L'organisation britannique Marine Stewardship Council qui certifie les pêcheries sous le label MSC, a ordonné au WWF Canada de retirer son animation "We don't farm like this" accessible sur Youtube et Vimeo...
Lire le communiqué du Marine Stewarship Council : Statement on WWF Canada's 'We don't farm like this' animation
Si la vidéo n'est plus accessible sur Youtube ou Vimeo, elle est toujours disponible sur :
Si la vidéo n'est plus accessible sur Youtube ou Vimeo, elle est toujours disponible sur :
- Adland.TV (MSC Canada orders WWF to remove "We don't farm like this" ad. WWF obeys) avec une confusion dans le titre de l'article car il s'agit bien du MSC qui ordonne au WWF Canada, lequel obéit...
- Undercurrentnews (Major MSC clients demand formal apology on MSC video). Ce site spécialisé sur la filière pêche nous apporte des explications. A ce jour, le MSC a principalement certifié des pêcheries chalutières (84%), suivent les senneurs (10%), les caseyeurs (2%), les ligneurs/palangriers (1%)
Lire aussi l’analyse de Callander Mcdowell dans reLAKSation no 625 : « Nous nous demandons si ce n'est pas une déclaration d'intention qui signifierait que les pêcheries par chalutage, actuellement certifiées durables par le MSC, ne pourraient plus l’être à l'avenir. Ces pêcheries qui utilisent encore des chaluts, pourraient bien devoir trouver une autre méthode de capture si elles souhaitent rester certifiées MSC.... »
Ne pas oublier que le MSC est lié au WWF ; n’est-il pas le bébé du WWF ?
Blue Charity Business ? L'animation du WWF Canada est signée par plusieurs distributeurs canadiens ! Aux USA et Canada, plusieurs grandes surfaces (Loblaws, Walmart,...) se sont engagées à ne vendre que des produits de la mer certifiés "pêche durable". En réalité, le Marine Stewardship Council a "ordonné" le retrait de la vidéo du WWF sous la pression de l'industrie de la pêche nord américaine... Les organisations de pêcheurs se sentent grugées par le MSC qui encaisserait chaque année près de 1 million US$ pour la certification des différentes pêcheries notamment pétoncle, crabe des neiges, homard, colin d'Alaska, cabillaud et saumons du Pacifique...
Ne pas oublier que le MSC est lié au WWF ; n’est-il pas le bébé du WWF ?
Blue Charity Business ? L'animation du WWF Canada est signée par plusieurs distributeurs canadiens ! Aux USA et Canada, plusieurs grandes surfaces (Loblaws, Walmart,...) se sont engagées à ne vendre que des produits de la mer certifiés "pêche durable". En réalité, le Marine Stewardship Council a "ordonné" le retrait de la vidéo du WWF sous la pression de l'industrie de la pêche nord américaine... Les organisations de pêcheurs se sentent grugées par le MSC qui encaisserait chaque année près de 1 million US$ pour la certification des différentes pêcheries notamment pétoncle, crabe des neiges, homard, colin d'Alaska, cabillaud et saumons du Pacifique...
Philippe Favrelière (texte modifié le 23 septembre 2013)
Autres articles :
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- Pêche durable : Du poisson Vert ? Non merci !
- Chalutage, chantage au labourage
- Atlantique Nord-Est. "Contrairement à une idée reçue, l'état de nos stocks s'améliore..."
- Attaque contre le poisson MSC sur le front de la pêche durable
- Distribution. E. Leclerc retire le saumon d'élevage de ses étals !
- Greenpeace. La tournée dans les grandes surfaces...
Pour aller plus loin dans la réflexion...
Le 26 Août 2014
La connaissance des engins de pêche permet de minimiser les impacts sur les fonds marins
Le contexte prime : les meilleures pratiques croisent le type d'engin de pêche, l'habitat et la gestion de la pêcherie
Dans le volume 2 des Séries Scientifiques du Marine Stewardship Council (MSC), une étude montre que la bonne gestion et la conservation des pêcheries et des zones de pêche exigent une compréhension globale des méthodes et engins de pêche.
Source : Marine Stewarship Council
Dans le volume 2 des Séries Scientifiques du Marine Stewardship Council (MSC), une étude montre que la bonne gestion et la conservation des pêcheries et des zones de pêche exigent une compréhension globale des méthodes et engins de pêche.
Source : Marine Stewarship Council
Les
engins de pêche utilisés pour capturer les espèces benthiques et
démersales ont un impact variable sur les fonds marins. Comprendre les
impacts directs et indirects des pratiques de pêche sur les habitats
benthiques est important afin d’assurer la viabilité des océans de la planète.
Dans
le volume 2, Chris Grieve et al. explore les meilleures pratiques de
mesure, de gestion et d'atténuation des impacts benthiques de la pêche.
L'examen porte sur un grand nombre d'engins de pêche les plus largement
utilisés. Les auteurs y donnent une description de chaque engin et de
son interaction avec l'environnement.
Historiquement,
l'amélioration des engins de pêche visait à maximiser les captures.
Aujourd’hui, pour répondre aux préoccupations de l'industrie et des ONG,
la recherche se concentre davantage sur des modifications d’engins
visant à minimiser les impacts sur les fonds marins et les prises
accessoires.
Dans
l’article, Analyse des impacts sur les habitats des engins de pêche
mobiles et statiques qui interagissent avec les fonds marins, les
auteurs écrivent : «Les travaux de recherche sur les habitats benthiques
sont en plein essor et
deviennent disponibles pour les décideurs et les gestionnaires de
ressources. La prise de conscience de la nécessité de gérer activement
les composants complexes des écosystèmes marins et de comprendre les
impacts directs et indirects de la pêche augmente".
La
classification des types d’engin de l’Organisation Mondiale de
l’Alimentation et de l’Agriculture (FAO) est en cours d’actualisation
pour intégrer les récents développements dans ce domaine et sera
prochainement publiée. Parmi les améliorations récentes, nous pouvons
citer les avancées en technologie de la fibre, la mécanisation de la
manutention des engins, l'amélioration des performances des navires et
la motorisation, le traitement informatique pour la conception des
engins, les aides à la navigation et la détection de poissons.
Cette analyse, ainsi que trois documents publiés dans le volume 2 des Séries Scientifiques, guident le MSC dans son développement stratégique sur les meilleures pratiques mondiales.
D'autres
documents publiés sur la réduction des prises accessoires et les
recommandations pour la gestion des stocks de saumon ont également joué
un rôle important dans l'orientation de la Révision du Référentiel
Pêcherie, un processus qui permet au Référentiel MSC de répondre aux
meilleures pratiques scientifiques actuelles.
Dr
David Agnew, directeur de l’équipe Référentiel du MSC déclare : «Pour
vraiment apprécier les impacts mondiaux de la pêche, il est nécessaire
d’augmenter la connaissance scientifique. Au MSC, nous révisons
régulièrement nos Référentiels pour assurer leur rigueur et pertinence.
Grâce à nos Séries Scientifiques, nous continuons de partager de
nouvelles connaissances et contribuons à l'effort mondial de recherche
sur la pêche durable ".
Le
portail de recherche halieutique a été lancé en Novembre 2013 pour
partager les connaissances scientifiques qui alimentent le Référentiel
MSC. Le résultat de la révision du Référentiel sera publié le 1er Août
2014, intégré aux Exigences de certification des pêcheries MSC 2.0
Cliquer Ici
pour télécharger le document "Review of habitat dependent impacts of
mobile and static fishing gears that interact with the sea bed"
Pour plus d’informations : MSC
Pour plus d’informations : MSC
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Le 8 Novembre 2013
Grands fonds. Compromis sur l'encadrement à la commission pêche du Parlement européen
Pêche
de grands fonds: l’interdiction s’éloigne. Mieux encadrer plutôt
qu’interdire : c’est le compromis sur la pêche de grands fonds adopté
par la commission de la pêche du Parlement européen. "Un compromis
équilibré", commente, soulagé, le Comité national des pêches. L’enjeu
désormais : son adoption en plénière.
