Un plaidoyer unanime en faveur des aires marines protégées
Le deuxième Congrès mondial des aires marines protégées s'est tenu à Washington du 2 au 24 mai dernier. Mille participants avaient fait le déplacement depuis les 4 coins de la planète pour échanger sur les moyens de préserver nos océans.
L'occasion, pour le WWF , de rappeler, en plein processus de Grenelle , la nécessité d'augmenter le nombre d'aires marines protégées et d'améliorer leur gestion , car en la matière, de nombreux progrès restent à faire...
L'idée n'est pas de mettre des « morceaux de nature sous cloche » mais bel et bien d'utiliser ces espaces protégés comme des outils au service d'une gestion durable des océans et des espaces littoraux.
Natura 2000 en mer : Projets de sites en mer (Source : Agence des Aires Marines Protégées)
Pourtant, le grand large comme les zones côtières sont vulnérables, sujets depuis des siècles à la pression que l'homme exerce sur son milieu. Déchets, exploitation intensive des ressources, tourisme effréné et transport maritime sans mesure, les offensives sont multiples et impactent toute, à leur manière, les espèces et leurs habitats. Des pressions anciennes qui rendent les écosystèmes d'autant plus sensibles au changement climatique dont les effets sont déjà visibles en Méditerranée. L'environnement marin doit être protégé. Dès à présent !
En préservant les milieux sensibles, les aires marines protégées permettent d'accroître la productivité des lieux de pêche, de réguler les différents usages de la mer, d'encadrer un tourisme durable et de créer de nouvelles activités générant de l'emploi. Les recherches scientifiques indiquent également que des écosystèmes en bonne santé pourraient mieux résister aux effets du changement climatique.
Un instrument de conservation efficace donc, qui réconcilie les intérêts environnementaux et économiques. Pourtant, en Méditerranée, la surface totale des aires marines protégées représente à peine 4%, si l'on prend en compte le Sanctuaire Pelagos, la première aire marine de haute mer. Sur ces 4%, seulement 0,01% est protégé en réserve intégrale. Or, pour le monde scientifique et les organismes internationaux impliqués dans la gestion et la conservation des océans, c'est 30% du milieu marin mondial qu'il faudrait protéger en aire marine protégée dont 10% en réserve intégrale, si l'on veut assurer sa conservation. L'expérience n'ayant eu de cesse de montrer que les aires marines protégées avaient un effet d'enrichissement à l'intérieur mais aussi à l'extérieur de leurs frontières.
D'autre part, parmi les aires marines protégées existantes en Méditerranée, près de 80 % ne disposent pas des moyens humains et matériels nécessaires pour mettre en oeuvre de réelles mesures de gestion et de conservation (réglementations des activités, réduction des pollutions, surveillance, accueil et information du public, etc.). Il ne suffit pas de créer des aires marines protégées, encore faut-il qu'elles soient gérées efficacement pour réellement protéger l'environnement marin !
Pour les sentinelles des océans, ce deuxième congrès mondial offrait donc l'occasion rêvé de mettre en exergue les vertus des AMP et les améliorations qu'il convient d'apporter dans ce domaine.
Jérôme Bignon, Président de l'Agence des aires marines protégées, qui s'est rendu à Washington, explique que « la rencontre constituait même une opportunité majeure de confronter les expériences et les politiques en matière de protection du milieu marin et de création d'aires marines protégées ».
Une délégation de 14 personnes, composée à la fois d'experts de l'Agence des aires marines protégées mais aussi de scientifiques français, a profité de la rencontre pour appeler, d'une même voix, à la « consolidation des réseaux existants d'aires marines protégées comme MedPAN en Méditerranée ou RAMPAO en Afrique de l'Ouest et au développement de nouveaux sur le Pacifique Sud et Océan Indien » .
Plus de 20 personnes représentaient les différents bureaux du WWF dans le monde, dont le WWF-France, notamment en sa qualité de membre fondateur du réseau MedPAN.
