Non à la reprise des exportations d’anguilles européennes en dehors de l’Union Européenne
Civelles (ou pibales), alevins d'anguille européenne "Anguilla anguilla" - Photographie de Serge Lucas
Le Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN), autorité scientifique française CITES, prend acte de l’amélioration du recrutement en Europe et des efforts des pêcheurs mais rend un avis défavorable à une reprise immédiate des exportations des anguilles européennes "Anguilla anguilla" notamment des civelles (alevins d'anguille).
Les civelles sont très recherchées par les aquaculteurs d'Asie (Chine, Corée du Sud, Taïwan et Japon) qui les élèvent jusqu'au stade adulte. Confrontés également à des problèmes de ressources, ces quatre pays asiatiques se sont mis d'accord, en septembre 2014, pour limiter leurs captures de civelles "Anguilla japonica". Ils ont décidé de fixer des quotas annuels de civelles destinés à l'élevage : 21,6 tonnes pour le Japon, 36 tonnes pour la Chine, 11,1 tonnes pour la Corée du Sud et 10 tonnes pour Taiwan. Cette limitation qui a pris effet en novembre dernier, correspond à une baisse de 20% des captures par rapport aux années précédentes. Ces pays espèrent ainsi enrayer le déclin de l'anguille japonaise. La peur au ventre ? Déjà inscrite sur la liste rouge de l'UICN, mais pas sur la liste de la CITES, l'anguille asiatique échappera-t-elle aux restrictions commerciales ? (lire plus bas pour plus d'explications).
Pour en savoir plus sur la pêcherie de civelle en France : A la traque des braconniers de pibale dans les marais de Charente (cet article explique que le moratoire affecte principalement les petits pêcheurs licenciés en raison des prix très bas sur le marché intérieur entre 200 et 300 euros le kilo)
Suite au moratoire européen, les civelles valent de l'or sur le marché international...
Civelles (ou pibales), alevins d'anguille européenne "Anguilla anguilla" - Photographie de Serge Lucas
Le Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN), autorité scientifique française CITES, prend acte de l’amélioration du recrutement en Europe et des efforts des pêcheurs mais rend un avis défavorable à une reprise immédiate des exportations des anguilles européennes "Anguilla anguilla" notamment des civelles (alevins d'anguille).
Les civelles sont très recherchées par les aquaculteurs d'Asie (Chine, Corée du Sud, Taïwan et Japon) qui les élèvent jusqu'au stade adulte. Confrontés également à des problèmes de ressources, ces quatre pays asiatiques se sont mis d'accord, en septembre 2014, pour limiter leurs captures de civelles "Anguilla japonica". Ils ont décidé de fixer des quotas annuels de civelles destinés à l'élevage : 21,6 tonnes pour le Japon, 36 tonnes pour la Chine, 11,1 tonnes pour la Corée du Sud et 10 tonnes pour Taiwan. Cette limitation qui a pris effet en novembre dernier, correspond à une baisse de 20% des captures par rapport aux années précédentes. Ces pays espèrent ainsi enrayer le déclin de l'anguille japonaise. La peur au ventre ? Déjà inscrite sur la liste rouge de l'UICN, mais pas sur la liste de la CITES, l'anguille asiatique échappera-t-elle aux restrictions commerciales ? (lire plus bas pour plus d'explications).
Pour en savoir plus sur la pêcherie de civelle en France : A la traque des braconniers de pibale dans les marais de Charente (cet article explique que le moratoire affecte principalement les petits pêcheurs licenciés en raison des prix très bas sur le marché intérieur entre 200 et 300 euros le kilo)
Suite au moratoire européen, les civelles valent de l'or sur le marché international...
Le prix de la civelle américaine "Anguilla rostrata" atteint des sommets à près de 3500 euros le kilo !!! Dans le Maine, la principale région de pêche aux USA, "la civelle vaut près de 6 fois son poids en argent car les aquaculteurs asiatiques cherchent désespérément des petites anguilles..." (1)
Dans un rapport (2) rendu préalablement à la présente campagne de pêche à la civelle 2014-2015, le MNHN, en tant qu’autorité scientifique française au sein du groupe scientifique CITES de l’Union Européenne, a rendu un avis de commerce non préjudiciable négatif concernant la reprise des exportations d’anguilles européennes en dehors de l’Union Européenne pour l’année 2015.
