consacré aux eaux et forêts princières dans le comté de Bourgogne aux XIVe et XVe siècles. Elle fait suite logiquement à la description de l’office de gruerie en montrant son application aux eaux courantes et " stagnantes " (les étangs), c’est-à-dire deux milieux halieutiques très différents puisque le premier, à l’état naturel, s’oppose aux réserves piscicoles construites par les hommes…..
    Un livre de Pierre Gresser, professeur d'histoire du Moyen Âge à l'Université de Franche-Comté. Ses recherches portent sur le domaine des comtes de Bourgogne aux XIVe et XVe siècles et en particulier les eaux et forêts.

Le 17 avril 2010 : pêcherie des lacs de barrage

Aveyron : Vente à la criée avant la vidange de la retenue de Montézic (Midi Libre)
Dans le cadre de la vidange de la retenue d'eau supérieure de l'usine hydroélectrique EDF de Montézic (Nord-Aveyron) qui a débuté lundi, EDF organise une pêche professionnelle.
Ainsi, après avoir recueilli les poissons présents dans la retenue (une centaine de kilos à d'ores et déjà été capturée), les professionnels habilités par l'exploitant mettront en vente leurs grosses prises.
Toutefois, seule une partie des poissons pêchés, notamment des perches et des sandres, sera mise en vente samedi 17 et mardi 20 avril à partir de 9 heures devant la salle des fêtes de Saint-Gervais. L'autre partie de cette pêche sera réintroduite dans une autre retenue. Enfin, les derniers poissons, souvent piégés dans de petits volumes d'eau, périront inévitablement.
La retenue asséchée, les deux barrages (celui de Monès et de l'étang) seront auscultés attentivement par les techniciens d'EDF.
Des travaux de maintenance seront alors réalisés sur les deux ouvrages et sur l'usine de Montézic. Une réunion d'information à destination du grand public sera organisée par EDF le 27 avril, afin d'expliquer ces chantiers.

Barrages : Vidange et vente de poissons (Midi Libre)
En plus de contrôles réguliers, un examen complet des barrages de plus de 20 mètres de haut doit être réalisé tous les 10 ans. Cet examen peut être effectué par une vidange totale de la retenue, comme c'est le cas du 12 avril au 29 juillet pour les barrages de Monnès et de l'Etang, situés sur la retenue d'eau supérieure de Montézic.
La vidange prend en considération divers enjeux environnementaux : vie piscicole, sédiments, hydrologie et météorologie. Pour limiter les conséquences sur l'environnement, elle est préparée depuis plus de 18 mois par EDF, en concertation avec les acteurs de l'eau. Pendant la première phase de la vidange, du 12 avril au 20 mai, la vitesse d'abaissement du plan d'eau est limitée afin de réduire l'entraînement des sédiments vers l'aval et de recueillir les poissons. Une équipe de 7 pêcheurs professionnels réalise une pêche à l'amont et à l'aval des barrages. Une partie des poissons pêchés sera réintroduite dans la retenue d'eau de Saint-Gervais ; une autre, notamment les perches et les sandres, sera mise en vente samedi 17 avril et mardi 20 avril à partir de 9 h devant la salle des fêtes de Saint-Gervais. A l'issue de la vidange, en partenariat avec la Fédération de pêche, EDF procèdera à une opération de rempoissonnement.

Saint Gervais - Retenue de Montézic : Deux cents kilos de poissons en vente ce matin (Midi libre)
Profitant de la vidange décennale de la retenue de Montézic, EDF organise depuis quelques jours une pêche professionnelle.
Hier déjà, près de 200 kg de poissons (sandres et perches confondus) ont été recueillis en aval du barrage de Monnès, pour faire de nombreux heureux ce matin. Car si une petite partie de cette pêche repart à l'eau dans le lac tout proche de Saint-Gervais, le reste, en revanche, finira fatalement dans l'assiette de certains amateurs.
Ce matin, beaucoup auront sans doute fait le déplacement jusqu'à la salle des fêtes de Saint- Gervais pour acheter ces poissons à un tarif défiant toute concurrence. « Le prix est fixé à 6 € le kilo, moitié moindre que celui affiché dans le commerce », souligne Alain Baillet, pêcheur professionnel nantais engagé par EDF. « L'intérêt d'une telle opération est de cette politique de bas prix est avant tout de satisfaire les locaux vis-à-vis des désagréments que peut entraîner cette vidange », explique-t-il.
Recueilli en aval de la retenue, le poisson contraint par l'abaissement du niveau d'eau à se réfugier près des vannes est intercepté au sortir des conduites. Un voyage qu'il supporte mal. « L'écart de pression entre la retenue et la conduite qu'ils empruntent pour arriver jusqu'à nous en tue une très grosse partie », reconnaît Alain Baillet. Lors de la dernière vidange de la retenue de Montézic, 12 tonnes de poissons (des poissons blancs en particulier) avaient ainsi péri durant l'opération.
Organisée en collaboration avec la société de pêche locale, cette opération se poursuivra jusqu'à la fin de la vidange, prévue dans quelques jours. « Le gros étant attendu pour lundi », confie un pêcheur. Mardi, une nouvelle vente sera organisée dès 9 heures à la salle des fêtes de Saint-Gervais.

Le 18 août 2010

Bruxelles, le 22.X.2008 / C(2008)6271 / Objet : Aide d'Etat N 227/2008 – France : Société de transformation des poissons de la Dombes

La France a notifié, par courrier du 5 mai 2008 une aide individuelle intitulée "Société de transformation des poissons de la Dombes" enregistrée sous le numéro N227/2008. La Commission a demandé des renseignements complémentaires à la France par courrier du 30 mai 2008.

