Alerte Spéciale N°327 : Maladies des poissons…. Çà chauffe sur la pêche !

La FAO, l’agence onusienne chargée d'alimentation, agriculture et pêche, lance régulièrement des alertes sur des pénuries alimentaires qui frappent des régions maintenant bien connues de tout le monde. Le manque de nourriture est lié le plus souvent à des épisodes de sècheresse, à une invasion de criquets, aux pluies des moussons, au passage d'un cyclone,... Toutes ces catastrophes environnementales réduisant à néant les productions céréalières, bases alimentaires de nombreuses populations dans les pays du Sud.

Le 17 juillet 2009, la FAO a probablement lancé la première alerte de son histoire concernant des productions halieutiques. Dans le bassin du Zambèze qui couvre 7 pays au Sud de l’Afrique, les poissons meurent massivement d’une maladie. En lançant l'alerte spéciale n°327 (2), l'organisation internationale a estimé que cette mortalité mettait en péril la sécurité alimentaire et les moyens d'existence des populations rurales vivant dans cette région africaine.

Nous pourrions penser que ce désastre qui décime des stocks en eau douce, ne concerne pas les ressources halieutiques marines. Or il n’en est rien. Avec le réchauffement climatique, des scientifiques constatent une propagation des maladies qui exterminent des populations de poissons un peu partout dans le monde. Mortalités dans le Pacifique Nord. Mortalités dans les Grands Lacs d’Amérique du Nord. Mortalités en Atlantique Nord - hareng et églefin dans les eaux islandaises (1) -.…. Selon des biologistes américains, des maladies d’origine virale ou parasitaire mettent en péril des espèces commerciales, et ils s’étonnent que ce paramètre ne soit pas plus pris en compte dans les études, notamment dans la gestion des ressources halieutiques.

Dans un article paru le 5 août 2009 dans Sciencedaily, plusieurs chercheurs américains se montrent très préoccupés par le développement des maladies chez les poissons. Ils expliquent qu’en Amérique du Nord des populations entières de poissons sont déjà touchées par plusieurs maladies émergentes, un problème qui risque d'augmenter à l'avenir avec les changements climatiques et les contraintes subies par les écosystèmes aquatiques.

Les maladies mettent déjà en péril certains stocks de poissons

« Il y a 30 ans, nous n’aurions pas pu imager cette explosion des maladies dans les populations sauvages », déclare M. Jim Winton, spécialiste des maladies au Centre des pêches de l’USGS. « A cette époque, toutes les recherches concernaient les poissons d’élevage ». Winton, son collègue, ajoute : « En plus de la mortalité naturelle, les poissons sont touchés par des maladies mortelles. Des infections et des parasites affaiblissent considérablement les populations piscicoles ; certaines espèces sont mêmes en voie d’extinction. » Winton pointe des maladies virales comme la septicémie hémorragique qui touche plusieurs espèces dans le Pacifique Nord et les Grands Lacs, et des parasites comme l’ichthyophoniasis qui touche des saumons adultes dans le fleuve Yukon en Alaska.

« Jusqu’à maintenant, le paramètre « maladies » n’était pas pris en compte dans les études sur l’évolution des stocks de poissons car les maladies sont difficiles à observer et à quantifier » ajoute Winton. « Mais comme tous les animaux à sang froid, les poissons sont très dépendants des conditions environnementales, notamment de la température qui intervient sur leurs défenses immunitaires (ndlr la barrière biologique contre les maladies).

Une maladie mortelle décime les poissons du fleuve Zambèze

Une maladie mortelle est en train de décimer les stocks de poissons du bassin fluvial Zambèze, mettant en péril la sécurité alimentaire et les moyens d'existence des populations rurales dans cette vaste zone partagée par sept pays, avertit la FAO le 17 juillet 2009.

Lisons le communiqué de la FAO :

Selon une alerte émise par le Système mondial d'information et d'alerte rapide (SMIAR) de la FAO, le Syndrome ulcératif épizootique (EUS en anglais) est causé par le champignon Aphanomyces invadans, qui forme de vilaines lésions sur les poissons et engendre un taux élevé de mortalité. C'est une des plus graves maladies aquatiques affectant presque toutes les espèces de poissons.

« En l'absence de campagnes d'endiguement, la maladie risque de se propager vers d'autres pays riverains du fleuve Zambèze ainsi que d'autres systèmes fluviaux de la région », indique Rohana Subasinghe, expert de la FAO en ressources halieutiques.

