Marine Harvest, numéro 1 mondial du saumon, est contrôlé par le magnat John Fredriksen, 87e fortune mondiale selon Forbes. Armateur de supertankers, ce norvégien a pris la nationalité chypriote pour des raisons fiscales.
Le métier principal du groupe Marine Harvest, c'est l'aquaculture et plus précisément la salmoniculture. Leader mondial de l'élevage de saumon avec une production de 400 000 tonnes en 2012 (en comparaison, les débarquements dans les criées françaises sont de 200 000 tonnes). Le quart des saumons d'élevage sortent des fermes aquacoles de Marine Harvest : saumon bio d'Irlande, saumon label rouge d'Ecosse et de Norvège, saumon du Chili, des Féroé et du Canada,....
Le métier principal du groupe Marine Harvest, c'est l'aquaculture et plus précisément la salmoniculture. Leader mondial de l'élevage de saumon avec une production de 400 000 tonnes en 2012 (en comparaison, les débarquements dans les criées françaises sont de 200 000 tonnes). Le quart des saumons d'élevage sortent des fermes aquacoles de Marine Harvest : saumon bio d'Irlande, saumon label rouge d'Ecosse et de Norvège, saumon du Chili, des Féroé et du Canada,....
Pour en savoir plus sur Marine Harvest : Bretagne. Dégraissage dans le saumon fumé
John Fredriksen, patron de Marine Harvest, tourne une page du saumon fumé en Bretagne
Le groupe norvégien Marine Harvest a annoncé ce mardi 4 juin 2013 la fermeture des usines de Poullaouen (Finistère) et de Châteaugiron (Ille-et-Vilaine) au premier semestre 2014. Deux sites de production de saumon fumé et plus de 400 employés sur le carreau.
Poullaouen, près de Carhaix est le site historique de la production industrielle de saumon fumé en France...
1967 : Installation de Pierre Chevance à Poullaouen
Tout est parti en 1967 de deux piscicultures rachetées sur les bords de l’Aulne par Pierre Chevance de retour en Bretagne après avoir vendu ses restaurants parisiens. Celui qui était alors restaurateur, commence le fumage de truites dans un atelier à Poullaouën.
1968 : Fondation de Saumon PC
Un an après, Pierre Chevance crée sa société Saumon PC. Il va vulgariser la consommation du saumon fumé en France et faire de la Bretagne la première région française de cette spécialité agroalimentaire... D'après Le Télégramme (1)
Poullaouen a été la première usine de saumon fumé en France
C'est Pierre Chevance, né à Carhaix en 1912, qui a créé la première usine de saumon fumé en France et c'était en Bretagne. L'histoire a débuté en 1967 quand Pierre Chevance vendit toutes ses affaires à Paris et revint au pays. Il reprit deux piscicultures sur les bords de l'Aulne, à Conval et à Pont ar Gorret, les mit aux normes et commença le fumage de truites dans un atelier créé à Poullaouen. Ce fut le début d'une belle ascension industrielle. Fondateur de «Saumon PC» en 1970, il allait vulgariser la consommation du saumon fumé en France et faire de la Bretagne la première région française de cette spécialité agro-alimentaire. Selon l'agence Bretagne Presse (2), "Saumon PC" devint pendant une brève période le n°1 du saumon fumé en Europe et fut ainsi l'un des fleurons industriels du Centre-Bretagne puisque l'entreprise employa jusqu'à un millier d'employés en pleine saison, avant les fêtes.
La société dépose son bilan en 1996. L'usine de Poullaouen, spécialisée dans la transformation du saumon d'origine sauvage, pêché en Alaska, salé au sel sec, fumé au bois de hêtre a ensuite connu des années plus douloureuses, dans les années 90. En 1996, la société dépose le bilan. Elle est rachetée en 1998 par le groupe norvégien Pan Fish, puis par Marine Harvest Kristen, en 2007.
D'autres usines de saumon ont été créées par la suite. Un autre homme a marqué l'histoire du saumon fumé en Bretagne, c'est François Caillarec. Cet entrepreneur mit au point une cabine à fumer baptisée Smok-A-Matic puis créa en 1972, « Armoric » pour la production de saumon fumé, peu de temps donc après que Pierre Chevance se soit lancé dans le secteur. Installée à Rosporden, la société Armoric devait être revendue en 1979 au groupe Miko, puis transférée, quatre ans plus tard, dans de nouveaux locaux à Quimper. En 1994, la société Armoric était rachetée par trois actionnaires, puis, en 1999, elle reprenait la société Profumer, basée à Lorient et spécialisée dans diverses espèces de poissons fumés et du carpaccio. En 2001, la société Armoric rachetait la société Narvik installée à Landivisiau, qui avait été créée en 1988 par René Gad. En 2005, Gilles Charpentier est devenu l'actionnaire majoritaire de l'ensemble qui a pris le nom de MerAlliance, regroupant les activités des anciennes sociétés Armoric, Narvik et Profumer. Le groupe MerAlliance est actuellement le numéro 2 français du saumon fumé après le landais Labeyrie (du groupe coopératif basque Lur Berri)
La Bretagne est ainsi devenue un des grands centres de production de saumon fumé en Europe, alors qu'elle n'a aucune tradition culinaire dans ce domaine et que la matière première de cette activité industrielle vient de très loin.
