Ce saumon qui dérange : le Chili dans la mondialisation

Ce saumon qui dérange : le Chili dans la mondialisation est un documentaire sur la salmoniculture chilienne réalisé par Béatrice Maurines.

Le saumon chilien est un prisme permettant de comprendre la mondialisation et les controverses entre entreprises transnationales, ONG et État.

Le film part de la construction d’un cluster de la salmoniculture – qui a bouleversé les conditions sociales, sanitaires, économiques et environnementales dans la Xe Région – pour ensuite montrer comment ONG et syndicats professionnels se sont appropriés ces bouleversements comme thématique centrale de leur action au plan local, national et international.

Quels sont les rôles des ONG dans l’émergence d’un espace public ? Que proposent-elles comme projets d’avenir ? Les ONG et les syndicats, via les réseaux de communication et l’organisation de campagnes nationales et internationales, portent à la connaissance de la société civile chilienne, des experts nationaux, internationaux et des consommateurs occidentaux les effets de cette industrialisation massive.

Les régulations politiques entre entrepreneurs, syndicats patronaux, syndicats professionnels et représentants de l’État sont un processus lent et complexe, qui émerge difficilement dans un contexte de dérégulation politique et de globalisation économique.

Ce documentaire met en question les tensions entre l’approche par le modèle de la croissance et par celui du développement durable. Le documentaire, réalisé à partir d’une ethnographie, a été tourné au Chili entre 2006 et 2008, dans un contexte de crise dans le secteur d’activité. Les ONG , les syndicats, des représentants du ministère du travail et de la communauté mapuche ont participé au tournage. Source : Alterinfos

Extrait du documentaire : Un extrait de 11 minutes peut être vu sur le site de l’Institut des sciences de l’homme à Lyon.

Réalisation : Béatrice Maurines, en collaboration avec Christian Dury et Angel Sanhueza
Image & son : Angel Sanhueza
Montage : Christian Dury
Traduction : Lola Chaput, Irène de Launay (MODYS) et Flora Gheno (ISH)
Sous-titrage : Lola Chaput et Magali Homps (Traductions Mantra)
Durée : 56 minutes (et 19 minutes de bonus)
Année : 2009
Langue : espagnol. Sous-titres en français ou en anglais.

Contact :
Béatrice Maurines MODYS (Mondes et dynamiques des sociétés), UMR 5264, CNRS Institut des sciences de l’homme 14 avenue Berthelot 69363 LYON CEDEX 07
beatrice.maurines[AT]ish-lyon.cnrs.fr

Pour toutes informations complémentaires sur la salmoniculture :
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Le 31 octobre 2011

Quand les revenus du pétrole sont investis dans l'élevage de saumon....


La demande mondiale de saumon ouvre des perspectives plus que juteuses pour des investisseurs comme le norvégien John Fredriksen, le principal actionnaire du plus grand éleveur de saumon au monde, Marine Harvest. Le réalisateur allemand Wilfried Huismann décrypte les pratiques de cette société aussi discrète que puissante et dévoile dans son documentaire «Salmonopoly» la réalité des fermes aquacoles chiliennes. Interview.

Novethic : Vous abordez dans ce documentaire la grande épidémie qui a touché entre autres les élevages de saumon chiliens infectés par le virus IAS. Que se passe-t-il avec les poissons qui contractent ce virus et quel impact a-t-il sur les salariés de Marine Harvest ?

Wilfried Huismann : Le poisson infecté saigne intérieurement et il n’existe pas de traitement contre ce virus [qui ne constitue pas une menace pour l’espèce humaine, ndlr]. On doit alors tuer les saumons malades qui, au Chili, atterrissent ensuite dans la production de farine de poisson. Elle sert par la suite à nourrir les saumons d’élevage. Ce sont les plongeurs qui doivent ramasser les poissons mort ou malades. Ils doivent plonger par tous les temps, y compris quand la mer est agitée, et ils doivent plonger trois fois plus longtemps et plus profond que la loi chilienne ne le permet. Mais personne ne vient contrôler et pourtant ils risquent leurs vies en plongeant dans ces conditions. Durant ces dix dernières années, cent plongeurs sont morts au Chili, contre un en Norvège. Le plongeur Cristián Soto a perdu beaucoup de ses amis. Les conditions de travail sont catastrophiques, la société économisent sciemment sur les équipements techniques qui permettrait d’assurer la sécurité des plongeurs. Lors de mes interviews, ils m’ont dit que des plongeurs morts coutent moins chers à la société que ces équipements techniques.

Qui est John Fredriksen, le principal actionnaire de Marine Harvest ?

John Fredriksen est un investisseur à la tête d’une fortune privée estimée entre 5 et 10 milliards d’euros. Il détient des plateformes pétrolières ainsi que la plus grande flotte de pétroliers au monde. Il n’a donc au départ rien à voir avec l’industrie du saumon. Lorsqu’il a perçu les gains possibles offerts par cette industrie, il a racheté une entreprise au bord de la faillite qu’il a ensuite fusionnée avec deux autres. Et il est devenu d’un coup le numéro un mondial de l’industrie du saumon. C’est un investisseur qui cherche toujours à être le plus grand. Il vient d’un milieu très modeste, n’a rien hérité de ses parents, et a toujours dû faire ses preuves. C’est une personnalité très timide, il évite tout contact avec le public mais il est aussi hargneux et dangereux dans les affaires. J’ai interviewé deux journalistes économiques norvégiens qui se sont penchés sur l’origine de sa fortune et qui dévoilent les sources mafieuses de cette fortune.

Voir le film intégral en espagnol, cliquer "Salmonopoly, Fiebre de Salmon"

Vous avez filmé au Chili en 2009. Savez-vous ce qu’est devenu Cristián Soto ?

Comment expliquer les ravages du virus AIS dans les fermes de Marine Harvest ?

Qui sont les habitants de cette région du Chili travaillant dans ces fermes aquacoles ?

Qui est John Fredriksen, le principal actionnaire de Marine Harvest ?

Pourquoi vous êtes-vous concentré uniquement sur Marine Harvest sans évoquer l’autre géant du saumon, le norvégien Cermaq ?

Cliare Stam à Francfort (Allemagne)

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