Face aux mortalités, certaines pratiques d’élevage augmentent la résistance des huîtres

Pour une fois, l’ostréiculture fait la « une » dans l’hebdomadaire de l’économie maritime français. Le Marin s’intéresse à l’ostréiculture non pas pour l’importance économique de l’huître dans les activités halieutiques en France, il est nécessaire de le rappeler, ce coquillage est leader en tonnage et en valeur de tous les produits de la mer métropolitains, 130.000 tonnes pour 300 millions d’euros, mais parce qu’il fallait bien parler de cette mortalité des jeunes huîtres qui a débuté depuis plus de deux mois dans le Sud de la France et qui a gagné maintenant l’ensemble des bassins conchylicoles dans le pays, mettant les ostréiculteurs au bord du gouffre.

Plus de deux mois, pour établir un constat d’impuissance où des ostréiculteurs veulent des coupables et les écloseurs cherchent des solutions, et où Ifremer a des explications, mais pas de remède. Pourtant « Les solutions techniques existent » .

Débusquer le scientifique dans sa retraite

Il est nécessaire qu’André Thomas, journaliste au Marin, interroge un chercheur en retraite d’Ifremer pour avoir des explications cohérentes sur la mortalité.

Jean-François Samain, ancien scientifique de l’Ifremer a dirigé, de 2001 à 2006, le programme Morest (Mortalités Estivales), le plus important programme de recherche mené à ce jour sur les mortalités estivales d’huîtres. Il estime qu’on ne tire pas tous les enseignements de Morest. Il assure qu’en coopérant mieux, ostréiculteurs et scientifiques pourraient mettre au point des pratiques qui mettent les bassins ostréicoles à l’abri des catastrophes à répétition.

Pour Jean-François Samain, certaines pratiques d’élevage peuvent permettre d’éviter les mortalités car les agents pathogènes (virus et autres) sont mortels dès lors que les huîtres sont fragilisées. Il est donc nécessaire d’appliquer des pratiques qui diminuent les facteurs aggravants. Une trop forte densité augmente les risques d’épidémie. Le transfert d’animaux contaminés accélère la contamination de tous les bassins indemnes. Pour prévenir les risques, éloigner les huîtres des sédiments…etc etc..

Jean-François Samain cite aussi les techniques d’élevage pratiquées en Corée et au Japon comme le durcissement du naissain en mettant les collecteurs dans les hauts pendant la période hivernale (Voir : En Corée, sélection naturelle du naissain d'huître !)

Les ostréiculteurs vont-ils appliquer les recommandations que le chercheur en activité n’a jamais pu faire admettre, maintenant qu’il est en retraite ?
Philippe FAVRELIERE

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Pour plus d'informations :

Remarque : Ne pas oublier les facteurs environnementaux, l'augmentation de la température, l'acidification des océans, et surtout les pollutions d'origine terrestre. (Voir : Dossier Mortalités)

Photographie (NOAA) : Collecteurs de coquilles en phase de durcissement d'octobre à avril en Corée du Sud

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