Actant le passage au vert des indicateurs relatifs au recrutement d’alevins d’anguilles (civelles) et à la mise en oeuvre des mesures de gestion en Europe, le MNHN souligne néanmoins que l’état du stock d’anguilles européennes, concernant notamment l’échappement d’anguilles argentées (stade reproducteur), demeure fragile sinon incertain à l’échelle de l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce. La possibilité de soumettre au groupe scientifique européen CITES, seul compétent en matière de commerce international d’espèces protégées dans le cadre de la convention CITES, la question de la réouverture des exportations de l’anguille européenne en dehors de l’Union Européenne pourra être réexaminée par le MNHN pour la prochaine année.
Et la contrebande s'organise ?
Et la contrebande s'organise ?
Le groupe d’experts tient à souligner que la coopération de tous les pays de l’aire de distribution de l’anguille européenne est primordiale et que les pays n’ayant pas de gestion adaptée mettent en péril l’ensemble de la population et pénalisent les pays ayant fait l’effort de mettre en place un plan de gestion et d’en évaluer ses résultats.
Il est à noter que des stocks non négligeables d’anguilles européennes sont observés dans les zones hors UE notamment dans le Sud de la Méditerranée. On remarque que la Tunisie a adopté un quota de 135 T pour les spécimens de moins de 30 cm d’origine sauvage pour l’année 2010.
Après le ban ‘zéro export’ pour la période 2011-2012, la Tunisie n’a plus adopté de quotas d’exportation et le Maroc apparaît comme le 1er exportateur (environ 66 000 kg) suivi de la Tunisie et de la Turquie. Le ban UE a permis au Maroc de devenir le premier exportateur et d’augmenter ses exportations de près de 29 000 kg en 2 ans (Tableau 2 ; cf. annexe 3 pour plus de détails (2,3)). Les chiffres disponibles suggèrent donc que des stocks d’anguilles peuvent être importants hors UE, et que ces pays peuvent exporter des volumes significatifs d’anguilles.
La raison de tout ce trafic : Unagi no Kabayaki, un mets de choix au Japon
L'anguille grillée, Unagi no Kabayaki, est, au Japon, ce que le foie gras est à la France : un fleuron de la gastronomie nationale. Dégustée non pas à Noël, mais... en plein été !
Toutes les explications sur cette recette japonaise par Camille Oger dans Le Manger (ainsi que dans Wasabi)
Philippe Favrelière (actualisé le 12 mars 2015)
(1) APP (2013) : Maine fishermen caught illegally nettingeels worth $2,500 a pound
Autres articles :
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(1) APP (2013) : Maine fishermen caught illegally nettingeels worth $2,500 a pound
(2) Téléchargez le rapport complet du MNHN
(3) Forum Le pêcheur responsable : Trafics de civelles enfin démantelées
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Autres articles :
Plus d'informations
Chine, Japon, Corée et Taïwan s'unissent pour protéger l'anguille japonaise...
L'anguille japonaise "Anguilla japonica" est inscrite sur la liste rouge de l'IUCN, mais pas sur la liste de la Cites qui imposerait des restrictions sur son commerce international...
Anguille Japonaise "Anguilla japonica" Crédit photo : Opencage CC BY-SA 3.0
Depuis juin 2014, l'anguille japonaise, Anguilla Japonica, est inscrite sur la liste rouge des espèces menacées de l'IUCN. Cependant, Chine, Japon, Corée et Taïwan espèrent empêcher l'inscription de l'anguille japonaise sur la liste de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), une étape qui mènerait à des restrictions sur son commerce international.
En Septembre 2014, ces quatre pays asiatiques se sont mis d'accord sur des quotas annuelles de civelles pour l'élevage : 21,6 tonnes pour le Japon, 36 tonnes pour la Chine, 11,1 tonnes pour la Corée du Sud et 10 tonnes pour Taiwan. Cette limitation qui a pris effet à partir de novembre, correspond à une baisse de 20% par rapport aux années précédentes. Ces pays espèrent ainsi enrayer le déclin de l'anguille japonaise...
