Pollution. Bassin d'Arcachon : le sujet qui fache !

Vendredi dernier, "Thalassa" a déprogrammé un reportage sur la pollution à Arcachon. Son titre : « Bassin d'Arcachon, le dossier noir de la plaisance ». La pollution est un sujet qui fache dans le bassin.

Pour le reporter landais, Jean-Marie Barrère, c'était un sujet comme un autre : "des rapports de l'Ifremer montrent clairement les liens entre la pollution en hydrocarbures du Bassin et la grande activité nautique du port d'Arcachon. Partant de là, je me suis, notamment, intéressé aux comportements des plaisanciers et aux peintures antifouling utilisées sur les coques des bateaux pour empêcher la fixation d'organismes vivants. Et donc à l'impact sur l'environnement des biocides qu'elles contiennent."

Parmi les invités de Thalassa se trouve le président des ostréiculteurs, Olivier Laban. Celui-ci devait intervenir en direct et réagir au reportage. Intrigué par son intitulé, il demande à pouvoir le visionner avant. "Ce sujet est de la désinformation pure. J'ai donc demandé au diffuseur de ne pas le programmer, sans quoi je refusais d'intervenir sur le plateau et annulais la dégustation d'huîtres prévue. Ras le bol de ces polémiques montées en épingle. C'est trop facile de zoomer sur des mégots ou des taches d'huile dans l'eau en faisant passer les plaisanciers pour des salopards. Tout ceci sans tenir compte des efforts que nous faisons depuis des années pour l'environnement. On n'a pas besoin de ça alors que, dans trois semaines, nous sommes censés réaliser 72 % de notre chiffre d'affaires", explique Olivier Laban.

Le bassin d'Arcachon compte 350 entreprises ostréicoles réparties dans 10 ports. L'activité génère un millier d'emplois directs pour 8 000 et 10 000 tonnes d'huîtres commercialisées par an. Après quatre années calamiteuses, les ostréiculteurs du bassin d'Arcachon sont à genoux. Après les fermetures répétées, les professionnels sont excèdés de ne pas vendre normalement leurs produits. Ce reportage juste avant la campagne de Noël ne pouvait pas plus mal tombé. Néanmoins, il ne faut pas nier le problème de la pollution sur le Bassin, qui est un exemple parmi d'autres. La pollution littorale est présente sur toutes les côtes, la cacher pour sécuriser les consommateurs ne sert pas les activités halieutiques à long terme, la conchyliculture et la pêche comprise.

L'agriculture, et toutes les autres activités (industrielles et urbaines) pratiquées dans l'arrière pays (sur les bassins versants) ont de l'influence sur la qualité des eaux tout comme les activités balnéaires et de plaisance (le sujet censuré). La mer est un grand réceptable !!! On critique beaucoup les pêcheurs par rapport à la surpêche, à la disparition des poissons. Or, beaucoup de ces espèces se reproduisent sur la bordure côtière la plus touchée par toutes ces pollutions. Les ostréiculteurs sont directement affectés par la dégradation de la qualité des eaux, pratiquant leurs activités sur l'estran, non loin des estuaires, dans les bassins et les marais qui sont aussi les zones les plus productives... L'eau douce est aussi source de fertilité.
Philippe Favrelière avec l'aide de article de Sud-Ouest : Le sujet qui fâche privé d'antenne à Arcachon

Autre article :

Pour aller plus loin....



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Les outils de gouvernance, de gestion et de planification sur le bassin d'Arcachon

Les outils de gouvernance, de gestion et de planification sur le bassin d'Arcachon

Quelles implications pour les professionnels de la pêche et de la conchyliculture ?

Alice Khayati

Août 2011

Crpmem / Aglia / Maia

Le Bassin d’Arcachon se situe en Aquitaine, sur la façade atlantique française. C'est une lagune ouverte sur l’océan, d’environ 150 km² à marée haute, et 40 km² à marée basse.

Sur ce territoire travaillent des pêcheurs et des conchyliculteurs. Ce territoire dispose également de plusieurs outils de gestion, gouvernance et planification, parmi lesquels on trouve :

 Natura 2000 en mer

 Parc naturel marin

 Site du Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres

 Réserve naturelle nationale

 Schéma d’aménagement et de gestion des eaux

 Schéma de mise en valeur de la mer

 Schéma de cohérence territoriale

Face aux réflexions actuelles sur un projet de parc naturel marin sur le Bassin, les professionnels de la pêche et de la conchyliculture (Comité Local des Pêches Maritimes et des Elevages Marins d’Arcachon, Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins d’Aquitaine, Comité Régional de la Conchyliculture Arcachon-Aquitaine) ont souhaité mieux comprendre le rôle de chacun de ces outils, comment ils pouvaient interagir entre eux, et avec les activités des professionnels de la mer. Ils ont demandé à ce que ce travail soit réalisé dans le cadre du projet MAIA, et fasse l’objet d’un rapport synthétique et pratique.

Ce rapport présente donc les principales caractéristiques de chacun de ces outils (objectifs, situation sur le bassin d’Arcachon, fonctionnement, pouvoirs juridiques…), ainsi que leurs potentielles incidences (atouts et contraintes) sur la pêche et la conchyliculture. Enfin, lorsque cela est possible, est présentée une analyse de l’articulation de ces outils.

Pour télécharger le document, cliquer CRPMEM Aquitaine

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Revue de presse

Le 22 juin 2010

Les mille et une vies de l'huître (Sud-Ouest)
Dès l'antiquité, l'huître plate ou « gravette » participe avec la pêche et la chasse au système vivrier local. On la mange et on la vend. Elle pousse à l'état sauvage à profusion. En 1708, Claude Masse, ingénieur géographe du roi écrit : « Cette pêche est parfois si abondante que l'on en a une charretée pour un écu. » Des charrettes d'huîtres qui partent vers Bordeaux. Le commerce est si lucratif que bientôt, le gisement s'épuise. La pêche aux huîtres sera interdite pendant trois ans à partir de 1750. Déjà ! Et comme aujourd'hui, c'est d'un savant naturaliste que viendra le salut. Il préconise l'élevage des huîtres selon des techniques appliquées dans les lagunes italiennes. On distribue des huîtres reproductrices, comme en ce moment sur le Bassin. Mais l'huître plate est en voie de disparition au début du XXe siècle. Qu'importe ! On fait venir l'huître creuse du Portugal qui ne tarde pas à donner des signes de faiblesse. En 1960, on soupçonne la papeterie de Facture qui rejette ses effluents dans le Bassin. Alors, les ostréiculteurs déménagent leurs parcs, plus à l'ouest, là où l'eau se renouvelle davantage. Dix ans plus tard, l'huître creuse est victime d'une maladie. On importe alors la Gigas ou huître japonaise. Très vite, elle présente des anomalies de calcification. L'origine du mal, des études le prouveront, est un composé organique de l'étain qui entre dans la composition des peintures anti-salissures des bateaux de plaisance. À chaque fois, les scientifiques trouvent la parade. Mais jamais on ne s'attaquera aux sources de la pollution des eaux.

Le Bassin d'Arcachon, un écosystème en danger (Sud-Ouest)

Les activités humaines mettraient en péril la fantastique diversité naturelle du Bassin.
L'urbanisation et la pression touristique ont-elles eu raison de ce fantastique équilibre naturel ?
Alerte ! Le bassin d'Arcachon est en danger. C'est un livre rare qui nous le dit, un livre d'images savant qui pose un diagnostic sévère sur un milieu naturel menacé. Il pourrait provoquer un déclic chez tous les usagers du Bassin, décideurs politiques en tête, pour sauver ce qui peut l'être encore.

Posons-nous au bord du Bassin à marée basse. Le vert l'emporte sur le bleu. Sous nos yeux s'étale le plus grand herbier du monde. Un véritable jardin aquatique qui nourrit les oiseaux migrateurs qui viennent hiverner et sert de niche aux coquillages et crustacés. Cette faune est un indicateur de la qualité des eaux du Bassin. Elle donne la première alerte d'une dégradation inquiétante. Au début, on n'y a pas prêté attention : quand l'huître plate, l'espèce originelle du Bassin a disparu. Comme l'hippocampe que l'on vernissait quand on était enfant. Puis, les sardines et les mulets ont préféré éviter le Bassin. Aujourd'hui, on se demande s'il y aura encore des huîtres dans cinq ans. C'est le tocsin. L'ostréiculture fait partie de l'identité du Bassin, elle lui donne son cachet, outre une activité économique de 35 millions d'euros. Dans la stupeur et l'affolement, on fait appel aux scientifiques. Certains lèvent timidement….

Le 4 août 2010

Bientôt un bateau propre pour le bassin d'Arcachon (La Tribune)

Un appel à projet a été lancé pour un navire écolo de transport de passagers sur le plan d'eau pour une mise en service prévue en 2012.

À peine créé le Pôle d'initiative des Industries de créations maritimes a lancé un premier appel à projet. Il concerne le «bateau propre» Ce pôle a été constitué au sein de la Cobas, la Communauté d'agglomération du bassin d'Arcachon Sud, qui, outre Arcachon, regroupe La Teste, Gujan, Mestras et Le Teich. Objectif : favoriser le développement de produits et services innovants tout en réduisant l'empreinte carbone des activités nautiques sur le bassin d'Arcachon. Yves Foulon, le président de la Cobas, explique : «Nous allons lancer une série d'actions sur le plan environnemental pour protéger le bassin d'Arcachon et valoriser le savoir-faire des entreprises.»….