Le Zambèze, qui s’étend sur 2 574 kilomètres, est le quatrième plus grand fleuve d’Afrique. Son bassin fluvial s'étale sur 1 390 000 km² et abrite quelque 32 millions d'habitants, dont 80% dépendent de l'agriculture ou de la pêche et de la pisciculture pour vivre. Il semble que le syndrome EUS, confirmé pour la première fois en Afrique en 2007, se propage en amont et en aval du Zambèze, avec le risque de prendre pied dans d'autres régions d'Afrique. L'alerte du SMIAR signifie à la communauté internationale de bailleurs de fonds qu'une crise de sécurité alimentaire est en train de s'installer et qu'une assistance et des financements seront vraisemblablement nécessaires.

Le pays le plus touché est la Zambie, qui renferme les deux tiers du bassin fluvial du Zambèze. Plus de 2000 villages et quelque 700.000 personnes sont à risque d'insécurité alimentaire, car le poisson est non seulement une source de revenus dans de nombreux districts ruraux, mais aussi la source la plus économique de protéines disponibles.

Le poisson infecté par la maladie ne constitue normalement pas un problème de santé pour l'homme, même si les profondes ulcérations et la décomposition des tissus caractéristiques de la maladie pourraient renfermer des pathogènes secondaires plus dangereux. Il est par conséquent recommandé de ne pas consommer de poisson contaminé par l'EUS qui n'ait pas été préalablement soumis à une cuisson suffisante. Le poisson victime de l'EUS est invendable, ce qui représente de lourdes pertes économiques pour les pêcheurs et les pisciculteurs.

Environ 50 espèces de poissons téléostéens (ou osseux) sont exposées à la maladie, avec des flambées affectant souvent les juvéniles, et causant ainsi des dégâts irréversibles aux populations et une grave perte de biodiversité. L'EUS est apparu pour la première fois au Japon au début des années 1970 avant de se propager vers l'Australie et une grande partie de l'Asie. Les Etats-Unis ont été frappés en 1984 par le virus qui est désormais présent dans au moins 24 pays du monde.

Depuis 2007, la FAO aide à renforcer les capacités d'adaptation à la maladie dans les sept pays du Bassin du Zambèze - Angola, Botswana, Malawi, Mozambique, Namibie, Zambie et Zimbabwe. Ces mesures comprennent un diagnostic de base de l'EUS, une surveillance ciblée et des services de gestion de base de la santé animale aquatique. En réponse aux requêtes urgentes émises par plusieurs pays, la FAO, en étroite coopération avec l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) à Paris, élabore et met en œuvre un cadre de biosécurité aquatique pour l'Afrique australe et renforce les compétences locales en matière d'aménagement des ressources du fleuve Zambèze. Le programme s'attachera à développer les capacités institutionnelles et humaines de gestion de la santé de la faune sauvage aquatique dans les pays touchés au moyen de politiques et de règlements appropriés.

La lutte contre la maladie dans les eaux naturelles telles que les fleuves est impossible, mais sa mise en œuvre est relativement plus simple dans les opérations aquacoles où un certain nombre de mesures de biosécurité sont susceptibles de réduire ou d'empêcher sa propagation. Ces mesures comprennent notamment la prévention de porteurs ou vecteurs éventuels s'introduisant dans les plans d'eau ou étangs piscicoles, l'élimination des poissons morts et l'amélioration de la qualité de l'eau.

Autres articles :

Pour plus d'informations :

Epizoothies et autres maladies dans le monde :

Un virus menace la pêche de langouste dans les Caraïbes (Fis) le 8 octobre 2009
Un virus a été récemment découvert. Causant des mortalités dans les populations de langouste des Caraïbes, il met en danger une activité de pêche qui dégage près de 27 millions de US$
Les scientifiques de l'Université de Floride (UF) et d'autres institutions ont obtenu une subvention de 1,4 million de dollars pour une durée de trois ans de National Science Foundation (NSF) pour savoir comment se transmet le virus PaV1.
Les résultats doivent permettre de savoir quelles sont les stratégies de confinement à mettre en place et quels sont les moyens d'identifier les langoustes infectées, a déclaré Don Behringer, professeur assistant à l'Institut de l'UF: Food and Agricultural Sciences.

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Le 7 mai 2010 : Migration en fonction des inondations saisonnières

Zambèze : Les Lozis migrent chaque année vers des terres plus élevées (Ips)
Josias Akataama a passé le mois de mars à regarder la lune décroître au ciel, et les eaux de crue monter. Ce n’est qu’en observant la nouvelle lune que les hommes, les femmes et les enfants de Kandiani sauraient quand ils pourraient quitter le village détrempé pour des terres plus élevées.

