Ouverture des Assises de la pêche : Provocation et intox !

Lors de l’ouverture des assises de la pêche, Joe Borg, Commissaire européen en charge des Affaires maritimes, a de nouveau "lourdement" insisté sur les Quotas Individuels Transférables. Devant une assemblée en majorité hostile aux QIT, son discours relève plutôt de la provocation en cette phase d’échange et de propositions que constituent les assises de la pêche. Pourquoi échanger et proposer si d’avance la commission en accord avec certains pays influant a déjà tout ficelé pour la nouvelle Politique Commune de la Pêche ?

Remettre toujours sur le tapis, surcapacité et subvention, relève de l’intoxication. Toujours insister sur la surcapacité des flottilles sans discernement est un bon moyen d’évacuer les vrais problèmes et les problèmes à venir du secteur de la pêche : la modernisation et l'adaptation des flottilles artisanales, la libéralisation du marché des produits de la mer, les accords commerciaux internationaux de l’OMC, l'adaptation du secteur aux changements climatiques, la dégradation des écosystèmes côtiers,… La surcapacité n’est qu’un facteur parmi d’autres pour expliquer l’effondrement de certains stocks. Jamais on ne parle des stocks bien gèrés, de la gestion participative de certaines ressources couronnée de succès comme la coquille saint-jacques, des efforts consentis par les pêcheurs en matière de sélectivité des engins,...

Extrait du discours de Joe Borg : La France au cœur du processus de réforme « Dès lors que nous érigeons la durabilité économique et écologique en objectif, nous devons admettre qu’il faut résoudre l’épineux problème écologique et économique que constitue la surcapacité. En cherchant les instruments adéquats à cette fin, nous ne devrions pas avoir peur de faire preuve d’imagination. Pourrait-on, par exemple, introduire davantage de sagesse économique dans le système en adoptant une approche fondée sur le marché, avec des droits de pêche échangeables? Je suis bien conscient que cette idée n’est pas très populaire en France, où les ressources halieutiques sont considérées comme une ressource commune appartenant au domaine public. On pourrait toutefois envisager un système dans lequel le patron-pêcheur bénéficierait d’un droit exclusif d’utilisation et d’exploitation de la ressource, sans en être propriétaire à proprement parler. Car, après tout, le patron-pêcheur est aussi un entrepreneur, qui ne verrait pas d’un mauvais œil le fait de détenir un avoir, comme un droit d’exploitation, qui augmenterait la valeur de son entreprise.

Cette solution nécessiterait assurément une évolution radicale des mentalités et un soutien fort de tous les intéressés. Néanmoins, nous ne pourrons atteindre l’objectif d’un processus de réforme global que si nous sommes capables de sortir des sentiers battus et d’envisager toutes les possibilités. »

Joe Borg me rappelle ces présidents discourant dans la langue de l’ex-colonisateur alors que bon nombre de leurs concitoyens ne comprennent pas cette langue étrangère. Un bon moyen pour faire passer la pilule en douceur !

Autres articles :

Pour plus d'informations :

Voici les premières dates et lieux de réunion connus :
Source : CNPMEM

  • Nord-Pas-de-Calais : 23/10 à Boulogne
  • Basse Normandie : 6/11 à Cherboug
  • Bretagne : 6/11 à Quimper
  • Pays de Loire : 9/11 à Ile d'Yeu
  • Aquitaine : 9/11 à Capbreton
  • Poitou-Charentes : 9/11 à St Pierre d'Oléron
  • Languedoc Roussillon : 5/11 à Sète
  • PACA : 3/11 à Marseille
  • La Réunion : 22 et 23/10 à St Gilles
  • Atelier Volet externe : 26/10 à Concarneau

Compte-Rendu à l'issue des réunions régionales :

Contribution des professionnels de la pêche française – Réponse au livre vert – Réforme de la politique commune de la pêche - Contributions régionales et d’organisations professionnelles dans le cadre des assises de la pêche : Document de Comité National des Pêches Maritimes et des Elevages Marins (CNPMEM)

Ministère de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche : Assises de la pêche - Contributions des régions et partenaires

Extrait de compte-rendu :

Restitution des assises régionales de la pêche (CCRS)
Pour Comité Régional des Pêches Maritimes :
Le 9 novembre 2009 : Poitou-Charentes
Le 9 novembre 2009 : Pays de Loire
Pour le plateforme inter ONG : (Greenpeace, WWF, Fondation Nicolas Hulot, Bloom,…)

Grand débat du Ministère de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche

Le Grand Débat sur l’avenir de l’agriculture et de la pêche françaises : Synthèse des travaux du groupe de travail : « pêche et aquaculture »
Le groupe de travail « pêche et aquaculture », organisé dans le cadre du « Grand Débat sur l’avenir de l’agriculture et de la pêche » a réuni des représentants de la filière pêche et aquaculture, des ONG, des élus de l’Assemblée nationale et du Sénat, et des membres du Conseil économique et social et environnemental et des administrations concernées....

