La Rochelle : Pêcheurs exigés la certification « Origine France »



Hier, un panonceau bien en vue à l’entrée d’un restaurant très renommé sur le mail de La Rochelle a retenu mon attention : « Savoir-faire La Rochelle ». Dans un premier temps, je pensai que cette information faisait référence à la compétence des pêcheurs rochelais. Pas du tout. Il faut lire la suite en plus petit : «Des poissons, crustacés et coquillages de pêche sélectionnés et travaillés par les mareyeurs rochelais. »

Vu la part très importante des produits de la mer transitant par la plateforme du port de pêche, plus de 80% viennent de l'extérieur, on peut considérer que ce panonceau prête à confusion. Et que les nombreux touristes qui pensent manger du poisson des pertuis charentais en rentrant dans le restaurant, sont en fait trompés.

Passons… Les touristes consomment aussi des moules de bouchot de Charron ainsi que des huîtres de Marennes-Oléron et de l’île de Ré, qui sont produites par les conchyliculteurs charentais.

Les retombées de cette affichage concernent plus particulièrement les pêcheurs rochelais qui débarquent directement leurs captures au port de pêche et dont les produits sont ensuite mis dans le même « panier » que les poissons, crustacés et coquillages importés des autres régions françaises et même de l’étranger par les 20 mareyeurs installés dans les box du port. Par cette campagne promotionnelle, le mareyage s’est approprié l’image de La Rochelle au dépend de la pêche locale.

Comment les pêcheurs rochelais ont-ils pu valider un tel programme que tout le monde peut voir sur le site "Port de pêche de La Rochelle" alors qu’ils auraient pu tirer profit de l’exclusivité « Savoir-faire La Rochelle » ? La rareté fait bien souvent le prix. D’autre part, ce site géré par la CCI de La Rochelle ne met pas du tout en valeur les produits de la pêche locale : maigre, seiche, sole, baudroie, langoustine, coquille saint-jacques, vanneau,… Une approche commerciale pas du tout à l’avantage des pêcheurs charentais.

La situation que vit la pêche rochelaise, est malheureusement un condensé de ce qui se passe en France pour l’ensemble de la pêche côtière et dont les captures passent en criée. Les pêcheurs doivent mettre en place leur propre stratégie commerciale. Le grenelle de la mer préconise la labellisation des produits de la pêche. A l’image des agriculteurs-éleveurs, les professionnels de la mer doivent saisir cette opportunité pour imposer une certification « Origine France », du type « capture dans les eaux côtières françaises dans le cadre d’une pêche soutenable ».
Philippe FAVRELIERE

Depuis 2010, le label « Savoir-faire La Rochelle » ne concerne que les produits de la pêche rochelaise : Depuis 2010, le label « Savoir-faire La Rochelle » renait sous une nouvelle forme pour mieux valoriser les produits de la pêche rochelaise. Si ce label concernait auparavant des produits débarqués et/ou travaillés sur le port, il identifie désormais des poissons, crustacés et coquillages de qualité extra ou supérieure uniquement débarqués à La Rochelle et issus d’une pratique responsable de pêche, c’est-à-dire de navires adhérents à une organisation de producteurs. (Source : La Rochelle - Le Journal n°81 - février 2010)

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Autres informations :

Le 3 octobre 2009

« Baie de Granville » Une offre granvillaise de qualité pour les Produits de la mer (drakkaronline)
Pour valoriser les produits de la pêche commercialisés à la halle à marée de Granville et renforcer leur identification auprès du consommateur, la CCI Centre et Sud Manche a déposé auprès de l’INPI la marque « Baie de Granville ». Sont concernés les produits répondant à des critères de qualité précis : lieux de pêche, fraîcheur, marée courte et respect des tailles.
La promotion de ces produits sera assurée de la criée jusqu’aux étals des poissonniers. Pour ce faire, la CCI Centre et Sud Manche met à la disposition des acheteurs, signataires de la charte d’engagement, des outils d’étiquetage et d’identification, en leur laissant la possibilité d’intégrer le logo sur leurs propres étiquetages. Ils assurent la distribution des outils fournis par la CCI à leurs clients, à leur libre appréciation, et s’engagent à respecter les exigences de qualité fixées dans cette charte d’utilisation. Suite sur drakkaronline

Le 2 décembre 2009

La Rochelle : quel avenir pour le port de pêche ? (France 3)
Le port de pêche de la Rochelle n'est plus rentable : quelles solutions pour le sauver ?
Avec 2700 tonnes de poissons débarqués, le port de pêche de La Rochelle est au bord de la rupture. L'outil, encore récent, semble surdimensionné au regard des ports de pêche voisins et en particulier le très actif port de La Cotinière
A moins de 3000 tonnes de poissons débarqués, le port tourne à perte. En dessous de 2500 tonnes, on court à la fermeture. Sachant que l'outil de travail n'est payé qu'en proportion du poisson débarqué et non pas du poisson traité (qui lui existe mais ne compte pas !), l'avenir n'est pas joyeux. L'outil de travail, surdimensionné est en déficit chronique. La Communauté de Communes doit donc mettre la main à la poche, et du côté des professionnels on se demande ce qu'il faut sauver en priorité : le port, la pêche ou les pêcheurs ? Dilemme ! On avance une solution séduisante : créer un pôle de produits de la mer qui regrouperait, (sous un label d'excellence) les pêcheurs, les ostréiculteurs et les conchyliculteurs. Mais le temps presse : le maire de La Rochelle a donné comme objectif le débarquement de 5000 tonnes d'ici à deux ans. Sinon.....

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