En Afrique, le marché du poisson d'importation est très prometteur selon une étude marocaine...


News de la pêche dans le monde  : Afrique, Asie, Amérique et Océanie 

Mois d'Avril 2015

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Suite revue de presse : Mai 2015


Le 30 Avril 2015

Exportations des produits halieutiques: L'Afrique, un marché prometteur

« Les grands pays de l’Afrique, importateurs de produits halieutiques, peuvent consommer à eux seuls la plus grande partie des exportations des autres pays de l’Afrique sans que leurs besoins ne soient couverts », selon l'ICTSD

Le potentiel est grand et pas assez exploité. Voici le principal constat que l’on pourrait tirer de la récente publication de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), intitulée «Quelles opportunités pour les produits halieutiques marocains sur le marché africain ?».

Cliquer Ici pour télécharger le rapport « Quelles opportunités pour les produits halieutiques marocains sur le marché africain ? »

Source : Aujourd'hui Maroc  par Dounia Mounadi

L’exportation des produits halieutiques vers l’Afrique se heurte à de multiples contraintes exogènes et dont la levée ne pourrait intervenir qu’à moyen et long termes.

Ainsi, le ministère de l’économie et des finances s’est penché sur le potentiel qu’offre le marché africain en termes d’exportations de produits halieutiques. Aussi, les analyses effectuées dans le cadre de cette étude ont permis de révéler le fort potentiel dont jouissent les exportations marocaines des produits halieutiques sur le marché africain qui recèle d’importantes capacités de développement non encore exploitées.

Il faut dire que le croisement entre le rythme de croissance et la valeur des importations des produits halieutiques de l’Afrique sur les cinq dernières années révèle un certain déséquilibre. La demande africaine est de plus en plus accrue pour la majorité des produits, avec en tête les conserves de poissons avec un taux de croissance annuel moyen de 22%, les crustacés et mollusques avec 21% et 9% pour le frais.



De l’autre côté, les échanges commerciaux des produits halieutiques entre le Maroc et l’Afrique représentent à peine 15%, en moyenne sur la période 2008-2012 de la valeur globale des exportations marocaines en ces produits.

Une disparité qui gagnerait à être rééquilibrée. Pour ce faire, la DEPF a commencé par identifier les principaux freins au développement des exportations marocaines des produits halieutiques sur le marché africain. En effet, ce développement se heurte à de multiples contraintes exogènes et dont la levée ne pourrait intervenir qu’à moyen et long termes.

Ces contraintes sont liées essentiellement à plusieurs blocages au commerce intra-africain en raison de la multiplicité des difficultés liées aux frontières des pays, des droits de douane et coûts de logistique élevés, du faible pouvoir d’achat de la majorité des pays africains, de la forte concentration de la demande sur les poissons frais, du manque d’infrastructures ainsi que de la rude concurrence exercée notamment par les pays de l’Asie.


Par ailleurs, la DEPF a identifié d’autres contraintes endogènes à l’origine de la faible performance des exportations marocaines des produits halieutiques sur le marché africain. Il s’agit notamment des contraintes liées à la logistique, la méconnaissance du marché africain et des habitudes alimentaires de ses pays, la nécessité d’une stratégie commerciale mieux adaptée du Maroc pour les produits halieutiques et d’accompagnement des entreprises dans leur démarche à l’export et la forte concentration des produits transformés…

Toutefois, il faut noter que les différents efforts de coopération engagés récemment par le Maroc sous impulsion royale pour le développement du commerce avec l’Afrique reflètent une nouvelle prise de conscience de l’importance croissante quant à la diversification des débouchés de ses exportations halieutiques qui restent actuellement fortement concentrées, notamment sur le marché de l’Europe, premier partenaire du Maroc en termes d’échanges extérieurs. Ainsi, la DEPF appelle à la mise en place des réformes pouvant pallier les différents obstacles pour favoriser l’essor des échanges intra-africains du Maroc.



Recommandations

Selon la DEPF, le Maroc devrait faire preuve d’un effort soutenu pour lever les obstacles qui limitent ses exportations halieutiques vers l’Afrique et ainsi se construire une ambition stratégique sur son propre continent. En gros, si l’évolution de la demande africaine le permet, le Maroc en a potentiellement les moyens et la volonté royale l’y invite. Voici donc, en synthèse, les recommandations du ministère de l’économie et des finances :
  1. Le Maroc devrait renforcer sa capacité de production à travers la poursuite de développement de sa filière aquacole et de sa flotte hauturière nationale.
  2. La mise en œuvre d’une politique régionale au niveau de l’Afrique pour permettre une meilleure anticipation et une gestion plus efficace des risques d’épuisement des stocks.
  3. L’optimisation des volumes débarqués portant sur la réduction des pertes après capture et l’amélioration des conditions de préservation à bord.
  4. L’ajustement de la politique commerciale nationale d’exportation et des actions à entreprendre pour faire émerger une stratégie cohérente spécifique pour l’Afrique.
  5. La diversification des exportations à travers une augmentation des exportations de produits traditionnels vers de nouveaux marchés non encore explorés.
  6. L’amélioration des infrastructures commerciales à travers de nouvelles connexions terrestres et surtout maritimes entre le Maroc et les pays d’Afrique.
  7. L’organisation et la fédération des différentes familles d’opérateurs marocains à l’export avec une meilleure collaboration avec le secteur bancaire conjuguée à l’amélioration de l’assurance à l’export en faveur des PME opérant en Afrique.
  8. Le déploiement d’efforts supplémentaires pour soutenir les entreprises marocaines et les encourager à exporter davantage vers le continent.
  9. Le renforcement des investissements stratégiques en Afrique, notamment pour exploiter le savoir-faire marocain dans le secteur des pêches et améliorer le commerce des produits de la pêche sur les marchés régionaux.
  10. La promotion du commerce intra-africain à travers le renforcement de l’application des accords commerciaux régionaux existants, en particulier ceux qui portent sur l’élimination des obstacles tarifaires et non tarifaires.
  11. La mise en place d’un cadre réglementaire adapté et une plus ample harmonisation des accords de pêche au niveau sous-régional.

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Le 29 Avril 2015

Vers la marchandisation de l'océan...

Le plancton, une ressource inestimable qui vaut de l'or !

En absorbant le CO2, le plancton a une valeur inestimable pour notre survie sur la planète... Une valeur inestimable ! Non ! Puisque le WWF estime à 4 300 milliards de dollars la capacité des océans à fixer les émissions anthropiques de dioxyde de carbone. Autres contributions des océans : Le commerce maritime (voies de navigation) qui rapporte 5.200 milliards de dollars ainsi que les activités touristiques en tant que production indirecte (actif "adjacent") liée aux océans, estimées à 7.800 milliards de dollars. 

Avec tous ces milliers de milliards de $, ne pas oublier la valeur des stocks halieutiques, des prairies marines et autres mangroves estimée à 6 900 milliards de dollars...


Les océans du monde ont une valeur économique de 24.000 milliards de dollars US, chiffre le WWF dans un rapport paru le 23 avril. Réalisé avec le Global change Institute de l'Université du Queensland (Australie) et le cabinet conseil Boston consulting group (BCG), ce rapport est "le premier du genre à se pencher aussi précisément sur la question du patrimoine océanique", souligne l'ONG. Alors que les océans couvrent plus des deux tiers de la surface de la Terre, l'étude évalue leur capacité économique à fournir des biens et des services écosystémiques. Les océans "procurent de la valeur sous les formes les plus diverses, de l'alimentation au tourisme en passant par la protection des côtes".

Combien valent les actifs océaniques ?

Ainsi, les stocks halieutiques, les mangroves, les récifs coralliens et les herbiers marins – produits "directs" issus des océans - génèrent 6.900 milliards de dollars. La production mondiale de la pêche et de l'aquaculture était de 158 millions de tonnes en 2012, "avec les deux tiers produits par les océans", précise le rapport. Près de trois milliards de personnes dépendent du poisson comme "source importante de protéines animales". Pour de nombreux pays, la valeur économique des industries liées à la pêche atteint les 2.900 milliards de dollars. Les mangroves sont quant à elles présentes dans 123 pays et fournissent des services écosystémiques d'une valeur de 57.000 dollars par hectare et par an. Les récifs coralliens procurent également alimentation et emplois à "plusieurs centaines de millions" de personnes et en assurent aussi la protection contre "les tempêtes".

L'étude inclut également le commerce maritime (voies de navigation) qui rapporte 5.200 milliards de dollars ainsi que les activités touristiques (actif "adjacent" lié aux océans), estimées à 7.800 milliards de dollars. Autre contribution : la valeur des océans - qui absorbent 30% des émissions anthropiques de dioxyde de carbone (CO2) (via le phytoplancton) - est évaluée à 4.300 milliards de dollars.

Calculé de la même manière que le PIB (produit intérieur brut) national, le produit marin brut annuel placerait les océans au septième rang des économies mondiales - soit après la Grande-Bretagne et avant le Brésil - grâce à "une production annuelle de biens et de services", estimée à 2.500 milliards de dollars. Il s'agit toutefois d'une "sous-estimation", préviennent les auteurs. Les formes de production "qui ne sont pas à proprement parler générées par les océans" (pétrole et gaz sous-marins, énergie éolienne) ont été exclues des calculs. Idem pour le rôle de l'océan dans la régulation du climat.

Les océans génèrent "des centaines de millions d'emplois" dans le tourisme, la pêche, l'énergie, le transport ou encore la biotechnologie, ajoute le rapport. En mer Méditerranée, "le tourisme maritime et côtier représente, à lui seul, plus d'un tiers de l'économie maritime, génère une valeur d'environ 100 milliards d'euros et emploie 1,7 million de personnes", a précisé Giuseppe Di Carlo, directeur de l'inititative Méditerranée marine du WWF. 

Extrait de l'article de Rachida Boughriet dans Actu-Environnement : La richesse économique des océans dépend de leur bonne santé


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Le 28 Avril 2015

Banque mondiale

La mondialisation des chaines de valeur paupérise les populations


Sur la côte nord-ouest de l'Inde, les pêcheurs de Mundra sont directement touchés par la présence d'usines (notamment de la société Tata), des investissements financés par la Banque Mondiale. Les pêcheurs ont constaté une diminution de la ressource en poisson et en langouste dans cette baie jadis source de richesse... Photo : Sami Siva / International Consortium of Investigative Journalists

Comment la Banque mondiale finance la destruction environnementale

Selon une nouvelle enquête menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ, selon le sigle anglais), le Huffington Post et plus de 20 autres partenaires issus des médias, la Banque mondiale n’applique pas ses propres règles en matière de protection des personnes lorsqu’elle finance certains projets, ce qui a des conséquences désastreuses. L’enquête conclut que les projets financés par la Banque mondiale au cours de la dernière décennie ont affecté environ 3,4 millions de personnes en les forçant à quitter leur foyer, en les dépossédant de leurs terres ou en menaçant leurs moyens de subsistance.

Pour aller plus loin : How the World Bank is financing environmental destruction


Comment placer l’Afrique au cœur des chaînes de valeur mondiales

Quels sont les freins à l’intégration des entreprises africaines dans un commerce mondial en croissance ? Qu’attendre de cette intégration ? Tel était le thème de la conférence intitulée « L’Afrique au cœur de la chaîne de production mondiale » organisée le 16 avril à Washington, lors des Réunions de printemps du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.

L’Afrique au cœur de la chaîne de production mondiale



World Bank

Les économies africaines connaissent une série de défis sans précédent à leur croissance, leur compétitivité et leurs opportunités d'investissement. Comment les entreprises et banques africaine peuvent-elles attirer des investissements et mobiliser des capitaux pour développer des marques africaines capables de créer des emplois et de renforcer le rôle et l'influence du continent africain sur la scène économique mondiale ?

Les points marquants

~ Le 16 avril, une table ronde s’est intéressée aux solutions permettant de mieux intégrer des entreprises africaines au commerce mondial.
~ Un panel réunissant ministres des finances, entrepreneurs et professionnels du développement a évoqué l’intégration régionale, les infrastructures, la responsabilité sociale des entreprises et les investissements.
~ Les participants ont convenu qu’outre l’aide internationale, des solutions locales étaient indispensables pour placer l’Afrique au cœur des chaînes de valeur mondiales.

Source : Banque Mondiale  - Washington, le 18 avril 2015

Quels sont les freins à l’intégration des entreprises africaines dans un commerce mondial en croissance ? Qu’attendre de cette intégration ? Tel était le thème de la conférence intitulée « L’Afrique au cœur de la chaîne de production mondiale » organisée le 16 avril à Washington, lors des Réunions de printemps du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.

Représentants gouvernementaux, chefs d’entreprises et autres acteurs des secteurs public et privé se sont penchés sur de multiples enjeux, allant de l’intégration régionale à la nécessité d’examiner avec attention les contrats commerciaux.

La conférence était animée par Hubert Danso, directeur général et vice-président d’Africa investor (Ai), et dirigée par Anabel Gonzalez, directrice principale du pôle Commerce et compétitivité du Groupe de la Banque mondiale.

Cette dernière a relevé le consensus sur le fait que l’Afrique devait s’intégrer dans l’économie mondiale, tout en soulignant l’existence de trajectoires diverses pour y parvenir : « Certes, nous partageons la même vision, mais la question de sa concrétisation est autrement plus complexe ».

Mukhisa Kituyi, secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, a pour sa part recommandé aux pays d’investir dans le savoir et de favoriser les partenariats public-privé, en insistant sur l’importance de la responsabilité sociale des entreprises pour la croissance économique en Afrique, sur le plan des infrastructures mais aussi en matière d’investissements.

Parmi les représentants des pouvoirs publics, le ministre malien des Finances et de l’Économie, Mamadou Igor Diarra, a expliqué comment son pays était parvenu à structurer la filière de production du coton dans l’optique d’améliorer les capacités et d’accroître la production nationale.

La ministre capverdienne des Finances et de l’Administration publique Christina Duarte a interpellé les participants sur la nécessité de « raconter autrement l’enjeu des chaînes de valeur mondiales », en appelant ses homologues africains à faire montre d’initiative, de vision et de responsabilité, et à veiller à ce que la création de valeur ajoutée reste sur le continent. Selon elle, les États africains devraient nouer des partenariats plus équitables avec les multinationales, ce qui exige du secteur public qu’il soit plus vigilant : « Combien de contrats ont-ils été mis en péril parce que nos personnels n’avaient pas étudié dans le détail toutes leurs clauses ? ».

(...)

En guise de conclusion, Anabel Gonzalez a insisté sur l’importance de développer des solutions conçues sur le terrain. Selon elle, le rôle du Groupe de la Banque mondiale et des autres institutions de développement est d’aider les dirigeants nationaux à mettre en œuvre les mesures à leur portée pour stimuler et conserver la création de valeur ajoutée en Afrique.

« Notre rôle primordial est de soutenir des modèles de développement locaux », a-t-elle conclu.

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Le 27 Avril 2015

De l’accaparement des mers à la pêche insoutenable

Tunisie - Entre sardines et "harragas": Les pêcheurs de Zarzis sauvent des vies et cherchent des solutions




Petit matin au port de pêche de Zarzis, Sud-Est tunisien. Une dizaine de chalutiers rentrent de 12 heures passées au large, parfois plus. Tout un monde s’affaire à décharger les thons et les sardines, à les placer dans les bacs à glace, à vider les filets, à en défaire les nœuds.

