Le Thon c’est bon !... Histoire culinaire de la France... Et coloniale ?

Le Thon c’est bon !... Histoire coloniale de la France ?

Appel à contribution de la revue anglaise « French Cultural Studies » 

Y’a bon Banania... Le Thon, c’est bon !... Deux slogans publicitaires comme témoins de l’histoire alimentaire (culinaire) de la France.

Banania avec son tirailleur sénégalais a accompagné l’histoire coloniale dès la première guerre mondiale. Quant au slogan « Le thon, c’est bon », il s’est appuyé sur deux marques bien connues dans la conserve de poisson, Petit navire et Pompon rouge. Deux marques nées respectivement à Douarnenez (en 1932 de Paul-Edouard Paulet) et Boulogne-sur-Mer (en 1952 de la famille d'armateurs Delpierre), deux familles ancrées dans une longue tradition de pêche en France.

Banania (1), Petit navire et Pompon rouge... 

Ces trois marques emblématiques ont accompagné l’histoire coloniale et postcoloniale de la France. Elles ont participé aux grands évènements économiques, historiques et politiques. En 1932, Paul-Edouard Paulet lançait Petit Navire. 75 ans après, avec un taux de notoriété de plus de 90%, Petit Navire démontre qu’une marque peut traverser les âges tout en s’imposant toujours plus dans le quotidien des français. La marque, représentée par sa célèbre boîte bleue, est associée à des valeurs fortes telles que générosité, convivialité, qualité, simplicité et naturalité... (2)

« Le Thon, c’est bon ! » n’aurait pu se développer sans la vulgarisation des conserves de poisson après la seconde guerre mondiale, principalement des boites de sardine. Au cours des années 1970, l’essor des pêcheries industrielles de thon tropical au large des côtes Ouest africaines, associées à des usines de conserves dans les ports de Dakar, Téma et Abidjan, va donner toute son importance aux conserves de thon dans la filière pêche. De grandes campagnes de réclames favorisent la pénétration du thon en boite dans les familles françaises. « Le Thon, c’est bon - économique - vite prêt ». Le thon tropical devient alors le produit phare de Pompon rouge et Petit navire et ce jusqu'à maintenant...


Le thon tropical représente plus de la moitié des conserves de poisson commercialisées en France (en chiffres d’affaires)... loin devant sardine et maquereau (Voir FranceAgrimer).

Les deux marques ont changé plusieurs fois de main. Mondialisation oblige... A ce jour, Pompon rouge appartient à Mohamad Khachab, homme d'affaires ivoiro-libanais propriétaire de conserveries en Côte d'Ivoire (Abidjan) et à Madagascar (3). Quant à Petit navire, il vogue pour le groupe MW Brands, filiale du géant thaïlandais Thaï Union Frozen (TUF). MW Brands possède sa propre flottille thonière et des conserveries en France (Douarnenez), Portugal, Ghana (Téma) et Seychelles (2).

Appel à contribution de la revue anglaise : French Cultural Studies

La revue anglaise « French Cultural Studies », spécialisée sur la culture française, lance un appel à contribution en vue d’un numéro spécial « Food and the French Empire » (Alimentation et Empire français)

Ce numéro spécial consacré à l’alimentation pendant et après la période coloniale examine la production, la consommation et la circulation de denrées spécifiques, de cuisines et de recettes aussi bien dans l’empire colonial français, qu’au sein des diaspora postcoloniales et dans les métropoles, à travers des approches multidisciplinaires. Ce numéro explore comment les échanges alimentaires contribuent à définir, incarner et véhiculer les notions de nation et d’empire. L’alimentation, qu’elle soit considérée comme matériau d’étude concret, symbole, ou bien comme prisme par lequel explorer les questions sociales, politiques, culturelles ou économiques, permet une approche renouvelée de l’histoire coloniale et de ses suites, dans ses incarnations quotidiennes.

Toujours prêt, le thon, c’est bon



INA - 26 nov. 1975

Pompon Rouge et Petit Navire : Food and the French Empire ?

La conserve de thon à travers ces deux marques phares, Pompon rouge et Petit navire, fait partie de l’histoire postcoloniale de la France. Peut-on l’inscrire dans la problématique proposée par la revue anglaise : Food and the French Empire ?

La focalisation sur l’histoire globale de l’alimentation et des pratiques alimentaires pendant la période coloniale permet de mieux comprendre le rôle que le commerce agro-alimentaire a joué dans le maintien et la réussite de l’empire colonial français. La culture de denrées commerciales a refaçonné des paysages et modifié la propriété foncière. Des denrées comme le riz et le vin, des marques telles Banania et Picon sont devenues des produits de consommation coloniaux quotidiens. Leurs publicités, leur distribution et leur consommation ont contribué aux perceptions et aux discours sur l’entreprise coloniale.

Petit Navire : Le bon goût du large



INA : 03 nov. 1982
Producteur, s.l. : Charlie Bravo / Annonceur, Douarnenez : Ets Paul Paulet / Agence, Levallois Perret : Léo Burnett
 
Ce numéro spécial explore comment les échanges alimentaires contribuent à définir, incarner et véhiculer les notions de nation et d’empire. L’alimentation, qu’elle soit considérée comme matériau d’étude concret, symbole, ou bien comme prisme par lequel explorer les questions sociales, politiques, culturelles ou économiques, permet une approche renouvelée de l’histoire coloniale et de ses suites, dans ses incarnations quotidiennes. L’étude du domaine culinaire permet d’explorer en détail des phénomènes d’influence et de co-production qui, bien qu’inégaux, n’en restent pas moins mutuels. Les rencontres ou « encontres » (Rosello) culinaires coloniales et les changements qu’elles entrainent permettent de nuancer le paradigme d’un Occident diamétralement opposé à ses Autres. Les pratiques alimentaires offrent une perspective supplémentaire pour observer la porosité des frontières entre colonisé/e et colonisateur/trice lors d’échanges dans le cadre intime de la domesticité. Une image plus complexe de l’équilibre et des relations de pouvoir dans ce qu’on peut appeler, malgré son inégalité fondatrice, l’échange colonial, émerge, montrant que le colonisé n’est pas privé de toute capacité d’action et que les maîtres coloniaux s’avèrent dépendre des autochtones pour leur subsistance. De plus, l’exotisme culinaire, avec sa promotion d’une représentation positive de la rencontre avec l’autre ethnique, (post)colonial, ou racialisé, ouvre un champ d’enquête fertile sur les questions d’authenticité, de domination, d’ingestion, d’assimilation, et une voie d’accès pour démêler les anxiétés sociales sur les identités raciales et ethniques, l’influence et les changements culturels.

Pour en savoir plus sur l'appel à contribution : Calenda

Pompon rouge : Thon en conserve



INA : 01 juil. 1989
Production / Annonceur, Paris : Pompon rouge / Producteur, Neuilly sur Seine : Son et Lumière


Des accords de pêche de type colonial....

Exemple de l'APP entre l'UE et la Côte d'Ivoire 2013-2018

Dans l'attente de la suite...

(1) Pour en savoir plus sur Banania dans Wikipedia...
(2) La mythique petite boîte bleue. En 1932, Paul-Edouard Paulet lançait Petit Navire. 75 ans après, avec un taux de notoriété de plus de 90%, Petit Navire démontre qu’une marque peut traverser les âges tout en s’imposant toujours plus dans le quotidien des français. La marque, représentée par sa célèbre boîte bleue, est associée à des valeurs fortes telles que générosité, convivialité, qualité, simplicité et naturalité....
(3) La marque Pompon rouge fondée en 1952 par la famille d'armateurs Delpierre (Boulogne-sur-Mer), est la propriété de la société Conserveries des cinq océans, filiale de Thunnus overseas group qui possède des sites (logistique et production) en France, Côte d'Ivoire et Madagascar.

Autres articles :

Pour aller plus loin

Le 13 Octobre 2014

Consommation de poisson : Portefeuille VS Environnement


Selon le Greendex (*), l'environnement n'impacte pas la consommation du poisson et de produits de la mer contrairement à la consommation de viande (boeuf, poulet et porc)...

Greenpeace cible les DCP utilisés par les pêcheries thonières

DCP : Dispositif de concentration des poissons

Faute de pouvoir les interdire, Greenpeace demande aux marques françaises d’arrêter de s’approvisionner en thon pêché avec des DCP. « Nous ne demandons pas l’impossible. Certaines entreprises françaises pratiquent déjà la pêche à la senne sans DCP pour le thon albacore. C’est également le cas dans d’autres pays, comme au Royaume-Uni ou en Italie, où les marques John West et Mareblu se sont engagées à vendre 100 % de thon pêché à la canne ou sans DCP d’ici 2016 ».

Florence Humbert de l’association de consommateurs UFC Que Choisir :

Sauf que Greenpeace oublie de préciser l’impact non négligeable de ces techniques de pêche moins intensives sur le prix des produits. Par exemple, le prix du thon albacore au naturel de la marque Phare d’Eckmühl, la mieux notée par Greenpeace, atteint 26,25 €/kg contre 16,24 €/kg pour Petit Navire, classé sévèrement par l’ONG. Le thon en boîte, source de protéines de bonne qualité pour les ménages les plus modestes, est-il condamné à devenir unproduit de luxe ? C’est ce qui risque d’advenir si l’on ne gèle pas rapidement le nombre de DCP utilisés par les navires jusqu’à ce que leur impact sur la ressource ait été évalué par les comités scientifiques des organisations régionales de la pêche.

Extrait de l’article de Que Choisir : Thons en conserve. Les ravages d’une pêche non durable



Selon le Greendex, l' "Environnement" impacte peu les consommateurs de poisson en France, Espagne, Japon, Suède, Royaume-Uni et Russie


(*) Greendex : premier indice global des «éco-consommateurs»

La National Geographic Society présente les résultats de l'étude Greendex, un sondage planétaire des comportements de 18 000 consommateurs-internautes de 18 pays différents. Les types d'habitations, les modes de transport et les habitudes de consommation sont les principaux critères d'évaluation de ce grand comparatif mené depuis 2008.  

Cliquer Ici pour accéder aux données Greendex 2014


Selon le Greendex, la conserve (de thon) a un bel avenir en France....


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Le thon tropical se plaît à Concarneau

Berceau historique du thon tropical, le port finistérien reste une plate-forme essentielle pour cette activité.

« Plus de 300 marins embarqués sur nos 22 navires ont leurs racines dans le territoire de Concarneau », rappelle Yvon Riva, président de l’organisation des producteurs de thon congelé (Orthongel).

Cette dernière a son siège à Concarneau, tout comme deux des trois armements français qu’elle représente, à savoir la Compagnie française du thon océanique (CFTO) qui possède treize navires et Saupiquet (quatre navires). La Sapmer (cinq navires) est, elle, basée à La Réunion.

Mouvements de flotte

L’ensemble des captures enregistrées par Orthongel en 2012 se situe à 98.953 tonnes, soit un retrait d’environ 6% par rapport à l’année précédente. Mais, malgré une hausse des coûts d’exploitation, le chiffre d’affaires des armements français a progressé sensiblement, principalement grâce au raffermissement du prix du poisson, mais aussi à la meilleure proportion d’albacore (yellowfin) de plus de 10 kg dans les captures.

Relativement limité dans l’océan indien (-4,4% à 65.495 tonnes), le recul quantitatif a été toutefois plus marqué dans l’océan Atlantique (-9,4% à 33.457 tonnes).

« Ce phénomène est pour majeure partie expliqué par des défauts de licences consécutifs au difficultés pour renouveler des accords de pêche bilatéraux entre l’Union européenne et certains Etats africains, explique Yvon Riva. Nous sommes alors amenés à passer par des accords privés qui sont juridiquement plus précaires et qui peuvent être plus facilement dénoncées au nom de la souveraineté de ces pays sur leurs ressources halieutiques. L’enjeu est de taille puis que 50% des captures de thon sont effectuées dans les zones économiques exclusives. »

Par ailleurs, les entrées en flotte sucessives des Dolomieu et Belouve (Sapmer) en 2012 n’ont pas réussi à combler tout à fait le déficit des volumes lié aux sorties des Père Briant (Saupiquet) et Santa Maria (CFTO).

Tandis que deux thoniers sont en construction chez Sapmer qui attend leur livraison avant la fin de l’année et prévoit de les placer sous pavillon mauricien, deux thoniers sont également en projet chez chacun des armements concarnois.

Bertrand Tardiveau – Dossier Concarneau – Le Marin du 6 septembre 2013

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    Le 14 Novembre 2013

    Améliorer la gestion et la conservation des pêcheries de thon en haute mer

    Un projet de la FAO financé par le FEM contribue à l’effort mondial d’aménagement des pêches

    Source : FAO

    La FAO estime qu’environ un tiers des sept principales espèces de thonidés sont actuellement surexploitées
    5 novembre 2013, Washington, DC/Rome - La directrice générale et présidente du Fonds pour l'environnement mondial (FEM), Mme Naoko Ishii, a approuvé aujourd'hui un projet coordonné par la FAO visant à améliorer la santé et la durabilité des pêcheries de thon dans le monde en réduisant les prises illégales et en soutenant les espèces et écosystèmes marins apparentés.

    Le FEM, une institution internationale qui fédère 183 pays autour des questions d'environnement et de promotion du développement durable, a approuvé le financement de la phase de mise en œuvre d'un projet multipartenaires coordonné par la FAO ayant pour objectif une meilleure gestion des pêcheries de thon en haute mer et la conservation de la biodiversité des écosystèmes et des espèces qui s'y rattachent, en réduisant les prises illégales de poissons très prisés et consommés partout dans le monde.

    "Cette décision jette les bases d'une action à l'échelon mondial pour faire face à la menace tant économique qu'environnementale qui pèse sur une des espèces halieutiques commerciales les plus importantes au monde", a souligné Mme Ishii. "Je me félicite que nous ayons pu rassembler au sein de ce projet des partenaires publics et privés qui nous donnent de bonnes chances de travailler à une échelle suffisante pour inverser les tendances négatives menaçant les pêches thonières et le milieu océanique dont elles dépendent".

    A ce jour, 30 millions de dollars de fonds du FEM ont attiré plus de 150 millions de co-financements en faveur du projet qui fait partie d'une initiative multipartenaires plus vaste axée sur la récolte durable de ces précieuses ressources.

    Le Projet mondial d'aménagement des pêches et de conservation de la biodiversité, qui s'étendra de 2013 à 2018, met à profit et complète les travaux des cinq organisations régionales de gestion des pêches thonières (t-RFMO) et rassemble un vaste groupe de partenaires autour de trois lignes essentielles:
    • Promouvoir un aménagement plus durable et efficace des pêches et une adoption plus étendue des meilleures pratiques de pêche
    • Réduire la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) par le renforcement du suivi, des contrôles et de la surveillance
    • Atténuer les impacts de la pêche sur les écosystèmes, y compris les prises accessoires excessives d'espèces marines non ciblées.
    Le projet vise à mobiliser des actions entre les organisations régionales de pêche au thon et les partenaires, en contribuant en particulier à la reconstitution des ressources perdues à cause de la pêche INN.

    "Les pêches de haute mer contribuent à la sécurité alimentaire et aux moyens d'existence de millions de personnes dans le monde", a déclaré Árni M. Mathiesen, Sous-Directeur général de la FAO chargé des pêches et de l'aquaculture. "Grâce à une action collective à tous les niveaux et à une coopération étendue optimisant l'utilisation de ressources appauvries, ce projet - et l'Initiative plus vaste Common Oceans - aideront le monde à renoncer à 'cette course au poisson' et à adopter une approche écosystémique, cruciale pour garantir la santé et la productivité future de ces écosystèmes marins essentiels. Les premiers succès serviront à inciter les bailleurs de fonds et les organismes à investir davantage dans ce type de projets à effet catalyseur".

    WWF-US est un des acteurs principaux collaborant avec la FAO, qui comptent également les cinq t-RFMO*, l'Agence des Pêches du Forum des Iles du Pacifique (FFA), les Parties à l'Accord de Nauru (PNA), le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (SPC), la U.S. National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), l'Accord sur la conservation des albatros et des pétrels (ACAP), BirdLife International, la International Seafood Sustainability Foundation (ISSF) et le Marine Stewardship Council (MSC). Sans oublier le secteur privé du thon, qui comprend des membres des industries de la pêche et de la transformation du poisson, qui est également un partenaire clé et soutient pleinement l'initiative.

    Améliorer la pêche au thon

    Les thons et espèces apparentées constituent les ressources halieutiques les plus prisées capturées dans les zones situées au-delà des juridictions nationales (ABNJ). La catégorie des grands migrateurs représente 20 pour cent environ de la valeur de toutes les captures marines - les prises des espèces de thons les plus importantes atteignent à elles seules une valeur de plus de 10 milliards de dollars par an.

    Quelque 5,4 millions de tonnes de thon sont débarquées chaque année, avec plus de 85 pays pêchant le thon en quantités commerciales. Les niveaux de captures les plus élevés ont lieu dans l'océan Pacifique, suivi des océans Atlantique et Indien.

    D'après les estimations de la FAO, environ un tiers des sept principales espèces de thonidés sont actuellement surexploitées. Vu la demande soutenue des consommateurs pour les produits comme le sashimi et le thon en boîte et la surcapacité des flottes de pêche, l'état des stocks de thon a de fortes probabilités de continuer à se détériorer faute d'une amélioration de la gestion.

    "En transformant notre gestion des pêches mondiales, nous garantissons une source durable de produits de la mer qui contribuent à nourrir les sept milliards d'habitants que compte la planète tout en préservant la nature", a indiqué Mme Michèle Kuruc, Vice-présidente du WWF-Etats-Unis pour la conservation des ressources marines. "En misant sur les gouvernements, les organismes de gestion des pêches, la société civile et le secteur privé, ce partenariat novateur peut imprimer un changement significatif sur les communautés halieutiques du monde".

    Un vaste réseau

    Le programme des zones situées au-delà des juridictions nationales (ABNJ-Common Oceans) se compose de quatre projets étroitement imbriqués qui rassemblent gouvernements, organisations régionales de gestion des pêches, secteur privé et ONG autour de l'utilisation durable et de la conservation des écosystèmes de haute mer.

    Outre le projet du thon, les autres projets portent sur une utilisation plus durable des ressources vivantes en haute mer et des écosystèmes, le renforcement de la capacité mondiale d'aménagement des ABNJ et le Partenariat pour les océansqui élaborera des modèles de gestion destinés à promouvoir l'investissement dans la gestion durable et à long terme des pêches.

    Parmi les partenaires clés du programme, citons la FAO, la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), Conservation International (CI), l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), WWF-Etats-Unis et le Forum mondial des océans.

    LE FEM a affecté 50 millions de dollars en faveur du programme et attiré 270 millions de dollars supplémentaires de co-financements.

    * Les cinq organisations régionales de gestion des pêches de thon sont les suivantes: Commission interaméricaine du thon tropical (CITT), Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA), Commission des thons de l'Océan indien (CTOI), Commission pour la conservation du thon rouge du Sud (CCSBT) et Commission des pêches pour le Pacifique central et occidental (WCPFC)

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    Le 19 Novembre 2013

    Conserves de poissons Made in France...

    28 millions d’euros investis par la filière qui souhaite poursuivre sa stratégie d'investissements et contrer la dévalorisation de ses produits

    Communiqué de la FIAC - Fédération des industries d'aliments conservés

    Alors que l’agro-alimentaire connaît une période très agitée dans le Grand Ouest, les fabricants de conserves de poissons confirment leur engagement dans l’économie littorale pour continuer à produire des produits de qualité, issus d’une pêche durable et d’un savoir-faire traditionnel. Depuis 2011, la filière a ainsi investi 28 millions d’euros dans les conserveries françaises, dont la plupart sont implantées dans l’Ouest, en Bretagne1 et en Vendée. En modernisant et en augmentant leurs capacités de production, les industriels cherchent à préserver autant que possible leurs emplois en France.