La France a répondu en date du 31 juillet 2008 : L'objet de cette aide individuelle est d'accorder une aide financière à une entreprise, "SAS Dombes Poissons Transformation" dont le nom commercial est "Vivodouce", compensant une partie de la perte de marge brute subie par l'entreprise en raison des restrictions d'activité qui lui ont été imposées suite aux mesures administratives de lutte contre l'influenza aviaire, en début d'année 2006.

L'entreprise "Vivodouce" est une PME du département de l'Ain. Seule entreprise de transformation valorisant la production piscicole traditionnelle et extensive des étangs de la Dombes dans le département, elle apparaît être à ce titre un maillon essentiel de la filière aquacole locale. Son activité est essentiellement basée sur l'élevage et la transformation de poissons pêchés dans les étangs de la Dombes situés dans le département de l'Ain en France.

Le 27 août 2010

La vente des poissons pêchés du lac d'irrigation de Miallet (24) (Sud-Ouest)

Cet après-midi sous la halle de Miallet, en Périgord vert, a eu lieu la première vente de poissons (qui doit continuer sur quatre jours) suite à une opération, avant travaux, de pêche sur le lac d'irrigation de Miallet, le plus gros de Dordogne avec Rouffiac et Saint-Estèphe. Cette pêche au filet a produit 800 kg de poisson. Ce sont 200 kg de sandres et perches qui ont constitué l'essentiel des achats des 68 personnes venues à cette vente publique.

Le 28 août 2010

Dordogne : A la criée du soir (Sud-Ouest)

Tous les jours à 16 heures jusqu'à mardi, on vend à la halle le poisson du barrage. 12 euros le kilo de sandres, 10 euros le kilo de brochets, les brèmes sont gratuites.

Hier à 16 heures, sous sa halle ornée de fleurs en plastique de la félibrée, Miallet a vécu un rendez-vous rare, en lien avec un événement qui s'était produit pour la dernière fois il y a douze ans : la vente de poissons à l'occasion de la vidange de la retenue d'eau de 77 hectares.

Pas moins de 68 personnes - des tickets d'ordre faisant foi - essentiellement des gens du pays (mais pas des restaurateurs), souvent en couple, ont acheté 200 kg de sandres et de perches à 12 et 6 euros respectivement le kilo.

Parmi eux, Maxime Mortessange lançait de derrière sa barbe blanche : « Pour nous qui avons cédé des terrains pour le plan d'eau, c'est un juste retour. De toute façon, le poisson, c'est très bon ! » Étaient également proposés des brochets à 10 euros le kilo, des gardons à 4 euros et des carpes à 1,50 €. Un panneau mentionnait par ailleurs la gratuité pour les brèmes, et promettait aux poissons « indésirables » de… finir à l'équarrissage ! Faisant figure d'étendue d'eau majeure (Rouffiac couvre 40 hectares, Saint-Estèphe 20, comme La Jemaye), l'étang de Miallet, inauguré en 1996 derrière sa longue digue, a été un élément clef de la politique d'irrigation voulue par le Conseil général.

Cinq pêcheurs pros…

Le 29 août 2010

À la pêche au carré… (Jsl)

Il n’était pas rare, il y a encore quelques années, de croiser aux abords des cours d’eau de la campagne bressane, des voitures portant sur le toit de longues perches de bois et un filet. Point de braconnage ici mais la pratique pour de patients pêcheurs de la pêche au carré. Plus connue sous le nom de « carrelet », cette technique a pris en Bresse le nom de « carré » (du nom de sa forme), alors que les termes de « ableret », « carreau » et « échiquier » sont également référencés dans le Larousse. Si dans d’autres régions la pêche au carré peut être embarquée ou depuis des pontons, en Bresse, cette pêche se pratique à pied, comme l’attestent de vieilles cartes postales prises au début du XX e siècle sur les rives de la Seille à Louhans.

Pratiquée dans les eaux peu profondes, la pêche au carré nécessite la présence d’un filet en forme de nappe carrée et à mailles rectangulaires montés sur deux arceaux croisés, suspendus au bout d’une perche : ces arceaux étaient maintenus par une pièce de bois appelée « lanterne » ou « grenouille », comme celle illustrant cet article. Dans la partie supérieure, une cordelette enserrait la perche alors que dans la partie inférieure, les deux trous pratiqués sur chacune des quatre faces recevaient les arceaux. La pêche au carré, ou au carrelet, est toujours autorisée de nos jours en Saône-et-Loire mais uniquement dans les eaux de 2 e catégorie du domaine privé.

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Le 25 octobre 2010

Maricourt (Somme) : Les pêcheurs s'inquiètent de l'avenir (Courrier Picard)

Pêcheurs et habitants de la vallée de la Somme ont échangé autour de l'avenir de la pêche dans ce secteur.

Le « Café des pêcheurs » organisé par le collectif La Forge a permis de pointer l'importance des pêcheurs du Nord-Pas-de-Calais dans le dynamisme économique des villages de la vallée de la Somme.

Quel est l'avenir de la pêche dans la vallée de la Somme ? Comment évolue le tourisme dans ce secteur ? Quel est son impact sur la vivacité économique des villages qui bordent la Somme ? C'est autour de ces questions que s'est réunie une vingtaine de personnes lors du « Café des pêcheurs » organisé au Chant du coq à Maricourt par le collectif La Forge, samedi matin. Les pêcheurs de la Somme et les habitants sont venus discuter et débattre de l'avenir de leur territoire. Sur ce même modèle, le collectif a déjà organisé cinq « Cafés des habitants » à Curlu, Frise, Eclusier-Vaux, Suzanne et Cappy. « Il nous semblait important d'organiser un "Café des habitants" avec les pêcheurs de la Somme. Ils tiennent un rôle très important dans le secteur », explique François Mairey du collectif La Forge. Ces pêcheurs qui, pour une grande partie, ne sont pas Picards. Beaucoup viennent du Pas-de-Calais et du Nord.