Source : HuffPost Tunisie  |  Par Sandro Lutyens

Certains se plaignent des trous: ils vont devoir raccommoder. Le monde entier aime les dauphins? Les pêcheurs s’en passeraient bien, ce sont les dauphins qui déchirent les filets. "Ils sont tellement intelligents", soupire Kamel entre admiration et amertume.

Mais les dauphins, ils n’en parleront que tout à la fin. Après avoir vidé leur sac. Un sac plein d’histoires moches.

A la pêche aux harragas

Ils sont aujourd’hui une quarantaine de pêcheurs sur le ponton, et quasiment tous ont déjà sauvé des vies. Le grand exode des migrants qui partaient de Zarzis est terminé, mais les "harragas" partent désormais de Libye.

Illustration : Arrivées de réfugiés par nationalité sur les côtes d'Italie,de Malte et de Grèce entre janvier et avril 2015... Dans Le Monde : Méditerranée : Chiffres et carte pour comprendre la tragédie

Des embarcations prennent l’eau, des bateaux tombent en panne. Des centaines de clandestins, serrés comme des sardines, se retrouvent à la dérive. Il n’est pas rare qu’un chalutier tunisien, parti au loin pour trouver les bancs, tombe par hasard sur ces naufragés à moitié morts de soif.

Ils s’organisent alors, car les migrants sont trop nombreux. Le chalutier contacte les autres pêcheurs de sortie, qui le rejoignent. Il contacte aussi les garde-côtes ou la Garde nationale, qui se mettent en route. Les migrants sont répartis sur les bateaux et ramenés à bon port.

Parfois, il faut laisser les morts. L’année dernière, Kamel a dû repartir sans une femme et son enfant, trouvés sans vie dans une embarcation de fortune.

"Il y a tant de morts en mer"

Aujourd’hui, les pêcheurs sont soulagés: ils ne déchargent que du poisson. Depuis le début du mois de mars, ils ont déjà sauvé cinq bateaux. Le dernier, ils l’ont trouvé le 24 avril.

Avec son chalutier et son équipage, Kamel a participé à six opérations de sauvetage en à peine cinq ans. La dernière fois, c’était une embarcation d’environ 100 personnes. Il est resté 7 heures à faire le transfert.
"On est obligés de les sauver, sans quoi pour eux c’est la mort assurée", insiste Kamel. "Il y a tant de morts en mer, bien plus qu’il n’y a de gens arrivés sains et saufs à Lampedusa".

Lui-même a fait une fois le voyage vers l’Europe. Le constat est sec: "C’est la merde".

Egalement capitaine de son propre chalutier, Habib s’attend à voir de plus en plus de harragas sur sa ligne d’horizon. "Ils sont tellement nombreux à vouloir aller en Europe […] et beaucoup trop nombreux sur de si petits bateaux".

Les vieux zodiacs à la dérive, les pêcheurs les qualifient avec ironie de "bus confort". Même l’humour est bon pour digérer l’horreur.

Trouver des solutions

Suite : HuffPost Tunisie  |  Par Sandro Lutyens


Accaparement des océans

Les accords de pêche conclus par l'Union Européenne avec des Pays africains et du Pacifique

Illustration extraite du monde : Comment la pêche européenne lèse Madagascar


Aux Îles Cook, la population manifeste contre la pêche thonière étrangère

Aux Îles Cook, des dizaines de personnes ont manifesté, vendredi, contre la pêche du thon à la senne. Le gouvernement a récemment fait part de son intention d'ouvrir ce type de pêche à davantage de sociétés étrangères dans le but d'augmenter les revenus du pays. Les Îles Cook peuvent vendre jusqu'à 1 250 jours de pêche par an, mais seuls 700 ont été alloués pour le moment. Les manifestants craignent que la pêche à la senne ne conduise à l'épuisement des stocks de poisson. D'après Radio Australia (27/04/15) Pour plus de détails Ici à Radio NZ

Et pourtant, les Îles Cook s'étaient engagées dans la course aux plus grandes réserves marines dans le monde : Des îles Cook aux Maldives, la course aux réserves marines

Les accords de pêche en débat...

Les Accords de pêche entre des pays africains et l'UE

Papa Meissa Dieng – Secrétaire Général de la Fédération des Verts d'Afrique (FEVA)

Source : Global Greens

Les accords de pêche consistent en une délivrance de quotas pour un nombre de navires ciblés et sur des espèces, contre une contribution financière établie sur un nombre d’années et versée par tranche. Mais, si ces accords sont très attendus au niveau des budgets des pays africains grâce aux ressources financières qu’ils génèrent, ils ne rencontrent pas l’assentiment des acteurs de la pêche aussi bien artisanale qu’industrielle. Pour eux, il serait impensable de discuter des accords de pêche avec l’UE dans ce contexte où les critères ne sont pas respectés.

En effet, selon ces derniers, plusieurs aspects, qui doivent être pris en compte, ne sont pas réunis.

Il s’agit des évaluations des accords précédents (98-2002, 2002-2006), des fonds de contribution, des évaluations des stocks excédentaires de la ressource à allouer sur avis scientifique, ou encore de l’audit des flottes nationales.

Certains pays africains ne sont pas prêts pour signer des accords de pêche malgré les pressions européennes, relevant des politiques communes de pêche, interprété comme une privatisation de la mer. Pour les pays africains, il leur faut d’abord satisfaire leurs conditions de sécurité alimentaire puis assurer la réglementation et l’aménagement de leurs pêcheries, préalables à la négociation d’accords de pêche.

Les pêcheries africaines ne peuvent accepter de nourrir l’Europe quelles que soient les contraintes qui pèsent sur sa population après l’effondrement de ses stocks. Aujourd’hui, avec 88 % d’effondrement des stocks en Europe, il ne reste que le transfert des possibilités de pêche en Afrique pour satisfaire la consommation des pays de l’inter-land et des consommateurs des façades maritimes, (ce qui intéresse principalement les Européennes, ce sont les ressources démersales côtières et profondes).

Les Etats africains ont intérêt à avoir une approche régionale pour négocier le partenariat en lieu et place des négociations pays par pays. Ils ne doivent en aucun cas engager des discussions sans assurer leur sécurité alimentaire d’origine halieutique (surtout sur les pélagiques qui constituent la base des besoins en protéine animale pour les populations), dans un contexte d’intense pêches illicite, illégal, incontrôlé et non déclaré (Inn).

Au Sénégal, pour les démersales côtières, l’Etat a gelé l’octroi de licences aussi bien pour les nationaux que pour les étrangers depuis 2006. Quant aux espèces démersales profondes, avec notamment la crevette, entre 2013 et 2014, il fut étonnant de voir l’Etat donner des licences à l’UE. Car, il y a un plan d’aménagement qui était en train d’être ficelé. Lequel voudrait qu’on diminue l’effort de pêche au lieu de délivrer d’autres licences qui risqueraient de compromettre tout le travail fait depuis trois ans. Mais du côté des autorités en charge du secteur, il n’y avait aucun obstacle à ce que le Sénégal signe un accord de pêche avec l’Union européenne s’il le désire. « Tous ces aspects ne sont pas liés à la signature des accords. Sur les excédents, il faut savoir qu’il n’y a aucun pays du monde qui respecte cela. On avait suspendu les accords de pêche depuis 2006 mais il n’y a pas eu de rupture entre les deux parties. On va discuter et la signature d’accords dépendra des avantages qu’on va tirer de l’offre », disaient les responsables des pêches maritimes de ce pays. Un projet que dénonçaient les acteurs locaux de la pêche qui estimaient que le contexte n’y est pas favorable et que les critères n’étaient pas réunis.

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Le 14 Avril 2015

La "grande hypocrisie" de l'Europe face à l'immigration

Ils arriveront quand même...


Illustration : Mer Morte... Une nouvelle carte sur les migrants... Les cafés cartographiques

800 migrants ont trouvé la mort dans la nuit de samedi 18 à dimanche 19 avril. Partis de Libye, ils se dirigeaient vers l'Italie."Cela porte à plus de 1 500 le nombre de migrants morts depuis le début de l'année. C'est 30 fois plus que pour toute l'année dernière. Et 11 000 personnes secourues en une semaine par les autorités italiennes, c'est tout simplement 10% du total de ceux qui sont arrivés l'an dernier", détaille le journaliste Renaud Bernard sur le site de FranceTV info, en ce lundi 20 avril 2015. Un sommet européen extraordinaire aura lieu jeudi 23 avril sur cette crise des migrants en Méditerranée. L'Union Européenne promet de réfléchir à de nouvelles mesures pour empêcher les naufrages ou endiguer le flux des clandestins. Mais peut-on vraiment espérer que l'on va vraiment s'attaquer aux racines du mal ? Il est permis d'en douter !

Source : ABC Burkina

Si j'étais invité à préparer ce sommet des chefs d'Etat européen, je proposerai de verser au dossier, entre autres, deux documents.

Le premier serait un document intitulé « Accord de Paupérisation Economique (APE) ». Comment peut-on continuer à faire la politique de l'autruche, alors que les migrants et Boko Haram nous montrent que la solution passe par le développement réel des populations de l'Afrique de l'Ouest ? Cet APE, le Parlement européen devant le ratifier le 7 juillet 2015. Ce dernier drame va-t-il faire comprendre au parlement européen que ratifier cet accord serait une faute politique grave.

Ils arriveront quand même...

« L'une de vos préoccupations aujourd'hui semble être d'endiguer le flux ininterrompu des réfugiés économiques qui assiègent les frontières de l'Union Européenne, réfugiés qui, pour beaucoup, viennent d'Afrique noire.

Nous savions depuis longtemps que la pression était forte et des milliers de cadavres balisent déjà les routes du désert quand les vieux camions rendent l'âme, le détroit de Gibraltar quand coulent les frêles embarcations, ou les autoroutes d'Europe quand on oublie d'aérer citernes ou conteneurs où ils voyagent.

Qu'une route se ferme, une autre s'ouvre... et il va en être ainsi pour longtemps !

Vous pouvez bien affréter ces humiliants charters de « retour au pays » qui blessent profondément l'âme hospitalière africaine, elle qui garde mémoire d'avoir été convoquée pour défendre la mère patrie, vous pouvez bien mettre une troisième rangée de grillage à Ceuta et Mellilla (Que faisons-nous encore là-bas ?) ou faire disparaître le camp de Sangate, vous pouvez bien organiser des reconduites aux frontières sous les feux des caméras de télévision, cela rassurera peut-être vos opinions publiques mal informées, mais cela n'arrêtera pas l'arrivée des réfugiés économiques.

Ils arriveront quand même parce que les gouvernements français et européens n'ont jamais vraiment souhaité que les paysans d'Afrique de l'Ouest (80% de la population) puissent vivre du travail de leur terre. Vous refusez d'acheter leurs produits à un prix rémunérateur qui leur donne la possibilité de rester chez eux. Vous refusez d'investir dans l'agriculture familiale qui seule peut fixer les populations chez elles. Vous avez toujours préféré distribuer de l'aide déstructurante quand il est trop tard et que les plus faibles sont déjà morts. Vous préférez apporter une aide tardive avec vos stocks d'invendus transportés à grands frais, plutôt que de créer un environnement qui permette aux paysans africains de développer leurs propres productions et leurs propres stocks. Vous déstabilisez leurs marchés avec les faux prix du pseudo marché mondial, que vous bricolez à votre guise (par des subventions ou du dumping). Et vous annoncez à tous cette nouvelle soit-disant vérité:

Commerce ultra-libéral = développement

Alors que nous voyons chaque jour que cette recette ne fait qu'enrichir les riches et appauvrir les pauvres...

Ils arriveront quand même parce que vos collègues chargés du développement l'ont trop souvent réduit à des aides budgétaires ou à des prêts ponctuels favorisant des régimes corrompus à la tête d'Etats où règnent le non-droit, la corruption et le racket permanent des plus faibles. Peu de chances alors de voir les plus jeunes se motiver dans un tel environnement. Ils veulent venir en Europe, et ils viendront.

Ils arriveront quand même parce que, quittant la campagne, ces jeunes ne trouvent dans les villes sous-équipées ni travail, ni considération, ni perspectives d'avenir. Les quelques emplois qui existent sont déjà aux mains d'une minorité qui se les réserve. Restent les seuls chemins de l'aventure que "TV5 monde" fait briller à leurs yeux. Ils rêvent de l'Europe.

Ils arriveront quand même parce que finalement vous en avez besoin dans l'agriculture (légumes, fruits et primeurs) parce que la grande distribution, en écrasant les prix, ne permet pas de salarier normalement ceux qui produisent et récoltent, dans le bâtiment, parce que les contrats de sous-traitance de nos grands groupes BTP, s'ils favorisent la création d'importants bénéfices, ne permettent pas non plus de rémunérer normalement la main-d'oeuvre de ce secteur, et parce qu'il faudra bien remplacer l'importante génération du « baby-boom » qui commence à prendre sa retraite.

Quand la communauté européenne prendra conscience que le monde a besoin de toutes les agricultures du monde, quand la communauté européenne décidera qu'il est juste et bon que l'Afrique protège ses filières de productions naissantes (agricoles et autres) pour parvenir à la souveraineté alimentaire, quand la communauté européenne ouvrira vraiment ses marchés aux productions de l'Afrique sub-saharienne pour qu'elle devienne enfin solvable, quand la communauté européenne renoncera à imposer ses Accords de Partenariat Economique (APE, qui sont en fait des accords de libre-échange) qui vont ruiner ce qu'il reste encore de production locale et appauvrir un peu plus les Etats africains, quand la communauté européenne cessera de soutenir les " démocratures " africaines, alors, Monsieur le ministre, Messieurs les ministres, alors seulement, peut-être, la pression sera moins forte à vos frontières.

Bon courage ! »

Jacques LACOUR,
Koudougou, le 5 avril 2006

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Le 23 Avril 2015

Les océans valent 24 000 milliards de dollars selon le WWF

Le WWF estime à 24 000 milliards de dollars, la valeur des océans de la planète. Ces océans dégagent chaque année une performance économique estimée à 2 500 milliards de dollars, ce qui les place dans le classement des 10 pays au monde qui ont le plus important PIB (produit intérieur brut). Illustration : A partir de la copie d'écran du portail WWF Global

La richesse des océans fond à vive allure

Estimée à près de 24 000 milliards de dollars, la richesse océanique fond néanmoins à vive allure

Si leur richesse place les océans au 7e rang des économies mondiales, le rapport publié aujourd’hui par le WWF n’en met pas moins en évidence leurs érosions rapides. Intitulée Raviver l’économie des océans : plaidoyer pour l'action 2015, l’étude analyse le rôle crucial joué par les océans au plan économique et expose les menaces qui les rapprochent à présent du seuil de rupture.

Source : WWF France

Conscient du fait que la science n’est pas une incitation à agir suffisante à elle seule, le WWF a décidé d’associer les preuves de la gravité de la dégradation de l’écosystème à un exposé économique en faveur d’une action urgente.

Produit conjointement avec le Global Change Institute de l’Université du Queensland et le Boston Consulting Group (BCG), le rapport est le premier du genre à se pencher aussi précisément sur la question du patrimoine océanique. Il souligne l’ampleur colossale des richesses marines, évalue les biens et des services procurés par les environnements marins et côtiers mais décrit également les agressions incessantes subies par des ressources océaniques, exposées à la surexploitation, aux mauvaises pratiques et au changement climatique.