    Cependant, la filière est confrontée à la hausse structurelle des prix des matières premières : majoritairement composées de thons, maquereaux et sardines. Entre 2009 et juin 2013, les prix ont en effet bondi de +57% pour le maquereau jusqu’à +94% pour le thon listao2. Cet envol des coûts des matières premières, insuffisamment valorisées dans les prix de vente, met en péril ce modèle responsable. De plus, se développe sur le marché une offre de produits importés à bas prix qui va dans le sens inverse des efforts réalisés par les entreprises françaises et qui fragilise les investissements nécessaires au développement de la filière.

    C’est pourquoi la profession a besoin de vendre au juste prix. Le poisson est une matière noble, à forte valeur, et les conserves de poissons sont proposées à des prix ne reflétant ni la complexité de la filière, ni les efforts consentis pour la défendre. Il est vital que les prix prennent désormais en compte la réelle valeur de ces produits.

    Coût de fabrication : les conserves de poissons sous pression

    Fortement engagée dans la gestion durable des ressources marines et le maintien d'une haute qualité de ses produits, la filière entière est aujourd’hui confrontée à d’importantes tensions sur le marché. Celles-ci sont principalement liées aux problématiques d'approvisionnements en poisson : les effets combinés d'une pêche responsable qui se contraint à stabiliser son effort de pêche et l’essor d’une nouvelle demande des pays émergents entraînent un fort renchérissement du prix des poissons.

    Thons, maquereaux et sardines, qui constituent la majorité des conserves de poissons, ont vu leurs prix bondir. Entre 2009 et juin 2013, les prix ont connu des hausses vertigineuses : +91% pour le thon albacore, +94% pour le thon listao, +57% pour le maquereau (Source : Eurostat). Le prix des sardines a, quant à lui, augmenté de +91% entre la saison 2010 et la saison 2013 (Source : FranceAgrimer).

    Ces hausses, insuffisamment répercutées dans les prix de vente, fragilisent la filière et remettent en cause ses efforts en faveur du développement durable. Pour que la filière puisse continuer à proposer des produits de qualité aux consommateurs, fabriqués en France, à partir de poissons issus d’une pêche responsable, il est urgent que les produits soient correctement valorisés.

    Pour assurer la disponibilité et la qualité des conserves sur le marché, il est nécessaire de mettre en œuvre un dispositif coûteux comprenant des investissements industriels, un cycle de production et de stockage pouvant aller jusqu’à 6 mois, des contrôles à toutes les étapes. Cela ne permet pas aux entreprises de réagir instantanément aux importations alimentées par la fluctuation et la spéculation sur les marchés mondiaux.

    Une filière ancrée dans la vie économique locale

    De la pêche à la conserve, la filière française fait aujourd'hui travailler plus de 10 000 personnes : près de 2 500 collaborateurs dans les conserveries et 7 500 en indirect : sur les bateaux de pêche, chez les fabricants de boîtes métal, etc. En 2012, les conserveurs français ont fabriqué près de 350 millions de boites de conserves de poissons et réalisé un chiffre d’affaires de près de 700 millions d’euros3.

    Des investissements pour une qualité durable

    Les fabricants de conserves de poissons investissent massivement pour garantir aux consommateurs des produits de qualité. En 2 ans, ils ont investi 28 millions d’euros dans les                  conserveries de poissons de France. Sur la seule année 2012, ils ont financé 12 projets, dont 4 à plus de 1 million d’euros et 9 à plus de 200 000 euros.

    Chacun des maillons de la filière est concerné par les investissements : de la pêche jusqu’à l’élaboration de recettes nouvelles. Dans les conserveries, ils portent notamment sur la modernisation des outils de travail pour élargir les capacités de production et améliorer la qualité des conserves mais également sur la Recherche et Développement, pour lancer des innovations en réponse aux nouvelles tendances de consommation. En amont, la filière s’attache à renforcer et moderniser ses flottes de bateaux, toujours dans le respect d’une pêche durable. Les conserveurs ont ainsi cofinancé un programme de formation des marins embarqués sur les thoniers français, à la prise en compte de la problématique de pérennité des espèces et de la biodiversité. Ils soutiennent également les programmes de certification de pêche durable et les études pour limiter les effets de la pêche sur l’environnement.

    Les conserves de poissons en faits et chiffres

    XIXe siècle : fabrication de la première conserve de poisson (sardines) à Nantes.

    10 000 emplois directs et indirects

    350 millions de boîtes de conserves de poissons fabriquées en 2012

    16 unités de transformation en France, à proximité du littoral

    700 millions d’euros de chiffre d’affaires (4)

    94,8% des Français en ont acheté, plus de 10 fois en moyenne, au cours de l’année 2012 (5).

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    29 Novembre 2013

    Les subventions européennes favorisent l'industrie de la pêche et désavantagent les pays du Sud


    Une étude internationale, conduite par l'Université de Colombie-Britannique et à laquelle ont participé des chercheurs de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), révèle que les subventions de l'Union européenne allouées à la pêche favorisent l'industrie des pays du Nord et encouragent la surpêche en Afrique et dans le Pacifique Sud. Ces résultats sont publiés dans la revue PLOS ONE le 27 novembre 2013.

    75 % des frais d'accès à la pêche financés par l'Union européenne

    Les chercheurs ont analysé les accords conclus par l'Union européenne (UE) avec les pays en voie de développement entre 1980 et 2012, permettant à l'industrie des pays du Nord de pêcher dans les eaux des pays du Sud (en Afrique et dans le Pacifique Sud). L'étude de ces accords (compris entre 400 000 euros et 230 millions d'euros par an et par pays) a montré que sur la période, l'UE a versé un total de 5 milliards d'euros aux pays du Sud pour accéder à leurs eaux (soit 75 % des frais d'accès). L'industrie européenne a, quant à elle, contribué à hauteur d'1,7 milliard d'euros aux frais d'accès (soit 25 %) sur la même période.

    Les chercheurs ont ensuite comparé le montant de la contribution financière de l'industrie pour accéder aux ressources halieutiques aux revenus qu'elle tire de la vente de la pêche. Pour cela, ils ont utilisé une base de données centralisant les prix mondiaux de vente de poissons sur la même période.

    Ces calculs, principalement restreints aux accords concernant le thon, ont révélé que l'industrie a généré près de 96 milliards d'euros de revenus issus de la vente de la pêche entre 1980 et 2012. Ainsi, l'accès aux eaux des pays du Sud ne représente pour l'industrie que 2 % des revenus qu'elle en tire.

    Ajuster les subventions pour lutter contre la surpêche....

    Cette étude pointe du doigt le risque d'aggravation de la surpêche induit par des subventions élevées. En effet, ayant peu à investir dans l'accès aux ressources (2 % de leurs revenus), les flottes européennes peuvent consacrer une part plus importante de leurs bénéfices à l'accroissement des capacités de pêche. Ce phénomène est susceptible d'accentuer la surexploitation des ressources halieutiques, notamment les populations de thon, particulièrement touchées.

    ...et favoriser un meilleur accès des pays du Sud aux ressources halieutiques

    Modifier le système de subventions à la pêche dans les pays du Nord permettrait de promouvoir une pêche plus durable écologiquement et plus équitable pour les pays du Sud, où le poisson représente parfois la principale source de protéines animales (jusqu'à 50 % dans certains pays insulaires ou côtiers à forte densité de population comme le Ghana, le Sénégal ou encore l'Indonésie). Par ailleurs, l'effondrement des stocks met en péril le développement économique de certains pays du Sud, où la pêche est une importante source de revenus. Ces résultats participent ainsi à la sensibilisation des instances décisionnelles aux risques de surexploitation des ressources halieutiques.

    Cliquer Ici pour accéder à l'étude "European Union’s Public Fishing Access Agreements in Developing Countries / Frédéric Le Manach mail, Christian Chaboud, Duncan Copeland, Philippe Cury, Didier Gascuel, Kristin M. Kleisner, André Standing, U. Rashid Sumaila, Dirk Zeller, Daniel Pauly"

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    Le 11 février 2014

    Les perspectives de la pêche durable au sein et à l’extérieur de l’Union européenne


    Une nouvelle génération d’accords de partenariat en matière de développement de la pêche durable (APD) entrera en vigueur pendant la période 2013-2017, et cette nouvelle politique va de pair avec une terminologie inédite. La durabilité, principe fondamental et mot d’ordre de ces accords, est désormais mentionnée dans l’intitulé de ceux-ci afin de mieux refléter leur objectif final.

    Les modifications significatives dans l’élaboration et la mise en œuvre des APD, consécutives à la réforme de la politique commune de la pêche, ne sont pas fortuites. Selon l’Union européenne, les principes et les normes appliqués aux flottes qui sillonnent les eaux européennes devraient également être applicables à l’étranger. Et lorsque celles-ci pratiquent leurs activités de pêche dans les eaux des pays tiers, les pêcheries locales doivent bénéficier d’un soutien approprié susceptible d’assurer leur développement durable. 

    C’est pourquoi les nouveaux accords sont :
    • fondés sur des données scientifiques,
    • équitables et durables,
    • régis par des règlements exécutoires,
    • dotés d’un cadre de surveillance et de contrôle renforcé,
    • d’une totale transparence.

    L’amélioration des pratiques administratives constitue l’un des principaux aspects de la réforme des APP. L’Union européenne s’est engagée à examiner de plus près le fondement scientifique des APD, à mieux évaluer l’évolution de ceux-ci et à garantir la transparence de l’information.


    Les stratégies de meilleure gouvernance constituent la priorité des nouveaux accords. Le système ERS d’enregistrement et de communication électroniques, un outil performant de collecte des données qui enregistre les captures des flottes de pêche, assure un contrôle plus efficace des activités des navires de l’Union européenne. Le système ERS renforce également la transparence des opérations de pêche de l’Union européenne en dehors des eaux européennes et il facilite le partage de l’information avec les pays partenaires dans l’intérêt des deux parties.

    Le financement des droits de pêche dans les ZEE des pays partenaires est en cours de révision. Auparavant, l’Union européenne finançait environ les deux tiers des dépenses mais, en vertu des nouveaux APD, les armateurs devront assumer jusqu’à 70 % des droits d’accès aux accords thoniers.

    Les droits de capture sont également actualisés afin de tenir compte des prix actuels du marché, et si l’on pense à l’augmentation vertigineuse des prix du thon au cours des dernières années, cette adaptation est fondamentale. Les politiques en matière de droits d’accès et de capture respectent les principes d’équité comme la suppression des subventions cachées aux entreprises privées et le paiement d’un prix équitable aux pays tiers en échange de leurs ressources naturelles. En outre, la traçabilité des produits de la pêche capturés dans le cadre des APD est assurée tout au long de la chaîne d’approvisionnement pour contrôler qui fait quoi, assurer la transparence, et protéger les intérêts des consommateurs. Les nouveaux APD dissocient également le paiement de droits d’accès par l’Union européenne de la contribution financière consentie aux pêcheries du pays partenaire. Le soutien sectoriel de l’Union européenne à la pêche locale contribuera à renforcer les capacités scientifiques, administratives et techniques des partenaires locaux en vue du développement durable de leurs pêcheries. La gouvernance des accords a été renforcée, en particulier dans le domaine des droits de l’homme. La clause des droits de l’homme des nouveaux APD témoigne de l’engagement de l’Union européenne de défendre les mêmes principes à l’intérieur et à l’extérieur de son territoire.

    Outre la durabilité qui constitue leur principal objectif, les APD offrent aux deux parties des opportunités et des avantages considérables susceptibles d’évoluer parallèlement à la progression des accords.

    Le 10 mai 2013, l’Union européenne et les Seychelles ont signé, pour une durée de six ans, un nouveau protocole à l’APP conclu précédemment, qui garantit la prorogation à long terme du principal accord thonier de l’Union européenne dans l’océan Indien, tant en ce qui concerne les perspectives de pêche qu’il ouvre à la flotte de l’Union européenne que du point de vue des bénéfices financiers générés à terme pour les Seychelles par les activités de la flotte de l’Union européenne dans la région.

    Le nouveau protocole à l’APP entre l’Union européenne et les Seychelles, à savoir l’accord thonier le plus important actuellement en vigueur, permet à quarante navires à senne et palangriers de l’Union européenne de capturer des thons et d’autres espèces fortement migratoires au sein de la ZEE des Seychelles. En contrepartie, l’Union européenne paiera plus de 5 millions d’euros par an pendant deux ans, dont la moitié financera la politique de pêche des Seychelles. Par la suite, l’Union européenne paiera 5 millions d’euros par an pendant les quatre années suivantes et la moitié de cette somme sera de nouveau consacrée au secteur de la pêche locale.

    Le soutien sectoriel finance un équipement expérimental spécialisé destiné à garantir la conformité des produits de la pêche des Seychelles aux normes de l’Union européenne en matière de sécurité alimentaire et la possibilité d’importer ceux-ci. Grâce à cet accord, les Seychelles perçoivent un revenu équitable généré par leurs propres ressources et elles bénéficient de l’aide de l’Union européenne pour assurer la gestion durable et à long terme des pêcheries locales. Par exemple, l’Union européenne a financé la construction d’un nouveau quai à Victoria, permettant aux navires à senne de grand tonnage de décharger leur cargaison directement dans le port. Le financement de l’Union européenne a également favorisé le développement de petites unités de transformation du poisson destinées à la flotte palangrière semi-industrielle, ainsi que l’augmentation de la capacité de la flotte.

    Les contributions financières prévues par les APP ciblent les besoins particuliers des pays partenaires. Par exemple, au titre du nouvel APP entre l’Union européenne et la Côte d’Ivoire, plusieurs initiatives distinctes ont été financées, allant de la fourniture d’un nouvel équipement d’aquaculture à deux stations piscicoles en activité, de la collecte d’informations sur les statistiques de capture dans les ZEE et de la formation des pêcheurs au réaménagement du ministère de la pêche au lendemain de la guerre civile.

    Grâce à ces APD, l’Union européenne poursuivra sa lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (PNN) et elle a d’ores et déjà accordé un soutien sectoriel à la Côte d’Ivoire en vue d’améliorer l’infrastructure de contrôle de celle-ci. Les subventions de l’Union européenne sont également consacrées à la recherche scientifique en haute mer, à l’installation d’appareils de surveillance des navires par satellite (VMS) et à la formation de nouveaux inspecteurs.

    La consolidation de la nouvelle génération des APP et l’élargissement du réseau des partenaires actifs constituent les étapes suivantes. Inspirée des principes solides d’équité, de durabilité, de transparence et de bonne gouvernance, et alignée sur la réforme de la politique de la pêche européenne, la nouvelle génération des APP utilise à bon escient l’argent public et est axée sur les avantages réels pour les citoyens européens et ceux des pays partenaires. L’objectif, dorénavant, sera d’accroître le nombre de partenaires actifs afin de promouvoir, à l’échelle internationale, l’attitude proactive de l’Union européenne dans le domaine de la conservation des ressources marines.


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    Maroc: les députés votent à l'unanimité l'accord de pêche avec l'UE

    Les députés marocains ont voté lundi soir "à l'unanimité" en faveur de l'accord signé entre Rabat et l'UE, qui va désormais permettre à plus d'une centaine de navires européens de pêcher à nouveau dans les eaux du royaume.

    Source : Les Echos

    Le montant de cet accord, déjà validé par le Parlement européen en décembre, s'élève à 40 millions d'euros. Sur cette somme, l'UE paie 16 millions pour l'accès aux ressources proprement dites tandis que 14 millions viendront soutenir la politique sectorielle du Maroc en faveur du développement durable, a rappelé la vice-ministère des Affaires étrangères, Mbarka Bouaida, citée par l'agence MAP.

    Les 10 derniers millions d'euros seront à acquitter par la flotte de 126 navires battant pavillon de 11 pays européens --en grande majorité espagnols-- qui pourront pêcher durant les quatre prochaines années.
    Le précédent accord avait été dénoncé fin 2011 par le Parlement européen, des députés considérant notamment qu'il ne prenait pas assez en compte les intérêts de la population du Sahara occidental, une ex-colonie espagnole contrôlée par le Maroc mais revendiquée par des indépendantistes sahraouis. Ce vaste territoire compte plus d'un millier de km de côtes.

    "Le nouveau protocole est avantageux pour les deux parties et répond de façon directe aux préoccupations exprimées par le PE en 2011, sur les plans économique, écologique et social, c'est-à-dire sur l'impact pour les populations dans les zones de pêche", avait affirmé l'ambassadeur de l'UE au Maroc, Rupert Joy, au moment de la signature.

    Lors d'une conférence de presse, lundi à Casablanca, M. Joy s'est à nouveau félicité de l'accord, et fait le point de la coopération avec Rabat.

    Le royaume est le seul pays à disposer d'un statut avancé avec l'UE et les deux parties planchent actuellement sur un Accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca). Trois rounds de négociations ont déjà eu lieu et le 4e est prévu au début du printemps à Bruxelles.

    Devant la presse, le diplomate européen a par ailleurs souligné que l'année 2013 avait été "marquée par des dons de l'UE d'un montant exceptionnel de plus de trois milliards de dirhams" (près de 300 millions d'euros).
    "L'UE et le Maroc sont engagés dans un rapprochement de plus en plus étroit, unique dans la région du voisinage", a fait valoir M. Joy, évoquant les projets pour 2014 dans la santé, l'agriculture ou encore l'éducation.

    Accord de pêche UE-Maroc : un vol colonial

    Alors qu’il avait dénoncé l’occupation marocaine du Sahara occidental, le Parlement européen a approuvé l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc le 10 décembre 2013, avec 310 voix pour, 204 voix contre et 49 abstentions.

    Source : Survie par Billets d’Afrique et d’ailleurs...

    Cet accord autorise les bateaux de 11 Etats européens à pêcher dans les eaux du Maroc, y compris les eaux territoriales du Sahara occidental, en échange d’une contrepartie financière. Il entérine un droit au pillage des ressources sahraouis, puisqu’il s’applique à un territoire occupé et viole en cela le droit international.

    Le débat précédant le vote au Parlement européen a été vif. Les partisans se sont égoïstement réjouis d’un bon rapport coût/bénéfices dans l’accord et se sont dits satisfaits de l’introduction d’une clause sur les droits de l’Homme et d’une obligation pour le Maroc de consacrer une partie de la contrepartie financière au Sahara occidental.

    Les opposants à l’accord ont dénoncé un « vol colonial » et des obligations hypocrites, quand l’on connaît les nombreuses violations des droits des sahraouis commises par le Maroc, et alors que le fondement même de cet accord viole un droit fondamental, le droit à l’autodétermination.

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    Le 18 février 2014

    Industrie agroalimentaire : Agir pour un emploi durable

    Un guide pour accompagner l’amélioration de la qualité de l’emploi dans le secteur de l'industrie agroalimentaire

    Ce lundi 17 février 2014, Pierre Maille, Président du Conseil général, présente le Guide Agir pour l’intégration durable des salarié(e)s dans l’industrie agroalimentaire réalisé par le Conseil général en collaboration avec l’Association Régionale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ARACT).

    Consulter le guide en ligne

    Agir pour l’intégration durable des salarié(e)s dans l’industrie agroalimentaire

    Pourquoi réaliser un guide ?

    L’industrie agroalimentaire représente 16.000 emplois* dans le Finistère soit 40% des emplois industriels du département. Le maintien et le développement des activités des entreprises de l’agroalimentaire est un enjeu crucial pour notre territoire, tant en terme d’emploi que d’équilibre territorial. (1)

    Cette filière fait face à de nombreuses évolutions et a parfois rencontré des difficultés à recruter et à fidéliser ses salariés (2.500 emplois intérimaires soit 25 % du volume annuel de travail temporaire finistérien).

    Soucieux d’accompagner les entreprises de l’agroalimentaire et l’environnement professionnel de leurs salariés dans un contexte de profondes mutations du secteur, le Conseil général a travaillé avec l’ARACT sur 3 axes :
    • l’insertion durable des salariés ;
    • l’amélioration des conditions de travail ;
    • l’attractivité des métiers.