Commentant la mesure, Kenzo Kaifu, professeur de biologie à l'Université Chuo, indique que, bien que ce soit une "étape importante" pour les quatre pays, cette nouvelle réglementation reste insuffisante étant donné l'importance du braconnage et du marché noir des civelles.
Commentant la mesure, Kenzo Kaifu, professeur de biologie à l'Université Chuo, indique que, bien que ce soit une "étape importante" pour les quatre pays, cette nouvelle réglementation reste insuffisante étant donné l'importance du braconnage et du marché noir des civelles.
"Sans mesures visant à combattre le marché noir des civelles, l'effort de la conversation des ressources sera inefficace", a souligné Kaifu.
D'après FIS : Four countries join efforts to protect Japanese eel
D'après FIS : Four countries join efforts to protect Japanese eel
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Le 12 Juin 2015
Civelle : une campagne correcte, voire bonne
Les
chiffres de la saison, achevée le 25 mai, viennent d’être dévoilés.
2015 s’avère un bon millésime, notamment grâce à des prix en hausse vers
la fin de campagne. Côté ressource, c’est en revanche moins brillant...
Cliquer Ici pour lire le marin dans le Kiosk
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Mars 2014
Maroc : au royaume de la pibale, la saga d'un entrepreneur basque
Partez dans le sillage d'une entreprise de pêche basque qui, pour poursuivre son activité autour de la civelle et de l'anguille, a préféré s'installer au Maroc.
Un reportage de Emmanuel Clerc, Fabien Cordier, et Brigitte Sandeaux.
Source : France 3 Aquitaine par Emmanuel Clerc avec CR
Publié le 07/03/2014 | 17:02, mis à jour le 13/03/2014 | 11:43
Depuis 5 ans, la législation européenne sur l'anguille s'est considérablement durcie. Les pêcheurs de pibales (civelle, alevin de l'anguille) des estuaires aquitains subissent de plein fouet les conséquences de ce durcissement légal.
Des quotas très stricts et très contrôlés, et surtout, l'interdiction totale des ventes hors de l'Union Européenne.
Le marché asiatique, le plus porteur et amateur de civelle et d' anguille, est désormais fermé, entraînant une forte baisse des prix. Un coup dûr, pour les pêcheurs estuariens.
Au Pays basque, une entreprise d'Urrugne a délocalisé son activité au Maroc, et peut ainsi accéder sans entrave au marché asiatique… Nounemaroc (1) est aujourd'hui l'une des pisciculture les plus moderne et performante.
Le 20 Mars 2015
Dans l'estuaire de la Loire, les pêcheurs à la traque de la civelle
"Il y a 40 ans, mon père pêchait 250 kg de civelles par jour. Aujourd'hui, on les compte": comme chaque nuit d'hiver, Benjamin Colliot, pêcheur de jeunes anguilles dans l'estuaire de la Loire, part à la traque de cet "or blanc" à l'avenir incertain.
Source : La Dépêche d'après AFP
Source : La Dépêche d'après AFP
Une petite heure après la marée basse, ce pêcheur professionnel de 26 ans quitte à la lumière des étoiles et de la centrale thermique voisine le port de Cordemais (Loire-Atlantique), entre Saint-Nazaire et Nantes, ses deux tamis au maillage fin coincés de part et d'autre de sa petite embarcation.
Après avoir rempli au maximum le "vivier", un grand bac d'eau grillagé situé à l'arrière du navire, salé pour diminuer les risques de mortalité des poissons, il immerge ses tamis dans l'eau et les tracte à une vitesse de trois à cinq noeuds. "7 à 10 minutes plus tard", d'un mouvement de bascule qu'il répètera inlassablement jusqu'à la pleine mer, le civellier remonte les tamis et les secoue au-dessus du vivier.
"Yes, il y en a un peu", lâche, soulagé, Benjamin Colliot, après son premier "coup", alors que s'agitent sur la grille des dizaines d'alevins d'anguilles translucides de quelques centimètres. Les "coups" suivants, tentés près du port ou un tout petit peu plus loin au large pour ne "pas faire trop de carburant", seront moins féconds, à l'image de cette première saison "peu fructueuse" pour le jeune pêcheur, qui a enchaîné ennuis techniques et faibles prises.
