Une résolution sur la pêche durable en Méditerranée votée à l'Assemblée Nationale pendant l'été 2010
« La Méditerranée n’est même pas une mer, c’est un « complexe de mers », et de mers encombrées d’îles, coupées de péninsules, entourées de côtes ramifiées. Sa vie est mêlée à la terre, sa poésie plus qu’à moitié rustique, ses marins sont à leurs heures paysans ; elle est la mer des oliviers et des vignes autant que celle des étroits bateaux à rames ou des navires ronds des marchands, et son histoire n’est pas plus à séparer du monde terrestre que l’enveloppe de l’argile n’est à retirer des mains de l’artisan qui la modèle » Fernand Braudel
Les perspectives d’une pêche durable en Méditerranée (Assemblée Nationale)
Rapport d’information déposé par la commission des affaires européennes sur les perspectives d’une pêche durable en Méditerranée, et présenté par M. Robert Lecou et enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 9 juin 2010. Télécharger le document Ici
Résolution sur la pêche durable en Méditerranée adoptée à l'Assemblée Nationale le 25 juillet 2010. Télécharger le document Ici
L'Assemblée Nationale :
- Juge indispensable de renforcer la lutte contre la dégradation de l’environnement en Méditerranée, cette action devant être principalement conduite dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée (UpM) afin qu’y soient pleinement associés tous les pays méditerranéens ;
- Souhaite que la future Politique commune de la pêche qui doit être réformée en 2012 adopte une approche régionalisée pour tenir compte des caractéristiques et conditions particulières des activités de pêche, notamment en Méditerranée ;
- Demande que des conversations s’engagent entre les pays méditerranéens pour définir les moyens de sanctionner les contrevenants aux règles de la pêche en Méditerranée afin de garantir une concurrence équitable ;
- Juge indispensable de renforcer les moyens d’action et de contrôle de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (C.G.P.M.) ;
- Demande que les Prud’homies soient reconnues au niveau européen comme organisme de gestion locale de la pêche dans le cadre d’une décentralisation accrue de la politique commune de la pêche ;
- Estime que tous les pays de l’Union européenne riverains de la Méditerranée doivent instituer une zone économique exclusive au large de leurs côtes pour pouvoir, notamment, y exercer un contrôle rigoureux des activités de pêche ;
- Souligne la nécessité de développer une approche écosystémique de la pêche en Méditerranée afin de placer les activités humaines au centre de l’écosystème en optimisant, tout en préservant la biodiversité, facteur de richesses dans le futur, les équilibres entre les différents usages de cette mer ;
- Souhaite que le maintien de la pêche artisanale méditerranéenne soit une priorité forte de la future Politique commune de la pêche dans la mesure où cette activité est essentielle au maintien d’un tissu économique et social dense sur les littoraux de cette mer ;
- Demande que les recherches sur l’évaluation des stocks de poissons méditerranéens fassent l’objet d’une action importante en y associant réellement les pêcheurs ;
- Constate que la pêche au thon rouge, du fait de la diminution incessante des quotas et des périodes de pêche, va devenir, pour les pêcheurs à la senne, économiquement non rentable ;
- Souhaite donc que ces pêcheurs soient indemnisés pour leur permettre de se réorienter vers d’autres activités de pêche ;
- Demande que les quotas de thon rouge soient affectés à l’avenir aux pêcheurs artisanaux ;
- Souhaite que les fonds européens accordent un soutien important aux recherches sur le cycle complet d’élevage du thon rouge pour permettre à l’Europe d’occuper les premières places dans ce domaine.
Article de presse : Thon rouge: adoption à l'unanimité d'une résolution à l'Assemblée (AFP)
La commission des Affaires européennes de l'Assemblée nationale a adopté mercredi à l'unanimité une proposition de résolution de Robert Lecou (UMP) sur la problématique de la pêche du thon rouge. Face au constat que la pêche au thon rouge, "du fait de la diminution incessante des quotas et des périodes de pêche, va devenir, pour les pêcheurs à la senne, économiquement non rentable", ce "voeu" parlementaire "souhaite que ces pêcheurs soient indemnisés pour leur permettre de se réorienter vers d'autres activités". La résolution demande que les quotas de thon rouge soient affectés à l'avenir "aux pêcheurs artisanaux" et souhaite que "les fonds européens accordent un soutien important aux recherches sur le cycle complet d'élevage du thon rouge pour permettre à l'Europe d'occuper les premières places dans ce domaine". "Tous les pays de l'Union européenne riverains de la Méditerranée doivent instituer une zone économique exclusive au large de leurs côtes pour pouvoir y exercer un contrôle rigoureux des activités de pêche", peut-on également lire. La résolution demande en outre que "les recherches sur l'évaluation des stocks de poissons méditerranéens fassent l'objet d'une action importante en y associant réellement les pêcheurs". La Commission européenne a sifflé la fermeture anticipée de la pêche au thon rouge dès mercredi soir, six jours avant la fin officielle de la campagne 2010, invoquant l'épuisement des quotas alloués, au grand dam des pêcheurs français encore en mer.
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