    Ce travail a abouti, grâce à la collaboration des équipes Emploi du Finistère et de 8 entreprises volontaires, à l’élaboration d’un guide « Agir pour l’intégration durable des salarié(e)s dans l’industrie agroalimentaire ». Les entreprises finistériennes qui se sont mobilisées pour partager leurs expériences sont : Aquadis Naturellement (Plouvorn)**, Cinquième saison (St-Pol-de-Léon), Terre d’embruns (Brest), crêperie Le Coen- Moreau-Le Goff (Landeleau), JF Furic (St-Guénolé)**, Monique Rannou (Quimper), Bonduelle Traiteur (Rosporden) et Bigard (Quimperlé).

    Des exemples, des solutions pour de meilleures conditions de travail et une meilleure intégration des salarié(e)s dans l’entreprise

    Ce guide recense et présente des pratiques repérées dans des entreprises finistériennes de l’industrie agroalimentaire et qui permettent d’améliorer les conditions de travail, la qualification des salariés et l’efficacité des organisations pour renforcer l’emploi durable dans ces entreprises et donc l’attractivité de la filière.

    À destination des entreprises de l’agroalimentaire (P.M.E. ou T.P.E.), ce guide pratique pose les enjeux de l’intégration durable d’un salarié et propose des pistes d’actions concrètes :
    • pour l’entreprise : « réduire son turnover », acquérir des compétences, accroître son activité, contribuer à la performance de son organisation ;
    • pour le salarié : travailler dans des conditions d’emploi et de travail satisfaisantes, coopérer dans un équipe, participer au projet de développement de l’entreprise, construire son parcours professionnel ;
    • pour le territoire : renforcer des dynamiques économiques et sociales, contribuer à son attractivité.

    Ce guide a pour objectif d’aider les entreprises à analyser et partager leurs bonnes pratiques afin de favoriser l’intégration des salariés dans leur entreprise et la (ré)-insertion professionnelle de ceux qui en sont exclus. Source : Conseil Général du Finistère
    * A vérifier : l'Insee n'intègre pas les emplois dans le mareyage qui représente des centaines d'emplois dans le Finistère 
    ** Industrie du poisson
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    Le 6 mars 2014
    Les flottes de thoniers françaises testent un nouveau programme d’observateurs avec les pays africains

    Orthongel, l’association française des producteurs de thon surgelé et congelé conduit le premier programme d’observateurs avec les pays africains. Celui-ci pourrait permettre d’atteindre une couverture de 100 % en matière de surveillance des thoniers français opérant dans l’Atlantique et l’Océan Indien. Dans le cadre des réglementations des organisations régionales de gestion des pêches (ORGP), les flottes thonières sont actuellement tenues d’embarquer des observateurs scientifiques sur 10% de leurs sorties en mer. Ce programme pourrait signifier que presque toutes les sorties des thoniers français seraient supervisées par des observateurs provenant d’un pool commun de fonctionnaires français et africains. Si l’on estime que les navires français effectuent chacun environ sept voyages par an, la mise à disposition de 30 à 40 observateurs communs uniques permanents (OCUP) dûment formés serait nécessaire pour atteindre une couverture totale de surveillance.

    Source : Agritrade-CTA

    Le nouveau programme international d’observateurs est financé par les trois entreprises membres d’Orthongel, à savoir la Compagnie française du thon océanique, la Sapmer et Saupiquet. Le projet OCUP, qui a démarré en juillet 2013, est chargé de mettre en œuvre le programme en collaboration avec les principaux producteurs de thons d’Afrique de l’Ouest et de l’Est et le Bureau Veritas, qui accréditera et dépêchera les observateurs. Le programme est encore dans sa phase expérimentale mais un groupe de travail, composé de membres provenant du Sénégal, de la Guinée et de la Côte d’Ivoire, a déjà été mis en place. Une première cohorte de huit à neuf observateurs, issus des pays susmentionnés et, – et éventuellement du Gabon – commenceront d’ici peu leur formation; ils seront déployés sur les navires de pêche au mois de mars 2014. D’autres États, notamment le Cap-Vert, les Comores, le Ghana, Madagascar, São Tome-et-Principe, les Seychelles et la Tanzanie, ont également fait part de leur intérêt pour le projet OCUP et des discussions sont actuellement en cours avec ces derniers.

    D’après l’Orthongel, le programme a pour but (1) de renforcer la confiance entre l’État du pavillon et le pays où ont lieu les opérations de pêche, du fait que la priorité sera donnée aux observateurs issus d’un des pays de la région où le navire exerce son activité; et (2) de faciliter l’harmonisation de la collecte de données – améliorant ainsi la qualité de celles-ci – tout en garantissant une plus grande transparence et un plus haut niveau de responsabilité.

    Le projet OCUP prévoit la nomination de deux principaux représentants pour, respectivement l’Atlantique et l’Océan Indien. Ils seront chargés de gérer l’ensemble des données ainsi que les tâches des observateurs et devront être basés, de préférence, dans les ports principaux, en Côte d’Ivoire et aux Seychelles.

    Pour toutes informations et commentaire : Agritrade-CTA

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    Le 19 Mars 2014

    Parlement européen : non au libre-échange pour le thon de Thaïlande

    Le Parlement européen s’oppose au libre-échange pour le thon en boîte de Thaïlande. Éthiquement, car cette industrie repose sur du travail forcé. Et sur le plan socio-économique, car l’importation de thon à tarif préférentiel mettrait en péril la filière européenne.

    Source : Le Marin

    L’Union européenne et la Thaïlande négocient un accord de libre-échange depuis mai 2013. Par une résolution votée le 12 mars, le Parlement européen réclame que les produits de la pêche préparés soient exclus des réductions tarifaires.

    Principal fournisseur de l’Europe en thon en conserve (90.000 tonnes), concurrençant la pêche et les usines européennes, la Thaïlande est « à des années-lumière d’appliquer les mêmes standards environnementaux et sociaux », souligne la délégation socialiste au Parlement.

    Des ONG comme l’Environmental Justice Foundation (EJF) et l’OIT (Organisation internationale du travail) ont dénoncé des situations de travail forcé, travail des enfants et autres abus sociaux dans son industrie de la pêche, que ce soit à bord des navires ou dans les usines (rapport de l’EJF). Le Parlement réclame que la Thaïlande respecte les normes de travail internationales et cesse la pêche illégale.

    Lire aussi l’article de l’Encre de mer, Cambodgiens et Birmans esclaves de la pêche en Thaïlande.

    et le dossier RPA : Thaïlande. Cartons pleins... et carton rouge pour le Cambodge ?

    Nouveau rapport d'EJF sur le traite d'êtres humains dans le secteur de la pêche en Thaïlande

    4 March, 2014

    Dans un rapport publié aujourd'hui, l'Environmental Justice Foundation (EJF) révèle de nouvelles preuves sur la traite d’êtres humains et l'utilisation systématique de la violence dans l'industrie de la pêche thaïlandaise. Le rapport dénonce aussi l'échec du Gouvernement thaïlandais d'identifier et de sanctionner les criminels, les fonctionnaires corrompus et les opérateurs économiques sans scrupules d’une part, et d'appliquer des mesures visant a réglementer les flottes de pêche et les pratiques de recrutement des matelots d’autre part.

    Source : EJT

    La Thaïlande est le troisième exportateur mondial de produits de la pêche et son importance sur le marché international fait de la traite et de l'exploitation des êtres humains dans le secteur un problème d’envergure mondiale. Le nouveau rapport d’EJF 'Slavery at Sea' soutient que la Thaïlande n’a pas fait suffisamment de progrès pour réprimer et prévenir la traite des êtres humains dans l’industrie de la pêche. Le rapport recommande que la Thaïlande soit rétrogradée au niveau 3 par le ‘State’s Department’  (Ministère de l’intérieur aux États-Unis) dans son prochain rapport (TIP) en 2014. Le niveau 3 est le classement le plus bas.

    Les enquêtes d’EJF de 2014 ont constaté que la corruption endémique, la non-application de la loi, l’aide insuffisante aux victimes, les conditions de travail inacceptables et la politique migratoire déficiente n'ont pas été résolues.

    Un migrant birman de 21 ans interviewé par EJF a raconté qu'on lui avait promis un "bon travail avec rémunération des heures supplémentaires dans une usine d'ananas en Thaïlande" avant d'être victime de la traite dans le pays. Le 11 Mars 2013, lui et 36 autres migrants birmans ont commencé un voyage qui pour beaucoup a conduit à être vendus sur les bateaux de pêche thaïlandais. Trois voyageurs ont été perdus en cours de route, y compris un homme âgé probablement assassiné pour avoir refusé de continuer le voyage.

    Cette victime de la traite a rapporté avoir été transportée avec cinq autres personnes dans une voiture de police conduite par des hommes en civil, avant d'être forcées à travailler sur un bateau de pêche a Samae San, dans la province de Chonburi en Thaïlande en Mars 2013. Il a été contraint de travailler sur le bateau pendant dix mois sans salaire avant de réussir à s'échapper. Lui et son compagnon d’équipage ont souffert d'abus et de violence par le capitaine du bateau, y compris une attaque qui l'a laissé partiellement sourd:

    ‘’ J’ai fait l’erreur d’ouvrir la boite ou le poisson est stocké et il m’a attaqué par derrière. C’était tellement fort que je me suis évanoui et il a ensuite fracassé ma tête contre la glace’’.

    La ‘Myanmar Association of Thailand’ (MAT), un des partenaires locaux de EJF, a indiqué qu’entre Janvier 2013 et Février 2014, l’association a participé à 29 opérations de sauvetage individuelles, venant en aide à un total de 201 victimes de la traite a bord des navires de pêche thaïlandais.

    Un interprète thaïlandais qui a travaillé sur des cas de trafic d’êtres humains sur des bateaux de pêche pendant plus d'une décennie, a révélé à EJF que les propriétaires de ces navires, la police, le personnel des refuges, certains fonctionnaires de justice et même les juges font régulièrement pression sur les victimes de la traite afin qu’elles abandonnent les affaires en justice et rentrent chez eux.

    ‘Slavery at Sea’ revisite le cas de 14 hommes sauvés d'un port à Kantang en Mars 2013, après des mois d'exploitation, d'abus et de violence à bord d'un navire de pêche thaïlandais (ref. rapport d’EJF de 2013 ‘Sold to the Sea’).

    En revenant sur cette affaire toujours en cours, EJF présente les récits des victimes sur leur expérience à l'intérieur du système thaïlandais qui est un exemple de l'échec permanent du gouvernement à soutenir les victimes ou faciliter la mise en place d’un processus judiciaire efficace contre les auteurs de la traite. Un an après, les victimes interrogées par EJF parlent de leur frustration vis-à-vis de la lenteur du processus juridique,  leur incompréhension sur le non-lieu concernant le propriétaire du bateau, le manque de soutien des services et leur désir maintenant écrasant de rentrer chez eux, même si cela signifie que les auteurs échappent à la justice.

    "Si nous rentrons chez nous par nous-mêmes, ils ont dit qu'ils vont nous arrêter. C'est pourquoi ils ont enregistré nos adresses ... Nous n'osons pas rentrer  chez nous par nos propres moyens mais ils ne veulent pas nous renvoyer".

    Le passeur birman lié à l'affaire de Kantang, qui serait responsable de l'assassinat de 40 travailleurs migrants, a été arrêté suite à la publication du rapport d’EJF ‘Sold to the Sea’. Cependant,  aucune mesure n’a été prise contre le propriétaire du bateau ou les fonctionnaires locaux qui sont soupçonnés d'avoir été impliqués. Un officier supérieur de la Police Royale Thaïlandaise impliqué dans l'affaire de Kantang en 2013 a révélé à EJF qu'il a reçu des appels de nombreuses personnes influentes lui demandant de ne pas enquêter sur l'homme d'affaires local dont les quais et bateaux de pêche ont été mis en cause dans l'affaire.

    EJF a également parlé à un officier supérieur au sein du Bureau de l'immigration thaïlandaise qui a dit que les inspecteurs chargés de l'identification des victimes de la traite utilisent régulièrement les services des membres de gangs impliqués dans le trafic pour communiquer avec les travailleurs migrants, bien qu'ils soient souvent des composants clés des réseaux de passeurs, de propriétaires d'entreprises et de responsables locaux corrompus impliqués dans le trafic sur les navires de pêche.

    De nouvelles informations ont mis en évidence un lien entre la surpêche, résultant d'une mauvaise gestion de la pêche, et la traite d’êtres humains et abus a bord des navires. La réduction du nombre des captures liée à la surpêche oblige les opérateurs à pêcher plus loin et pendant de plus longues périodes. Cette tendance émergente signifie que les inspections se raréfient de plus en plus et un propriétaire de bateaux a rapporté à EJF que les travailleurs sont transférés entre les bateaux en mer, afin d'éviter les inspections dans les ports et pour les empêcher de s'échapper.

    L'UE a importé plus de 1,15 milliards (€ 835,5 millions) de dollars de produits de la pêche en provenance de Thaïlande en 2012. Le rapport d’EJF ‘Slavery at Sea’ appelle les politiciens de l'UE à considérer la traite d’êtres humains dans les négociations commerciales en cours entre l'UE et la Thaïlande.

    La valeur des produits de la pêche importés par les États-Unis en provenance de Thaïlande a dépassé 1,6 milliard de dollars en 2013. EJF appelle le Ministère de l’intérieur américain (State Department) à envisager la rétrogradation de la Thaïlande au niveau 3 dans son prochain rapport sur la traite des personnes (TIP) de 2014. Surtout, en 2013, une loi limitant le nombre d'années sur la Tier 2 Watchlist est entrée en vigueur. Cette loi exige donc que la Thaïlande intègre le niveau 2 ou soit rétrogradée au niveau 3 dans le rapport de 2014 qui devrait être publié en Juin.

    Cliquer Ici pour télécharger le rapport d'EJT de mars 2014 : Slavery at Sea

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    Cambodgiens et Birmans, esclaves de la pêche en Thaïlande

    La Thaïlande est le troisième pays exportateur de produits de la mer, pour une valeur de 7 milliards de dollars. Ce succès est cependant le résultat d’une exploitation scandaleuse des ressources et des hommes, comme viennent de le confirmer plusieurs rapports récents [1] .

    Source : L'Encre de Mer dans Bulletin de Pêche et Développement n°108

    En 1989, la Thaïlande a été frappée par un terrible ouragan qui fit plus de 1000 morts et disparus dans la pêche. Ce désastre provoqua une fuite des pêcheurs vers d’autres activités à terre, au moment même où le pays connaissait une forte croissance économique. Confrontés à une gigantesque pénurie de main-d’œuvre, les armateurs durent chercher des solutions, mais cette pénurie se poursuit et s’aggrave même puisqu’il manquerait 50 000 personnes dans la pêche, selon le Ministère du Travail. Pour répondre à leurs besoins, les patrons et armateurs ont dû avoir recours à de la main-d’œuvre clandestine venue du Cambodge et de Birmanie. Ces clandestins sont attirés par des marchands d’hommes qui paient les frais de voyage et attirent les étrangers en leur promettant n travail à terre dans des usines ou dans la construction. Une fois sur place, perdus, sans connaissance de la langue, dépendant du courtier, ils sont vendus à des patrons de bateaux et des armateurs. Devenu pêcheur et soumis à un travail forcé, le migrant est endetté à la fois auprès du patron et du courtier car ceux-ci retiennent sur le salaire les sommes versées. Selon l’enquête de l’OIM en 2011, comme celle de l’OIT en 2013, presque aucun n’a de contrat de travail écrit. Beaucoup se retrouvent prisonniers de fait, sur des bateaux de pêche lointaine qui partent parfois pour des mois. Souvent, lorsque le bateau rentre au port, ils sont transférés contre leur gré sur un autre bateau et le calvaire de certains peut durer jusqu’à deux ans et demi. Il arrive qu’ils soient battus à mort lorsqu’ils sont malades et en incapacité de travailler. Beaucoup ont tenté de fuir et certains se retrouvent depuis des années sur des îles où ils essaient de survivre, sans aucun moyen de rejoindre leur pays. Parfois lorsqu’ils ont réussi à fuir à leur retour dans un port, ils peuvent être arrêtés par la police et emprisonnés. Leur statut de clandestin les maintient à la merci des patrons et des armateurs.

    L’enquête de l’OIT menée auprès de 600 pêcheurs tente de donner une idée chiffrée de ces situations d’esclavage. 20% des pêcheurs interrogés travaillent sur des bateaux pour des marées de plus d’un mois. C’est parmi eux que l’on trouve les situations les plus dramatiques. L’OIT estime que 16% de ces pêcheurs sont en situation de travail forcé, cela semble largement sous-estimé car les conditions de l’enquête ne permettaient pas aux pêcheurs de s’exprimer en tout liberté, souvent sous le regard du patron. Le rapport de l’OIM est beaucoup plus sévère et estime, quant à lui, que l’utilisation du travail forcé est systématique dans la pêche thaïlandaise. Il considère qu’une grande partie du poisson exporté par la Thaïlande est le produit du travail forcé. L’association Environmental Justice Foundation [2] évalue à 200 000 le nombre de travailleurs forcés dans la pêche sur 650 000 pêcheurs dans le pays. Cette association a également produit un film sur les conditions misérables de ces pêcheurs.

    Il existe un début de prise de conscience des autorités de la gravité du problème, mais l’arsenal juridique et policier est bien insuffisant. Les conditions de travail devront cependant changer sur les bateaux de pêche thaïlandais car le développement économique de la Birmanie et du Cambodge risque de tarir bientôt les sources de travailleurs forcés… Mais il faut avant tout des lois et des contrôles sur leur application pou protéger les travailleurs de la pêche et pas seulement une politique de promotion des exportations à n’importe quel prix.

     Alain Le Sann – Février 2014

    [1] Employment practices and working conditions in Thailand’s fishing sector / International Labour Organization ; ILO Country Office for Thailand, Cambodia and Lao People’s Democratic Republic ; ILO Tripartite Action to Protect Migrants within and from the GMS from Labour Exploitation (TRIANGLE) ; Asian Research Center for Migration, Institute of Asian Studies, Chulalongkorn University. – Bangkok : ILO, 2013, xvi, 105 p.