Ce navire pourrait ensuite être décliné pour séduire les plaisanciers. Le nautisme est localement très actif avec 10.000 à 11.000 bateaux de plaisance sur le bassin d'Arcachon.

Le 20 août 2010

Le captage des huîtres est rare (Sud-Ouest)

Les ostréiculteurs sont inquiets. Les larves d'huîtres disparaissent. La semaine dernière, Olivier Laban, président des ostréiculteurs Arcachon-Aquitaine, a prélevé une tuile sur un de ses parcs à huîtres, à l'entrée du chenal menant au port de La Hume, au cœur du bassin d'Arcachon. Sur la tuile, Roger Kantin, le directeur de la station Ifremer d'Arcachon, a compté 38 larves sur le dessus et 9, dessous : « On aurait dû en trouver dix fois plus. » Il confirme ainsi l'inquiétude des ostréiculteurs en cette pleine saison de reproduction.

Pas de calamité - Vers la mi-juillet, les huîtres, dont les 150 tonnes d'huîtres mères en provenance de Bretagne plongées dans le Bassin en avril, ont commencé à pondre. Les larves sont même arrivées à maturité normalement, selon les constats de l'Ifremer, qui effectue quatre sorties de surveillance par semaine sur le Bassin, pour le compte de la section régionale conchylicole. L'évolution du naissain s'est soudainement et mystérieusement interrompue, comme l'an dernier, au moment où les larves devaient se fixer sur les collecteurs, des tuiles chaulées ou des coupelles en plastique. Là, plus rien… ou presque. « Nous sommes à quatre ou cinq semaines de la ponte et on ne voit rien. Il y a un réel problème sur le Bassin », déplore le président des ostréiculteurs, d'autant qu'à Marennes-Oléron ou à l'étang de Thau, le captage est correct. « On ne comprend pas. Les conditions climatiques sont largement correctes, la salinité de l'eau n'est pas trop haute, la température était bonne au moment de la ponte. Jusqu'à présent, c'était une année sur deux. Là, si nous n'avons pas de naissain deux années de suite, c'est la catastrophe. Les stocks s'épuisent » assure Olivier Laban qui regrette toujours que l'état de calamité naturelle promise par le ministre, pour le défaut de captage l'an dernier, n'ait pas été reconnu.

Une seconde ponte - « Il faut qu'on explique ce qui se passe dans le Bassin qui était le premier centre naisseur d'Europe. Le Bassin a besoin d'un équilibre », poursuit Olivier Laban qui, « sans montrer les uns ou les autres du doigt », déplore, notamment, un trop grand nombre de bateaux sur le plan d'eau. « Regardez, dans ce port ostréicole, il y a plus de bateaux de plaisance que de travail. Quand vous circulez sur le Bassin, ça bouillonne de partout. Le Bassin est en train de dégénérer, le parc marin devra mettre en place de vraies mesures de gestion. » Les ostréiculteurs placent leurs espoirs dans une seconde ponte : « Les huîtres sont de nouveau laiteuses, mais la ponte tardive de septembre est toujours plus faible et la croissance moins performante. » Le directeur de l'Ifremer va, de son côté, réunir les scientifiques et les experts pour évoquer la pollution et la courantologie. Il se veut rassurant : « C'est un mauvais départ, mais la saison n'est pas finie. » Le comptage définitif aura lieu en octobre et novembre.

Le 21 septembre 2010

Décharge d'Audenge (33) : « l'administration [en] a permis l'exploitation en toute impunité » (Sud-Ouest)

L'association Aquitaine Alternatives envisage d'engager une action en responsabilité contre l'État. Son président, Dominique Nicolas, dénonce « le comportement » des pouvoirs publics . Au début, il n'y avait qu'un simple dépôt d'ordures ménagères à Audenge ? Dominique Nicolas. Sa création remonte à 1974. À l'époque, cette autorisation avait été délivrée par la préfecture à titre temporaire, à la vue du rapport hydrogéologique du professeur Alvinerie. La nappe phréatique étant à une profondeur de 1,70 m, l'universitaire avait préconisé de ne pas creuser à plus de 1,50 m. On reste confondu devant une telle recommandation. Le sous-sol sableux est une véritable passoire et la nappe n'est pas statique. Elle se déplace lentement, vers le bassin d'Arcachon, distant de moins de 2 km en transportant les pollutions. Jusqu'à la fermeture de la décharge en 2007, il sera procédé à l'enfouissement des ordures à plusieurs mètres de profondeur, directement dans la nappe…..

Le 28 septembre 2010

Plaisance : « Nous respectons le Bassin » (Sud-Ouest)

L'Union des Navigateurs 33, représentée par Mireille Denéchaud, réagit vivement quant à l'évocation de « surfréquentation » du Bassin et les maux dont on accuse les plaisanciers. Lors de la rencontre organisée par la Section régionale conchylicole, les élus et les représentants de l'État à la cabane tchanquée (lire « Sud Ouest » du 15 septembre) étaient évoqués les problèmes de qualité des eaux du Bassin, notamment la présence d'hydrocarbures, de pesticides et d'herbicides comme l'Irgarol, présent dans les peintures antifouling.

À la lecture de ces données, le sang de Mireille Denéchaud, représentant les plaisanciers au sein de l'Union des navigateurs (UNAN33) n'a fait qu'un tour : « C'est extrêmement choquant, on prend pour cible, une nouvelle fois, les plaisanciers, dit-elle. Il nous faut dénoncer les attaques et les accusations. Je souhaite que les actions conduites par les industriels du nautisme et l'esprit ouvert et réceptif des navigateurs, afin de s'intégrer au mieux dans le milieu marin, soient mieux comprises. »…

Quant aux « dangers de navigation, ils résultent des parcs abandonnés. La SRC assume ses responsabilités et oblige tout ostréiculteur à entretenir, délimiter et nettoyer la part du Domaine public maritime (DPM) qu'il possède en concession, mais nous regrettons l'effet limité de ces actions si l'on en juge par le nombre de parcs non entretenus et les ferrailles qui s'y hérissent et provoquent des accidents matériels et humains. Certes, le problème est plus difficile à résoudre, en effet, lorsque le concessionnaire n'est pas identifiable. C'est le cas de nombreux parcs abandonnés dans diverses parties du Bassin, avec tables et pochons, dont pour certains, les ferrailles apparaissent et réapparaissent au gré des mouvements des sables. »…

Le 16 octobre 2010

L'eau du Bassin en débat (Sud-Ouest)

Le sous-préfet Pascal Gauci a réuni hier la Commission locale d'information au lycée de la Mer sur la qualité des eaux. Réunion riche en communications.

«J'espère que cette rencontre a répondu à vos attentes. Je dois souligner que le bassin d'Arcachon est une région où les réseaux de surveillance bénéficient de suivis les plus complets. » Hier sur le coup de 13 heures, Pascal Gauci, sous -préfet, s'est adressé aux participants de la deuxième réunion de la Clis (Commission locale d'information et de suivi) réunis dans l'amphithéâtre du lycée de la Mer de Gujan-Mestras. Le représentant de l'État clôturait ainsi quatre heures - non-stop - de présentation de divers dossiers. En fait, et en vue de préparer cette Clis, des questions étaient parvenues en sous-préfecture de la part des participants. Aussi, pas moins de sept sujets - Faune et Flore, urbanisation, qualité de l'eau, Wharf de La Salie, cours d'eau, suivi des contaminants - ont été abordés par les intervenants, scientifiques et techniciens. Le tout sous la houlette du Siba, son président Michel Sammarcelli étant présent à la tribune aux côtés de Roger Kantin, directeur de l'Ifremer Arcachon et du directeur départemental des Affaires maritimes Éric Mevelec.

Le Wharf : une alternative ? - Si Roger Kantin a tout d'abord dressé un état des lieux sur la régression, constante, des zostères, cette espèce emblématique du Bassin (une étude est en cours), c'est ensuite un point qui a été fait sur l'avancée du Scot (Schéma de cohérence territoriale). Qui dit Scot dit réflexion engagée sur l'urbanisme à l'échelle de tout le bassin d'Arcachon. Et de l'urbanisme à un bon maintien, non pas de la qualité des eaux en soit, mais de tous les facteurs pouvant contribuer à la dégrader, il n' y a qu'un pas. Sabine Jeandenand, directrice générale des services techniques du Siba, devait d'ailleurs très clairement expliquer l'état du réseau d'eaux pluviales, mais aussi des stations d'épuration et des collecteurs d'eaux usées et bien sûr du Wharf de la Salie, objet de tous les regards. Elle a aussi, chiffres à l'appui, évoqué les rejets des contaminants au niveau du Wharf « qui, en concentration, se trouvent bien en dessous des normes autorisées ». Chiffres d'ailleurs corroborés par Hélène Dobinsky, de l'université de Bordeaux I. C'est d'ailleurs à cet instant que Michel Sammarcelli est intervenu. D'abord en le disant fermement : « Les infrastructures du Siba au niveau de l'assainissement ne pourront pas supporter une augmentation de population. Je préfère le dire avant. » Le président du Siba a également fait part d'études actuellement en cours « visant à réduire les volumes rejetés en recourant à l'infiltration par le sol des eaux usées traitées. Nous pourrions scinder le réseau afin de faire la même chose au nord et construire une nouvelle station d'épuration. Des questions cependant se posent : il nous faut trouver trois hectares au sud, en zone dunaire, pas trop éloignés du collecteur. Tout ceci doit être approfondi. »

La Leyre pose problème - Les intervenants ont aussi abordé le problème, complexe, des déversements des rivières, dont la Leyre dans les eaux du Bassin. Avec leurs lots de contaminants et autres pesticides. Préoccupant. Préoccupant aussi le taux d'HAP (Hydrocarbures aromatiques polycycliques) relevé lors des prélèvements d'huîtres, et bien au-delà des autres résultats sur le littoral français. HAP issus en majorité des pyrogéniques, soit les moteurs à combustion. Le mot « navigation » a été prononcé… Sans plus. Le débat a été riche. Ainsi que l'a souligné Pascal Gauci, « nous avons désormais les données. S'il est difficile d'influer sur l'activité humaine (NDLR : on relève dans les eaux la présence de composants pharmaceutiques, de caféine), nous avons des leviers à activer : dans les produits pesticides, dans les actions mises en place au niveau du nautisme. Mais il nous faudra aller plus loin au niveau de la Leyre ».

