Les enjeux sociaux à la pêche
Le 21 novembre est la journée mondiale des pêcheurs artisans et des travailleurs de la mer depuis l’année 1997. Cette année là, les oubliés du secteur de la pêche, petits métiers, femmes transformatrices de poisson, employés de marée ou ouvriers d’usine de poisson étaient en réunion à Delhi en Inde.
Originaires de 33 pays, ces travailleurs et travailleuses du secteur de la pêche ont décidé de créer la journée mondiale ainsi que le forum mondial des pêcheurs et des travailleurs de la pêche, en insistant sur l'importance du regroupement des pêcheurs artisans pour défendre leurs droits.
Cette nouvelle organisation vise à défendre et à promouvoir les intérêts des hommes et des femmes qui vivent de la pêche artisanale. Elle permet de mettre en valeur les liens de solidarités qui se sont noués entre les différentes organisations de pêcheurs artisans et de travailleurs de la pêche à travers le monde.
Cette journée permet également de mettre en exergue des questions d’actualités essentielles pour l’avenir du secteur des pêches maritimes.
Cette journée permet également de mettre en exergue des questions d’actualités essentielles pour l’avenir du secteur des pêches maritimes.
Pêche de grands fonds, l’enfer des pêcheurs est pavé des bonnes intentions des ONGE
Le Collectif Pêche & Développement a toujours pris position en toute indépendance et ne peut être suspecté d’être vendu aux intérêts de la pêche industrielle. Notre mandat c’est la défense en priorité de la pêche artisanale dans sa diversité et la défense des droits des pêcheurs en lien avec leurs responsabilités. En ce jour où l’on célèbre dans de nombreux pays la Journée Mondiale des Pêcheurs, nous avons décidé de soutenir les pêcheurs de grands fonds et leur activité telle qu’elle se pratique aujourd’hui.
Cliquer Ici pour plus d'explications sur les espèces capturées et les zones de pêche en eaux profondes dans le Monde (uniquement chalutage sur le talus continental). Zone R (Nouvelle-Zélande), il s'agit de la plus grande pêcherie en eaux profondes qui est écolabellisée pêche durable par le MSC : Hoki de Nouvelle-Zélande...
Une activité encadrée, produit d’une histoire.
Le chalutage de grands fonds pratiqué aujourd’hui est le produit d’une longue histoire et l’aboutissement d’un processus d’élargissement des zones de pêche (plus loin, plus profond) lié aux pratiques de pêche incontrôlées. Les pêcheurs étaient conscients des conséquences pour les stocks mais l’absence de structure de concertation entre des pêcheurs et entreprises de plusieurs nationalités explique cette « tragédie des communs », caractéristique des logiques de frontière. Les débarquements ont atteint leur apogée à Lorient en 1974 avec 78 000 T, certains rêvaient alors de 120 000 T… Depuis, les débarquements de la pêche industrielle ne dépassent guère les 10 000 T, dont un tiers d’espèces de grands fonds. A Concarneau et surtout Douarnenez, l’effondrement a été le même pour la pêche industrielle. La Bretagne a perdu environ 100 000 T dans la pêche industrielle en 30 ans. La surpêche et ses conséquences pour les stocks, l’emploi et les armements, les Lorientais les connaissent depuis longtemps. Le dernier épisode a été la ruée sur l’hoplostète. Depuis une dizaine d’années, après la crise dramatique des années 1990, la pêcherie de grands fonds s’est restructurée avec un encadrement strict et les signes d’une restauration des stocks sont scientifiquement constatés ainsi qu’une stabilité économique. C’est pourtant le moment choisi par des ONGE, créées et financées par des fondations américaines, pour demander son interdiction, alors qu’ils étaient silencieux lorsque les pratiques étaient réellement destructrices. Elles interviennent après le désastre, quand la reconstruction est en cours. Est-ce pour éliminer ces témoins gênants de la mise en exploitation de la nouvelle frontière maritime que sont les pêcheurs ? On peut comprendre les interrogations des ONGE. Personnellement, j’étais sceptique sur la durabilité de cette pêche et des nouveaux investissements et je l’avais exprimé en 1998 dans mon rapport au CESR « Pour un développement durable en Bretagne ». Il faut aujourd’hui reconnaître les efforts réalisés et les résultats obtenus, en sortant des positions idéologiques qui font souvent fi des réalités de cette pêche dans des conditions extrêmes.