C'est le dernier... Tu (le) vois ! Il est pour moi ! 

Pêcheurs fidjiens - Brent Stirton - Getty images

Une valeur des actifs océaniques estimée à 24 000 milliards d’US dollars

Calculé de la même manière que le PIB national, le Produit Marin Brut annuel placerait les océans au septième rang des économies mondiales grâce à une production annuelle de biens et de services évaluée à 2 500 milliards d’US dollars. La valeur globale du patrimoine océanique est quant à elle estimée à 24 000 milliards d’US dollars, une valeur sans commune mesure avec celles des plus grands fonds souverains.

« Dans ce contexte global, la mer Méditerranée s’impose comme un patrimoine crucial pour les pays côtiers » précise Giuseppe Di Carlo, Directeur de l'Inititative Méditerranée Marine du WWF. « Le tourisme maritime et côtier représente à lui seul, plus d’un tiers de l’économie maritime en Méditerranée, génère une valeur d’environ 100 milliards d’euros et emploie 1,7 million de personnes. »

 « Certes, la richesse de l’océan n’a rien à envier à celle des pays les plus riches du globe, mais nous sommes en train de la laisser sombrer et de précipiter du même coup la chute de cette économie », prévient Marco Lambertini, Directeur général du WWF International. « Aucun acteur responsable ne peut raisonnablement continuer à prélever les précieux actifs océaniques sans investir dans l’avenir. »

D’après le rapport, la valeur de la production économique annuelle des océans dépend à plus des deux tiers de la santé du patrimoine océanique. Or l’effondrement des stocks de poissons, la déforestation des mangroves, la disparition des coraux et des herbiers mettent en péril le moteur économique marin dont sont tributaires la vie et les revenus de nombreux humains sur Terre.

Tenez ! Je vous le donne ! C'est la dernière chose qui me restait pour survivre...

 Poissons pêchés au Mozambique - WWF US James Morgan

« C’est en quantifiant la valeur annuelle produite par les océans du globe et celle du patrimoine correspondant que nous pouvons pointer du doigt les vrais enjeux aux plans économique et environnemental. Ce que nous espérons, c’est que cela amène les dirigeants d’entreprise et les décideurs politiques à prendre des décisions plus raisonnables et plus avisées pour façonner l’avenir de notre économie océanique commune », déclare Douglas Beal, Associé au Boston Consulting Group.

La croissance démographique humaine et notre dépendance à l’égard de la mer font de la restauration de l’économie maritime et des actifs océaniques une urgence planétaire.

Les océans évoluent à un rythme inédit depuis des millions d’années.

« L’océan encourt davantage de risques aujourd’hui qu’à n’importe quel autre moment de notre histoire. Nous prélevons trop de poissons, rejetons trop de polluants, réchauffons et acidifions l’océan au point que les systèmes naturels essentiels vont tout simplement s’arrêter de fonctionner », annonce Ove Hoegh-Guldberg, auteur principal du rapport et Directeur du Global Change Institute de l’Université du Queensland (Australie).

Le changement climatique fait partie des premières causes du déclin de la santé océanique. Les études incluses dans le rapport montrent qu’au rythme de réchauffement actuel, les récifs coralliens, qui procurent alimentation et emplois à plusieurs centaines de millions de personnes et en assurent aussi la protection contre les tempêtes, auront complètement disparu en 2050. Au-delà du réchauffement des eaux, le changement climatique induit une acidification océanique dont la résorption s’étalera sur des centaines de générations humaines.

Autre cause majeure de détérioration des océans : la surexploitation, puisque 90 % des stocks mondiaux de poissons sont surexploités ou pleinement exploités. A titre d’exemple, la population de thons rouges s’est effondrée de 96 % depuis que l’espèce est pêchée.

Il n’est toutefois pas trop tard pour inverser les tendances inquiétantes à l’œuvre et garantir la bonne santé d’un océan bénéficiant aux individus, aux entreprises et à la nature.

Le rapport Raviver l’économie des océans présente pour cela un plan d’action en huit points permettant de restaurer pleinement le potentiel des ressources océaniques.


Parmi les solutions les plus urgentes présentées dans le rapport : l’incorporation de la reconstitution des actifs océaniques aux Objectifs de développement durable de l’ONU, la lutte contre le changement climatique au niveau mondial et la définition d’engagements ambitieux en faveur de la protection des zones côtières et marines.

« L’océan nous nourrit, nous donne du travail et contribue à notre santé et à notre bien-être, et pourtant, nous le laissons se dégrader sous nos yeux. Si l’actualité prouve chaque jour le délabrement de sa santé, elle ne suffit pas à faire réfléchir nos dirigeants. Peut-être une analyse économique poussée y parviendra-t-elle. Une tâche ardue nous attend pour protéger les océans, à commencer par la définition de réels engagements internationaux en faveur du climat et du développement durable », ajoute Marco Lambertini.

Baptisée Sustain Our Seas (Préservons nos océans), la campagne mondiale lancée par le WWF pour les océans s’appuie sur plusieurs décennies de travaux menés par l’organisation et ses partenaires sur le thème de la conservation marine. Le WWF collabore avec les gouvernements, les entreprises et les communautés pour encourager les dirigeants à prendre des mesures urgentes permettant de redresser l’économie des océans et de protéger la vie et les moyens d’existence de milliards d’êtres humains sur la planète.

Raviver l'économie des océans

Plaidoyer pour l'action - 2015

La Terre est la seule planète à disposer d’océans chauds et salés couvrant plus des deux tiers de sa surface. Ressources des plus précieuses, la valeur des océans pour notre globe s’impose aujourd’hui avec d’autant plus d’évidence que l’avenir de l’humanité dépend à la fois de leur santé et des biens et services qu’ils fournissent.

Source : WWF France

Et pourtant, force est de constater que cette ressource inestimable qui nous nourrit, stabilise le climat et procure d’innombrables autres bénéfices montre à présent de graves signes de faiblesse. Or si la santé des océans vacille, c’est à la fois en raison de stress locaux tels que la destruction des habitats, la surpêche et la pollution, mais également de phénomènes planétaires comme l’évolution rapide et inédite de la température et de l’acidité océanique.

Préparé par le WWF, le rapport Raviver l’économie des océans indique clairement ce que nous risquons tous de perdre si la mauvaise gestion du patrimoine océanique perdure. Conscients du fait que la science n’est pas une incitation à agir suffisante à elle seule, nous avons décidé d’associer les preuves de la gravité de la dégradation de l’écosystème à un plaidoyer économique en faveur d’une action urgente.

En collaboration avec un éminent scientifique, le Professeur Ove Hoegh-Guldberg, mais aussi avec Boston Consulting Group, célèbre cabinet de conseil, le WWF a cherché à quantifier les retombées du maintien des politiques et des pratiques actuelles pour en informer les dirigeants.

Les résultats des travaux plaident sans ambiguïté pour la préservation des océans : la valeur de l’ensemble des biens et services procurés par les environnements côtiers et marins est estimée (dans l’hypothèse la plus basse) à 2 500 milliards d’US$ annuels. La valeur globale du patrimoine océanique est, quant à elle, dix fois supérieure. Précisons qu’il s’agit là d’une sous-estimation, car les formes de production qui ne sont pas à proprement parler générées par les océans (pétrole et gaz sous-marins, énergie éolienne) sont exclues des calculs, à l’instar d’autres facteurs incorporels aussi essentiels que le rôle de l’océan dans la régulation du climat.

Les océans, 7e richesse du monde que vont se partager les 13 plus grandes puissances mondiales...




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Le 22 Avril 2015

Un projet pour booster le commerce africain de poisson


~Malgré ses richesses halieutiques, l’Afrique ne représente que 4,9% du commerce mondial du poisson
~Ce projet qui couvre quatre régions du continent vise à stimuler cette activité
~Le projet devrait aussi fournir des statistiques et renforcer l’autonomie des femmes.

Source : Scidev

Si l’Afrique est dotée d’abondantes ressources naturelles pour la pisciculture, sa consommation de poissons est relativement faible, comparée à celle d’autres continents en raison de la faiblesse des investissements dans le commerce, soutiennent des experts.

À l’occasion du lancement, le 2 mars dernier, d’un projet panafricain de développement du commerce de poisson sur le continent, les experts ont souligné que l’Afrique dispose du potentiel pour développer la pêche et l’aquaculture, afin qu’elles jouent un rôle plus important dans la promotion de la sécurité alimentaire, la création de moyens de subsistance et le soutien à la croissance économique.

Ils ont, toutefois, regretté que bien peu d’initiatives aient été prises pour promouvoir le secteur de la pêche, un constat que partagent gouvernements et décideurs.

"Ce projet permettra d’harmoniser les politiques au niveau continental et ouvrira le commerce du poisson qui, nous en sommes convaincus, aura un puissant effet sur la réduction de la pauvreté dans certaines des régions africaines les plus pauvres."

Ahmed El Sawalhy, UA-BIRA  "Le commerce est entravé par l’inadéquation du marché et des infrastructures d’échange, la mise en œuvre insuffisante des politiques publiques, l’existence de règles commerciales complexes et incohérentes, et l’absence de données suffisantes sur le marché", selon Felix Koskei, ministre kényan de l’agriculture, s’exprimant lors du lancement du projet.

Il insiste par ailleurs sur l’impact potentiel de ce programme sur l’amélioration de la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté.

Financé par la Commission européenne et mis en œuvre par WorldFish, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et le Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (UA-BIRA), ce projet est destiné au renforcement de la chaîne de valeur du secteur de la pêche en Afrique.

Dans un communiqué publié à l’occasion du lancement du projet, WorldFish, le NEPAD et l’UA-BIRA relèvent que la part de l’Afrique dans le commerce mondial du poisson s’élève seulement à 4,9 %.

Ces organisations plaident ainsi pour qu’une amélioration de l’efficacité du commerce africain du poisson vienne développer les moyens de subsistance de 12,3 millions d’Africains, à travers la création d’emplois dans les secteurs de la pêche et de l’aquaculture.

Le projet mettra l’accent sur la durabilité afin de permettre un meilleur accès aux marchés intra-régionaux en Afrique.

Pour sa part, Sloans Chimatiro de WorldFish CGIAR, chef du projet, insiste sur la nécessité de mener des études afin d’éclairer l’élaboration et la mise en œuvre des politiques. "Il nous faut transformer les économies rurales, surtout pour les communautés qui dépendent de la pêche ; ce projet contribuera, à terme, à réduire l’exode rural", explique-t-il.

Steve Wathome, responsable du programme agriculture et développement rural auprès de la Délégation de l’Union européenne (UE) au Kenya, annonce que l’UE compte investir 5 millions d’euros (3,28 milliards de FCFA) dans ce projet sur une durée de quatre ans, et ce dans le but de contribuer au relèvement des défis auxquels le commerce du poisson fait face en Afrique.

Pour le Directeur de l’UA-BIRA, Ahmed El Sawalhy, le développement du commerce local et intra-régional de poisson est nécessaire pour la promotion de l’intégration régionale et de la sécurité alimentaire. "Le projet permettra d’harmoniser les politiques au niveau continental et ouvrira le commerce du poisson qui, nous en sommes convaincus, aura un puissant effet sur la réduction de la pauvreté dans certaines des régions africaines les plus pauvres", souligne-t-il.

Le projet sera mis en œuvre dans quatre régions africaines et couvrira 21 pays dont l’Afrique du Sud, le Burkina Faso, le Cameroun, le Kenya, le Niger, le Nigéria, l’Ouganda, le Sénégal,  le Tchad, et la Zambie.

Des informations sur la structure, les produits et la valeur du commerce intra-régional de poisson et sa contribution à la sécurité alimentaire en Afrique seront générées.

Ansen Ward, spécialiste du développement de la pêche auprès de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) prône, dans un entretien accordé à SciDev.Net, l’accumulation des connaissances sur les lacunes en matière de commerce du poisson en Afrique. "La compréhension du lien entre commerce, sécurité alimentaire, réduction de la pauvreté et autonomisation des femmes doit être une priorité des activités de recherche, aux premières heures de ce projet", a-t-il argué.

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Le 21 Avril 2015

Crabes de mangroves, réduction du taux de mortalité à 20% avant la fin de l'année 2015

Le taux cumulé de mortalité des crabes (depuis le transport après la capture, puis le stockage au village jusqu'à la commercialisation, en passant par le transport vers l’usine ou des marchés locaux) se situait, en 2012-2013, en moyenne et au niveau national autour de 32%, et pouvait monter jusqu’à 40 - 50% durant la saison des pluies. 

Illustration : Bande dessinée didactique intitulée « Mahiake sy ny mpiandry ny alahonko » distribuée dans les villages au profit de la jeune génération des communautés, les futurs pêcheurs de crabe.

Source : Orange

Bien que les statistiques de pêche ne soient pas complètes, l’on peut estimer ces pertes à 1 300 tonnes pour une valeur commerciale de 4 500 000 euros par an. En effet, les crabes, une fois morts, ne sont pas seulement impropres à la consommation, mais ne peuvent être non plus utilisés pour la production de provendes à cause de toxines qui se développent rapidement.

Face à ce gaspillage des ressources naturelles et financières, le ministère chargé des Ressources halieutiques et de la Pêche (MRHP), les opérateurs concernés de la filière crabe et le Programme SmartFish de la Commission de l’océan indien (COI), se sont fixés pour objectif de diminuer d’un tiers le taux de mortalité à 20% avant la fin de l'année 2015.

Pendant 15 mois, des techniciens ont proposé et testé, avec les acteurs concernés, des innovations permettant de réduire la mortalité au cours du stockage, du transport et de la commercialisation des crabes vivants. Pour que l’objectif des 20% soit effectivement atteint, il était primordial de vulgariser largement les innovations techniques ayant prouvé leur efficacité, c’est-à-dire les techniques qui ont permis de réduire la mortalité post-capture et ont permis d’améliorer les revenus des opérateurs.

Campagne mobile

Le Programme SmartFish de la Commission de l’océan Indien, au travers de sa composante sécurité alimentaire mise en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en collaboration avec le ministère chargé des Ressources halieutiques et de la Pêche et l’ONG Fanoitra, lance une campagne mobile de démonstration de ces innovations techniques pour la réduction des pertes après capture dans la filière du crabe de mangrove.

Trois unités mobiles de démonstration ont été montées pour parcourir les régions des Baies de Sahamalaza, d’Ambaro, d’Ampasindava, de Tsingilofilo  ainsi que les embouchures de Maharivo, Kirindy et Mangoky ; à partir de cette semaine, et jusqu’au début du mois de juin 2015.

Les unités mobiles passeront une journée et demie dans chaque village visité. À l’aide d’une vidéo de formation, les villageois découvriront en images les innovations techniques et apprendront comment les confectionner. Une démonstration suivra le visionnage de la vidéo, et des posters techniques seront affichés dans les lieux publics de chaque village visité. Par ailleurs, une bande dessinée didactique intitulée « Mahiake sy ny mpiandry ny alahonko » a  été développée et sera distribuée dans les villages, ce au profit de la jeune génération des communautés, les futurs pêcheurs de crabe.

