G20 Agriculture : La fin du poisson !
Pourquoi parler de poisson dans un G20 agricole consacré à l'alimentation ?
1. Le poids grandissant de la pisciculture dans l'offre mondiale en poisson et les besoins en produits issus de l'agriculture pour nourrir ces poissons d'élevage !!!
2. La place importante des produits de la pêche et de l'aquaculture dans l'alimentation des populations les plus pauvres et dans la lutte contre la malnutrition (voir le tableau ci-dessous des apports en protéines d'origine végétale ou animale dans différents pays).
Les 22 et 23 juin 2011, les ministres de l'agriculture des 20 pays les plus puissants dans le monde (G20 Agriculture) devaient s’attaquer à la volatilité du prix des denrées alimentaires sur le marché mondial afin d’amortir les impacts dévastateurs sur les populations les plus pauvres et tout particulièrement sur les quelques 1 milliard de personnes affamées partout dans le monde, des personnes qui poussées par la faim sont potentiellement « dangereuses » avec l’émergence des foyers de soulèvement….
La coordination des ONG françaises dans un document préparé à l’occasion de ce premier G20 spécifique à l’Agriculture « Favoriser une régulation efficace des marchés agricoles au service de l’agriculture familiale et paysanne et des consommateurs » nous rappelle qu’à l’entrée des années 2000, les gouvernements du G8 s’étaient engagés à soutenir leurs efforts pour atteindre des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), et notamment le premier qui vise à réduire de moitié le pourcentage de personnes souffrant de la faim d’ici à 2015.
Selon des experts en alimentation et des ONG internationales, les décisions prises par les ministres de l’agriculture du G20 et rapportées dans un document de 24 pages « Plan d’Action sur la Volatilité des Prix Alimentaires et sur l’Agriculture », n'ont pas « de dents pour mordre le cou de la crise. » Après avoir rendu hommage à Bruno Le Maire qui a présidé la première réunion d’un G20 Agriculture, Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l'alimentation, a lui-aussi émis des doutes sur les actions programmées en déclarant au journal en ligne Irin : « Le plan d'action traite les symptômes et non les causes de la crise actuelle. Il y aurait beaucoup plus à faire ».
L’année 2011 a débuté avec des prix alimentaires aussi élevés que pendant la crise 2007/08. Irrégularité des conditions climatiques, spéculateurs, conflits, restrictions commerciales, coût du carburant et utilisation des céréales pour produire du bioéthanol sont autant de facteurs qui influent sur les cours des principales céréales alimentaires de base.... Shenggen Fan, directeur général de l'organisation étatsunienne International Food Policy Research Institute (IFRPRI), qui s'était déplacé à Paris pour la réunion, a déclaré que le G20 n'a pas identifié « les priorités les plus urgentes », ni donné les détails sur la façon de traiter les problèmes pour surmonter la crise alimentaire.... « Fixer un système alimentaire mondial et mettre fin à la crise des prix alimentaires nécessitent une intervention chirurgicale majeure, mais le G20 n’avait qu’un sparadrap », a déclaré Jean-Cyril Dagorn, conseiller politique dans l’ONG Oxfam…. Source : Food : G20 not biting off more than they can chew (Irin) et en Français : Alimentation : Le G20 aurait pu aller plus loin (très bon article).
FAO et OCDE "spéculent" sur la forte hausse des cours du poisson et de sa farine !
A l’issue de la réunion du G20, les ONG émettent de sérieux doutes sur la volonté des Puissants à combattre la volatilité et la hausse des prix des denrées alimentaires qui touchent tout particulièrement les plus pauvres.
En effet, dans un document sorti quelques jours avant le G20 de Paris « Produits de la pêche et de l'aquaculture - Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO 2011-2020 », les experts de la FAO et de l’OCDE projettent d’ici 2020 une augmentation des cours de la plupart des denrées alimentaires d'origine animale et tout particulièrement des produits de la pêche et de l’aquaculture (voir graphique ci-dessus).
Bien que les ministres de l’agriculture du G20 n’aient pas abordé spécifiquement la hausse des prix du poisson, se concentrant sur la volatilité des cours des céréales alimentaires de base plus préoccupante à court terme, il est important de rappeler le poids de plus en plus important des intrants agricoles dans les productions halieutiques. Au même titre que le bétail, les poissons d’élevage en plus des farines et huiles de poisson sont nourris avec des céréales et des protéagineux issus de l'agriculture…
Hausse de l'insécurité alimentaire dans les pays démunis puisque dépouillés...