Jusqu'à 350 euros le kilo
Pour Mickaël Vallée, dans le métier depuis 20 ans, le butin est aussi maigre: 3 kilos de civelles seulement dans son seau, la faute à un hiver pas assez pluvieux. La saison, qui a débuté en décembre, est sur le point de se terminer avec la marée "du siècle" samedi qui va donner "un gros coup de balai" dans l'estuaire, et peu de civelliers atteindront le quota annuel, fixé à 200 kilos.
La civelle, ou pibale en Aquitaine, arrive dans les estuaires pour s'y développer, après un voyage de 7.000 kilomètres depuis la mer des Sargasses, où elle retournera une fois anguille pour s'y reproduire.
"L'année dernière, on en pêchait 10 kg à l'heure. Moi, j'ai pêché mon quota de 100 kg en six heures", se souvient M. Vallée. Mais cette saison "exceptionnelle", close en quelques semaines au lieu de cinq mois, s'était traduite par un effondrement des prix et le braconnage de cette espèce menacée avait repris de plus belle.
Cet hiver encore, les pêcheurs de l'estuaire ont vu des braconniers "par dizaines, à pied dans les roseaux, avec juste une lampe frontale et un simple tamis", raconte Benjamin Colliot.
"Tant que l'Etat ne déclarera pas la guerre au braconnage, (...) les pêcheurs continueront de respecter les quotas pour préserver l'espèce et d'un autre côté, les braconniers la pulvériseront", déplore Mickaël Vallée, qui préside l'organisation de producteurs estuaires, créée après l'interdiction en 2010 d'exporter cet "or blanc" hors Union européenne.
Trois ans après la mise en place d'une stricte réglementation européenne, instaurant des quotas et établissant un pourcentage important de captures pour le repeuplement de l'espèce, la fermeture du marché asiatique, où la civelle est un mets très prisé et se vendait à prix d'or, supérieur pendant un moment à celui du caviar, avait été un nouveau coup dur pour les pêcheurs de civelles.
"On s'est regroupé en organisation pour forcer les mareyeurs à augmenter les prix", jusqu'à 350 euros le kilo pour les civelles destinées à la consommation, surtout en Espagne, ces poissons ayant quasiment disparu des cartes des restaurants français, explique M. Vallée.
L'organisation devrait par ailleurs inaugurer en 2016 un centre de stockage collectif. Jusqu'à présent, chacun des quelque 200 civelliers des Pays de la Loire, première région productrice et qui détient 54% du quota national de captures, est équipé d'un vivier chez soi, où sont gardées les civelles vivantes avant leur vente.
© 2015 AFP
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Juin 2014
Selon la gendarmerie, ce trafic d'envergure internationale porte sur une tonne de marchandises. Sept personnes ont été placées en garde à vue. La civelle peut se vendre jusqu'à 250 euros le kilo.
Source : France 3 Poitou-Charentes Par Elodie Gerard Publié le 19/06/2014 |
La Gendarmerie a démantelé un réseau international de trafiquants de civelles au cours d'une vaste opération de police judiciaire en Charente-Maritime. Plus d'une tonne de marchandises aurait été détournée.
Depuis décembre 2013, les enquêteurs étaient sur la piste de plusieurs personnes impliquées dans un trafic illicite de civelles entre la France et plusieurs pays de l'espace SCHENGEN. Les trafiquants utilisaient pour cela des moyens aériens; c'est notamment ce qui a attiré l'attention des enquêteurs de la gendarmerie. Sept personnes ont été placées en garde à vue.
Les perquisitions ont permis aux enquêteurs de saisir de l'argent, des documents de pêche et des véhicules liés à ce trafic international de civelles.Outre la découverte de ces civelles, les enquêteurs ont également mis la main sur d'autres espèces animales protégées par la réglementation nationale. la gendarmerie précise que cela fera l'objet d'une procédure distincte diligentée par l'ONEMA.
La civelle -ou pibale- est l'alevin de l'anguille. Sa pêche est strictement encadrée. L'anguille fait partie est en effet des poissons menacés. La France est le premier producteur mondial de civelles qui sont vendues à l'exportation à des prix pouvant atteindre 250 euros le kilo.