À noter que la campagne a commencé en novembre-décembre 2014, par l’organisation de cinq ateliers régionaux dans les villes côtières, grands centres de collecte des crabes.

LDV

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Le 20 Avril 2015

Un avant-goût du TAFTA, le grand marché transatlantique entre l'UE et les USA  

Le libre-échange et l’épidémie de malbouffe au Mexique 

Cela fait plusieurs années que les transnationales de l’alimentation ont compris que les principaux marchés qui peuvent assurer leur croissance se trouvent dans le Sud de la planète. Pour augmenter leurs profits, ils doivent « fouiller dans la pyramide », comme le dit une société privée, c’est-à-dire développer et vendre des produits destinés particulièrement aux millions de pauvres de la planète. Des gens qui ingèrent des aliments locaux produits par eux-mêmes et obtenus dans des marchés informels qui leur fournissent leur propre nourriture.

Pour combattre efficacement la faim et la dénutrition, le Mexique devrait appuyer ses paysans et petits producteurs. (Dessin : Rini Templeton)

Pour atteindre ces consommateurs potentiels, les sociétés alimentaires inondent et s’emparent des canaux traditionnels de distribution et remplacent les aliments locaux avec une nourriture bon marché, transformée, la malbouffe, bien souvent avec l’appui direct de gouvernements. Les accords de libre-échange et sur les investissements sont un facteur crucial de ce processus d’accaparement, de substitution et de profits accrus. Le cas du Mexique nous présente un portrait cru et sombre des conséquences de ces transformations.

Extrait de l'article de GRAIN  

Les effets de l’ALÉNA (le grand marché d'Amérique du Nord : Canada - USA - Mexique)

Les divers traités de libre-échange que le Mexique a signés au cours des vingt dernières années ont eu des effets importants sur les systèmes alimentaires de ce pays. Après sa mission au Mexique en 2012, le Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter, a conclu : [notre traduction] « Les politiques commerciales en vigueur aujourd’hui favorisent une dépendance beaucoup plus grande à l’égard des aliments très transformés et raffinés avec une longue vie sur les étagères au détriment de la consommation d’aliments périssables et frais, notamment les fruits et les légumes… L’urgence de surpoids et d’obésité que connaît le Mexique aurait pu être évitée, ou en grande partie atténuée, si les problèmes de santé liés aux régimes alimentaires changeants avaient été intégrés à la conception des politiques alimentaires. »

La libéralisation des investissements que les accords ou traités ont entraînée constitue une source du problème, tout comme les aspects commerciaux.

Poste de bouffe rapide de rue. (Dessin : Rini Templeton)

Les sociétés agro-alimentaires ont commencé à coloniser les réseaux de distribution d’aliments existants, et dominants, des vendeurs à petite échelle connus au Mexique sous les noms de tienda, miscelánea et estanquillo. Ce sont les commerces de coin de rue que l’on trouve dans les quartiers. Il y a encore 400 000 points de vente de ce type au Mexique: des petits espaces de moins de 10 mètres carrés qui vendent un nombre réduit de produits avec des équipements de réfrigération et des inventaires minimaux.
 
Selon Corinna Hawkes, dans les faits, les instruments de l’ALÉNA encouragent des aspects cruciaux du modèle d’intégration économique promus par les partenaires puissants : « délocalisation de la production et commerce mondial de l’alimentation; investissements directs dans la transformation des aliments et changement de la structure du marché du détail (l’apparition des supermarchés et des commerces de proximité est notable); la montée des agrobusiness mondiales et des sociétés alimentaires transnationales; l’approfondissement de la promotion et de la publicité mondiale des aliments. » Les instruments de l’ALÉNA ont aussi encouragé le développement de règles et d’institutions mondiales « qui gouvernent la production, le commerce, la distribution et le marketing des aliments, » et « l’achat de produits et de services de marque, » ce qui crée « des incitatifs pour que les transnationales alimentaires croissent grâce à l’intégration verticale et à la dislocation. »

L’ALÉNA a exigé que le Mexique traite de la même manière les investisseurs internes et étrangers, en éliminant les règles qui empêchent les étrangers de possèder plus de 49 % d’une entreprise. Il interdit également l’application de certaines « exigences de performance » comme celle d’un minimum de contenus nationaux dans la production. Les éventuelles nouvelles lois qui pourraient mettre au pas les investissements étrangers une fois ceux-ci établis, sont annulées par le chapitre notoire sur la résolution des conflits entre l’État et les investisseurs annule.

L’ALÉNA a immédiatement déclenché un torrent d’investissements directs étrangers (IDÉ) des États-Unis dans l’industrie mexicaine des aliments transformés. En 1999, « les compagnies étasuniennes ont investi 5,3 milliards de dollars dans l’industrie de la transformation des aliments, soit 25 fois plus que les 210 millions investis en 1987, et plus que deux fois les 2,3 milliards de l’année précédant l’entrée en vigueur de l’ALÉNA, » a déclaré la chercheuse Corinna Hawkes. De 1999 à 2004, « plus ou moins les deux tiers des 6,4 milliards de dollars d’IDÉ dans le secteur agroalimentaire sont venus des États-Unis. Presque les ¾ de ces IDÉ ont été destinés à la production d’aliments transformés, ce qui a stimulé une croissance considérable du secteur. De 1995 à 2003, les ventes d’aliments transformés ont augmenté de 5 à 10 % par an au Mexique. »

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Le 17 Avril 2015

17 avril 2015 : Journée internationale des luttes paysannes contre les transnationales et les traités de libre-échange

La Via Campesina internationale a défini le 17 avril comme étant – la Journée internationale des Luttes paysannes - afin de rendre visible et de dénoncer la criminalisation des manifestations, persécutions et violences auxquelles doivent faire face quotidiennement les paysannes et paysans à cause du développement du modèle néolibéral et de l’agrobusiness dans les campagnes. Pour le mouvement paysan international, il est urgent d’accélérer l’approbation de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales car il s’agit d’un outil de lutte permettant de garantir une vie digne dans les campagnes.

Source : bilaterals.org / La Via Campesina | 30 mars 2015

Le 17 avril 2015, La Via Campesina internationale concentrera sa mobilisation sur les impacts des entreprises transnationales et les traités de libre échange affectant l’agriculture paysanne et la souveraineté nationale. C’est pourquoi, au cours de cette journée d’action mondiale, nous appelons à renforcer la lutte sociale et l’organisation des peuples du monde afin de revendiquer la réforme agraire ainsi que le droit ancestral à la terre et aux territoires qui sont les deux conditions indispensables pour une agriculture paysanne et la souveraineté alimentaire des peuples.

Depuis 1996 – en mémoire du massacre des 19 paysans sans-terre du Brésil – dans le mouvement paysan international, cette journée d’action s’est amplifiée et renforcée, avec une mobilisation à niveau mondial, consolidant la solidarité et la résistance tout en intensifiant les alliances entre la campagne et la ville au bénéfice d’un projet de société fondé sur la justice sociale et la dignité des peuples.

Nous, paysannes et paysans, peuples autochtones, afro-descendants, sans-terre, luttons pour un modèle d’agriculture paysanne et souverain, alors que les Traités de libre-échange ne sont constitués que de traités de libre pillage, d’expulsion et d’extinction de la paysannerie. En effet, ils sont fondés sur une agriculture capitaliste, industrielle, subventionnée et hautement toxique, négociée sous l’influence et selon les intérêts de quelques entreprises transnationales.

Pour La Via Campesina, les politiques d’ouverture et les processus de dérégulation ne font que favoriser ces transnationales, du fait que ces traités et accords commerciaux, qu’ils soient multilatéraux ou bilatéraux, cherchent fondamentalement à protéger les entreprises étrangères en établissant un ensemble de conditions, de mesures et de règles assurant l’entière protection des investissements desdites entreprises. Par contre, cette libéralisation du marché occasionne des impacts économiques et sociaux sévères sur les communautés paysannes tant dans le Nord que dans le Sud. Avec les traités de libre-échange, les droits commerciaux ont la priorité sur tous les autres droits.

A titre d’exemple, il y a actuellement un débat à propos des Accords de libre-échange et de libéralisation de l’investissement entre l’Union Européenne et les Etats Unis, l’Union Européenne et le Canada, qui seront les plus importants jamais signés. Ces accords auront un impact mondial et détermineront de nouvelles normes en faveur des transnationales. Ces dernières disposeraient alors d’instruments pouvant manipuler toutes les réglementations, normes et politiques publiques en vue d’augmenter leurs bénéfices : le mécanisme de Résolution de conflits entre investisseurs et Etats (RCIE) et le Conseil de coopération règlementaire. Les Etats, les régions et les communautés perdraient donc leur pouvoir de protéger les citoyens et leur environnement.

Pour ce motif, nous dénonçons l’arbitrage, mécanisme utilisé par ces entreprises transnationales qui constitue une sorte de mondialisation, « transnationalisation » et privatisation du système judiciaire où les entreprises privées dictent les normes, étant une stratégie visant à affaiblir les Etats et les souverainetés nationales. Dans le cas de la tristement célèbre Organisation mondiale du commerce (OMC), qui essaye de se renouveler pour ne pas perdre complètement sa pertinence, il y aura cette année une nouvelle offensive contre les systèmes nationaux de production, distribution et stockage des aliments, cherchant à affaiblir les systèmes publics de protection pour la population.

En cette Journée d’Action mondiale, La Via Campesina lance un appel à ses organisations, alliés et amis pour réaliser une série d’actions dans leurs pays et territoires ayant pour but de renforcer cette lutte globale. Ces activités pourront être des manifestations, occupations de terres, échange de semences, foires de la souveraineté alimentaire, forums, activités culturelles, etc.

Veuillez nous faire parvenir toutes les informaitons concernant ces activités afin que nous puissions faire connaître au plus grand nombre cette journée mondiale de lutte. Nous allons publier une carte des actions se déroulant partout dans le monde sur Via Campesina

Globalisons la lutte, globalisons l’espoir !
Pour la Souveraineté alimentaire des peuples
contre les Transnationales et les Traités de libre-échange !

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Accord de pêche conclu entre l'UE et les Comores : un vrai fiasco

« Le poisson c'est notre pétrole, nous devons en faire bon usage pour un développement réel et durable. »

Youssouf Ben Ali - Océanographe

Illustration de la Commission européenne

« L'APP (Accord de Partenariat de la Pêche) avec les Comores permet de générer 16 emplois directs (marins et personnel de gestion des flottes). À ceux-ci s'ajoutent les emplois indirects (liés, en amont, à l'avitaillement des navires et, en aval, à la transformation du poisson à terre), dont le nombre atteint 12 et 71 respectivement. Au total, l'APP génère près de 100 emplois, mais aucun pour les Comoriens. »

Jaroslaw Leszek Walesa, rapporteur de la Commission de la Pêche au Parlement européen (1)

Cet accord autorise 62 navires (42 thoniers senneur et 20 palangriers) de l'UE à pêcher dans les eaux comoriennes pour une période de 7 ans renouvelable.

La contribution financière de l'union européenne est de 600 000 euros dont 300 000 sont soit disant destinés à soutenir la politique des pêches des Comores. Mais en réalité, cette moitié sert plutôt à financer des actions bidons visant à renforcer leur omniprésence dans la ZEE Comorienne. Le CNCSP, centre national de contrôle et de surveillance des pêches est rendu complètement aveugle par un système qui lui permet d'observer uniquement les mouvements des navires et leurs déclarations (entrée sur zone, sortie, durée des opérations et captures) sans justification.

Le serveur qui assure le stockage des données est placé à Toulouse en France, raison annoncée : Les Comores connaissent une crise énergétique qui risque de provoquer un dysfonctionnement du système. C'est comme s'ils nous avaient installé une caméra pour surveiller ce qu'ils font tout en gardant la carte mémoire chez eux. Certains navires peuvent rester 10 jours dans les eaux comoriennes et déclarer qu'ils n'ont rien pêché à la sortie.

À cela, s'ajoute une autre anomalie opérationnelle dans l'accord même ; les déclarations se font par tonnage. En fait, toute capture en dessous d'une tonne est considérée comme nulle. Il faut alors se demander combien de 999 kg de poissons pour chaque engin de pêche. Pour remédier à ce genre de situations, des observateurs nationaux ont été formés pour suivre en permanence les opérations de pêche sur le terrain.

Mais il se trouve que chacun de ces derniers a dû chercher un autre boulot parce ce que leur embarquement dans ces gros bâtiments de pêche a été refusé sous prétexte que les armateurs ne peuvent pas assurer leur rémunérations une fois à bord.

La Commission "Développement" du Parlement européen n'a pas jugé bon de donner d'avis sur cet accord de pêche !!!
Source : Parlement européen : Fiche de procédure - Accord de partenariat de pêche CE/Comores: possibilités de pêche et contrepartie financière. Protocole UE/Comores (3)

Pourquoi l'UE doit encore s'ingérer dans la gestion de cette humiliante somme de 600 000 euros qui peut correspondre à seulement 2 journées de pêche pour un Thonier ?

À travers cette somme destinée à encourager une politique de pêche basé sur la démagogie, pourquoi l'autorité en charge de la pêche ne peut pas en utiliser une partie pour rémunérer elle-même ses malheureux observateurs ?

Bientôt une société nationale de pêche conduite techniquement par les Siri-lankais sera opérationnelle avec leur fameux palangriers. Où en est l'union européenne dans tout ça ? Au lieu de distribuer l'argent à des personnalités hauts placées, pourquoi ne pas financer des vraies formations qui permettront aux comoriens d'exploiter eux même leurs ressources ?

« Le poisson c'est notre pétrole, nous devons en faire bon usage pour un développement réel et durable. »

(1) Projet de recommandation sur la proposition de décision du Conseil relative à la conclusion, au nom de l'Union européenne, du protocole entre l'Union européenne et l'Union des Comores fixant les possibilités de pêche et la contrepartie financière prévues par l'accord de partenariat dans le secteur de la pêche en vigueur entre les deux parties - (16130/2013 . C7-0011/2014 . 2013/0388(NLE)) - Commission de la pêche - Rapporteur: Jaroslaw Leszek Walesa.... Cliquer Ici pour accéder au projet de recommandation

(2) Protocole du 21/12/13 entre l’Union européenne et l’Union des Comores fixant les possibilités de pêche et la contrepartie financière prévues par l’accord de partenariat dans le secteur de la pêche en vigueur entre les deux parties... Cliquer Ici pour télécharger le protocole

(3) Parlement européen : Fiche de procédure - 2013/0388(NLE) - Accord de partenariat de pêche CE/Comores: possibilités de pêche et contrepartie financière. Protocole UE/Comores

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Le 16 Avril 2015

« Je suis un Poisson, Man Jên laa, I am a fish » 

Fishermen's ladies

de l’artiste peintre Manel Ndoye

L’exposition « Je suis un Poisson, Man Jên laa, I am a fish » de l’artiste peintre Manel Ndoye se tient à la Galerie  Arte de Dakar du 18 avril au 30 mai 2015.

Source : Galerie Arte par Joëlle le Bussy

Manel est un jeune artiste sénégalais, sorti major de sa promotion en 2010 de l’Ecole des Beaux-Arts de Dakar. Il est désormais un peintre reconnu et a ses lettres de noblesse dans l’Art Africain Contemporain. En 2012, exposant à la Galerie Arte pour la Biennale des Arts, il a été le lauréat de la Fondation Blachère. Depuis, il expose régulièrement en France et au  Sénégal.