D'autre part, en axant le développement de l’aquaculture sur des espèces d’un niveau trophique élevé (comme le saumon, le bar, la daurade,…) et sur des systèmes d’élevage de type industriel, la demande en farine et en huile de poisson se maintiendra à un niveau très élevé avec des prix qui continueront à grimper (voir graphique du haut). Mais surtout, avec le risque de voir des petits pélagiques destinés traditionnellement à l’alimentation humaine, détournés par les usines minotières pour produire de la farine et de l’huile à destination des élevages piscicoles. Depuis le passage de la barre des 2.000 $ la tonne de farine de poisson, beaucoup d’industriels envisagent la solution "Pêche minotière" pour les stocks de petits pélagiques (sardines, sardinelles, chinchard, maquereau,…) notamment en Afrique de l’Ouest. Dans ce cas, l'insécurité alimentaire des populations les plus pauvres augmente. En plus de la sécurité alimentaire, c'est la souveraineté alimentaire de ces pays démunis qui est en jeu dans les années à venir....
Philippe Favrelière (modifié le 30 juin 2011)
Autres articles :
- FAO. Comité des Pêches : Les cours du poisson flambent aussi !
- Pas de crise économique dans le marché mondial du poisson
- Le commerce mondial du poisson reprend ses droits !
- Pêche petits pélagiques : Le poisson du riche mange la sardine du pauvre !
- Achetez du poisson ! Votre hypermarché presse le citron !
Pour aller plus loin....
Il ne suffit pas de produire plus pour éliminer la faim !!!
Selon, Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation, « Partant du diagnostic erroné liant la faim à un simple manque de nourriture au niveau global, les gouvernements se bornent depuis des années à augmenter la production agricole par des moyens industriels, tant pour nourrir les villes en expansion que pour alimenter un marché international, considéré comme solution miracle à l'"insuffisance" des productions nationales. Les efforts en vue de faire croître l'offre ont tenu lieu de politique de sécurité alimentaire. Or, nous sommes chaque jour témoins de l'échec de ces "solutions" longtemps prônées…. »
Pour lui, cinq priorités peuvent permettre à la présidence française de jouer un rôle capital dans l'amélioration à long terme de la sécurité alimentaire mondiale. En tant que rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation, j'appelle donc le président Nicolas Sarkozy à faire siennes ces priorités dans les semaines à venir et à convaincre ses partenaires de les mettre en œuvre.
Réguler et rendre plus transparents les marchés des produits dérivés agricoles. L'impact de la spéculation financière sur la flambée des prix alimentaires est désormais largement reconnu, et ce phénomène doit être contrôlé au plus vite. Les Etats-Unis ont légiféré sur les produits dérivés il y a près d'un an. Le G20, sous présidence française, pourrait encourager les autres puissances économiques à leur emboîter le pas.
Encourager le développement d'infrastructures de stockage régionales. Les petits agriculteurs sont les premières victimes d'une volatilité des prix qui, à l'avenir, risque de s'aggraver encore. Face à l'instabilité croissante de la production liée aux changements climatiques, il est urgent de renforcer les systèmes de stockage régulateurs à l'échelle régionale. Actuellement, 30 % des récoltes dans le Sud – 40 % des fruits et légumes – sont perdues faute de moyens de stockage adéquats. Pourvu qu'ils soient gérés de manière transparente et participative, ces stocks peuvent être de nature à lisser les prix entre les périodes de bonnes récoltes et les périodes creuses, caractérisées par une hausse des prix. Le G20 doit encourager les institutions internationales et agences de coopération à davantage soutenir ces infrastructures de stockage régionales.
Appuyer la fourniture de biens publics. Pour renforcer la productivité des petits agriculteurs des pays en développement, il est nécessaire d'accélérer la fourniture de biens publics tels que les services de vulgarisation agricole ou la construction de routes reliant les agriculteurs aux consommateurs urbains. Il est également crucial d'aider les petits producteurs à s'organiser en coopératives et syndicats, afin de renforcer leur position dans les chaînes alimentaires et de les ériger en interlocuteurs des gouvernements dans la définition des programmes de soutien qui sont censés leur bénéficier.