Une activité qui garantit des centaines d’emplois
La durabilité de cette pêche encadrée permet d’assurer des centaines d’emplois à terre et en mer. Il est inacceptable de considérer qu’il s’agit d’une question négligeable à côté de la préservation de la biodiversité. Il n’y a pas de substituts à ces emplois perdus car l’arrêt de cette pêche n’amènera pas une croissance des ressources exploitables ailleurs. L’emploi n’est pas à défendre quel qu’en soit le prix, mais, dans le cas présent, les coûts environnementaux sont maîtrisés et il s’agit bien d’une délocalisation. Les tonnages perdus seront compensés par des importations de panga, de hoki, de colin d’Alaska ou de morue de Norvège.
Une pêche complémentaire de la pêche artisanale
Cette pêche ne menace en rien la pêche artisanale ; elle est complémentaire. Au contraire, son interdiction risque de renforcer la pression sur les stocks du plateau continental avec le risque d’une compétition avec les pêcheries artisanales. Par ailleurs, les débarquements de la pêche de grands fonds assurent la viabilité des armements et des ports, en particulier à Lorient. Ils assurent aussi une plus grande diversité avec des espèces bon marché. Ceci favorise tous les pêcheurs, en particulier les artisans qui constituent la majorité des pêcheurs lorientais, car le port bien achalandé attire les acheteurs.
S’il y a aujourd’hui une pêche industrielle à condamner, c’est la pêche minotière qui réalise une ponction de près d’un million de tonnes de juvéniles et de poisson fourrage (lançons, sprat, etc), à la base de la chaîne alimentaire en Mer du Nord. Personne n’en a rien dit dans le débat sur la réforme de la PCP, alors que cela concerne plus de 20% des débarquements dans l’UE, sans doute parce que le Danemark et la Suède étaient d’ardents défenseurs de la privatisation et des projets de Maria Damanaki. Il paraît dérisoire de focaliser le débat, l’argent et les énergies sur quelque 4000 T quand l’ensemble de la Mer du Nord est déstabilisé par la pêche minotière. Mais il faut bien alimenter l’aquaculture tant vantée par la Commission Européenne.
La pêche ne se gère pas avec des diktats et le sensationnalisme
Depuis 20 ans, les ONGE ont réussi à imposer des mesures de protection des ressources qui se sont révélées contre-productives dans plusieurs cas : l’enfer est pavé de bonnes intentions. Pour y parvenir elles ont su utiliser l’opinion en la manipulant pour faire pression sur les élus. L’interdiction totale des filets maillants dérivants a abouti à la fin d’une pêche saisonnière qui permettait d’éloigner des dizaines de bateaux artisans vers le large. Ils ont dû se replier sur le plateau continental, exploitant toute l’année les mêmes stocks, ce qui a contribué à leur surexploitation. On peut maintenant s’attendre à des attaques contre les filets calés car ils posent les mêmes problèmes que les filets dérivants.
L’interdiction de la pêche saisonnière du requin taupe, exercée pendant un demi-siècle par des artisans de l’Ile d’Yeu, a contribué à l’effondrement de la flotte islaise. Il est pratiquement certain que cette pêche très ciblée ne menaçait pas l’espèce. Les bateaux concernés ont dû concentrer leurs efforts sur le plateau continental toute l’année.