    Trafficking of Fishermen in Thailand, Organisation Internationale pour les Migrations, 2011, 92 p. http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/—asia/—ro-bangkok/documents/publication/wcms_220596.pdf

    [2] EJF, Sold to the Sea – Human Trafficking in Thailand’s Fishing Industry,. 2013 17 p. http://ejfoundation.org/oceans/soldtotheseafilm

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    Le secteur européen de la pêche et l'accord de libre échange entre l'Union européenne et la Thaïlande

    Rapport sur la situation et les perspectives d'avenir du secteur européen de la pêche dans le cadre de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Thaïlande

    Source : Europarlement

    19 février 2014 

    Commission de la pêche

    Rapporteur: Gabriel Mato Adrover
                            Proposition de résolution du Parlement européen
                            Exposé des motifs
                            Avis de la commission du commerce international
                            Résultat du vote final en commission
                            Textes adoptés


    Proposition de résolution du Parlement européen

    sur la situation et les perspectives d'avenir du secteur européen de la pêche dans le cadre de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Thaïlande

    (2013/2179 (INI))

    Le Parlement européen,

       vu l'article 3, paragraphe 5, du traité sur l'Union européenne sur les relations de l'UE avec le reste du monde,

       vu le règlement (CE) nº 1005/2008 du Conseil du 29 septembre 2008 établissant un système communautaire destiné à prévenir, à décourager et à éradiquer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée(1), ci-après dénommé règlement INN,

       vu la communication de la Commission du 25 octobre 2010 intitulée "Responsabilité sociale des entreprises: une nouvelle stratégie de l'UE pour la période 2011-14" (COM(2011)0681),

       Vu les questions écrites E-000618/2013 du 22 janvier 2013 sur les abus dans les chaînes d'approvisionnement du commerce de détail et E-002894/2013 du 13 mars 2013 sur l'accord de libre-échange avec la Thaïlande et le travail des enfants dans le secteur des conserveries, et les réponses apportées par la Commission,

       vu sa résolution du 22 novembre 2012 sur la dimension extérieure de la politique de la pêche(2),

       vu l'article 48 de son règlement,

       vu le rapport de la commission de la pêche et l'avis de la commission du commerce international (A7-0130/2014),

    A. considérant que le secteur européen de la pêche est en train d'émerger d'une période de crise qui touche les secteurs de la capture, de la transformation et de l'aquaculture, et que cette situation affaiblit considérablement sa position concurrentielle, d'autant plus que le marché mondial est en cours de libéralisation et que certains pays en développement dont les ressources marines sont abondantes commencent à devenir les nouvelles puissances du secteur de la pêche;

    B.  considérant que l'industrie européenne de la pêche et de la transformation est essentielle pour l'approvisionnement des citoyens de l'UE en denrées alimentaires et pour soutenir les moyens de subsistance des zones côtières, fortement dépendantes de ces activités; Considérant que la survie du secteur sera mise en danger si l'Union européenne libéralise le commerce des produits de la pêche avec les pays en développement souhaitant exporter leurs produits vers l'important marché de l'UE, en particulier si elle octroie un droit zéro;

    C. considérant que l'Union est le principal importateur mondial de produits de la pêche et que sa dépendance à l'égard des importations rend le marché de l'UE très attrayant pour les exportateurs, d'autant plus si l'on tient compte du fait que la demande de produits de la pêche dans l'Union augmente de 1,5 % par an;

    D. considérant que la Thaïlande est le premier pays producteur de conserves de thon au monde, avec 46 % de la production mondiale, et que ses exportations de conserves de thon vers l'Union dépassent les 90 000 tonnes annuelles et représentent près de 20 % du total des importations de l'UE en provenance de pays tiers, les États-Unis, l'Union et le Japon étant les principaux marchés de destination des exportations des produits de la pêche thaïlandais;

    E.  considérant que la Thaïlande est le principal importateur mondial de thon frais, réfrigéré et congelé pour son industrie de la conserve;

    F.  considérant que 80 % du thon est consommé en conserve et que, d'après les dernières informations disponibles dans la base de données FISHSTAT de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), 21 % de la production mondiale de conserves et de préparation à base de thon s'effectuent dans l'Union, alors que les 79 % restants sont fabriqués dans des pays tiers, en majorité des pays en développement;

    G. vu l'importance commerciale, économique et stratégique que revêt la Thaïlande pour l'Union, et les avantages considérables qu'apportera l'accord de libre-échange (ALE) entre l'Union et la Thaïlande à l'ensemble de l'économie de l'Union;

    H. considérant que l'UE soutient le mouvement d'intégration régionale auquel participent les pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) et que l'ALE avec la Thaïlande constitue un jalon essentiel dans ce processus, dont l'objectif ultime est de conclure, à terme, un accord de libre-échange interrégional;

    I.   considérant que, pour l'Union, la conclusion d'un accord de libre-échange UE-ANASE est un objectif prioritaire depuis 2007, avec l'espoir d'inclure l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, le Brunei et le Viêt Nam; considérant que l'absence d'avancées dans les négociations de cet accord régional provoque l'ouverture de négociations bilatérales avec des pays membres de l'ANASE, comme la Thaïlande, avec un engagement politique de conclure l'ALE dans un délai de deux ans;

    J.   considérant que si la Thaïlande, l'Indonésie et les Philippines sont inclus dans la région du Pacifique central et occidental, la production de conserves de thon dans la région représente près de la moitié de la production mondiale;

    K. considérant que les changements concernant les producteurs de conserves de thon et la production de longes vont de pair avec la tendance à l'approvisionnement mondial auprès de pays transformateurs ayant de faibles coûts de production, situés à proximité de la matière première (par exemple, la Thaïlande, les Philippines, l'Indonésie, la Papouasie - Nouvelle-Guinée et l'Équateur), et que le nombre de pays participant à la production et à l'exportation de thon en conserve est en augmentation;

    L.  considérant que la Thaïlande et les Philippines sont les principaux exportateurs de préparations et de conserves de thon vers l'Union, les importations en provenance de Thaïlande ayant augmenté de 20 %, tandis que celles en provenance des Philippines ont diminué de 5 %;

    M. considérant qu'une réduction tarifaire pour les conserves et les préparations de thon pourrait avoir une incidence sur les préférences pour les pays du groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) et les bénéficiaires du système de préférences généralisées (SPG+), en vertu duquel les pays tiers bénéficiaires s'engagent, en échange de l'obtention de préférences tarifaires, à respecter certaines politiques, telles que le respect des droits de l'homme, du travail, de l'environnement et de la bonne gouvernance;

    N. considérant que la réduction tarifaire fausserait aussi le marché de l'Union, étant donné que l'industrie de la conserve de thon dans l'Union est principalement située dans des régions fortement dépendantes de la pêche, comme la Galice, la Bretagne, les Açores (une région ultrapériphérique), le Pays basque et la Sardaigne; considérant que l'industrie thonière de l'UE est le deuxième producteur mondial de thon en conserve et que son activité traditionnelle est essentielle aussi bien pour la création de valeur ajoutée que pour la création d'emplois sur le territoire de l'Union, en assurant les plus hautes normes sociales, environnementales, sanitaires et d'hygiène;

    O. considérant que les règles d'origine préférentielles visent principalement à établir l'existence d'un lien économique suffisant entre les produits importés dans l'Union et les pays bénéficiaires des préférences accordées par celle-ci, de manière à assurer que ces préférences ne soient pas indûment détournées au profit d'autres pays auxquels elles n'étaient pas destinées;

    P.  considérant que toute discussion portant sur le commerce des produits de la pêche renvoie au commerce d'une ressource naturelle dont la pérennité est influencée par des facteurs très divers, y compris une bonne gestion et l'exploitation durable des ressources de pêche, et le contrôle de la pêche illicite, la pollution, le changement climatique et la demande du marché; considérant que tous ces facteurs externes ont des conséquences sur les échanges internationaux des produits de la pêche et que les produits de la pêche doivent donc être considérés comme des produits sensibles susceptibles de faire l'objet d'une protection spéciale;

    Q. considérant qu'un approvisionnement suffisant et constant en matières premières est essentiel pour le maintien et le développement économique des entreprises de transformation du thon dans l'Union;

    R.  considérant que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) considère que le libre-échange est un instrument de croissance qui vise à assurer le développement durable dans ses trois piliers (social, économique et environnemental);

    S.  considérant à cet égard, que les règles commerciales sont, par conséquent, un élément essentiel et fondamental pour assurer un commerce avantageux ainsi que pour atteindre les objectifs de protection de la santé et de l'environnement, tout en garantissant la bonne gestion des ressources naturelles;

    T.  considérant que la mondialisation a considérablement augmenté la quantité de poisson commercialisé au niveau international et qu'il existe une crainte généralisée que de nombreux pays producteurs n'aient pas les moyens de gérer et/ou d'exploiter les stocks halieutiques de manière durable, d'assurer un niveau de protection approprié de la santé et de l'hygiène, d'atténuer les incidences environnementales de la pêche et de l'aquaculture et de veiller au respect des droits de l'homme en général, ainsi que de promouvoir les droits du travail et les conditions sociales en particulier;

    U. considérant que certains des partenaires commerciaux de l'Union montrent des faiblesses en matière de développement durable de la pêche dans ses trois dimensions: sociale, économique et environnementale;

    V. considérant que la gestion durable des stocks de thon est assurée par les cinq organisations régionales de pêche (ORP) thonières; Considérant que la collaboration internationale entre les États et les ORP est essentielle pour assurer la pérennité des stocks de thon;

    W. considérant que, récemment, l'OIT et diverses ONG ont révélé de graves lacunes de l'industrie thaïlandaise de la pêche en matière de conditions sociales, de travail et de respect des droits de l'homme; considérant que les médias ont mis en évidence et que le gouvernement la Thaïlande a reconnu que certains secteurs de l'industrie de la pêche thaïlandaise bénéficient du travail forcé d'immigrés qui sont victimes de la traite des êtres humains, et que deux conserveries multinationales de thon thaïlandaises ont recours au travail des enfants;

    X. considérant que, d'après la FAO, il est fréquent que des bateaux de pêche thaïlandais soient saisis par les États côtiers voisins, et les capitaines accusés de pêche illicite ou d'intrusion illégale dans leur zone économique exclusive;

    Y. considérant qu'en 2013, les autorités espagnoles ont refusé le débarquement et la commercialisation de thonidés provenant de thoniers battant pavillon ghanéen impliqués dans la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), étant donné qu'ils ne respectaient pas les mesures de gestion de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique et considérant que la plupart de ces thoniers pouvaient compter sur la participation d'entreprises privées de Thaïlande;

    Z.  considérant que, ces derniers mois, l'Union a refusé de nombreux lots de conserves de thon importés de Thaïlande en raison de leur mauvais traitement thermique, un traitement fondamental pour neutraliser les micro-organismes, qui représenteraient sinon un risque pour la santé humaine;

    1.  demande que les produits à base de poisson, tels que le thon en boîte, importés de Thaïlande et susceptibles de déstabiliser la production et le marché de l'Union dans ce secteur soient considérés comme des produits sensibles; estime par ailleurs que toute décision concernant l'accès renforcé au marché du thon transformé et mis en conserve en Thaïlande ne devrait être prise qu'après la réalisation d'analyses d'impact approfondies et en consultation étroite avec les entreprises du secteur, afin que puissent être analysées et évaluées les incidences éventuelles d'un accès amplifié sur l'industrie de transformation et sur la commercialisation des produits issus de la mer dans l'Union;

    2.  demande que l'accès des conserves et des préparations à base de poisson et de fruits de mer thaïlandais au marché de l'Union continue à être soumis au tarif douanier actuel et que ces produits soient donc exclus de la libéralisation tarifaire; recommande de mettre en place, pour les conserves et les préparations à base de poisson et de fruits de mer, de longues périodes de transition ou des engagements de libéralisation partielle, comprenant notamment l'imposition de quotas, si la libéralisation tarifaire était introduite, afin d'assurer la compétitivité de l'industrie thonière de l'UE et de préserver l'importante activité et la dimension sociale (25 000 emplois directs et 54 000 emplois indirects) qu'elle représente sur le territoire de l'Union;

    3.  exige que, le cas échéant et avant d'appliquer une quelconque concession tarifaire ou toute autre règle, des analyses d'impact rigoureuses soient menées pour analyser et évaluer les conséquences que ces mesures pourraient avoir sur l'industrie de la transformation et sur la commercialisation des produits de la mer dans l'Union;

    4.  préconise le respect total de règles d'origine rigoureuses, cohérentes et infaillibles pour les produits sensibles à base de poisson, sans aucune dérogation, et la stricte limitation du cumul aux produits pour lesquels la Thaïlande est principalement, dans ce domaine, un pays de transformation davantage qu'un pays de pêche;

    5.  demande instamment que les importations de thon en boîte et d'autres produits à base de poisson en provenance de la Thaïlande soient soumises, dans toute la mesure du possible, aux mêmes conditions de concurrence que les produits semblables issus de l'Union; estime que cette demande implique en particulier l'inclusion dans l'ALE d'un chapitre ambitieux sur le commerce et le développement durable, par lequel la Thaïlande s'engage à respecter, à promouvoir et à appliquer les normes de travail internationalement reconnues, telles qu'elles sont inscrites dans les conventions fondamentales de l'Organisation internationale du travail, notamment eu égard au travail forcé et au travail des enfants; affirme également que le respect des droits de l'homme, la protection de l'environnement, et la conservation et l'exploitation durable des ressources de pêche, la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et le respect des normes sanitaires et phytosanitaires de l'Union doivent être rigoureusement garantis; est d'avis, à cet égard, que la Commission devrait régulièrement faire rapport au Parlement sur le respect des obligations précitées par la Thaïlande;

    6.  invite la Commission à s'assurer de l'application effective du règlement relatif à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et à faire en sorte que les négociations relatives à l'ALE aboutissent à l'insertion d'une référence explicite audit règlement dans le texte de l'accord;

    7.  considère que la meilleure façon d'assurer la pleine coopération de la Thaïlande dans la lutte contre la pêche INN est d'insérer une référence explicite au règlement INN dans le texte de l'ALE;

    8.  demande d'introduire dans l'ALE l'exigence du respect des conventions de l'Organisation internationale du travail, ainsi qu'une transparence, un contrôle, une surveillance et une traçabilité accrus dans le secteur de la pêche thaïlandais, afin de permettre le suivi des activités de pêche;

    9.  exhorte à assurer la traçabilité des produits en tant qu'élément essentiel pour la protection de la santé humaine et de l'environnement, tout en étant un facteur essentiel servant d'outil fondamental pour contrôler la pêche illicite;

    10. exige que l'ALE préserve la cohérence avec les autres politiques de l'UE ainsi que la promotion de stratégies de responsabilité sociale des entreprises; appelle à la mise en place de clauses de sauvegarde;

    11. souligne que, lorsqu'il sera appelé à donner son approbation à l'ALE, le Parlement tiendra compte, dans sa décision, du résultat général des négociations, y compris celles qui concernent le secteur de la pêche;

    12. exige la réciprocité en ce qui concerne l'accès aux marchés et l'élimination de toutes les formes de discrimination dans le domaine des services;

    13. forme le souhait que la Thaïlande, premier exportateur mondial de conserves de thon, participe et collabore avec les trois ORP thonières de la région, à savoir la Commission interaméricaine du thon tropical, la Commission des pêches pour le Pacifique occidental et central et l'Organisation régionale de gestion des pêches du Pacifique Sud, et avec l'ORP thonière de l'océan Indien, de laquelle elle est membre;

    14. plaide pour l'existence d'une politique de conservation et de gestion durable des ressources halieutiques;

    15. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.

    (1) JO L 286 du 29.10.2008, p. 1.
    (2) Textes adoptés de cette date, P7_TA(2012)0461.

    Exposé des motifs

    1. LE SECTEUR DE LA PÊCHE DANS L'UNION

    Le secteur de la pêche européen doit relever plusieurs défis: le secteur de la capture doit faire face à la hausse des coûts du carburant, au manque de main-d'œuvre et aux restrictions des quotas. Le secteur de la transformation souffre de limitations dans l'approvisionnement en matières premières et de la concurrence des importations en provenance de pays tiers. Le secteur de l'aquaculture est également confronté à la concurrence des importations, aux prix bas pour certaines espèces, à la réglementation environnementale stricte et à des conflits concernant l'utilisation de l'espace.

    Cette situation que connaît actuellement le secteur européen de la pêche affaiblit considérablement sa position concurrentielle, d'autant plus que le marché mondial est en cours de libéralisation et que certains pays en développement dont les ressources marines sont abondantes commencent à devenir les nouvelles puissances du secteur de la pêche.

    La survie du secteur européen de la pêche sera mise en danger si l'Union européenne libéralise le commerce des produits de la pêche avec les pays en développement souhaitant exporter leurs produits vers l'intéressant marché européen, en particulier si elle octroie un droit zéro.

    L'Union est le premier importateur de produits de la pêche. Le marché européen est alimenté à hauteur de 25 % par le secteur de la capture, de10 % par l'aquaculture européenne et de 65 % par les importations. Avec cette forte dépendance à l'égard des importations, le marché européen est très attrayant pour les exportateurs, surtout si l'on tient également compte du fait que la demande de produits de la pêche dans l'Union augmente de 1,5 % par an.

    L'industrie européenne de la pêche et de la transformation est essentielle pour l'approvisionnement des citoyens européens en denrées alimentaires et pour soutenir les moyens de subsistance des zones côtières. Assurer leur avenir est et doit être un objectif politique important pour l'Union.

    2. LA PÊCHE EN THAÏLANDE

    La Thaïlande est l'un des principaux pays producteurs de poissons du monde. Son avantage géographique dû au fait qu'elle se situe dans le Pacifique occidental contribue à sa production annuelle élevée de poisson, qui a connu une croissance phénoménale au cours des 30 dernières années.

    L'aquaculture est importante en Thaïlande, avec un enracinement historique dans le pays. Les espèces les plus cultivées sont le tilapia du Nil et la crevette marine. D'autres espèces qui présentent un intérêt commercial pour les exportations sont la moule verte, la perche barramundi et le mérou.

    Les principaux marchés d'exportation de la Thaïlande sont les États-Unis, l'Union européenne et le Japon. Si l'on considère la valeur totale des exportations, les produits à base de crevettes et le thon en conserve occupent la place la plus importante. En effet, la Thaïlande est le premier pays producteur de conserves de thon au monde, avec 31 % (sur les 46 % de l'ensemble des pays asiatiques) de la production mondiale. Ses exportations de conserves de thon vers l'Union représentent près de 20 % du total des importations européennes en provenance de pays tiers. En outre, la Thaïlande est le principal importateur de thon frais, réfrigéré et congelé pour son industrie de la conserve.

    3. LA PÊCHE DU THON

    Les thons sont des espèces hautement migratoires qui parcourent de longues distances tout au long de leur cycle de vie et sont présents principalement en haute mer, ainsi que dans les eaux nationales des États côtiers.

    Les principales captures mondiales sont composées, en volume, de bonite à ventre rayé (Katsuwonus pelamis) (50 %), de thon à nageoires jaunes (Thunnus albacares) (32 %) et de thon obèse (Thunnus obesus) (11 %). Le germon (Thunnus alalunga) et le thon rouge (Thunnus thynnus) sont capturés en plus petites quantités. L'océan Pacifique est le plus grand lieu de pêche de thon, avec une production de 64 % du total mondial, suivi par l'océan Indien avec 25 % et l'océan Atlantique avec 11 %. Les captures effectuées par les senneurs ont augmenté rapidement, et ils sont à l'origine de la plupart des prises. La pêche à la palangre est en train de perdre de son importance d'une manière générale, tout en restant importante pour la pêche artisanale.

    Les captures de thon obèse et de thon à nageoires jaunes ont augmenté dans les océans Indien et du Pacifique, tandis qu'elles diminuent dans l'océan Atlantique après avoir culminé dans les années 90. Les espèces de thon tropical (thon obèse, bonite à ventre rayé et thon à nageoires jaunes) sont biens exploitées, avec des programmes de gestion appropriés définis par les ORP dans chaque océan.

    Les captures mondiales de thonidés restent stables, autour des 4,2 millions de tonnes, et aucune hausse significative n'est prévue. 80 % du thon est consommé en conserve.

    4. LE COMMERCE DES PRODUITS DE LA PÊCHE

    L'OMC considère que le libre-échange est un instrument de croissance compatible avec le développement durable, qui est considéré comme l'objectif à atteindre.

    Le poisson est un produit sensible

    Lorsqu'il est question de commerce des produits de la pêche, il est question du commerce d'une ressource naturelle, qui, en tant que telle, présente des caractéristiques particulières qui, selon l'OMC, peuvent être classées de la manière suivante: répartition géographique inégale, épuisement, incidences environnementales liées à son exploitation et à sa consommation, et variabilité sur le marché.

    La durabilité de la ressource est influencée par plusieurs facteurs: l'existence d'un système approprié de gestion des pêches, le contrôle de la pêche illicite, la réglementation des méthodes de pêche, la prévention de la surpêche, la coopération au sein des organisations régionales de pêche (ORP) et avec des tiers pour la gestion des ressources d'espèces migratoires, ainsi que d'autres facteurs tels que la pollution et le changement climatique. Tous ces aspects qui influencent la durabilité de la pêche ont des conséquences sur le marché international de l'offre. Par ailleurs, la demande du marché, les préférences des consommateurs et les prix ont des incidences sur les caractéristiques de l'exploitation de la pêche et de la production.

