Observations sur la mortalité du naissain d'huître

Le 26 novembre 2009, IFREMER a fait le bilan des mortalités 2009 (voir Ifremer : Mortalités anormales d’huîtres creuses en 2009)

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Lire au jour le jour : Revue de presse depuis mai 2009

La mortalité des jeunes huîtres s’accompagnerait de phénomènes particuliers.

En parcourant les sites internet, malheureusement peu nombreux, qui parlent de la mortalité des jeunes huîtres, je constate que vous faites des observations très intéressantes. Par exemple :

Observation sur l’île de Ré : Alors que la mortalité du naissain a commencé après le salon ostréicole de La Tremblade (du 17 au 19 mai) et touche maintenant 100% des individus sur certains sites notamment les filières du pertuis Breton, des observateurs notent l’échouage d’une quantité importante de mulets sur les plages !

Sur son site, Marcus de l’île de Ré explique : « Lundi soir (le 1 juin) peu avant vingt-deux heures …. dans Rivedoux en effectuant le tour de la pointe de Sablanceaux par les deux côtes nord et sud. Sur la plage sud, nous sommes surpris par le nombre de mulets (meuils en patois) que nous trouvons morts sur la laisse de haute mer. La plupart ne sont pas très frais…
En effet, j'apprends mardi après-midi qu'ils seraient, en grand nombre, victimes d'un réchauffement trop rapide des eaux superficielles qu'ils fréquentent assidûment. Mais ceci reste à confirmer…. De fait, la température est élevée et surtout la transition est brutale. Je ne saurais dire si le phénomène est connu, s'il s'est déjà produit ici. Ceci étant, l'espèce n'est pas rare et n'est donc pas en danger. C'est un peu comme les estivants si vous voyez ce que je veux dire. Un malheur n'arrive jamais seul. l'épizootie qui avait sévit l'année dernière sur le naissain des huîtres redémarre de plus belle. Ça tourne au cauchemar pour la profession. »

Observation et explication d’un ostréiculteur en Seudre (Marennes-Oléron) : « Je pencherais de plus en plus sur des problèmes de déficits locaux en oxygène ce qui pourrait rendre actif l'Herpès (puisqu'on en trouve en grand nombre sur les naissains en train de mourir, même si sur cette culpabilité, rien n'est sûr). Toutefois, cela expliquerai bien des choses en particulier les mortalités sur un parc et pas son voisin. L'eau n'est pas uniforme, et l'on peut voir cela comme les volutes d'une cigarette. A certains endroits, la fumée (zone de basse oxygénation) est concentrée, à d'autre elle est plus diffuse. Les formes en tourbillons se retrouvent aussi dans les mouvements de l'eau. Cette anoxie serait provoquée par la mort de cellules de plancton (produit en grand nombre par l'enrichissement par les engrais agricoles. La mortalité a lieu après un épisode pluvieux et lorsque les huîtres sont en pleine pousse, donc quand il y a beaucoup de nourriture). »

Observation en Bretagne-Sud : Sur le site Ostrea, le 3 juin 2009, un ostréiculteur de Larmor Baden (Golfe du Morbihan) note : « 50 à 70 % de mortalité très récente (avec chair) de naissain naturel d’origine Fouras et Arcachon ; depuis 2 jours la couleur de l’eau est jaune , surement laché au barrage d’Arzal…. »


Huîtres : Dans son berceau asiatique, la Gigas meurt aussi
Alors que la mortalité du naissain touche maintenant l’ensemble des bassins ostréicoles français, tous les ostréiculteurs s’interrogent sur leur avenir et se posent beaucoup de questions. N’y aurait-il pas une espèce d’huître plus résistante ailleurs dans le monde ?En France, l’ostréiculture est la première activité halieutique, tant en chiffre d’affaires qu’en emplois. Cette activité pratiquée en mono-culture assure le maintien d’un tissus socio-économique dense dans de nombreuses régions littorales françaises, notamment le bassin de Marennes-Oléron (Charente-Maritime), la baie de Bourgneuf (Vendée), les côtes est et ouest Cotentin (Normandie), le golfe du Morbihan et Cancale (Bretagne), l’Etang de Thau (Hérault), le bassin d’Arcachon (Aquitaine)…. Lire la suite....