Soutenir la capacité de tous les pays à se nourrir eux-mêmes par des stratégies fondées sur le droit à l'alimentation. Depuis le début des années 1990, la facture alimentaire des pays les moins avancés a été multipliée par cinq ou six du fait d'un manque d'investissement dans l'agriculture vivrière. La promotion continue d'une agriculture d'exportation a rendu ces pays très vulnérables à la volatilité des changes et aux flambées des prix sur les marchés internationaux. Cette tendance peut être inversée par la mise en place de stratégies nationales pluriannuelles, destinées à rétablir une agriculture vivrière efficace. Adoptées de façon participative, ces stratégies doivent inclure des mécanismes de suivi des engagements du gouvernement et obliger celui-ci à rendre des comptes à sa population. L'expérience de certains pays d'Amérique latine prouve que de telles stratégies axées sur le droit à l'alimentation peuvent améliorer la sécurité alimentaire de façon durable. Le G20 devrait réitérer ce message. Après d'autres, il doit reconnaître l'importance de cadres institutionnels et de gouvernance adéquats dans toute stratégie visant à la sécurité alimentaire.
Renforcer la gouvernance mondiale de la sécurité alimentaire. Afin d'améliorer la coopération entre Etats et la coordination des agences internationales, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) a été réformé à la suite de la crise alimentaire de 2007-2008. Le CSA constitue aujourd'hui le seul forum alliant gouvernements, institutions internationales et société civile dans l'amélioration des politiques de sécurité alimentaire. Le G20 doit affirmer son soutien à ce pas important vers l'amélioration de la coordination des efforts au plan international. Il n'est plus acceptable que les politiques suivies dans les domaines du commerce ou de l'investissement international, par exemple, contre-disent les orientations prises dans le domaine du développement rural afin d'améliorer la situation des petits agriculteurs pauvres.
La faim n'est pas une calamité naturelle. Mais elle est, pour cela justement, un scandale qu'il faut faire cesser. La France a aujourd'hui une opportunité unique d'y contribuer de manière décisive. Je suis confiant dans le fait qu'elle saura la saisir. Source : Le Monde
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Juin 2012
Perspectives de l’alimentation. Analyse du marché mondial du poisson
La forte demande de poissons et de produits de la pêche stimule la production aquacole mondiale et entraîne une hausse des prix. La production mondiale devrait croître d’au moins 2 pour cent en 2012, en raison d’une forte progression de la production aquacole.
Les échanges devraient rester soutenus et en 2012 la valeur des exportations devrait à nouveau augmenter.
Comparé aux autres denrées alimentaires, le marché mondial du poisson est plus dynamique...
Les cours mondiaux des denrées alimentaires semblent s’être stabilisés à un niveau relativement élevé d’environ 214 points, tel que mesuré par l’indice FAO des prix des denrées alimentaires. Bien que les perspectives concernant le second semestre de cette année et l’année prochaine indiquent une amélioration générale de la situation de l’offre, la demande reste forte, et en 2012 la facture mondiale des importations de produits alimentaires ne devrait que légèrement reculer par rapport au niveau record atteint en 2011.
Le marché des poissons et des produits halieutiques en bref
La demande soutenue de poissons et de produits de la pêche dope la production de l’aquaculture mondiale et fait grimper les prix, malgré une certaine résistance des consommateurs des marchés traditionnels du sud de l’Europe. La production globale en 2012 devrait s’établir à 157,3 millions de tonnes, en hausse de 2,1 pour cent, compte-tenu d’une augmentation de 5,8 pour cent de la production aquacole qui a largement compensé une légère baisse des pêches de capture, due aux restrictions des prises de petits pélagiques dans le Pacifique.
La forte demande de poissons s’explique par une augmentation de la consommation moyenne de poisson par habitant, qui a progressé de 1,1 pour cent en 2011 et qui devrait encore augmenter de 2,6 pour cent en 2012 pour atteindre 19.2 kg par an. Les poissons issus de la production aquacole devraient satisfaire l’essentiel de cette augmentation, mais du fait d’une réduction de l’utilisation de poissons comme aliments pour animaux en 2012, les pêches de capture contribueront également à la croissance de la consommation alimentaire de poissons.
Le commerce international devrait augmenter de 9,4 pour cent en 2012, soit un ralentissement par rapport à la croissance du commerce en 2011.