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Le 9 septembre 2013
La pêche d’espèces de grands fonds en Europe est-elle durable ? En partie, estime l’Ifremer dans une expertise. Pour l’Institut son interdiction pure et simple n’apparaît pas nécessaire, mais il rappelle que la décision revient au politique.
Fortement décriée par certaines organisations écologistes, cette pêche pourrait en effet être interdite par une réglementation européenne. L’Institut a ainsi publié le 19 juin sur son site une expertise, reprise dans le marin de cette semaine, qui porte sur la définition des pêches profondes, la situation des ressources exploitées, les impacts sur l’environnement et les modalités de gestion. Autant de sujets qui font débat.
Pêche dans l'Atlantique du Nord-Est : conditions spécifiques pour la pêche des stocks d'eau profonde, dispositions relatives à la pêche dans les eaux internationales de l'Atlantique du Nord-Est et abrogeant le règlement (CE) n° 2347/2002
Rapporteur : Kriton Arsenis
Cliquer Ici pour télécharger le document avec les amendements des eurodéputés
Pêches profondes dans les eaux européennes : expertise et travaux menés par l’Ifremer
La pêche dite profonde est souvent présentée comme une aberration écologique compte tenu des dommages causés par les engins de pêche aux fonds marins et aux populations exploitées, et comme une activité non contrôlée et mal connue scientifiquement.
Outre le fait qu’il est nécessaire d’éviter toute généralisation (les situations pouvant être très diverses selon les régions du monde et les types/modalités d’exploitation) et qu’il faut considérer la pêche comme une activité de cueillette qui n’est donc pas exempte de tout impact sur l’environnement (aucune activité humaine ne pouvant être considérée comme totalement dénuée d’impact), l’Ifremer fait ici le point sur son expertise et les travaux de recherche que mènent ses équipes sur la définition des pêches profondes, sur la situation des ressources exploitées, sur les impacts sur l’environnement et sur les modalités de gestion.
Définition des pêches profondes
La définition de la pêche profonde fait encore débat. Faut-il considérer la pêche profonde comme l’activité de pêche au-delà d’une certaine profondeur ou comme l’activité qui cible des espèces dites profondes ? L’organisation mondiale pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) définit comme profondes les eaux dont les profondeurs sont supérieures à 200 m tandis que le Conseil International pour l'Exploration de la Mer (CIEM) utilise une limite à 400 m. Une définition qui repose sur un critère strictement bathymétrique engloberait des activités très différentes : en effet, en plus de la pêche des espèces profondes, il existe des pêcheries d’espèces du plateau continentale (baudroies, merlus, cardines) jusqu’à 600 voire 1000 m.
A l’inverse, dans les eaux européennes, les pêches profondes sont légalement définies par une liste d'espèces capturées qui comprend la lingue bleue, pêchée de 400 à 1300 m ainsi que le phycis de fond, le grenadier de roche et le sabre noir, pêchés par 750 à 1500m. A ces profondeurs, on trouve aussi l'empereur et des petits squales, qui étaient commercialisés avant leur interdiction sous l'appellation "siki". Au-delà de 1500 m l'activité de pêche est aujourd’hui quasi-inexistante en Europe parce que l'abondance des ressources y est plus faible.
Dans le cadre du projet européen DEEPFISHMAN, l’Ifremer a développé une approche originale pour définir les pêches profondes en combinant le critère profondeur et la proportion de biomasse des populations de poissons de part et d’autre de cette profondeur ; sont ainsi considérées comme espèces profondes les espèces pour lesquelles plus de 50% de la biomasse se situe au-delà de 200 m. Les espèces actuellement listées dans les annexes I et II du règlement européen encadrant les pêches profondes (CE 2347/2002) sont globalement en phase avec cette définition, à l’exception notable du congre et le petit sébaste qui ne satisfont pas ce critère ; l’application de ce critère conduirait à inclure le flétan noir, le brosme et le sébaste du nord dans les espèces profondes. Suite...
Autres documents d'analyse :
- Newscientist : Are there ecological merits to trawling the seabed?
- Ifremer : Doit-on interdire la pêche en eaux profondes ?
- When does fishing lead to more fish? Community consequences of bottom trawl fisheries in demersal food webs
P. Daniel van Denderen1,2⇑,
Tobias van Kooten1 and
Adriaan D. Rijnsdorp1,2
+ Author Affiliations
(1) Wageningen Institute for Marine Resources and Ecosystem Studies (IMARES), PO Box 68, 1970 AB IJmuiden, The Netherlands
(2) Aquaculture and Fisheries, Wageningen University, PO Box 338, 6700 AH Wageningen, The Netherlands
Abstract
Bottom trawls are a globally used fishing gear that physically disturb the seabed and kill non-target organisms, including those that are food for the targeted fish species. There are indications that ensuing changes to the benthic invertebrate community may increase the availability of food and promote growth and even fisheries yield of target fish species. If and how this occurs is the subject of ongoing debate, with evidence both in favour and against. We model the effects of trawling on a simple ecosystem of benthivorous fish and two food populations (benthos), susceptible and resistant to trawling. We show that the ecosystem response to trawling depends on whether the abundance of benthos is top-down or bottom-up controlled. Fishing may result in higher fish abundance, higher (maximum sustainable) yield and increased persistence of fish when the benthos which is the best-quality fish food is also more resistant to trawling. These positive effects occur in bottom-up controlled systems and systems with limited impact of fish feeding on benthos, resembling bottom-up control. Fishing leads to lower yields and fish persistence in all configurations where susceptible benthos are more profitable prey. Our results highlight the importance of mechanistic ecosystem knowledge as a requirement for successful management.
Les Pêches et la biodiversité marine (d'après un scientifique canadien)
Pratiquement tout engin de pêche perturbera l’habitat marin dans une certaine mesure. La façon dont les habitats réagissent, dépend de leur sensibilité ainsi que du type et de l’intensité de la pêche. En général, les engins de pêche remorqués comme les chaluts et les dragues sont la principale cause de la destruction de l’habitat reliée à la pêche.
Toutefois, le premier passage d’un engin de pêche dans un habitat où il n’y a jamais eu de pêche auparavant a un impact plus grand que les passages subséquents. Ce fait est important, puisqu’il indique que le maintien relativement constant de la pêche dans certaines zones aura moins d’impact que le déplacement et la redistribution des pêches au fil du temps… Source : Société Royale du Canada 2012 : Le maintien de la biodiversité marine au Canada : relever les défis posés par les changements climatiques, les pêches et l'acquaculture
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Le 17 septembre 2013
Grands fonds : Laisser le champ libre à l’exploitation minière !
La France a demandé l’extension de sa ZEE au-delà des 200 milles marins... C’est pour pêcher plus loin et plus profond ?
La pêche en eau profonde bientôt interdite ?
TF1 Sciences - 1min 56s – le 17 septembre 2013 à 20h35
Les marins pêcheurs d'eau profonde pourraient voir très prochainement leur activité interdite par l'Union européenne. Leurs filets qui plongent dans les entrailles des océans sont accusés de détruire un milieu fragile et encore méconnu. Source : La pêche en eau profonde bientôt interdite ? sur WAT.tv
Métaux sous-marins : quel contrôle de leur exploitation ?