Manel appartient à l’ethnie Lébou dont le berceau est la région de Dakar. Les Lébous sont essentiellement des pêcheurs et tout leur univers culturel, social et imaginaire est fortement marqué par cette activité. Manel a grandi à Djender, village lébou voisin de Cayar qui est le premier port de pêche artisanal du Sénégal. Toute sa peinture relate ses souvenirs d’enfance, il peint les femmes de son village, sa mère, ses tantes, aux boubous majestueux et colorés. Ces femmes, dans un bon nombre de ses tableaux, dansent et chantent le Ndawrabine pour demander aux cieux de protéger les pêcheurs, de rendre la pêche prospère ou d’apporter la pluie en temps de sécheresse. L’accent pictural est aussi souvent porté sur des portraits de ces femmes, dansantes et souriantes.


La peinture de  Manel est d’un style expressionniste qui ressemble un peu aux sérigraphies de Andy Warhol Cela dit, sa technique est la représentation d’images uniquement à travers sa mémoire, ses émotions ; il peint ses sujets à la peinture acrylique avec de larges aplats. Comme on pourrait quelquefois le croire à tort, il n’utilise pas la méthode de projection photographique pour réaliser ses toiles mais tout jaillit spontanément de son esprit. De là est la particularité de son talent. Les couleurs sont gaies car il ressent son univers au bord de la mer avec des vibrations positives où la joie et l’espoir rythment les danses, les expressions des visages de ses personnages. Il s’identifie ici à l’essence vibratoire du poisson d’où il tire le titre de son exposition.

Il capte des instants de vie en utilisant le contraste entre la lumière et les ombres profondes pour modeler les formes.  Cela donne donc une certaine abstraction à sa peinture qu’il aime qualifier , ainsi qu’un groupe de quelques jeunes peintres de sa promotion, de « figuro-abstro ».

Peut-être une nouvelle école de peinture est-elle en train de naître, laissant de côté l’abstraction pure, comme c’est souvent le cas dans la peinture au Sénégal ?

La découverte de cette exposition laissera à chacun sa libre interprétation de sa peinture.

Joëlle le Bussy

Pour visualiser tous les tableaux de l'exposition : Catalogue de l’exposition

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Sénégal – Union Européenne : accord de pêche « tronqué » au détriment du Sénégal ?

En Novembre 2014, un accord de partenariat de pêche durable a été conclu entre l’Union européenne et le Sénégal, qui a suscité de vives contestations au sein de la société civile sénégalais. Des voix s’étaient élevées pour dénoncer un « accord tronqué » au détriment du Sénégal.

La situation de la pêche au Sénégal est marquée ces dernières années par une crise qui perdure, entraînant une paupérisation dans les communautés de pêcheurs. Et l’Europe l’enfonce plus qu’elle ne l’aide à travers les accords de partenariat économique, et de pêche, dénonce Lamine Niasse, correspondant de Pêche et Développement à Dakar, dans deux articles parus le 16 février dans le bulletin de ce collectif :
L'autre côté du miroir avec les explications de Roberto Cesari, Chef de l’unité Accords bilatéraux et contrôle dans les eaux internationales, à la Direction générale des affaires maritimes et pêche (DG MARE) de la Commission européenne (1)...

Source : rejoprao

« Il faut regarder l’accord dans son ensemble en termes de potentiel pour le Sénégal et sa politique des pêches, c’est là qu’on voit les retombées pour la pêche sénégalaise notamment pour les pêcheurs artisanaux », soutient Roberto Césari. Pour lui, l’accord de pêche conclu entre le Sénégal et l’Union européenne est un bon accord qui reflète tous les grands principes de la Politique Commune de Pêche telle qu’elle vient d’être réformée (ndlr : interview de Roberto Cesari : « Nous travaillons sur la base des suggestions qui viennent du partenaire »). « Si on compare avec l’accord non renouvelé de 2006, les possibilités de pêche étaient largement supérieures. Nous ne sommes même pas entré dans la moindre discussion sur les petits pélagiques, les démersaux autres que le merlu noir, ni les crevettes, ni les céphalopodes, car, il n’y a pas de reliquat sur ces espèces et elles sont ciblées par la population locale, on veut pas de compétition sur des ressources importantes pour les pêcheur sénégalais, notamment les artisanaux et pour la nutrition des populations», assure Roberto Cesari. Monsieur Cesari insiste également sur le fait que cet accord va aider le secteur de la pêche du Sénégal à se développer : « Les autorités sénégalaises ont identifié des lignes d’actions qu’on estime bien fondées comme la pêche artisanale et la lutte contre la pêche INN, donc le renforcement des capacités de contrôle ». Il précise également que la DG MARE compte effectuer des missions de renforcement des capacités, comme cela se fait dans le cadre d’autres accords comme avec la Côte d’Ivoire, le Gabon et Sao Tomé. On peut donc s’attendre à un appui technique et opérationnel plus concret. Egalement ’une coopération plus élargie avec le Fond européen de développement (FED) soit envisagée par la suite pour le secteur de la pêche.

Sans oublier la livraison d'un patrouilleur pour la surveillance des côtes sénégalaises et la lutte contre la pêche illégale...

Le « Kédougou » est un navire de 45,80 mètres destiné à l’action de l’État en mer. (Photo : Yvan Zedda)

Commandé au mois de mars 2013, le patrouilleur Kédougou vient d’être livré par STX France Lorient « à l’entière satisfaction de ses clients Raidco et la marine sénégalaise ». C’est le premier OPV 45 développé par Raidco marine à être construit... 

Extrait du Marin : STX livre le patrouilleur « Kédougou » destiné au Sénégal


Un manque de communication ?

« Ce que l’on voit depuis Bruxelles c’est qu’il y a peut être eu un manque de communication « exhaustive » au niveau local pour expliquer les enjeux et avantages de l’accord, mais cet accord n’a que des avantages pour l’Etat et la société civile sénégalaise », dit-il avec un soupçon de regret. « Le fait que la priorité soit accordée à la protection de la mangrove a été critiqué. Il ne s’agit pas en tant que tel de la protection de la mangrove sinon on au- rait dû discuter avec le ministère de l’environnement. Mais il s’agit de protéger des écosystèmes fragiles (comme la mangrove) pour préserver les juvéniles, d’où le lien avec la pêche », dit-il. Puis il égraine des avantages de l’accord. « Il nous offre la possibilité de travailler ensemble sur la base de la coopération, surtout pour la lutte contre la pêche INN, pour fixer le cadre législatif comme point de repère pour toutes actions de gouvernance de la pêche au Sénégal, etc. », explique M. Cesari. Il fait comprendre qu’une des nouveautés contenues dans l’accord de pêche entre le Sénégal et l’UE concerne la surveillance participative. « En effet, si on arrive à utiliser les informations par la flotte industrielle sur les autres flottes, on peut donner au gouvernement sénégalais des informations très importantes par le biais des flottes de pêche ». Des actions qui seront financées en partie par l’appui sectoriel de 750 000 euros par an prévu dans l’accord.

Le Chef d’unité Accords bilatéraux et contrôle dans les eaux internationales de la DG MARE précise qu’il s’agit fondamentalement d’un accord thonier, mis à part « une approche expérimentale sur le merlu noir qui ne concerne que deux navires et qui est tout à fait révisable ». Mais pourquoi donc ces deux navires dits expérimentaux pour la pêche du merlu noir ? Roberto Cesari répond sans détours : « Et bien parce que, dans nos discussions préparatoires avec les autorités sénégalaises, il nous a été clarifié que personne n’avait plus pêché depuis l’expiration du dernier Protocole UE/Sénégal en 2006, ni ne voulait pêcher, par manque de moyen/expertise pour pêcher cette espèce en eau profonde donc difficilement accessible, et par conséquent, en l’absence de pêche nationale sur cette ressource, les autorités sénégalaises nous ont donné leur accord pour une approche expérimentale très limitative pour cette première année ». Avant de conclure en termes : « On a malheureusement perdu de vue l’importance de cet accord et les éléments positifs qu’il contient. Nous savons que nous avons fait un bon travail, bénéfique aux deux parties, on tient un vrai potentiel de renforcement des capacités du Sénégal et il serait donc dommage que cet accord n’aboutisse pas, et qu’il y ait des difficultés pour son adoption au niveau du Sénégal ».

L’accord est entré en vigueur en novembre 2014 et les activités de pêche ont déjà commencé. Un comité mixte est prévu pour le 16 avril pour, entre autres points, valider la programmation de l’appui sectoriel et de discuter des problèmes découlant de sa mise en œuvre.


[1] Roberto Cesari est le Chef de l’unité Accords bilatéraux et contrôle dans les eaux internationales, l’une des 100 unités qui constituent la Direction générale des affaires maritimes et pêche (DG MARE) de la Commission européenne. C’est cette unité qui s’occupe de gérer les accords bilatéraux de pêche entre l’Union Européenne et les pays tiers.

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Naufrage au large des Canaries d'un chalutier russe















Le chalutier russe Oleg Neydanov, "libéré" par Dakar en janvier 2014 contre près d'un million d'euros après avoir été arraisonné pour pêche illégale, a coulé mercredi (15 avril) au large des Canaries, ont annoncé les secours espagnols dépêchés sur place.


L'équipage de 72 personnes avait été évacué samedi après un incendie à bord. Le navire se trouvait alors au port de Las Palmas, sur l'île de Grande Canarie. Face au risque de propagation de l'incendie, les autorités espagnoles avaient décidé de le remorquer vers la haute mer.

Le Oleg Neydenov, de quelque 120 mètres de long, "a coulé à 15 miles (environ 24 km) au sud de Maspalomas", ont précisé les secours en mer espagnols.

Le ministère des Transports et de l'équipement a annoncé dans l'après-midi avoir détecté "une fuite de carburant dérivant vers le sud-ouest" et s'éloignant de la côte. "Un programme de surveillance a été mis en place (...) et des moyens visant à lutter contre la pollution y compris des barrières, et des skimmers" ont été déployés.

Un navire russe sombre un peu plus d’un an après sa coûteuse “libération”




Le chalutier russe Oleg Neydenov coule au large des îles Canaries. Après avoir pris feu samedi dans le port de Las Palmas, il avait été remorqué en haute mer pour éviter une propagation de l’incendie. Ce navire avait été arraisonné en janvier 2014 à Dakar pour pêche illégale. Moscou avait déboursé près d’un million d’euros pour le récupérer. Source : Euronews

Selon l'organisation écologiste Greenpeace, le navire, qui a coulé face aux côtes marocaines, dispose d'une cuve de "quelque 1.400 tonnes de combustible et non de (pétrole) brut". Tout en écartant le spectre de la marée noire du Prestige, pétrolier qui avait craché en novembre 2002 au large des côtes espagnoles et françaises 63.000 tonnes d'un fuel épais et visqueux qui avait souillé le littoral, Greenpeace s'inquiète toutefois d'une possible fuite de combustible, même petite, et qualifie le navire russe de "bateau pirate".

Mais la gestion de cet incident par les autorités a par ailleurs été critiquée par les organisations écologistes et les riverains. Le chalutier est à "2.400 mètres de profondeur dans une zone aux courants marins profonds, très différents des courants de surface. Dans le cas où la cuve (de carburant) laisserait s'échapper le carburant, celui-ci pourrait se répandre jusqu'aux îles les plus occidentales de l'archipel des Canaries", craint Greenpeace.

L'ONG a notamment critiqué le "périple erratique" du navire, dans des zones ayant une "haute valeur écologique". Il a finalement été coulé dans une "réserve naturelle spéciale" où transitent des cétacées et des tortues marines, selon l'ONG.

L'Oleg Neydanov avait provoqué un différend entre Dakar et Moscou après son arraisonnement le 4 janvier 2014 par le Sénégal pour pêche illégale, aux confins de la frontière avec la Guinée Bissau. Après l'avoir maintenu près de trois semaines sous séquestre à Dakar, le Sénégal avait obtenu le paiement de 600 millions de FCFA (914.000 euros) par son armateur, une société de Mourmansk (nord-ouest de la Russie).

Côté russe, on avait évoqué le paiement d'une "caution", alors que les Sénégalais parlaient d'"amende". Lors de la "libération" du navire, le ministre sénégalais de la Pêche, l'écologiste Haïdar El-Ali, avait affirmé que l'affaire illustrait "la volonté ferme du gouvernement sénégalais de faire respecter son droit dans son espace maritime".

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Le 15 Avril 2015

Documentaire | Capitaines des hauts-fonds




La saison de la pêche vient tout juste de commencer et déjà le crabe frais est dégusté par les amateurs! Les pêcheurs travaillent avec ardeur pour apporter la ressource jusqu'ici. Le documentaire Capitaines des hauts-fonds témoigne du parcours passionnant de trois pêcheurs sur les eaux du Saint-Laurent, le temps d'une saison de pêche. En collaboration avec Radio-Canada, le long métrage documentaire, réalisé par Cédric Landry, sera présenté en avant-première au cinéma Paraloeil le 21 avril à 17 h et 19 h 30, en présence de l'équipe du film.

Source : Radio Canada

Produit par la maison de production rimouskoise Tapis Rouge Films, le film trace le parcours des capitaines et témoigne des hauts et des bas d'une industrie en changement. Pêcheurs de crevettes, de crabes, de homards et de flétans, ils sont passionnés de la mer et n'ont pas froid aux yeux. La pêche est un métier traditionnel qui se transmet de père en fils pour le meilleur et pour le pire.

Les images de Capitaines des hauts-fonds ont été captées entre autres par le réputé Pierre Mignot, à qui l'on doit la direction photo de nombreux films québécois et américains, dont C.R.A.Z.Y. La musique originale est une composition d'Éloi Painchaud, qui a signé la musique du long métrage Louis Cyr.

AVANT-PREMIÈRES - FILM
21 avril,  au Cinéma Paraloeil à Rimouski - Présentations à 17 h et 19 h 30. Premier arrivé, premier servi
25 avril, 20 h, aux Pas-Perdus à Havre-Aubert

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Canada. Des étudiants pourraient prêter main-forte aux pêcheurs de homard de l'Î.-P.-É.



La pêche aux homards à l'Île-du-Prince-Édouard. La pêche aux homards à l'Île-du-Prince-Édouard.

L'Association des pêcheurs de l'Île-du-Prince-Édouard mène des discussion avec le collège Holland afin de créer un programme de cours pour les étudiants qui veulent travailler sur des bateaux de pêche au homard.

Source : Radio-Canada avec CBC

C'est que les capitaines de bateaux de pêche à homard ont de la difficulté à trouver des membres d'équipage. Selon eux, plusieurs travailleurs potentiels ont déménagé dans l'Ouest canadien ou prennent leur retraite.

Le président de l'Association des pêcheurs de l'Île-du-Prince-Édouard, Ian MacPherson, croit qu'un cours au collège Holland sur les techniques et la sécurité à bord des bateaux de pêche à homard serait attirant pour les athlètes collégiaux qui cherchent un emploi pour rester en forme.