Des comités d'entreprises louaient des étangs - Une tradition qui remonte à l'après-guerre. Des anciens de la vallée se rappellent. « Dans les années 1950, le week-end, on voyait des cars entiers venir du Nord-Pas-de-Calais. C'était des comités d'entreprises qui louaient des étangs ou des marais à la journée. » À cette époque, les petits commerces des villages vivaient en partie grâce à la venue de ces pêcheurs. Encore aujourd'hui, Laurent Récoupé, propriétaire du bar au Chant du coq, vit grâce à ces pêcheurs. « Sans eux, je fermerais », avoue le cafetier. Les cars ne viennent plus mais les pêcheurs du Nord-Pas-de-Calais continuent toujours de titiller le poisson de la vallée de la Somme. Certains ont opté pour la caravane ou le mobil-home et viennent passer leurs week-ends ou leurs vacances à pêcher au bord d'un étang.

Un mode de pêche de plus en plus remis en cause. En août 2008, les pêcheurs de l'association Les Amis d'Éclusiers ont d'ailleurs été priés de libérer les abords des étangs et marais où ils étaient installés depuis 1971. Les lieux appartenant au conseil général ont été réhabilités. « Depuis, les abords des étangs et des marais sont beaucoup plus jolis que lorsqu'il y avait ces caravanes », souligne une habitante de la vallée de la Somme. « C'est peut-être plus joli, mais qu'en est-il de la vie sociale, de l'animation de ce lieu, interroge un ancien Ami d'Éclusiers. « Tout dépend ce que l'on cherche : un tourisme de proximité ou un tourisme de consommateurs moins respectueux du site. » Désormais, les pêcheurs, toujours aussi nombreux dans cette partie de la Somme, viennent de plus en plus à la journée ou pour de courtes périodes. Ils continuent ainsi à contribuer à la vie économique locale mais encore faut-il continuer à bien les accueillir. AMÉLIE GIRARD

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Le 6 novembre 2010

Dombes : c'est la saison des pêches d'étangs (Le Progrès)

La capture de centaines de kilos de poissons reste un spectacle. Quelques étangs sont ouverts au public, mais la discrétion reste souvent de rigueur.

Le bouche à oreille serait finalement le meilleur moyen d'être informé d'une pêche d'étang en Dombes. Les professionnels l'expliquent sans état d'âme : « En pleine saison, nous pêchons deux ou trois étangs par jour, dit Marc de Clavière, président de la coopérative Coopépoisson à Montluel. C'est vrai que le spectacle est chaque fois au rendez-vous et que ce sont des moments passionnants. Mais les propriétaires ne souhaitent pas la présence du public. C'est leur droit, ils sont chez eux. » Coopépoisson pèse la bagatelle de 600 à 700 tonnes de poissons et environ 500 étangs pêchés pendant la saison, en novembre et décembre. La coopérative intervient bien sûr en Dombes, mais aussi en Saône-et-Loire, Côte-d'Or et Loire. Pas simple donc d'assister à une pêche miraculeuse. « Les accès sont souvent impossibles et les conditions de sécurité difficiles à assurer quand les visiteurs et les véhicules sont nombreux », confirme Albert Fette de Villars, grand spécialiste devant l'Éternel......

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Aquaculture Liatout à Saint Marcel en Dombes (La Dombes)

Vers 1890 Baptiste LIATOUT, agriculteur à Saint Marcel en Dombes, effectuait en période hivernale des transports de poissons, depuis les lieux de pêches d'étangs de la Dombes vers différents points de vente, essentiellement à Lyon et ponctuellement vers l'Italie du Nord.

A l'époque le transport s'effectuait par des charrettes attelées à des chevaux ; les poissons étaient placés dans des « tonnettes » de bois contenant de l'eau, elles étaient ainsi acheminées jusqu'aux points de ventes.

En 1926 son fils Pétrus LIATOUT crée sa première structure commerciale de négoce de poissons, avec la construction d'un « bateau - vivier » amarré sur les quais du Rhône à Lyon, proche des Halles et des criées lyonnaises.

En 1950 il amorce des relations commerciales avec l'Allemagne.

En 1952 reprise du négoce par Hubert LIATOUT, son fils. Celui-ci entreprend le développement de relations commerciales suivies avec l'Italie du nord pour la vente des tanches et avec l'Allemagne, pour la vente des carpes. Dès 1962 il met en oeuvre un site piscicole de 140 ha en plein centre de la Camargue.

En 1986 lui succède son fils, Eric LIATOUT. Il aménage une pisciculture constituée de 20 bassins sur 7 ha au coeur même de la Dombes, à Saint Marcel et crée la société Aquaculture LIATOUT. Ces nouvelles infrastructures, méthodes de travail et techniques de stockage font sortir l'activité piscicole de sa saisonnalité, ce qui permet un approvisionnement continu en carpe tout au long de l'année.

En 2004 l'un des fils, David LIATOUT, intègre l'entreprise. Celui-ci complète la diversification par le montage de filets de pêche, la construction et l'installation de nourrisseurs automatiques dans les étangs, permettant un complément d'alimentation naturelle à base de céréales, améliorant ainsi la qualité des poissons.

