Avec la Guinée Bissau, les verts européens ont perdu leurs racines tiers-mondistes !

Avec la Guinée Bissau, les verts européens ont perdu leurs racines tiers-mondistes !

La Guinée Bissau a un potentiel halieutique énorme, le pays partage avec son voisin de Conakry, le plus grand plateau continental de toute l’Afrique de l’Ouest et du Golfe de Guinée.

Les racines tiers-mondistes constituaient une base fondamentale du courant « Vert » en France. Aux élections présidentielles de 1974, le candidat écologiste, René Dumont, représentait avant tout l’agronome de la faim, le défenseur des peuples affamés dans leur lutte pour la sécurité et la souveraineté alimentaire.

40 ans plus tard, l’eurodéputé écologiste de la Commission pêche, Jean-Paul Besset, exulte après le renouvellement de l’accord de pêche UE-Guinée Bissau : « Nous sommes une majorité à avoir voté en faveur de cet Accord car il répond à l’intérêt des deux parties, l’Union Européenne et la Guinée-Bissau, c’est cette égalité que nous approuvons. Surtout il répond à une exploitation durable de la ressource halieutique dans le respect d’une population et de ses droits, c’est un pas vers une pêche durable. » (1)

Un accord de pêche de type colonial et des peanuts....

Que représentent les 9,2 millions d’euros ? Cette compensation financière qui donne le droit à la flottille européenne (notamment française, portugaise, grecque, italienne et espagnole…), à près de 70 chalutiers industriels, crevettiers et thoniers de pêcher du poisson, des poulpes, des crevettes et du thon dans les eaux territoriales bissau-guinéennes.

9,2 millions d’euros, c’est l’équivalent des débarquements à la criée de La Rochelle classée 23e port de pêche français en 2011, 1/3 de la criée de La Cotinière (7e), 1/4 de la criée d’Erquy (5e), 1/7 de Lorient (3e), Le Guilvinec (2e) ou Boulogne (1e)… A titre de comparaison, l'UE verse chaque année 36 millions d'euros au Maroc pour 119 bateaux européens....


Le protocole d'accord entre l'Union européenne et la République de Guinée-Bissau fixant les possibilités de pêche et la contrepartie financière prévues dans l'accord de partenariat de pêche entre les deux parties actuellement en vigueur, ne fait mention que des capacités de captures de la flottille communautaire : nombre de thoniers ou jauge des chalutiers. (2)

9,2 millions d’euros pour quelle quantité ?

L’Europe Bleue des TAC et Quotas de pêche ne s’impose aucune limite dans les eaux bissau-guinéennes. Toutefois, les armements doivent verser de leurs côtés une contribution supplémentaire, des peanuts calculés sur les captures : Thoniers canneurs : 25 € par tonne et Thoniers senneurs et palangriers : 35 € par tonne pêchée / Crevettiers : 307 € par tonne / Autres chalutiers (poissons et poulpes) : 229 € par tonne.

L’aide financière est considérée importante pour l'écologiste Jean-Paul Besset, « pour la Guinée-Bissau, elle fournit environ 7,3% du budget de l’Etat et la contribution au secteur a représenté 88% des dépenses inscrites au budget de la pêche. Au total, le protocole a contribué pour environ 1% du PIB du pays. La majorité des parlementaires a déduit que ce protocole peut contribuer à la stabilité macroéconomique et budgétaire de la Guinée-Bissau. »

Cependant, cet accord ne permet pas à la Guinée-Bissau de développer sa propre capacité de pêche en vue d’exploiter directement les potentialités énormes de ses eaux territoriales. Cet accord maintient le pays en situation de survie avec des droits et des devoirs en sus qui perpétuent le caractère colonial de ce type d’accord. Mais il faut le dire, l’UE se porte garant d’une pêche durable et elle soutient les autorités guinéennes dans la lutte contre la pêche illégale de tous ces armements asiatiques qui pillent les eaux bissau-guinéennes....

Philippe Favrelière (modifié le 21 février 2012)

(2) Recommandation sur le projet de décision du Conseil concernant la conclusion du protocole d'accord entre l'Union européenne et la République de Guinée-Bissau fixant les possibilités de pêche et la contrepartie financière prévues dans l'accord de partenariat de pêche entre les deux parties actuellement en vigueur (15178/2011 - C7-0003/2012 - 2011/0257 (NLE)), cliquer : Europarlement

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La faim menace en Guinée-Bissau pourtant riche en poisson !