    En raison de tous ces facteurs externes qui ont des conséquences sur les échanges internationaux des produits de la pêche, ceux-ci doivent être considérés comme des produits sensibles susceptibles de faire l'objet d'une protection spéciale.

    Le marché des produits de la pêche est mondial

    Le développement technologique de la pêche a conduit à une augmentation de la production mondiale, ce qui en retour a donné un coup de fouet au commerce. La demande de poisson ne peut pas toujours être satisfaite au niveau régional, ce qui rend l'approvisionnement de plus en plus mondial.

    Étant donné que la mondialisation a considérablement augmenté la quantité de poisson commercialisé au niveau international, et d'autant plus que la population mondiale compte plus de 7 milliards de personnes, il existe une crainte généralisée que de nombreux pays producteurs n'aient pas les moyens de gérer et/ou d'exploiter les stocks halieutiques de manière durable, d'assurer un niveau de protection approprié de la santé et de l'hygiène, d'atténuer les incidences environnementales de la pêche et de l'aquaculture et de veiller au respect des droits de l'homme en général.

    Par conséquent, les pays importateurs ont tendance à établir des mesures non tarifaires et relatives aux préoccupations pour la santé publique et l'hygiène, la sécurité et la qualité de l'environnement, entre autres.

    Les règles commerciales sont dès lors un élément essentiel et fondamental pour assurer non seulement un commerce avantageux, mais aussi pour atteindre les objectifs de protection de l'environnement et la bonne gestion des ressources naturelles.

    Reconnaissant l'importance des exportations de produits de la pêche pour certains pays en développement et sous-développés, l'Union accorde des préférences tarifaires au travers du système SPG, tandis que les pays ACP sont exonérés de tout tarif douanier. L'Union conclut également des accords d'association et de libre-échange.

    Cependant, certains des partenaires commerciaux de l'Union montrent des faiblesses en matière de développement durable de la pêche dans ses trois dimensions: sociale, économique et environnementale.

    L'industrie de la conserve de thon

    La production de conserves de thon du Pacifique central et occidental représente près de la moitié de la production mondiale si on inclut la Thaïlande, l'Indonésie et les Philippines dans la région. Le Pacifique, y compris la partie orientale, produit les trois quarts du total mondial.

    La Thaïlande est devenue depuis les années 90 le plus grand producteur de thon en conserve du le monde, avec 31 % de la production mondiale, suivie par l'Espagne avec 14 %. Ces dernières années, on a vu apparaître de nouveaux producteurs en Asie du Sud-Est (Indonésie et Philippines), en Amérique centrale (Mexique) et dans l'océan Indien (Madagascar, Seychelles, Maurice et Iran). L'Équateur a également commencé à se distinguer comme l'un des plus grands producteurs de thon en conserve.

    Les exportations de conserves de thon vers l'Union ont augmenté principalement en raison des avantages tarifaires accordés par l'Union aux pays tiers.

    Les changements de producteurs de conserves de thon et dans la production des longes vont de pair avec la tendance à un approvisionnement mondial auprès de pays transformateurs ayant de faibles coûts de production et situés à proximité de la matière première (par exemple, la Thaïlande, les Philippines, l'Indonésie, la Papouasie - Nouvelle-Guinée et l'Équateur). Parfois, la mise en place des conserveries a été subordonnée à un accès aux ressources de la zone économique exclusive du pays. Par conséquent, le nombre de pays participant à la production et l'exportation de thon en conserve a augmenté.

    En Europe, le processus d'élaboration représente 80 % du coût de production d'une boîte de thon. Les frais de transbordement sont réduits si on transporte des longes (60 % du poids du thon) plutôt que des pièces entières, et en plus les longes peuvent être transportées dans des conteneurs. C'est pour ces raisons qu'on préfère importer des longes plutôt que des thons entiers frais ou congelés.

    La réduction des coûts aux différents stades de la production est le vecteur de l'industrie de la conserve de thon, qui se caractérise par des économies d'échelle et par la concentration.

    5. ACCORD DE LIBRE-ÉCHANGE ENTRE L'UNION EUROPÉENNE ET LA THAÏLANDE

    Généralités

    La conclusion d'un ALE entre l'Union européenne et l'ANASE est un objectif majeur pour l'Union depuis 2007, quand elle a ouvert des négociations avec les pays de l'Asie du Sud-Est (ANASE) dans l'intention de conclure un accord avec 7 de ses 10 États membres (l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, le Brunei et le Viêt Nam).

    Toutefois, étant donné l'absence d'avancées dans les négociations commerciales régionales entre l'Union et l'ANASE, la Commission européenne a annoncé l'ouverture de négociations bilatérales en 2009. Ainsi, l'Union a conclu des accords avec la Corée et Singapour, est en phase de négociations avec la Malaisie, le Viêt Nam et la Thaïlande, et prépare la voie aux négociations avec les Philippines et le Brunei.

    Le premier cycle de négociations avec la Thaïlande a commencé en mai, et les deux parties ont pris l'engagement politique de conclure un ALE dans un délai de deux ans.

    La Thaïlande et les Philippines sont les principaux exportateurs de préparations et de conserves de thon vers l'Union. Les importations en provenance de Thaïlande ont augmenté de 20 % et celles en provenance des Philippines ont diminué de 5 %.

    Approvisionnement en matières premières

    Un approvisionnement suffisant et constant en matières premières est essentiel pour le maintien et le développement économique des entreprises de transformation du thon. La matière première utilisée est le thon entier frais ou congelé, et principalement des longes.

    L'approvisionnement en matières premières est touché par différents problèmes:

    - l'approvisionnement en matières premières pour l'industrie de la conserve européenne provient à la fois des captures de la flotte européenne (bonite à ventre rayé, thon à nageoires jaunes et thon obèse) et des importations en provenance de pays tiers producteurs. Toutefois, il n'est pas assuré que les captures de la flotte européenne dans les océans Indien et Pacifique soient débarquées dans des ports européens, étant donné que les règles fondamentales du marché font que nombre de ces captures sont vendues directement en Asie du Sud-Est;

    - en ce qui concerne les importations en provenance des pays tiers, le plus grand fournisseur mondial de longes est l'Équateur, pays qui bénéficie actuellement du système SPG+ et qui a considérablement réduit son approvisionnement à l'Europe parce qu'il développe sa conserverie. D'autres pays, comme l'Indonésie, ont interdit l'exportation de thon entier;

    - les pays parties à l'accord de Nauru (PNA) du Pacifique dans les eaux desquels 50 % des prises mondiales sont capturées conditionnent l'accès aux licences de pêche du thon dans la zone à la transformation de ce dernier dans la zone, ce qui signifie que le volume de captures mentionné ne peut parvenir à l'industrie européenne de la conserve pour sa transformation;

    - l'industrie européenne de la conserve est dans l'impossibilité d'accéder à d'autres contingents, comme celui du Mexique, car c'est un poisson qui ne peut être qualifié de "sans danger pour les dauphins" ("dolphin free") et qu'en outre, les industries locales ont cessé de produire des longes;

    - il ne faut pas non plus oublier que la réglementation contre la pêche illicite a signifié que l'industrie européenne ne peut plus accéder à 35 % du thon pêché au niveau mondial;

    - le contingent tarifaire pour les longes de thon pour la période 2013-2015 de 22 000 tonnes à 0 % n'est pas suffisant, car il est épuisé dès les premiers mois de l'année.

    Si l'approvisionnement en longes de thon est insuffisant, cela encouragera l'importation de conserves de thon, ce qui entraînera une perte grave et irréversible d'emplois dans la conserverie européenne.

    Tarifs douaniers et érosion

    Les tarifs visent à défendre les secteurs de l'industrie nationale de manière suffisante pour stimuler leur compétitivité et leur développement. Cependant, dans le contexte du commerce international et des règles de l'OMC, la tendance est à la libéralisation des marchés grâce à la réduction, voire à l'élimination, des droits de douane.

    Dans le cadre des négociations de Doha de l'OMC, les réductions tarifaires sont décidées par l'application de la formule dite "formule suisse". Cette formule s'applique en règle générale à tous les produits non agricoles et prévoit un nouveau tarif applicable. Étant donné que le thon est considéré comme un produit industriel faisant partie de l'"accès aux marchés non agricoles", la formule suisse s'appliquerait aux conserves de thon et le tarif de 24 % de l'Union serait réduit. Ce système ne permet pas de tenir compte des spécificités d'un secteur particulier et sensible comme celui des conserves de thon, ni des sensibilités économiques des pays producteurs.

    Il faudrait établir une distinction entre les produits provenant de ressources naturelles non renouvelables, comme la pêche, et les produits non agricoles.

    Une réduction tarifaire européenne pour les conserves et les préparations de thon entraînerait une grave érosion dans les pays tiers et le secteur européen de la production. Il y aurait une érosion des préférences des pays ACP et des bénéficiaires du SPG+, en vertu duquel les pays tiers bénéficiaires s'engagent, en échange de l'obtention de préférences tarifaires, à respecter certaines politiques de récompenses louables, telles que le respect des droits de l'homme, du travail, de l'environnement et de la bonne gouvernance. En outre, les réductions tarifaires pourraient encourager la surpêche et la pêche illicite et porter préjudice au commerce responsable.

    La réduction tarifaire fausserait aussi le marché européen, étant donné que l'industrie de la conserve de thon dans l'Union est principalement située dans des régions fortement dépendantes de la pêche, comme la Galice, la Bretagne, les Açores, le Pays basque et la Sardaigne.

    La fermeture des industries rendrait la réinsertion professionnelle des travailleurs très difficile, en particulier pour les femmes d'âge moyen peu qualifiées, ce qui représente 15 375 emplois directs en Espagne.

    En effet, une étude(1) réalisée par la Commission européenne affirme que tout démantèlement tarifaire aurait des impacts socio-économiques négatifs sur le secteur thonier européen, impacts qui seraient difficiles à surmonter par toute filière agroalimentaire: des pertes de 20 % à 25 % de sa richesse économique et des pertes de 30 % à 40 % de ses emplois. Ces proportions sont à mettre en relation avec les valeurs économiques arrondies de la situation de référence du secteur thonier d'intérêt européen (basé en Europe et dans les pays tiers associés ACP et SPG Amérique centrale et Amérique du Sud): chiffre d'affaires d'environ 2 milliards d'euros, valeur ajoutée primaire d'environ 800 millions d'euros et de 80 000 à 100 000 emplois directs et indirects.

    Toutes ces circonstances devraient justifier le maintien des tarifs actuels pour les poissons et les fruits de mer en conserve, qui doivent être considérés comme des produits sensibles. Dès lors, les positions tarifaires 1604 et 1605 doivent être exclues de la libéralisation.

    Règles d'origine

    La tendance constatée ces dernières années chez les négociateurs commerciaux de l'Union est de consentir plus facilement des dérogations aux règles d'origine préférentielle traditionnellement appliquées aux produits de la pêche et de l'aquaculture, tant pour les produits bruts (critères de rattachement des navires) que pour les produits transformés (possibilités de conserver l'origine préférentielle malgré l'utilisation de matières premières non originaires).

    La Thaïlande est membre de l'ANASE, qui est le plus grand groupe mondial de concurrents dans l'industrie des conserves de thon pour l'Union européenne. Pour le secteur thonier européen, il est vital que l'Union n'offre pas de cumul régional des règles d'origine à la Thaïlande. L'Union devrait garder le contrôle des préférences commerciales accordées à certains partenaires en exigeant l'application de règles d'origine strictes, fondées sur la notion de produits "entièrement obtenus". La règle dite de "non drawback" devrait être appliquée systématiquement et les possibilités de cumul de l'origine limitées.

    Au niveau régional du cadre des négociations de l'accord de partenariat économique avec les pays ACP du Pacifique, il ne faudrait pas accorder de dérogation aux règles d'origine, car cela supposerait une rupture de l'équilibre du marché et un désavantage concurrentiel pour l'industrie de l'Union.

    Pour éviter les risques inhérents à un élargissement de la dérogation aux règles d'origine, il faudrait obtenir l'assurance que les produits de la pêche INN ne pourront pas en bénéficier.

    Développement durable et commerce:

    L'article 3, paragraphe 5, du traité UE prévoit que, dans ses relations avec le reste du monde, l'Union affirme et promeut ses valeurs et ses intérêts et contribue au développement durable de la planète, au commerce libre et équitable, à l'élimination de la pauvreté et à la protection de droits de l'homme, en particulier ceux de l'enfant, ainsi qu'au strict respect et au développement du droit international.

    1. Préservation des ressources naturelles et exploitation durable

    Dans le Pacifique, il y a trois ORP thonières: la Commission interaméricaine du thon tropical, la Commission des pêches pour le Pacifique occidental et central et l'Organisation régionale de gestion des pêches du Pacifique Sud. La Thaïlande, en tant que plus grand pays exportateur de thon, devrait en être membre et collaborer avec elles.

    La pêche thonière interagit avec d'autres espèces de poissons, avec des mammifères marins et avec l'ensemble de leur habitat au niveau mondial, et l'Union est le deuxième plus grand importateur de produits du thon.

    L'ALE entre l'Union européenne et la Thaïlande devrait inclure une clause garantissant que la Thaïlande procède à une gestion durable des ressources halieutiques en collaboration avec toutes les ORP et dans le respect de mesures strictes de contrôle dans les ports.

    2. Responsabilité sociale des entreprises

    Le Parlement européen a adopté la résolution A7-0290/2012 sur la base de la communication relative à la dimension extérieure de la PCP, qui demande la promotion de stratégies relatives à la responsabilité sociale des entreprises, qui permet aux entreprises de prendre, sur une base volontaire, des mesures pour atteindre des objectifs sociaux et environnementaux dans le cadre de la réalisation de leurs activités économiques.

    3. Respect des droits de l'homme

    Comme nous l'avons déjà indiqué dans ce rapport, différentes organisations et ONG internationales ont récemment constaté que certains secteurs de l'industrie de la pêche thaïlandaise bénéficient du travail forcé d'immigrés qui sont victimes de la traite des êtres humains, ce qui a été reconnu par le gouvernement thaïlandais lui-même.

    Par ailleurs, le Parlement européen a également dénoncé le fait que deux conserveries multinationales de thon thaïlandais, Unicord et Thai Union Manufacturing, ont recours au travail des enfants (E-002894-13).

    L'ALE devrait exiger le respect des conventions de l'Organisation internationale du travail et demander une transparence et une traçabilité accrue dans le secteur de la pêche thaïlandais afin de permettre le suivi des activités de pêche, y compris des conditions de travail dans la flotte de pêche.

    4. Pêche illicite, non réglementée et non déclarée (pêche INN).

    La pêche INN est un problème mondial qui a des effets dévastateurs sur le plan environnemental et socio-économique, car elle représente une menace pour l'exploitation durable des ressources, contribuant à une concurrence déloyale sur le marché des produits de la pêche.

    L'Union européenne a adopté le règlement (CE) n° 1005/2008 pour dissuader la pêche INN. Selon ce règlement, les autorités des États membres peuvent refuser l'importation des produits de la pêche en provenance des pays recensés par l'Union comme pays non coopérants dans la lutte contre la pêche illicite.

    D'après la FAO, il est fréquent que des bateaux de pêche thaïlandais soient saisis par des États côtiers voisins, et les capitaines accusés de pêche illicite ou d'intrusion illégale dans la ZEE.

    En 2013, les autorités espagnoles ont refusé le débarquement et la commercialisation de thonidés provenant de thoniers battant pavillon du Ghana impliqués dans la pêche INN, parce qu'ils ne respectaient pas les mesures de gestion de la CICTA. La plupart de ces thoniers pouvaient compter sur la participation d'entreprises privées de Thaïlande

    5. Règles sanitaires et d'hygiène et traçabilité

    Ces derniers mois, l'Union a refusé de nombreux lots de conserves de thon importés de Thaïlande en raison de leur mauvais traitement thermique. Ce traitement est fondamental pour neutraliser les micro-organismes, qui représenteraient sinon un risque pour la santé humaine. Ce fait met en évidence les défaillances dans le contrôle du processus HACCP (analyse des risques et maîtrise des points critiques).

    En pleine mondialisation du marché, sur lequel les marchandises ont des origines diverses et passent par les nombreuses étapes qui composent la chaîne avant d'arriver au consommateur final, la traçabilité des produits est un élément essentiel pour la sécurité dont le respect devrait être exigé dans l'ALE.

    ASPECTS MINIMAUX QUE L'ALE DEVRAIT ASSURER

    - Les conserves et les préparations à base de poissons et de fruits de mer sont des produits sensibles pour la production européenne.

    - L'accès des conserves et des préparations à base de thon thaïlandais au marché de l'Union doit continuer à être soumis à son tarif général actuel et doit dès lors être exclu de la libéralisation tarifaire dans le cadre de l'ALE.

    - Obligation de respecter les règles d'origine préférentielles solides et cohérentes, sans accorder de dérogations, et impossibilité de cumul avec des pays tiers.

    - Assurer la traçabilité des produits en tant qu'élément essentiel pour la protection de la santé humaine et de l'environnement, car c'est un outil fondamental pour contrôler la pêche illicite.

    - Garantir le respect des mêmes règles de concurrence par tous les opérateurs du secteur, aussi bien de l'Union que des pays tiers, afin d'assurer des conditions équitables de concurrence ("level playing field"). Concrètement, cela devrait supposer le respect des conventions internationales sur le travail, le respect des droits de l'homme, la protection de l'environnement, la lutte contre la pêche illicite et le respect des normes sanitaires et d'hygiène de l'Union. L'ALE devrait prévoir un mécanisme de surveillance et de contrôle de la conformité

    - Avant de faire des concessions tarifaires ou d'appliquer toute autre règle, il faut mener des analyses d'impact rigoureuses qui analysent et évaluent les conséquences que ces mesures peuvent avoir sur l'industrie de la transformation et sur la commercialisation des produits de la mer dans l'Union.

    - Réciprocité d'accès aux marchés.

    - Cohérence avec les autres politiques européennes.

    - Établissement de clauses de sauvegarde.

    Dans le domaine des services, il faut aborder l'obligation discriminatoire qui exige que les investisseurs étrangers désireux d'investir dans le secteur de la technologie doivent apporter un capital à 100 % étranger.

    (1) La filière thonière européenne. Bilan économique, perspective et analyse des impacts de la libéralisation des échanges. Commission européenne (2005). http://ec.europa.eu/fisheries/documentation/studies/study_tuna/tuna_2005_fr.pdf


    AVIS de la commission du commerce international (17.12.2013)  
                           
    à l'intention de la commission de la pêche

    sur la situation et les perspectives d'avenir du secteur européen de la pêche dans le cadre de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Thaïlande

    (2013/2179 (INI))

    Rapporteur pour avis: Jarosław Leszek Wałęsa

    SUGGESTIONS

    La commission du commerce international invite la commission de la pêche, compétente au fond, à incorporer dans la proposition de résolution qu'elle adoptera les suggestions suivantes:

    1.  reconnaît l'importance commerciale, économique et stratégique que revêt la Thaïlande pour l'Union et rappelle les avantages considérables qu'apportera l'accord de libre-échange à l'ensemble de l'économie européenne;

    2.  soutient le mouvement d'intégration régionale auquel participent les pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE); observe que l'accord avec la Thaïlande constitue un jalon essentiel dans ce processus, l'objectif ultime étant de conclure, à terme, un accord de libre-échange interrégional;

    3.  demande que les produits à base de poisson, tels que le thon en boîte, importés de Thaïlande et susceptibles de déstabiliser la production et le marché de l'Union dans ce secteur soient considérés comme des produits sensibles; estime par ailleurs que toute décision concernant l'accès au marché du thon transformé et mis en conserve en Thaïlande ne devrait être prise qu'après la réalisation d'analyses d'impact approfondies et en coopération étroite avec les entreprises du secteur, afin que puissent être analysées et évaluées les incidences éventuelles sur l'industrie de transformation et sur la commercialisation des produits issus de la mer dans l'Union;

    4.  demande instamment que les importations de thon en boîte et d'autres produits à base de poisson en provenance de la Thaïlande soient soumises, dans toute la mesure du possible, aux mêmes conditions de concurrence que les produits semblables issus de l'Union; estime que cela implique en particulier l'inclusion dans l'accord d'un chapitre ambitieux sur le commerce et le développement durable, par lequel la Thaïlande s'engage à respecter, à promouvoir et à appliquer les normes de travail internationalement reconnues, telles qu'elles sont inscrites dans les conventions fondamentales de l'Organisation internationale du travail, notamment eu égard au travail forcé et aux pires formes du travail des enfants; affirme également que le respect des droits de l'homme, la protection de l'environnement, la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et le respect des normes sanitaires et phytosanitaires de l'Union doivent être rigoureusement garantis; est d'avis, à cet effet, que la Commission devrait régulièrement faire rapport au Parlement sur le respect des obligations précitées par la Thaïlande;

    5.  préconise le respect total de règles d'origine rigoureuses, cohérentes et infaillibles pour les produits sensibles à base de poisson, sans aucune dérogation, et la stricte limitation du cumul pour les produits tels que le thon en boîte, la Thaïlande étant principalement, dans ce domaine, un pays de transformation davantage qu'un pays de pêche;

    6.  invite la Commission à s'assurer de l'application effective du règlement relatif à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée(1) et à faire en sorte que les négociations relatives à l'ALE aboutissent à l'insertion d'une référence explicite audit règlement dans le texte de l'accord;

    7.  souligne que, lorsqu'il sera appelé à donner son approbation à l'accord, le Parlement tiendra compte, dans sa décision, du résultat général des négociations, y compris dans le secteur de la pêche.