Derrière la bataille contre la pêche des grands fonds se profile la prochaine étape, celle de l’interdiction des dragues et chaluts de fond. On peut légitimement se poser des questions sur la durabilité des divers engins de pêche, on peut envisager des interdictions sur certaines zones, à certaines périodes et les pêcheurs peuvent en débattre entre eux et ils savent modifier leurs engins quand les conditions s’y prêtent. Mais la généralisation de l’interdiction de ces engins, utilisés depuis des millénaires, aura des effets pervers en réduisant la diversité des débarquements, une pression plus forte sur les espèces ciblées par les autres engins, la perte de savoirs traditionnels. Simon Collins, secrétaire de l’organisation des pêcheurs des îles Shetland, écrit dans « The Scotsman », le 14 novembre 2013 : « Situation unique au Royaume- Uni, les Shetland disposent de tous les types de pêche, avec 175 bateaux, des pélagiques de plus de 60 m aux chalutiers pour le poisson de fond, les dragueurs de coquilles et les petits bateaux avec un seul marin pêchant au ras de la côte…Cette activité très localisée forme son propre écosystème, pour reprendre l’expression de nos amis verts. Les petits bateaux des Shetland n’ont pas d’avenir sans l’accompagnement technique, les transports, la transformation, les marchés et les infrastructures développés d’abord pour les plus gros bateaux ; la tradition de pêche des Shetland ne pourra perdurer si elle ne maintient pas la diversité qui a permis à cette communauté de vivre si longtemps ». Simon Collins poursuit : « Il est étonnant de voir tant de gens loin de la mer qui savent tout à son sujet et le nombre considérable d’experts de la pêche en haute mer. C’est une honte qu’il n’y ait pas autant d’experts pour laisser les communautés îliennes qui réussissent continuer ce qu’elles font avec succès. »
Il est légitime pour des ONGE, dont le mandat est la protection de l’environnement, d’alerter sur certaines pratiques et sur certaines politiques, mais leur simplisme est parfois affligeant. Les pratiques de manipulation de l’opinion pour faire pression sur les élus sont inacceptables –l’histoire du régalec, la manipulation des chiffres sur les espèces rejetées - car elles faussent les conditions du débat démocratique. Pour nous, comme pour les scientifiques qui suivent en temps réel cette pêcherie, la pêche de grands fonds est encadrée et respecte les principes de la durabilité. Elle correspond à un moment de l’histoire des pêches de Lorient, à des pratiques maîtrisées après des décennies de pratiques sans contrôle. Elle peut évoluer pour répondre aux nouveaux défis.
Alain Le Sann
Secrétaire du Collectif Pêche et Développement
Autres articles :
Saint-Pierre Quiberon / Morbihan
Intervenants : des élèves de 1ère et terminale CGEM d’Etel avec leur professeur, les directeurs des lycées maritimes bretons, des anciens élèves et/ ou pêcheurs de Quiberon, Houat, Belle-Ile, Plouharnel...
(* des modifications de dernière minute ne sont pas à exclure)
Autres articles :
- Journée mondiale des pêcheurs 2012 : Le devenir des pêcheurs artisans
- Journée mondiale des pêcheurs 2011 : La privatisation de la ressource halieutique
- Journée mondiale des pêcheurs 2010 : Du respect SVP !
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Source : Africatime (L'Intelligent d'Abidjan 03/12/13) par Ogou Dama
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Le 4 Décembre 2013
‘‘La pêche artisanale s’impose aujourd’hui, par son poids,...’’
Sid Ahmed, président de la CAOPA précise : ‘‘La pêche artisanale s’impose aujourd’hui, par son poids, par sa production, et par le nombre d’emploi qu’elle génère’’
Sid Ahmed, président de la CAOPA précise : ‘‘La pêche artisanale s’impose aujourd’hui, par son poids, par sa production, et par le nombre d’emploi qu’elle génère’’
Source : Africatime (L'Intelligent d'Abidjan 03/12/13) par Ogou Dama
Sid
Ahmed Abeid, président de la Confédération africaine des organisations
de la pêche artisanale (CAOPA), président de la fédération nationale de
pêche artisanale en Mauritanie (FNP) et représentant de l’Afrique au
forum mondial des populations des pêcheurs (WAAFP) dévoile les ambitions
de la CAOPA, et invite tous les africains à adopter les objectifs de
ladite confédération afin d’assurer la sécurité alimentaire
continuellement.