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Le 6 mai 2011

Arcachon : Derrière l'étiquette du bio (Sud Ouest)

Les élus et les associations écologiques se mobilisent pour promouvoir une agriculture biologique sur le bassin d'Arcachon. Ils dénoncent un « habillage vert ».

C'est par pure commodité que Vital Baude, Michel Daverat et des militants d'Europe Écologie Les Verts se sont assis, samedi matin, à l'ombre du local du Conseil général, en bordure du Bassin, à Gujan-Mestras.

Michel Daverat est toujours conseiller régional. Et Vital Baude n'a pas enlevé le siège de conseiller général d'Arcachon qu'il briguait le mois dernier. Il se trouve juste que ce local est à proximité immédiate du ruisseau du bourg qui traverse Gujan-Mestras, dont les écologistes voulaient, notamment, dénoncer la pollution et, à travers elle, la nécessité de modifier les pratiques agricoles et de développer l'agriculture biologique.

Le programme Oscar

En pleine Semaine du développement durable, ils ont rappelé les résultats des analyses réalisées par le Cemagref et l'université de Bordeaux 1, dans le cadre du programme Oscar (Ostréiculture et qualité, approche dynamique du bassin d'Arcachon), présentés la semaine dernière lors de la réunion publique du RRLA (Réseau de recherche littoral aquitain) à Bordeaux. « Ce ruisseau présente des taux anormalement élevés de pesticides, dont le diuron, interdit depuis 2008 », assurent les écologistes qui se refusent, faute de preuve, de dénoncer un responsable, voire un coupable. Ils assurent cependant que ces produits sont utilisés dans l'agriculture. « Leur seule présence interroge et inquiète », assure Michel Daverat, qui souhaiterait que les préconisations du Grenelle de l'environnement soient réellement défendues par les élus et les responsables politiques.

Trouver des terres

« Nous voulons développer une autre forme d'agriculture. Il faut arrêter les cultures avec ces produits chimiques », assurent Les Verts, qui dénoncent au passage « l'habillage vert » qui cache mal « l'énorme décalage » avec les discours et la réalité.

Un exemple : « Des municipalités assurent développer l'alimentation bio dans les cantines, mais les produits sont importés. Alors qu'il suffirait de les produire sur place. » Les Verts évoquent ainsi, en présence du président Michel Arbez, les difficultés de l'Amap du Sud-Bassin qui n'a pas pu trouver de terrain agricole, ni à louer ni à acheter, entre La Teste-de-Buch, Gujan-Mestras et Le Teich, alors même que des terres existent : « Le blocage vient aussi bien des propriétaires privés que des collectiviés. Soit ils ne veulent pas s'engager pour neuf ans, soit le prix du foncier est trop cher, soit encore nous n'avons pas les moyens de remettre un terrain en état. » Les deux jeunes agriculteurs, qui travaillent pour l'Amap, ont dû s'installer en Sud-Gironde : « À 70 kilomètres du Bassin. Une aberration pour une agriculture de proximité. Nous sommes persuadés que le marché existe et qu'il est pérenne », ajoute Vital Baude. S'ajoute aussi la difficulté, faute de formation, à se former ou à se reconvertir à l'agriculture bio. Les Verts veulent cependant y croire: « Les associations sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus présentes. Elles effectuent un vrai travail de veille et les mentalités évoluent », assure Michel Daverat, qui précise que la Région a voté, la semaine dernière, deux délibérations sur les circuits courts et la formation des jeunes.

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Le 11 mai 2011

Arcachon : Pollution à la loupe (Sud Ouest)

Le Conseil scientifique ostréicole aquitain, créé en 2006, poursuit ses travaux

Il avait été présenté comme l'une des réponses aux crises ostréicoles de 2005 et 2006. À ce moment, les tests de la souris faisaient état d'une toxicité inconnue. Alors qu'un programme national était piloté par l'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) afin d'identifier les raisons de la mortalité des rongeurs, la Région Aquitaine avait mis en place un Conseil scientifique ostréicole aquitain (CSOA). Où en est-on, cinq ans plus tard ? Le test de la souris est mort, remplacé par les analyses chimiques. Au sein de la station d'Arcachon, Benoît Sautour, qui était l'un des référents du dossier, explique que les travaux s'inscrivent aujourd'hui de manière plus large dans le cadre de la recherche littorale en Aquitaine (programme Osquar, qui s'achèvera en 2013).

« Multistress »

« Nous avons conservé les mêmes pistes de travail, lesquelles portent notamment sur la contamination du milieu. Deux espèces sont retenues : les huîtres et les zostères », explique le scientifique Patrice Gonzalez. Biologiste moléculaire appartenant à l'équipe d'écotoxicologie aquatique, il étudie l'impact des contaminants métalliques : HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques), insecticides, nanoparticules. « Il n'y a pas un contaminant qui ressorte plus qu'un autre », explique-t-il en parlant plutôt de « cocktail » ou de « multistress ». « Pour ce qui est du Bassin, le niveau de contamination est certes à suivre mais il n'est pas dramatique. Nous retrouvons des traces d'HAP et de pesticides dont les apports peuvent être continentaux ou atmosphériques dans des conditions acceptables. »

Et le scientifique d'expliquer que, en revanche, ce qui a augmenté au cours de ces dernières années, c'est la teneur en cuivre des eaux du Bassin. Le cuivre pouvant provenir des peintures antisalissures ou des produits phytosanitaires.

Un an de suivi sur le Bassin

« Le but du programme Osquar est de continuer à suivre cette contamination et son impact sur les organismes. Nous sommes associés au programme national Ripost, qui s'attache à l'espèce emblématique de l'huître creuse. » Et Patrice Gonzalez d'expliquer qu'à cette fin des organismes (des huîtres, donc) ont été positionnés durant un an sur différents sites : Arguin, Bélisaire, Grand Banc, l'île aux Oiseaux, le Tess (face au port d'Arcachon) et la jetée d'Eyrac.

Après un suivi visant à mesurer leur croissance, leur génotoxicité et la présence de polluants, les échantillons viennent d'être rapportés en laboratoire. Les analyses sont en cours. Les scientifiques ont constaté que l'effet de chasse des marées faisait que les contaminants étaient plus présents dans le fond du Bassin.

La contamination des larves

Un autre volet de la recherche porte sur les stades larvaires. « Il s'agit de les soumettre à ce cocktail de contaminants en laboratoire », explique Patrice Gonzalez, pour qui, si la thèse du virus domine, l'impact des contaminants n'a pas été suffisamment pris en compte dans l'étude de la mortalité des naissains.

Dernier point des recherches : l'aspect alimentaire de l'huître. Le phytoplancton dont elle se nourrit est-il lui aussi contaminé ? En plus de ces volets, Benoît Sautour rappelle que les travaux du LPTC (laboratoire de physico- et toxico-chimie de l'environnement) sont toujours en cours. Un travail de fourmis accompli sur le Bassin qui ne se révèle pas complètement inutile : Benoît Sautour se rappelle une chose.

« Aujourd'hui la réglementation prévoit une sectorisation, c'est incontestablement l'un des résultats de notre programme de recherche. »

------ 13 décembre 2011 ------


Le projet de PNM a été signé hier. Les professionnels et les associations sont vent debout quant à la préfiguration du conseil de gestion.

Jean Mazodier, président de la Coordination environnement bassin d'Arcachon (Ceba). « Nous sommes en ordre de bataille. Nous confirmons être pour le parc marin mais contre son périmètre qui exclut les Prés salés et contre sa composition ! Nous sommes pour un parc marin raisonnable, à 50, avec une gestion partagée. Un poste par commune suffit, surtout lorsqu'on voit la non participation de certains élus ! Nous allons lancer une stratégie. Mais pas de pétition : à chaque visite du commissaire enquêteur nous serons là. Nous ferons des animations sur les marchés, nous solliciterons chaque maire. La société civile est très en colère. Nous sommes des électeurs et nous le ferons savoir. Un grand forum est d'ores et déjà programmé le 5 janvier et nous promettons un raz-de-marée. »

François Deluga, député et maire du Teich. Dans un courrier adressé mercredi à la ministre de l'Écologie et du développement durable,....