Le responsable AMP de l'UICN Global a insisté sur la nécessité d'une vraie reconnaissance de ces réseaux par les sphères scientifiques et politiques et des recommandations en ce sens ont été faites à l'issue de la conférence. L'Agence française des Aires Marines Protégées a annoncé, quant à elle, qu'elle organiserait la prochaine édition de la Conférence Mondiale des Aires Marines Protégées à Marseille en 2013. (Source : WWF)
- Articles sur les AMP
- Agence des aires marines protégées
- Greenpeace va pour 40% : « Emergency Ocean Rescue Plan » (son plan de sauvetage d’urgence des océans – en anglais)
Le 5 octobre 2010
Des océans en crise : Greenpeace propose un plan de sauvetage
Nos océans sont en crise. Pas une semaine ne passe sans qu’une nouvelle étude importante relie la perte de la biodiversité marine à l’activité humaine. Les scientifiques multiplient les avertissements, et soulignent que de nombreux écosystèmes marins approchent à grands pas du point de rupture, et de leur irrévocable dégradation.
La prise de conscience est croissante - La dégradation des mers et des océans est susceptible d’avoir un impact profond sur nous tous, menaçant la sécurité alimentaire et la survie même de millions de personnes. Face à cette crise, des solutions existent : la création de réserves marines – des zones marines préservées des impacts des activités industrielles telles que la pêche, l’extraction de ressources combustibles en hydrocarbures, mais aussi des pollutions et des impacts des changements climatiques … – permettrait de protéger et restaurer les écosystèmes marins. En outre, en créant des réseaux de réserves marines et la mise en œuvre de gestion durable sur le reste des océans, non seulement nous pourrons préserver les espèces et les habitats marins, mais également garantir l’existence de poissons pour l’avenir.
Les réserves marines : une urgence pour la survie des océans - Les réserves marines sont le moyen existant le plus puissant pour la conservation marine, la restauration de la biodiversité marine, mais aussi pour la gestion durable des activités humaines en mer ou encore pour lutter contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté. C’est pourquoi Greenpeace publie aujourd’hui son « Emergency Ocean Rescue Plan » (son plan de sauvetage d’urgence des océans – en anglais). Le rapport met l’accent sur un certain nombre de zones prioritaires pour la création des réserves marines, à la fois dans les eaux internationales et territoriales, citant notamment les Baléares, zone cruciale car lieu de reproduction d’espèces menacées, et tout particulièrement du thon rouge.
N’abandonnons pas le thon rouge !
Le 28 août 2009
Coup de projecteur sur les aires marines protégées (jdle)
Suite au Grenelle de la mer, qui a permis d’aboutir à un consensus sur la proposition de convertir 20% de la zone économique exclusive française en aires marines protégées d’ici 2020 (dont 10% en 2012), le contrat d’objectifs de l’Agence des aires marines protégées 2009-2012 a dû être renforcé, bien qu’il s’inscrive dans cette même dynamique. Jean-Louis Borloo I’a signé hier, par 200 mètres de fond, dans un sous-marin à bord duquel il a exploré un canyon de la côté méditerranéenne.
L’essentiel de la mission de l’Agence est d’améliorer la connaissance du milieu martin, pour protéger les ressources et les écosystèmes. Pour cela, elle «va devoir développer des programmes d’acquisition de données», indique-t-elle dans un communiqué, et initier des partenariats scientifiques avec des grands instituts de recherche. Les régions d’Outre-mer devront faire l’objet d’efforts particuliers, puisque 97% du domaine maritime français se trouvent là. D’ores et déjà, un projet de coopération avec le gouvernement de Polynésie française est prévu, qui sera signé à la fin de l’année afin de coopérer dans la zone Pacifique Sud.
L’Agence prévoit également d’étendre le programme mené actuellement sur les canyons de la Méditerranée (dont le budget s’élève à 1,5 million d’euros) à la Corse, puis aux autres pays méditerranéens. Elle souhaite profiter de la dynamique initiée par le Grenelle de la mer pour relancer une démarche d’exploration de grande ampleur.
Le 1 décembre 2009
Morbihan - Un projet de parc marin pour le Mor Braz (Ouest France)
Les enjeux sur l'espace entre Quiberon, Belle-Ile et Le Croisic y justifieraient une telle démarche de protection. La concertation commence aujourd'hui à Vannes avec les élus littoraux de toute la façade sud armoricaine.
Pourquoi-Comment ?
Un parc marin, à quoi ça sert ?
C'est un outil de gouvernance (concertation et proposition) visant à protéger l'écosystème (biodiversité, eau...) afin de permettre aux activités de se poursuivre dans de bonnes conditions.
Natura 2000 va s'imposer dans la baie du Mont Saint-Michel (Ouest France)
La baie du Mont Saint-Michel, territoire inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Le comité de pilotage réunissant Bretons et Normands a approuvé les objectifs de Natura 2000, afin de préserver le milieu naturel.