Les prix ont augmenté au cours des trois derniers trimestres, en particulier ceux des espèces de capture comme le thon, le hareng, le maquereau et le calmar. Les prix du poisson d’élevage ont connu des tendances inégales, le prix du saumon est en baisse par rapport à 2011, tandis que le repli de la production de crevettes d’élevage a fait grimper le prix des crevettes. L’indice FAO des prix du poisson a augmenté de 12,4 pour cent l’année dernière et devrait continuer à augmenter. Source : Perspectives de l’alimentation Analyse des marchés mondiaux
Pour plus de détails sur le marché mondial des différentes espèces halieutiques de capture et d'aquaculture : Global Fish Economy : 2012 Outlook Page 54
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Le 15 juillet 2011
La hausse du niveau de vie de plusieurs centaines de millions de chinois aura des répercussions considérables sur la filière des produits aquatiques dans le monde...
La Chine est devenue le foyer du développement économique de la filière des produits aquatiques. L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) place la Chine au premier rang mondial des exportateurs de produits aquatiques, avec un volume d'exportation équivalent à 10,2 milliards USD. En outre, les Chinois consomment près de 26 kg de produits aquatiques par personne et par an, plus que n'importe quel autre peuple au monde.....
Par tradition, les Chinois achètent toujours du poisson frais et il n'y a encore que cinq ans, il était très rare de trouver des plats de poisson surgelés dans les épiceries chinoises. Toutefois, l'essor de la classe moyenne, très demandeuse de produits aquatiques, sous des formes de plus en plus variées de surcroît, est de bon augure pour les investissements sur ce nouveau marché de grande consommation qu'est la Chine.
Parallèlement, la hausse du coût de la main d'œuvre et l'appréciation du yuan ont fait monter les coûts de transformation des produits aquatiques en Chine. Certaines sociétés regardent déjà du côté du Laos et du Vietnam pour déplacer leurs centres de fabrication. George Chamberlain, président de l'ONG The Global Aquaculture Alliance, a présenté, lors du Salon international des produits de la mer de Boston (International Boston Seafood Show) cette année, le résultat d'études montrant que d'ici fin 2011, la Chine cessera d'être un exportateur net de produits aquatiques pour devenir un importateur net… Source : Fondements d'un mouvement en faveur des produits aquatiques durables en Chine (Alliance produits de la mer)
Pour plus d’informations sur les différentes interventions aux conférences de l’International Boston Seafood Show 2011 : Boston Conference Session Addresses Approaching Seafood Shortage et sur l’intervention de George Chamberlain, président de l'ONG The Global Aquaculture Alliance : GAA
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Le 17 juillet 2011
« Les spéculateurs s’enrichissent grâce à leur compréhension de la volatilité et à la garantie qu’ils fournissent contre celle-ci. Ils ne sont pas eux-mêmes à l’origine de la volatilité, sauf dans des circonstances très spéciales »
Un nouvel outil permettant de mesurer la volatilité des prix sur les marchés agricoles mondiaux pourrait aider les pays pauvres ou les organisations humanitaires comme le Programme alimentaire mondial (PAM) à décider où et quand acheter des denrées de base, selon Maximo Torero, directeur de la division marchés, commerce et institutions, à l’Institut international de Recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), un groupe de réflexion américain.
Mis au point par l’IFPRI, cet outil d’alerte précoce, du nom de NEXQ (Modèle non paramétrique des quantiles extrêmes), repose sur une modélisation économique sophistiquée permettant d’obtenir des évaluations quotidiennes de la volatilité des prix de quatre produits principaux (le blé dur, le blé tendre, le maïs et le soja) ; il vise à aider les analystes à anticiper la volatilité des prix. A l’aide de données sur les prix quotidiens des céréales remontant à 1970, ce modèle permet de déterminer si et dans quelle mesure les prix ont diminué ou augmenté par rapport à leur prix normal attendu. « Si nous sommes dans une période d’instabilité excessive, l’outil fournit des mises à jour basées sur les prix mondiaux à venir, qui seront répercutés dans les pays en développement au cours des jours suivants ou même des semaines suivantes », a expliqué Maximo Torero.
Homi Kharas, membre de la Brookings Institution, écrit dans un texte d’opinion que c’est la volatilité des prix, ou « les changements rapides et imprévisibles des prix des vivres qui font des ravages sur les marchés, la politique et la stabilité sociale, et non les tendances structurelles des prix des vivres à long terme, auxquelles nous pouvons nous préparer et nous adapter ». Il convient également de noter que la volatilité est à double tranchant : les prix augmentent et diminuent. Si les prix des vivres augmentent à ce point, cette année [2011], c’est uniquement parce qu’ils ont diminué très rapidement après avoir atteint des sommets en 2008. Les hausses et les diminutions rapides des prix des vivres peuvent toutes deux causer des problèmes ».