Revue de Presse :

Assises de la Pêche - Le commissaire européen défend les quotas transférables (Le Télégramme)
Le commissaire européen Joe Borg a défendu aujourd'hui le principe des quotas de prises transférables d'un bateau à l'autre, une des pistes de réflexion dans le cadre de la réforme de la politique commune de la pêche (PCP). Le commissaire s'exprimait lors de l'ouverture des Assises de la pêche qui se tiennent à Paris.
L'objectif principal de la PCP est "la durabilité économique et sociale, en parallèle avec la durabilité écologique" de la pêche, a souligné Joe Borg. Il ne faut "pas avoir peur de faire preuve d'imagination", a-t-il expliqué, suggérant d'adopter "une approche fondée sur le marché, avec des droits de pêche échangeables", notamment les quotas.

A Paris, Joe Borg vient «provoquer» pêcheurs, ONG et élus (Euractiv)
En lançant la réflexion sur le Livre vert sur l’avenir de la pêche, le commissaire européen en charge des Affaires maritimes a évoqué les quotas individuels transférables. Un projet qui fait bondir les pêcheurs français. Suite Euractiv

Pêche. L'Ouest refuse «la politique de la table rase» (Le Télégramme)
«Ne jetez pas le bébé avec l'eau du bain»: c'est la prière adressée par la Bretagne à Bruxelles au sujet de la politique européenne de la pêche. Elus et représentants professionnels de cinq régions de l'Ouest terminent aujourd'hui une tournée de lobbying de trois jours dans la capitale européenne, où ils se sont retrouvés paradoxalement en situation de défendre la PCP auprès de la Commission! En avril, le Commissaire Joe Borg n'y était alors pas allé de main morte en présentant une première esquisse de ce que pourrait être une politique européenne de la pêche à l'horizon 2013. Stigmatisant les «88% de stocks surpêchés», il avait plaidé pour «une approche radicalement nouvelle».
Contrepropositions

Le 23 octobre 2009

Pêche dans l’océan Indien : Europe et Asie exploitent plus de 96% nos ressources halieutiques (Le Témoignage)
Les 22 et 23 octobre ont lieu au Centhor (Île de la Réunion) les Assises de la Pêche. À ce propos, nous allons faire un rappel de la situation dans notre région. Actuellement, les flottilles des pays membres de la COI (Commission de l’Océan Indien) réalisent entre 2% et 4% des prises selon les années, tandis que celles d’Europe et d’Asie exploitent à plus de 96% nos ressources halieutiques. Notre balance commerciale dans le secteur de la pêche est déficitaire, or, le riche patrimoine halieutique offre des perspectives intéressantes. Le secteur de la pêche est particulièrement indiqué pour mettre en œuvre une politique de co-développement dans notre région. Suite....

Le 25 octobre 2009

Boulogne - Assises régionales de la pêche : le cri d'alarme d'une filière aux abois (La Voix du Nord)
Professionnels, scientifiques et élus ont échangé pendant plus de trois heures autour de l'avenir de la filière pêche.
Les pêcheurs boulonnais figureront-ils un jour à Nausicaà aux côtés des poissons en voie de disparition ? ...

L'endroit était en tout cas tout trouvé pour accueillir les assises régionales de la filière pêche, vendredi après-midi. Les différents acteurs de la mer étaient invités à débattre de l'évolution des métiers en lien avec la ressource, dans l'optique de la réforme de la politique européenne commune, prévue pour 2012.
Une cinquantaine de pêcheurs, de scientifiques et d'élus avaient répondu à l'appel. Mais pas de représentant d'associations environnementales ou de consommateurs. Au grand dam de Pierre-Georges Dachicourt, président du comité national des pêches, plutôt adepte des joutes verbales. « Je suis déçu et perplexe, car je m'attendais à trouver en face de moi des gens de la société civile pour avoir un dialogue constructif, a-t-il déclaré.
Là, on est entre gens qui ont l'habitude de débattre ensemble. »
« On devient frileux »
De fait, le débat s'est limité à la traditionnelle opposition cordiale entre pêcheurs et milieu scientifique. « Notre duo est primordial et nous avons tout intérêt à le renforcer si nous voulons nous faire entendre à l'échelle européenne », a pourtant plaidé Dominique Godefroy, directeur de l'IFREMER de Boulogne. « C'est qu'on a tendance à en payer les conséquences. Donc, on devient un peu frileux à embarquer des scientifiques », lui a rétorqué Olivier Leprêtre, président du comité régional des pêches. Son « second » s'est fait plus alarmiste. « L'enjeu de ces assises, c'est 2012. Mais on est dans une crise telle que la profession pourrait disparaître dans les trois prochaines années. On est en train de faire mourir une profession à petit feu », a lancé Stéphane Pinto. « À terre, toutes les structures souffrent énormément. Le rouleau compresseur continue », a renchéri Bruno Margollé, président de la coopérative maritime étaploise.
D'ailleurs, tout en saluant la démarche, la plupart des participants se faisaient peu d'illusions sur l'impact de cette concertation auprès de la Commission européenne. • SYLVAIN DELAGE