Cet été la communauté internationale a accordé deux nouveaux permis d'exploration minière, au Japon et à la Chine, sur des sommets sous-marins situés dans les eaux internationales. Au cœur du dispositif d'autorisation figure une agence internationale très peu connue, l'AIFM. Mais ses pouvoirs sont-ils suffisants pour concilier exploitation industrielle et préservation de la biodiversité ?
Source : Novethic par Thibault Lescuyer
Source : Novethic par Thibault Lescuyer
Les fonds sous-marins font l’objet d’une forte attention, notamment parce qu'ils contiennent des terres rares. En juillet deux nouveaux permis d’exploration ont été accordés dans la « zone », ainsi que l'ONU définit les sous-sols dans les eaux internationales. Ils complètent ceux déjà octroyés à une quinzaine de pays par l’Agence internationale des fonds marins (AIFM) pour rechercher des gisements polymétalliques. Pour l’instant, ces permis ne sont qu’exploratoires. « Pour qu'une extraction ait lieu, il faut une certaine concentration de minerais. Or les sociétés chinoises et japonaises en sont encore probablement au stade des indices. Et les permis de l'AIFM ne concernent que l'exploration, mais pas l'extraction », précise Yves Fouquet, responsable du laboratoire Géochimie et Métallogénie à l'Ifremer. Une chose semble certaine : « Certains gisements peuvent contenir jusqu'à 5% de cuivre alors que le taux des mines terrestres est de l'ordre de 0,5% », ajoute le géologue.
Le seul problème est que cette nouvelle frontière pour les métaux en est une aussi pour la faune et la flore. Dans ces contrées abyssales le niveau de connaissance est « inégal, mais généralement insuffisant pour définir a priori les plans de préservation de l'environnement et de la biodiversité en cas d'exploitation », constate une récente étude de l'IFREMER (1). Et ce alors qu'on a découvert par endroit «une vie exubérante et extraordinaire ».
Greenpeace demande un moratoire sur l'exploration
Face à cette incertitude, Yves Fouquet invoque l'intérêt des missions d'exploration, avec l'idée que « pour contrôler, il faut connaître ». Mais des ONG comme Greenpeace dénoncent la précipitation des industriels. « Avant d'explorer les métaux sous-marins, il faut d'abord protéger les écosystèmes marins les plus vulnérables », estime François Chartier, chargé de campagne Océans à Greenpeace. L'ONG appelle à un moratoire, sur toute exploration tant que des réserves marines n'ont pas été instaurées sur 40% des océans (contre 1% actuellement) et qu'un accord mondial sur la protection de la biodiversité en haute mer n'a pas été conclu (2).
Des industriels rassurants
Champion français de l'ingénierie et des infrastructures en eaux profondes, Technip juge important de préserver la biodiversité, mais sans partager les craintes de Greenpeace. Dans le cas du projet Solawara 1 par exemple, auquel participe Technip, « la biodiversité semble très pauvre, voire inexistante, d'après les études menées par les organisations qui envisagent l'exploitation» précise Julien Denègre, Business Development Manager chez Technip. Situé en Papouasie Nouvelle-Guinée et non dans la « zone », Solwara est cependant le projet d'extraction en eaux profondes (1 700 m) le plus avancé à ce jour. Selon Julien Denègre, toutes les précautions et même des clauses de restauration des écosystèmes sont prévues par les acteurs qui gèrent l'exploitation.
Les promoteurs de l'extraction invoquent aussi le fait que les mines sous-marines pourraient avoir moins d'impact que sur terre. Ainsi « extraire les nodules polymétalliques (sortes de gros caillous posés au fond des plaines abyssales) pourrait être beaucoup moins dommageable que l'extraction en surface », argumente Sheryll Murray, députée anglaise à l'origine d'une proposition de loi sur le « seabed mining »... De plus, les projets dans la « zone » devront faire l'objet d'études d'impact préalables et d'un contrôle par l'AIFM.
L'AIFM, ange gardien du patrimoine minier commun
L’AIFM ? Cette agence, instituée par la Convention de l'ONU sur le droit de la mer, a la lourde responsabilité de réguler l'exploitation des sous-sols internationaux, dont les richesses sont considérées, depuis 1982, comme le « patrimoine commun » de l'humanité. Regroupant 160 membres environ, mais pas les Etats-Unis, l'AIFM a établi les codes miniers et c'est elle qui instruit les demandes de concessions. Son rôle deviendra crucial si les explorations débouchent sur des extractions : car le demandeur devra alors spécifier deux zones d'égale valeur minière sur sa concession pour qu'une, au choix de l'AIFM, soit réservée au bien commun. Mais les mécanismes restent à préciser pour qu’il ne se transforme pas en usine à gaz comment s'assurer que les deux zones sont bien d'égale valeur, par exemple ?
L'autre défi de l'AIFM sera son rôle de gendarme, via une agence d'inspection à créer. Il y a « un besoin critique de discussions pour financer et mettre en place une agence » chargée de « vérifier la conformité des activités d'exploration et d'exploitation », déclarait en juillet son secrétaire général, le Ghanéen Nii A Odunton.
(1) Les ressources minérales marines profondes, sous la supervision d'Yves Fouquet et Denis Lacrois, éditions Quae 2012.
(2) Depuis le sommet Rio+20, des négociations sont en cours à l'ONU pour faire modifier la Convention sur le droit de la mer et y intégrer, notamment, des clauses sur la protection de la biodiversité.
© 2013 Novethic - Tous droits réservés
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En Nouvelle-Zélande, les quotas de pêche sont même en très forte hausse : Deepwater species TACC increase announced
Sciences. Les origines de la vie au fond des abysses
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Un diagnostic contesté par certains, à l'image du biologiste Les Watling. Ce professeur à l'université d'Hawaï, à Manoa (Etats-Unis), estime au contraire qu'"en appliquant les critères de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), certaines espèces profondes de l'Atlantique du Nord-Est, comme le sabre noir ou la lingue bleue, devraient être considérées comme en danger d'extinction". "S'il y a eu stabilisation de certains stocks au cours des dernières années, celle-ci s'est faite à des niveaux très bas, par rapport au stock initial", ajoute M. Watling.... Suite... dans Bataille scientifique autour de la pêche profonde (Le Monde)
Le 26 septembre 2013
Les scientifiques décodent la vie des Abysses...
Green People
La directrice de l’association Bloom a fait de la lutte contre la pêche en eaux profondes le combat de sa vie. Mais, pour devenir la porte-voix du monde du silence, elle doit s’exposer en pleine lumière, elle qui se dit sombre et solitaire.
Les scientifiques décodent la vie des Abysses...
Moules, crabes, crevettes… La vie prolifère au tréfonds des océans. Plus de 500 espèces répertoriées....
Green People
Claire Nouvian, une lueur dans les abysses
La directrice de l’association Bloom a fait de la lutte contre la pêche en eaux profondes le combat de sa vie. Mais, pour devenir la porte-voix du monde du silence, elle doit s’exposer en pleine lumière, elle qui se dit sombre et solitaire.
Son prénom évoque la lumière. Son regard bleu la reflète. C’est souvent ça que l’on dit de Claire Nouvian, qu’elle est « lumineuse ». Une lumière douce, comme celle qui se dégage des immenses toiles florales tapissant les murs de son appartement, dans l’élégant VIIe arrondissement de Paris. En ouvrant la (...)