    Résultat du vote final en commission

    Date de l’adoption : 17.12.2013           

    Résultat du vote final
    + : 22
    – : 2
    0 : 2

    Membres présents au moment du vote final           

    William (The Earl of) Dartmouth, Laima Liucija Andrikienė, Maria Badia i Cutchet, Nora Berra, Daniel Caspary, María Auxiliadora Correa Zamora, Andrea Cozzolino, George Sabin Cutaş, Marielle de Sarnez, Christofer Fjellner, Yannick Jadot, Bernd Lange, David Martin, Vital Moreira, Paul Murphy, Cristiana Muscardini, Niccolò Rinaldi, Helmut Scholz, Peter Šťastný, Robert Sturdy, Iuliu Winkler
    Suppléant(s) présent(s) au moment du vote final
               
    Catherine Bearder, Derk Jan Eppink, Béla Glattfelder, Syed Kamall, Peter Skinner, Jarosław Leszek Wałęsa
               
    Suppléant(s) (art. 187, par. 2) présent(s) au moment du vote final          

    Reimer Böge
               
    (1)  Règlement (CE) n° 1005/2008 du Conseil du 29 septembre 2008 établissant un système communautaire destiné à prévenir, à décourager et à éradiquer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.


    Résulat du vote final en commission

    Date de l’adoption : 11.2.2014

    Résultat du vote final
    + : 13
    – : 0
    0 : 3           

    Membres présents au moment du vote final           

    Chris Davies, Carmen Fraga Estévez, Pat the Cope Gallagher, Dolores García-Hierro Caraballo, Werner Kuhn, Isabella Lövin, Gabriel Mato Adrover, Maria do Céu Patrão Neves, Ulrike Rodust, Raül Romeva i Rueda, Struan Stevenson, Nils Torvalds           

    Suppléant(s) présent(s) au moment du vote final           

    Jean-Paul Besset, Ole Christensen, Rareş-Lucian Niculescu, Jens Nilsson, Anna Rosbach
               
    Dernière mise à jour: 28 février 2014

    ------------------------------------

    Le secteur européen de la pêche et l'accord de libre échange entre l'Union européenne et la Thaïlande   

    Textes adoptés          

    Mercredi 12 mars 2014 - Strasbourg

    Source : Europarlement

    Résolution du Parlement européen du 12 mars 2014 sur la situation et les perspectives d'avenir du secteur européen de la pêche dans le cadre de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Thaïlande (2013/2179(INI))

    Le Parlement européen ,

      vu l'article 3, paragraphe 5, du traité sur l'Union européenne sur les relations de l'UE avec le reste du monde,

      vu le règlement (CE) nº 1005/2008 du Conseil du 29 septembre 2008 établissant un système communautaire destiné à prévenir, à décourager et à éradiquer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée(1) , ci-après dénommé règlement INN,

      vu la communication de la Commission du 25 octobre 2011 intitulée «Responsabilité sociale des entreprises: une nouvelle stratégie de l'UE pour la période 2011-14» (COM(2011)0681),

      vu les questions écrites E-000618/2013 du 22 janvier 2013 sur les abus dans les chaînes d'approvisionnement du commerce de détail et E-002894/2013 du 13 mars 2013 sur l'accord de libre-échange avec la Thaïlande et le travail des enfants dans le secteur des conserveries, et les réponses apportées par la Commission,

      vu sa résolution du 22 novembre 2012 sur la dimension extérieure de la politique de la pêche(2) ,

      vu l'article 48 de son règlement,

      vu le rapport de la commission de la pêche et l'avis de la commission du commerce international (A7-0130/2014),

    A.  considérant que le secteur européen de la pêche est en train d'émerger d'une période de crise qui touche les secteurs de la capture, de la transformation et de l'aquaculture, et que cette situation affaiblit considérablement sa position concurrentielle, d'autant plus que le marché mondial est en cours de libéralisation et que certains pays en développement dont les ressources marines sont abondantes commencent à devenir les nouvelles puissances du secteur de la pêche;

    B.  considérant que l'industrie européenne de la pêche et de la transformation est essentielle pour l'approvisionnement des citoyens de l'UE en denrées alimentaires et pour soutenir les moyens de subsistance des zones côtières, fortement dépendantes de ces activités; Considérant que la survie du secteur sera mise en danger si l'Union européenne libéralise le commerce des produits de la pêche avec les pays en développement souhaitant exporter leurs produits vers l'important marché de l'UE, en particulier si elle octroie un droit zéro;

    C.  considérant que l'Union est le principal importateur mondial de produits de la pêche et que sa dépendance à l'égard des importations rend le marché de l'UE très attrayant pour les exportateurs, d'autant plus si l'on tient compte du fait que la demande de produits de la pêche dans l'Union augmente de 1,5 % par an;

    D.  considérant que la Thaïlande est le premier pays producteur de conserves de thon au monde, avec 46 % de la production mondiale, et que ses exportations de conserves de thon vers l'Union dépassent les 90 000 tonnes annuelles et représentent près de 20 % du total des importations de l'UE en provenance de pays tiers, les États-Unis, l'Union et le Japon étant les principaux marchés de destination des exportations des produits de la pêche thaïlandais;

    E.  considérant que la Thaïlande est le principal importateur mondial de thon frais, réfrigéré et congelé pour son industrie de la conserve;

    F.  considérant que 80 % du thon est consommé en conserve et que, d'après les dernières informations disponibles dans la base de données FISHSTAT de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), 21 % de la production mondiale de conserves et de préparation à base de thon s'effectuent dans l'Union, alors que les 79 % restants sont fabriqués dans des pays tiers, en majorité des pays en développement;

    G.  vu l'importance commerciale, économique et stratégique que revêt la Thaïlande pour l'Union, et les avantages considérables qu'apportera l'accord de libre-échange (ALE) entre l'Union et la Thaïlande à l'ensemble de l'économie de l'Union;

    H.  considérant que l'UE soutient le mouvement d'intégration régionale auquel participent les pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) et que l'ALE avec la Thaïlande constitue un jalon essentiel dans ce processus, dont l'objectif ultime est de conclure, à terme, un accord de libre-échange interrégional;

    I.  considérant que, pour l'Union, la conclusion d'un accord de libre-échange UE-ANASE est un objectif prioritaire depuis 2007, avec l'espoir d'inclure l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, le Brunei et le Viêt Nam; considérant que l'absence d'avancées dans les négociations de cet accord régional provoque l'ouverture de négociations bilatérales avec des pays membres de l'ANASE, comme la Thaïlande, avec un engagement politique de conclure l'ALE dans un délai de deux ans;

    J.  considérant que si la Thaïlande, l'Indonésie et les Philippines sont inclus dans la région du Pacifique central et occidental, la production de conserves de thon dans la région représente près de la moitié de la production mondiale;

    K.  considérant que les changements concernant les producteurs de conserves de thon et la production de longes vont de pair avec la tendance à l'approvisionnement mondial auprès de pays transformateurs ayant de faibles coûts de production, situés à proximité de la matière première (par exemple, la Thaïlande, les Philippines, l'Indonésie, la Papouasie - Nouvelle-Guinée et l'Équateur), et que le nombre de pays participant à la production et à l'exportation de thon en conserve est en augmentation;

    L.  considérant que la Thaïlande et les Philippines sont les principaux exportateurs de préparations et de conserves de thon vers l'Union, les importations en provenance de Thaïlande ayant augmenté de 20 %, tandis que celles en provenance des Philippines ont diminué de 5 %;

    M.  considérant qu'une réduction tarifaire pour les conserves et les préparations de thon pourrait avoir une incidence sur les préférences pour les pays du groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) et les bénéficiaires du système de préférences généralisées (SPG+), en vertu duquel les pays tiers bénéficiaires s'engagent, en échange de l'obtention de préférences tarifaires, à respecter certaines politiques, telles que le respect des droits de l'homme, du travail, de l'environnement et de la bonne gouvernance;

    N.  considérant que la réduction tarifaire fausserait aussi le marché de l'Union, étant donné que l'industrie de la conserve de thon dans l'Union est principalement située dans des régions fortement dépendantes de la pêche, comme la Galice, la Bretagne, les Açores (une région ultrapériphérique), le Pays basque et la Sardaigne; considérant que l'industrie thonière de l'UE est le deuxième producteur mondial de thon en conserve et que son activité traditionnelle est essentielle aussi bien pour la création de valeur ajoutée que pour la création d'emplois sur le territoire de l'Union, en assurant les plus hautes normes sociales, environnementales, sanitaires et d'hygiène;

    O.  considérant que les règles d'origine préférentielles visent principalement à établir l'existence d'un lien économique suffisant entre les produits importés dans l'Union et les pays bénéficiaires des préférences accordées par celle-ci, de manière à assurer que ces préférences ne soient pas indûment détournées au profit d'autres pays auxquels elles n'étaient pas destinées;

    P.  considérant que toute discussion portant sur le commerce des produits de la pêche renvoie au commerce d'une ressource naturelle dont la pérennité est influencée par des facteurs très divers, y compris une bonne gestion et l'exploitation durable des ressources de pêche, et le contrôle de la pêche illicite, la pollution, le changement climatique et la demande du marché; considérant que tous ces facteurs externes ont des conséquences sur les échanges internationaux des produits de la pêche et que les produits de la pêche doivent donc être considérés comme des produits sensibles susceptibles de faire l'objet d'une protection spéciale;

    Q.  considérant qu'un approvisionnement suffisant et constant en matières premières est essentiel pour le maintien et le développement économique des entreprises de transformation du thon dans l'Union;

    R.  considérant que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) considère que le libre-échange est un instrument de croissance qui vise à assurer le développement durable dans ses trois piliers (social, économique et environnemental);

    S.  considérant à cet égard, que les règles commerciales sont, par conséquent, un élément essentiel et fondamental pour assurer un commerce avantageux ainsi que pour atteindre les objectifs de protection de la santé et de l'environnement, tout en garantissant la bonne gestion des ressources naturelles;

    T.  considérant que la mondialisation a considérablement augmenté la quantité de poisson commercialisé au niveau international et qu'il existe une crainte généralisée que de nombreux pays producteurs n'aient pas les moyens de gérer et/ou d'exploiter les stocks halieutiques de manière durable, d'assurer un niveau de protection approprié de la santé et de l'hygiène, d'atténuer les incidences environnementales de la pêche et de l'aquaculture et de veiller au respect des droits de l'homme en général, ainsi que de promouvoir les droits du travail et les conditions sociales en particulier;

    U.  considérant que certains des partenaires commerciaux de l'Union montrent des faiblesses en matière de développement durable de la pêche dans ses trois dimensions: sociale, économique et environnementale;

    V.  considérant que la gestion durable des stocks de thon est assurée par les cinq organisations régionales de pêche (ORP) thonières; Considérant que la collaboration internationale entre les États et les ORP est essentielle pour assurer la pérennité des stocks de thon;

    W.  considérant que, récemment, l'OIT et diverses ONG ont révélé de graves lacunes de l'industrie thaïlandaise de la pêche en matière de conditions sociales, de travail et de respect des droits de l'homme; considérant que les médias ont mis en évidence et que le gouvernement la Thaïlande a reconnu que certains secteurs de l'industrie de la pêche thaïlandaise bénéficient du travail forcé d'immigrés qui sont victimes de la traite des êtres humains, et que deux conserveries multinationales de thon thaïlandaises ont recours au travail des enfants;

    X.  considérant que, d'après la FAO, il est fréquent que des bateaux de pêche thaïlandais soient saisis par les États côtiers voisins, et les capitaines accusés de pêche illicite ou d'intrusion illégale dans leur zone économique exclusive;

    Y.  considérant qu'en 2013, les autorités espagnoles ont refusé le débarquement et la commercialisation de thonidés provenant de thoniers battant pavillon ghanéen impliqués dans la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), étant donné qu'ils ne respectaient pas les mesures de gestion de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique et considérant que la plupart de ces thoniers pouvaient compter sur la participation d'entreprises privées de Thaïlande;

    Z.  considérant que, ces derniers mois, l'Union a refusé de nombreux lots de conserves de thon importés de Thaïlande en raison de leur mauvais traitement thermique, un traitement fondamental pour neutraliser les micro-organismes, qui représenteraient sinon un risque pour la santé humaine;

    1.  demande que les produits à base de poisson, tels que le thon en boîte, importés de Thaïlande et susceptibles de déstabiliser la production et le marché de l'Union dans ce secteur soient considérés comme des produits sensibles; estime par ailleurs que toute décision concernant l'accès renforcé au marché du thon transformé et mis en conserve en Thaïlande ne devrait être prise qu'après la réalisation d'analyses d'impact approfondies et en consultation étroite avec les entreprises du secteur, afin que puissent être analysées et évaluées les incidences éventuelles d'un accès amplifié sur l'industrie de transformation et sur la commercialisation des produits issus de la mer dans l'Union;

    2.  demande que l'accès des conserves et des préparations à base de poisson et de fruits de mer thaïlandais au marché de l'Union continue à être soumis au tarif douanier actuel et que ces produits soient donc exclus de la libéralisation tarifaire; recommande de mettre en place, pour les conserves et les préparations à base de poisson et de fruits de mer, de longues périodes de transition ou des engagements de libéralisation partielle, comprenant notamment l'imposition de quotas, si la libéralisation tarifaire était introduite, afin d'assurer la compétitivité de l'industrie thonière de l'UE et de préserver l'importante activité et la dimension sociale (25 000 emplois directs et 54 000 emplois indirects) qu'elle représente sur le territoire de l'Union;

    3.  exige que, le cas échéant et avant d'appliquer une quelconque concession tarifaire ou toute autre règle, des analyses d'impact rigoureuses soient menées pour analyser et évaluer les conséquences que ces mesures pourraient avoir sur l'industrie de la transformation et sur la commercialisation des produits de la mer dans l'Union;

    4.  préconise le respect total de règles d'origine rigoureuses, cohérentes et infaillibles pour les produits sensibles à base de poisson, sans aucune dérogation, et la stricte limitation du cumul aux produits pour lesquels la Thaïlande est principalement, dans ce domaine, un pays de transformation davantage qu'un pays de pêche;

    5.  demande instamment que les importations de thon en boîte et d'autres produits à base de poisson en provenance de la Thaïlande soient soumises, dans toute la mesure du possible, aux mêmes conditions de concurrence que les produits semblables issus de l'Union; estime que cette demande implique en particulier l'inclusion dans l'ALE d'un chapitre ambitieux sur le commerce et le développement durable, par lequel la Thaïlande s'engage à respecter, à promouvoir et à appliquer les normes de travail internationalement reconnues, telles qu'elles sont inscrites dans les conventions fondamentales de l'Organisation internationale du travail, notamment eu égard au travail forcé et au travail des enfants; affirme également que le respect des droits de l'homme, la protection de l'environnement, et la conservation et l'exploitation durable des ressources de pêche, la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et le respect des normes sanitaires et phytosanitaires de l'Union doivent être rigoureusement garantis; est d'avis, à cet égard, que la Commission devrait régulièrement faire rapport au Parlement sur le respect des obligations précitées par la Thaïlande;

    6.  invite la Commission à s'assurer de l'application effective du règlement relatif à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et à faire en sorte que les négociations relatives à l'ALE aboutissent à l'insertion d'une référence explicite audit règlement dans le texte de l'accord;

    7.  considère que la meilleure façon d'assurer la pleine coopération de la Thaïlande dans la lutte contre la pêche INN est d'insérer une référence explicite au règlement INN dans le texte de l'ALE;

    8.  demande d'introduire dans l'ALE l'exigence du respect des conventions de l'Organisation internationale du travail, ainsi qu'une transparence, un contrôle, une surveillance et une traçabilité accrus dans le secteur de la pêche thaïlandais, afin de permettre le suivi des activités de pêche;

    9.  exhorte à assurer la traçabilité des produits en tant qu'élément essentiel pour la protection de la santé humaine et de l'environnement, tout en étant un facteur essentiel servant d'outil fondamental pour contrôler la pêche illicite;

    10.  exige que l'ALE préserve la cohérence avec les autres politiques de l'UE ainsi que la promotion de stratégies de responsabilité sociale des entreprises; appelle à la mise en place de clauses de sauvegarde;

    11.  souligne que, lorsqu'il sera appelé à donner son approbation à l'ALE, le Parlement tiendra compte, dans sa décision, du résultat général des négociations, y compris celles qui concernent le secteur de la pêche;

    12.  exige la réciprocité en ce qui concerne l'accès aux marchés et l'élimination de toutes les formes de discrimination dans le domaine des services;

    13.  forme le souhait que la Thaïlande, premier exportateur mondial de conserves de thon, participe et collabore avec les trois ORP thonières de la région, à savoir la Commission interaméricaine du thon tropical, la Commission des pêches pour le Pacifique occidental et central et l'Organisation régionale de gestion des pêches du Pacifique Sud, et avec l'ORP thonière de l'océan Indien, de laquelle elle est membre;

    14.  plaide pour l'existence d'une politique de conservation et de gestion durable des ressources halieutiques;

    15.  charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission.

    (1)       JO L 286 du 29.10.2008, p. 1.
    (2)       Textes adoptés de cette date, P7_TA(2012)0461.

    Dernière mise à jour: 18 mars 2014

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    Le 20 mars 2014

    Océan Indien : Vers un groupement des pêcheurs artisanaux


    Pendant deux jours –les 17 et 18 mars 2014–, une cinquantaine de représentants de la pêche professionnelle artisanale des pays du bassin indianocéanique (Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles et La Réunion) se sont réunis à Saint-Gilles à La Réunion, pour poser les bases d’une coopération régionale. L’objectif est de créer à terme une structure représentative des pêcheurs de l’océan Indien. Le Comité régional des pêches maritimes de La Réunion (CRPEM) a été chargé de mener une étude dessinant les contours d’une telle structure régionale.

    Source : La Tribune de Madagascar

    La volonté de fédérer les pêcheurs du bassin indianocéanique au sein d’une structure régionale émane d’un triple constat :
    • la pêche artisanale, qui représente l’écrasante majorité de la pêche en océan indien, n’est à l’heure actuelle pas en mesure de participer activement aux décisions qui affectent les modes d’exploitation des ressources communes du bassin indianocéanique ;
    • cette filière artisanale renferme un potentiel, indiscutable et pourtant peu reconnu, de création d’emplois et de revenus dans chacun des pays membres de la COI ;
    • les innovations portées localement par les professionnels ont généralement peu de répercussions à travers la région alors que leur diffusion ou leur partage permettrait de valoriser l’expertise des pêcheurs et de mettre en évidence le rôle de la profession dans les économies de la région.