Le 28 octobre 2009

Concarneau - Pêche lointaine. «Que l'Europe impose des règles» (Le Télégramme)
Plus d'Europe pour imposer au niveau mondial une meilleure organisation du marché, sans concurrence déloyale»: c'est en substance ce qu'il ressort de la session nationale des assises de la pêche consacrée à la pêche lointaine, organisée lundi au Marinarium, en présence d'armateurs, syndicats, scientifiques ou ONG. Une journée riche en échanges, «et menée de main de maître par le député Gilbert Le Bris», a tenu à noter la CGT Marins. Le tour d'horizon effectué lundi a permis de dégager nombre de positions communes. C'est ainsi le cas sur l'exigence d'une vraie définition, sur un segment spécifique, d'une flotte européenne pêchant en dehors des zones communautaires. Autre demande: «L'Europe doit agir pour limiter la forte distorsion de concurrence entre la flotte européenne et celles d'autres pays, dont on ne connaît pas les volumes de production». La vigilance sera de mise si l'OMC confirme la baisse annoncée des taxes sur les importations, de 24 à 6-7%. Au niveau social, même attente de la part de l'Europe «qui, dans les instances internationales, doit élever le niveau général, limitant ainsi le dumping social». Autre thème évoqué: l'environnement. Les évolutions engagées depuis vingt ans sur les navires ont été soulignées.

Concarneau - La pêche lointaine tient ses assises (Ouest France)
Les marins souhaitent que l'Europe soit très active dans leur domaine d'activité. Il en était question, hier au Marinarium.
Les armateurs du thon tropical aimeraient que les ONG environnementaliste fassent de la flotte européenne un exemple pour les autres nations qui travaillent également en Afrique de l'ouest et en Océan Indien. Il en était question hier au Marinarium où se tenait une session nationale des Assises de la pêche consacrée aux pêches lointaines : thon tropical, mais aussi petits pélagiques sur les côtes d'Afrique et pêcheries du Nord en vertu des accords passés avec la Norvège, les îles Feroe, le Spitzberg, l'Islande, etc.

Le 6 novembre 2009

Normandie - La pêche souhaite « régionaliser l'Europe » (Ouest France)
« L'Europe a négligé le social et la formation des hommes. Nous réclamons un minium social imposé à tous les membres », plaide Daniel Lefèvre.
Le Comité régional bas-normand réunit aujourd'hui une centaine de professionnels à la Cité de la Mer à Cherbourg. Objectif : préparer la réforme de la politique européenne des pêches.
Assises régionales
« En Basse-Normandie, 15 % des espèces capturées sont soumises aux réglementations européennes. Malgré cette faible part, nos pêcheurs sont tenus d'appliquer 100 % des mesures prises par Bruxelles. Injuste et pénalisant », estime Daniel Lefèvre, président du Comité régional des pêches. Ce vendredi, à Cherbourg, l'organisateur des Assises régionales de la pêche entend bien faire avancer « l'idée d'une régionalisation d'une partie des décisions européennes »....

Des assises de la pêche en Guyane (Guyane RFO)
Les assises de la pêche se sont déroulées toute la journée du 5 novembre à la Région à Cayenne. La filière pêche représente le troisième secteur économique de Guyane après le spatial et l’orpaillage.

Les professionnels se sentent délaissés
Ces assises, pour les professionnels du secteur, c’est plus que jamais l’occasion de porter à la connaissance du monde politique - territorial et national - les besoins et les difficultés rencontrées au quotidien. Car elles sont nombreuses, et de plus, les professionnels se sentent délaissés.
C’est bien ce qui est ressorti de ces heures de débat : la filière pêche en Guyane fait face à de nombreux problèmes et elle a beaucoup de mal à les faire prendre en compte alors qu’elle représente le troisième secteur économique de Guyane après le spatial et l’orpaillage. D’où une demande des acteurs d’être entendus par les hommes et femmes politiques.
Ont été évoquées, évidemment, des difficultés liées aussi bien à l’installation des PME et des artisans, qu’aux quotas de pêche avec des données scientifiques qui montrent notamment que la surexploitation guette le vivaneau. On a aussi débattu autour du droit de pêche avec les flottes antillaises, surinamaises, guyanaises et brésiliennes citées comme de vilains pilleurs des mers. A l’exemple de ce pêcheur de Saint-Georges qui soulignait à juste titre que ses huit pirogues inscrites à la Chambre de commerce subissent la concurrence sur le marché des vendeurs de poisson brésiliens.
Moderniser les embarcations....

Le 7 novembre 2009

Finistère - Les marins sous la pression écologiste (Ouest France)
André Le Berre, président du Comité régional des pêches a dû gérer un débat un moment houleux entre pêcheurs et environnementalistes.
Échanges vifs autour de la gestion des ressources halieutiques hier aux Assises de la pêche à Quimper.
« Nous ne voulons pas être responsables devant des irresponsables. Je n'ai pas envie de confier l'avenir de la pêche à n'importe qui. » Philippe Le Moigne, président de la coopérative Ar-Mor-Glaz n'a pas caché hier sa lassitude face à l'omniprésence écologiste dans les dossiers pêche. Ses propos ont été relayés par Olivier Le Nézet (CFDT-pêche) qui a dénoncé « les organisations autoproclamées environnementalistes » pour lui largement responsables « de la dégradation de l'image de la pêche » et notamment du chalutage de grand fond.
Pourtant la réunion d'hier à la chambre de commerce de Quimper se voulait consensuelle : il s'agissait d'élaborer, dans le cadre des Assises de la pêche, une série de propositions que pourrait adopter le ministre Bruno Lemaire dans le cadre de la réforme de la politique commune des pêches. Des propositions du Comité régional des pêches visant par exemple à défendre le modèle breton de pêche responsable.