Les pêcheurs d'Arcachon. « Les pêcheurs ont participé activement pendant deux ans aux réunions, explique-t-on au comité local des pêches. Ils ont travaillé, et continueront à le faire, en solidarité avec les autres parties prenantes, pour que ce projet réponde aux besoins de tous les usagers et du territoire. Aujourd'hui, sous la pression des élus, le périmètre et la composition du conseil de gestion sont modifiés, et on n'accorde qu'un strapontin au secteur pêche professionnelle. Les pêcheurs ont une antériorité sur le territoire, ils vont jusqu'aux 3 milles et bien au-delà. Il n'a pas été tenu compte de ces éléments dans le projet. Les élus sont en train de trahir les professionnels, ce qui n'a pas été le cas dans le projet de PNM de l'estuaire de la Gironde et des pertuis charentais, où les pêcheurs professionnels ont 5 sièges sur 57 au conseil de gestion grâce à l'appui de leurs élus. Puisque leur voix n'est pas entendue dans le processus de concertation, les professionnels ne manqueront pas de réagir, comme cela a déjà été le cas par le passé (blocage du CEL et du port d'Arcachon). »

Michel Daverat, conseiller régional (Verts).....

Mireille Denéchaud, représentant les plaisanciers.....

Olivier Laban, président des ostréiculteurs. « Je reste sur ma position, à savoir 12 élus avec une voix pondérée, ce qui au final fait 18 élus. Je comprends leur souhait, mais le parc va ressembler à une grand-messe inefficace. Et s'il n'y avait pas eu cette surenchère, on aurait pu lancer le parc plus tôt. Quant au redécoupage du périmètre, on ne respecte pas le travail qui a été fait. Pourquoi pas les prés salés de La Teste et pas Gujan ou autre ? » Mais il va y avoir des retournements de situation, j'en suis certain.

Syndicats. Le Syndicat national des personnels de l'administration de la mer CGT-MER se demande quelle place est faite au salariat.....

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Gujan-Mestras : Le parc marin invité des quais et cabanes (Sud Ouest)

Jeudi soir, Jean Mazodier président de Ceba (Coordination environnement Bassin d'Arcachon) était l'invité de l'assemblée générale de l'association de défense des cabanes et des quais ostréicoles. Elle s'est tenue à la salle des fêtes en présence du conseiller général Jacques Chauvet.

« Jean Mazodier va nous parler du futur parc marin, c'est quelque chose de très important pour les ostréiculteurs », explique Gisou Mora, la présidente, avant de passer le micro à son invité. Ce dernier présente très succinctement les aires marines protégées et la nécessité d'une gestion partagée de celles-ci.

« Depuis Colbert, jamais les terriens n'ont géré la mer », dit-il en évoquant la proposition du préfet. Elle prévoit que le collège des élus locaux et de l'État y soit majoritaire. « Nous avons le sentiment d'avoir été bernés. Il s'agit de la gestion de notre plan d'eau. Nos eaux sont toujours en catégorie A, nous sommes le seul bassin de France à pouvoir vendre directement nos huîtres sans les mettre en quarantaine. Que sera notre bassin dans 30 ans ? »

Enquête publique

Le président de Ceba évoque l'enquête publique, elle va s'ouvrir le 26 décembre en mairie : « nous souhaitons que chacun d'entre vous donne son avis sur les cahiers ouverts pour l'occasion. » Le commissaire-enquêteur désigné sera présent à Gujan-Mestras le 26 janvier entre 13 h 30 et 17 h 30 pour recueillir les avis et rencontrer les habitants. Jean Mazodier invite l'assemblée à aller à sa rencontre.

« C'est un problème de fond, il nous concerne toutes et tous. De notre côté, nous allons prendre notre bâton de pèlerin pour faire de l'information sur les différents marchés. Nos élus vont devoir se positionner, il y a un équilibre à préserver. C'est l'avenir du Bassin qui se pose ! »....

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Le 11 février 2012

Bassin d'Arcachon = Parc Marin Mortifère ?

Le bassin aura son parc naturel sans ses huîtres naturelles....

Ostréiculteurs : « Nous, c'est la double peine » (Sud Ouest)

Olivier Laban, le président des ostréiculteurs, a décrit aux élus du Bassin une situation pour le moins difficile pour l'ostréiculture arcachonnaise.

Face aux élus du Syndicat Intercommunal du bassin d'Arcachon (Siba) hier, Olivier Laban, le président des ostréiculteurs, a résumé en peu de mots la situation : « Nous, c'est la double peine : les mortalités, et pas de naissain. »

En effet, un herpès-virus décime chaque année plus de 70 % des jeunes huîtres en France, mais aussi dans le monde. Des recherches génétiques de souches résistantes sont en cours, mais en tout état de cause, « ce problème de mortalité ne sera pas réglé demain. Nous sommes, pour le moment, condamnés à vivre avec. » Mais tant qu'il y a du naissain, il y a des huîtres qui survivent. Or, le bassin d'Arcachon, qui fut le premier bassin naisseur d'Europe, ne l'est plus. Depuis quatre ans, le naissain est famélique.

Olivier Laban avait demandé à être reçu par le Siba pour parler aux élus de cet incompréhensible état de fait. Parce qu'incompréhensible est le mot : personne ne peut expliquer pourquoi « le naissain n'est plus au rendez-vous chez nous, alors qu'il l'est en Charente-Maritime, dans l'estuaire de la Gironde » et même dans le lac d'Hossegor.

Les chercheurs d'Ifremer avancent la chute brutale de la température de l'eau en juillet pour expliquer la maigre survie des larves d'huîtres dans l'eau mais butent sur un problème : pourquoi y a-t-il aussi peu de larves ? Pourquoi un si faible effort de reproduction ? « Les ostréiculteurs se rappellent de l'épisode TBT (un produit utilisé dans les peintures pour bateau qui était la cause du manque de naissain dans les années 70, NDLR), a précisé Olivier Laban. J'espère me tromper. Je ne voudrais pas qu'un dysfonctionnement soit à l'origine de ce manque de naissain. »

Faire pression sur Ifremer

Le président des ostréiculteurs a demandé aux élus du soutien pour que des programmes de recherches sur le Bassin soient mis en œuvre, pour qu'Ifremer mobilise davantage de moyens sur ce sujet. « Peut-être peut-on s'adresser à d'autres organismes qu'Ifremer ? » s'est interrogé Yves Foulon, le maire UMP d'Arcachon. « Il y a le CNRS, l'Université de Bordeaux, a répondu Olivier Laban. Ifremer a des compétences mais il faut qu'il recalibre ses budgets pour peut-être avoir des efforts d'investigation plus importants sur Arcachon. On ne peut pas se contenter de l'explication de la baisse des températures. »

Michel Sammarcelli, le président divers droite du Siba, a entendu « ce cri d'alarme » et a proposé d'écrire un courrier au PDG d'Ifremer « pour rendre le bassin d'Arcachon prioritaire dans les programmes de recherches, parce qu'il y a en effet urgence. » « C'est une bonne chose, a ajouté Olivier Laban. Et peut-être aussi faut-il rencontrer les gens de la station arcachonnaise d'Ifremer. Peut-être qu'eux aussi demanderont plus de moyens… »

Une écloserie du Bassin à l'étude

Une étude a été mise en œuvre sur l'ouverture d'une écloserie propre au bassin d'Arcachon. Mais le premier rendu de ce travail a provoqué des réticences au sein de la profession. « Les ostréiculteurs sont pour une écloserie maîtrisée par la profession », a avoué Olivier Laban, le président des ostréiculteurs d'Arcachon. « Mais à condition que ça ne les engage en rien. En clair, s'il y a du naissain, je dois quand même acheter à l'écloserie du Bassin parce que je m'y suis engagé. Une coopérative aurait du sens. Mais je ne veux forcer la main de personne sur ce sujet. Peut-être une SA privée avec quarante ou cinquante ostréiculteurs verra le jour, et pas simplement des gros. Et puis le spectre des OGM plane sur les huîtres d'écloserie. Pourtant on a aujourd'hui toutes les garanties. On fait d'excellents produits d'écloserie. Seule la ponte est maîtrisée. Après, ces huîtres sont élevées dans le milieu naturel. »

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Les abeilles, pas les huîtres !!!

Dans son programme 2012, l'Anses va porter toute son attention à la santé des abeilles....

L'Anses présente son programme de travail 2012

Chaque année, l'Anses élabore, pour l'année suivante, son programme de travail dans le cadre d'un processus ouvert de consultation avec ses ministères de tutelle et les parties prenantes. Ce programme se décline, pour chacun des grands domaines de compétence de l'Agence, dans des orientations publiées sur le site. A l'occasion de la présentation de son programme de travail pour 2012, l'Anses fait le bilan des travaux menés en 2011 et met l'accent sur trois thèmes sur lesquels elle sera particulièrement mobilisée en 2012 :

1. Risques microbiologiques dans l'alimentation : l'émergence brutale en Allemagne et -dans une moindre mesure, en France au printemps 2011- d'une épidémie liée à la contamination de produits végétaux par la bactérie E.coli O104:H4 qui a touché plus de 3500 personnes, ou encore les épisodes de contamination de produits végétaux qui ont eu lieu récemment en Angleterre et aux Etats-Unis, appellent à renforcer la vigilance vis-à-vis des risques microbiologiques. L'Anses se mobilisera, en 2012, sur cette thématique autour de 3 axes forts : (i) la mise en place du volet sanitaire de l'observatoire de l'alimentation qui permettra de centraliser toutes les données disponibles sur les dangers microbiologiques et chimiques dans les aliments ; (ii) l'information du consommateur via la réalisation d'un guide reprenant l'ensemble des recommandations de l'Anses aux consommateurs en matière d'hygiène alimentaire ; et enfin, (iii) des travaux de recherche permettant d'améliorer les méthodes diagnostiques et la surveillance des pathogènes alimentaires majeurs et émergents.