Suite dans terraeco.net
Suite dans terraeco.net
L'IFREMER : alibi officiel des lobbies industriels de la pêche profonde
d'après Bloom
Avec un sulfureux papier de position politique, infondé scientifiquement, l'Ifremer est devenu l'alibi officiel des lobbies et se retrouve au centre du débat entre pêcheurs industriels, cabinets ministériels et ONG
Avec un sulfureux papier de position politique, infondé scientifiquement, l'Ifremer est devenu l'alibi officiel des lobbies et se retrouve au centre du débat entre pêcheurs industriels, cabinets ministériels et ONG
C'est désolant pour les nombreux chercheurs excellents de l'IFREMER dont le travail se trouve entaché par une sombre affaire politico-industrielle – et soi-disant – scientifique.
Explication de texte : lors de la Conférence environnementale, la députée Isabelle Thomas a brandi un "dossier d'actualité" de l'Ifremer au statut bâtard, totalement infondé scientifiquement et qui ne pèse pas plus que n'importe quel blog sur le Web, sauf qu'en l'occurrence, c'est sur le site de l’Ifremer que cet article a été posté. Cela "en jette". Alors que contient ce document pour qu'il soit si fréquemment mis en avant par les lobbies de la pêche industrielle et leurs défenseurs politiques ? Pour voir le plaidoyer de l'Ifremer pour le chalutage profond.
Ce document ne représente ni l’état des connaissances actuelles ni l’avis des chercheurs de l’Ifremer sur la pêche profonde au chalut. En revanche, on y trouve un certain nombre de déclarations parfaitement fausses d’un point de vue scientifique et qui ne survivraient pas un instant à la relecture d’une revue scientifique sérieuse. Notons d’ailleurs que l’IFREMER s’est bien gardé de traduire ce document compromettant en anglais, mais BLOOM s’en est chargé. Voir Ici
Ce document n’a donc pas d’autre vocation que de répondre aux besoins politiques du cabinet de Frédéric Cuvillier et des élus de Bretagne siégeant à la Commission de la pêche du Parlement européen (Alain Cadec – UMP et Isabelle Thomas – PS) : ces quelques individus œuvrent ensemble pour faire dérailler, depuis le début, le règlement ayant vocation à protéger les écosystèmes marins les plus vulnérables du monde. Mais sans aucune munition scientifique, la tâche n’est pas aisée. Voilà ce à quoi ce document bâtard de l’Ifremer a cherché à pallier. Mais comme les ifremériens pro-pêche industrielle au chalut ne passeraient pas les fourches caudines de la relecture scientifique anonyme, ils ont opté pour la seule solution possible : un article Web, en français uniquement, sans relecture ni même approbation au sein de l’Ifremer.
Les propos scientifiquement erronés qui y sont tenus ont été épinglés par la revue « Nature » dans un éditorial qui met nommément en cause l’Ifremer et le sulfureux rôle politique que la science joue en France dans ce dossier. Voir : http://www.nature.com/news/deep-sea-trawling-must-be-banned-1.13656
Ce n'est pas sans rappeler un autre contexte français de création de fausses controverses sur le climat...
Morceaux choisis :
Morceaux choisis :
"La durabilité de l'exploitation de ces stocks (grenadier, sabre et lingue bleue) est aujourd’hui établie" => FAUX.
Nulle part n’est-il fait mention de « durabilité » pour les espèces profondes. Au contraire, à chaque fois que la durabilité monospécifique est envisagée pour une ou deux espèces de poissons profonds, elle est immédiatement contre-balancée par la non durabilité de l’exploitation d’un point de vue écosystémique (soit espèces capturées accidentellement, soit habitats marins).
"Les observations ont montré que les rejets sont largement dominés par deux espèces : le mulet noir et la grande argentine, auxquelles il faut parfois ajouter la chimère, pour lesquelles les scientifiques n’expriment pas de préoccupations." => FAUX.
Un éditorial de Nature montre au contraire que le mulet noir a chuté à seulement 6% de son abondance de 2002, ce qui le rend éligible à un statut d’espèce menacée d’extinction selon les critères de la Liste Rouge de l’UICN. Voir : http://www.nature.com/news/deep-sea-trawling-must-be-banned-1.13656
Mais encore :
"Les connaissances des poissons et écosystèmes profonds augmentent rapidement. L’aire de répartition, la longévité et la croissance des poissons profonds exploités sont aujourd'hui bien connues",
"Les écosystèmes profonds ont été étudiés et cartographiés, ce qui permet d'identifier les zones les plus vulnérables et de les protéger"
et autres perles de ce genre…
Le décodage a été fait 1000 fois par BLOOM de ces mensonges assumés et très regrettables.
Il sera intéressant de voir comment le nouveau président de l'Ifremer, François Jacq, se positionnera par rapport à ce dossier peu reluisant pour la recherche française. Rupture avec son prédécesseur Jean-Yves Perrot ou complaisance renouvelée envers les cabinets ministériels ?
Pendant ce temps... Aux antipodes, les pêcheries en eaux profondes sont reconnues "Pêche durable" : Hoki de Nouvelle-Zélande, ou en cours d'évaluation "Pêche durable" : Grenadier d'Australie
En Nouvelle-Zélande, les quotas de pêche sont même en très forte hausse : Deepwater species TACC increase announced
Face à ces constats, Martine Valo du quotidien Le Monde : L'interdiction de la pêche en eau profonde n'est pas pour demain
Moules, crabes, crevettes… La vie prolifère au tréfonds des océans. Plus de 500 espèces répertoriées. Le scientifique breton François Lallier a percé quelques-uns de leurs secrets.
Source : Ouest France par Bernard Le Solleu
Au mois d’août, il était en plein Atlantique, au sud des Açores, à bord du Pourquoi Pas, à la tête d’une trentaine de scientifiques. Leur mission : explorer les sources hydrothermales sous-marines, véritables oasis de vie où pullulent moules, crevettes, crabes et vers par milliers. Cette semaine, il était devant l’Académie des sciences, invité à exposer ses découvertes (1).
Au mois d’août, il était en plein Atlantique, au sud des Açores, à bord du Pourquoi Pas, à la tête d’une trentaine de scientifiques. Leur mission : explorer les sources hydrothermales sous-marines, véritables oasis de vie où pullulent moules, crevettes, crabes et vers par milliers. Cette semaine, il était devant l’Académie des sciences, invité à exposer ses découvertes (1).
François Lallier, professeur à l’université Pierre et Marie Curie à Paris, dirige un laboratoire d’écologie à la station biologique de Roscoff (Finistère). Il a déjà plongé une douzaine de fois sur ces sources à bord du sous-marin Nautile. « C’est tout simplement fascinant », dit-il. Comment, dans la nuit des abysses, loin de toute source de lumière, de toute photosynthèse, la vie peut-elle se développer ?
Depuis 1977, date de la découverte de la première oasis sous-marine, les chercheurs ont progressé. La clé de cette vie, c’est la chimiosynthèse. François Lallier est l’un des grands spécialistes « de la symbiose chez les eucaryotes », ces « cellules à noyau » associées à des bactéries, il y a plus d’un milliard d’années. À la base du développement de la vie, « elles ont inventé à peu près tout ce qu’on peut faire en terme de métabolisme : respiration chez les hommes et les animaux et photosynthèse chez les plantes ».
Applications médicales ?
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Le 12 septembre 2012
Bataille scientifique autour de la pêche profonde
Dures
journées pour la pêche profonde. Alors que le Parlement européen se
prépare à examiner la proposition présentée en juillet par la Commission
de Bruxelles, visant à bannir progressivement les chaluts et les
filets maillants de fond en Atlantique du Nord-Est, de récents travaux
accablent de nouveau ces engins de pêche.