Assises de la pêche. La Bretagne avance ses propositions (Le Télégramme)
Les assises régionales de la pêche réunissaient les représentants de la filière, hier à Quimper. L'occasion pour la Bretagne de faire ses propositions sur la réforme de politique commune des pêches.
La présentation du livre vert sur l'avenir de la pêche avait soulevé une série de réactions au printemps dernier. Des inquiétudes sur la réforme de la politique commune des pêches à l'origine des Assises de la pêche. Lancées le 5octobre par Bruno Le Maire, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, elles sont actuellement déclinées dans les régions. Hier, à Quimper, représentants de la filière, des services de l'État et ONG environnementalistes étaient réunis pour établir leurs propositions dans un contexte tendu, tant en matière de marchés que de pression des environnementalistes. Une première étape, pour André Le Berre, le président du comité régional des pêches.

Quels sont les enjeux pour la pêche bretonne? ....

Le 10 novembre 2009 : Poitou-Charentes à Saint Pierre d'Oléron

Politique des pêches - Protéger le marin pêcheur (Sud-Ouest)
Du patron de pêche au poissonnier, les acteurs régionaux de la filière planchent sur leur avenir européen
Les pêcheurs contestent les critiques de la commission européenne. (photo archives « so »)
Un chiffre avait marqué les esprits, l'été dernier : 36. Le nombre de navires de pêche professionnelle qui ont été acceptés au plan de sortie de flotte pour la Charente-Maritime, en 2009. Cette casse revient à amputer de 13 % une flottille désormais réduite à 255 unités. Ramenée sur les sept dernières années, la perte est de 30 %.
Cette toile de fond posée, les détails du décor n'incitent pas davantage à l'optimisme. La moyenne d'âge des coureauleurs de moins de 12 mètres qui naviguent dans les pertuis est de 31 ans ; celle des bateaux qui se risquent plus au large, de 23 ans. Et, sous la visière de la casquette, un capitaine de 44 ans.

Réflexions sur le Livre vert
Ces quelques données pourraient faire frémir un proviseur de lycée maritime chargé de projeter une génération vers son avenir professionnel. Hier à Saint-Pierre-d'Oléron, elles ont contribué à mettre en résonance un désir affirmé avec force de nécessité vitale : « Stopper l'hémorragie de bateaux ».....

Assises de la pêche le 9 novembre 2009, à Oléron (reportage France 3)
Assises régionales à Oléron pour discuter du livre vert de Bruxelles sur l'avenir de la pêche
Bruxelles a rédigé un livre vert sur la pêche et son avenir au sein de l'Union Européenne, auquel les professionnels de la pêche sont invités à donner leur avis
Premier constat du livre vert, après la présentation de l'état des lieux de la pêche dans les eaux européennes : trop de bateaux pour pas assez de poissons. Plus compliqué que cela, répondent les professionnels qui reprochent aux bureaucrates de l'Union d'être bien éloignés des côtes et des réalités quotidiennes de la pêche. C'est donc pour eux (les professionnels) le moment de donner leur avis. Ils ont un mois pour cela. Les suggestions alimenteront la réflexion des services bruxellois pour élaborer une nouvelle gestion des quotas de pêche

Pays de Loire - La pêche ligérienne débat : « pour survivre » (Ouest France)
Son inquiétude était palpable lundi soir sur l'île d'Yeu. Elle craint « une vision européenne de la pêche trop libérale ».
699 navires de pêche en 1999 ; 460 en 2008 pour les Pays-de-la-Loire. « Le constat est alarmant », ont souligné les différents professionnels ligériens réunis aux Assises de la pêche, lundi soir sur l'île d'Yeu. Ces assises ? Une originalité française. Cinq régions littorales ont entrepris de débattre sur la future politique commune de pêche (PCP), dossier européen très sensible qui prendra effet en 2013. D'ici là, la pêche française cogite. Et veut répondre aux premières intentions, celles du Livre vert de la pêche, publié en avril par la Commission européenne.
« Écroulementdes marchés »
Dans ce contexte, le choix de l'île d'Yeu, lundi soir, n'était pas un hasard. L'île vendéenne accueille le 30e port français et la pêche y reste un acteur économique historique, mais très fragilisé.
Hugues Autret,….

Le 18 novembre 2009

La région Basse-Normandie défend les spécificités de la pêche bas-normande aux Assises Régionales (Conseil Régional Basse-Normandie)
La Région avait d’ores et déjà anticipé cette journée en organisant le 4 juin dernier la journée de rencontre des professionnels de la pêche. Cette journée a été suivie le 13 octobre 2009 d’une nouvelle rencontre pour élaborer une position régionale sur le Livre Vert de la Pêche.
La flottille de Basse-Normandie est en effet caractérisée par une grande diversité de métiers et de ressources. Globalement, les pêcheries bas-normandes sont sédentaires et côtières, leur gestion est régionale. Sur les 54 000 tonnes débarquées en Basse-Normandie, qui représentent une valeur de 85 à 100 millions d'Euros, 85 % des espèces sont inféodées à la bande côtière.