Akataama est lozi et son village se situe dans la vallée du Zambèze à l'ouest de la Zambie, dans une zone appelée la Plaine des inondations de Barotse. Les villageois sont fiers de leur proximité avec Lealui, le village royal du Litunga, le roi des Lozis. Et c'est pour cette raison que personne n'a jamais songé à abandonner son village, malgré son inondation annuelle. On pense généralement aux inondations en termes de détresse et de dénuement, mais pour les Lozis, les inondations constituent une source de bonheur. Pour les Lozis, une bonne saison des pluies est celle qui couvre toute la plaine des inondations. "On éprouve du plaisir à voir la plaine commencer par être inondée au début de janvier. L'eau y entrera à partir du fleuve comme un serpent géant et vous savez que Kuomboka est en train de venir également", a dit Akataama. Comme la plupart des hommes dans les villages de la plaine, Akataama s'est porté volontaire pour pagayer afin de déplacer le Litunga du village inondé de Lealui vers son deuxième palais dans la ville montagneuse de Limulunga. Mais peu de personnes seront admises dans la péniche royale, le Nalikwanda, ou ses plus petits bateaux…..

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Le 17 mai 2010

Maladies des espèces marines : Pour une gestion plus saine (Radio Canada)
L'Université de l'Île-du-Prince-Édouard obtient une nouvelle chaire de recherche spécialisée dans les maladies des espèces marines. Ses travaux permettront de mieux comprendre les maladies qui déciment parfois des populations de poissons et de crustacés. Ian A Gardner, une sommité mondiale en la matière, dirige cette chaire. Il dit que c'est un défi intéressant qui comporte de bonnes chances d'influencer les politiques et réglementations liées à ce domaine.

Par exemple, l'aquaculture en mer a souvent été dénoncée à cause de la pollution qu'elle engendre. Les travaux des chercheurs pourraient mener à des politiques publiques qui favorisent des pratiques aquacoles plus saines pour l'environnement.

Une expertise maintenant reconnue
Depuis des années, des chercheurs de l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard s'intéressent aux écosystèmes marins, ainsi qu'à la gestion de la santé des poissons et des crustacés de consommation courante. Selon le recteur Wade MacLauchlan, la chaire est un joyau pour le campus qui pourra attirer d'autres chercheurs. « L'important, c'est d'être reconnu pour avoir une excellence mondiale, puis c'est justement ce que l'équipe de sélection a identifié », souligne-t-il. L'organisme a obtenu la désignation de chaire d'excellence en recherche du Canada. Le gouvernement fédéral lui versera 10 millions de dollars sur 7 ans.

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Le 27 janvier 2010

Zimbabwe : Protéger le poisson kapenta du lac Kariba (IPS)

Zimbabwe, 26 jan (IPS) – Par Ignatius Banda BINGA,

"Les poissons sont en train de disparaître". Ces mots et ce regard dégoûté de la vie pourraient provenir d’un pêcheur venu de nulle part presque, puisque les stocks sont sous pression en raison de la surexploitation dans le monde entier.

Tjilo Tjilo est un vétéran de 67 ans originaire de la ville de Binga, au Zimbabwe, sur les rives du fleuve Zambèze. Il a passé toute sa vie à pêcher des espèces telles que la brème et les deux variétés de sardine d’eau douce localement appelées 'kapenta'. Séchés et fumés, ces petits poissons piquants constituent une source de protéine importante et abordable dans toute la région. Pendant que le soleil se couche, Tjilo rejoint près de la rive un groupe d’hommes, qu’il connaît depuis des décennies, pour un autre travail nocturne: les kapenta sont généralement capturés grâce à une lumière vive pour attirer des bancs de poissons près de la surface où ils peuvent être pêchés avec un grand filet. "Les poisons sont en train de disparaître", déclare-t-il, adoucissant un papier de journal entre ses doigts pour y rouler une cigarette brute – un sale plaisir d’une part et une défense contre les moustiques d’autre part. "Pendant que nous avons entrepris au cours des années d’élever des poissons comme faisant partie de nos efforts visant à assurer que nous survivons à la menace de la surpêche, des étrangers entrent dans nos eaux et nous sommes préoccupés par notre avenir".

