Pêche en eaux profondes : Les conseils "avisés" de la LPO !

Pêche en eaux profondes. LPO. Il faut choisir !

La Ligue pour la Protection des Oiseaux appelle le Parlement européen à voter contre le chalutage dans les grands fonds au large de l'Europe.

Dans le même temps, la LPO conseille à ses adhérents d'acheter du Merlu du Cap (1), une espèce chalutée en eaux profondes au large de l'Afrique du Sud... Capturé jusqu'à des profondeurs de 1000 m, ce merlu austral est écolabellisé "Pêche durable" par le Marine Stewardship Council (MSC), organisation créée par la WWF.


(1) South Africa hake trawl fishery
Latin name: Merluccius paradoxus and Merluccius capensis
English: Deep-water Cape hake, Shallow-water Cape hake
Español: Merluza sudafricana con red de arrastre
Français : Merlu du Cap

Pêche en eaux profondes : il est encore temps de réagir !

LPO - Ligue pour la Protection des Oiseaux - 06/12/2013 

Plus que quelques jours pour signer la pétition si vous souhaitez influencer la décision du Parlement européen sur la pêche en eaux profondes !


Vers un nouveau règlement européen

Le 10 décembre 2013 le Parlement européen doit se prononcer sur un nouveau règlement relatif à la pêche en eaux profondes. Début novembre la commission Pêche a décidé d'encadrer le chalutage en eaux profondes, sans toutefois en soutenir l'interdiction pourtant souhaitée par la Commission européenne. Cette interdiction est combattue par la France et l'Espagne.

Les différents acteurs en présence, associations environnementalistes, scientifiques et professionnels se livrent actuellement à une bataille d'arguments ayant trait aux ressources (ciblées ou non), aux navires les exploitant, ou à leurs habitats. S'il est difficile de dégager le vrai du faux dans ce conflit, il est de notre devoir, en l'absence de connaissances scientifiques partagées sur le fonctionnement et le bon état de l'écosystème profond, de le protéger et de ne prendre aucun risque qui pourrait avoir des conséquences irréversibles

La LPO vous invite à en savoir plus sur ces pratiques en découvrant les arguments des uns et des autres, en parcourant la BD de la dessinatrice Pénélope Bagieu et en vous offrant la possibilité de signer la pétition mise en ligne par l'association Bloom.

Autres articles :

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L'éducation à l'environnement et au développement durable tout au long de la vie, pour la transition écologique

Conseil Economique , Social et Environnemental (CESE)

Traitée par : Section de l'environnement

Rapporteur/Intervention :
Allain Bougrain Dubourg - Groupe environnement et nature :
Antoine DULIN - Groupe des Organisations étudiantes et mouvements de jeunesse

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L'éducation à l'environnement et au développement durable tout au long de la vie, pour la transition écologique

Source : CESE Publié le : 26/11/2013

L’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) ambitionne de faire partager, par tous et tout au long de la vie, la conscience des enjeux écologiques, économiques et sociaux contemporains. Sur une planète fragile, dans un contexte d’urgence, l’EEDD doit donner à tous les publics les clefs et les compétences pour contribuer activement à la construction d’un monde durable. Saisi par le Premier ministre, le CESE a souligné la nécessité de développer autour des enjeux de l’EEDD un véritable continuum éducatif : Il n’y aura pas de transition écologique sans éducation au changement. La réussite de cette politique passe par une action volontariste de l’Etat et des collectivités locales, et la mise en œuvre de projets multi-partenariaux dans les territoires impliquant l’ensemble des acteurs publics et de la société civile dans leur diversité. Le lien suivant http://www.edd.lecese.fr/ vous permettra de découvrir la plateforme de recueil et de consultation des actions et initiatives d’EEDD lancée à l’occasion de l’élaboration de cet avis (http://www.edd.lecese.fr).

Le CESE a voté à la quasi-unanimité son avis sur "l'éducation à l'environnement et au développement durable"

Le CESE se félicite de la mobilisation de son assemblée et du gouvernement à travers les déclarations de Philippe Martin, sur ce sujet de société majeur
27/11/2013