    Les deux jours de discussions qui viennent de s’écouler constituent l’aboutissement des échanges initiés il y a plus d’un an entre les pêcheurs artisans des îles de l’océan Indien grâce à l’appui du Programme SmartFish, dont l’un des objectifs est de promouvoir la participation du secteur dans la gestion des pêches.

    Les participants ont pu bénéficier de l’expérience d’initiatives similaires comme celle de la Confédération africaine des organisations professionnelles de pêche artisanale (CAOPA).

    Cette rencontre s’est tenue à l’invitation du CRPMEM de La Réunion et de la COI avec le soutien financier de l’Europe (FED- FEDER) et du Conseil régional.

    Les activités des pêcheurs artisanaux de Madagascar sont souvent perturbées par les pêcheurs industriels mais aussi par les recherches pétrolières effectuées par des navires qui se déplacent le long de la côte ouest de Madagascar.

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    Réflexion régionale sur la pêche durable… sans Mayotte

    Si Mayotte n’a pu participer aux échanges de la Commission Océan Indien sur la gouvernance de la pêche dans la zone Océan Indien, elle bénéficiera malgré tout des moyens satellites de lutte contre la pêche illégale.

    Source : Le Journal de Mayotte  par Anne Perzo-Lafond

    La Commission Océan Indien, composée des Seychelles, Maurice, Comores, Madagascar et la France, a initié une réunion de haut niveau sur la recherche de «nouvelles approches pour une pêche durable». Elle s’est tenue du 9 au 11 mars dernier en présence de 80 participants. Mayotte n’étant toujours pas admise au sein de la COI où la France est représentée par La Réunion, elle n’a pu y assister.

    La révolte des pêcheurs mahorais l’a montré, il faut avoir une réflexion urgente sur le volume de ressource prélevée dans notre zone par les thoniers français, espagnols et seychellois… C’est d’ailleurs précisément aux Seychelles que se tenaient les débats.

    Les trois thématiques principales portaient sur le commerce et la sécurité alimentaire, le suivi en matière de surveillance, et la gouvernance et la gestion de la pêche. Autant de thèmes qui concernent notre île. Et les conclusions des trois journées de travail mettent davantage en relief le ridicule d’une situation qui exclut les professionnels locaux, puisque selon la COI, «la collaboration et l’intégration régionale sont essentielles, non seulement en terme de stocks partagés mais aussi pour la gestion de la pêche».

    Inutile d’aller plus loin, les points suivants ne font que conforter l’idée qu’il manque une partie du puzzle pour qu’il soit réussi.

    Des eaux inégalement surveillées, un satellite à la rescousse

    Surtout que la réalité rattrape la politique : la mise en place de ces «nouvelles approches pour une pêche durable» a en effet été décidée dans le cadre du programme SmartFish, programme de pêche régionale financé par l’Union européenne… et qui concerne en partie Mayotte.

    16 millions d’euros ont été débloqués par l’Union Européenne lors de la signature d’une convention ce 6 mars à Maurice avec la COI. Allouée aux actions qui concluaient la rencontre évoquée plus haut, la somme sera aussi consacrée à la lutte contre la pêche illégale, avec la mise en place d’un tout nouveau système de surveillance par satellite. «Nous bénéficierons pour notre zone de pêche Zone Economique Exclusive d’un contrôle depuis La Réunion, avec intervention de leurs moyens nautiques si nécessaire», nous indiquait Cécile Perron, directrice déléguée du Parc Naturel Marin de Mayotte.

    Les zones des 24 et 100 milles sont par contre peu ou mal contrôlées à Mayotte qui manque de moyens nautiques, seul l’Odet de la gendarmerie maritime étant capable de s’y rendre, quand elle n’est pas affectée à la lutte contre l’immigration clandestine. « Le nouveau satellite permettra de détecter tout bateau identifié par sa balise VMS… pour peu qu’il en ait une, ce qui n’est pas le cas des Sri Lankais par exemple! », complète Régis Masséaux, président du Syndicat des pêcheurs mahorais. Les grosses unités de Mayotte en seront équipées.

    En plus de la pêche illégale, le programme SmartFish est censé lutter contre les rejets post-capture de poissons morts de la part des thoniers senneurs, qui avait été dénoncé entre autres, par Régis Masséaux.

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    Le 12 mai 2014

    Thon tropical. "Oriental & Pacific" se plie aux exigences de Greenpeace

    Une marque de thon en conserve européenne leader ne proposera, à partir de 2015 « que du thon approvisionné de manière responsable »

    Source : Agritrade

    Greenpeace a salué l’engagement pris par une des plus grandes marques de thon en boîte, Oriental & Pacific, de ne fournir que « du thon provenant de pratiques responsables » à partir de 2015.

    Le groupe de grande distribution Tesco a récemment fait l’objet de virulentes critiques par Greenpeace et le célèbre chef cuisinier britannique, Hugh Fearnley-Whittingstall, parce qu’il achetait du thon à prix réduit auprès d’Oriental & Pacific, dont les fournisseurs utilisent des dispositifs de concentration du poisson (DCP) qui sont connus pour capturer un grand nombre de juvéniles, de requins, de raies et de tortues. Selon Greenpeace, seul le thon pêché à la ligne ou par des filets sans DCP peut être considéré comme un produit issu d’une exploitation durable des ressources.

    Plus de 85 000 personnes ont exhorté le supermarché Tesco à retirer de leurs étalages les boîtes de thon estampillées Oriental & Pacific, mais celui-ci a refusé d’agir. Toutefois, Oriental & Pacific a contacté Greenpeace et annoncé « qu’à partir du mois d’avril 2015, elle ne vendra que du thon provenant de sources d’approvisionnement durables ».

    Greenpeace a salué la décision mais continue à émettre de fortes critiques envers le groupe Tesco. Le supermarché s’était engagé au préalable à créer sa propre marque de thon « durable » mais une fois sa promesse faite, « il a introduit du thon fourni par Oriental & Pacific ne provenant pas de sources durables, sapant ainsi son engagement public pris vis-à-vis de la protection des océans », a fait savoir un militant britannique de Greenpeace Oceans.

    Le célèbre chef cuisinier avait également loué la décision, et est allé encore plus loin en demandant à ce que Tesco « insiste pour qu’Oriental & Pacific mette une étiquette claire précisant le mode de capture afin de s’assurer que ces engagements soient bien tenus ». « Je crois que tout consommateur devrait se refuser à acheter du thon en boîte qui ne spécifie pas la méthode de capture » a-t-il-précisé.

    L’Association Greenpeace a annoncé qu’elle mènera une enquête sur le thon vendu dans les supermarchés discount comme Aldi et Lidl, qui ont une clientèle de plus en plus importante. Bien que les deux magasins proposent sur leurs étalages du thon pêché à la ligne, la majeure partie du thon proposé a été pêché au moyen de sennes coulissantes/de dispositifs de concentration du poisson.

    Illustration : montage copie écran : Greenpeace et  The Independent : Tesco accused of selling 'dirty tuna' by top chef Hugh Fearnley-Whittingstall

    Cliquer Ici pour plus d'informations sur Cta / Agritrade

    Commentaire éditorial

    Ce cas révèle que les produits « issus de la pêche durable » proposés sur les étalages constituent principalement un moyen pour les supermarchés de diversifier l’offre et d’accroître le nombre de clients, pour répondre à la fois aux besoins des consommateurs sensibles aux questions environnementales et à ceux qui regardent davantage les prix. Il montre aussi l’importance pour les pays fournisseurs, y compris les pays ACP d’avoir une vue plus claire sur ce que le « thon issu de pratiques durables » implique, de manière à adapter leurs stratégies de production. La seule prise en compte des méthodes de pêche pour définir si le poisson provient de pêcheries durables, comme l’a proposé Greenpeace, s’avère trop simpliste. D’autres facteurs devraient aussi être pris en considération comme le niveau de capacité/l’effort de pêche – critère que le label du Marine Stewardship Council prend en compte, ou comme les critères sociaux liés à la production, que les labels Naturland ou Pacifical garantissent. Au cours de la réforme de l’Organisation commune du marché (OCM), il a été demandé à la CE de proposer un label écologique européen pour les produits du poisson, ce qui aurait au moins le mérite d’apporter des clarifications sur ce qui constitue les normes officielles de durabilité. La réforme de l’Organisation commune des marchés (OCM) garantit également que l’étiquette des produits de la mer indique le type d’engins utilisés pour la capture du poisson (sauvage): chaluts, sennes coulissantes, filets dérivants, hameçons, lignes, dragueurs et pièges, ce qui répond à la requête des militants britanniques.

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    Le 19 Juin 2014

    African Tuna Conference : Conférence Africaine sur le Thon


    Abidjan - Côte d'Ivoire

    25-26 Septembre 2014

    La toute première édition de la Conférence Africaine et d’Exposition sur le Thon regroupera les principaux acteurs de l’industrie thonière et les parties prenantes qui viendront de divers horizons d’Afrique et du monde et elle offrira un cadre évènementiel pour apprendre et débattre des questions pertinentes relatives à la pêche thonière, à la transformation, au commerce, aux nouveaux débouchés et aux actions politiques en vigueur. C’est un évènement essentiel qui vous donne le privilège d’étendre votre réseau au niveau de l’Afrique.

    La conférence sur les thons en Afrique 2014 est un événement de deux jours qui se tiendra les 25 et 26 septembre 2014, de 09H00 à 18H00 à l’Hôtel Abidjan Sofitel Ivoire, à Abidjan.

    Pour en savoir + : Atuna

    Les Principaux Thématiques  

    La première édition de la Conférence sur les thons en Afrique est sans doute, le plus grand  évènement qui réunira les principaux acteurs et les parties prenantes de l’industrie thonière en Afrique, où diverses questions liées à la transformation du thon, à la pêche, au commerce et à des décisions politiques seront sujet à discussion.

    Au cours de cet évènement sur le commerce du thon, des décideurs politiques peuvent apporter de nouvelles visions, partager leurs points de vue avec les autres, établir de nouveaux contacts, promouvoir leurs produits et services.

    La conférence sur les thons en Afrique en 2014, portera sur des thématiques et discutera de sujets d’actualité sur l’industrie thonière, notamment :
    • Point de vue de 360 degrés sur le thon en Afrique ;
    • Couverture des nations et des îles d’Afrique - du Nord au Sud ;
    • Tendance des captures de thonidés de l’Atlantique et de l’Océan Indien ;
    • Quelles sont les principales flottes actives dans la région ?
    • Quelles sont les zones de pêche de thon les plus productives en Afrique ? : où se situent-elles ?
    • Les difficultés rencontrées par les États côtiers dans la gestion de leurs pêcheries thonières ;
    • La  pêche INN au thon - les domaines problématiques et les solutions envisagées ;
    • Comment les États côtiers peuvent tirer plus de bénéfice de leur ZEE dans l’exploitation des ressources thonières ?
    • Les principaux blocs dans l’industrie thonière en Afrique ;
    • Les marchés du monde arabe - leurs croissances et leurs importances ;
    • Opportunités d’expansion du marché pour les transformateurs africains ;
    • Quels sont les facteurs qui régissent les prix des thons d’Afrique en matière première ?
    • Quelles sont les possibilités pour la certification MSC pour une pêcherie  durable du thon de l’Atlantique ?
    • Les principaux marchés d’importation de thon en conserve en pleine  croissance au niveau de l’Afrique ;
    • Les principaux exportateurs africains de thon vers l’UE et vers d’autres marchés ;
    • L’élasticité-prix ? Que font les producteurs et les fournisseurs africains pour  s’accorder face à des prix très bas du moment ?

    De même, des sujets d’actualité et importants pour l’industrie, tels que :
    • L’évolution des facteurs critiques de coûts pour l’industrie africaine du thon en conserve ;
    • Quels seront les nouveaux entrants dans l’industrie de transformation de thon en pleine émergence en Afrique ?
    • La responsabilité sociale - la situation actuelle en Afrique ?
    • Quelles sont les activités des diverses ONG sur le thon en Afrique ?
    • La nationalisation de la pêche au thon et de l’industrie thonière – les défis et les opportunités ;
    • Quelles sont les possibilités de produire des produits de thon à valeur ajoutée ?

    Les participants seront constitués des chefs d’entreprise et des décideurs politiques, des officiels, des armateurs des thoniers, des transformateurs, des commerçants, des scientifiques, des autorités portuaires, des prestataires de services, des détaillants, des ONG impliquées dans l’industrie thonière à l’échelle internationale, etc.,

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    Le 26 Juin 2014

    Une conférence internationale analyse la dimension extérieure de la nouvelle PCP

    Un rapport récent sur la Conférence internationale qui s’est tenue durant deux jours à la fin janvier 2014 à Stockholm, examine les implications de la dimension extérieure de la nouvelle PCP. La Conférence, financée par le Ministère suédois des Affaires rurales et organisée par l’Agence suédoise pour la gestion marine et de l’eau, a rassemblé 110 participants provenant de tous les continents.

    Source : Agritrade, le 23 juin 2014

    Après le discours d’ouverture prononcé par le Ministre suédois des Affaires rurales, une session a été consacrée aux questions suivantes  « Quels sont les changements en termes de politiques et de gestion que les nouvelles actions extérieures sont susceptibles d’apporter et que peuvent faire les décideurs et gestionnaires européens pour orienter les développements de façon à atteindre les objectifs prévus? »

    Les participants ont étudié les instruments, options, responsabilités et défis éventuels dans la mise en œuvre des actions extérieures de la nouvelle PCP, en examinant les différents liens entre les politiques d’orientation des pêches, la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) et les derniers développements des travaux de la FAO.

    La conférence a souligné le défi que représente la protection de la biodiversité, tant dans les ZEE que dans les eaux internationales, à travers les relations en matière de pêche entre l’UE et les pays tiers. Les participants ont avancé que des mesures visant à préserver le potentiel de production des stocks de poissons devaient être également prises en vue de contribuer à la sécurité alimentaire sur le long terme.

    Les différentes présentations et discussions ont permis de dégager une série d’enjeux majeurs. L’UE est un gros producteur de poissons et de produits qui en sont issus et représente également le plus grand importateur mondial de poissons. Cela donne une nouvelle impulsion à la thèse qui avance que tous les États-membres de l’UE, et pas seulement les pays producteurs, doivent prêter une plus grande attention à la question de la durabilité des stocks de poissons sur le long terme dans les eaux communautaires et au-delà de celles-ci. La demande en poisson continuera de croître au sein de l’UE bien que l’approvisionnement pourrait ne pas suivre le rythme. Ce constat soulève des questions sur ce qui constitue la part équitable de l’UE sur le marché mondial du poisson et des produits qui en dérivent.

    Les participants ont insisté sur le besoin de transparence dans l’allocation des ressources et la gouvernance du secteur ainsi que dans le domaine des subventions. Ils ont également souligné l’importance de tenir de véritables consultations avec toutes les parties prenantes intéressées afin de renforcer l’engagement et l’adhésion de celles-ci vis-à-vis des mesures établies à l’échelle mondiale, régionale et nationale. Le potentiel d’amélioration de la participation des parties prenantes par la mise en place de conseils consultatifs a été étudié.

    Source :

    Commentaire éditorial

    Outre les conclusions de la conférence internationale – qui sont largement partagées et ont déjà été exprimées par la plupart des parties prenantes des pêcheries des eaux lointaines de l’UE – il est d’une importance significative pour les pays ACP que cette conférence ait été organisée par un État-membre de l’UE. L’événement met en évidence l’intérêt croissant de la part des États-membres à jouer un rôle plus important dans la mise en place des actions extérieures de la PCP, notamment à travers des organes décentralisés comme les conseils consultatifs. Il serait opportun de rappeler que les États-membres de l’UE ne marquent pas seulement leur présence par les flottes pêchant dans les eaux ACP, mais que bon nombre d’entre eux sont activement impliqués dans des initiatives de coopération au développement au profit des pêcheries ACP. Un engagement accru des États-membres de l’UE dans la mise en place d’actions extérieures pourrait être une opportunité de renforcer la cohérence entre le soutien  octroyé à travers les APPD aux pêcheries pratiquant une exploitation durable, et la coopération au développement de ces derniers.

    Cliquer Ici pour télécharger le Compte-rendu de la conférence : report on global trends in fisheries governance

    Cliquer Ici pour accéder à l'ensemble des exposés :

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    Le 2 juillet 2014

    Conserves de poisson : les fabricants français s'engagent


    La « Charte d’Engagement des Conserveries Françaises de Poissons » vise à apporter aux consommateurs la garantie du respect du savoir-faire français.

    Source : PDM-Seafoodmag  par Anne-Caroline Renard

    Pour accéder à la charte : « Charte d’Engagement des Conserveries Françaises de poisson »

    Les conserves de poissons font partie des produits les plus consommés en France. En 2013, près de 95 % des ménages en ont acheté, plus de 10 fois dans l’année, soit 120 000 tonnes au total.

    Les fabricants français de conserves de poisson entendent réaffirmer aux consommateurs leur volonté de maintenir la haute qualité de leurs produits et de se mobiliser pour la préservation des ressources marines. Pour le garantir, ils ont réuni l’ensemble de leurs bonnes pratiques dans une Charte, articulée autour de 8 thèmes clés. « Nous nous engageons à préserver les ressources marines, promouvoir une pêche durable et respecter l’environnement, à contrôler la qualité des produits, assurer une sécurité sanitaire optimale, garantir une traçabilité rigoureuse et conserver les qualités nutritionnelles des poissons, et à remplir un rôle citoyen », détaille Jean-François Hug, président du Groupe Poissons de la Fédération des Industries d’Aliments Conservés.


    Signée par 14 fabricants français et leurs 17 marques phares, la « Charte d’Engagement des Conserveries Françaises de poisson », comprend des mesures conjointes : lancement d’un programme expérimental collectif de développement durable inspiré de la norme ISO 26 000 visant à évaluer et réduire les impacts des activités de la filière sur l’environnement et la société ; application rigoureuse du guide de bonnes pratiques d’hygiène et d’application des principes HACCP créé par la profession en 2008… Les signataires s’engagent aussi individuellement : démarches volontaires d’applications de normes qualitatives (Label Rouge, « Sardines à l’ancienne », norme française AFNOR pour le maquereau,…) ; techniques de préparation préservant les qualités nutritionnelles du poisson ; proposition de produits pratiques et au goût du jour pour encourager et faciliter la consommation de poisson…

    Un processus d’innovation permanent s’inscrivant dans le respect du savoir-faire traditionnel des conserveries françaises, que les fabricants s’attachent à défendre et à perpétuer. Tout en assurant la compétitivité de leurs entreprises, qui contribue au développement de l’économie littorale nationale, à travers 10 000 emplois directs et indirects.

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    Juillet 2014

    L'or bleu des Seychelles

    Histoire de la pêche industrielle au thon dans l'océan Indien

    2014
    Ed. : IRD,
    Coll. : Hors collection
    Format 16 x 24 cm
    ISBN : 978-2-7099-1759-9
    Langue(s) : français,
    Prix : 25,00 €
               
    Fonteneau A., Marsac F., Michaud P.,

    En 1976, année de l'indépendance du pays, il n'existait aux Seychelles aucune pêche thonière industrielle, et peu d'experts prévoyaient un développement majeur de ces pêcheries. Aujourd'hui Victoria, la capitale, devenue l'un des ports thoniers les plus actifs au monde héberge l'une des plus grosses conserveries de la planète et l'industrie thonière constitue la clef de voûte de l'économie du pays. On ignore souvent que le thon en conserve consommé en Europe provient pour l'essentiel des eaux seychelloises, qui recèlent de très importantes ressources en thons, découvertes lors des campagnes expérimentales de pêche menées par des thoniers senneurs français et espagnols.