En 2007, les deux autres fils Baptiste et Thibault intègrent l'entreprise à leur tour ; à eux tous ils décident la création d'un atelier de transformation afin de diversifier les compétences de l'entreprise. Cet atelier répondant aux normes européennes, permet la commercialisation des produits de Dombes, des lacs Alpins, et aussi des salmonidés issus de différentes piscicultures de la Région.

Grâce à cette gamme complète, à sa production quotidienne et à son avantageuse situation logistique, l' Aquaculture LIATOUT a su séduire la grande distribution et de nombreux grossistes, permettant ainsi une promotion et une distribution de ses produits sur le plan national…..

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Le 8 novembre 2010: pêche dans l'Aube

La semaine dernière, le Conservatoire du patrimoine naturel de Champagne-Ardenne a procédé à la pêche automnale annuelle de l'étang de Ramerupt situé à Petit-Mesnil. Ce sont ainsi quatre tonnes de poissons qui ont été sorties des eaux de l'étang, grâce au travail de vingt bénévoles œuvrant de manière « ancestrale », à savoir la pêche au filet suite à vidange.

Le poisson a été vendu à un pisciculteur de la Marne. Les espèces présentes sont toutes des espèces indigènes des étangs de Champagne humide : brochet, perche, carpe, gardon, rotengle, ablette et tanche. Ce site d'une trentaine d'hectares, copropriété du conservatoire et de la communauté de communes de Soulaines depuis 1991, a intégré le réseau des Réserves naturelles régionales au printemps 2010. Il s'agit de l'une des trois réserves naturelles régionales créées dans l'Aube en 2010 aux côtés des prairies humides de Courteranges (27 ha) et de la pelouse calcicole de Spoy (10 ha).

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Le 10 novembre 2010

Dordogne : Des poissons pour peupler les biefs (Sud-Ouest)

Philippe Robert et des membres de la société de pêche de Périgueux venus pour l'opération d'alevinage. Les membres de l'Association agréée pour la protection de la pêche et du milieu aquatique (AAPPMA) de Périgueux se sont réunis vendredi à Marsac, au départ de la Voie Verte, pour procéder au lâcher annuel en carnassier et poisson blanc, sur l'Isle, l'Auvézère et dans les plans d'eau de Saltgourde (Marsac) et Lamoura (Boulazac). Il s'agissait d'aleviner les biefs de Bassillac à Montanceix, soit une vingtaine. Un bief, c'est une zone entre deux barrages.

Brochets, sandres, etc. - Les pêcheurs vont faire cela tous les ans en plusieurs fois, de fin octobre à début décembre : perches, brochets, sandres, black-bass dans l'Isle, gardons et goujons sur l'Auvézère et dans les étangs de Saltgourde et celui de Lamoura. Ils commandent ces poissons à un professionnel qui les élève dans des étangs de la Double ou du Bergeracois, ce qui évite les longs transports et donc le stress et autres ennuis qui risquent d'empêcher la survie des alevins. « Ces opérations ont été réalisées en quatre demi-journées »précise le président Philippe Robert. « C'est le premier lâcher de la saison, brochetons et sandres de l'année et perches de 1 an et demi-2 ans, car ce sont les sujets les plus jeunes qui résistent le mieux. Nous sommes une douzaine à aleviner ces biefs. On le fait en novembre car c'est là que les étangs se vident. Il faut qu'il fasse frais. On met un brochet tous les 10 mètres, par contre pour les sandres et les perches, on en met plusieurs d'un coup », dit.....

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Barbezieux Saint-Hilaire : La pêche à Givrezac comme au Moyen Âge (Sud-Ouest)

Les étangs du Tâtre sont en vidange. La vente des poissons aura lieu les 27 et 28. Thierry Matignon, aquaculteur, et son beau-père Joseph Carton, procèdent au tri des poissons pour compléter la fourniture de la pêche des 27 et 28 novembre.

Joseph Cartron qui porte gaillardement ses 76 printemps, est fier de donner un coup de main à Thierry Matignon, son gendre : « Ça se passe comme au temps des moines à Givrezac. » Et voilà notre aquaculteur du Tâtre qui nous raconte l'histoire des étangs de Givrezac, de ses moulins et de sa pêche. Car en plusieurs siècles, rien n'a changé. Dans les étangs naturels, on continue d'élever du poisson et de s'en nourrir. Une diversification pour la ferme qui, aujourd'hui, permet son maintien. La pêche des étangs, comme une fête, aura lieu le week-end prochain. Plus de 200 personnes s'y presseront pour venir acheter alevins pour d'autres plans d'eau ou poissons d'eau douce, à consommer.

Depuis le Moyen Âge - « Des actes notariés, explique Joseph Cartron, nous montrent la présence des moines dans cette région et l'exploitation des étangs, notamment, les nôtres, ceux de Givrezac, au Tâtre. Ils sont mentionnés en 1200 puis encore vers 1400. Ils figurent sur le plan communal de 1826. » Joseph raconte que les moines à cette époque vidaient les étangs au moment du Carême, au temps religieux où la viande animale est proscrite. « Cependant, explique notre pêcheur, on s'est aperçu qu'en mars et avril, ces vidanges nuisaient fortement à la reproduction et qu'il fallait y remédier. » Ainsi, depuis ces temps immémoriaux, la vidange s'effectue en novembre, sans incidence pour le repeuplement.