« Il y a plusieurs athlètes au collège Holland, et ne serait-ce pas génial pour eux d'avoir un programme d'été sur un bateau de pêche?, lance Ian MacPherson. Je crois que ce serait attirant pour plusieurs personnes de pouvoir rester en forme et être prêtes pour le football, le basketball, ou n'importe quel autre sport. »

Ian MacPherson ajoute que le travail à bord des bateaux de pêche est très physique et au grand air. La rémunération pour une semaine de travail est d'environ 900 $.

Les cours commenceraient dès l'automne prochain si le programme est approuvé.

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Le 14 Avril 2015

Le poisson sur l'échiquier géopolitique mondial

Illustration extraite de l'article de Rabobank : World Seafood Trade Map 2015 

La nouvelle cartographie du commerce mondial des produits de la mer de Rabobank met en exergue le rôle clef de la Chine sur ce marché, ainsi que les conséquences de l’embargo russe sur les importations agroalimentaires européennes.

Source : Usine Nouvelle Par Franck Stassi

Les échanges mondiaux de produits de la mer ont doublé entre 2009 et 2014, pour atteindre 140 milliards de dollars, indique la banque néerlandaise Rabobank. L’Union européenne en reste le premier importateur mondial, avec 26 milliards de dollars en 2013, devant les Etats-Unis et le Japon qui, après avoir occupé la première place du podium au début des années 2000, a revu ses achats à la baisse compte tenu du déclin de sa population et de la dépréciation du yen, qui a concouru à en renchérir le coût.


La demande chinoise en forte hausse

En termes de volume, la Chine se hisse au second rang des importateurs avec des produits de valeur moindre, destinés à être transformés et réexportés. Le pays réalise de fortes importations de farine et d’huile de poisson. La Chine joue également un rôle central dans le commerce des produits de la mer à l’export. "En tant qu’exportateur de fruits de mer, la Chine est dans une classe à part", constate Rabobank : ses ventes à l’étranger ayant atteint près de 20 millions de dollars en 2013, le double des ventes norvégiennes. Disposant de la plus grande flotte mondiale longue distance, le pays tire également parti de l’aquaculture avec ses crevettes ou son tilapia. Entre 2000 et 2013, les exportations chinoises de produits de la mer ont progressé en moyenne de 15% par an, et les importations de 13,2% par an. Les analystes Gorjan Nikolik et Lian Heinhuis s’interrogent sur un possible retournement de situation à l’avenir, le rôle d’exportateur net du pays pouvant être remis en cause par la nécessité de répondre à une demande toujours plus grande sur le marché intérieur, avec la poussée de la classe moyenne, et des perspectives tarifaires plus attractives qu’à l’international.


L’embargo russe perturbe les marchés du saumon et du poisson blanc

Parmi les produits les plus échangés figure le saumon, au cœur des exportations norvégiennes, notamment en direction de l’Union européenne (voir la carte ci-dessus). Le pays en expédie plus d’un million de tonnes par an. Les exportations totales de saumon à travers le monde ont atteint plus de 14 milliards de dollars en 2013. L’embargo russe sur les importations européennes agroalimentaires de 2014 a, depuis, conduit la Norvège à réallouer une partie de sa production, notamment à l'Europe et aux Etats-Unis. Pour autant, Rabobank estime que le marché du saumon devrait continuer de croître aux cours des prochaines années, soutenu par une forte demande et le Chili, deuxième producteur mondial, qui exporte 500 000 tonnes chaque année… et qui n’est pas touché, pour sa part, par l’embargo russe. La Chine a pour sa part annoncé son intention de restreindre ses importations de saumon norvégien en raison d'inquiétudes sur la sécurité sanitaire du produit. L'Autorité norvégienne de sécurité des aliments a assuré avoir apporté des gages à la Chine sur la salubrité du saumon, sans succès.

Le secteur du poisson blanc est aussi concerné. "L'importance de la Russie en tant que producteur et de l'Union européenne en tant qu’importateur engendre une volatilité potentielle sur ce marché si le conflit actuel entre ces deux régions s’intensifie encore", explique ainsi la banque néerlandaise.

Franck Stassi

Pour plus d'informations :

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Le 13 Avril 2015

Le stress hydrique au menu du Forum mondial de l’eau

L’événement, qui a lieu tous les trois ans, tient à la fois du sommet politique, du salon professionnel, du rendez-vous citoyen où se retrouvent les ONG spécialisées, des rencontres scientifiques et même du festival culturel.

Illustration extraite du portail : pS-Eau Programme Solidarité Eau (réseau de partenaires pour l'accès à l'eau pour tous dans les pays en développement)

On y attend une dizaine de chefs d’Etat, 120 ministres, ainsi que moult parlementaires, représentants de collectivités locales, experts, dirigeants d’entreprises privées ou publiques et autant de lobbyistes. Du 12 au 17 avril, plus de 20 000 personnes devraient se rendre à la 7ème édition du Forum mondial de l’eau qui vient de débuter à Daegu et Gyeongbuk, en Corée du sud, qui a pour thème : « L’eau pour notre avenir ». Il y sera beaucoup question de droit d’accès à la ressource hydrique et d’équité dans la façon de la répartir.

Source : Le Monde par Marine Valo

Dès la veille du Forum, l’agence de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour l’alimentation et l’agriculture (la FAO), l’Unesco, la Banque mondiale, le Fonds pour l’environnement mondial et l’Association internationale des hydrogéologues ont ouvert le chapitre politique, en appelant « la communauté internationale à agir d’urgence pour empêcher la dégradation et l’épuisement des ressources en eaux souterraines. » Les cinq organisations devaient présenter le 13 avril leur « diagnostic global » et un cadre d’action pour 2030.

Sécuriser les approvisionnements

Le même jour, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le Conseil mondial de l’eau – une sorte de club de responsables politiques et d’entreprises – devaient rendre public leur rapport sur la nécessité de financer davantage les infrastructures afin d’assurer la sécurité de l’approvisionnement des populations.

L’agriculture, l’énergie, l’industrie en dépendent, rappellent les économistes. Objet d’enjeux vitaux, l’eau est évidemment le moteur de marchés gigantesques. Mais sans gestion plus durable, « la planète devrait faire face à un déficit global en eau de 40 % d’ici à 2030 », ont prévenu les experts de l’ONU en mars. Raison de plus pour que celle-ci figure en bonne place dans les débats entre Etats.


« La planète devrait faire face à un déficit global en eau de 40 % d’ici à 2030 »

Les organisateurs des Forums mondiaux successifs sont convaincus que les messages lancés lors de ces rencontres ont des répercussions sur l’agenda international. Ainsi le rendez-vous d’Istanbul en 2009 avait-il permis la reconnaissance l’année suivante par l’ONU de l’accès à une source potable comme un véritable droit de l’homme. L’édition suivante, celle de Marseille, aurait contribué à l’adoption d’une convention internationale qui encadre la gestion par les pays riverains de nappes souterraines et de fleuves transfrontaliers.

Cette fois, à Daegu, les participants ont en ligne de mire la Conférence de Paris sur le climat, en décembre. Ils souhaiteraient en effet que l’eau s’immisce dans les négociations. Auparavant, ils espèrent que la préservation et la distribution de la ressource hydrique obtiendront une place de choix lors de la prochaine assemblée générale de l’ONU, à New York, en septembre. Car les Nations unies doivent y adopter un nouvel agenda en faveur d’un avenir durable qui succédera pour les 15 prochaines années aux actuels Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

L’assainissement, un chantier gigantesque...


Lire aussi : La crise de l’eau illustrée en 5 graphiques

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Le 12 Avril 2015

Polynésie : la force des traditions


Monde - 6min 57s - à 13h25 - TF1

"The Explorers" sont des films de découverte et d’aventure constituant les archives du patrimoine naturel, culturel et humain de la planète. Ils nous emmènent en Polynésie, où les traditions sont prises très au sérieux par les 820 habitants de l’île. Ils vivent de la pêche et du tourisme. Les fonds marins du lagon fascinent : 300 requins gris y vivent. "Ici, c’est toi et la nature", sourit un pêcheur.



Zoom sur l’atoll des Gambiers, trésor de la Polynésie


Extrait - 5min 47s

Sur l’atoll des Gambiers, les habitants vivent encore en dehors du temps. Les perles noires, trésor de la région, y sont produites, dans le respect des traditions polynésiennes. Et quand ils ne récoltent pas des perles, les habitants aiment chanter et danser, ensemble.
           


En Polynésie, sous le dernier fuseau horaire du monde


Extrait - 8min 50s

L’archipel des Australes et son l’atoll de Rapa se situent sous le dernier fuseau horaire du monde. On ne peut guère être plus loin de la France ! Dans ce lieu où la nature est sacrée, les baleines sont aussi au rendez-vous et émerveillent ceux qui ont la chance de les observer. Pour en savoir plus, vous pouvez visiter le site www.theexplorersnetwork.com

Source vidéo : En Polynésie, sous le dernier fuseau horaire du monde 

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Le 10 Avril 2015

Le Vanuatu ouvre ses aires marines protégées aux victimes du cyclone

La capture des tortues et la pêche dans les aires marines protégées seront temporairement autorisées au Vanuatu.

Source : Radio Australia

Selon le ministre de la Pêche, David Tosul, cette décision doit permettre de soulager la population, qui souffre de pénurie alimentaire après le passage du cyclone Pam : "On a besoin de gérer correctement ces ressources marines comme les tortues, parce qu’elles sont rares et très peu nombreuses. On doit donc mettre en place des pratiques qui permettent aux gens de faire des récoltes, et faire cela dans les zones où on n’a jamais pêché avant. On a besoin d'ouvrir ces aires marines protégées, de permettre aux gens d’y avoir accès pour qu’ils aient de quoi manger, qu’ils aient des protéines."

Illustration : Le déplacement du cyclone Pam  sur l'archipel du Vanuatu (début mars 2015). Carte à télécharger à Ocha

Ces mesures spéciales devraient être en vigueur pendant quelques semaines, le temps que les potagers permettent de nouveau aux gens de se nourrir, explique le ministre de la Pêche : "On sait, grâce au savoir-faire des agriculteurs, qu’on a besoin de trois à quatre mois pour que certaines cultures soient rétablies. C’est le cas des choux, et aussi de certaines cultures riches en protéines comme les haricots. On peut faire des récoltes après seulement deux à trois mois et on a déjà commencé à distribuer certaines de ces graines, donc on doit juste attendre."

Quant aux projets aquacoles qui ont souffert du passage du cyclone, le ministère ne sait pas encore s’ils seront menés à terme. À l’avenir, les autorités souhaitent développer des projets locaux plus restreints.

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9 Avril 2015

Australie

Trois banques françaises se retirent d’un projet minier menaçant la Barrière de corail

Le bassin de Galilée, dans le Queensland. (ABC AM) (Credit: ABC)

Les banques françaises renoncent au charbon australien. Sous pression de plusieurs associations écologistes, BNP Paribas, le Crédit agricole et la Société générale se sont engagées, par écrit, à ne plus financer les projets miniers pharaoniques situés dans le bassin de Galilée, près de la côte nord-est de l’Australie, là où se dresse la Grande Barrière de corail.

Source : Radio Australia par Élodie Largenton

En tout, 11 institutions financières boudent désormais ce projet controversé, porté par la compagnie minière indienne Adani.

Si ce projet de 16,5 milliards de dollars entre en exploitation, le vaste bassin charbonnier émettra 705 millions de tonnes de CO2 par an, presque autant que l’Allemagne, le sixième émetteur mondial de dioxyde de carbone. Non seulement, cela aggraverait encore le changement climatique, qui dégrade la Grande barrière de corail, mais ce chantier impliquerait aussi que des tonnes de sédiments soient charriées tout près de ce lieu naturel fragile. Rappelons d'ailleurs que dans deux mois, l’Unesco se réunira pour discuter de l’état de la Grande barrière de corail. L’agence de l’Onu envisage de placer le site australien sur sa liste du patrimoine en péril.

Pour le moment, les quatre grandes banques australiennes n’ont pas annoncé leurs intentions, mais selon Julien Vincent, de l’ONG Market Forces, le refus des banques françaises devrait faire réfléchir les autres prêteurs éventuels :

« Désormais, toute personne qui serait approchée par Adani ou une autre compagnie minière intéressée par ce projet regardera ses collègues et se dira « hum, c’est en train de devenir trop toxique ». »

Le nouveau gouvernement de l'État du Queensland soutient le projet, qui doit permettre de créer des emplois, mais il a annulé les accords passés par le gouvernement précédent concernant le dragage et l’infrastructure ferroviaire du site.

De son côté, la banque nationale indienne serait sur le point de refuser à Adani un prêt d’un milliard de dollars pour financer le projet. À tous ces problèmes s’ajoute l’opposition des représentants des peuples aborigènes de la région.

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Les militants écologistes et altermondialistes entendent maintenir leurs pressions pour que ce projet minier ne voie pas le jour.

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Le 8 Avril 2015

Un accident en mer n'arrive jamais par hasard


Ouverture de de la pêche au crabe des neiges le 26 mars 2015

Au moment de la reprise de la pêche professionnelle au Québec, le Comité permanent sur la sécurité des bateaux de pêche du Québec (CSST) rappelle qu'un accident en mer n'arrive jamais par hasard ...

La pêche commerciale doit aussi user de précautions contre les accidents de travail.

À l'approche de la prochaine saison des pêches commerciales, la CSST rappelle aux capitaines et aux aides-pêcheurs l'importance de s'assurer que le bateau sur lequel ils naviguent est aménagé de façon sécuritaire.

Source : L'Avantage par Réal-Jean Couture

Notons qu'entre 2009 et 2013, la CSST déplorait le décès de trois travailleurs dans ce secteur d'activité.

Les capitaines et les aides-pêcheurs sont invités à repérer les risques inhérents aux activités de la pêche commerciale, ainsi qu'à les gérer en adoptant des méthodes de travail sécuritaires. Employeurs et travailleurs doivent agir pour éliminer les dangers sur le bateau, notamment en sécurisant le pont et les treuils, en installant une rambarde et en éloignant les cordages des pieds des travailleurs dans la zone de travail.

Éviter les chutes par-dessus bord

Les capitaines de crevettiers et d'homardiers seront conscientisés à l'importance de prévenir les chutes lors de tâches relatives à ce type de pêche. Rappelons que le dernier accident du travail mortel dans le secteur des pêches commerciales s'est produit alors qu'un aide-pêcheur qui se tenait sur la boîte à crevettes a fait une chute par-dessus bord, qui s'est conclue par sa disparition en mer.

Des actions pour rejoindre les pêcheurs

Afin de réduire le nombre de blessures subies lors des pêches commerciales, la CSST rend disponible pour les travailleurs et les employeurs le guide Santé et sécurité à bord des bateaux de pêche, élaboré avec la collaboration de représentants d'employeurs et de travailleurs du milieu.

De plus, la CSST réalise annuellement une campagne de sensibilisation destinée au secteur des pêches commerciales, qui inclut entre autres la diffusion de messages de prévention dans les médias écrits, des tournées d'information ainsi que la participation à la rencontre annuelle du Comité permanent sur la sécurité des bateaux de pêche du Québec.

Pour en savoir plus sur la santé et la sécurité dans le secteur des pêches, visitez le site Web de la CSST : www.csst.qc.ca/peches.

35 ans au cœur de la santé et de la sécurité du travail

La CSST, qui souligne en 2015 ses 35 années d'existence, est l'un des principaux acteurs de l'économie, qui soutient les employeurs et les travailleurs du Québec dans la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. En 2013, près de 90 000 lésions ont été recensées et les prestations versées par la CSST aux victimes totalisaient 1,9 milliard de dollars.