Forum Le pêcheur responsable : Trafics de civelles enfin démantelées
Trafic de civelles en Charente-Maritime: trois mises en examen et une vingtaine de personnes impliquées
Trois personnes ont été mises en examen ce jeudi à Saintes dans le cadre du démantèlement d'un trafic international d'alevins d'anguilles, espèce menacée appréciée des gastronomes mais dont la vente, réglementée, est interdite hors de l'UE, a-t-on appris ce vendredi.
Source : charentelibre.fr | Mis à jour le 19 juin à 17h25
Les mis en examen sont soupçonnés de "détention, transport ou cession d'espèce protégée en bande organisée", ainsi que de "recel de pêche prohibée", a indiqué Philippe Coindeau, procureur de la République de Saintes.
"Une vingtaine de personnes" résidant en Charente-Maritime sont "impliquées à des degrés différents", a-t-il ajouté.
Une société spécialisée dans la commercialisation de civelles et gérée par un ressortissant britannique installée en Charente-Maritime est soupçonnée d'avoir acheté et vendu illégalement une partie de sa marchandise.
"La société s'approvisionnait pour partie auprès de braconniers avec une comptabilité distincte", semble-t-il tenue dans ce but au sein de l'entreprise, également épinglée pour des infractions au droit du travail, selon le magistrat.
Si les employés "ont reconnu s'être livrés au trafic", le gérant a affirmé que cela s'était passé "à son insu" alors que "des éléments posent question", selon Philippe Coindeau.
C'est un petit avion appartenant au gérant et effectuant de fréquentes rotations entre la Charente-Maritime et les Bouches-du-Rhône, qui avait alerté les gendarmes. "On ne sait pas s'il a servi au transport de marchandises", a précisé le procureur, expliquant qu'il existait, en revanche, "des preuves de vente illégale vers l'Espagne", où la civelle est très appréciée.
Les gendarmes avaient repéré des braconniers se livrant à la pêche illégale en 2013, conduisant à l'ouverture d'une information judiciaire début 2014. "Il y avait un projet de filières vers l'Asie (...) mais c'est resté à l'idée de projet", a complété Philippe Coindeau rectifiant les premiers éléments d'enquête diffusés jeudi.
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Sept personnes ont été arrêtées en Charente-Maritime dans le cadre du démantèlement d'un trafic international d'alevins d'anguilles, espèce menacée appréciée des gastronomes dont la vente, réglementée, est interdite hors de l'UE, a-t-on appris ce jeudi auprès de la gendarmerie et du Parquet de Saintes.
Ce sont les rotations fréquentes d'un petit avion qui ont alerté la gendarmerie des transports aériens et provoqué des investigations dès décembre 2013, a précisé la gendarmerie.
Une tonne de marchandises, de l'argent, des documents de pêche et des véhicules utilisés pour le trafic ont été saisis par la trentaine de militaires mobilisés lors d'une vaste opération de police judiciaire menée mardi pour interpeller les suspects.
Les sept personnes, présentées ce jeudi après-midi à un juge d'instruction à des fins de mise en examen, sont en majorité "issues de la région Poitou-Charentes", a indiqué le parquet de Saintes, qui n'exclut pas que "d'autres filières puissent être mises à jour".
"La civelle transite très probablement par les pays de l'espace Schengen pour être ensuite transférée en Asie où les gens en sont très friands", a précisé le président du Comité national de la pêche professionnelle en eau douce, Philippe Boisneau. "Les éleveurs chinois importent des civelles qui pèsent 0,3 g, qu'ils élèvent et revendent quand elles pèsent 300g à plus de 500 euros le kilo", a-t-il ajouté.
L'"alevin d'anguille", également appelée civelle ou pibale, désigne l'alevin de l'anguille européenne, espèce menacée, classée vulnérable depuis 2009 par l'Union internationale pour la conservation de la nature.
Sa pêche, très réglementée, nécessite une licence spécifique et reste soumise à des quotas. Sa vente hors de l'Union européenne est interdite alors qu'il existe une très forte demande en Asie.