Givrezac est située au confluent de deux rivières : le Givrezac et le Tâtre. « Ici, se trouvaient deux moulins à eau, explique Joseph. L'un a totalement disparu. Mais nous avons conservé une partie du bâtiment qui abrite la chute d'eau où se trouvait autrefois la roue. » En ces temps nouveaux, l'aquaculture est devenue un complément de revenus. Elle a bien failli disparaître, mais se maintient, malgré certains avatars. Celui du cormoran, par exemple.

Cormoran : ennemi n° 1

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Le 28 février 2011

Aquaculture : La Commissaire Damanaki rencontre les Ministres de cinq pays sans littoral pour discuter de l'avenir de l'aquaculture en eau douce

Communiqué de presse - 23/02/2011

Maria Damanaki, commissaire aux affaires maritimes et de la Pêche, a reçu le 21 février 2011 les ministres de l'Agriculture de la République tchèque Ivan Fuksa, de Hongrie Sandor Fazekas, de Slovaquie Zsolt Simon, d'Autriche Nikolaus Berlakivich ainsi que le Directeur des affaires internationales du Luxembourg Frank Schmidt.

La délégation ministérielle a remis au commissaire Damanaki une "Déclaration commune sur le rôle futur de l'aquaculture d'eau douce et la pêche continentale au sein de la réforme de la PCP. "Les deux parties ont échangé leurs vues sur les perspectives de l'aquaculture d'eau douce et sa contribution à l'approvisionnement de produits de la pêche de haute qualité pour les consommateurs, à la croissance économique et l'emploi dans les zones rurales et à la préservation de l'environnement et de la biodiversité. Ils ont convenu que l'aquaculture d'eau douce devrait être prioritaire dans le cadre de la future politique commune de la pêche et ses instruments de financement.

Les pays sans littoral ont des surfaces d'eau et des réseaux fluviaux importants. Ils possèdent une longue tradition dans l'aquaculture continentale (lacs, étangs, rivières), des plans d’eau qui ont aussi des fonctions non-productives, comme la lutte contre les inondations, la rétention d'eau, l'aménagement paysager et le développement rural. Ils produisent ensemble environ 40.000 tonnes de poisson (3% de la production de l'UE). Ils reçoivent du Fonds européen pour la pêche une aide financière de 81 millions d'euros pour la période 2007-13.

En acceptant la déclaration commune, la commissaire Damanaki a exprimé son soutien à leur initiative et a indiqué que la promotion de l'aquaculture, y compris l'aquaculture continentale, sera traitée comme une priorité au cours de la prochaine réforme de la Politique commune de la pêche et de la proposition d'un nouvel instrument financier pour la politique maritime et la pêche pour la période post-2013. Son plan pour soutenir et promouvoir un secteur compétitif et durable de la pisciculture repose sur deux orientations. Tout d'abord, en facilitant les possibilités d'investissement qui permettront au secteur de se développer au sein de l'UE. Il s'agira notamment d’agir pour réduire les obstacles administratifs ainsi que de promouvoir et de permettre l'aménagement du territoire en prenant en compte les contraintes environnementales. Deuxièmement, en mettant tout particulièrement l'accent sur le financement de l'aquaculture dans le cadre du Fonds européen pour la pêche et de son successeur post-2013. Enfin, des efforts particuliers doivent être pris pour la promotion de l'aquaculture biologique.

Commissaire Damanaki et la délégation ministérielle ont accepté de rester en contact étroit au cours des prochains mois afin de mettre en place les conditions qui permettront une meilleure prise en compte de l'aquaculture d'eau douce. Source : Commission Européenne

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Le 12 Avril 2011

La carpe ou le cormoran ?

L'aquaculture en étang menacée par le cormoran (Ouest France)

Les poissons sont pêchés l'hiver, à l'aide d'un grand filet, alors que l'étang se vide. Vivants, ils iront rempoissonner les plans d'eau, pour le plus grand plaisir des pêcheurs.

Au Moyen-Âge, leurs plans d'eau nourrissaient les populations. Aujourd'hui, ces pisciculteurs de l'intérieur des terres veulent continuer à produire propre et proche. Activité mise à mal par un oiseau gourmand.

Reportage

« Cet étang a vocation piscicole depuis six cents ans. » Jean-Claude Gandon, 41 ans, exploite avec sa femme, Aurélie, un étang de 25 ha niché au pied du château de Montjean, en Mayenne.Cet aquaculteur en eau douce (il en reste une douzaine en Pays de la Loire) pratique un métier ancestral. « Nous sommes de purs écolos. Nous n'utilisons aucun intrant et respectons d'autant plus la nature qu'elle nous nourrit », explique Philippe Relot, son homologue de Missillac, en Loire-Atlantique.

Ces pisciculteurs de l'intérieur des terres (Mayenne, Sarthe, nord-est de la Loire-Atlantique, Nord-Vendée...) sustentaient les populations locales : « Dans les campagnes à sol granitique ou schisteux, aux cultures céréalières aléatoires, l'étang était une activité appréciée et souvent la seule source de protéines », souligne Pascal Trintignac, biologiste au Syndicat mixte pour le développement de l'aquaculture et de la pêche en Pays de la Loire (Smidap).

Pour vivre de son métier, dont le pic est saisonnier (la pêche se pratique d'octobre à février, par vidange de l'étang), Jean-Claude Gandon gère plusieurs plans d'eau. Gardons, tanches, broches, sandres, carpes, élevés extensivement, sont vendus vivants, pour rempoissonnement, aux sociétés de pêche de loisir. Or, l'aquaculture devient un peu galère : « Au moins 30 % des étangs piscicoles ont été abandonnés ces douze dernières années », se navre Bertrand de la Rivière, président des syndicats des étangs de la Mayenne et de la Sarthe.