Le 12 mai 2013. Il y a un an, nous condamnions l’accord de pêche de type colonial entre l’Union Européenne et la Guinée-Bissau : Avec la Guinée Bissau, les verts européens ont perdu leurs racines tiers-mondistes !

Pour une compensation financière de 9,2 millions d’euros, la flottille européenne de près de 70 chalutiers industriels, crevettiers et thoniers peut piller les eaux très poissonneuses de Guinée-Bissau. 9,2 millions d’euros, des Peanuts ! C’est l’équivalent des débarquements à la criée de La Rochelle classée 23e port de pêche français en 2011, 1/3 de la criée de La Cotinière (7e), 1/4 de la criée d’Erquy (5e), 1/7 de Lorient (3e), Le Guilvinec (2e) ou Boulogne (1e)… A titre de comparaison, l'UE verse chaque année 36 millions d'euros au Maroc pour 119 bateaux européens....

La lutte contre la faim au point mort en Guinée-Bissau

Alors que la faim menace des dizaines de milliers de personnes, le Programme alimentaire mondial (PAM) n’a pas reçu les financements nécessaires à la mise en œuvre de ses programmes de nutrition et de sécurité alimentaire en Guinée-Bissau, ce qui met en danger l’existence ou la poursuite de ces programmes.

L’organisme a besoin de sept millions de dollars pour financer le programme de sécurité alimentaire et de nutrition qui devait bénéficier à 278.000 personnes en 2013, et il lui faudra huit millions de dollars supplémentaires pour poursuivre ce programme en 2014. Le programme prévoit le financement de cantines scolaires, la prévention de la malnutrition aiguë modérée et des efforts pour stimuler la production de riz. Il devait débuter en février 2013.

Fatimata Sow-Sidibé, chargée de programme du PAM, a dit à IRIN que l’organisme manque d’argent, car les bailleurs de fonds traditionnels ont décidé de suspendre le programme de coopération pour le développement à la suite du coup d’État d’avril 2012.

« [Les bailleurs de fonds] ont pris des engagements », a dit Mme Sow-Sidibé, « mais le programme devait débuter en février et nous n’avons pas les moyens d’acheter les denrées alimentaires dont nous avons besoin ».

Les programmes de nutrition n’ont pas été épargnés. Le PAM promeut la diversité alimentaire, car les taux élevés de malnutrition chronique enregistrés en Guinée-Bissau s’expliquent notamment par les pratiques alimentaires.

L’organisme promeut une alimentation plus variée (les enfants reçoivent une nourriture riche en amidon) à base de soupe de poisson, de pois, de carottes, de tomates et de céréales à base de millet. Il vient aussi en aide aux organisations non gouvernementales (ONG) locales qui se rendent dans les centres de santé et les villages à l’occasion des journées de vaccination et expliquent aux parents comment préparer des repas riches en nutriments - à base de farine de maïs, de poudre d’arachide, de poudre de haricot, d’huile et de sucre, entre autres - pour leurs enfants. Ces programmes sont appliqués pendant les 1 000 premiers jours de l’enfant.

Environ 17% des enfants de moins de cinq ans ont un poids insuffisant et 27% présentent un retard de croissance en raison d’une mauvaise alimentation, selon une étude sur la nutrition conduite en décembre 2012 par l’UNICEF et le ministère de la Santé.

Les spécialistes de la faim préviennent que les taux de malnutrition chronique risquent d’augmenter si la prévention ne s’améliore pas.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) aide le ministère de la Santé à établir des centres de traitement nutritionnel, fournit des aliments thérapeutiques aux enfants qui souffrent de malnutrition sévère et a participé à la mise à jour de la stratégie gouvernementale de gestion de la malnutrition aiguë en février 2013. « Le manque de financement, de partenaires de la nutrition et de personnels qualifiés dans le domaine de la nutrition » sont les principaux défis auxquels l’UNICEF doit faire face, a dit Victor Suhfube Ngongalah, responsable de la lutte pour la survie des enfants. L’UNICEF a besoin de 750 000 dollars pour assurer la mise en œuvre de ses programmes en 2013 et 2014.

