Plus de poissons ou plus de poisson ?
Alors que l'offre mondiale explose, les mers continuent de se vider. Le poisson va finir par disparaître ?
---- 2006 : Des océans «à sec» en 2048 ?
Les mises en garde contre le déclin de la biodiversité des océans se multiplient depuis plusieurs années, de la part de scientifiques ou d’organisations de protection de la nature. Une équipe a tenté de quantifier les effets de cette perte de biodiversité sur les écosystèmes marins et les ‘’services’’ qu’ils rendent, comme celui de fournir de la nourriture ou de protéger les côtes.
Le message de Boris Worm (Dalhousie University, Canada) et de ses collègues, publié aujourd’hui dans Science, est très pessimiste mais laisse aux hommes une chance de se rattraper. Le déclin de la biodiversité s’accélère et à ce rythme il n’y aura presque plus d’espèces de poissons ou de fruits de mer à consommer en 2048. A l’heure actuelle, 29% de ces espèces se sont effondrées, autrement dit leurs prises ont chuté de 90%...
Science et Avenir le 2 novembre 2006
En extrapolant, les océans seront vides de poisson en 2048 !
Illustration réalisée à partir de :
* publication de Boris Worm dans Science le 3 novembre 2006
Impacts of Biodiversity Loss on Ocean Ecosystem Services
Boris Worm, Edward B. Barbier, Nicola Beaumont, J. Emmett Duffy, Carl Folke, Benjamin S. Halpern, Jeremy B. C. Jackson, Heike K. Lotze1, Fiorenza Micheli, Stephen R. Palumbi, Enric Sala, Kimberley A. Selkoe, John J. Stachowicz, Reg Watson
http://science.sciencemag.org/content/314/5800/787
A télécharger Ici : http://www.ecocean.fr/wp-content/uploads/Ecocean-Restauration-Ecologique-Article-Worm-2006-en.pdf
* article de Charles Clover (*) dans The Telegraph, le 3 novembre 2006
All seafood will run out in 2050, say scientists
If the rate of over-fishing continues, the world's currently fished seafoods will have reached what is defined as collapse by 2048
http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/1533125/All-seafood-will-run-out-in-2050-say-scientists.html
* publication de Boris Worm dans Science le 3 novembre 2006
Impacts of Biodiversity Loss on Ocean Ecosystem Services
Boris Worm, Edward B. Barbier, Nicola Beaumont, J. Emmett Duffy, Carl Folke, Benjamin S. Halpern, Jeremy B. C. Jackson, Heike K. Lotze1, Fiorenza Micheli, Stephen R. Palumbi, Enric Sala, Kimberley A. Selkoe, John J. Stachowicz, Reg Watson
http://science.sciencemag.org/content/314/5800/787
A télécharger Ici : http://www.ecocean.fr/wp-content/uploads/Ecocean-Restauration-Ecologique-Article-Worm-2006-en.pdf
* article de Charles Clover (*) dans The Telegraph, le 3 novembre 2006
All seafood will run out in 2050, say scientists
If the rate of over-fishing continues, the world's currently fished seafoods will have reached what is defined as collapse by 2048
http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/1533125/All-seafood-will-run-out-in-2050-say-scientists.html
---- 2012 : WWF met en ligne sa vidéo "2048 : une mer déserte"
A l’heure actuelle, il ne reste que 10% des stocks de poissons qui existaient en 1950. Si rien n'est fait pour résorber ce phénomène, des chercheurs estiment que le déclin actuel amènerait à un épuisement total des stocks d'ici 2048. Dans le cadre des actions menées autour de la réforme de la Politique Commune des Pêches, une vidéo intitulée "2048 : une mer déserte" et réalisée par Natacha Bigan, a été mise en ligne par l’association écologiste WWF afin de présenter, de façon ludique, un exposé de la situation globale de la pêche de nos jours.
Maxiscience, le 24 janvier 2012
---- 2017 : 2048, la fin des sushis ?
En janvier 2017, Robert Calcagno, Directeur général de l'Institut océanographique, donnait une interview au site Atlantico sur la situation du poisson dans un contexte de surpêche...
Selon une étude du WWF, si rien n'est fait pour contrecarrer le phénomène de la surpêche, d'ici 2048, tous les stocks de poissons pourraient s'effondrer. Un changement irréversible à moins de changer drastiquement l'exploitation que l'on fait de la faune océanique. Quelles seraient les conséquences de cette catastrophe écologique, mais aussi climatique, et comment cela se manifesterait dans notre quotidien ?
La disparition des poissons, ou en tout cas de certains poissons, n’est malheureusement pas le scénario d’un film catastrophe, mais une triste réalité ! La surpêche est un long processus qui s’est propagé à travers le monde. Le Prince Albert Ier de Monaco s’inquiétait déjà en 1921 des ravages des premiers chalutiers à vapeur le long des côtes européennes et craignait que des milliers de pêcheurs ne se retrouvent sans emploi. Daniel Pauly, l’un des plus grands spécialistes mondiaux des pêches, à qui nous avons d’ailleurs décerné en novembre dernier la Grande Médaille Albert Ier, a montré comment la pêche s’est intensifiée à travers le monde au-delà du raisonnable...
Institut Océanographique de Monaco en 2017
---- 2025 : 2048, l'année du dernier poisson ?
Sans mesures drastiques de protection de la faune, les espèces comestibles auront disparu d’ici vingt-trois ans...
Selon une étude de l'Institut Océanographique de Monaco, si rien n'est fait pour contrecarrer le phénomène de la surpêche, d'ici 2048, tous les stocks de poissons pourraient s'effondrer. Un changement irréversible à moins de changer drastiquement l'exploitation que l'on fait de la faune océanique....