En cause, des rendements en forte baisse, qui font perdre sa viabilité économique à l'activité : « A Jublains, en Mayenne, l'étang de la Métairie produisait six tonnes par an, renchérit M. de la Rivière. Depuis quatre à cinq ans, c'est 600 kg. » Le grand cormoran, qui avale en moyenne 450 g de poisson par jour, est montré du doigt. « Dans un secteur de la Brière, les 400 spécimens repérés font des ravages », s'inquiète Roland Mallard, pisciculteur à Pontchâteau (Loire-Atlantique).

Les moines étaient pisciculteurs

Les professionnels réclament la régulation de cette espèce non autochtone, qui s'est sédentarisée : « En Suède, Allemagne et Danemark, on a le droit de tirer le cormoran, de détruire les oeufs et les géniteurs. Pourquoi nous l'interdit-on chez nous ? » Les pisciculteurs se plaignent également de l'empilement des textes réglementaires (sur les barrages, l'eau...) qui menacent d'aggraver leurs charges financières.

Ils râlent d'autant plus fort qu'ils se savent utiles : « Nous ne fournissons pas la demande. L'Europe de l'Est et l'Asie importent en masse. » Et bonjour le bilan carbone, quand l'intérêt écologique de l'étang n'est plus à prouver : « L'étang a un rôle épurateur. Il entretient l'écosystème. Et nos premières études montrent que pas moins de 250 espèces végétales le bordent », souligne le biologiste du Smidap. Les aquaculteurs demandent à pouvoir vivre de leur travail millénaire : « Les moines nous ont appris la pisciculture. Et les Chinois la pratiquaient, 800 ans avant Jésus-Christ. »Ils pensent qu'à l'heure où la pêche en mer s'épuise, les étangs pourraient être un pourvoyeur naturel de poisson : « Le potentiel existe. Il faut arrêter de l'abîmer. » Gaspard Norrito

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Le 26 octobre 2011

Nevers : Une vente de poissons exceptionnelle au lac de Pannecière (lejdc.fr)

Depuis hier matin, le pied du lac de Pannecière s'est mué en poissonnerie, vendant des centaines de kilo de marchandise. Le coup d'envoi a été donné à 10 h.

Si le lac de Pannecière se vide peu à peu, ce sont les sacs des amateurs de poissons qui vont grossir tout autant ! Depuis hier matin jusqu'au lundi 31 octobre, la vidange du barrage, qui a lieu environ tous les dix ans, permet la pêche des poissons en amont du lac. Et cela fait le bonheur des amateurs de chair blanche d'eau douce. À chaque décennale, clients et pêcheurs se donnent rendez-vous au pied du barrage. Et comme d'habitude, il fallait être le premier pour avoir le choix !

9 h 45. Cette fois, la pluie s'est aussi invitée. Mais ce n'a pas refroidi cette famille venue d'Héry, faisant le pied de grue devant l'étale. Ils n'ont pas lâché du regard leurs prochains repas, s'alignant un à un devant eux. « C'est la première fois que nous venons. On nous a dit que le poisson était bon alors nous allons essayer ! On nous a prévenus de venir tôt pour pouvoir choisir. » précise Annick Roblin.

Parce que devant elle, ce sont des kilos de tanches, de silures, de carpes, de brochets, de perches et de sandre qui baignent dans la glace.

10 h 30. « Il est frais ton poisson ? » lance un des badauds, sceptique sur la marchandise. « D'hier soir m'sieur ! » lui répond du tac au tac le pêcheur, transformé en vendeur ce matin-là. « Mais c'est plus cher qu'en supermarché dites-moi ! » renchérit le client. Il faut compter 10 euros le kilo pour un brochet, 13 euros pour le sandre et 7 euros la perche.

(...)

11 h 30. Alors que les sacs se sont bien remplis, l'étale se vide. Yannis Boudard l'un des deux vendeurs commence à faire les comptes.

« En un peu plus d'une heure trente, nous avons vendu près de 500 kg de poisson. Il n'y a plus grand chose, il faut attendre le réapprovisionnement. Nous restons ouverts jusqu'à 17 h et tous les jours, tant qu'il y a du poisson. C'est un événement assez exceptionnel et qui plaît aux gens car ils peuvent acheter des poissons d'un lac qu'ils connaissent. »

(...)

Lac de Pannecière, parking prévu. Vente ouverte de 10 h à 17 h jusqu'au lundi 31 octobre.

36 749 kilos de poissons retirés du lac de Pannecière

Pannecière, le 3 novembre 2011 - Depuis le 1er novembre, le plus grand lac du Morvan est vide afin de permettre des travaux de réhabilitation du barrage. La vie de ses occupants en a ainsi été perturbée. L'EPTB Seine Grands Lacs a donc organisé une opération de sauvegarde du cheptel piscicole du 24 octobre au 2 novembre. Le coût de l'opération, 212 888€ TTC, a été financé par l'Agence de l'eau Seine-Normandie (30%) et l'EPTB seine Grands Lacs (70%).

La pêche

Les pêcheurs professionnels ont pêché 36 749 kilos de poissons soit 7 tonnes de plus que lors de la dernière grande vidange (décennale). Plus de 17 tonnes de poissons (brochets, sandres, perches, carpes, truites, tanches, gardons) ont été sauvées et déplacées vers les étangs de Gouffier, de Vaux et de Baye, le Canal du Nivernais ainsi que vers les 4 autres grands lacs du Morvan. La fédération de pêche de la Nièvre assure maintenant le suivi de leur survie. 13 tonnes de poissons jugés envahissants comme les brèmes ont été supprimées.