Le maintien des activités de pêche dans des zones partagées suppose une coopération permanente avec les organisations des pays riverains. La Basse-Normandie souhaite donc que, non seulement les Régions soient impliquées aux différents niveaux de gouvernance, mais aussi que le rôle des Conseils Consultatifs Régionaux soient significativement renforcés pour devenir force de proposition au près de la Commission européenne. Un système social de la pêche harmonieux entre les différents états membres permettrait en outre de rendre le fonctionnement plus équitable à l’échelle communautaire....

Le 22 novembre 2009

La pêche bas-normande conteste Bruxelles (Manche Libre)
La pêche bas-normande est tributaire des décisions de Bruxelles. Lors de ses Assises, la profession a souhaité une évolution.
Où va la pêche bas-normande ? Comme l'ont fait ressortir les Assises régionales de la pêche, tenues le 6 novembre à Cherbourg, la réponse à cette question ne peut être donnée qu'en se plaçant au niveau de l'Union européenne, où se définit la politique commune de la pêche (PCP). Cette politique doit s'articuler avec celle qui touche l'environnement, et avec les autres usages de la mer (transports, énergie, tourisme, etc.)....

....... Dans ce même ordre d’idées, les pêcheurs souhaitent que la réglementation nationale puisse s’appliquer aux autres pays de l’Union dans les zones fréquentées par ces différents pêcheurs. Ce qui ferait les affaires des pêcheurs de coquilles saint-Jacques en baie de Seine.
Quant à la gestion de la ressource, c’est d’abord la question des relations entre pêcheurs et scientifiques au niveau régional qui a été posée. Avec la demande des premiers de disposer d’évaluations rapides des stocks des différentes espèces. Cependant, ce sont bien les pratiques de l’Europe bleue en ce domaine qui ont été épinglées. “Bruxelles interdit la pêche de la raie brunette car cette espèce serait menacée. Mais elle ne vit que dans les eaux de la côte ouest de la Manche, et pas ailleurs, où il n’y en a jamais eu !”, fulmine Daniel Lefèvre.
Autres exemples : au grand dam des pêcheurs locaux, le bar peut être pêché par toutes les flottilles ; d’où une demande d’encadrement européen pour cette espèce. A cela s’ajoutent des griefs à propos de l’absence de taille minimale pour des espèces pêchées dans la région, comme la dorade, le turbot ou le rouget barbet. Mais, plus largement, les pêcheurs bas-normands s’inquiètent de ce que, dans leurs zones de pêche en Manche, 85 % des espèces ne sont pas soumises à des “taux admissibles de capture”. Conséquence : une fois leurs quotas atteints, les autres flottilles de l’Union viennent en Manche pour achever de rentabiliser leurs bateaux. D’où une concurrence d’autant plus difficile à supporter que les Bas-Normands ne peuvent se rendre dans d’autres zones de pêche que les leurs.

Le 30 novembre 2009

Assise de l'économie de la mer - Autour des Assises… (Voilesnews)
Réflexions et débats sur l'économie maritime et littorale sont au cœur des Assises qui se tiennent à Brest les 1er et 2 décembre. En périphérie du programme des Assises, plusieurs événements sont d'ores et déjà prévus, que ce soit ...
Bruno Le Maire, le Ministre de l'Agriculture et de la Pêche interviendra le 1er décembre, dès 9 heures pour présenter en exclusivité les conclusions des Assises de la Pêche qui se sont tenues au mois de Novembre. Celles-ci permettront de présenter à l'Union Européenne les positions de la France sur la Nouvelle Politique Commune de la Pêche.

Autre exclusivité, la présentation du baromètre de l'économie Maritime, véritable bulletin de santé de l'économie de la mer. Le cabinet d'audit et de conseil PricewaterhouseCoopers présentera le 1er décembre à 10h30 le premier baromètre de l'Economie Maritime « Economie maritime : situation et perspectives ». Transport maritime, construction navale civile et militaire, industrie nautique, offshore pétrolier, énergies marines, pêche et aquaculture…, ce baromètre, qui sera reproduit chaque année, présentera les chiffres et résultats importants, l'impact de la crise et les perspectives d'avenir de chaque secteur de l'économie de la mer. Des témoignages permettront de mesurer la confiance des dirigeants dans chacun des secteurs.

Le 1 décembre 2009

Brest, carrefour de l'économie maritime (Ouest France)
François Fillon clôturera, mercredi, la cinquième édition des Assises de l'économie maritime, qui démarrent ce mardi.
Retrouvailles. Pêche, transport, offshore, construction navale, énergies... Les Assises de l'économie maritime et du littoral (1), où sont attendues un bon millier de personnes, sont l'occasion de se retrouver pour l'ensemble des filières liées à la mer. Et d'y mesurer, cette année, l'impact de la crise économique sur le secteur.
Baromètre. Cette cinquième édition (aujourd'hui et demain, au Quartz, à Brest), organisée par l'hebdomadaire le marin et le journal économique Les Échos, est l'occasion d'une première : la mouture 2009 du Baromètre de l'économie maritime, réalisé par PricewatershouseCoopers (Ouest-France du 27 novembre), y sera détaillée. Faisant le constat des fortes turbulences qui ont secoué l'économie maritime, il relève, malgré tout, l'optimisme des responsables interrogés pour 2010. Au fil des ans, ce sera un outil intéressant pour apprécier l'évolution du maritime.
Du beau monde. Aujourd'hui, c'est Bruno Le Maire, le ministre de la Pêche, qui tiendra la vedette. Il fera la synthèse des Assises de la pêche. Cette vaste consultation, qui vient de s'achever, doit permettre à la France de clarifier les positions qu'elle défendra à Bruxelles, dans le cadre de la réforme de la Politique commune de la Pêche....