2. La santé des abeilles : l'Anses mobilisera l'ensemble de ses compétences pour lutter contre les phénomènes de mortalité des abeilles. Il s'agit d'un problème préoccupant, désormais récurrent, présent à des degrés divers partout dans le monde et dont l'origine semble très complexe car multifactorielle. Grâce à son récent mandat de laboratoire de référence de l'Union européenne pour la santé des abeilles, l'Agence a pris une place centrale sur le sujet. Elle contribuera en 2012, dans le cadre de la plateforme partenariale d'épidémiosurveillance, à la mise en place d'un dispositif de surveillance épidémiologique des maladies des abeilles qui permettra d'objectiver leur état de santé. En parallèle, elle mettra en œuvre les nouvelles règles établies au niveau européen - auxquelles l'Agence a activement pris part - pour l'évaluation des risques des produits phytosanitaires pour les abeilles, et, plus généralement, pour l'environnement. Enfin, l'Anses mettra en place d'ici septembre 2012 un groupe d'experts destiné à mieux comprendre les effets des co-expositions des abeilles à des toxiques et des agents pathogènes, en vue d'éventuelles recommandations, d'ici à 2014, pour leur prise en compte dans la réglementation.

3. Les nanomatériaux : parmi les risques émergents, les enjeux sanitaires liés au développement des nanomatériaux manufacturés occupent une place importante. L'Anses souhaite mettre en place, pour les nanomatériaux, le même type de dispositif que celui qu'elle a créé pour les radiofréquences en 2011. En 2012, l'Agence installera un groupe de travail pérenne « Nanomatériaux et santé - alimentation, environnement, travail » afin de suivre en temps réel l'actualité scientifique de cette thématique. En miroir de ce groupe de travail, l'Agence mettra en place un comité de dialogue destiné à ouvrir les débats scientifiques actuels aux parties prenantes, sur les grands enjeux de l'exposition, de la méthodologie de l'évaluation de risque ou de la connaissance des risques sanitaires.

Dans la continuité des priorités que s'était fixées l'Anses en 2011, l'année 2012 sera également marquée par la poursuite des grands chantiers engagés l'année dernière concernant notamment l'antibiorésistance, l'évaluation des risques pour les travailleurs agricoles exposés aux pesticides, les contaminants de l'alimentation, les radiofréquences ou encore les perturbateurs endocriniens.

L'Agence a par ailleurs mis en place en 2011 son comité de déontologie et de prévention des conflits d'intérêt, anticipant ainsi une des exigences de la nouvelle loi relative à la réforme du médicament.

2012 sera marquée par la finalisation d'un nouveau contrat d'objectifs et de performance avec l'Etat pour la période 2012-2015 et la poursuite de sa politique d'ouverture aux acteurs de la société civile.

Pour plus d'informations sur les programmes 2012, cliquer Anses

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Un parc marin sur le Bassin (Sud-Ouest)

Le parc naturel marin, dont l'enquête publique s'achève, pourrait être créé avant la présidentielle. Mais qui tiendra la barre ?

Autour d'Arcachon, un projet de 420 km² d'espace marin et de 127 km de côtes à protéger.

L'enquête publique pour la création du parc naturel marin (PNM) du bassin d'Arcachon aurait dû s'achever jeudi dernier. À la demande de la commis- saire enquêtrice, Françoise Durand, le tribunal administratif de Bordeaux a accepté de la prolonger d'une semaine. Elle s'achèvera donc ce vendredi 10 février.

C'est ainsi que la commissaire enquêtrice a ajouté une onzième et dernière permanence aux dix assurées depuis le 30 décembre dans chacune des dix communes du Bassin. Elle se tiendra demain à la Direction des territoires et de la mer, sur le port d'Arcachon.

Pas d'accord entre les associations

À l'instar des élus, les associations s'affrontent aussi sur la composition du conseil de gestion. D'un côté, les associations environnementales, dont une vingtaine regroupées au sein de la Ceba (Coordination environnement du bassin d'Arcachon), présidée par Jean Mazodier, la Sepanso, les ostréiculteurs et les pêcheurs militent pour « un équilibre » avec un conseil à 50 membres et une réduction du nombre d'élus. De l'autre, les associations de plaisanciers et navigateurs, dont plusieurs regroupées au sein de l'Unan 33, et les professionnels du nautisme estiment qu'« un conseil de gestion à 60 redonne aux élus leur légitimité élective ».

Des conflits d'usage

C'est presque une évidence lorsqu'il s'agit de mettre en place une structure destinée à gérer les conflits d'usage, autrement dit les nombreuses activités sur la mer, dans le respect des intérêts et pratiques, parfois divergents, des professionnels et plaisanciers, élus et associations, habitants et touristes.

La prolongation de l'enquête publique, débutée le 26 décembre, est justifiée par le succès de cette concertation. À l'image des travaux de la mission d'études dirigée par Anne Littaye, qui, depuis janvier 2010, a rassemblé 235 personnes et 148 organismes au cours de réunions, séminaires, entretiens et ateliers. Sans parler des études lancées sur des sujets variés, et parfois nouveaux, comme le stock d'huîtres sauvages dans le bassin d'Arcachon, le stock de moules ou les herbiers de zostères.

Le succès de la concertation publique tient surtout, il faut le reconnaître, aux désaccords sur le projet finalement soumis à enquête publique. Même si tous les acteurs du projet s'accordent sur les sept orientations définies pour ce parc naturel marin, tant elles relèvent autant du bon sens que des préoccupations communes : préserver et restaurer la biodiversité lagunaire ; garantir le bon fonctionnement écologique des milieux, notamment des marais maritimes ; contribuer à la mise en valeur des patrimoines naturels, culturels et paysagers ; promouvoir et accompagner les filières professionnelles de la pêche et de la conchyliculture ; promouvoir des pratiques respectueuses du milieu marin dans les activités nautiques ; améliorer la connaissance de la dynamique du Bassin et de son lien avec l'Océan ; et, enfin, responsabiliser l'ensemble de la population en la sensibilisant aux impacts des usages.

Le périmètre fait débat...

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Parc marin d’Arcachon : « Près de 200 signatures ont été recueillies » (Sud Ouest)

Ancien ostréiculteur, Robert Mora a recueilli sur les ports des signatures pour le parc naturel marin : « Tous les professionnels se sentent concernés », affirme-t-il.

Robert Mora a déjà recueilli des dizaines de signatures pour le parc marin.

«Il faut le dire, j'ai été très bien reçu, partout ! » De rire : « Comme un "pape" ! Cela prouve que le parc naturel marin intéresse au plus haut point les ostréiculteurs, pêcheurs… »

À la demande d'Olivier Laban, président de la Section régionale conchylicole, Robert Mora, ancien ostréiculteur, est parti à la recherche de signatures pour la création d'un parc naturel marin, afin que les professionnels puissent s'exprimer lors de l'enquête publique (1).

Avec une réserve, « celle d'un conseil de gestion à une cinquantaine de membres, pas plus, précise Robert Mora, à l'instar du collectif d'associations formé pour l'occasion, réunies sous la bannière de la Ceba (2). N'oublions pas qu'il s'agit là du domaine public maritime, et que les professionnels, qu'ils soient ostréiculteurs, pêcheurs, doivent avoir une très bonne représentation. À 50 membres, cela sera déjà difficile. Alors imaginez à plus, avec les voix des élus prépondérantes… ».

« Une vraie attente »

Robert Mora a donc en peu de temps parcouru les ports gujanais : « Barbotière, Canal, Gujan, Meyran, je les ai tous faits, explique-t-il. Je n'ai pour l'instant rencontré que trois refus, dont deux qui réfléchissent encore. Pour l'heure, il me reste un port à voir, mais j'ai 196 signatures : d'ostréiculteurs, patrons ou ouvriers, de pêcheurs et même d'un plaisancier qui estime qu'il faut devenir "raisonnable" sur le Bassin. »

« Il y a une vraie attente, relève cet ancien ostréiculteur, installé avec son épouse Gisou depuis 1953 sur Gujan-Mestras. Tous deux fils et fille d'ostréiculteurs ont connu toutes les crises. Mais celle qui arrive, avec le manque de naissain, la crevaison des huîtres est certainement l'une des plus dures, dit-il. Il faut trouver ce qui se passe dans l'eau, il y a vraiment quelque chose… »

Pour Robert Mora, « il y a certainement trop de bateaux, trop de monde, trop de constructions sur le rivage… Le PNR devrait permettre d'y voir plus clair, de réguler ce qui se passe, de trouver un équilibre. Les professionnels que j'ai rencontrés en sont conscients, ils n'ont pas signé à la légère ».

« Une profession unie »

Pour lui, qui connaît par cœur la profession ostréicole, « parfois individualiste », il la trouve cette fois-ci très soudée : « Elle est extrêmement unie sur ce projet, et en ce qui me concerne, j'en suis heureux. C'est l'avenir des ostréiculteurs et des pêcheurs qui se joue, c'est aussi l'avenir du Bassin qui est en jeu. »

Robert allait cette semaine reprendre le tour des ports pour les dernières signatures. Car bien qu'étant à la « retraite », la survie de l'ostréiculture le soucie. Et il continue chaque jour d'aller dans sa cabane sur le port afin de humer l'air du Bassin, discuter avec « les jeunes ». Les huîtres, c'est sa vie. De même, son épouse Gisou, présidente de l'Association de défense des cabanes et quais ostréicoles fait entendre sa voix afin que survive la tradition.

