En Australie, un chat consomme plus de poisson que son maître !

L’aquaculture est souvent critiquée parce qu’elle utilise près de 43% de la farine de poisson et 85% de l’huile de poisson produites dans le monde. La production de farine et d'huile de poisson est basée sur un processus industriel de réduction, utilisant les espèces de poissons de plus petites tailles généralement appelées poisson-fourrage, bien que le terme de poisson « à faible valeur » serait plus approprié. Près de 25% des prises mondiales de poisson sont utilisées pour cette industrie minotière, utilisant principalement des espèces comme l'anchois du Pérou, le capelin, le menhaden, le chinchard du Chili,…

De plus en plus de personnes pour une question d’éthique pensent que ces poissons ne devraient plus être transformés en farine, mais devraient plutôt servir à nourrir directement les populations des pays en développement. D’autres personnes pensent que des sources alimentaires comme le poisson, ne devraient pas être converties en protéines d’un coût plus élevé inaccessibles pour les plus pauvres. La farine et l’huile de poisson sont surtout utilisées dans l’alimentation des espèces aquacoles à forte valeur marchande comme le saumon et la crevette, qui représentent environ 16% de la production d'aquaculture. Par ailleurs, une grande quantité de farine de poisson est utilisée dans la nourriture du bétail, principalement les volailles.

L'aquaculture est souvent critiquée, bien qu'elle procure de nombreux emplois dans les communautés rurales les plus pauvres, elle contribue à la sécurité alimentaire et à la diminution de la pauvreté, elle fournit actuellement près de 50% de la consommation de poisson dans le monde. Cependant, les opposants à l’aquaculture semblent oublier qu'une très grande quantité de poisson est utilisée non pas dans un but alimentaire pour l’homme, mais principalement pour les animaux de compagnie, mais aussi pour l’élevage des animaux à fourrure.

C'est dans ce contexte que le Professeur Sena S da Silva et son collègue le Docteur Giovanni Turchini ont été amenés à évaluer les quantités de poisson utilisées dans la nourriture des animaux de compagnie et des animaux élevés pour leur fourrure. En partant de l’alimentation des chats, ils ont obtenu des résultats inimaginables : 5,3 millions de tonnes de poissons consommés par ces animaux (hypothèse basse, la Chine a été exclue).


Cette étude a été largement relayée dans la presse et en particulier dans les médias australiens du fait que les chiffres étaient basés sur la nourriture des chats du pays. L'étude a montré qu'un chat australien consomme plus de poisson que son maitre.

Le point que souhaitaient soulever les auteurs en réalisant cette étude, n’était pas la question des animaux de compagnie contre l'aquaculture ou l'alimentation humaine, mais le fait qu'une ressource biologique à vocation alimentaire directe, était utilisée pour la production alimentaire non humaine. L’objectif des auteurs est qu’un dialogue s’instaure au niveau mondial pour un partage équitable de cette ressource biologique commune.
Source : The Fishsite

Autre article :

Voir étude complète en anglais : Journal of Agriculture and Environmental Ethics (2008; Volume, 21, pp. 459–467.

Commentaire :

Selon les chercheurs, les besoins de l'industrie alimentaire pour les animaux de compagnie ainsi que son impact écologique ont été largement sous-estimés, et devraient être également pris en compte. En raison de l'augmentation constante du nombre d'animaux de compagnie l'industrie est en expansion croissante, avec une tendance vers la commercialisation de produits de qualité supérieure dont certains pourraient convenir à la consommation humaine. On pourrait avoir principalement recours à des matières premières ne convenant pas à la consommation humaine telles que les sous-produits résultant du filetage des poissons. (Maïté Le Gleuher)

Le 8 mars 2010

Boulogne - Des aliments innovants pour les animaux (Les Echos)
Copalis, société coopérative basée à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), qui valorise les coproduits de poisson issus des industries de transformation, va développer et lancer sur le marché des aliments pour animaux domestiques une gamme de produits innovants, notamment des mousses composées de poisson à près de 100 %, grâce au soutien d'Oséo. L'organisme public, en partenariat avec la région Nord - Pas-de-Calais et le Fonds européen de développement régional, finance l'étude, la R&D et la mise au point de cette gamme. Cette aide porte également sur le processus de fabrication associé.
La société a commencé dès 2008 à s'intéresser au marché des animaux domestiques en créant en septembre 2008 une filiale spécialisée, Petco International.
Ses produits sont actuellement commercialisés à 80 % à l'étranger par la société FKRA et ses filiales sous les marques Fish4Dogs et Fish4Cats. Le marché mondial de l'alimentation pour animaux domestiques a atteint 49 milliards de dollars en 2008. Il est en plein essor en France, où l'on compte 19 millions de chiens et de chats de compagnie.
Or, 80 % des propriétaires d'animaux domestiques achètent de la nourriture préparée de façon industrielle. En outre, 44 % des nouveaux produits mis sur le marché mondial affichent des allégations nutritionnelles, mettant en avant le caractère naturel des produits.
Copalis, qui veut proposer des produits à haute valeur ajoutée technique et aux propriétés diététiques améliorées, investit en recherche-développement.

Le 30 mars 2010

Même les chiens et les chats auront droit à du poisson de la pêche durable labellisée MSC
Du poisson issu de la pêche durable dans les aliments pour animaux Mars Petcare d'ici 2020 (La Dépêche)
La division "animaux de compagnie" du groupe Mars Incorporated s'engage ce mercredi 31 mars à n'utiliser que du poisson provenant de la pêche durable pour élaborer ses produits sous les marques Pedigree, Whiskas, Cesar et Sheba d'ici 2020. Selon Michel Klersky, Président de Mars Petcare France, l'entreprise n'utilise déjà plus de thons patudo, de thons rouges et d'espadons.
D'ici 2020, les produits pour animaux des marques Pedigree, Whiskas, Cesar et Sheba ne contiendront plus de poissons non issus de la pêche durable, selon un engagement pris par Mars Petcare ce mercredi. L'entreprise qui dépend de Mars Incorporated compte remplacer les poissons entiers et les filets de poisson provenant de la pêche sauvage par des "produits dérivés durables et des produits de l'aquaculture durable"…..

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