De la création de la CAOPA en mars 2010 à aujourd’hui, vous êtes le premier responsable de la confédération. Quel bilan, pouvons-nous retenir ?
Nous étions trois pays : le Sénégal, la Mauritanie et la Guinée, à créer cette confédération. Aujourd’hui, elle compte treize pays. Il y a cinq pays qui sont en attente d’admission. Au cours de la première année, nous avons procédé à la mise en place juridique de la confédération. Elle a été agrée au Sénégal. Son siège s’y trouve. Nous avons participé au niveau de la FAO, à plusieurs activités. Nous avons, avec la société civile, posé le problème de la pêche artisanale, problème, est entrain d’être examiné par la FAO. Il y a eu un sommet en Thaïlande. Il y a eu des réunions régionales portant sur les directives pour la pêche artisanale qui, vont être terminées en 2014. Nous avons participé à plusieurs réunions. Nous avons adopté les accords de pêche. Nous avons procédé à la formation de quelques membres. Nous avons participé à des foires, des séminaires. Et, depuis la création, nous organisons en rotation, chaque année la journée mondiale de la pêche dans un des pays membres. Elle a été organisée au Sénégal, en Côte d’Ivoire et aujourd’hui c’est le Cap-Vert. Autour de la célébration de cette journée, nous organisons des journées de réflexion se rapportant à la pêche en générale.
De la création de la CAOPA en mars 2010 à aujourd’hui, vous êtes le premier responsable de la confédération. Quel bilan, pouvons-nous retenir ?
Nous étions trois pays : le Sénégal, la Mauritanie et la Guinée, à créer cette confédération. Aujourd’hui, elle compte treize pays. Il y a cinq pays qui sont en attente d’admission. Au cours de la première année, nous avons procédé à la mise en place juridique de la confédération. Elle a été agrée au Sénégal. Son siège s’y trouve. Nous avons participé au niveau de la FAO, à plusieurs activités. Nous avons, avec la société civile, posé le problème de la pêche artisanale, problème, est entrain d’être examiné par la FAO. Il y a eu un sommet en Thaïlande. Il y a eu des réunions régionales portant sur les directives pour la pêche artisanale qui, vont être terminées en 2014. Nous avons participé à plusieurs réunions. Nous avons adopté les accords de pêche. Nous avons procédé à la formation de quelques membres. Nous avons participé à des foires, des séminaires. Et, depuis la création, nous organisons en rotation, chaque année la journée mondiale de la pêche dans un des pays membres. Elle a été organisée au Sénégal, en Côte d’Ivoire et aujourd’hui c’est le Cap-Vert. Autour de la célébration de cette journée, nous organisons des journées de réflexion se rapportant à la pêche en générale.
Alors, êtes-vous satisfaire des activités qui se sont déroulées au Cap-Vert ?
Il
faut remercier le gouvernement de la république du Cap-Vert de nous
avoir soutenus. Parce que la journée mondiale a été présidée par le
Secrétaire d’Etat aux Ressources maritimes et par une représentante du
président de la République du Cap Vert. Le gouvernant du Cap-Vert, a
soutenu notre organisation et les pêcheurs locaux. Ensuite, il y a eu
des ateliers qui ont porté sur un minimum d’accès, l’aquaculture, les
directives de pêche, et sur le changement climatique, des ateliers de
formation et de sensibilisation. Nous avons renouvelé le bureau qui a un
mandat de trois ans. Ce qui marque dans ce bureau, c’est que nous nous
accordons à donner plus d’importance aux femmes. Nous avons élu une
femme au poste de Vice-présidente. Nous avons eu des rencontres avec nos
bailleurs de fonds qui, s’engagent à nous soutenir dans les trois
années à venir.
Quelles
stratégies comptez-vous appliquer pour parvenir à une pêche responsable
et durable et qui, assure la sécurité alimentaire ?