Autant dire que tous deux entendent tout faire pour préserver le bassin d'Arcachon. Et « la création d'un parc marin est une nécessité ».

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Arcachon : Diatribe contre les écolos (Sud Ouest)

Les navigateurs et les professionnels valident le projet de parc naturel marin.

Près de 150 personnes sont venues samedi matin, au Cercle de la voile, écouter les navigateurs de plaisance (Unan33), les sportifs nautiques (FFM) et les industriels du nautisme (UPNA) expliquer pourquoi ils soutenaient le projet de parc naturel marin (PNM) tel qu'il est actuellement soumis à l'enquête d'utilité publique. L'occasion pour les deux premières fédérations de se lancer dans une diatribe ouverte contre les écologistes.
Mireille Dénéchaud, la présidente de l'Union des associations de navigateurs de la Gironde (Unan), a rappelé avoir, au cours des études préalables à l'élaboration du PNM, toujours « dénoncé l'ultralibération mondiale qui soutenait l'ensemble ». Sa crainte ? La privatisation du parc naturel marin par des trusts financiers. « Comme ce qui existe en Amérique du Sud et en Asie », a-t-elle affirmé.

(…)

1 700 emplois du nautisme

Alexis Bonin et Frédéric Mora, respectivement vice-président et président de l'Union des professionnels du nautisme du bassin d'Arcachon (Upnba), ont ensuite pris la parole pour faire lecture du communiqué remis la veille à la commissaire enquêtrice (lire plus bas). Lequel explique en substance que les 170 entreprises du nautisme représentent 1 700 emplois, ce qui est supérieur à la somme de ceux générés par l'ostréiculture et ceux de la pêche.

« Nous aurions un seul siège comparé aux pêcheurs et ostréiculteurs qui eux en auraient huit. » Et de pointer un autre point litigieux à leurs yeux : l'absence du delta de la Leyre dans le périmètre, un point pourtant « stratégique compte tenu des rejets de nitrates ».

La « peur des élus »

Viviane Larrose, secrétaire générale de l'Unan et présidente des pêcheurs plaisanciers du bassin d'Arcachon, a ensuite pris la parole pour expliquer en quoi l'ouverture du périmètre du PNM sur l'océan était un handicap pour les usagers des loisirs. Et de demander, pour un meilleur suivi, à ce que ce soit les fédérations qui désignent leur représentant au sein du conseil de gestion.
Guy Barbouteau, le président de l'Association des pêcheurs et plaisanciers d'Andernos-les-Bains, s'est ensuite exprimé. Après avoir égratigné les professionnels de la pêche, il s'en est pris aux écologistes. « Pourquoi ont-ils peur des élus qui les ont toujours défendus ? À 48, ils auraient la majorité et feraient ce qu'ils veulent, et, quand on les connaît, il y a du souci à se faire ! Ils représentent quoi (les écolos) ? 2 ou 3 % de la population ? Les plaisanciers en représentent 10 %. »

Attaques en règle...

(...)

Et de carrément estimer que « les plaisanciers se battent pour leur survie ». Sentiment partagé par le dernier intervenant, Philippe Bourée, représentant la Fédération française de motonautisme de plaisance. « Les écolos sont bien gentils mais il faut qu'ils arrêtent de rêver […] Ils n'ont pas le monopole de la nature et il n'est pas question que l'on touche à nos libertés d'usage. » Les choses ont été clairement énoncées.

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7 avril 2012

Plaisance et nautisme, toujours plus de place

Les professionnels du nautisme veulent quatre sièges au conseil de gestion, comme les ostréiculteurs et les pêcheurs. Ils envisagent de manifester.

«C'est tout ou rien. Les professionnels du nautisme n'acceptent pas d'être mis sur la touche », résument le président de l'Union des professionnels du nautisme du bassin d'Arcachon (UPNBA), Frédéric Mora, et son vice-président Alexis Bonnin.

Ils font part de la volonté des 95 membres de leur association d'obtenir la parité avec les autres professionnels au conseil de gestion du futur parc naturel marin, c'est-à-dire quatre sièges, comme les ostréiculteurs et les pêcheurs, et non pas - seulement - un seul siège selon le projet adressé au ministère de l'Environnement.

Un an d'existence

Cette demande avait été exprimée bien avant la clôture de l'enquête publique. Elle a surtout été réitérée lors de l'assemblée générale de l'UPNBA, qui s'est tenue le mois dernier au CFA de la Cobas, à La Teste-de-Buch (1), où les adhérents ont menacé de manifester pour faire entendre leur voix et obtenir une « juste satisfaction ».

Un an à peine après sa création, l'UPNBA, qui regroupe les trois quarts des chantiers navals, ateliers de maintenance, accastillage, sellerie… du bassin d'Arcachon, a trouvé toute sa place dans le paysage représentatif du Bassin....

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Le 7 juillet 2012

Pollution redoutée... Les ostréiculteurs arcachonnais portent plainte...

Une cuve de liqueur noire a éclaté, jeudi après-midi à l'usine Smurfit Kappa. Les ostréiculteurs redoutent une pollution du Bassin d'Arcachon

De nombreux poissons morts hier dans la Leyre.

Jeudi après-midi, vers 14 h 30, au cœur de l'usine papetière Smurfit Kappa à Biganos, un cuvier de 4 500 m³ a éclaté, déversant 3 500 m³ de liqueur noire, un liquide huileux, de couleur marron, composé de jus de cuisson de bois et de soude caustique, qui est notamment recyclé comme combustible dans les chaudières de l'usine.

Les responsables de la papeterie ont immédiatement fait évacuer l'usine dans laquelle travaillaient, à ce moment-là, près de 150 personnes, en raison du risque corrosif de ce liquide dont le PH est de 13. La production de papier kraft a également été arrêtée pour une durée indéterminée.

La Leyre est devenue toute noire

L'eau claire de la Leyre ne l'est plus. Depuis hier, en fin d'après-midi, l'eau est devenue brunâtre, voire noire par endroits et elle est clairsemée de bouts de mousse blanche et marron. De temps en temps, un poisson mort dérive vers l'embouchure. En effet, la Leyre, qui serpente au cœur du Parc naturel régional des Landes de Gascogne constitue le principal apport en eau douce du Bassin et il ne fait donc aucun doute que l'eau polluée hier par l'accident de l'usine Smurfit s'est déjà déversée dans la Petite Mer après avoir traversé le parc ornithologique du Teich…

2 kilomètres de cours d'eau

Il n'y a pas eu de blessés mais le liquide s'est répandu, en une forme de vague, qui a sauté les murets, à l'intérieur du site. Une partie de ce liquide, estimée entre 100 et 500 m³, s'est ensuite déversée dans le Lacanau, un ruisseau qui se jette dans la Leyre, elle-même se jetant dans le bassin d'Arcachon. Un barrage filtrant a été mis en place pour endiguer et limiter cette pollution.

Le sous-préfet d'Arcachon, Jean-Pierre Hamon, rapidement sur les lieux, a réuni un PC d'urgence au cœur de l'usine papetière, avec les pompiers du Sdis, les gendarmes des brigades de Biganos, Gujan-Mestras, et du Psig,....

Plainte des ostréiculteurs

Le président des ostréiculteurs, Olivier Laban, immédiatement informé, a de son côté, adressé un SMS aux ostréiculteurs pour leur recommander de ne faire aucun mouvement d'eau, de fermer les vannes de leurs circuits fermés.

En début de soirée, alors que des poissons morts étaient signalés à deux endroits des cours d'eau, au point de rejet de ce liquide et à mi-parcours, les analyses effectuées sur huit points permanents de contrôle depuis 16 h 30 établissaient un PH normal de 7. « La fuite est maîtrisée et la dilution fonctionne bien », observait le sous-préfet, qui ajoutait que « l'alimentation en eau potable des communes du Bassin n'est pas concernée par cet accident ».

Olivier Laban, désolé pour la faune et la flore de la Leyre, restait cependant très inquiet pour les ostréiculteurs : « J'espère que les forts coefficients de marée, ce soir et demain (aujourd'hui) vont favoriser la dilution de ce liquide, mais ce que j'ai vu dans la Leyre est très impressionnant. »

Jeudi soir, le président du comité régional conchylicole a chargé Me François Ruffié de déposer ce matin une plainte pour pollution : « Nous avions déjà déposé une plainte en 2009 car un bassin de rétention de l'usine n'était plus aux normes. Des travaux vont être engagés mais on sent très bien que cette usine est une menace. »

Le Bassin sous surveillance...

Suite....

Arcachon : « Non à la pollution ! » (Sud Ouest)

Plus de 500 personnes ont manifesté hier (28 juillet 2012 ndlr) contre les rejets des effluents.

Plus de 500 personnes ont manifesté hier midi dans le centre-ville d'Arcachon contre « les rejets de la liqueur noire de Smurfit via le Wharf de la Salie », ce gigantesque tuyau qui fait le tour du Bassin (en passant par l'usine Smurfit de Biganos) afin de recueillir les eaux usées, et plus généralement, pour beaucoup, contre les rejets en mer tout court.