La Guinée-Bissau se classe au 176ème rang sur 187 dans le Rapport sur le développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). L’instabilité politique a entravé le développement du pays. Depuis 1994, aucun président n’a fini le mandat pour lequel il a été élu en Guinée-Bissau. D'après un article d'Irin du 12 mai 2013

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Afrique de l'ouest. Les pêcheurs artisanaux demandent l'arrêt de la pêche industrielle étrangère, notamment européenne...



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Dans l'Océan Indien, les pêcheurs mauriciens demandent un débat national sur les accords de pêche

Les eaux territoriales de Maurice et Rodrigues sont vastes (ZEE : 1,287 million de km2). Elles attirent de nombreuses flottilles de pêche étrangères notamment européennes.

Des négociations sont en cours entre le gouvernement mauricien et la commission européenne dans le but de conclure de nouveaux accords de partenariat dans le domaine de la pêche.

Ashok Subron, le négociateur du Syndicat des pêcheurs, a demandé au gouvernement d’inviter les pêcheurs, les scientifiques, ainsi que les océanographes à prendre part au débat. « Il faut un débat national sur ce sujet, afin de permettre aux Mauriciens de bénéficier de tout éventuel partenariat. Les derniers accords avaient en effet ignoré les intérêts des Mauriciens », a laissé entendre le syndicaliste.


Le Syndicat des pêcheurs lance un appel au gouvernement pour que les contrats des opérateurs de pêche soient gelés aussi longtemps que ces derniers n’auront pas trouvé un terrain d’entente avec les pêcheurs.
Le gel des contrats des opérateurs de pêches qui exploitent les eaux mauriciennes. C’est ce que réclame Ashok Subron, le négociateur du Syndicat des pêcheurs. Il s’exprimait en présence du président de l’association, Judex Ramphull, ce mercredi 22 septembre, lors d’une conférence de presse.

En effet, les syndicalistes constatent que les compagnies de pêche essayent de gagner du temps lors des réunions tripartites. « Ils ont recours à un delaying tactics pour retarder les négociations », a expliqué Ashok Subron. Il faut souligner que ce comité tripartite avait été institué par le ministre du Travail, Shakeel Mohamed, à la demande du Premier ministre. Cette instance a pour but d’examiner l’une des principales préoccupations des pêcheurs, c''est-à-dire les difficultés qu’ils éprouvent à trouver de l’emploi sur les bateaux de pêche qui ont tendance à privilégier les marins-pêcheurs étrangers dont les services sont moins chers.

« Nous dénonçons aussi l’arrogance des opérateurs lorsqu’il s’adressent aux pêcheurs. C’est tout à fait révoltant. Le mieux serait de suspendre leurs permis d’opération, et cela les pousserait à reprendre les négociations plus sérieusement », a fait ressortir Ashok Subron.

Les syndicalistes ont aussi commenté les négociations en cours entre le gouvernement et la commission européenne dans le but de conclure de nouveaux accords de partenariat dans le domaine de la pêche. Ashok Subron a ainsi demandé au gouvernement d’inviter les pêcheurs, les scientifiques, ainsi que les océanographes à prendre part au débat. « Il faut un débat national sur ce sujet, afin de permettre aux Mauriciens de bénéficier de tout éventuel partenariat. Les derniers accords avaient en effet ignoré les intérêts des Mauriciens », a laissé entendre le syndicaliste.

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La Guinée Conakry veut en savoir plus sur les potentialités halieutiques de ses eaux territoriales


Le ministre de la Pêche et de l’aquaculture vient de lancer une campagne de recherches halieutiques sur les côtes de Conakry.

C’est environ 32 km qui serviront de cadre à cette campagne qui sera supervisée par des cadres des centres halieutiques de Boussoura et de SERESCOR de Rogbanê à Ratoma.

L’objectif visé est de pouvoir se rendre à l’évidence, les possibilités naturelles des différentes pêcheries, notamment les pêches artisanales et industrielles aux larges des côtes guinéennes.

Les opérations qui sont menées se déroulaient grâce au bateau de recherche dénommé ‘’Général Lansana Conté ‘’.

Selon l’avis d’un cadre de CERESCOR, la dite campagne sera menée conjointement, le centre de recherche halieutique s’occupera des aspects halieutiques des eaux guinéennes en la capacité de pêche et de poissonnerie, tandis que CERESCOR s’intéressera à l’aspect de suivit et de contrôle, notamment de piraterie qui s’effectue souvent dans les eaux territoriales guinéenne.

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