Brest. Les assises de la mer ouvrent aujourd'hui (Le Télégramme)
L'économie maritime, dont les assises se tiennent aujourd'hui et demain à Brest, c'est 52 milliards d'euros d'activité en France. Si le transport maritime et le nautisme souffrent, l'énergie marine est un secteur d'avenir. L'expert Christian Kermarrec dresse un état des lieux.

310.000 emplois.
«Le poids du secteur maritime est supérieur à celui de l'industrie automobile! C'est plus de 310.000 emplois, sans compter ceux liés au tourisme littoral, plus de 52milliards d'euros de valeur de production selon les chiffres du Cluster maritime.»

La pêche n'est pas morte.
«Il est difficile de parler de la pêche en général. La pêche côtière se porte bien, même si elle n'a peut-être pas les revenus pour renouveler l'outil. Un artisan pêcheur qui a son bateau depuis 15 ou 20 ans qui est amorti, aujourd'hui, il vit bien. Prenez le cas de jeunes qui ont acheté un bateau d'occasion. Eux sont dans le stress financier, parce qu'il faut rembourser le bateau. Mais ils ont quand même des taux de rentabilité qui sont satisfaisants. Pour la pêche hauturière, dite de pêche fraîche, il reste à peine une dizaine d'armements, comme Dhelemmes à Concarneau, la Scapêche à Lorient, ou la Houle à Saint-Guénolé, avec des bateaux qui travaillent en Nord-Ecosse ou mer d'Irlande. Ces gens-là ont une problématique de marché. Il y a un gros souci car les pays qui consomment beaucoup de poissons, comme l'Espagne et le Portugal, ont des problèmes de revenus. Résultat: la production de ces pays arrive aussi sur Rungis, et le marché ne donne pas aux armements français les prix qui conviennent. Ils ont réussi malgré tout à corriger ce problème de revenus avec la mise en place des contrats bleus. La coopérative bretonne Mor Glaz a réussi tout de même à lever entre 15 et 20millions d'euros.»

Pêche : les Français sont contre la création d'un marché de quotas individuels transférables (Le Monde)
Le ministre de l'agriculture et de la pêche, Bruno Le Maire, a clos, mardi 1er décembre à Brest, les assises de la pêche, processus de concertation destiné à définir la position française dans le cadre de la réforme de la politique commune des pêches (PCP), lancée en avril par la Commission européenne. Dans un Livre vert, cette dernière a dressé un constat sévère de l'échec de la PCP, rappelant que 88 % des espèces de poissons commerciales sont surexploitées en Europe ; et que vivre de la pêche devient de plus en plus difficile. Bruxelles a donc proposé des outils pour la réformer. ONG et pêcheurs français s'accordent à refuser le principal d'entre eux : la création d'un marché de quotas individuels transférables. Si la Commission voit dans ce système, un moyen de concentrer les quotas aux mains des entreprises les plus rentables et de réduire la surcapacité des flottes, les professionnels redoutent la disparition des petits pêcheurs. Quant aux ONG, elles ne voient pas là un levier suffisant pour réduire les prises. La France demandera que les aires marines protégées, décidées lors du Grenelle de la mer, soient reconnues au niveau européen. La position française sera envoyée à la Commission européenne avant la fin de l'année. La réforme de la PCP doit être adoptée par les Etats membres en 2012.

Le 2 décembre 2009

Mer. A Brest, le ministre plaide pour une pêche durable (Le Télégramme)
Hier à Brest, lors des assises de l'économie maritime, le ministre Bruno Le Maire a souhaité que la France pèse sur la réforme de la politique commune des pêches.
«Je vous ai entendus», est venu dire, hier à Brest, le ministre de la Pêche, Bruno Le Maire, aux professionnels. Il veut que la France se fasse chef de file et prenne la main sur la réforme de la PCP, la politique commune des pêches. Il va ainsi proposer aux autres états-membres un mémorandum, des propositions qui sont le fruit des assises de la pêche à la française. La feuille de route, déroulée hier à Brest, lors des assises de l'économie maritime, convient aux professionnels. Ils ont trouvé un ministre prêt à se battre pour défendre leurs intérêts à Bruxelles. Bruno Le Maire a présenté les orientations qu'il va regrouper dans son mémorandum. Il va défendre à Bruxelles une pêche «durable et responsable». Il faut, selon lui, une gestion «intelligente» de la ressource. Elle ne peut à ses yeux, venir d'une seule personne ou d'une seule institution. «Il faut arrêter la confrontation stérile» entre professionnels, scientifiques et ONG environnementales.

Vision globale de la ressource
Le ministre s'est dit favorable à l'expérimentation des «unités de gestion concertées» (UGC) proposées par les ONG, qui donnent une vision plus globale de la ressource. On peut jouer sur les mots. Le comité national des pêches préfère utiliser le terme «d'approche par pêcherie»....