22 juin 2009 : Observations des mortalités ou non mortalités au retour de la marée

Deux mois après le début de la mortalité de petites huîtres dans le Sud de la France (Corse et Thau) et que maintenant tous les bassins ostréicoles français sont touchés, le forum Ostrea peut servir à faire le point dans les différentes régions pendant toute cette marée (ou maline).

A Marennes-Oléron : certains indiquaient que la mortalité ne touchait pas les « hauts ». Qu’en est-il maintenant ?
Y-a-t-il des zones en France encore indemnes ? Quelles zones ?
En Charente-Maritime, il semblerait que le dix huit mois soit touché localement et que les huîtres à taille marchande montrent une certaine fragilité (mauvaise tenue en dégorgeoir, coques récentes dans les poches).

Faites vos observations en indiquant le lieu, le coefficient, l’origine des huîtres, naissain, 18 mois, adultes, les taux de mortalité, ...Stabilisation ou augmentation depuis la dernière marée...

Indiquer toute autre observation digne d’intérêt pour les nombreux lecteurs sur le Forum Ostrea ou Regard sur la pêche et l'aquaculture.

Voir tout le dossier : Mortalité des Huîtres 2009

Voir aussi : Mortalité des huîtres 2009 - Revue de presse de mai et juin 2009

Ifremer : Bilan des mortalités 2009 au 26 novembre 2009

Ifremer : Mortalités anormales d’huîtres creuses en 2009

Depuis fin avril 2009, des surmortalités ou mortalités anormales d’huîtres creuses (Crassostrea gigas) ont été recensées en France. Les huîtres (de moins d’un an) sont principalement atteintes. Les taux de mortalité calculés pour cette catégorie d’animaux sont particulièrement élevés (80 % à 100 % pour de nombreux lots). Comme en 2008, ce nouvel épisode revêt, par son ampleur, un caractère exceptionnel. Le constat Suite Ifremer : Mortalités anormales d’huîtres creuses en 2009

Ifremer - Observatoire conchylicole : Synthèse de la mortalité dans les différents sites d'observation (Au 31 octobre 2009)

Résumé de la situation actuelle vue par l’Observatoire :
L'objectif de l'Observatoire Conchylicole est de pouvoir caractériser la dynamique spatio-temporelle des phénomènes de mortalités, afin de pouvoir en expliciter les causes. L'Observatoire n'a pas pour vocation de tester l'origine des différents cheptels utilisés.
L’épisode 2009 des mortalités d’huîtres creuses Crassostrea gigas , vu par l’Observatoire National Conchylicole, a démarré brutalement début mai en Méditerranée et a touché progressivement les autres bassins ostréicoles de la façade Atlantique en mai selon une progression du Sud vers le Nord. Courant juin, le phénomène est apparu en Manche (d’abord sur la Côte Ouest Cotentin, puis en Baie du Mont Saint Michel), puis fin juin - début juillet, les premières mortalités ont démarré en Baie des Veys et dans la région de Morlaix (sites plus frais). Enfin, à la mi-juillet, les mortalités ont démarré sur le dernier site épargné jusqu’alors : le site en eau profonde de la Baie de Quiberon. Suite....


