Extrait du documentaire : Un extrait de 11 minutes peut être vu sur le site de l’Institut des sciences de l’homme à Lyon.
Réalisation : Béatrice Maurines, en collaboration avec Christian Dury et Angel Sanhueza
Image & son : Angel Sanhueza
Montage : Christian Dury
Traduction : Lola Chaput, Irène de Launay (MODYS) et Flora Gheno (ISH)
Sous-titrage : Lola Chaput et Magali Homps (Traductions Mantra)
Durée : 56 minutes (et 19 minutes de bonus)
Année : 2009
Langue : espagnol. Sous-titres en français ou en anglais.
Béatrice Maurines MODYS (Mondes et dynamiques des sociétés), UMR 5264, CNRS Institut des sciences de l’homme 14 avenue Berthelot 69363 LYON CEDEX 07
- Dossier : Saumon / Salmoniculture
Novethic : Vous abordez dans ce documentaire la grande épidémie qui a touché entre autres les élevages de saumon chiliens infectés par le virus IAS. Que se passe-t-il avec les poissons qui contractent ce virus et quel impact a-t-il sur les salariés de Marine Harvest ?
Wilfried Huismann : Le poisson infecté saigne intérieurement et il n’existe pas de traitement contre ce virus [qui ne constitue pas une menace pour l’espèce humaine, ndlr]. On doit alors tuer les saumons malades qui, au Chili, atterrissent ensuite dans la production de farine de poisson. Elle sert par la suite à nourrir les saumons d’élevage. Ce sont les plongeurs qui doivent ramasser les poissons mort ou malades. Ils doivent plonger par tous les temps, y compris quand la mer est agitée, et ils doivent plonger trois fois plus longtemps et plus profond que la loi chilienne ne le permet. Mais personne ne vient contrôler et pourtant ils risquent leurs vies en plongeant dans ces conditions. Durant ces dix dernières années, cent plongeurs sont morts au Chili, contre un en Norvège. Le plongeur Cristián Soto a perdu beaucoup de ses amis. Les conditions de travail sont catastrophiques, la société économisent sciemment sur les équipements techniques qui permettrait d’assurer la sécurité des plongeurs. Lors de mes interviews, ils m’ont dit que des plongeurs morts coutent moins chers à la société que ces équipements techniques.
Qui est John Fredriksen, le principal actionnaire de Marine Harvest ?
John Fredriksen est un investisseur à la tête d’une fortune privée estimée entre 5 et 10 milliards d’euros. Il détient des plateformes pétrolières ainsi que la plus grande flotte de pétroliers au monde. Il n’a donc au départ rien à voir avec l’industrie du saumon. Lorsqu’il a perçu les gains possibles offerts par cette industrie, il a racheté une entreprise au bord de la faillite qu’il a ensuite fusionnée avec deux autres. Et il est devenu d’un coup le numéro un mondial de l’industrie du saumon. C’est un investisseur qui cherche toujours à être le plus grand. Il vient d’un milieu très modeste, n’a rien hérité de ses parents, et a toujours dû faire ses preuves. C’est une personnalité très timide, il évite tout contact avec le public mais il est aussi hargneux et dangereux dans les affaires. J’ai interviewé deux journalistes économiques norvégiens qui se sont penchés sur l’origine de sa fortune et qui dévoilent les sources mafieuses de cette fortune.
Voir le film intégral en espagnol, cliquer "Salmonopoly, Fiebre de Salmon"
Vous avez filmé au Chili en 2009. Savez-vous ce qu’est devenu Cristián Soto ?
Comment expliquer les ravages du virus AIS dans les fermes de Marine Harvest ?
Qui sont les habitants de cette région du Chili travaillant dans ces fermes aquacoles ?
Qui est John Fredriksen, le principal actionnaire de Marine Harvest ?
Pourquoi vous êtes-vous concentré uniquement sur Marine Harvest sans évoquer l’autre géant du saumon, le norvégien Cermaq ?
Cliare Stam à Francfort (Allemagne)
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