La pêche artisanale dans nos pays respectifs, couvre 70% et 95% au niveau de la production, des efforts de pêche et en être humain. Aujourd’hui, la pêche artisanale occupe dans la sous région 95% des emplois. Selon les pays, 70% et 90% de la production. Elle fait également entre 70% et 90% de la valeur. Donc, la pêche artisanale s’impose aujourd’hui, par son poids, par sa production, et par le nombre d’emplois qu’elle génère. Elle s’impose aussi, car elle assure la distribution équitable aux populations, et participe à la préservation de la ressource. C’est une exploitation durable. Nous sommes confiants que, dans les trois années à venir, on parlera de la pêche artisanale dans nos pays. Le cas de la Mauritanie est un exemple. Parce que pour la première fois, dans un accord de pêche, le poulpe a été retiré au profit des pêcheurs nationaux mauritaniens.
La pêche artisanale dans nos pays respectifs, couvre 70% et 95% au niveau de la production, des efforts de pêche et en être humain. Aujourd’hui, la pêche artisanale occupe dans la sous région 95% des emplois. Selon les pays, 70% et 90% de la production. Elle fait également entre 70% et 90% de la valeur. Donc, la pêche artisanale s’impose aujourd’hui, par son poids, par sa production, et par le nombre d’emplois qu’elle génère. Elle s’impose aussi, car elle assure la distribution équitable aux populations, et participe à la préservation de la ressource. C’est une exploitation durable. Nous sommes confiants que, dans les trois années à venir, on parlera de la pêche artisanale dans nos pays. Le cas de la Mauritanie est un exemple. Parce que pour la première fois, dans un accord de pêche, le poulpe a été retiré au profit des pêcheurs nationaux mauritaniens.
Il y a une avancée en Mauritanie, mais, il y a des difficultés encore dans les autres pays …
Le
but de notre rencontre aujourd’hui, est d’amener les pêcheurs
artisanaux de différents pays à se réunir en commission. Par exemple, la
Côte d’Ivoire, le Burkina-Faso, y compris le Mali ont pris l’exemple de
la commission mixte Mauritano-Sénégalaise. Ils ont crée hier, une
commission qui va s’occuper à faciliter la coopération entre les
pêcheurs, à sélectionner les problèmes des pêcheurs, en aidant les
gouvernements à les solutionner. Il y a eu des pays qui ont connu des
guerres. Pour nous, il faut les aider. C’est pourquoi, le prochain 21
novembre 2014, la journée mondiale de la pêche sera célébrée au Liberia.
Comment
expliquez-vous, la présence des partenaires européens, gouvernementaux
africains et les organisations internationales non gouvernementales lors
de vos activités au Cap-Vert ?
C’est
très clair. Aujourd’hui, les vrais professionnels de la pêche
artisanale se sont organisés. Et la CAOPA est lancé. Donc, ils ont plus
d’intérêt à travailler avec la CAOPA qu’avec les organisations qui
regroupent des non professionnels. Nous nous, travaillons en toute
transparence. Et c’est ce que recherchent les organisations
internationales.
Après, la vice-présidente, Gambienne, il y a, une Ivoirienne qui a été élue Coordinatrice des femmes au sein de la CAOPA…
Micheline
Dion était déjà été choisie lors de la journée mondiale de la pêche en
Côte d’Ivoire en 2012. Elle est la coordinatrice des femmes de la CAOPA.
Aujourd’hui, elle est rentrée dans le bureau par une élection. C’est un
réconfort de plus pour les femmes. Elle proposera et défendra les
problèmes des femmes au niveau du bureau.
Quel
message à l’endroit de tout le peuple africain pour toutes ses actions
que vous menez afin d’apporter une solution au niveau de la sécurité
alimentaire ?