Une
étude publiée dans la dernière édition de la revue Nature évalue
l'impact du chalutage profond pratiqué au cours des dernières décennies
en Méditerranée du Nord-Ouest. En raclant les fonds marins, les chaluts
terrassent les talus continentaux et déplacent des millions de tonnes
de sédiments : cette pêche "est devenue un important facteur
d'évolution des paysages sous-marins" et ce, "à grande échelle". Dans
la foulée de la proposition de la commissaire à la pêche, Maria
Damanaki, nul doute que ces résultats seront enrôlés dans la bataille
qui voit s'affronter les défenseurs de la pêche profonde à ses
opposants.
Car,
depuis le mois de juillet, cette bataille se tient aussi sur le
terrain de la science. En France, les acteurs de la filière, de même
que l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer
(Ifremer), affirment que la proposition de Bruxelles est infondée. Face à
eux : les ONG (à l'exception de France Nature Environnement), les
biologistes de la conservation, mais aussi de nombreux experts de la
gestion des ressources halieutiques, assurent que la science impose
l'arrêt de cette pratique.
Que
dit la science ? L'essentiel des études publiées dans les revues
scientifiques suggèrent que les cycles reproductifs des espèces
profondes sont trop longs pour que celles-ci puissent être exploitées de
manière à la fois durable et rentable. Cette opinion, largement
partagée, a été résumée dans une analyse publiée en mars dans la revue
Marine Policy, conduite par une quinzaine de chercheurs internationaux,
dont Daniel Pauly, professeur à l'université de Colombie-Britannique
(Canada), reconnu comme l'un des meilleurs spécialistes du sujet.
"Stabilisation de stocks, mais à des niveaux très bas"
Ray
Hilborn, professeur à l'université de Washington, non moins reconnu,
assure de son côté que "la plupart des poissons profonds ont une
croissance lente et une durée de vie longue, mais cela ne veut pas dire
qu'ils ne peuvent pas être durablement exploités, cela signifie que
nous ne pouvons en prélever qu'une très petite fraction chaque année".
Cela s'applique-t-il à la situation actuelle dans l'Atlantique du
Nord-Est ? Pascal Lorance, chercheur à l'Ifremer, le pense. "Les choses
ont beaucoup changé, assure-t-il. Jusqu'en 2003, les taux de capture
d'espèces profondes étaient clairement non durables dans cette zone,
mais depuis, l'effort de pêche y a été divisé par quatre."
L'Ifremer
en prend pour preuve le dernier avis du Centre international pour
l'exploration de la mer (CIEM), l'organisme chargé de prodiguer aux
Etats des recommandations scientifiques sur les niveaux de prises à ne
pas dépasser. Dans les zones travaillées par les armements français, le
CIEM recommande ainsi pour 2013 une augmentation des prises pour le
grenadier et le sabre noir. Tom Blasdale, président du groupe de travail
du CIEM sur les pêcheries profondes, assure que "pour certaines
espèces, nous avons de bons indices que les taux d'exploitation actuels
sont au niveau, ou bien au-dessous des niveaux durables".
Un diagnostic contesté par certains, à l'image du biologiste Les Watling. Ce professeur à l'université d'Hawaï, à Manoa (Etats-Unis), estime au contraire qu'"en appliquant les critères de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), certaines espèces profondes de l'Atlantique du Nord-Est, comme le sabre noir ou la lingue bleue, devraient être considérées comme en danger d'extinction". "S'il y a eu stabilisation de certains stocks au cours des dernières années, celle-ci s'est faite à des niveaux très bas, par rapport au stock initial", ajoute M. Watling.... Suite... dans Bataille scientifique autour de la pêche profonde (Le Monde)
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Depuis quelques jours, un billet de Pénélope Bagieu connaît un énorme succès, en particulier sur Facebook. La blogueuse-dessinatrice met tout son talent à présenter la pêche des grands fonds, avec des données fournies par l'association écologiste Bloom.
La pêche des grands fonds y est présentée comme une activité hautement destructrice, économiquement déficitaire et largement subventionnée. La Scapêche, flotte de chalutiers d'Intermarché, en prend au passage largement pour son grade.
Une réalité moins tranchée
Qu'en est-il vraiment ? Le sujet de la pêche des grands fonds alimente depuis longtemps notre page Marine, et notre rédaction de Lorient a publié le 8 novembre dernier une enquête à ce sujet, en réunissant autour de la table pêcheurs et écologistes pour démêler le sujet. Il en ressort une réalité moins tranchée que ne le présente le billet de Pénélope Bagieu.
Voici un des articles parus à cette occasion (Ouest-France, édition de Lorient du vendredi 8 novembre) :
Dans ce maelström autour de la pêche des grands fonds, Fabien Dulon (directeur de la Scapêche) voit surtout « une technique de guerre de certaines associations qui nous ont isolés comme ont été isolés les pêcheurs de thon il y a quelques années ».
Pêcheurs coupables ?
Les pêcheurs seraient-ils donc victimes ? « Un pêcheur naît coupable et meurt coupable, juste parce qu'il est pêcheur », estime Olivier Le Nézet (président du comité des pêches du Morbiihan). Finalement, ce débat autour de la pêche des grands fonds, où s'opposent systématiquement « les méchants pêcheurs » et les « gentils écologistes », ne manque-t-il pas un peu de profondeur ?
S'il est moins « radical », voire « caricatural » que d'autres écologistes ou environnementalistes sur le sujet, Philippe Ladame, porte-parole d'EELV, estime que ce débat repose avant tout sur la problématique de la régulation ou du libéralisme. « On ne peut pas parler d'aujourd'hui et de demain sans parler d'hier. S'il y a des rapports conflictuels, c'est qu'il y a des choses qui n'ont pas été dites, reconnues et publiées sur l'histoire de la surpêche dans les années 80 et 90. Or, il est important que ce bilan soit tiré », insiste-t-il.
Ce passé peu glorieux, Philippe Ladame veut qu'il soit expliqué aux gens. Car selon lui, « si vous n'êtes pas plus transparents sur cette période, les gens ne voient ces mesures que comme des restrictions, des interdictions, des contraintes pures et dures. Or, c'est bien l'expérience qui nous a montré qu'il fallait faire attention ».
« Nos bateaux sont grands ouverts »
Cette pêche à tout va, Olivier Le Nézet et Fabien Dulon la dénoncent aujourd'hui autant que Philippe Ladame. « Oui, nous étions en surexploitation. Mais depuis, la flottille des navires hauturiers a diminué de moitié. Sont intervenues les mesures européennes, complètement nécessaires. Nous avons maintenant quatorze ans de collaboration avec les scientifiques. Nous sommes totalement transparents. Nos bateaux sont grands ouverts. La difficulté est qu'on se heurte à la malhonnêteté intellectuelle de gens qui savent faire de la com' et pour qui tous les coups sont permis », se défend le directeur de la Scapêche.
Olivier Le Nézet reconnaît que les pêcheurs doivent mieux communiquer. La création de l'association Blue Fish en est d'ailleurs la démonstration. « La profession a eu tort de rester dans son bunker sans laisser entrer personne. Mais nous sommes des pêcheurs, pas des communicants », explique-t-il. Mais il prévient : « Ce sont nos parents qui ont fait les conneries et ce sont nos enfants qui payent. Ce n'est pas normal ».
La pêche profonde durable ?
Philippe Ladame, le porte-parole des Verts, reconnaît que « si l'on s'en tient aux données d'Ifremer de ces six dernières années, on peut dire que oui, la pêche profonde est durable ».