Une seule baie de Granville à Cancale. Les objectifs de Natura 2000 viennent d'être approuvés par les Normands et les Bretons, lors du comité de pilotage qui s'est réuni la semaine dernière à Pontorson. Un comité présidé par Patrick Larivière, maire de Pontorson et conseiller général. Il a mené le dossier avec le conservatoire du littoral.
Le 7 décembre 2009
Méditerranée - Natura 2000 en mer: instance de concertation (Préfecture maritime)
Le mercredi 9 décembre, le Préfet maritime de la Méditerranée réunit à l'Ecole de la Marine Marchande (Marseille) une instance de concertation relative à la gestion des sites Natura 2000 en mer pour la façade Méditerranée. Cette instance permettra aux acteurs du réseau d'échanger sur la gestion des sites Natura 2000 en mer.
Cette réunion se déroulera en deux temps: les participants se verront présenter le réseau Natura 2000 en mer en Méditerranée, les travaux sur l'établissement de l'état initial, ainsi que le calendrier, la méthode et les outils de gestion des sites. Après une pause, un débat sera ouvert sur ces différents thèmes.
Selon le schéma retenu dans les différentes réunions "Grenelle", cette instance sera composée de cinq collèges: Etat, collectivités territoriales, usagers, experts et associations.
Le 17 mars 2010 : Même dans la réserve, les oursins sont victimes de la pollution nautique
Les oursins victimes de la pollution et du braconnage (Var Matin)
Alors que la population de châtaignes de mer diminue de façon inquiétante, la saison de la cueillette a été amputée de deux mois en région PACA.
La cueillette des oursins ? Ce fut une source non négligeable de revenus il y a quelques années. Mais elle ne fait plus vivre les derniers pêcheurs professionnels. Ils ne sont plus qu'une poignée entre Menton et Cannes à exercer ce métier. Qui dure de moins en moins longtemps : habituellement ouverte en septembre, la saison n'a démarré que le 1er novembre et se poursuivra jusqu'au 15 avril. Une mesure prise par la préfecture de Région pour harmoniser les périodes de capture entre les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes…..
« Pas plus d'oursins dans la réserve de l'Estérel »
La cueillette n'est plus cette manne qui permettait aux anciens de vivre confortablement toute l'année. Leurs successeurs refusent de les accabler. « Ce ne sont pas les professionnels qui sont à l'origine de la désertification de l'oursin, explique Vincent Peri qui, dès l'ouverture de la saison, lâche son taxi, à Antibes. Nous sommes les jardiniers de la mer et ne prélevons que pour nos commandes. »
Et Fabrice Ruggiero de se demander : « Pourquoi, dans la réserve de l'Estérel, zone interdite de pêche, n'y a-t-il pas plus d'oursins qu'ailleurs ? Parce que des milliers de bateaux y sont nettoyés quotidiennement à coup de détergents, polluant ainsi les hérissons de mer. A cela, il faut ajouter le changement des courants et de la température de l'eau, sans compter la surpopulation en période estivale. »
Pour eux, la réduction de la saison ne va pas pour autant favoriser le repeuplement. « Au contraire, elle risque d'occasionner plus de prélèvements dans un temps plus réduit pour maintenir le chiffre d'affaires », s'inquiète Vincent Peri.
Le 30 août 2010
À Scandola, la population de mérous augmente de manière exponentielle (Corse matin)
En 2011, une équipe de scientifiques de l'université de Nice-Sophia-Antipolis aura la lourde tâche de comptabiliser la population de mérou à Scandola, de manière la plus exhaustive possible. À sa création, ils n'étaient que quelques dizaines. Aujourd'hui, ce nombre a été multiplié par cent, peut-être plus. Dans la majestueuse réserve naturelle de Scandola, dans l'Ouest de l'île, les mérous réapparaissent. Au point de justifier une vaste campagne pilotée par l'université de Nice-Sophia-Antipolis. Présents en repérage durant le mois d'août, ce groupe de scientifiques reviendra en juillet 2011 pour une vaste étude : comptabiliser de la manière la plus exhaustive possible la population de mérous présents dans la réserve. Un travail de titan. « L'intérêt de cette étude est de montrer à quelle vitesse la reconstitution de la population a pu être réalisée. Il a fallu 35 ans de protection pour en arriver là », précise Patrice Francour, enseignant à Nice, directeur d'Ecomers et membre du GEM (groupe d'étude du mérou).