Pêche, une marée montante pour l’environnement ? (ANE)
France Nature Environnement a salué le changement profond d’attitude du MAAP sur le dossier de la pêche. France Nature Environnement note plusieurs avancées et orientations importantes ont été entérinées par Bruno Lemaire.
Dans le cadre des 5ème Assises de l’économie maritime et du littoral, Bruno Lemaire, Ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, a présenté les conclusions qu’il a tirées des Assises de la Pêche qui viennent de se clore. Réaction de France Nature Environnement.
France Nature Environnement salue le changement profond d’attitude du MAAP sur ce dossier.
Ce changement a été initié par les professionnels du secteur de la pêche qui ont accepté d’ouvrir un dialogue sans tabou avec les acteurs de la société civile depuis le récent Grenelle de la Mer. Le Ministre a d’ailleurs salué la contribution du monde associatif aux Assises de la pêche.

FNE : Communiqué de presse – Pêche : Marée montante pour l’environnement

Le 3 décembre 2009

Qu’est-ce qui a progressé avec les assises de la pêche ? (L’Humanité)
Denez L’Hostis, Responsable de la mission mer et littoral de France Nature Environnement
« S’il fallait ne retenir qu’une idée des conclusions du ministre de l’Agriculture et de la Pêche de ces assises, c’est la mise en place d’une “institution sereine” qui rassemblera ONG, scientifiques et pêcheurs. Son objectif sera de réfléchir à la gestion à long terme des pêcheries. Cela va dans le sens du travail que nous avions engagé avec la CGT et la CFDT des marins pêcheurs dans le cadre du Grenelle de la mer. Reste à savoir quel contenu donnera le ministre à cette future institution et ce qu’il en sera, au-delà des affichages. »

Assises de la Mer et du littoral et stratégie maritime du gouvernement (ANE)
François Fillon est venu clôturer les cinquièmes « Assises de la Mer et du littoral », une occasion pour lui d’annoncer un très prochain Comité interministériel approuvant la stratégie maritime du gouvernement.

François Fillon est venu clôturer les cinquièmes « Assises de la Mer et du littoral », une occasion pour lui d’annoncer un très prochain Comité interministériel approuvant la stratégie maritime du gouvernement.
FNE se dit particulièrement préoccupée de voir que la question écologique n’a été abordée qu’à la marge au regard des ambitions affichées en matière de développement des activités économiques. L’équilibre nécessaire entre les trois composantes du développement soutenable, social, économique et environnemental, ne paraît nullement respecté.
Si les services écologiques ont été très opportunément mentionnés, le mot biodiversité n’a été prononcé que de manière inaudible et le dérèglement climatique pas évoqué, alors que l’on est à quelques jours du sommet de Copenhague. Le principe de précaution qui s’impose devant les menaces que font peser aujourd’hui les activités humaines sur les océans semble quant à lui écarté.

Pour Denez L'HOSTIS, responsable de la Mission Mer & littoral de FNE, « le gouvernement s’engage sur des pistes mal balisées. Ce que nous avons entendu ce soir nous laisse penser que la multiplication des ports de plaisance et de places pour les bateaux sera peut-être soumise à une évaluation environnementale, mais en aucun cas limitée à la capacité écologique du milieu. L’exploitation des ressources minérales ou biologiques nous est présentée comme allant de soi. Des mesures pour prévenir les impacts négatifs et des mesures de « compensation » pourraient être mises en œuvre mais ce sera dans la mesure des moyens techniquement et financièrement disponibles, ce qui, dans certains cas, (le pétrole en zone polaire ou les minéraux des grandes profondeurs) ne saurait suffire à rassurer les citoyens conscients des risques ».

Réforme de la pêche : Paris veut garder les quotas (Le Figaro)
Bruno Le Maire, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche à bord d'un bateau de pêche au large de Brest, le 1er décembre 2009.
Le gouvernement a dévoilé mardi ses priorités, alors que Bruxelles prépare la révision des règles communautaires.
L'échéance approche à vitesse grand V. La politique européenne commune de la pêche, ou PCP, sera revue en 2012. D'ores et déjà, avant la fin de ­cette année, chaque pays membre doit communiquer à Bruxelles son point de vue.
La France enverra d'ici à quelques jours un mémorandum à la Commission. Le ministre de l'Agriculture et de la Pêche en a dévoilé mardi les grandes lignes, à l'occasion des cinquièmes assises de l'économie de la mer, qui réunissent 1 300 professionnels à Brest.
«La France a un temps d'avance et compte le garder pour prendre la tête de la réforme de la politique commune de la pêche, comme elle a su d'ailleurs le faire pour la politique agricole commune», a affirmé Bruno Le Maire. Pour lui, l'enjeu est «stratégique» car, a-t-il rappelé, le secteur représente 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires, 16 000 emplois directs et plus de 5000 navires actifs, dont 2 400 outre-mer.

Les pêcheurs ont désormais un prédateur, l'écologie (Les Echos)
Face à l'audience croissante des mouvements écologistes qui militent pour l'arrêt de certaines pêches, les pêcheurs sont de plus en plus sur la défensive. Trouver un terrain d'entente entre les deux prendra du temps.
Au nom de la protection des espèces ou des écosystèmes, un certain nombre de pêcheries sont sur la sellette. C'est le cas, en Europe, pour le thon rouge, pour certaines espèces de raies et de requins, l'anguille et donc son précieux alevin la civelle, et pour les poissons de grands fonds. Des mouvements environnementalistes comme Greenpeace, WWF, Oceana, Robin des Bois, la fondation Nicolas Hulot ou l'association Bloom militent pour l'arrêt de ces pêches.