Le NEXQ devrait aider aussi bien les décideurs que d’autres responsables de la sécurité alimentaire « à prendre des décisions plus éclairées, et notamment à décider s’il faut mettre à disposition les réserves de céréales d’urgence, et à quel moment », a expliqué M. Torero. Cet outil a été mis au point en vertu de deux recommandations formulées dans le Plan d’action sur la volatilité des prix alimentaires et sur l’agriculture, adopté par les ministres de l’Agriculture des Etats membres du G20, le 23 juin à Paris, a-t-il ajouté.
« Les spéculateurs s’enrichissent grâce à leur compréhension de la volatilité et à la garantie qu’ils fournissent contre celle-ci. Ils ne sont pas eux-mêmes à l’origine de la volatilité, sauf dans des circonstances très spéciales » L’une des décisions des ministres du G20 était de mettre en place un Système d’information des marchés agricoles (AMIS) pour assurer la communication d’informations entre les marchés agro-alimentaires et améliorer le renseignement alimentaire. Le NEXQ permettra d’alimenter l’AMIS, a indiqué M. Torero.
Les ministres du G20 ont également proposé de soutenir un programme pilote destiné à mettre en place un système de réserve alimentaire ciblée, dédiée aux situations d’urgence humanitaire. Une étude de faisabilité sera réalisée par le PAM et ses partenaires en septembre 2011 ; elle permettra également de déterminer les pays pouvant prétendre à bénéficier de cette réserve….
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Globalisation in Fisheries and Aquaculture: Opportunities and Challenges
La mondialisation de la pêche et de l'aquaculture: opportunités et défis
OCDE 2010
Les marchés mondiaux pour les poissons et produits de la pêche ont changé considérablement au cours des dernières décennies et continuera de le faire, avec toujours plus d'interactions entre les pays et continents. Le changement a apporté des bénéfices substantiels pour l'économie mondiale et un certain nombre de défis à relever pour les gouvernements.
Pour relever ces défis, sans compromettre les avantages de l'interaction croissante du marché, les pays doivent élaborer et appliquer des cadres de gestion des pêches et l'aquaculture stratégies qui tiennent compte de la mondialisation sans compromettre la durabilité des ressources.
Pour visualiser le document, cliquer : Globalisation in Fisheries and Aquaculture: Opportunities and Challenges
Pour commander le document, cliquer : OCDE
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Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO 2012-2021
Juillet 2012
La production agricole devra augmenter de 60 % sur les quarante prochaines années pour répondre à la demande croissante de produits alimentaires. Il sera essentiel d’accroître la productivité pour contenir les prix alimentaires, compte tenu de l’aggravation des contraintes de ressources, et pour réduire l’insécurité alimentaire mondiale.
Les prix agricoles se maintiennent à un palier plus élevé
Si, d’après les projections, les prix mondiaux de nombreux végétaux vont rester élevés, ils vont cependant baisser à court terme par rapport aux niveaux atteints en 2011, la production mondiale continuant de réagir aux prix élevés des dernières années, les stocks se reconstituant et la demande augmentant moins vite, dans un premier temps, sous l’effet de conditions macroéconomiques moins favorables. Suite…
Poissons - Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO 2012-2021
Le secteur du poisson devrait entrer dans une décennie marquée par des prix, mais aussi des coûts de production, plus élevés.
Situation du marché
Après la reprise de 2010, le secteur de la pêche et de l’aquaculture a continué de se développer en 2011 et début 2012, comme en témoigne l’augmentation de la production, de la demande, des échanges et des prix du poisson et des fruits de mer. Selon les données préliminaires, la production totale a atteint 154 Mt en 2011, la pêche de capture progressant de 2 % et l’aquaculture de 6 % par rapport à 2010. Les exportations totales de poisson frais et transformé (farine et huile de poisson comprises) ont battu un nouveau record en 2011, puisqu’elles ont représenté plus de 126 milliards USD, soit 16 % de plus qu’en 2010.
Compte tenu de la hausse de la demande, la consommation apparente de poisson par habitant dans le monde a atteint pour la première fois 18.8 kg (équivalent poids vif). Le poisson a constitué environ 16 % de la consommation mondiale de protéines animales et 6 % de la consommation totale de protéines.