    En l'espace de vingt ans seulement, les retombées socio-économiques ont été considérables, avec création d'emplois et par ailleurs la mise en place d'une flottille palangrière semi-industrielle conduite par des opérateurs locaux. La recherche scientifique a en permanence accompagné ce développement, en assurant un suivi continu de la pêche thonière pour une gestion raisonnée des stocks et la préservation des écosystèmes pélagiques.

    Fruit d'une importante recherche documentaire et de témoignages recueillis auprès de scientifiques, de patrons thoniers et de personnalités politiques, cet ouvrage retrace les différentes étapes de cette " épopée thonière ", jalonnée d'échecs et de réussites. Il nous livre le récit détaillé et vivant de cette tranche d'histoire mal connue et pourtant décisive pour le développement et la diversification économique des Seychelles, et pour les pêcheries thonières de l'océan Indien.

    Francis Marsac, océanographe biologiste, est directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD).

    Alain Fonteneau, halieute, est directeur de recherche à l'IRD.

    Philippe Michaud, économiste, actuellement conseiller au ministère des Affaires étrangères des Seychelles, est ancien directeur général de la SFA (Seychelles Fishing Authority).

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    Conférence grand public sur l’Or Bleu des Seychelles

    L’Ambassade de France aux Seychelles et l'Autorité de la pêche des Seychelles (SFA) ont organisé une conférence grand public sur l’Or Bleu vendredi 20 juin 2014 à Victoria, la capitale. Environ 70 personnes étaient présentes, dont le Ministre des Affaires Etrangères, M. Jean-Paul Adam, l’Ambassadeur des Seychelles pour la région Océan Indien, M. Calixte D’Offay, et l’Ambassadeur de France aux Seychelles, Mme Geneviève Iancu. Mme Iancu a salué le talent et l’expérience des trois co-auteurs qu’elle a qualifiés de témoins vivants du développement de la pêche au thon aux Seychelles.

    Source : CTA

    Le Seychellois Philippe Michaud et les Français Francis Marsac et Alain Fonteneau ont trouvé utile de retracer dans un livre, l’histoire de la pêche au thon aux Seychelles.L’ouvrage qu’ils ont intitulé ‘L’Or Bleu des Seychelles’, part des années 70 avec les premiers plans du gouvernement d’alors de l’exploitation du thon aux Seychelles. Il raconte ensuite les différentes étapes de cette activité importante pour l’économie du pays, allant des recherches, passant par la négociation avec les armateurs Européens et Japonais, l’arrivée des premiers thoniers, un début de pêche difficile, le développement des infrastructures, et les différentes évolutions dont la piraterie, jusqu'une activité importante et profitable aujourd’hui.

    Aujourd’hui Victoria, devenue l’un des ports thoniers les plus actifs au monde, héberge l’une des plus grosses conserveries de la planète et l’industrie thonière constitue un des piliers économiques du pays.

    En vingt ans seulement, les retombées socio-économiques ont été considérables, avec la création de milliers d’emplois et la mise en place d’une flottille palangrière semi-industrielle conduite par des opérateurs locaux. La recherche scientifique a en permanence accompagné ce développement, en assurant un suivi continu de la pêche thonière pour une gestion raisonnée des stocks et la préservation des écosystèmes pélagiques

    Source: afrique-australe.aird.fr

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    Le 14 Août 2014

    Thonier-senneur. Les tortues marines passent entre les mailles des filets géants


     Thonier-senneur "Glénan" en action de pêche sur Youtube

    La pêche à la senne se déroule à bord de thoniers-senneurs, des navires puissants pouvant atteindre plus de 100 mètres de longueur, utilisant des filets (les "sennes") de plus de 1,5 km de long et ciblant les thons tropicaux. Afin d’optimiser les captures, cette pêche industrielle au thon utilise notamment des dispositifs de concentration de poisson (DCP), des systèmes flottants au milieu de l’océan servant à attirer les grands poissons pélagiques et particulièrement les thons tropicaux. Ces méthodes sont souvent accusées de générer des captures accidentelles importantes.

    Les tortues marines passent entre les mailles des filets

    Bonne nouvelle ! Dans une étude parue le 12 aout 2014 dans la revue scientifique "Biological Conservation", publiée par Elsevier Science, un groupe de chercheurs de l’Ifremer, de l’IRD, de l’IEO et de l’AZTI ont pu affirmer que "l’impact de la pêche à la senne était très faible sur les captures des six espèces de tortues marines présentes dans les océans indien atlantique".



    Souvent pointés du doigt au sujet de pêches accidentelles massives et catastrophiques, ces grands navires, les thoniers-senneurs, et leurs filets d'1,5 km de long, ne peuvent finalement pas être accusés de balayer les tortues marines sur leur passage en cherchant à pêcher les thons tropicaux.

    Les scientifiques ont ainsi analysé 15 913 données collectées entre 1995 et 2011 par des observateurs embarqués à bord des thoniers-senneurs européens. Pour l’océan Atlantique et l’océan Indien, cela représente respectivement 10,3% et 5,1% de la totalité de cette activité de pêche réalisée pendant cette période. En parallèle, de 2003 à 2011, 14 124 observations liées aux dispositifs de concentration de poisson (DCP) ont été réalisées pour vérifier si les tortues étaient prises dans les filets des DCP.

    Le résultat de l’étude n’est pas une surprise pour les chercheurs : "Globalement, l’impact de la pêche à la senne est très faible sur les captures des six espèces de tortues marines présentes dans ces océans. Seulement un petit nombre de tortues restent coincées dans les filets" explique Jérôme Bourjea, premier auteur de la publication. "En plus, 75% des tortues pêchées accidentellement ont été relâchées vivantes".

    Bien sûr, les DCP restent un problème car ils "attirent des jeunes tortues marines qui peuvent se retrouver prises dans les filets utilisés pour fabriquer ces DCP. Mais dans l’ensemble, cela joue un faible rôle dans les captures accidentelles", toujours selon l'auteur. Cependant, depuis 2013, "la construction de ces DCP a été modifié par la flottille européenne pour limiter le nombre de tortues emmêlées dans les filets et les premiers retours semblent très positifs".

    D'après les articles d'Ifremer : Quels sont les impacts de la pêche thonière à la senne sur les tortues ? et de zinfos974 : Pêche à la senne: Les tortues marines passent entre les mailles des filets   

    Pour plus d'informations sur les programmes auxquels la délégation Ifremer Océan Indien participe : 

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      Le 4 Septembre 2014

      Saumon fumé. Un fleuron de l'industrie alimentaire bretonne passe sous pavillon étranger

      Le saumon MerAlliance passe sous pavillon thaïlandais

      MerAlliance est le premier transformateur français de saumons frais aux marques de distributeurs... MerAlliance transforme 21.000 tonnes de poisson par an pour un CA de 160 millions d'euros. Basé à Quimper, le groupe français est implanté en Ecosse, en Pologne et en Norvège...

      Le groupe MerAlliance est repris à 100 % par Thaï Union Frozen Products, le numéro un mondial du thon en conserves.

      Thaï Union Frozen Products (TUF) est déjà  propriétaire de Petit Navire en France. Le chiffre d'affaires du groupe thaîlandais s'élève à environ 3 milliards d'euros (3,6 milliards de US$ en 2013), ce qui place TUF dans le Top 5 de l'industrie halio-alimentaire dans le monde...

      Lire le communiqué de presse commun : TUF et sa filiale MW Brands annoncent l'acquisition du Groupe MerAlliance, l'une des sociétés leader du saumon fumé en Europe. Ce communiqué indique que le groupe thaïlandais a les dents longues "devenir leader européen sur le marché du frais". Dans un entretien accordé au Bangkok Post, Thiraphong Chansiri, Directeur de TUF affiche clairement les ambitions de son groupe : doubler les recettes actuelles d’ici 2020 et ainsi atteindre un CA de 8 milliards USD.

      Redistribution des cartes sur le marché français (1e marché mondial du saumon fumé)
      CA : 541 millions d'euros pour 34 308 tonnes (estimation 2013 Adepale) :

      7 acteurs majeurs du saumon fumé :
      • 3 multinationales étrangères : Marine Harvest (Norvège), TUF (Thaïlande), Suempol (Pologne)
      • 2 groupes coopératifs agricoles français : Lur Berri (marques : Labeyrie, Delpierre) et Maïsadour (marque : Delpeyrat)
      • 2 groupes français : Intermarché et Guyader (Bretagne saumon)

      Pour en savoir plus sur le saumon fumé, lire RPA : Ici et

      Une page se tourne chez MerAlliance. Gilles Charpentier le propriétaire depuis deux décennies de cette entreprise de transformation de saumons vend la totalité de ses actions au géant thaïlandais de la conserve de thon, Thaï Union Frozen Products pour un montant non communiqué. La cession sera effective d’ici à la fin de l’exercice en cours puisque le projet est soumis à l’avis de l’Autorité de la Concurrence. Premier transformateur français de saumons frais aux marques des distributeurs, MerAlliance dont Azulis Capital est actionnaire à hauteur de 35%, réalise un chiffre d’affaires annuel de 160 millions d’euros pour 21.000 tonnes de poissons transformés.

      Source : Les Echos par Stanislas Du Guerny / Correspondant à Rennes | Le 04/09 à 17:58

      La reprise de cette affaire bretonne de 950 salariés également installée en Pologne, en Norvège et en Ecosse où elle possède la société de transformation de saumons Esco, ouvre de nouvelles perspectives européennes au géant Thaï Union Frozen qui a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros. MerAlliance, implanté à Quimper dans le Finistère, va rejoindre le périmètre de MW Brands (Paris), la filiale européenne de TUF. « Le rachat de Mer Alliance, indique Elisabeth Fleuriot, la directrice générale de MWBrands, nous permettra un développement dans le secteur du poisson frais dont nous sommes absent, notre objectif est d’en devenir l’un des leaders européens ». 

      Propriétaire des marques de conserves de thons John West en Grande-Bretagne, Hollande, Irlande et Moyen Orient, ainsi que Mareblu en Italie, MW Brands est aussi à la tête des conserves de sardines Parmentier et de la marque Petit Navire dont l’usine est installée à Douarnenez dans le Finistère. Une affaire qui se porte très bien et qui « continue de progresser », indique encore Elisabeth Fleuriot.

      Propriétaire de Petit Navire

      Forte de ses 300 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel pour un résultat net de 18 millions d’euros, Petit Navire regroupe la moitié des activités de MWBrands qui vient d’ailleurs d’engager un investissement de 400.000 euros au siège de Petit Navire pour renforcer son service de R&D. Il intervient pour le compte de l’ensemble des marques de conserves de MW Brands dont les ventes s’effectuent en France pour 50%, le reste étant réparti entre les autres pays européens, le Moyen-Orient et l’Afrique . L’ensemble regroupe 5.500 salariés, 4 usines et 8 thoniers. Les divisions conserves de poissons et saumons frais vont rester distinctes,  car les technologies, la logistique, les marchés sont très différents affirme l’entreprise. Gilles Charpentier va continue de diriger MerAlliance jusqu’en avril 2016.

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      Le 1 Décembre 2014

      Quand le thon nous met en boîte



      fredeau le recif du belon       
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      Ajoutée le 1 déc. 2014

      Reportage sur mon métier passe, je fais un passage dessus et ainsi mon bateau

      30/11/14 20:40 sur france 5

      Synopsis

      Les Français mangent chaque année près de 70 000 tonnes de thon en boîte. Mais sait-on vraiment ce qui se cache dans cette petite conserve si familière ? La majeure partie du thon pêché l'est aujourd'hui très loin de France et parcourt des milliers de kilomètres avant d'arriver dans les supermarchés. En Côte d'Ivoire, aux Seychelles, au Ghana, ou en Thaïlande, des milliers de petites mains s'activent jour et nuit pour produire du poisson pas cher. Comment s'y retrouver dans ce marché mondialisé ? Toutes les espèces se valent-elles ? Peut-on encore manger du thon sans risque pour la planète ou pour la santé ? Enquête, de la mer à l'assiette.
      • Frédérique Mergey / Réalisateur
      Dimanche 30 Novembre 20h41
      Documentaire Durée : 52min Tous publics / 16:9 / stereo
      Prochaines émissions
      Quand le thon nous met en boîte Le 7 Décembre 2014 à 16h00
      Quand le thon nous met en boîte Le 18 Décembre 2014 à 16h35


      Quand le thon nous met en boite dans Le doc du dimanche ce soir sur France 5

      Dans le cadre de la case "Le doc du dimanche" présentée par Valérie Durier, France 5 diffusera ce soir à 20h35 "Quand le thon nous met en boite".

      Le Doc du dimanche s’intéresse cette semaine à un produit acheté par 90% des ménages : le thon en conserve.

      Source : Le Zapping du Paf

      Les français mangent chaque année près de 70 000 tonnes de thon en boîte. Riches en protéines, très économiques, les conserves ont permis de démocratiser largement la consommation de ce poisson en France.

      Mais sait-on vraiment ce qui se cache dans cette petite boite si familière?

      Qui sait par exemple que plus de la moitié des conserves que nous consommons contient de la bonite à ventre rayée, un poisson très courant dans les mers chaudes, surnommé "le poulet des mers"?

      Qui sait encore que Petit Navire, la marque leader du marché, n'est plus bretonne depuis longtemps, mais appartient aujourd'hui à un groupe thaïlandais?

      La majorité du thon que nous achetons est aujourd'hui pêchée très loin de la France et parcourt des milliers de kilomètres avant d'arriver dans nos assiettes.

      En Côte d'Ivoire, aux Seychelles, au Ghana, ou en Thaïlande, dans d'immenses usines, des milliers d’ouvriers s'activent jour et nuit afin que nous puissions acheter du poisson bon marché. Aux Seychelles, l’une de ces usines a ouvert ses portes, afin de montrer comment le thon est réellement mis en boîte.

      Pour alimenter le marché mondial, près de 5 millions de tonnes de thon sont capturés chaque année. Une pêche "industrielle", accusée par certaines ONG de vider les océans. Dans leur viseur, des techniques de pêche de masse qui génèrent aussi des prises accessoires, comme les requins, les raies ou les tortues accentuant ainsi de manière dramatique l'effort de pêche sur une ressource à la limite de la surexploitation.

      Les pêcheurs français réagissent.

      Autre point noir : la pêche illégale. 15% du poisson que nous consommons serait capturé de manière frauduleuse. L'Europe doit aujourd'hui faire le gendarme pour assainir la filière.

      Comment s'y retrouver dans ce marché mondialisé? Toutes les espèces se valent- elles? Pouvons-nous encore manger du thon sans risque pour la planète ou pour notre santé ? Enquête de la mer à l'assiette...

      Rédigé par Sarah

      Quand le thon nous met en boîte : scandales et secrets sur France 5 Replay / Pluzz

      C’est en première partie de soirée ce 30 novembre que France 5 diffusait le reportage « Quand le thon nous met en boîte » intégralement consacré à ce poisson dont les Français raffolent. Et pour cause puisque près de 70 000 tonnes de thon en boîte sont consommées chaque année !

      Source : Terra Femina Par Elise Petter 

      « Les Français mangent chaque année près de 70 000 tonnes de thon en boîte. Mais sait-on vraiment ce qui se cache dans cette petite conserve si familière ? La majeure partie du thon pêché l'est aujourd'hui très loin de France et parcourt des milliers de kilomètres avant d'arriver dans les supermarchés. En Côte d'Ivoire, aux Seychelles, au Ghana, ou en Thaïlande, des milliers de petites mains s'activent jour et nuit pour produire du poisson pas cher. Comment s'y retrouver dans ce marché mondialisé ? Toutes les espèces se valent-elles ? Peut-on encore manger du thon sans risque pour la planète ou pour la santé ? Enquête, de la mer à l'assiette. »

      Si l’on en croit Greenpeace, la pêche au thon serait catastrophique pour l’écosystème et totalement irrespectueuse de l’environnement. Et pourtant, ce poisson est l’un des plus consommés en France et fait le bonheur de milliers de Français au quotidien car il est très facile à accommoder.

      C’est pour tirer une nouvelle fois la sonnette d’alarme et faire le point sur le fameux thon en boîte que France 5 diffusait ce 30 novembre en première partie de soirée le document « Quand le thon nous met en boîte ». Un reportage intelligent et bien fichu qu’il ne fallait surtout pas manquer pour en savoir plus sur ce qui se trouve dans nos assiettes au quotidien.

      Le document « Quand le thon nous met en boîte » est d’ores et déjà visible dans son intégralité en replay, et cela durant 7 jours.

      Audiences : "Le Prénom" bat "De rouille et d'os", le thon attire sur France 5

      Les audiences de la soirée du dimanche 30 novembre 2014.

      France 5 est largement en tête avec sa case documentaire dominicale. L'enquête inédite "Quand le thon nous met en boîte" a intrigué plus d'un million de téléspectateurs, soit 3,7% du public.

      Source : Ozap

      Dimanche soir, TF1 a remporté la bataille du cinéma. La première chaîne s'est hissée largement en tête des audiences avec la première diffusion du film "Le Prénom". Cette comédie française écrite et réalisée par Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière a été un grand succès au théâtre, avant d'être adaptée au cinéma avec un casting quasi-identique : Patrick Bruel, Guillaume De Tonquedec, la regrettée Valérie Benguigui, Judith El Zein et Charles Berling. Hier soir, "Le Prénom" a été regardé par 7,7 millions de téléspectateurs jusqu'à 23h05, selon Médiamétrie. La part de marché s'élève à 29,8% sur les individus de quatre ans et plus et 36,2% sur les ménagères de moins de cinquante ans.

      France 2 suit avec la première diffusion de "De rouille et d'os" de Jacques Audiard. Ce drame français avec Marion Cotillard et le Belge Matthias Schoenaerts a attiré 3,4 millions de personnes, soit 13% du public de quatre ans et plus. M6 est troisième avec un nouveau numéro de "Zone interdite". Le magazine bi-mensuel dominical, présenté par Wendy Bouchard, qui revenait sur le tsunami asiatique de 2004, a intéressé 2,9 millions de téléspectateurs. Les parts de marché s'élèvent à 11% sur les individus de quatre ans et plus et 15% sur les ménagères de moins de cinquante ans.

      France 3 est au pied du podium avec la suite de la saison 7 inédite de la série canadienne "Les Enquêtes de Murdoch", avec Yannick Bisson. Les trois premiers épisodes de la soirée - qui en comptait quatre et dont seul le premier était inédit - ont réuni près de 2,8 millions de fidèles en moyenne, soit 10,6% du public. A noter que l'épisode de 20h50 a rassemblé 3,3 millions d'habitués (11,7% de PDA).

      Du côté des autres chaînes, France 5 est largement en tête avec sa case documentaire dominicale. L'enquête inédite "Quand le thon nous met en boîte" a intrigué plus d'un million de téléspectateurs, soit 3,7% du public.
      A noter qu'avec le film "Inception" de Christopher Nolan (360.000 téléspectateurs et 1,5% de PDA), HD1 a battu D8. La première chaîne de la TNT a réalisé une contre-performance avec le film "Je préfère qu'on reste amis" d'Eric Toledano et Olivier Nakache qui a intrigué 270.000 téléspectateurs seulement (1% du public).

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      Le 1 décembre 2014

      La conserve de thon pêché à la ligne fait des remous chez Saupiquet


      La mise en avant du côté «respectueux des ressources marines» du thon à la ligne fait débat...

      La conserve de thon subit depuis quelques semaines une campagne médiatique de Greenpeace, visant particulièrement la marque Petit Navire, qui fustige l’usage des dispositifs de concentration de poisson (DCP) par les senneurs.

      Pour plus d'explications dans le marin

      Ce qui ne vous empêche pas de participer au Grand Jeu Thon Pêché à la Ligne sur la page facebook de Saupiquet



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