Ce
que je conseil aux gouvernants africains particulièrement, c’est de
s’adonner à la pêche artisanale. Elle représente l’avenir. C’est la
pêche qui ne gaspille pas. C’est une pêche durable. C’est une pêche qui
favorise une distribution équitable des ressources. Un pêcheur qui va en
mer, c’est un investissement très conséquent de lui-même. Il fait un
partage équitable. Il paye les salaires des marins. C’est le commerçant
qui profite de la ration qu’il achète. C’est le vendeur de carburant qui
en profite. Ce sont des taxes, des droits d’accès qu’ils paient à
l’Etat. Il n’exporte pas les devises. Il participe à l’alimentation des
populations. La pêche artisanale est un secteur maîtrisable. Je
recommande que nos gouvernements donnent plus de priorité et d’avantage à
cette pêche artisanale africaine.
Alors que pensez-vous de ceux qui pensent que, favoriser la pêche industrielle est plus rentable ?
Non,
la pêche industrielle n’est pas rentable parce qu’après avoir investi
un dollar le propriétaire du bateau gagne 5 dollars. Il ne perd rien.
Après avoir acheté sa licence qui lui ne coûte rien par rapport à ce qui
cette pêche massive lui rapporte, il ne participe pas au développement
du pays et ne fait pas travailler les populations locales. Il ne paie
pas les impôts. Il ne participe pas à l’alimentation des populations. Il
détruit la faune et la flore. A contrario, un pêcheur artisanal apporte
tout à son pays. Nous savons que les pays ont besoin de la pêche, mais
il faut les éloigner des côtes au maximum. Il faut interdire cette pêche
chalutage dans les profondeurs de 50 mètres et laisser la pêche
artisanale se développer.
Ogou Dama
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Journée mondiale des pêcheurs 2013 : “Les enjeux sociaux à la pêche”
Le
Collectif Pêche & Développement vous invite à participer aux
conférences – débats organisés à l’occasion de la Journée Mondiale des
Pêcheurs sur le thème : “Les enjeux sociaux à la pêche”
Vendredi 22 et Samedi 23 novembre 2013
Saint-Pierre Quiberon / Morbihan
Merci de confirmer votre présence avant le 20 novembre 2013 au Collectif Pêche & Développement / 1, avenue de la Marne / 56100 Lorient : 02 97 84 05 87 / peche.dev@wanadoo.fr /
Programme des journées (*)
Vendredi 22 novembre 2013
9h-9h30 Accueil
Ouverture de la journée mondiale : Mme Le Sauce Danièle, présidente du Collectif Pêche&Développement
Mot d’accueil : Mme Marchand, maire de Saint-Pierre Quiberon
10h-11h30
“Avenir des nouvelles générations” : les métiers de la mer et de la
pêche attirent toujours ! Quelles réponses à apporter face à la mise en
place de la PCP ? Quels sont nos atouts ? Quels regards des directeurs
des lycées maritimes sur cet avenir !
Projection des vidéos réalisées par les élèves du lycée maritime d’Etel
Intervenants : des élèves de 1ère et terminale CGEM d’Etel avec leur professeur, les directeurs des lycées maritimes bretons, des anciens élèves et/ ou pêcheurs de Quiberon, Houat, Belle-Ile, Plouharnel...
Débat/Pause
12h-12h30 “La sécurité en mer pour un métier à hauts risques”
Projection d’une vidéo (15 mm) sous un angle pédagogique d’un système de sécurité en mer.
Intervenant : Stéphane Léal société Seareka
Déjeuner
14h-18h
“Accueillir, informer, conseiller, accompagner, être acteur de
prévention dans le domaine de la santé et des risques pyschosociaux.
Mieux connaître tous ces organismes au service de la population
maritime”.