Tous les jours, de nombreux riverains se sont pressés pour observer cette opération de pêche exceptionnelle et acheter des poissons frais (près de 5 tonnes). Le bénéfice de la vente sera consacré au rempoissonnement du lac de Pannecière en 2013. Victime de son succès, la plus belle prise, un silure d'1.7m pesant 45kg, a du être escortée par les gendarmes vers l'étale du poissonnier.

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Ain : À l’aquaculture Liatout, carpes ou brochets finissent en filets ou rillettes (Le Progrès)

Saint-Marcel-en-Dombes. Créée en 1895, l’entreprise familiale est spécialisée dans la transformation du poisson de Dombes. Dégorgé, désarrêté et effilé, il partira jusqu’en Angleterre.

Après sa pêche, le poisson dombiste doit être transformé. Une activité peu connue qui concerne quatre entreprises dans l’Ain et qui fait travailler une petite centaine de personnes. L’une des plus anciennes est la maison Liatout, installée à Saint-Marcel-en-Dombes depuis 1895, dirigée par Eric et ses trois fils.

Arrivés des pêches d’étangs, carpes ou brochets sont placés dans des bassins en eaux vives. « Leur séjour va leur permettre de se dégorger, perdre leur goût de vase. On pêche selon la demande. Les poissons vont servir au repeuplement ou à leur transformation dans les ateliers. La plus grosse production -85 %- touche à la carpe. Le poisson idéal pour la réalisation des filets est de 1 à 2 kilos », explique Baptiste. Les « mèmères », elles, finiront en terrines ou rillettes, alors que les déchets termineront en aliments pour chats ». Tout juste pêchée, la carpe est électrocutée à faible courant dans les ateliers, pour lui éviter un stress et lui laisser un goût de chair optimal. Sa peau retirée, la carpe est ensuite désarrêtée avant sa transformation en filets. Vient alors l’heure de son conditionnement avec des indications maximales sur sa traçabilité, la date de pêche, de transformation mais aussi le nom de la commune et de l’étang où elle a été pêchée. Pour les rillettes, l’entreprise travaille avec le lycée agricole des Sardières avec qui elle a réalisé neuf recettes. Toute la production est ensuite proposée aux restaurateurs, poissonneries, grossistes et grandes surfaces.

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Le 9 novembre 2011

Parisot. Près de 4 tonnes de poissons sorties du lac (La Dépêche)

Pêche miraculeuse après la vidange du lac Parisot dans l'Aveyron (Midi-Pyrénées) : 4 tonnes dans 9 hectares....

Les canards assistent incrédules au rétrécissement de leur terrain de jeu. Des 9 hectares du plan d'eau, il ne reste qu'une marre même pas viable pour les palmipèdes. Encore moins pour les poissons. Au terme de 3 semaines de vidange, les eaux se sont rapprochées du fond pour ne laisser qu'une grosse flaque de quelques mètres carrés. Un piège radical pour la population aquatique. De pain béni pour la quarantaine de pêcheurs placés sous le contrôle de la fédération départementale de pêche, de l'Appma Varen-lexos et des conseillers de la police de l'eau.

La pêche fut miraculeuse. C'est un fait. En 2 jours, le lac a livré entre 3 et 4 tonnes de poissons. Les bonnes espèces ont été rapidement déversées dans l'Aveyron entre Laguépie et St-Antonin. Les autres seront tout simplement envoyées à l'équarrisseur. Parmi ces espèces « indésirables » ou « non représentées », des monstres de 30 kg, comme la carpe Amour une espèce originaire du fleuve éponyme (Russie), introduite ici pour ses vertus supposées de « nettoyeur ». Idem pour l'écrevisse « signal », originaire des USA qui a le mérite d'être belle (15 cm sans les pinces) mais l'inconvénient de coloniser les espèces indigènes. Un silure de 43 kg et 1,70 m a lui aussi été expulsé du lac. Mais les gardons, brèmes, brochets, perches… attendent déjà les pêcheurs non loin de là…

Le lac sera réaménagé

Marc Kerestedjan, le maire de Parisot, est un homme heureux. En tout cas soulagé : « Nous avons fait 24 réunions pour envisager la mise aux normes du plan d'eau. Demain soir (N.D.L.R. : ce soir), la commission du lac se réunira pour caler la suite des opérations ». La pêcherie mise en place lundi et hier est donc pour lui « un aboutissement ». Ce lac de 9 hectares alimenté par la Seye, creusé en 1973, aujourd'hui asséché et vidé de ses poissons, va enfin pouvoir opérer une mue radicale : curage du fond, refonte des berges, abattage des arbres morts… Le tout pour une facture de 44 970 € subventionnée à 80 % par l'agence de l'eau, le conseil général, la fédération de pêche… « Il ne reste que 10 000 € à la charge de la commune », apprécie le maire.

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Le 20 juillet 2012

Le Burkina Faso demande la création de fonds pour développer l’aquaculture dans les pays sans littoral (lefaso.net)

Comité des pêches 2012 : Le Burkina veut un fonds pour développer son aquaculture

Le Burkina Faso demande la création de fonds pour développer l’aquaculture dans les pays sans littoral. C’est à l’occasion de la trentième session du Comité des pêches de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), tenue du 9 au 13 juillet 2012 à Rome.