Attention ! Prédiction Nostradamus 2048 : Des océans sans poisson
Attention ! Prédiction Nostradamus 2048 : Des océans sans poisson
---- Observations de Comité national des pêches
En 2048, il n’y aura plus de poisson dans les océans... Faux
En 2048, plus de poisson ? Et en l’an 2000, la fin du monde ?
Il faut se méfier de certaines interprétations tirées de publications scientifiques, certains n’en retiennent que l’aspect spectaculaire, pour mieux servir leurs intérêts.
Ainsi, la date 2048 provient d’une publication de Boris Worm parue en 2006, dans la revue scientifique reconnue, Science. Boris Worm et son équipe y abordaient l’impact de la perte de biodiversité sur les services écosystémiques des océans.
De toute la publication, c’est un graphique, illustrant l’effondrement des stocks commerciaux en 2048 si on se basait sur les tendances actuelles de l’accélération de la perte de biodiversité, qui a retenu l’attention de certains journalistes. Ils n’ont pas mis en perspective ce graphique par rapport au reste de l’étude et en ont fait un résumé simpliste : « en 2048, il n’y aura plus de poisson ».
En raison de cette envolée médiatique fausse, Boris Worm a souhaité que son nom soit supprimé des communiqués de presse.
Depuis d’autres études scientifiques ont remis en cause la prédiction.
Le chercheur Niels Daan, de l’institut gouvernemental de recherche halieutique néerlandais (Netherlands Institute for Fisheries Research) et son équipe, en 2011, expliquent notamment qu’utiliser les données de capture des pêcheries pour évaluer la biomasse d’un stock n’est pas parole d’évangile. En effet, il est possible que, d’une année à l’autre, les pêcheurs aient capturé moins de poisson car leur quota a diminué, que le nombre de licences a été réduit ou encore qu’une forte pollution a contraint les poissons à migrer.
Ce n’est donc pas en utilisant le volume de poisson pêché qu’on aura une indication exacte de la quantité de poisson dans l’eau.
Ray Hilborn, de l’Université de Washington (School of Aquatic and Fishery Sciences), a fondé le groupe de travail « Finding Common Ground in Marine Conservation and Management » (trouver les bases communes de la conservation et de la gestion des mers), avec Boris Worm. Ce groupe scientifique étudie comment il est possible de faire cohabiter et converger les objectifs a priori divergents du monde de l’écologie marine, de l’halieutique et de la gestion des pêches.
Au cours d’une présentation filmée en mai 2014, Ray Hilborn passe en revue et analyse les différentes théories alarmistes portant sur l’état des stocks de poisson au niveau mondial et rétablit certaines vérités.
Soyez rassurés, les stocks de poisson ne seront pas tous effondrés en 2048…
Pour visionner l’exposé de Ray Hilborn (en anglais) : http://fisherynation.com/archives/26456
Source : Comité national des pêches (janvier 2015)
http://www.comite-peches.fr/idees_recues/en-2048-il-ny-aura-poisson-les-oceans-2/
Remarque : Toutes les projections de la FAO/OCDE montrent un maintien voire une hausse des captures à la pêche au cours du XXIè Siècle...
"Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO" 2017-2026
http://www.oecd-ilibrary.org/docserver/download/5117052e.pdf?expires=1507284687&id=id&accname=guest&checksum=40125C13F1805A11547FF224D9480AD3
http://www.oecd-ilibrary.org/fr/agriculture-and-food/perspectives-agricoles-de-l-ocde-et-de-la-fao-2017-2026_agr_outlook-2017-fr;jsessionid=oud9o0hbqow6.x-oecd-live-02
Le graphique du haut est tiré de l'article : Quel pays pêche le plus de poissons ? La réponse en carte http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1025645/chine-production-aquaculture-ressources-alimentation?fromBeta=true
(*) Charles Clover, chantre de la surpêche a publié en 2012 : "Surpêche. L'océan en voie d'épuisement"
"Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO" 2017-2026
http://www.oecd-ilibrary.org/docserver/download/5117052e.pdf?expires=1507284687&id=id&accname=guest&checksum=40125C13F1805A11547FF224D9480AD3
http://www.oecd-ilibrary.org/fr/agriculture-and-food/perspectives-agricoles-de-l-ocde-et-de-la-fao-2017-2026_agr_outlook-2017-fr;jsessionid=oud9o0hbqow6.x-oecd-live-02
Le graphique du haut est tiré de l'article : Quel pays pêche le plus de poissons ? La réponse en carte http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1025645/chine-production-aquaculture-ressources-alimentation?fromBeta=true
(*) Charles Clover, chantre de la surpêche a publié en 2012 : "Surpêche. L'océan en voie d'épuisement"
Surpêche - L'Océan en voie
d'épuisement
La pêche moderne a conduit, en
cinquante ans, à la disparition de 90 % des thons, des baleines et
des requins.Charles Clover révèle la tragédie silencieuse qui se
déroule dans tous les océans du globe. Il donne la parole aux
pêcheurs et aux scientifiques sur les effets dévastateurs de la
surpêche.Face à la menace d'extinction qui pèse sur certaines
espèces, comme le thon rouge et le cabillaud, Charles Clover appelle
pêcheurs, politiques, citoyens et consommateurs à se mobiliser sans
attendre. Bien choisir le poisson que l'on consomme constitue le
premier pas. Créer des réserves marines permettant aux espèces de
se régénérer, moderniser les législations nationales, européennes
et internationales assureraient enfin une gestion durable des océans.
Source : France Inter
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