Le Zambèze traverse six pays, de sa source en Zambie, jusqu’à l’endroit où il entre dans l’océan Indien au Mozambique. Binga est sur la rive du sud-est du lac Kariba, un immense lac artificiel créé lorsque le fleuve a été endigué en 1959; le village a été construit pour réinstaller les Tonga dont la terre a été submergée par le réservoir de Kariba.

Les étrangers dont parlent Tjilo Tjilo et ses collègues sont des équipes de pêcheurs venant du côté du lac contigu à la Zambie, qui, selon les hommes de Binga, pêchent particulièrement les kapenta dans les eaux zimbabwéennes à bord de puissants bateaux. Il y a un marché tout trouvé pour les poissons dans les villes situées tout autour du lac et dans les centres urbains aussi éloignés que Bulawayo (sud du Zimbabwe) et la pêche constitue le principal secteur qui emploie beaucoup de personnes des deux côtés de la frontière. La règlementation de la flottille de pêche est un problème. Johann Jordan, directeur de la société zambienne de pêche commerciale, 'Maaze Holdings', figurait parmi ceux qui tiraient la sonnette d’alarme en 2010. Jordan a confié au journal 'Lusaka Times' que les autorités zambiennes avaient délivré plus de 700 licences, mais qu’il croyait qu’au moins 1.000 bateaux pêchaient sur le lac. "Il n’y a aucun contrôle dans l’industrie du kapenta, les gens pêchent tout dans les zones d’élevage et il n’existe aucun barrage routier pour réduire le vol", a-t-il indiqué.

A Binga, les pêcheurs déclarent que depuis plusieurs années, ils élèvent le kapenta, la brème et le poisson tigre pour renforcer les stocks. Leurs efforts recevront cette année un coup de pouce suite à la déclaration du Zimbabwe que la moyenne vallée du Zambèze est une réserve en vertu du Programme sur l’homme et la biosphère de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Ce programme est destiné à appuyer la gestion durable des ressources terrestres, aquatiques, côtières et marines avec la participation active des communautés locales….

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Le 18 juin 2012

Le secteur de l’aquaculture lutte contre les maladies des poissons

Comme dans tous les secteurs de production alimentaire, l’intensification et la diversification de l’aquaculture ont conduit à une circulation accrue de biens et de services. Simultanément, les pathogènes se déplacent eux aussi continuellement d’un endroit à l’autre à travers les déplacements non contrôlés d’animaux aquatiques vivants et de produits aquatiques, aboutissant à l’apparition de maladies, causant une mortalité élevée, et des pertes économiques significatives – une contrainte majeure qui affecte le développement du secteur.

La FAO a lancé des initiatives visant à une meilleure gouvernance de la biosécurité, aux mouvements responsables d’animaux aquatiques vivants et de produits aquatiques, à un meilleur respect des traités régionaux et internationaux qui régissent la biosécurité, aux approches fondées sur les principes de l’analyse des risques pour l’introduction et les mouvements d’animaux aquatiques vivants, aux programmes de surveillance scientifiques, aux services de diagnostic précis et rapides et à des programmes solides de préparation aux situations d’urgence et à l’organisation des secours – qui sont autant de pierres angulaires nécessaires à la réduction des risques de maladies.

Les réseaux d’aquaculture contribuent à la lutte contre les maladies

En raison de la nature transfrontalière des maladies des poissons et dans certains cas de la difficulté de mise en œuvre des mesures de contrôle, plus particulièrement dans les eaux naturelles, la FAO dirige des efforts visant à nouer des partenariats et à renforcer la coopération régionale et internationale, afin de réduire les risques d’introduction et de transmission des maladies. La FAO a appuyé la mise en place de cinq réseaux régionaux d’aquaculture dès la création du Réseau de centres d’aquaculture en Asie et dans le Pacifique (NACA) dans les années 80. La NACA est une organisation intergouvernementale regroupant 17 pays membres qui partagent leurs ressources et leurs responsabilités pour identifier et résoudre les problèmes qui accompagnent la modernisation et l’expansion de ce secteur. La FAO soutient d’autres réseaux régionaux d’aquaculture en Afrique, en Amérique latine, en Europe centrale et orientale, ainsi qu’un réseau en cours d’élaboration dans la région du Pacifique. Ces réseaux d’aquaculture offrent une plateforme régionale et internationale pour les mesures mondiales à adopter contre les maladies des poissons qui affectent l’aquaculture durable….

Aide d’urgence pour lutter contre le Sue dans la rivière Chobe-Zambèze…

Renforcer la gestion de la santé en aquaculture en Bosnie-Herzégovine…

Source : Fao


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