En 2011, les prix du poisson ont tout d’abord enregistré une forte hausse pour ensuite s’infléchir légèrement en fin d’année et au début de l’année 2012, restant toutefois toujours plus élevés que ceux des années précédentes. L’indice FAO des prix du poisson indique qu’en moyenne les prix courants du poisson ont atteint des niveaux sans précédent, en passant par un record absolu en août 2011 (14 % de plus qu’en août 2010), après quoi les niveaux agrégés d’indice ont lentement régressé.
Durant les dernières décennies, les marchés mondiaux du poisson frais et transformé ont considérablement évolué. Depuis un certain temps en effet, les opérateurs de la filière (pêcheurs, aquaculteurs, négociants, transformateurs et détaillants) cherchent à exploiter de nouveaux créneaux, à réduire leurs coûts de production et à opérer des investissements rentables dans un cadre d’activité de plus en plus internationalisé. Les nouveaux produits et méthodes de production, la fragmentation et l’externalisation des activités de production, de même que la modification des chaînes de valeur témoignent de l’évolution et de l’adaptation permanentes des marchés mondiaux du poisson. Les pêcheries ont pour particularité de faire partie du patrimoine commun et leur gestion nécessite une coopération régionale et internationale pour assurer que les stocks de poissons sont exploités de façon durable et responsable.
Selon les projections, la production halieutique et aquacole mondiale devrait atteindre environ 172 Mt en 2021, ce qui marque une hausse de 15 % par rapport au niveau moyen de 2009-11. Cette hausse est à mettre au compte principalement de l’aquaculture, qui augmentera de 33 % pendant la période couverte par les Perspectives, la pêche de capture progressant quant à elle de 3 %. Cependant, la croissance de l’aquaculture devrait marquer le pas, le taux de croissance annuel moyen, qui était de 5.8 % durant la dernière décennie tombant à 2.4 % pendant la période considérée.
La production de poisson est l’une des sources de protéines animales qui se développe le plus vite. La production halieutique et aquacole mondiale devrait augmenter de 15 % pendant la période de projection. Cependant, avec une croissance de 33 % de sa production, l’aquaculture surclassera la pêche proprement dite et deviendra la principale source de poisson destiné à la consommation humaine en 2018.
Le secteur du poisson devrait entrer dans une décennie marquée par des prix, mais aussi des coûts de production, plus élevés. Sous l’effet de l’augmentation des prix des farines de poisson, de l’huile de poisson et des autres produits d’alimentation animale, le prix moyen des espèces d’élevage devrait connaître une hausse un peu plus élevée que celui des espèces sauvages pendant la période couverte par les Perspectives.
La mondialisation de la filière se poursuivra, une grande partie de la production totale de poisson (34%) étant destinée à l’exportation.
La consommation apparente de poisson par habitant devrait atteindre 19.6 kg en 2021, soit 16% de plus que le niveau moyen pour 2009-11. En raison de la hausse des prix du poisson, la croissance de la consommation de poisson devrait diminuer de 0.3 % par an durant la période de projection contre 1.7 % par an au cours de la précédente décennie.
Les économies émergentes s’arrogeront une part croissante du commerce mondial de produits agricoles, lui même en augmentation. Figureront au premier plan des pays comme le Brésil, l’Indonésie, la Thaïlande, la Fédération de Russie et l’Ukraine, qui investissent beaucoup dans l’agriculture pour stimuler leur capacité de production. En 2021, les pays en développement assureront la majeure partie des exportations de riz, de graines oléagineuses, d’huile végétale et d’huile de palme, de tourteaux protéiques, de sucre, de viande bovine, de volaille, et de poisson frais et transformé. Source : Ocde
Pour aller plus loin....
La dix-huitième édition des Perspectives agricoles, élaborée conjointement pour la huitième fois avec l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) présente des projections à ...