Trafic de civelles : trois mises en examen, une vingtaine de personnes impliquées
Source : Afp - La Rochelle, 20 juin 2014
Trois personnes ont été mises en examen jeudi à Saintes (Charente-Maritime) dans le cadre du démantèlement d'un trafic international d'alevins d'anguilles, espèce menacée appréciée des gastronomes mais dont la vente, réglementée, est interdite hors de l'UE, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Les mis en examen sont soupçonnés de "détention, transport ou cession d'espèce protégée en bande organisée", ainsi que de "recel de pêche prohibée", a indiqué à une correspondante de l'AFP Philippe Coindeau, procureur de la République de Saintes.
"Une vingtaine de personnes" résidant en Charente-Maritime sont "impliquées à des degrés différents", a-t-il ajouté.
L'"alevin d'anguille", aussi appelé "civelle" ou "pibale", désigne l'alevin de l'anguille européenne, une espèce menacée.
Une société spécialisée dans la commercialisation de civelles et gérée par un ressortissant britannique installée en Charente-Maritime, est soupçonnée d'avoir acheté et vendu illégalement une partie de sa marchandise.
"La société s'approvisionnait pour partie auprès de braconniers avec une comptabilité distincte", semble-t-il tenue dans ce but au sein de l'entreprise, également épinglée pour des infractions au droit du travail, selon le magistrat.
Si les employés "ont reconnu s'être livrés au trafic", le gérant a affirmé que cela s'était passé "à son insu" alors que "des éléments posent question", selon M. Coindeau.
C'est un petit avion appartenant au gérant et effectuant de fréquentes rotations entre la Charente-Maritime et les Bouches-du-Rhône, qui avait alerté les gendarmes. "On ne sait pas s'il a servi au transport de marchandises", a précisé le procureur, expliquant qu'il existait, en revanche, "des preuves de vente illégale vers l'Espagne", où la civelle est très appréciée.
Les gendarmes avaient repéré des braconniers se livrant à la pêche illégale en 2013, conduisant à l'ouverture d'une information judiciaire début 2014. "Il y avait un projet de filières vers l'Asie (...) mais c'est resté à l'idée de projet", a complété M. Coindeau rectifiant les premiers éléments d'enquête diffusés jeudi.
Sept personnes avaient été placées en garde à vue mardi et plusieurs centaines de kilos de marchandises, de l'argent, des documents et des véhicules avaient été saisis.
La pêche à la civelle, très réglementée, nécessite une licence spécifique et reste soumise à des quotas. Sa vente hors de l'Union européenne est interdite alors qu'il existe une très forte demande en Asie, où elle se négocie à des prix pouvant dépasser 500 euro le kilo.
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Le 15 Avril 2015
Anguilles. 830 000 civelles relâchées dans la Vilaine
Les civelles relâchées par le Comité départemental des pêches maritimes et des élevages marins du Morbihan font à peine 10 cm de long
Plus de 830 000 bébés anguilles ont été pêchées au pied du barrage d'Arzal et remontées en amont de Messac. Nées dans la mer des sargasses, elles grandiront dans la Vilaine.
Source : Ouest France
Source : Ouest France
Elles sont arrivées dans des caisses de polystyrène. 225 kg de bébés anguilles, pêchés au pied du barrage d'Arzal et remontées jusqu'à Messac et Pléchâtel par le comité départemental des pêches du Morbihan. « C'est la première fois que nous en relâchons en amont de Redon sur la Vilaine », indique Guillaume Le Priellec, chargé de mission civelles au comité.
Le seul et unique pêcheur professionnel encore en activité sur la Vilaine, Didier Macé, a mis son bateau à la disposition du comité et des scientifiques du bureau d'étude Fishpass, chargé du suivi des civelles.
Adulte dans 10 à 15 ans...
Ce mercredi sur la Vilaine, plus de 830 000 bébés anguilles ont été mis à l'eau sur près de 15 km. « Près de 80 % d'entre elles ne parviendront pas à l'âge adulte », précise Virgile Mazel de Fishpass. La moitié des civelles ont été marquées pour mieux suivre l'évolution du repeuplement.
Les anguilles qui parviendront à l'âge adulte, dans 10 à 15 ans, quitteront la Vilaine pour rejoindre la mer des Sargasses et y donner naissance à une nouvelle génération. Une nouvelle génération qui reviendra peut-être grandir dans la Vilaine...
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