Même si Philippe Ladame pose des conditions pour donner son blanc-seing à la poursuite de la capture des espèces de grands fonds : « Nous souhaitons que la Scapêche et, plus largement, la profession reconnaissent haut et fort la surpêche des années 1990 à 2000. »
Cartographie
Il aimerait aussi avoir une connaissance précise de la surface des zones exploitées par les chalutiers industriels. Sur ces deux points, Fabien Dulon est en phase. Il se dit prêt à assumer les erreurs du passé, bien que l'armement qu'il dirige n'existe en tant que tel que depuis 1996.
Il tient à la disposition des Verts la cartographie des secteurs concernés, tout en détaillant le dispositif étroit de surveillance qui encadre les captures des Mousquetaires (géolocalisation permanente des chalutiers, contrôles en mer, à terre, tant dans les bases avancées écossaises que sous la criée de Lorient).
Une pratique sous contrôle
Fabien Dulon affirme : « Nous sommes en dessous des 5 % des surfaces utilisées. Le reste est sanctuarisé. Nous exploitons essentiellement les fonds sédimentaires. Il assure : Nous travaillons en lien étroit avec les scientifiques. Nous les embarquons autant qu'ils le souhaitent. »
« Toutes ces contraintes ont-elles eu un effet positif ? » interroge Philippe Ladame « Oui. Et l'on note qu'au vu de ce qui se fait avec nous, les Espagnols s'améliorent, leurs pratiques sont mieux encadrées », répond Fabien Dulon.
Hausse des stocks halieutiques
Au nom de la profession, Olivier Le Nézet assène : « Le conseil international d'exploitation de la mer, qui regroupe 6 000 scientifiques, a enregistré une hausse des stocks halieutiques. Ce ne sont pas aux pêcheurs d'aujourd'hui qui ont intégré l'approche environnementale de payer les erreurs de leurs parents. Je tiens à rappeler que la France est la seule à avoir demandé le renforcement des contrôles des pêches, dans les zones communautaires. »Tous sont tombés d'accord sur le fait que les oppositions ne valent que si elles sont constructives.
Le point de vue d'Ifremer
Dans un rapport de juin 2012, mis à jour en juillet 2013, Ifremer fait le point des connaissances sur les espèces des grands fonds :
« Si la gestion des pêches a déjà mis fin à l'essentiel de la surexploitation des poissons profonds, la poursuite des recherches devrait encore améliorer le renouvellement durable de ces stocks et le maintien d'une activité de pêche. Dès lors, dit Ifremer, une interdiction pure et simple des pêches profondes, dont la durabilité est au moins en partie atteinte, n'apparaît pas nécessaire. »
Mais, rappellent les scientifiques, les décisions relèvent du politique.
++ Retrouvez également le reportage de notre photographe Thierry Creux, qui avait passé 11 jours à bord d'un chalutier de la flotte Intermarché en juin 2013 : 11 jours à bord
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Source de la carte : CDPM 29 : Concertation pour une pêche durable dans la grande vasière
Lors de la Journée Mondiale des pêcheurs, le 22 novembre 2013 à Saint Pierre Quiberon, Mr Tourret, président de l’Institut Maritime de Prévention (IMP) a prononcé un discours sur le chalutage et les rejets qui va à l’encontre des idées véhiculées aujourd’hui et promues par la réforme de la Politique Commune des Pêches.
En voici la transcription :
Extrait du rapport de la Journée Mondiale des pêcheurs organisée par le Collectif Pêche & Développement, le 23 Novembre 2013, cf : http://www.peche-dev.org/
Le 12 octobre 2013
Aux USA, les jours du MSC sont désormais comptés....
Aux USA, la nouvelle « Loi sur la certification et l’étiquetage responsables des produits de la mer » pourrait limiter l'utilisation des labels privés comme MSC...
Pour la première fois, une loi pourrait limiter l’utilisation de la certification MSC
Aux USA, les jours du MSC sont désormais comptés....
Aux USA, la nouvelle « Loi sur la certification et l’étiquetage responsables des produits de la mer » pourrait limiter l'utilisation des labels privés comme MSC...
Pour la première fois, une loi pourrait limiter l’utilisation de la certification MSC
Source : Agritrade / Cta
Une nouvelle loi vient juste d’être proposée par un législateur américain pour limiter l’influence de la certification externe sur l’industrie des produits de la mer durables. La « Loi sur la certification et l’étiquetage responsables des produits de la mer » proposée interdirait les agences gouvernementales d’utiliser les systèmes de certification privés pour considérer ou étiqueter un produit de la mer national comme « durable » ; ou de faire référence à une norme de durabilité des produits de la mer développée par une organisation non-gouvernementale (ONG) tierce dans un règlement, une politique ou directive.
Une nouvelle loi vient juste d’être proposée par un législateur américain pour limiter l’influence de la certification externe sur l’industrie des produits de la mer durables. La « Loi sur la certification et l’étiquetage responsables des produits de la mer » proposée interdirait les agences gouvernementales d’utiliser les systèmes de certification privés pour considérer ou étiqueter un produit de la mer national comme « durable » ; ou de faire référence à une norme de durabilité des produits de la mer développée par une organisation non-gouvernementale (ONG) tierce dans un règlement, une politique ou directive.
La
promotrice de ce projet de loi a souligné qu’il s’agissait d’une «
mauvaise politique » de laisser les certificateurs tiers, y compris les
ONG, de décider quel produit de la mer peut être considéré comme
durable. Elle a ajouté que le Marine Stewardship Council (MSC) et
d’autres ONG « poursuivent des desseins politiques particuliers,
manquent de transparence et utilisent leurs systèmes de certification
pour influencer de manière inappropriée la gestion publique des
pêcheries ».
L’introduction
de cette loi intervient dans la foulée de la décision prise par l’un
des plus grands distributeurs, Wal-Mart, d’acheter uniquement des
produits de la mer portant la certification MSC ; et de l’engagement de
la multinationale française Sodexo de ne plus acheter du saumon d’Alaska
parce qu’il n’est plus certifié MSC – les pêcheurs de saumon d’Alaska
ont donc en effet décidé que le système était trop coûteux, débouchant
sur le non-renouvellement de leur collaboration avec MSC. Les
organisations d’Alaska demandent maintenant au sénat américain de tenir
Wal-Mart responsable de ce qu’ils qualifient de « politiques des
produits de la mer anti-américaines ».
Cela
est survenu car il y a quelques mois, l’UE – l’autre marché pour les
produits de la mer certifiés MSC – a adopté la réforme de son
Organisation commune de marché, qui encourage les institutions
européennes à développer un « écolabel européen pour les produits de la
mer ».
Pour plus d'explications : Agritrade / Cta
Pour plus d'explications : Agritrade / Cta
Le 20 Novembre 2013
Environnement. La pêche des grands fonds : une guerre de communication ?
On
parle beaucoup de la pêche des grands fonds, vivement dénoncée sur les
réseaux sociaux comme destructrice et inique. Qu'en est-il vraiment ?
Source : Ouest France
Source : Ouest France
Depuis quelques jours, un billet de Pénélope Bagieu connaît un énorme succès, en particulier sur Facebook. La blogueuse-dessinatrice met tout son talent à présenter la pêche des grands fonds, avec des données fournies par l'association écologiste Bloom.
La pêche des grands fonds y est présentée comme une activité hautement destructrice, économiquement déficitaire et largement subventionnée. La Scapêche, flotte de chalutiers d'Intermarché, en prend au passage largement pour son grade.
Une réalité moins tranchée
Qu'en est-il vraiment ? Le sujet de la pêche des grands fonds alimente depuis longtemps notre page Marine, et notre rédaction de Lorient a publié le 8 novembre dernier une enquête à ce sujet, en réunissant autour de la table pêcheurs et écologistes pour démêler le sujet. Il en ressort une réalité moins tranchée que ne le présente le billet de Pénélope Bagieu.