Poissons et fruits de mer (cliquer sur les images pour lire)
Graphiques :
- Hausse des prix du poisson résultant de l'augmentation des prix de l'alimentation animale et de la forte demande
- La hausse des coûts enraye la baisse des prix du poisson
- L'aquaculture permet de maintenir le volume total de la production de poisson au-dessus de celui de la production de viande de bœuf, de porc et de volaille
- Les produits de l'aquaculture devancent ceux de la pêche dans la consommation humaine
- Une part croissante de la farine de poisson est tirée de déchets de poisson
- Croissance de la consommation par habitant, à l'exclusion de l'Afrique
- Volume des produits certifiés par le MSC
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Le 10 août 2013
Créer et relier des réseaux d’information sur le commerce international du poisson
La valeur des exportations, dans le monde entier, de poisson et de produits associés a connu une véritable explosion ces dernières décennies, passant de 15 milliards d’USD en 1980 à 130 milliards d’USD aujourd’hui. Parallèlement, la chaîne d’approvisionnement et de valeur du poisson a connu de profondes mutations, l’aquaculture s’est énormément développée et des améliorations extraordinaires ont été apportées à la logistique, à la distribution et au conditionnement, avec en toile de fond des préoccupations grandissantes en termes d’écologie et de durabilité. GLOBEFISH, l’unité de la FAO chargée de la collecte, de l’évaluation et de la diffusion d’informations et d’analyses sur le commerce international du poisson, a pratiquement trente ans d’expérience dans la mise en place de réseaux d’information régionaux
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La
valeur des exportations, dans le monde entier, de poisson et de
produits associés a connu une véritable explosion ces dernières
décennies, passant de 15 milliards d’USD en 1980 à 130 milliards d’USD
aujourd’hui. Environ la moitié de ce chiffre est le fait du monde en
développement, où les recettes nettes que les pays tirent de
l’exportation du poisson sont supérieures aux recettes combinées de
l’exportation du thé, du riz, du cacao et du café. Parallèlement, la
chaîne d’approvisionnement et de valeur du poisson a connu de profondes
mutations, l’aquaculture s’est énormément développée et des
améliorations extraordinaires ont été apportées à la logistique, à la
distribution et au conditionnement, avec en toile de fond des
préoccupations grandissantes en termes d’écologie et de durabilité.
GLOBEFISH, l’unité de la FAO chargée de la collecte, de l’évaluation et
de la diffusion d’informations et d’analyses sur le commerce
international du poisson, a pratiquement trente ans d’expérience dans la
mise en place de réseaux d’information régionaux. Mais elle va plus
loin en générant un effet multiplicateur grâce à la coordination du
réseau mondial FISHINFONetwork (FIN), qui relie six réseaux régionaux
englobant 85 pays. Ce réseau fournit le type d’informations commerciales
actualisées dont ont besoin toutes les parties prenantes – ministères,
bureaux d’étude marketing, secteur privé – pour veiller à ce que chaque
maillon de la chaîne d’approvisionnement assure le bon déroulement des
échanges commerciaux.
Plus d’un tiers de la production halieutique mondiale fait l’objet d’échanges commerciaux internationaux
mais, ces dix dernières années, ce commerce a changé de nature. La
mondialisation et la libéralisation des marchés, combinées à la
croissance économique des pays en développement, à la demande locale
croissante et à l’importance accrue de la production de l’aquaculture,
ont eu des incidences énormes sur le secteur halieutique mondial en
général, et sur le commerce du poisson en particulier. Par ailleurs,
alors que le commerce s’est libéralisé, la chaîne alimentaire s’est
allongée, rendant plus nécessaires les normes de contrôle de la qualité
garantissant la salubrité des produits consommés.
Alors
que les ventes du secteur halieutique dépendent de plus en plus du
commerce régional et international, il est devenu essentiel pour les
parties prenantes de disposer d’informations cohérentes, indépendantes
et correctes sur les marchés. L’unité GLOBEFISH de la FAO, créée en
1984, est reconnue comme un leader au niveau international pour la
collecte, l’évaluation et la diffusion d’informations et d’analyses qui
égalisent les chances des acteurs du marché halieutique mondial.
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Commentaires
(Ce qu’ils eussent dû être, mais ce ne fut que le G vain)
À la sueur de ton front ton pain tu mangeras !
Seuls tes surplus de pain gagné exporteras !
Seuls tes défauts de pain mangé importeras !
Monnaie battue jamais ne rebattras !
À ton prochain pour lui prêter moindre drachme n’emprunteras !
Soleil et pluie ne gouverneras ! À leur humeur t’adapteras !
Dans grand panier jamais tous tes œufs ne mettras !
Pour engraisser tes chiens et chats petits enfants mourir de faim ne feras !
Contemplation de ton nombril, celui du monde ne te feras !
Plus vite que sa culture jamais courir ton prochain ne feras !
Aquablog
fax mailing
aelm-chamonix.com