L’avis « L’éducation à l’environnement et au développement durable tout au long de la vie, pour une transition écologique » rapporté par Allain Bougrain Dubourg (Groupe environnement et nature) et Antoine Dulin (Groupe des Organisations étudiantes et mouvements de jeunesse), a été voté hier à une quasi-unanimité (168 voix pour sur 176 votants, 1 voix contre, 7 abstentions) par l’Assemblée plénière du CESE. Le CESE se félicite des résultats de ce vote qui illustrent la très forte mobilisation de son assemblée – et le soutien total de son Conseil – pour cet enjeu majeur pour l’avenir de notre société. Saluant la qualité des propositions riches et nombreuses (plus de 225) portées dans l’avis, le ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, Philippe Martin a indiqué qu'il s’en servirait comme base pour une politique interministérielle. Formulant le souhait de voir cette problématique prise en compte dans la formation initiale et tout au long de la vie, le ministre a suggéré de mobiliser la plateforme RSE pour accentuer l'EEDD dans la formation professionnelle. Il a également proposé que l'EEDD soit inscrite dans les contrats de projets État régions (CPER) ainsi que dans la future Stratégie Nationale de Transition Ecologique (SNTE) et a annoncé la création d’une journée nationale, voire dans un second temps européenne, du patrimoine naturel. Par ailleurs, le ministre a annoncé la mise en oeuvre d’actions éducatives, notamment dans le cadre scolaire, dans le cadre de l'organisation de la conférence internationale sur le climat en 2015, reprenant ainsi une des préconisations de l’avis. Le CESE accueille avec une grande satisfaction ces annonces du ministre mais réaffirme sa volonté de voir le patrimoine naturel célébré conjointement au patrimoine culturel à l’occasion des mêmes « Journées européennes du patrimoine ». Télécharger

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Le 15 septembre 2014

Des bénéfices économiques et environnementaux durables pour la pêcherie de merlu d’Afrique du Sud

* 12 000 emplois sont maintenus grâce à des pratiques de pêche durable.
* De nouveaux marchés se développent au Royaume-Uni, en Allemagne, en Suisse, en Suède et en Australie, assurant un marché d'exportation de 187 millions de dollars.
* Le travail primé de l’Albatross Task Force a permis un déclin de 90% de la mortalité d'oiseaux marins.
* Des recherches novatrices ont été menées sur la faune benthique en eaux profondes en Afrique du Sud.

Source : MSC

Dix ans après l’obtention de sa première certification MSC (Marine Stewardship Council) pour une pêche durable, l’une des plus anciennes pêcheries commerciales d'Afrique du Sud a non seulement prouvé ses performances environnementales, mais a également démontré que la durabilité générait des gains économiques à long terme.

Des études indépendantes récentes démontrent les avantages durables de la certification MSC de la pêcherie de merlu du Cap en Afrique du Sud sur l'économie et l'environnement. Assurer la santé de la pêcherie a empêché la perte d’environ 12.000 emplois dans le secteur de la pêche, alors que la demande pour le poisson certifié durable a conduit à l'expansion des marchés d'exportation d'une valeur de 187 millions de dollars.

Dans le même temps, de meilleures pratiques de pêche ont permis d'importantes améliorations environnementales telles que la baisse de 90% de la mortalité aviaire, la préservation de refuges naturels pour le merlu et une plus grande coopération entre l’industrie de la pêche, les scientifiques et le gouvernement.

https://www.flickr.com/photos/sustainableseafood/sets/72157646958755698/

Protéger l'économie de la filière pêche et ouvrir de nouveaux marchés

La pêcherie de merlu du Cap emploie plus de 8.000 hommes et femmes et génère un revenu à l’exportation de l'ordre de 187 millions de dollars par an. Deux études économiques indépendantes menées par les groupes de consultants en pêcheries, OLRAC, et le Bureau de Recherche économique (BER) indiquent que la certification a contribué à créer des opportunités de diversification vers des marchés non traditionnels, tels que le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Suisse, la Suède et l'Australie, où les engagements des acheteurs pour la durabilité ont souvent été moteurs.

Les résultats ont montré que, sans la certification, la valeur actuelle nette (VAN) de la pêcherie au chalut de merlu d’Afrique du Sud pourrait diminuer d'environ 35% en 5 ans. La perte résultant de la contribution de la pêcherie au PIB serait comprise entre 28 et 47%, et s’ajouterait le risque de perte de 12.000 emplois dans le secteur de la pêche et des industries connexes.

Roy Bross, Secrétaire de l’Association sud-africaine de l'industrie du chalut en eaux profondes (SADSTIA), commente : "L'industrie de la pêche est certainement consciente des avantages de la certification MSC sur le marché. Nous sommes également très fiers des améliorations environnementales réalisées. Etre capables de démontrer notre travail grâce à la certification MSC signifie que nous pouvons finalement communiquer ces avantages sur le marché à toute la famille du chalut".

Réduire la mortalité des oiseaux marins

La pêcherie de merlu d’Afrique du Sud a également apporté des améliorations environnementales significatives en raison des conditions fixées lors de sa certification. Cela comprend la mise en place de lignes d'effarouchement des oiseaux. Selon une étude menée pendant 7 ans et publiée récemment par BirdLife Afrique du Sud, cette pratique a entraîné une réduction de 90% de la mortalité des oiseaux marins et une réduction de 99% des décès accidentels d'albatros dans la pêcherie au chalut de merlu d’Afrique du Sud.

Cette histoire à succès pour l’environnement a commencé dès la première certification de la pêcherie en 2004. Une condition posée lors de la certification a permis de découvrir que chaque année environ 10 000 oiseaux marins (dont 70% d’albatros) étaient tués accidentellement. BirdLife Afrique du Sud a recommandé l'utilisation de lignes d'effarouchement des oiseaux pour résoudre ce problème, et a mené, en collaboration avec l'industrie de la pêche et le soutien du gouvernement, des recherches scientifiques sur l'efficacité de cette mesure.