Intervenants
: Mme Simons Anne, Service Social Maritime / Mme Palmenty Nicole,
Caisse Maritime d’Allocations Familiales / M. Tourret Georges, Institut
Maritime de Prévention,
Débat/Pause
M. Monnier Bernard, Protection Sociale des Marins / Une représentante Association “Famille entre Terre et Mer”
Débat
Samedi 23 novembre 2013
9h-9h15 Accueil
9h15-10h30 “Banque Mondiale, ONGE, fondations... : les acteurs de la colonisation des océans”
Présentation du rôle de la Banque Mondiale et de son évolution
Intervenants
: M. Alain Le Sann / M. Le Ry Jean-Michel Collectif Pêche &
Développement / M. Simon Collins Association de pêcheurs Shetland (GB) /
Comité National des Pêches (à confirmer) / Association “Blue Fish” (à
confirmer)
Débat
11h30-12h “Pêche illégale et autres problématiques en Guinée”
Partenaires
invités : délégation officielle du ROPPA (Réseau des organisations
professionnelles de la pêche en Guinée) / M. Abdourahmane Kaba,
Secrétaire Général du Ministère de la Pêche / M. Devouge Renaud, Attaché
de Défense de l’Ambassade de France
Débat
Clôture Mme Marchand maire de Saint-Pierre Quiberon et la Région Bretagne
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Commentaires
En effet, Piug est contre le chalutage en eaux profondes. Mais, il n'est pas aussi catégorique que vous. Ce géologue cherche à comprendre le chalutage...
Dans un article de Nature, il explique que les interdictions doivent être évaluées au cas par cas plutôt que comme une approche globale, car la pêche durable peut apparaître à certains endroits où les dommages géologiques et de l'écosystème ont été "déjà fait".
http://www.nature.com/news/fish-trawling-reshapes-deep-sea-canyons-1.11356
C'est ce que demandent les armements français : Figer l'empreinte du chalutage dans les zones de pêche actuelles et interdire les zones les plus sensibles...
Question ? les pétroliers accepteront-ils de ne pas forer dans ces zones remarquables avec du pétrole au-dessous ?
Je note par ailleurs que, dans une vidéo très récente, disponible sur le net, on peut voir et entendre Monsieur Alain Le Sann qui reproche à Pénélope Bagieu le caractère excessif de sa comparaison entre le pouvoir destructeur du chalutage des grands fonds et celui des autres activités humaines sur ces mêmes grands fonds.
En fait, il me semble qu'un scientifique réputé, spécialiste de l'étude comparée des effets des activités humaines sur les fonds marins, Monsieur Philip Weaver (responsable l'étude "Hotspot Ecosystem Research and Man's Impact On European Seas") a déclaré le 19 février 2013, au cours de son audition par la Commission de la pêche du Parlement européen, que l'impact du chalutage sur les grands fonds marins était à lui seul bien supérieur à la somme des impacts de toutes les autres activités humaines sur ces mêmes grands fonds. Dans la représentation graphique que Monsieur Philip Weaver montrait, l'impact du chalutage ne tenait même pas dans le cadre du graphique, tellement celui-ci avait une valeur élevée.
Il me semble donc injustifié de critiquer la BD de Pénélope Bagieu sur ce point. Sur les autres points aussi, d'ailleurs.
A quelques jours des fêtes, c'est comme un cadeau du Père Noël tombé du ciel...
Faire croire qu'un laboureur doit jeter sa charrue et prendre une binette pour préserver la nature, relève des contes de Noël...
Claire Nouvian cible tout particulièrement Intermarché à travers la Scapêche... Pourquoi ?
Pourquoi cet acharnement contre cet armement ?
Mais que représente la Scapêche dans la pêche profonde mondiale... dans la pêche tout court... Presque rien... Elle veut faire un exemple avant de s'attaquer ensuite aux mastodontes de la pêche ?
Des mastodontes de la pêche qui baladent les consommateurs français au gré de leur production. Des pigeons peuvent-ils comprendre les enjeux autour des produits de la mer ?
Lire ce papier de la Nouvelle République
Saumon ou pigeon ?
http://www.lanouvellerepublique.fr/France-Monde/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2013/11/21/Saumon-ou-pigeon-1694706
Au niveau mondial, la Scapêche arrive à la cheville des plus grands armements norvégiens, chinois,japonais,... ou bientôt russes...
Sur la carte ci-dessus vous avez une liste non exhaustive (selon les auteurs) des pêcheries de Grands fonds dans le monde...
