Longtemps premier port thonier de la côte atlantique, l’île d’Yeu concentre sur ses 23 km2 de terres émergées une communauté soudée par des siècles d’isolement, cimentée par des liens familiaux extrêmement forts, où la solidarité et l’entraide n’étaient pas de vains mots… Aujourd’hui, les maçons ont supplanté les marins. Les Islais voient leur île vendue à la découpe. Certains s’adaptent, d’autres pas…
Le réalisateur Patrice Gérard est allé à la rencontre de ceux qui y vivent… de ceux qui en vivent… Chacun, à sa manière et avec ses mots, nous plonge dans son intimité avec l’île et nous livre son cheminement intérieur.
Un documentaire de Patrice Gérard / Coproduction : Point du Jour / France 3 Ouest – 52
C'est fait. Après deux ans de polémique, l'Île d'Yeu est enfin reconnue comme un territoire spécifique, marquée par son insularité. L'île est rattachée au contrat de projets État-Région qui vise à accompagner le développement de zones spéciales. Pour rappel, ce contrat avait été accordé aux quatorze autres îles bretonnes du Ponant (dont l'Île d'Yeu fait partie).
Les élus des trois collectivités (État, Région, Département) se sont réunis hier à la mairie où ils ont signé l'avenant du contrat, ainsi qu'une convention territoriale qui en détaille les modalités.
Le préfet de la région, Bernard Hagelsteen, a reconnu la responsabilité des pouvoirs publics dans le non-rattachement de l'île. Les élus se sont également rendus sur les lieux des travaux de construction ou de réhabilitation qui sont, ou seront, financés par l'argent débloqué : le groupe scolaire, la carrière et « l'usine » (bâtiment qui regroupera les services publics et les équipements socioculturels).
L'île d'Yeu veut s'assurer d'un avenir durable (Ouest France)
Durant l'été, Port-Joinville est assailli par les vacanciers. Mais la municipalité de L'Île-d'Yeu ne veut pas se contenter de cette seule ressource.
L'île a longtemps subsisté grâce au tourisme et à la pêche. Mais, pour se diversifier, la commune veut se développer vers d'autres secteurs. Notamment l'environnement.
L'île d'Yeu est durant l'été totalement prise d'assaut. Des milliers de touristes dans les campings, les hôtels et les résidences secondaires. Le petit bout de terre si paisible hors saison devient une véritable fourmilière. Selon l'Insee, en 2008, sur près de 5 500 logements, plus de 3 100 étaient des résidences secondaires. Economiquement, la saison estivale est primordiale pour les résidents. C'est même la principale ressource, avec la pêche. Or, si le tourisme est toujours prospère, l'activité pêche n'affiche pas la même vitalité. « Elle est en baisse, déplore Sylvie Groc, adjointe à la vie économique, il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. La pêche en France souffre, on souffre. »
Pour rester active, la municipalité souhaite donc se diversifier. « On ne veut pas devenir une île uniquement touristique et on veut un tourisme responsable. L'idée est de maintenir le niveau de notre population active pour ne pas que l'île vieillisse. » Mais sur un territoire non extensible, les solutions ne sont pas légion. Le bâtiment, par exemple, n'est pas porteur : « Le territoire ne s'agrandit pas et on ne bétonnera pas ». La réflexion est donc tournée vers un autre axe majeur : le développement durable via la gestion des énergies, les déplacements et le très haut débit.
« Un territoire d'emploi, c'est un territoire de vie »
Commentaires