Bronwyn Maree, qui dirige l'Albatross Task Force de BirdLife Afrique du Sud indique : "Nous avons travaillé en étroite collaboration avec la pêcherie certifiée pour démontrer qu’éviter les captures accidentelles était bénéfique pour l'environnement et pour les affaires. La certification MSC a certainement joué un rôle dans les succès rencontrés".

Bronwyn a récemment reçu une reconnaissance pour son travail sur la conservation des oiseaux marins, en étant nommé lauréat du prestigieux prix international Future For Nature 2014 (FFN).

Protéger les écosystèmes

Un autre avantage environnemental majeur de la certification est la recherche en cours sur les impacts de la pêcherie sur les habitats et autres espèces benthiques.

Parmi les améliorations nécessaires au maintien de la certification MSC, SADSTIA a entrepris des recherches utilisant les meilleures données disponibles pour tracer les zones de chalutage, y compris les zones historiques de chalutage intensif. Cette information a été utilisée pour délimiter les zones de chalut pour éviter d'endommager les zones peu chalutées et pour préserver les refuges naturels du merlu.

Des recherches pointues sont également menées dans l'océan Atlantique, à 100 miles nautiques au large de la côte ouest de l'Afrique du Sud, où l'industrie du chalut a convenu d'arrêter la pêche dans certaines zones pendant au moins 4 ans pour surveiller la régénération de l’écosystème dans les zones de fermeture. Le Benthic Trawl Experiment[1] est une initiative conjointe entre l’industrie de la pêche, le Réseau sud-africain d'observation de l'environnement (SAEON), l'Université du Cap (UCT), l'Institut national de la biodiversité en Afrique du Sud (SANBI) et le ministère de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche (DAFF). Il met également en lumière l'approche collaborative prise par le secteur de la pêche pour améliorer leurs impacts environnementaux et répondre aux conditions de certification.

Lara Atkinson de SAEON, qui gère le projet, a déclaré : "La certification MSC a contribué à favoriser un esprit de coopération entre les différents acteurs pour mener cette expérience. Nous sommes très heureux de cette opportunité de pouvoir analyser les évolutions des communautés benthiques dans les zones où le chalutage a cessé ".

Les changements en cours

La certification apporte aussi des avantages organisationnels. En Afrique du Sud, elle a contribué à une coopération plus étroite entre les scientifiques, les organisations non gouvernementales (ONG) et l'industrie, visant à une gestion responsable des pêcheries prenant en compte les écosystèmes. Une étude récente, publiée dans The Journal of Fish Biology[2], par certains des plus grands scientifiques marins en Afrique du Sud, a constaté que les conditions attachées à la certification MSC ont conduit à l’accroissement de la recherche sur les écosystèmes et à leur préservation. Cela comprenait la prise en compte des défis que ce secteur doit relever comme par exemple la recherche sur l'effet du chalutage en eaux profondes, les captures accidentelles et accessoires et l'évaluation des stocks.

Martin Purves, Responsable du Programme Afrique du Sud du MSC, a déclaré : "Le MSC a pour vision des océans en bonne santé pour aujourd'hui et pour demain."

"Cette pêcherie illustre clairement la théorie du changement du MSC. Les pêcheurs responsables devraient être récompensés et voir les avantages économiques de leurs efforts de conservation sur le marché. D'autre part, les améliorations environnementales devraient être évidentes et conduire à la viabilité à long terme des pêcheries certifiées. La collaboration entre les professionnels de la pêche, les scientifiques, les gouvernements et les ONG pour trouver des solutions a conduit à d'énormes gains environnementaux dans cette pêcherie sur une période relativement courte".

Au moment de cette annonce, nous apprenons avec beaucoup de tristesse que Roy Bross vient de nous quitter en ce 8 septembre. Roy a longtemps contribué à la durabilité des pêcheries, et nous regrettons sa disparition.

Martin Purves, Responsable du Programme Afrique du Sud du MSC, témoigne : “Roy a travaillé pendant plus de 30 ans sur la pêcherie de merlu d'Afrique du Sud. Son travail a été conséquent dans la collaboration de l'industrie et la réalisation des améliorations décrites dans ce communiqué. Sans son engagement et sa dévotion, la plupart de ces améliorations n'auraient pu se réaliser. Nous avons décidé de conserver sa citation, en hommage à Roy et à son travail."

Découvrez notre galerie de photos de la pêcherie de merlu du Cap sur Flickr

[1] En savoir plus sur the Bethic Trawl Experiment

[2] Field, J.G., Attwood, C.G., Jarre, A., Sink, K., Atkinson, L.J. and Petersen, S. 2013. Cooperation between scientists, NGOs and industry in support of sustainable fisheries: the South African hake Merlucciusspp. trawl fishery experience. Journal of fish biology, 83(4): 1019-1034. DOI:10.1111/jfb.12118.

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