Une telle mobilisation, spontanément née sur les réseaux sociaux, est clairement inédite dans les rues de la sous-préfecture girondine. Parmis les manifestants, on croisait beaucoup de jeunes, et même de très jeunes, beaucoup de surfeurs, beaucoup de responsables et de militants des associations de protection de l'environnement, et Alain Dudon, le maire UMP de Biscarrosse, dont la commune subit les effets du Wharf.

« Démonstration de force »

En cause, l'arrêté préfectoral du 9 juillet qui autorise l'usine Smurfit à déverser dans le collecteur du réseau d'assainissement du Bassin la liqueur noire (certes diluée) qui s'est répandue dans l'usine (et dans le Lacanau puis dans la Leyre) après l'éclatement d'une cuve le 5 juillet.

Cette liqueur noire est un résidu de cuisson de bois mélangé à de la soude caustique, d'habitude transformée en combustible pour les machines de l'usine, « un produit dont on ne connaît pas l'exacte composition » peste Françoise Branger, la présidente de Bassin d'Arcachon Écologie.

Parallèlement aux actions en justice enclenchées pour casser l'arrêté par des associations et les professions de la pêche et de l'ostréiculture, cette manifestation a été « une démonstration de force face à la direction de l'usine et un message pour les élus afin qu'ils ne restent plus sourds face au mécontentement des citoyens », dixit l'un des organisateurs, le photographe arcachonnais Stéphane Scotto....

Le jeune surfeur Eliot Hanrio, qui est à l'initiative de l'événement, y voit « un moyen pour se faire entendre, pour rendre visible dans la rue, et plus seulement sur Internet, la colère contre cet arrêté du préfet. »

C'est ainsi que le cortège, sous les regards souvent ébahis des vacanciers, a crié (« Non à la pollution ! On veut des solutions ! » et même « Sous-préfet trahison ! »). Vers 12 h 30, une délégation de huit enfants a porté à Jean-Pierre Hamon, sous-préfet d'Arcachon, une pétition signée par plus de 3 000 personnes qui demande l'arrêt de ces rejets en mer. Dans l'après-midi, Surrider Fondation organisait une seconde manifestation, aux pieds du Wharf cette fois, mais avec le même objectif.

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Le 16 juillet 2012


Le Siba, syndicat intercommunal, élargit son réseau de surveillance des pesticides, aux rivières et à de nouvelles molécules issues de l'agriculture.

Depuis plusieurs semaines, une « étude » consacrée aux pesticides et à une éventuelle pollution de la Leyre, l'un des principaux affluents du bassin d'Arcachon, fait les gorges chaudes. En réalité, ce sont les derniers résultats du Réseau pesticides bassin d'Arcachon (Repar) qui font débat. « Il n'y a pas d'étude ponctuelle », explique Sabine Jeandenand, la directrice générale des services du Syndicat intercommunal du bassin d'Arcachon (Siba) qui a mis en place le Repar il y a deux ans.

Et de rappeler qu'une convention cadre a été établie entre le Siba, l'Université Bordeaux 1, l'Agence de l'eau Adour-Garonne, l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), le Cemagref (institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement) et la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt d'Aquitaine (Draaf).

Une centaine de molécules

« Nous sommes partis sur la base d'une centaine de molécules déjà identifiées par l'Ifremer et la Draaf », explique Sabine Jeandenand. Des molécules, des pesticides, dont il s'agit de suivre la présence et la quantité. Plusieurs points de suivi ont été établis dans et sur les pourtours du Bassin. « Des prélèvements dans l'eau y ont été effectués, une fois tous les quinze jours de mars et septembre et une fois par mois le reste de l'année. » Une fréquence jusqu'ici inégalée. Des échantillonneurs passifs (non biologiques) ont également été installés sur différents lieux sous l'égide du Laboratoire de physico et toxico chimie des systèmes naturels (LPTC). Les résultats ne sont pas encore connus.

Avec les larves d'huîtres

En plus de l'analyse chimique, le Siba réalise des tests d'écotoxicologie sur le phytoplancton et les huîtres. Outre la mortalité des naissains, le Bassin est en effet marqué par la disparition des zostères (herbes marines vivaces). Très vite, il est apparu une malformation systématique des larves d'huîtres posées dans les ruisseaux. C'est cela qui a en partie alimenté la polémique, estime la directrice des services.

« Les analyses chimiques ne révèlent rien et très vite, un problème de méthodologie s'est posé quant à la capacité des larves à se développer normalement en eau douce. C'est pour cela qu'aujourd'hui nous mettons en place un suivi écotoxicologique systématique et encadré par l'Institut Pasteur de Lille (IPL) qui fait référence en la matière. » Concrètement, le Siba estime qu'à l'heure actuelle il n'est pas possible de tirer de conclusions. Qu'il serait réducteur et précipité de dire qu'une pollution viendrait exclusivement des cours d'eau. Même si un autre volet de la convention portant cette fois-ci sur les bassins versants a mis en lumière la présence de molécules qui n'étaient pas encore surveillées par les scientifiques.

En collaboration avec les agriculteurs de Gironde et des Landes (du Porge à Luxey) mais aussi auprès d'utilisateurs « plus marginaux » (sylviculteurs, militaires, spécialistes du nautisme et de la démoustication, jardiniers), le Siba a établi une liste de produits utilisés dans les pratiques phytosanitaires agricoles et non agricoles et susceptibles de se retrouver dans les eaux du Bassin. Parmi ces produits deux nématicides utilisés dans la culture de la carotte émergent en terme de quantité : le metam-sodium et le 1,3-dichloropropene.

À l'instar du mancozebe (molécule utilisée dans la culture des légumes et des bulbes), ces produits ne figuraient pas dans la liste des substances surveillées par Repar. « Au total nous avons soumis une vingtaine de molécules au LPTC afin de savoir s'il est pertinent, à l'avenir, de les détecter dans le cadre de notre réseau de surveillance », résume Sabine Jeandenand.

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La baignade des humains est-elle dangereuse pour les poissons ? (La Dépêche)

On ne le sait pas, mais barboter après s'être enduit de crème solaire menace la santé des poissons. De même, uriner dans la mer lorsqu'on est une femme met en péril la reproduction des espèces.

1. La crème solaire rend les poissons anorexiques

Une étude suédoise mise en ligne en février par la revue PLoS ONE montre l'impact des nanoparticules de crème solaire sur le régime alimentaire des poissons.

Les nanoparticules sont des corps minuscules inférieurs à 1 milliardième de centimètre. Elles possèdent une propriété physique particulière : une fois dans l'organisme, elles agrègent autour d'elles des protéines indispensables au traitement des lipides.

Si un poisson ingère des nanoparticules présentes dans la crème solaire (mais aussi dans d'autres produits comme la lessive ou la nourriture), il ne gère alors plus ses réserves de graisses correctement.

Responsable de l'aquariologie au Centre national Nausicaa, Stéphane Hénard décrit le cycle auquel les poissons sont exposés avec ces nanoparticules : "Les poissons n'assimilent plus les graisses ingérées. Elles sont neutralisées par les nanoparticules au lieu d'être stockées. Les poissons n'ont plus d'énergie. L'animal cesse de chasser et maigrit progressivement".

Une alternative possible : utiliser des crèmes solaires bio sans nanoparticules.

Cette solution n'est cependant pas miraculeuse. "Supprimer les nanoparticules des crèmes solaires coûte cher. Et puis les nanoparticules favorisent l'application de la crème" objecte Stéphane Hénard.

2. L'urine féminine diminue la fertilité des espèces

La reproduction des poissons est perturbée par les urines des femmes. C'est le constat de scientifiques canadiens qui observent une féminisation des poissons mâles et une stérilité chez les femelles.

L'exposition des poissons aux oestrogènes, hormones naturellement sécrétées par les femmes et présentes dans la pilule contraceptive, modifie leur système de reproduction.

Les poissons sont particulièrement sensibles à leur environnement. "Le sexe des poissons peut changer en fonction de l'eau ou des besoin de reproduction de l'espèce" reprend Stéphane Hénard.

Mais la recrudescence du taux d'oestrogènes dans les eaux usées accroît la fréquence de ce phénomène et le perturbe.

Les oestrogènes compromettent la production d'oeufs et celle des phéromones (hormones de la libido) indispensables à la reproduction de l'espèce.

Certaines observateurs rapportent le cas de poissons hermaphrodites (dotés d'organes à la fois mâles et femelles).

De quoi réfléchir à deux fois avant de soulager une envie pressante dans l'océan.

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Le 20 août 2012

Gujan-Mestras : A la découverte des ports ostréicoles (Sud Ouest)

Le port de Larros, l'un des sites proposés à la visite, accueille la Maison de l'huître.

L'huître est intimement liée à la vie de Gujan-Mestras, la ville aux sept ports, capitale ostréicole du bassin d'Arcachon. Gujan-Mestras se devait de partager avec les vacanciers et les touristes l'histoire de sa culture et de son élevage de l'huître. Une manière d'appréhender différemment et de lever le voile sur ce succulent coquillage.

L'Epic, office de tourisme, dispose pour cela d'un fabuleux outil : la Maison de l'huître. Créée jadis par des ostréiculteurs passionnés et se passionnant pour raconter ce qui fût leur métier toute une vie durant. Au fil des années, la Maison de l'huître a évolué et surtout bâti une renommée qui va bien au-delà des limites de l'Hexagone.