Voici un des articles parus à cette occasion (Ouest-France, édition de Lorient du vendredi 8 novembre) :
Entre
des associations écologistes et environnementalistes qui font des
chaluts des bulldozers qui ravagent les fonds marins et détruisent les
espèces, et les pêcheurs qui contre-attaquent à coup d'étiquettes
estampillées « pêche durable » sur les étals des poissonniers... le
consommateur a souvent bien du mal à démêler le vrai du faux.
Dans ce maelström autour de la pêche des grands fonds, Fabien Dulon (directeur de la Scapêche) voit surtout « une technique de guerre de certaines associations qui nous ont isolés comme ont été isolés les pêcheurs de thon il y a quelques années ».
Pêcheurs coupables ?
Les pêcheurs seraient-ils donc victimes ? « Un pêcheur naît coupable et meurt coupable, juste parce qu'il est pêcheur », estime Olivier Le Nézet (président du comité des pêches du Morbiihan). Finalement, ce débat autour de la pêche des grands fonds, où s'opposent systématiquement « les méchants pêcheurs » et les « gentils écologistes », ne manque-t-il pas un peu de profondeur ?
S'il est moins « radical », voire « caricatural » que d'autres écologistes ou environnementalistes sur le sujet, Philippe Ladame, porte-parole d'EELV, estime que ce débat repose avant tout sur la problématique de la régulation ou du libéralisme. « On ne peut pas parler d'aujourd'hui et de demain sans parler d'hier. S'il y a des rapports conflictuels, c'est qu'il y a des choses qui n'ont pas été dites, reconnues et publiées sur l'histoire de la surpêche dans les années 80 et 90. Or, il est important que ce bilan soit tiré », insiste-t-il.
Ce passé peu glorieux, Philippe Ladame veut qu'il soit expliqué aux gens. Car selon lui, « si vous n'êtes pas plus transparents sur cette période, les gens ne voient ces mesures que comme des restrictions, des interdictions, des contraintes pures et dures. Or, c'est bien l'expérience qui nous a montré qu'il fallait faire attention ».
« Nos bateaux sont grands ouverts »
Cette pêche à tout va, Olivier Le Nézet et Fabien Dulon la dénoncent aujourd'hui autant que Philippe Ladame. « Oui, nous étions en surexploitation. Mais depuis, la flottille des navires hauturiers a diminué de moitié. Sont intervenues les mesures européennes, complètement nécessaires. Nous avons maintenant quatorze ans de collaboration avec les scientifiques. Nous sommes totalement transparents. Nos bateaux sont grands ouverts. La difficulté est qu'on se heurte à la malhonnêteté intellectuelle de gens qui savent faire de la com' et pour qui tous les coups sont permis », se défend le directeur de la Scapêche.
Olivier Le Nézet reconnaît que les pêcheurs doivent mieux communiquer. La création de l'association Blue Fish en est d'ailleurs la démonstration. « La profession a eu tort de rester dans son bunker sans laisser entrer personne. Mais nous sommes des pêcheurs, pas des communicants », explique-t-il. Mais il prévient : « Ce sont nos parents qui ont fait les conneries et ce sont nos enfants qui payent. Ce n'est pas normal ».
La pêche profonde durable ?
Philippe Ladame, le porte-parole des Verts, reconnaît que « si l'on s'en tient aux données d'Ifremer de ces six dernières années, on peut dire que oui, la pêche profonde est durable ».
Même si Philippe Ladame pose des conditions pour donner son blanc-seing à la poursuite de la capture des espèces de grands fonds : « Nous souhaitons que la Scapêche et, plus largement, la profession reconnaissent haut et fort la surpêche des années 1990 à 2000. »
Cartographie
Il aimerait aussi avoir une connaissance précise de la surface des zones exploitées par les chalutiers industriels. Sur ces deux points, Fabien Dulon est en phase. Il se dit prêt à assumer les erreurs du passé, bien que l'armement qu'il dirige n'existe en tant que tel que depuis 1996.
Il tient à la disposition des Verts la cartographie des secteurs concernés, tout en détaillant le dispositif étroit de surveillance qui encadre les captures des Mousquetaires (géolocalisation permanente des chalutiers, contrôles en mer, à terre, tant dans les bases avancées écossaises que sous la criée de Lorient).
Une pratique sous contrôle
Fabien Dulon affirme : « Nous sommes en dessous des 5 % des surfaces utilisées. Le reste est sanctuarisé. Nous exploitons essentiellement les fonds sédimentaires. Il assure : Nous travaillons en lien étroit avec les scientifiques. Nous les embarquons autant qu'ils le souhaitent. »
« Toutes ces contraintes ont-elles eu un effet positif ? » interroge Philippe Ladame « Oui. Et l'on note qu'au vu de ce qui se fait avec nous, les Espagnols s'améliorent, leurs pratiques sont mieux encadrées », répond Fabien Dulon.
Hausse des stocks halieutiques
Au nom de la profession, Olivier Le Nézet assène : « Le conseil international d'exploitation de la mer, qui regroupe 6 000 scientifiques, a enregistré une hausse des stocks halieutiques. Ce ne sont pas aux pêcheurs d'aujourd'hui qui ont intégré l'approche environnementale de payer les erreurs de leurs parents. Je tiens à rappeler que la France est la seule à avoir demandé le renforcement des contrôles des pêches, dans les zones communautaires. »Tous sont tombés d'accord sur le fait que les oppositions ne valent que si elles sont constructives.
Le point de vue d'Ifremer
Dans un rapport de juin 2012, mis à jour en juillet 2013, Ifremer fait le point des connaissances sur les espèces des grands fonds :
« Si la gestion des pêches a déjà mis fin à l'essentiel de la surexploitation des poissons profonds, la poursuite des recherches devrait encore améliorer le renouvellement durable de ces stocks et le maintien d'une activité de pêche. Dès lors, dit Ifremer, une interdiction pure et simple des pêches profondes, dont la durabilité est au moins en partie atteinte, n'apparaît pas nécessaire. »
Mais, rappellent les scientifiques, les décisions relèvent du politique.
++ Retrouvez également le reportage de notre photographe Thierry Creux, qui avait passé 11 jours à bord d'un chalutier de la flotte Intermarché en juin 2013 : 11 jours à bord
Le 6 Février 2014
Golfe de Gascogne : le chalutage enrichit la grande vasière
Source de la carte : CDPM 29 : Concertation pour une pêche durable dans la grande vasière
Lors de la Journée Mondiale des pêcheurs, le 22 novembre 2013 à Saint Pierre Quiberon, Mr Tourret, président de l’Institut Maritime de Prévention (IMP) a prononcé un discours sur le chalutage et les rejets qui va à l’encontre des idées véhiculées aujourd’hui et promues par la réforme de la Politique Commune des Pêches.
En voici la transcription :
«
Au cours de ma formation à Bordeaux à l’école des Affaires Maritimes
j’ai dû réaliser un stage de 10 jours en embarquement au port de
Lorient, sur un bateau qui s’appelait l’Atlanta, dont le patron
s’appelait Tonnerre, Groisillon évidemment. On me fait toutes les
recommandations nécessaires, j’embarque donc avec mon ciré, mes bottes,
ma cuillère, mon couteau et une caisse de muscadet. Je vous rappelle
simplement que j’arrive de Toulon. A Toulon, il y a un poisson qui est
très estimé qui est le sévereau (=chinchard), un très bon poisson.