Le Comité des pêches (COFI), un organe consultatif du Conseil de la (FAO) a tenu sa trentième session du 09 au 13 juillet 2012 à Rome en Italie. Environ 120 pays, 64 organisations intergouvernementales et organisations non gouvernementales ont pris part à ce forum intergouvernemental mondial pour examiner les grands problèmes des pêches et de l’aquaculture dans le monde. Actualité oblige, les travaux du COFI 2012 s’inscrivent dans la suite logique du sommet mondial sur le développement durable, Rio+20, tenu au Brésil en juin passé. D’où l’appel du directeur général de la FAO, le Brésilien, José Graziano Da Silva, au respect des engagements pris à Rio et la mise en œuvre des idées émises pour une meilleure sécurisation des produits de la mer, jouant un rôle essentiels dans la sécurisation de l’alimentation des populations. « On ne peut pas avoir un développement durable quand des hommes et des femmes vivent dans une pauvreté extrême », a-t-il indiqué.

Des records pour la pêche

Les débats sur la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture ont mis en exergue l’importance de ce secteur pour l’humanité toute entière. Les pêches et l’aquaculture sont une source essentielle d’aliments et de protéines pour des milliards de personnes dans le monde. Plus d’une personne sur dix dans le monde tirent leurs moyens d’existence de ce secteur. En 2011, le poisson et les produits de la pêche figuraient parmi les produits alimentaires les plus commercialisés à travers le monde. Après avoir chuté en 2009, les échanges mondiaux de poisson ont connu une hausse en 2010 et en 2011. Pour cause, une demande soutenue, des politiques de libéralisation du commerce, la mondialisation des systèmes, etc. Il ressort des débats que plus que jamais, il est nécessaire de coopérer au niveau international pour une gestion durable mondiale des pêches et pour la préservation de la biodiversité. Les délégués s’accordent pour reconnaitre que le code de conduite de la FAO pour une pêche responsable et les plans d’action internationaux ainsi que les directives techniques qui les encadrent, peuvent contribuer grandement à la mise en place d’un système mondial de production durable de ressources halieutiques.

Le Burkina au rendez-vous

Le Burkina Faso, pays sans littoral, plus consommateur que producteur de poisson, a tout de même tenu le pari de la participation au COFI. Le pays était représenté par Laurent Diandioua Coulidiati, Conseiller près l’ambassade du Burkina Faso en Italie, représentant permanent adjoint auprès de la FAO. A côté d’autres délégations comme celles des Etats Unies d’Amérique ou de la république Chine composées d’une dizaine d’experts ou diplomates au moins. Aucun professionnel de la pêche du Burkina n’y était présent. « Bien que nous n’ayons pas de mer, nous consommons beaucoup de produits qui viennent de la mer. Aujourd’hui on parle de pêche responsable, il y a aussi les aspects sanitaires et autres par rapport à ce que nous consommons en termes de poissons et autres fruits de mer. Par rapport à cela nous trouvons que nous avons notre place quand même dans les discussions, bien que 75% des discussions concernent la grande pêche, maritime notamment », précise Laurent Diandioua Coulidiati.

La demande de poisson au Burkina se situe entre 25000 et 30000 tonnes par an, alors que la production nationale atteint à peine 10000 tonnes. « Pour combler ce gap, la solution préconisée c’est surtout l’aquaculture qui consiste à élever certains produits provenant de l’eau, depuis le poisson que tout le monde connait en passant par les grenouilles et aussi les crabes d’eau douce », fait comprendre le présentant du Burkina au COFI. Selon le rapport sur la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture en 2012, l’aquaculture est l’un des secteurs de production d’aliments qui croissent le plus. Le Burkina Faso a préconisé la mise en place de fonds pour permettre aux pays sans littoral de développer l’aquaculture et aussi de mieux organiser les acteurs de la pêche artisanale. Le Burkina a également souhaité un transfert de technologies en matière d’aquaculture.

« Les autorités burkinabé s’appuient souvent sur l’exemple du Brésil où l’aquaculture se déroule exactement comme on élève les poulets chez nous dans les villages. Nous avons demandé qu’il y ait un transfert de technologie vers le Burkina pour permettre à nos populations locales de maîtriser la technique », explique Laurent Diandioua Coulidiati. Le Burkina Faso est reconnu pour ses nombreux barrages. Une aubaine pour le pays qui pourrait envisager l’association de l’agriculture irriguée à la pisciculture. Sur ce plan, le représentant du Burkina au COFI se veut rassurant. « Depuis un certain temps, on tient compte de la production de poisson dans la conception des différents barrages », déclare-t-il.

Il poursuit en ces termes : « Il est question de revoir le processus de pêche, de la gouvernance responsable de cette pêche au niveau de la pêche artisanale pour voir dans quelle mesure organiser les acteurs sur le terrain et même comme on le fait depuis longtemps pour la chasse, prendre une période pour suspendre la pêche pour permettre aux poissons de se reproduire et éviter le tarissement des ressources au niveau de nos plans d’eau ».Un autre aspect important soulevé par le Burkina au COFI est le financement des activités de recherche sur la pêche.« On a constaté que les sous-secteurs pêche et aquaculture sont les parents pauvres de la recherche développement au Burkina Faso. Quand on regarde toutes les productions, ce sont essentiellement les différents mémoires des étudiants et aussi quelques études commandées. Il n’y a pas de structure de recherche spécialement orientée sur la pêche et l’aquaculture », regrette Laurent Diandioua Coulidiati.

Au terme de la semaine de débats interminables, souvent marqués par des positions inflexibles de certains pays, le Burkina sort satisfait. Satisfait d’avoir pu faire entendre sa voix auprès de grands pays de la pêche. Satisfait d’avoir pris une part active dans le déroulement des travaux en tant que membre de la commission chargée de la rédaction du rapport de la 30e session du COFI.

Inoussa MAÏGA

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Image Google Earth : Plusieurs étangs de la Dombes

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