Le suivi scientifique des mortalités :
  • IFREMER : L’observatoire conchylicole, mis en place cette année donne un aperçu des mortalités sur toute la France
  • Etang de Thau : Ifremer de Sète
  • Bassin de Marennes-Oléron : Ifremer de La Tremblade : Flash info maline
  • Poitou-Charentes - Réseau Professionnel de suivi des mortalités d’huîtres sur parcs (CREAA) : Etat de la mortalité le 1 juin 2009 et Etat des lieux au 17 juillet 2009
  • Basse-Normandie - SUMO : Suivi de la dynamique spatiale et temporelle des mortalités en Baie des Veys - Résultats des mortalités au 4 septembre 2009
  • IFREMER : Suivi des mortalités d’huîtres en Basse-Normandie Les premiers signalements de mortalités d'huîtres creuses en Normandie sont apparus sur la Côte Ouest du Cotentin (Manche) et sur le secteur de Meuvaines (Calvados) durant la seconde quinzaine du mois de mai. D'abord limités à des lots isolés,…Voir la page LER de Normandie
  • 1 juillet 2009 : Mortalités d’huîtres creuses : actions de l’Ifremer
    En 2008, les mortalités de juvéniles d'huîtres creuses Crassostrea gigas (nées en 2007 et 2008), ont constitué la crise la plus importante pour cette espèce depuis son introduction en France à la fin des années 60.
    Face à cette crise, les équipes scientifiques de l'Ifremer se sont mobilisées afin d'en analyser les causes et de proposer des solutions. Début 2009, un observatoire conchylicole a été mis en place. Il est chargé de recueillir et de rassembler les données, et de les interpréter en lien avec les données environnementales.
    Cette année, depuis mi-avril, une résurgence des mortalités de naissain, est apparue en Méditerranée, puis s’est propagée vers le Nord, touchant une grande partie du littoral français. Des analyses ont été lancées par l''Ifremer. Depuis fin mai, une cellule de crise pilotée par Jean Prou coordonne les actions de l'Ifremer.
    Le constat
    Les mortalités ont commencé en Méditerranée fin Avril (Corse et étang de Thau) pour apparaître ensuite en Atlantique en Mai (Arcachon, Pertuis Charentais, Vendée et Bretagne Sud). Elles ont touché la Côte Ouest du Cotentin la deuxième semaine de Juin et depuis, se sont étendues à l'ensemble de la Normandie, à partir de la baie du Mont-Saint-Michel. Suite sur le site d’Ifremer….
  • IFREMER - Projet Velyger : variabilité de la reproduction de l’huître Bulletin hebdomadaire du suivi des larves d’huître dans le bassin de Marennes-Oléron, Arcachon, Rade de Brest et Bourgneuf
  • Suivi des écosystèmes côtiers français (phytoplancton, marée,...) : PREVIMER
  • La note de service du 16 juillet 2009 de la Direction générale de l’alimentation du Ministère de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Pêche en ligne :
    Mortalités anormales d'huîtres creuses : point de situation au 10 juillet 2009
    Un phénomène de mortalité anormale des huîtres est survenu depuis avril 2009, s’est amplifié et semble toucher la quasi-totalité du littoral métropolitain. Comme en 2008, ces mortalités concernent actuellement du naissain d’huîtres et des juvéniles, de toutes origines (naturel et écloseries), diploïde comme triploïde.
    Le phénomène observé de mortalités anormalement élevées d’huîtres Crassostrea gigas relève strictement de la santé animale et n'a aucun impact connu sur la santé publique….Suite…..
  • Pour tout savoir sur la réglementation sanitaire des produits de la mer, aller sur le site : Hygiène alimentaire de Bruno Peiffer
  • Voir le document de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) téléchargeable en ligne : Nouvelles tendances de la gestion des urgences sanitaires chez les animaux aquatiques Revue scientifique et technique 27 (1), 2008
    Auteur(s) : E.-M. Bernoth
    Résumé :
    Avec l’intensification des élevages de « nouvelles » espèces d’animaux aquatiques et la découverte concomitante de maladies nouvelles et émergentes, il a paru nécessaire de faire le point sur la diversité des stratégies de gestion des urgences sanitaires dans ce domaine. Tel est le principal objectif de ce numéro de la Revue : fournir une vue d’ensemble et une évaluation aussi actualisées que possible des stratégies de gestion des urgences sanitaires, qui rendent compte des politiques et des outils opérationnels au plan international aussi bien qu’au niveau de la ferme aquacole. Il contient des informations d’utilité générale sur les différentes questions intéressant la gestion des urgences liées aux maladies des animaux aquatiques, présentées par d’éminents spécialistes mondiaux. L’éclairage contemporain et véritablement mondial apporté à ces questions fait toute la valeur de cet ouvrage.