Souhaite-t-elle éradiquer la pêche dans toutes ces zones qui représentent des millions de KM2 ?
Ce que je constate, c'est le brouillage qu'essaient de créer beaucoup de ceux qui cherchent avant tout à discréditer le message de Pénélope Bagieu et de Claire Nouvian.
Cela porte notamment sur le nombre de bateaux concernés par le chalutage sur les grands fonds (dit chalutage en "eau profonde"), c'est à dire à des profondeurs supérieures à 200 mètres.
Ainsi, dans un des documents qu'il vient de publier, le CNPMEM nous dit que la pêche des espèces d'eau profonde est pratiquée en France par au moins 400 navires et que plus de 50 % des espèces d'eau profonde vivent au-dessus de 200 mètres de profondeur.
Mais c'est quoi ce méli-mélo ?
On parle de pêche en eau profonde ou de pêche dans des profondeurs de moins de 200 mètres ??? On remarquera le jeu sémantique qui nous fait passer en douceur de la pêche en eau profonde à la pêche d'espèces d'eau profondes qui ne vivent pas en profondeur ! Et c'est quoi cette majorité d'espèces d'eau profonde qui vivent dans moins de 200 mètres d'eau ? On aimerait bien savoir !
Bref, quand je vois ça, j'ai plus tendance à faire confiance aux chiffres de Pénélope Bagieu et Claire Nouvian qu'à ceux des organisations de marins-pêcheurs !
Des espèces se trouvent de par et d'autre de la limite des 200M (limite pêche profonde pour certains)
Comme congre, dorade, crevette,...
La Commission avait diffusé un poster avec toutes les espèces d'eaux profondes
http://aquaculture-aquablog.blogspot.fr/2012/07/ue-poissons-grands-fonds-interdiction.html
Il me semble que Claire Nouvian parle de "pêche en eau profonde" et que, pour noyer le poisson, d'autres lui répondent "pêche d'espèces d'eau profonde". Si vous ne voyez pas la différence, moi je la vois. Cela permet de dire que Claire Nouvian se trompe dans la comptabilité des navires concernés, en ajoutant des navires qui ne pêchent pas à plus de 200 mètres de profondeur.
Que des poissons d'eau profonde fassent plus ou moins régulièrement le va-et-vient de part et d'autre des 200 mètres, personne ne le conteste. Mais le problème est que la biodiversité qu'il s'agit de préserver se trouve très majoritairement en dessous de 200 mètres. Beaucoup d'espèces de poissons d'eau profonde ne montent d'ailleurs jamais ou que très exceptionnellement au-dessus de 200 mètres.
Il me semble que Francis Neat, président du groupe de travail WGDCE de l'ICES, dit que le maximum de biodiversité et de biomasse des poissons d'eau profonde se trouve entre 1000 et 1500 mètres de profondeur. Il me semble aussi qu'il dit qu'on trouve les espèces les plus vulnérables à des profondeurs supérieures à 800 mètres.
http://www.europarl.europa.eu/document/activities/cont/201302/20130220ATT61454/20130220ATT61454EN.pdf
Alors, moi je dis que ceux qui nous parlent de pêche dans des profondeurs inférieures à 200 mètres essaient simplement de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Et que dire aussi de cet article intitulé "La pêche en eau profonde est-elle vraiment si destructrice ?". Cet article est illustré avec une photo montrant "des pêcheurs [qui] remontent leur filet, le 23 septembre 2013, à bord d'un chalutier au large de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais)". Il y aurait donc possibilité de pratiquer la pêche en eau profonde au large de Boulogne ? Pour qui nous prend-on ?
Encore une fois, on assiste à un travail de brouillage du message de Pénélope Bagieu et de Claire Nouvian. C'est cela qui est clair.
Personnellement, je ne suis jamais sorti sur un armement européen qui pratique la pêche profonde... Mais Au Chili où des chalutiers pêchaient des crevettes près du talus continental qui se trouve à quelques 1000 de la côte... Plus loin ce sont des fosses de plusieurs km de profondeur...