Trois espèces différentes y cohabitent...
Le 24 septembre 2010
Accord sur la création de zones protégées dans l'Atlantique (L’Express)
Quinze Etats européens se sont entendus vendredi sur la création de six zones interdites à la pêche dans l'océan Atlantique et vont tenter désormais d'en obtenir la reconnaissance par les Nations unies, les Etats-Unis et le Canada. "Un pas historique a été franchi", a déclaré le ministre norvégien de l'Environnement, Erik Solheim, qui présidait la réunion des pays appartenant à la convention internationale OSPAR à Bergen, sur la côte norvégienne.
"Nous essaierons d'inspirer d'autres nations pour qu'elles fassent de même, comme dans l'océan Indien, le Pacifique et d'autres océans", a-t-il ajouté.
Ces six zones marines protégées couvrent une superficie totale de 285.000 km2, l'équivalent de l'Italie. Elles sont pour l'essentiel situées au nord des Açores et à l'ouest de l'Irlande.
La pêche y sera interdite, de même que les forages ou l'exploitation des ressources du fond marin. Les mouvements de navire pourraient même y être restreints.
La nouveauté de l'accord conclu à Bergen tient au fait que ces zones sont toutes situées en haute mer, hors des zones d'exclusivité économique que chaque pays côtier peut décréter dans une bande de 200 milles nautiques (370 km environ) le long de son rivage - une "initiative révolutionnaire", selon Janez Potocnik, commissaire européen à l'Environnement.
Blocage de l’Islande - Seule une zone protégée de 80.000 km2 au large de l'Antarctique présente à ce jour cette caractéristique.
Mais les négociations ont exposé des différences entre les nations européennes qui se préparent à l'entrée en vigueur de nouvelles règles émises par l'Onu concernant le droit de la mer.
Cette modification permettrait notamment à des pays côtiers de revendiquer des droits sur les fonds marins au-delà de la zone des 200 milles nautiques si leur plateau continental s'étend plus loin que cette limite.
Le Portugal, qui aurait pu se revendiquer de cette extension au large des Açores, y a renoncé. L'Islande ne l'a pas imité pour une zone située au sud de son rivage. "Nous sommes très dépendants de la pêche. Ces zones marines protégées seront bénéfiques pour les pêcheries", a expliqué Humberto Rosa, secrétaire d'Etat portugais à l'Environnement.
De nouvelles discussions ont été programmées pour 2012.
Stefan Lutter, du WWF, l'organisation de protection de la faune et de la flore, s'est dit satisfait par cet accord mais a regretté le blocage islandais.
A l'échelle mondiale, avec ces six zones, 1,2% de la surface totale des océans est désormais classée en zone protégée, bien moins que les 12% des terres émergées protégées dans des systèmes de parcs naturels.
NOTE: La convention OSPAR (pour "Oslo-Paris"), incarnation de la coopération lancée dans les années 1970 pour protéger l'environnement marin de l'Atlantique du Nord-Est, regroupe les pays suivants: Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Irlande, Islande, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède, Suisse, plus la Commission européenne. La Suisse et le Luxembourg sont parties prenantes parce qu'ils sont situés dans la zone de captation du Rhin.
=================
Le 6 novembre 2010
10 novembre 2010 : Instance de concertation Natura 2000 en mer à Toulon (Premar)
Le mercredi 10 novembre, le préfet maritime de la Méditerranée réunit à Toulon l'instance de concertation relative à la gestion des sites Natura 2000 en mer pour la façade méditerranéenne. Cette instance de concertaion mettra en évidence la montée en puissance du réseau en Méditerranée. Actuellement, sur les 48 sites Natura 2000 en mer, 17 sites sont en cours et deux sites sont à venir, 1 en Corse et 1 dans les Alpes-Maritimes. Cette réunion sera l'occasion de présenter le retour d'expérience sur 4 sites déjà en animation (deux en Languedoc-Roussillon, deux dans le Var). L'instance de concertation sera surtout l'occasion de présenter le dispositif d'évaluation des incidences par le bureau Natura 2000 du ministère de l'écologie (MEEDEM) et la direction inter-régionales de la mer. Ce dispositif consiste en l'étude de tous les impacts possibles sur les espèces pour lequel le site a été désigné....
Commentaires