En 1976, le géographe Yves Lacoste publiait un livre au titre provocateur « La Géographie, ça sert d'abord à faire la guerre ». En 2010, l’organisation Pew Environment Group publie la carte européenne des subventions à la pêche sur le site Fishsubsidy. Cette carte géographique ne serait-elle pas une provocation ? Une arme pour attaquer une nouvelle fois et sans discernement le secteur européen de la pêche ?
Pourquoi faites-vous cela ? (Foire aux questions du site Fishsubsidy)
Le versement de subventions au secteur des pêches dans le cadre de la politique commune de la pêche (PCP) et des politiques nationales se sont élevées à environ 6 milliards d'euros pendant la période 2000-2006. Nous croyons que les gens qui paient pour cette politique, ont le droit de savoir où va leur argent.
Bien sur, il est important que les citoyens européens sachent où vont leurs impôts. Cependant, il faudrait que ces citoyens soient en mesure d’analyser les chiffres (concernant chaque port de pêche) qui ont été jetés à l’état brut sur cette carte… Des ports possèdent majoritairement des flottes de pêche lointaine, d’autres de pêche côtière, d’autres de pêche hauturière.. etc… etc…
Pour accéder à la carte interactive, cliquer Ici
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Le Forum public de l’OMC 2010 a couvert une série d’enjeux, allant des standards sociaux et des droits humains, à des questions plus spécifiques comme les subventions pour la pêche, au cours d’une session sur le commerce et l’environnement. L’objectif de cette session était d’évaluer l’impact négatif des subventions et de la surcapacité des pêcheries industrielles sur la durabilité des stocks de pêche, et leurs effets sur l’épuisement des océans. Des intervenants ont argumenté que des subventions pouvaient être ‘bonnes’ (pour la pêche à petite échelle) ou ‘mauvaises’ (surtout pour les pêcheries industrielles). L’OMC est en position de prendre des mesures concernant ces enjeux, à travers les négociations sur l’accès au marché, les subventions et l’aide au commerce, et une conclusion du cycle de Doha est cruciale en cette matière…. Suite…
Commentaire de CTA : Dire que ce qui est petit est bon et que ce qui est grand est mauvais, c’est bien, mais le débat doit aller au-delà de ces considérations. Il doit permettre de spécifier quels aspects de l’exploitation à petite échelle sont bons, et comment les subventions doivent être allouées pour assurer qu’on progresse dans la mise en œuvre des OMD. Dans de nombreuses parties du monde, les opérations de ‘modèles réduits’ de pêche industrielle, - des petits chalutiers puissants-, peuvent être aussi destructrices et inéquitables que leurs versions à plus grande échelle. Les subventions ne doivent pas être vues par un biais social ou économique, mais plutôt par un biais de ‘système de production’, afin que les pêcheries à petite échelle puissent exprimer tout leur potentiel pour contribuer à la lutte contre la pauvreté, à la sécurité alimentaire et à la mise en œuvre des OMD.
D’après un rapport de Reuters, les pourparlers pour réduire les subventions pour la pêche à l’OMC ont repris vie, et les négociateurs ont dit que, même si des différences importantes subsistent, les pays travaillent dur pour essayer de concilier les différentes positions. ‘Il est clair pour moi que toutes les délégations restent fortement engagées et ont montré une disposition d’esprit constructive’, assure l’ambassadeur de Trinidad et Tobago à l’OMC, qui préside aux négociations sur les règles commerciales, où sont inclues les subventions pour la pêche’. L’article commente que: ‘les discussions tournent autour de la manière de réduire la surpêche subventionnée, tenue pour responsable du quasi effondrement des stocks de pêche mondiaux desquels des centaines de millions de personnes dépendent pour se nourrir, tout en trouvant des exceptions pour les pays en développement afin que leurs pêcheurs artisans puissent continuer à vivre de leur activité’. Suite…
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29 mars 2012.
La Surpêche selon Ocean 2012
Une courte animation pour expliquer l'ampleur de la surpêche, à l'occasion de la réforme de la Politique commune de la pêche et le rôle d'OCEAN2012.
De la propagande qui engendre des articles apocalyptiques comme :
Bienvenue au royaume de la surpêche !
La pêche intensive vide les océans et va chercher les poissons dans les profondeurs de plus en plus reculées. Selon la FAO, 20 % des stocks mondiaux sont surexploités et 8 % sont épuisés. 52 % connaissent un niveau d’exploitation proche du maximum soutenable, les 20 % des réserves restantes étant exploitées en dessous de leur potentiel. Si rien n’est fait, la plupart des espèces aujourd’hui consommées dans le monde auront disparu au milieu du siècle. Les rapports officiels abordant les problématiques de surpêche sont de plus en plus alarmistes, tandis que les efforts sont consacrés à capturer et manger un nombre toujours plus élevé d’animaux marins. Dans de nombreuses régions du globe, les quotas sont ignorés, supérieurs aux recommandations scientifiques ou n’existent tout simplement pas.
Quels sont les impacts de la surpêche ?
On parle de surpêche dès lors que la pêche est excessive et menace le bon renouvellement des stocks. La surpêche des prédateurs affaiblit le haut de la pyramide alimentaire des océans et perturbe l’écosystème général par effet domino. En éliminant les prédateurs, l’Homme permet le développement des proies herbivores. Ce déséquilibre peut entraîner la diminution des quantités de plancton à cause d’une consommation accrue. La captation de CO2 et la production d’oxygène par les océans sont alors bouleversées. Contrairement à une idée reçue, les forêts ne sont pas les « poumons » de la Terre. Le plancton serait en effet responsable d’environ 70 % de l’oxygène présent dans l’atmosphère, indispensable à notre respiration.
Les espèces qui ont une croissance lente et une maturité tardive, comme les raies, les requins et la plupart des espèces de profondeurs sont extrêmement vulnérables à la surpêche. On estime que 90 % des requins ont disparu ces cinquante dernières années. Si les requins sont rayés des mers, c’est tout l’équilibre trophique aquatique qui sera bouleversé. L’Homme tue encore 100 millions de requins chaque année d’après l’ONG Sea Sheperd. Prédateurs marins vitaux au bon équilibre des océans, ils participent à la régulation de la vie marine depuis plus de 400 millions d’années.
Une surpêche chronique laisse des zones moins productives. À de nombreux endroits, les poissons pêchés sont plus petits et moins nombreux, leur capture demande un effort plus important. Ceci entraîne la diminution progressive des emplois et des moyens de subsistance. Aussi, de nouvelles espèces auparavant non consommées font leur apparition dans nos assiettes.
Le thon rouge, symbole de ce pillage… Suite Natura Sciences
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