Près de 200 000 employeurs cotisaient à la CSST et plus de 3,7 millions de travailleurs bénéficiaient de sa couverture d'assurance. La CSST fait de la prévention un engagement quotidien et poursuit son travail visant à faire de la santé et la sécurité du travail une valeur de société. Parce que le Québec a besoin de tous ses travailleurs.

Organisations: CSST, Comité permanent sur la sécurité des bateaux de pêche du Québec

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Le 7 Avril 2015

Naufrage du « Thunder » : un sabordage selon Sea Shepherd

Au premier plan, le navire braconnier en perdition et, à l’arrière, un navire de Sea Shepherd restant à une distance de sécurité. (Photo de Simon Ager)

Un sabordage ? Ça en a tout l’air. Le lundi 6 avril, le Thunder, soupçonné de braconner la légine, a coulé dans les eaux de Sao Tomé et Principe (golfe de Guinée) sous les yeux des militants de l’ONG Sea Shepherd qui le poursuivaient depuis des mois à bord du Bob Barker et du Sam Simon. Un naufrage « très suspect », soulignent-ils, évoquant aussi un « navire négrier ».

Source : Le Marin

« Habituellement, lorsque qu’un navire coule, le capitaine fait fermer toutes les trappes afin de maintenir la flottabilité, indique l’ONG. Or, dans le cas présent, c’est l’inverse qui a été fait. Les portes et les trappes étaient maintenues ouvertes avec des cordes et la cale à poisson était également ouverte. » Le chef-mécanicien du Bob Barker a aussi constaté à bord du Thunder la présence de poissons identifiés comme des légines australes. Les militants écologistes, qui ont reçu un appel de détresse, ont secouru les 40 membres d’équipage à bord de leurs deux navires.


L’ONG s’était lancée à la poursuite du Thunder dans l’océan Austral il y a 110 jours, à 2 300 milles de l’Afrique du Sud, le soupçonnant de braconner la légine. L’hypothèse de Peter Hammarstedt, capitaine du Bob Barker : après tant de jours de poursuite, le Thunder a dû être à court de fuel et devait se ravitailler. Il a dû préférer que les preuves finissent au fond de l’eau plutôt qu’elles soient découvertes au port. Le navire se trouve maintenant par 4 000 mètres de fond.

Des esclaves à bord ?

Une dizaine de jours plus tôt, ce navire qui battait pavillon du Nigeria a été radié des registres de ce pays africain. Il figure à la fois sur la liste de navires soupçonnés de pêche illégale ou irrégulière établie par la CCAMLR (Commission pour la conservation des ressources marines de l’Antarctique) ; et sur celle des navires recherchés par Interpol pour braconnage de la légine dans l’océan Austral, avec cinq autres navires.
Suite à cette radiation, un autre drame s’était noué à bord du Thunder : une tentative de suicide d’un marin indonésien. L’ONG soupçonnant que l’équipage soit exploité, voire victime de trafic d’humains, avait alors tenté d’adresser des messages proposant un accueil à leur bord. Les messages, dans des bouteilles en plastique, ont été interceptés par les officiers, a priori d’origine espagnole selon l’association. « Je suis convaincu que l’équipage indonésien du « Thunder » est issu du trafic d’êtres humains tel que défini par la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée », a indiqué Peter Hammarstedt. Avec un équipage « retenu contre son gré » et n’étant « pas en mesure de communiquer librement ».

Communiqués de Sea Shepherd sur le naufrage et sur l’exploitation des marins.

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Le 4 Avril 2015

L’appropriation de territoires pour des profits financiers


L’appropriation de terres, de forêts et d’eaux par des privés et des États n’est pas un phénomène nouveau. Une partie importante de ce qui croît sur la terre, de ce que les humains cultivent sur la terre, de ce qui coule sur et sous la terre, de ce qui constitue des paysages et des écosystèmes, de ce qui est construit sur la terre et de ce qui est extrait de la terre a été transformé en marchandise. Ce qui est nouveau, c’est la variété de moyens, de mécanismes et d’instruments par lesquels est exercé le contrôle des terres et de la nature, et grâce auxquels la terre et ses richesses sont en train de devenir des articles à commercialiser sur de nouveaux marchés. Des pays du Sud aux économies surtout agricoles ouvrent déjà leurs frontières à l’investissement étranger direct; ces investissements s’accompagnent souvent d’arrangements financiers complexes et de multiples sources de capital, qui peuvent être publiques, privées ou multilatérales. Il est fréquent que les membres des populations touchées par ces accords perdent leurs moyens d’existence, leurs foyers, leur culture, leur identité et l’accès à la nourriture; ils sont expulsés ou réinstallés de force et il n’est pas rare qu’ils soient poussés à accepter des emplois précaires et mal payés.

Source : WRM Publié le 23 fév, 2015. Inclus dans Bulletin 210 

La propagation du néolibéralisme dans la plupart du monde depuis les années 1980 a donné un nouvel élan à la mainmise des grandes entreprises sur l’agriculture et les systèmes alimentaires. La déréglementation financière a permis aux bourses de commerce de se développer rapidement et d’entrer dans de nouveaux domaines grâce à de nouveaux instruments financiers; elle a donné aussi à de nouveaux acteurs la possibilité d’entrer dans l’arène des investissements dans la terre, l’agriculture et l’alimentation. Les banques ont créé de nouveaux types d’instruments financiers qui unifiaient les contrats à terme portant sur des produits agricoles, des terres, des minéraux et l’énergie (2), et elles ont dirigé les flux de capitaux d’investissement non réglementés vers la terre et la nature. De nombreux instruments financiers concernant l’agriculture ont transformé le risque lui-même en un nouveau type d’actif, augmentant ainsi l’instabilité des prix et l’incertitude économique pour les petits producteurs agricoles qui n’avaient aucune protection contre ces risques.
Au cours des dix dernières années, les acteurs et les instruments financiers (fonds souverains, sponsors financiers, compagnies d’assurance, fonds de pension, fonds alternatifs, banques d’investissement et autres sociétés financières) se sont intéressés aux affaires concernant la terre, les forêts, les minéraux et l’eau. L’effondrement du marché financier a poussé les investisseurs à se tourner vers des projets de spéculation dans ces domaines. Tandis que la terre elle-même est un bien immeuble, la financiérisation permet à la richesse que produit la terre de se déplacer d’un endroit à l’autre du monde grâce aux instruments financiers échangeables qui peuvent être commercialisés sur des marchés éloignés. Un même endroit peut être soumis à plusieurs plans de financiérisation, comme par exemple le Paiement pour services écosystémiques, le commerce du carbone forestier et la plantation d’arbres à croissance rapide (voir les bulletins 175 et 181 du WRM).

La subversion des droits, de la législation et de la gouvernance

Repenser la gouvernance

Suite : WRM 

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Le 3 Avril 2015

Saint-Pierre-et-Miquelon : Ouverture de la campagne de pêche au crabe des neiges


Reportage de Claudio Arthur et Alain Rebmann.

Source : SPM 1ère   Par M.E. Publié le 02/04/2015

C'est le début de la saison. La pêche au crabe des neiges mobilisera jusqu'au 31 juillet une dizaine de bateaux de l'archipel.


Contrairement à 2014, les pêcheurs espèrent que la ressource sera au rendez-vous. Pour l'heure, les armements restent à quai car les usines de transformation n'ont toujours pas ouvert leurs portes à Terre-Neuve.


Vous l'avez entendu, l'armateur Jean Beaupertuis regrette de livrer le crabe des neiges dans les usines canadiennes. Depuis plusieurs années il prône la mise en place d'un atelier de transformation à Saint-Pierre et Miquelon.

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Le 2 Avril 2015

Naufrage d'un navire-usine de la pêche durable : au moins 56 morts dans le Pacifique Nord...

Colin d'Alaska label MSC : Pêcheurs artisanaux, allez au charbon !


Récemment, Carrefour nous suggérait que son colin d’Alaska labellisé "pêche durable MSC" était capturé par un navire de petite taille... un bateau de la pêche artisanale...

Après le naufrage en mer d’Okhotsk du « Dalni Vostok » chalutier-congélateur russe, il faut se rendre à l'évidence... la pêcherie de colin d’Alaska met en œuvre des bateaux de pêche de très grande taille, des navires présentés comme des monstres par les ONGE... Ces dernières dénoncent le gigantisme de ces chalutiers-usine qui écument l’ensemble des océans... (voir article de l'Afp plus bas)

Mais peut-on raisonnablement envoyer des pêcheurs artisans aller au charbon et affronter des mers parmi les plus dangereuses de la planète comme garantie d'une pêche durable ?

Dans le Pacifique Nord, la pêcherie de colin d'Alaska est labellisée Pêche durable MSC depuis le début des années 2000 en mer de Béring et depuis 2013 en mer d'Okhotsk, avec dans la liste des chalutiers (actualisée le 18 février 2015), le navire-usine naufragé « Dalni Vostok » de l'armement Magellan. 

Actuellement, la pêcherie de colin d’Alaska représente la plus importante ressource mondiale de poisson blanc avec des captures annuelles dépassant les 3 millions de tonnes (*) pour l’ensemble du Pacifique Nord (mer de Béring et mer d’Okhotsk). Globalement, cette pêcherie est considérée bien gérée, alors qu'elle est exploitée à 100% par les plus grands armements industriels états-uniens, russes, chinois, coréens et japonais...

Tout le monde reconnait que cette pêcherie industrielle n'est pas surexploitée... Là où le bât blesse, ce n'est pas l'état de la ressource en colin d'Alaska, mais les conditions de travail des marins à bord des bateaux-usine... Le chalutier naufragé « Dalni Vostok » avait embarqué des marins non déclarés... Parmi les membres d’équipage (au nombre de 132), 78 étaient russes, 42 en provenance du Myanmar (ex Birmanie) et le reste de Lettonie, d’Ukraine et du Vanuatu. Pyotr Osichansky, président de l'association des capitaines d'Extrême-Orient, a déclaré à la télévision russe que lorsque le chalutier a appareillé la dernière fois de Russie, en Janvier, il comptait moins de 70 membres d'équipage. Les marins supplémentaires ont probablement été embarqués à Pusan, en Corée du Sud, et ils travaillaient illégalement, a-t-il dit. 

A toujours parler de l'état catastrophique des stocks de poisson, on en oublierait les conditions de travail lamentables des marins-pêcheurs impliqués dans une chaine de production de la mer à l'assiette... Le colin d'Alaska fait partie des 5 espèces aquatiques les plus consommées en France... Or les industriels du poisson pané et du surimi ont mis entre parenthèse les conditions socio-économiques de cette pêcherie pour ne communiquer que sur l'aspect "Pêche durable" dans le sens des campagnes médiatiques des ONGE... (voir plus bas la campagne "Venez vérifier" de Fleury Michon, leader en France du surimi à base de colin d'Alaska). Dumping social ! Comment Lulu le merlu, poisson pané du port de Lorient, peut-il rivaliser avec Colin d'Alaska, poisson pané Findus ou Igloo, son cousin du Pacifique Nord ?

(*) Prévision 2015 de Fao-Globefish : 3,385 millions de tonnes de colin d'Alaska pour un total de 7,078 millions de tonnes de poissons blancs (cabillaud, merlu, aiglefin, hoki,...) Pour plus d'explications : Globefish


Photo : Ria Novosti

Les bateaux-usines, bras armés de la pêche industrielle mondiale

Les bateaux-usines comme celui qui a fait naufrage jeudi en mer d'Okhotsk sont des monstres des mers capables de pêcher et congeler le poisson directement à bord, au prix de conditions de vie extrêmes pour les équipages.

Le Dalni Vostok, chalutier-congélateur russe long de 104 mètres, a coulé dans les eaux glaciales de l'Extrême-Orient russe avec 132 personnes à bord, faisant au moins 56 morts. Il est très difficile d'évaluer le nombre exact de ces navires géants qui sillonnent les mers du globe. Ils seraient « quelques dizaines », mais « ils sont difficiles à repérer car ils jouent avec le système et changent de pavillon en fonction de la répartition de la ressource », explique François Chartier, chargé de campagne chez Greenpeace.

Du surimi à partir de colin d'Alaska capturé par un bateau états-unien de la pêche durable MSC


Pêche du colin d'Alaska avec Fleury Michon : Reportage d'un blogueur suite à la campagne de Fleury Michon autour du surimi "venezverifier"

Partis pour plusieurs mois, ces navires ont besoin de beaucoup de personnel pour manœuvrer le navire, pêcher puis pour préparer le poisson avant qu'il ne soit conditionné et congelé. Certains déchargent même directement leur marchandise en mer à des cargos de transports pour rester sur la zone de pêche.

Les Chinois en pointe

Héritée de l'époque soviétique, la flotte russe de navires-usines, dont faisait partie le Dalni Vostok, « a fondu comme neige au soleil », en partie à cause d'accords commerciaux avec la Norvège, très à cheval sur la pêche durable, explique Stéphan Beaucher, consultant sur les politiques de pêche.

La pêche en Alaska


Fleury Michon : Venez vérifier (chapitre 1)

Sur les registres de flotte de l'Union européenne, on retrouve la trace de 85 chalutiers de plus de 85 mètres, qui ramènent du poisson travaillé. 24 sont Espagnols, 17 Français, huit Allemands, a notamment recensé Stéphan Beaucher. Les Pays-Bas en ont dix, « des monstres qui se baladent partout », mettant le cap sur les côtes africaines avant de revenir décharger le poisson aux Canaries puis de repartir pêcher, explique-t-il. La Corée du Sud et Taïwan possèdent aussi des navires, mais « ce sont les Chinois qui ont poussé le modèle le plus loin. Ils ont de plus en plus de bateaux performants, avec une spécialisation des tâches », complète Stéphan Beaucher.

Parmi eux, un véritable mastodonte, le Lafayette, un ancien pétrolier de 229 mètres reconverti par la société chinoise Pacific Andes. Avec 320 employés à bord, il peut congeler 1.500 tonnes de poisson par jour et accueillir 14.000 tonnes dans ses frigos. Utilisé comme un « navire-mère », il ne pêche pas, mais récupère les poissons de sept bateaux plus petits qui font la navette autour de lui.

Conditions de travail proches de l'"esclavage"

Le Lafayette est aussi enregistré dans la flotte russe, « ce qui lui permet de pêcher sur plusieurs quotas, chinois et russe », souligne Stéphan Beaucher. Le genre d'astuces dont les armateurs de ces navires sont friands. « Par définition, ils pêchent loin de leurs eaux territoriales, dans des zones où les Etats vendent le droit de pêcher le long de leurs côtes », notamment en Afrique, privant les pêcheurs locaux de leur gagne-pain, regrette Christian Buchet, directeur du Centre d'études de la mer à l'Institut catholique de Paris.

Les croustillants de colin d'Alaska


Saveurs de l'année 2013

« Les conditions de travail sont très difficiles », voire carrément proches de « l'esclavage » sur les navires asiatiques, où les campagnes peuvent aller de neuf mois à deux ans, explique Jacky Bonnemains de l'Ong Robin des Bois. « Sauf sur les bateaux chinois, les équipages sont multinationaux. Les passeports - quand ils existent - sont dans les mains du commandant ou de l'armateur. De plus en plus d'hommes embarqués à bord des navires asiatiques ne sont pas vraiment des marins, ce sont souvent des gens sans papiers, provenant du monde rural », raconte-t-il.