Face à cela, les pêcheurs sont sur la défensive. Ils plaident la fragilité économique et sociale des flottilles et des ports, les efforts de gestion des pêches. Mais ils ont l'impression de ne plus être audibles.

« Actuellement, les attaques ciblent surtout les grands fonds. Demain, cela peut être d'autres pêcheries. Car c'est tout le chalutage qui est visé, par exemple lorsqu'on veut protéger les coraux d'eau froide. Le secteur est victime d'une attaque en règle qui peut lui être fatale , estime Jacques Pichon, directeur de l'organisation de producteurs Pêcheurs de Manche et d'Atlantique. Pour des raisons de communication et de marketing politique, on peut maintenant rayer du jour au lendemain une flottille de la carte. » .... Suite Les pêcheurs ont désormais un prédateur, l'écologie (Les Echos)

Le 5 décembre 2009

Pierre-Georges Dachicourt - La France rappelle son hostilité au principe de quotas transférables (La Voix du Nord)
Le président du Comité national des pêches appelle à la création d'un comité réunissant scientifiques, professionnels... Les assises de la pêche, démarche de concertation pour définir la position de la France en vue de la réforme de la politique commune des pêches, ont pris fin mardi à Brest. Le point avec Pierre-Georges Dachicourt, président du Comité national des pêches.
Qu'en a-t-il résulté de ces assises ?
« On a mis en avant le fait qu'il fallait une meilleure gouvernance de la politique des pêches au niveau de l'Europe avec une remontée des attentes des pêcheurs vers les décideurs et pas l'inverse. On a appelé à la création d'une maison commune réunissant scientifiques, professionnels, société civile et administration pour que tout le monde partage ses connaissances. Troisième point, on va régionaliser les pêcheries. En Manche Est, qui est une entité à elle seule, on pourrait faire en sorte que les règles (maillage des filets, nombre de jours de mer...) soient les mêmes pour les états membres (Hollandais, Belges, Anglais, Français) qui y pêchent. La pêcherie de Dunkerque à Cherbourg serait ainsi plus cohérente. » Ces assises ont aussi été l'occasion de rappeler que vous étiez contre la création d'un marché de quotas individuels transférables... « C'est clair. Ces quotas individuels transférables, on est contre, car c'est la monétarisation de la pêche. Des spéculateurs pourraient acheter des quotas, les louer à des pêcheurs qui reverseraient des commissions. On créerait des rentiers de la pêche. Dans le mode de gestion qu'ont les pêcheries artisanales et qu'on a en vision, c'est inenvisageable. L'Islande l'a fait, a placé ces quotas en bourse, la pêche s'est retrouvée entre les mains d'une centaine de personnes et au moment de la crise financière, tout s'est écroulé. L'argent n'était pas réinvesti dans la pêche mais dans la spéculation immobilière, on ne peut pas l'accepter... » Bruxelles pense qu'en concentrant les quotas, on aura moins de bateaux et on réglera le problème de surcapacité... « Pourquoi ? Eh bien pour avoir un minimum d'interlocuteurs en face d'eux. Avoir de nombreuses organisations de producteurs, des comités, des lobbies en face d'eux, ça les dérange. On vient de faire reporter le texte sur les mesures techniques (filet unique, maillage unique...) car le ministre a trouvé une minorité de blocage. Cela, ils n'ont pas apprécié. C'est la première fois qu'on dit non à la commission. » Le 15 décembre, les ministres européens de la pêche négocient les quotas pour 2010, que peut-on en attendre ? « Ce ne sera pas simple. Le quota de cabillaud sera à la hausse de 18 % environ (1800 t en Manche Est contre 1600 t). Pour la sole en Mer du Nord, on table sur 15 % de hausse. En manche, la préconisation est de - 30 %, on arrivera je pense à - 10 %. »

Le 14 décembre 2009

La stratégie maritime arrive quand les caisses sont vides (Les Echos)
Le gouvernement se dépense pour redonner à la France la politique maritime qu'elle mérite : déplacement du Premier ministre à Brest le 2 décembre pour clore les Assises de la mer organisées par « Le Marin » et « Les Echos » avec le cluster maritime français, conseil interministériel le 8 décembre, Livre bleu dessinant une stratégie maritime nationale, grandes manoeuvres diplomatiques pour conforter le deuxième espace maritime mondial (grâce aux DOM-TOM)… Les professions maritimes, conscientes que la France est « une puissance maritime qui s'ignore », sont sensibles à ces attentions. Mais cette reconnaissance intervient à un moment où la principale préoccupation de l'Etat redevient - par force -de fermer les vannes de la dépense. Au pays de Colbert, les caisses sont vides. Il y a quelques mois, les discours du Premier ministre alignaient les promesses de millions et de milliards au nom de la relance. Celui qu'il a prononcé le 2 à Brest était remarquablement avare du moindre engagement financier, de même que les décisions du 8 décembre.

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