  • Infection expérimentale chez Crassostrea gigas : étude de deux souches pathogènes apparentées à Vibrio splendidus – Mélanie Gay – Université de La Rochelle
    Depuis leur introduction, les populations de C. gigas subissent des épisodes dits de mortalités estivales pour lesquels une étiologie plurifactorielle est suspectée. Ces phénomènes constituent un sujet préoccupant pour la profession ostréicole. En effet, lors de la disparition de C. angulata au cours des années 1970, C. gigas a été introduite pour la remplacer, alors qu'aujourd'hui, aucune autre espèce ne serait disponible pour compenser la perte de C. gigas.
    La majorité, voire la totalité de l'élevage de C. gigas s'effectue en milieu ouvert. Or, ce type d'élevage ne permet aucun contrôle de la qualité de l'environnement (propriétés physico-chimiques de l'eau, présence de polluants, quantités d'alimentation) et rend l'application de traitements chimiques impossible. Le seul moyen disponible pour limiter le développement d'épizooties reste donc la prévention, cependant, le système de défense non adaptatif des mollusques ne permet pas l'utilisation de vaccins…..
  • COMEPRA Rapport d'activité : réflexion sur les OGM, Ostréiculture et biotechnologies - L’Ifremer a souhaité recueillir l’avis du Comité d’éthique et de précaution (COMEPRA) sur les problèmes qui pourraient résulter de l’utilisation des biotechnologies, prises au sens le plus large, par la conchyliculture et plus particulièrement par l’ostréiculture.
    Le COMEPRA a organisé sa réflexion en s’intéressant en premier lieu à l’histoire de l’ostréiculture, rythmée par deux quasi-disparitions d’espèces, dues à de sévères épizooties. Du fait de cette histoire, la résistance aux parasites a toujours constitué un sujet important de recherche biologique appliquée. La réponse la plus efficace a été l’introduction de Crassostrea gigas, espèce dont l’ensemble du cycle de reproduction a pu être entièrement maîtrisé. Ainsi, actuellement, un abondant naissain de gigas triploïdes est obtenu en écloserie. Cette principale application des biotechnologies en ostréiculture correspond à un acte majeur, sur lequel le COMEPRA s’est penché pour identifier les problèmes associés (biologiques, environnementaux et socio-économiques), pour situer la responsabilité de l’Ifremer et pour proposer quelques recommandations.
    Huîtres : quelles huîtres ?
  • Mortalités Estivales : des résultats publiés dans un document du smel de 2002 : Implication du S.M.E.L. dans le cadre du programme national MOREST
    « L’objectif de ce défi est de comprendre le phénomène des mortalités estivales rapporté dans la littérature internationale depuis une cinquantaine d’années pour les principales zones de production de l’huître C. gigas dans le monde.
    Ces mortalités touchent principalement les animaux dans leurs deux premières années, principalement dans les eaux riches en phytoplancton. Elles sont devenues une préoccupation majeure de la profession ostréicole en France depuis 1995.
    Malgré les recherches de nombreux experts internationaux en pathologie, il n’a pas été possible de démontrer l’existence d’une pathologie stricte. Ceci laisse présumer l’existence d’une mécanisme probable d’interactions complexes entre l’environnement,
    L’huître et des pathogènes opportunistes. Seul un projet horizontal, c’est-à-dire faisant intervenir de nombreuses disciplines pouvait répondre la complexité de ce problème. Le défi MOREST est la concrétisation de cette organisation de recherche coopérative entre des spécialistes en génétique, physiologie, immunologie, pathologie, écotoxicologie, écologie côtière et environnementale » J.-F. SAMAIN

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