Sans oublier les conséquences écologiques de cette pêche « qui ratisse copieusement les fonds marins », fustige Christian Buchet. Greenpeace a d'ailleurs lancé en novembre une campagne contre vingt bateaux-usines européens, surtout espagnols et néerlandais, accusés de surexploiter les océans. Selon l'Ong, 1 % de la flotte mondiale (bateaux-usines et thoniers) capture 50 % des poissons chaque année.

Russie : au moins 56 morts dans le naufrage d'un chalutier-congélateur en mer d'Okhotsk



Le Pacifique Nord (Mer d'Okhotsk et Mer de Béring) est la plus grande zone de pêche de la planète, avec notamment la pêcherie de colin d'Alaska, poisson blanc le plus consommé dans le monde (Captures prévues en 2015 : 3,385 millions de tonnes, selon FAO-Globefish)... viennent ensuite les saumons, le cabillaud, le hareng... Lire : Au pays du saumon, du cabillaud et du colin d'Alaska...

Actualisé le 2 avril à 23 h

Au moins 56 morts et 13 disparus

Le chalutier russe a coulé en moins de 15 minutes dans les eaux glacées de la mer d’Okhotsk, coûtant la vie à au moins 56 des 132 personnes qui se trouvaient à bord. Le chalutier Dany Volstok a sombré vers 4 h, heure locale, au large de la péninsule du Kamchatka. Le navire n’a émis aucun signal de détresse avant de couler.

Les secouristes du Kamchatka rapportent que 63 personnes ont été rescapées mais que le sort de 13 autres demeure incertain.

Le « Dalni Vostok », un navire-usine, chalutier-congélateur de 5 700 tonnes et 104 mètres de long est conçu pour embarquer plusieurs dizaines de marins pour des campagnes de pêche de plusieurs mois. Il ciblait tout particulièrement le colin d'Alaska... Le « Dalni Vostok » était exploité par la compagnie Magellan LLC et basée à Nevelsk, une ville portuaire de l'île de Sakhaline, dans l'Extrême-Orient russe. Photo Russian Emergency Situations Ministry Press Service

Des survivants ont expliqué que le navire a été déstabilisé par des réservoirs de carburants vides et un manque de lest. Il se serait renversé quand un filet de pêche pesant 80 tonnes (de colin d'Alaska ndlr) a été hissé à bord, a dit le gouverneur intérimaire des îles Sakhaline voisines, Oleg Kozhemyako.

D’autres responsables avaient précédemment évoqué une possible collision avec un iceberg.

Le chalutier long de 100 mètres n’a mis que quelques minutes à couler. Les survivants ont réussi à sauter à bord de canots de sauvetage et certains avaient enfilé des combinaisons de survie, ont dit des secouristes.

Environ 26 navires de pêche et 1300 marins et secouristes participent aux opérations de secours. Ils ont continué à fouiller l’océan à la recherche de survivants et de victimes alors que la noirceur tombait, a dit le ministre des Situations d’urgence, Vladimir Puchkov.

Les navires de pêche ont récupéré 56 corps jusqu’à présent. L’agence de presse russe Interfax rapporte qu’une victime a été retrouvée jeudi soir à bord d’un canot de sauvetage et une autre flottant dans l’eau à proximité. 

D'après Metro / AP : Russie: 56 morts dans le naufrage d'un bateau


Des marins étrangers non déclarés

Parmi les membres d’équipage, 78 étaient de la Russie, 42 en provenance du Myanmar (ex Birmanie) et le reste de Lettonie, d’Ukraine et du Vanuatu.

Pyotr Osichansky, président de l'association des capitaines d'Extrême-Orient, a déclaré à la télévision russe que lorsque le chalutier a appareillé la dernière fois de Russie, en Janvier, il comptait moins de 70 membres d'équipage. Les marins supplémentaires ont probablement été embarqués à Pusan, en Corée du Sud, et ils travaillaient illégalement, a-t-il dit.  

D’après poconorecord : Russian trawler sinks quickly in icy water, at least 56 dead


Causes du naufrage du chalutier dans l'Extrême-Orient russe : 10 pistes envisagés

Selon le ministre russe des situations d’Urgence Vladimir Poutchkov, l’origine de l’accident reste à déterminer, les pistes principales étant le facteur humain et la collision avec un glacier.

Source : RT

Le responsable adjoint de l'Agence fédérale de la Pêche Vassili Sokolov a annoncé  que l'état du chalutier ne présentait techniquement aucun risque, le facteur humain pouvant aussi être à l'origine du naufrage. Il n'y avait pas d'intempéries ni de vents forts au moment de l'accident, ni surpoids à bord du chalutier englouti, a ajouté Sokolov.

Selon une source dans le ministère, la cause du naufrage pourrait être une collision avec un glacier.




Le service de presse de l’administration de la région de Sakhaline proche du lieu de l’accident a confirmé la probabilité d’une collision et a ajouté qu’un chargement déséquilibré n’est pas une cause à exclure.

Selon le gouverneur par intérim de Sakhaline Oleg Kozhemyako, la cause du naufrage du chalutier russe «Dalniï Vostok» naufragé en mer d'Okhotsk mardi soir pourrait être une perte d’équilibre à la suite du déchargement d’un filet de pêche.




De son côté, le directeur de l’Agence d’information sur la Pêche Alexandre Saveliev a estimé que la mauvaise qualification de l’équipage et le manquement aux exigences de sécurité ont contribué à la gravité de l’accident.

Les membres de l’équipage qui ont survécu à l’accident seront interrogés aux côtés de la direction de la société propriétaire du navire en vue d’éclaircir les circonstances du naufrage.



Illustration extraite du Portail russe, Sputniknews.com

Un chalutier russe a sombré en mer d'Okhotsk dans la nuit de mercredi à jeudi avec à son bord 132 hommes d'équipages. Au moins 54 d'entre eux sont morts noyés et 15 autres sont toujours portés disparus.

Le chalutier russe "Dalni Vostok" a fait naufrage à 22 h 20, heure française (6 h 30 locales) dans la nuit de mercredi à jeudi, au large des côtes de la péninsule du Kamtchatka et à 250 kilomètres au sud de la ville de Magadan, la principale agglomération de cette zone peu peuplée de l'Extrême-Orient russe.

« Actuellement, nous avons récupéré les corps de 54 victimes. Soixante-trois membres d'équipage ont pu être sauvés », a indiqué le chef régional de l'administration fédérale de sauvetage en mer à l'agence de presse russe Interfax, précisant que 15 marins étaient toujours portés disparus. Un précédent bilan faisait état d'au moins 43 morts et 26 disparus.

Le même responsable explique que près de 40 marins ont pu être hélitreuillé vers les hôpitaux de Magadan. Il a également annoncé que près de 800 personnes ont participé aux opérations de sauvetage et que 26 navires de pêche de différentes nationalités, croisant dans les environs du naufrage, se sont déroutés pour porter assistance aux marins en perdition.



Des Russes et des Birmans

Un responsable du centre de coordination des secours de la région a précisé à l'agence Tass que sur un total de 132 marins à bord du chalutier, 78 étaient russes et 54 étaient d'origine étrangère (dont 42 birmans).

Des hommes originaires de Lituanie (3), d'Ukraine (4) et du Vanuatu (5) complétaient l'équipage du « Dalni Vostok », un navire-usine de 5 700 tonnes et 104 mètres de long conçu pour embarquer plusieurs dizaines de marins pour des campagnes de pêche de plusieurs mois. Le « Dalni Vostok » était exploité par la compagnie Magellan LLC et basée à Nevelsk, une ville portuaire de l'île de Sakhaline, dans l'Extrême-Orient russe.

« Selon nos premières informations, 40 blessés vont être évacués vers un hôpital de Magadan par hélicoptère », a indiqué le service de presse du district de Magadan dans un communiqué, précisant que ceux-ci n'avaient pas pris part aux opérations de sauvetage en raison de l'éloignement du chalutier au moment de son naufrage.

Russian trawler with 130+ aboard sinks in Sea of Okhotsk


 

Mer calme au moment du naufrage

« Un total de 800 personnes ont participé aux opérations de recherche et de secours », indique toutefois le communiqué, précisant que 26 navires de pêche avaient participé au sauvetage des marins rescapés.

Selon la même source, les causes du naufrage n'ont pas encore été déterminées. Les médias russes évoquent toutefois la possibilité que le bateau ait heurté des blocs de glace, alors que la température était de 0°C et la mer très calme au moment du naufrage.

De nombreux navires de pêche notamment russes, chinois et japonais, se livrent à des campagne de pêche dans les eaux internationales des mers d'Okhotsk et de Béring bordant l'Extrême-Orient russe car elles sont extrêmement poissonneuses et furent longtemps sous-exploitées en raisons des conditions difficiles de travail sur place.

En décembre dernier, le naufrage d'un chalutier sud-coréen en mer de Béring, entre l'extrémité orientale de la Russie et l'Alaska, avait fait 27 morts et 26 disparus.

D'après le monde : Au moins 54 morts dans le naufrage d'un chalutier russe

Dans RPA :

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FAO. Vers un partenariat officiel du Festival Pêcheurs du Monde en 2016

Des représentants de la FAO ont participé à la 7ième édition du festival de films Pêcheurs du Monde en mars 2015

The International Film Festival ‘’Fishermen of the world’’ marked with the participation of FAO Fisheries and Aquaculture Department

Source : FAO - Globefish - 27 March 2015

During the 7th International Film Festival ‘’Fishermen of the world’’, the FAO film on the successful project ‘’Support to post-harvest fisheries technology’’ has been selected under the category "Découvertes" (Discoveries).

The International Film Festival ‘’Fishermen of the world’’ is an annual cultural event organized by a team of volunteers and fisheries experts in Lorient, France. It introduces new or recent films dedicated to the sea people, and invites to discover images of the sea from all over the world, while providing a platform for debates and exchanges on political, economic, social and environmental questions related to the fisheries sector. Each edition gives fishermen the possibility to speak about themselves, enables the workers from the sea to introduce their world to the audience, to express their love for their jobs and to share their hopes and fears.

For this 7th edition, the FAO film on the successful project ‘’Support to post-harvest fisheries technology’’ has been selected under the category ‘’Découvertes’’ (Discoveries). This film has been produced last year, and presents the long-term outputs and impact of a FAO technical cooperation programme which has been implemented in Burundi 8 years ago. Specifically, the project introduced to fishing communities along Lake Tanganyika an improved and simple fish drying technique, which enabled to curb post-harvest fish losses and resulted into a large scale improvement in the living conditions of the fish operators. The short version of the video can be viewed by clicking here.

The presence of FAO during this International Film Festival was highly appreciated. During the panel discussions, the FAO representatives pointed out the impartial and advisory role of FAO in the decision-making process in the global fisheries sector. They also insisted on the importance not only of a more sustainable management of fisheries resources, but also of an efficient management of the catches through fight against losses and waste, and the generation of fish by-products resulting from the production process, and in less developed countries through the adoption of improved processing technologies.

Discussions on the possibility for FAO to become official partner of the Festival for the next editions were initiated. That would imply the participation of FAO representatives in the preliminary panel discussions and the financing offered by this international organization of some fishermen and fisherwomen from less developed countries to participate at the Festival.

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Développement et biodiversité : comment négocier le tournant environnemental ?

Yann Laurans et Raphaël Billé ont collaboré à cet ouvrage publié par l'Agence française de développement, sous la direction de Laurent Mermet (AgroParisTech) et Tiphaine Leménager (AFD).

Comme pour l’ensemble des grands défis environnementaux contemporains, l’avenir de la biodiversité dépend étroitement des trajectoires et des politiques de développement. Sans inflexions profondes, sans transformations réelles des dynamiques de développement en cours (notamment en ce qui concerne l’agriculture, la gestion de la forêt ou bien encore l’exploitation des ressources marines), il ne sera pas possible d’enrayer l’érosion de la biodiversité, un objectif pourtant fondamental et plébiscité à toutes les échelles d’action tant par les acteurs du développement que par ceux défendant plus spécifiquement l’environnement (UN, 2000 ; MEA, 2005 ; CDB, 2010).

Parmi les acteurs concernés, les opérateurs de l’aide au développement – et en particulier les agences publiques de financement de cette aide – sont donc appelés à examiner et à réorienter leurs actions au regard de leurs impacts sur la biodiversité. Changements dans leurs orientations, dans le type de programmes qu’ils soutiennent, dans les sauvegardes environnementales qu’ils se donnent…, le défi est incontestablement ambitieux. Il l’est particulièrement compte tenu de l’ampleur et de la diversité des territoires concernés, des masses financières en jeu, de la puissance des secteurs économiques impliqués, des forces politiques en présence dans un contexte où les choix relèvent largement des États, sans oublier les difficultés que soulève tout projet de changement et d’évolution de grandes organisations telles que les agences d’aide au développement qui emploient plusieurs centaines de personnes chacune.

Au cours des quinze dernières années, ces organismes ont pu appréhender la nature et la mesure de ce défi et ce, non sans heurts. Comme le souligne l’un des anciens directeurs de l’Agence Française de Développement (AFD), « la problématique de la durabilité, de l’environnement et du développement, nous l’avons progressivement apprise à la dure, dans la peine, dans la souffrance et dans les contradictions » (Severino, 2010). Aujourd’hui, l’ensemble des grandes agences publiques du financement de l’aide au développement, qu’elles soient multilatérales ou bilatérales, ont adopté le développement durable comme orientation majeure de leur mission et affichent une attention aux problématiques d’environnement (cf. encadré 1 en fin d’introduction). Les agences publiques de financement du développement se sont donc engagées officiellement à porter plus d’attention aux enjeux environnementaux et, donc, à relever le défi énoncé supra. Par leurs engagements institutionnels, mais aussi par les préoccupations environnementales portées par une part croissante de leur personnel, ainsi que par l’expression des attentes de certains de leurs partenaires, de l’opinion publique et des pouvoirs publics, ces institutions ont amorcé un certain tournant environnemental. Toutes possèdent à présent un portefeuille de financements de projets à vocation environnementale, toutes ont adopté des procédures visant à réduire de manière transversale l’impact environnemental et social de l’ensemble de leurs activités, et toutes consacrent une part de leurs ressources humaines à gérer ces enjeux (Leménager et al., 2012)....

Tiphaine Leménager et Yann Laurans : "Les paiements pour services environnementaux : simplicité trompeuse de l’outil, hétérogénéité fondamentale des situations" (in Deuxième partie : quels outils d’intervention mobiliser en faveur du tournant environnemental ?)

Yann Laurans et Alexander Haddad : "Évaluation économique des services écosystémiques pour les bailleurs de l’aide au développement : les usages théoriques attendus masquent le potentiel réel d’utilisation" (in Troisième partie : de quels outils de pilotage se doter pour favoriser le tournant environnemental ?)
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Raphaël Billé : "Un outil « stratégique » sans acteurs et sans contextualisation : l’impasse du triage" (in Troisième partie : de quels outils de pilotage se doter pour favoriser le tournant environnemental ?)


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Suite de la revue de presse internationale : Mois de Mars en 2015

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