J’embarque
sur l’Atlanta, premier coup de chalut, on remonte au moins 500 kg de
chinchards sur le pont. Les matelots passent alors l’ensemble des
chinchards par-dessus bord, à grands coups de pelle. Je n’arrive pas à
comprendre comment on peut louper autant de vente, les autres prises
étant tout de même commercialisées. Il s’agit d’un chalutier classique à
pêche sur le côté, et j’ai alors une première perception du risque que
représente la mer, la hauteur de bordée sur ces bateaux classiques
étant à 35- 40 cm. Les matelots avec une pelle sont en train de jeter
les chinchards par-dessus bord sur un terrain glissant, en faisant vite
car plus on évacue vite, moins on a le risque d’avoir de la carène
liquide, constituée par la masse des poissons sur le pont. Cette
opération de gestion des déchets a déjà une connotation particulière de
prise de risque. Cette prise de risque devient aujourd’hui
systématique avec la réglementation européenne sur les rejets.
Des
années après, en 2003, on me nomme à l’IMP et, en deuxième année, je
commence à réfléchir sur ces questions d’évolution de la Société et sur
la nécessité de gérer les rejets. En 2005-2006, nous proposons à la
région Bretagne de faire une étude particulière sur la dimension sociale
du risque de la gestion des déchets. A l’époque, la région est
sceptique, elle se focalise sur un discours du type ‘moins on en parle,
mieux ça vaut’ car si on en parle, cela veut dire que l’on accepte
l’idée qu’il faut ramener les déchets. On met alors 18 mois pour obtenir
l’autorisation de faire cette étude. Cette étude est réalisée, elle
fournit une vraie réflexion sur les rejets en mer. En faisant cette
étude, on se demande si le fait de ramener les déchets à terre est
pertinent. Évidemment, la vie d’un homme est faite par ce qu’il fait
aujourd’hui, par les réminiscences d’hier et par le croisement entre son
expérience passée et la réalité qu’il constate.
Retournons en
1965, je débarque de l’Atlanta avec cette idée : ‘Bougre, pourquoi
rejette-t-on?’. Je vis cette situation comme néfaste d’un point du vue
économique. En rentrant à l’école à Bordeaux, je parle avec mon
professeur d’océanographie, Mr Persier, directeur du musée
océanographique de Biarritz. Je lui raconte mon expérience lorientaise
avec mes chinchards rejetés à la mer. Il me dit alors que ce n’est pas
grave, et se lance dans un cours personnel. Il m’explique alors que la
grande vasière du golfe de Gascogne, lieu où l’on pêchait à l’époque,
n’est pas un milieu qui existe depuis l’éternité, mais que cette vasière
est une construction de l’homme. Il m’explique que du temps de Jules
César, l’Europe était couverte de forêts, c’était la Gaule chevelue. Le
défrichement de la Gaule s’est fait en plusieurs fois. Il y a eu au
moins deux périodes de défrichement généralisé : le néolithique d’une
part et surtout les défrichements de l’an 1000, lorsque la population de
la Gaule a augmenté de façon considérable, les rivières qui étaient
claires sont alors devenues boueuses. Plusieurs vagues des vases se sont
alors déversées dans le golfe de Gascogne, et ont modifié la géologie
du fond. Il s’y est alors développé un milieu tout particulier qui est
l’état vierge de la grande vasière.
C’est très simple : si on laisse la grande vasière dans l’état où elle est, on va obtenir une forêt de pennatules et on va obtenir un peu ce que l’on pourrait avoir dans la forêt des Landes si elle avait été laissée toute seule. Les bouleaux vont l’emporter sur les pins et l’on obtiendra une forêt impénétrable avec au final une biodiversité très limitée. Il m’explique que la grande vasière est devenue productive à partir du moment où on l’a chalutée. L’idée est que l’on avait quelque chose qui était retourné à l’état de friche, cette friche n’étant pas une réserve de biodiversité, bien au contraire. En aérant ce système de vasière par le passage des chalutiers, on a permis à des décapodes fouisseurs intéressants -pas la petite galathée où il n’y a rien à manger mais la grosse langoustine- de pouvoir s’installer. De plus, avec les rejets, un circuit trophique est créé dans lequel les espèces benthiques, celle du fond, se nourrissent des espèces rejetées. Il y a dans ces fonds un équilibre dû à l’action de l’homme. C’est une histoire très fine à expliquer.
J’ai eu l’occasion ensuite d’évoquer avec André Le Berre (Dédé) un cantonnement de Penmarc’h à Belle île. Lorsqu’il y a 5 ans, au moment où l’on commençait à parler des rejets, j’en reparle avec Dédé, il me dit : « Quand on a rouvert le cantonnement, il n’y avait rien. Nous n’avons rien tiré du cantonnement en lui-même, il n’a servi d’aucune façon à augmenter la densité des poissons ». Tout ceci se croisait, les éléments du puzzle étaient réunis : les matelots en train de rejeter du chinchard à la pelle par-dessus le pavois et prenant des risques, la conversation avec le professeur Percier sur l’origine de la grande vasière, les propos de Dédé sur la non-productivité du cantonnement. On se retrouve alors devant des phénomènes complexes. Le problème est de faire comprendre la complexité à des gens ayant des idées simples, sachant qu’il faut réduire la complexité. D’un côté, il y a Michel Serres qui nous rappelle que le monde est complexe et que l’apanage de la science est dans la compréhension de cette complexité et d’un autre côté, des discours qui vont simplifier au maximum….
C’est très simple : si on laisse la grande vasière dans l’état où elle est, on va obtenir une forêt de pennatules et on va obtenir un peu ce que l’on pourrait avoir dans la forêt des Landes si elle avait été laissée toute seule. Les bouleaux vont l’emporter sur les pins et l’on obtiendra une forêt impénétrable avec au final une biodiversité très limitée. Il m’explique que la grande vasière est devenue productive à partir du moment où on l’a chalutée. L’idée est que l’on avait quelque chose qui était retourné à l’état de friche, cette friche n’étant pas une réserve de biodiversité, bien au contraire. En aérant ce système de vasière par le passage des chalutiers, on a permis à des décapodes fouisseurs intéressants -pas la petite galathée où il n’y a rien à manger mais la grosse langoustine- de pouvoir s’installer. De plus, avec les rejets, un circuit trophique est créé dans lequel les espèces benthiques, celle du fond, se nourrissent des espèces rejetées. Il y a dans ces fonds un équilibre dû à l’action de l’homme. C’est une histoire très fine à expliquer.
J’ai eu l’occasion ensuite d’évoquer avec André Le Berre (Dédé) un cantonnement de Penmarc’h à Belle île. Lorsqu’il y a 5 ans, au moment où l’on commençait à parler des rejets, j’en reparle avec Dédé, il me dit : « Quand on a rouvert le cantonnement, il n’y avait rien. Nous n’avons rien tiré du cantonnement en lui-même, il n’a servi d’aucune façon à augmenter la densité des poissons ». Tout ceci se croisait, les éléments du puzzle étaient réunis : les matelots en train de rejeter du chinchard à la pelle par-dessus le pavois et prenant des risques, la conversation avec le professeur Percier sur l’origine de la grande vasière, les propos de Dédé sur la non-productivité du cantonnement. On se retrouve alors devant des phénomènes complexes. Le problème est de faire comprendre la complexité à des gens ayant des idées simples, sachant qu’il faut réduire la complexité. D’un côté, il y a Michel Serres qui nous rappelle que le monde est complexe et que l’apanage de la science est dans la compréhension de cette complexité et d’un autre côté, des discours qui vont simplifier au maximum….
Extrait du rapport de la Journée Mondiale des pêcheurs organisée par le Collectif Pêche & Développement, le 23 Novembre 2013, cf : http://www.peche-dev.org/
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