Aujourd'hui, gérée par l'Epic, la Maison de l'huître est devenue l'un des incontournables de Gujan-Mestras et du bassin d'Arcachon. C'est un véritable outil de découverte de l'ostréiculture avec une scénographie interactive, quatre salles thématiques, des informations accessibles à tous. Elle permet de faire connaissance avec l'histoire de l'ostréiculture sur le bassin d'Arcachon mais aussi avec l'histoire de l'huître à travers les siècles.

Les visites guidées

L'office de tourisme propose durant tout l'été une autre manière de découvrir Gujan-Mestras, ses ports, son littoral avec une série d'animations et de visites à thème encadrées par des guides.

Parmi elles, les visites guidées du port de Larros, le lundi et mercredi à 10 h 30, cette visite se fait au départ de la Maison de l'huître. « Les faces cachées du littoral » partent du port de Gujan, empruntent le sentier du littoral pour découvrir les prés salés la faune et la flore qui les peuplent. Elle a lieu le vendredi à 10 heures.

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Cap-Ferret : Cabanes ostréicoles : les clivages sont toujours là (Sud Ouest)

La tension reste vive entre les professionnels et les propriétaires de cabanes, comme l'a montré la commission de gestion des villages réunie lundi soir

Dix dossiers sur la table. L'avenir de dix cabanes, ravissantes autant que spartiates constructions de bois émaillant neuf sites ostréicoles de la presqu'île. Lundi soir en mairie de Lège-Cap-Ferret, se réunissaient pour la première fois depuis l'adoption de la nouvelle convention de gestion des cabanes, les membres de la commission d'attribution. Une séance où comme depuis des années (des décennies ?), les débats ont été… vifs.

D'un côté, des professionnels de la mer (ostréiculteurs, marins pêcheurs) qui dénoncent la privatisation des villages au profit de riches occupants sur des cabanes peu occupées, alors que des jeunes inscrits maritimes galèrent pour se loger sur la presqu'île. De l'autre, des propriétaires qui arguent d'une historique tradition de présence et transmission familiale et d'une gestion partenariale satisfaisante de ce domaine maritime public sous égide municipale depuis 2001. Au milieu, la mairie parfois un peu coincée entre les deux parties.

Les villages en chiffres

500 - Le nombre de cabanes (et chais) sur la presqu'île, répartis sur neuf sites : Le Four, les Jacquets, Petit Piquey, Grand Piquey, Piraillan, Le Canon, L'Herbe, Le Phare, La Douane.

6 - En mètres carrés, la surface initiale d'une cabane.

DE 46 500 A 79 000 - En euros, la fourchette où se sont situés les prix des cabanes attribuées lundi. Des prix qui peuvent aller jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros.

19 - Le nombre de membres votant dans la commission d'administration des villages : le maire, huit conseillers municipaux, six représentants des professionnels, quatre des propriétaires. L'État siège avec une voie consultative.

18 - En années, la durée de l'autorisation d'occupation temporaire liée à la nouvelle convention.

2 300 - En euros, la redevance annuelle payée à la mairie pour une cabane de 75 m2 en première ligne à Grand Piquey. La commune finance avec cet argent l'entretien des villages ostréicoles, patrimoine classé.

« Mixité des villages »

Initiée par l'État qui voulait visiblement réaffirmer certains fondamentaux (1), la nouvelle convention signée par le préfet et adoptée au Conseil municipal de juillet, permet finalement toujours la transmission mais sous réserve de trouver rapidement une solution pour les professionnels en demande. Elle a permis aussi d'intégrer le village du Four.

Les décisions de la commission réunie lundi semblent illustrer cet état d'esprit que tente de résumer le maire UMP Michel Sammarcelli : « La mixité des villages est la priorité, comme la place faite aux professionnels. »

La commission devait d'abord statuer sur sept cabanes qui se « libéraient », souvent par le décès de son propriétaire. Héritier direct, consensus au sein des ayants droit, occupation régulière de la cabane : autant de critères au tamis desquels passe le dossier. La transmission a été validée pour deux cabanes, deux autres ont été déclarées vacantes et seront donc bientôt proposées « à l'affichage » public, trois autres feront l'objet d'études complémentaires.

Cabane libérée à un « pro »

Il s'agissait pour les trois dernières cabanes, à l'affichage depuis quelques semaines, de les attribuer. Si deux d'entre elles, occupées jusque-là par des professionnels, sont allés à des inscrits maritimes, le cas de la troisième est plus symbolique. Elle est en effet passée d'un « propriétaire » à une jeune professionnelle qui va ainsi pouvoir s'installer.

« C'est tout à fait normal et depuis 2001, toutes les cabanes libérées sont allées à un professionnel », déclare Patricia Chabrat, la présidente de l'association syndicale des propriétaires de cabanes (Asynpro). « Mais pourquoi vouloir mettre dehors des familles qui sont là depuis des décennies, qui ont entretenu et fait vivre ces villages, à des époques où les professionnels n'en voulaient plus ? » « C'est bien pour elle mais il y a encore beaucoup de jeunes qui attendent de pouvoir décemment se loger », maugrée quant à lui Alain Argelas, représentant le syndicat arcachonnais des marins, membre de la commission. « Si la convention de gestion instaure la priorité aux pros, le règlement intérieur officialise toujours la transmission, une aberration quand des professionnels sont dans la difficulté. » Un règlement intérieur qui ne satisfait pas non plus les propriétaires : l'Asynpro a par exemple perdu un siège au profit des professionnels, quatre contre six. Et les deux camps de s'accuser d'intransigeance.

(1) « La transmission des cabanes à des ayants droit est illégale », rappelait il y a un an le sous-préfet d'alors, Pascal Gauci.

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Le 23 août 2012

Bassin d'Arcachon : les ostréiculteurs sont plutôt optimistes (Sud Ouest)

Si la ponte est plutôt faible, les larves semblent mieux se développer. Un premier constat plutôt encourageant pour les ostréiculteurs, inquiets de la qualité de l'eau

Même s'il est encore trop tôt pour faire un bilan sur la ponte et le captage des huîtres, le président du Comité régional conchylicole, Olivier Laban, est plutôt optimiste.

« On a malheureusement, comme depuis quatre ans, une ponte plutôt faible. Contrairement aux Charentais, notre huître a du mal à se reproduire. Mais en revanche, s'il y a peu de larves, elles ont l'air de mieux se développer. Ce résultat peut être rassurant, ça va faire retomber la pression dans les cabanes, car ce n'est jamais facile de travailler dans ces conditions-là », résume Olivier Laban, qui traduit l'inquiétude de la profession : « Les stocks sont à plat, on racle les fonds de tiroir ».

4 millions de collecteurs

Les ostréiculteurs du bassin d'Arcachon ont commencé à poser les collecteurs à la mi-juillet. Soit, en moyenne, 3 millions de tuiles chaulées et un million de coupelles. « Certains ostréiculteurs continuent à en poser jusqu'en septembre, car les huîtres refont leur laitance et une nouvelle ponte est attendue. »

Pour le deuxième été consécutif, Ifremer a mis en place, avec les ostréiculteurs, un suivi du captage sur les collecteurs dans trois zones test, au Cap-Ferret, à Gujan-Mestras et au banc d'Arguin.

Trois ostréiculteurs réservent sur leurs propres parcs une cinquantaine de leurs tuiles pour Ifremer. Des « ruchons » (un ruchon comprend une quarantaine de tuiles) ont été posés début juillet, d'autres début août et les derniers, début septembre. Ils sont prélevés un mois et demi plus tard.

Les tuiles-test de juillet ont justement été prélevées hier et Ifremer livrera ses premiers résultats dans le courant de la semaine. Et ainsi de suite jusqu'à mi-octobre.

Besoin de chaleur

« Il y a également le ressenti des professionnels », ajoute Olivier Laban. Car le naissain, qui ne fait pas forcément la différence sous l'eau, se fixe aussi sur les huîtres mortes dans les poches d'élevage. « Nous observons 20 à 30 larves sur ces huîtres, c'est plutôt un bon signe », assure Olivier Laban qui y voit au moins deux raisons.

Une température de l'eau quasi idéale : « Cet été, elle a tourné en moyenne autour de 23 degrés. Il n'y a surtout pas eu de variation, contrairement à l'an dernier où elle passait de 22 à 25 degrés entre la nuit et le jour, ce qui est très mauvais pour les huîtres. » Il estime même que la température de l'eau pourrait grimper jusqu'à 25 degrés cette semaine, tout en se demandant « pourquoi les huîtres ont de plus en plus besoin de chaleur ».

Pour Olivier Laban, la survie et le développement des larves d'huîtres est aussi « la meilleure réponse à la qualité de l'eau du bassin d'Arcachon, mise en cause cette année après l'accident de Smurfit Kappa à Biganos (lire ci-dessous).

« Il ne faut cependant pas crier victoire trop tôt », avance prudent le président des ostréiculteurs qui attend vraiment le mois de septembre pour dresser un premier bilan de la saison.

L'image ternie par l'accident Smurfit

La saison avait, une nouvelle fois, plutôt mal commencé pour les ostréiculteurs avec cinq semaines de fermeture, partielle ou totale, aux mois d'avril et mai en raison de la présence (naturelle) de l'algue toxique dinophysis : « C'était au plus mauvais moment, on a raté le 1er Mai, le 8 Mai… on s'en serait passé. Ce qui est perdu est perdu », soupire Olivier Laban qui évoque les décalages de trésorerie et l'espoir qu'avaient placé certaines enteprises dans les ventes l'été.

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