Plus de 45 ans après sa création, le site de Poullaouen va disparaître, laissant sur le carreau 187 CDI et une centaine d'intérimaires... A partir de l'article de Sylvaine Falliou dans France 3 Bretagne
(2) La Bretagne, un des grands centres de production de saumon fumé en Europe publié par l'Agence Bretagne Presse le 13/04/09 par Bernard Le Nail
Autres articles :
- Marine Harvest. Bretagne. Dégraissage dans le saumon fumé
- Agroalimentaire. Ces licenciements qui donnent la chair de poule
- Aquaculture : Les liaisons dangereuses du WWF
Pour aller plus loin...
Le 25 mai 2014
Poullaouen : triste épilogue pour Marine Harvest
Il y a un an, les employés apprenaient la fermeture de
l'usine Marine Harvest de Poullaouen. Vendredi, la production a cessé. Le
dernier jour. Vers 17 h, ils se sont retrouvés pour dire au revoir et afficher
leur colère.
Source : Ouest France par Rosemary Bertholom
Il y a quatre décennies, ils étaient 1 000 ouvriers en
pleine saison. Pour entrer « dans la maison », il fallait faire la queue sur
plusieurs centaines de mètres dès 6 h du matin. « De ce temps-là, on était bien
payés. Il n'y avait pas encore les machines, les supermarchés... » se souvient
un salarié. C'était du temps de Pierre Chevance, le fondateur. Hier, l'usine de
transformation de saumon de Poullaouen, propriété du groupe Marine Harvest, a
fermé. La production a cessé. 130 personnes se retrouvent sans emploi.
Denis était là en 1974. Amer, il lance : « Si j'avais su que
j'ouvrirais l'usine et la fermerais... » Vendredi, encore une cinquantaine de
personnes étaient à Poullaouen. Beaucoup ont soldé leurs congés et d'autres,
plus tôt dans la semaine, mardi, avaient déjà connu la fin avec l'arrêt de la
P1, l'atelier de filetage du saumon. Vendredi, c'est l'atelier de
conditionnement du poisson qui a fermé. Toutes les machines ont été arrêtées à
12 h.
« Il y a tant de gâchis »
« Cela remue les tripes. Je pense aux gens. Qui, dans les
environs de Carhaix, n'a pas travaillé à l'usine de Poullaouen ? Je pense aussi
à Pierre Chevance, c'est le créateur du saumon fumé en Europe. J'espère que de
là où il est, il ne verra pas cela, assure Denis Castel, élu du personnel, 27
ans de service, quatre plans sociaux vécus. Il travaillait hier. Demain, ce
sont les familles qui seront touchées. C'est important d'être auprès des gens
pour trouver une solution et surtout ne pas les lâcher. » Le quinquagénaire va
continuer à Marine Harvest jusqu'à la fin décembre 2015 à Poullaouen, au
service des expéditions.
« On a beaucoup pleuré. Cela nous pesait depuis un an, cette
semaine a été terrible », témoigne Évelyne Le Guern, 13 ans d'usine de saumon
au compteur. Elle a longtemps milité pour une intervention de l'État dans ce
dossier.
À côté d'elle, une autre ouvrière ajoute : « Aujourd'hui, on
s'est retrouvés livrés à nous-mêmes. J'ai eu ce sentiment : hop, allez-y. »
Évelyne Le Guern poursuit : « On a été virés comme des chiens. C'est trop dur
de partir comme cela. » Pour cela et d'autres revendications, elle a organisé
hier soir un dernier rassemblement devant le site. Là où durant neuf jours, en
novembre 2013, les employés avaient fait le blocus. Ils étaient une centaine à
venir brûler leur tee-shirt et le cercueil qui les a accompagnés durant leur
lutte.
Marie-Hélène Stone est venue en tant qu'ex-intérimaire et
Bonnet rouge. « Tous les ans, je venais bosser de mai à décembre. Je suis
inquiète pour les enfants du coin. Ils venaient travailler ici pendant les
saisons. Maintenant, il n'y a plus rien en Centre-Bretagne. » Jean-Claude, 54
ans, a aussi du mal à tourner la page, même s'il a retrouvé un travail. « J'ai
la haine. Il y a tant de gâchis. Regardez tous ces jeunes avec des gamins. Ils
sont piégés. L'immobiliser a baissé de 25 % à Carhaix. »
Michel Crespin, élu du personnel, délégué CGT, a retrouvé
les salariés dans l'après-midi pour un dernier discours. Il a travaillé 36 ans
dans cette usine. Au coeur du conflit depuis un an, il revient dessus. « On a
été dignes, il ne faut pas se laisser aller. On a fait ce qu'on a pu. Je suis
soulagé. » Plus virulent que d'habitude, il évoque son « ressentiment fort
contre les actionnaires. J'espère qu'ils souffriront autant que nous ».
Mickaël, 27 ans, a anticipé « l'après ». Il va intégrer une
cellule du Centre de formation technique par alternance (CFTA) pour devenir
conducteur de train. Quarante ont postulé, il y avait quatre places. Il
rebondit.
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Marine Harvest : « Heureux de tourner la page »
Jérôme Joffroy fait partie des 130 employés de Marine
Harvest à se retrouver sans emploi vendredi. Élu du personnel, il revient sur
le dossier. Entre sentiment de gâchis et l'espoir nécessaire pour l'avenir.
Quand on a appris, le 4 juin, que ça allait fermer, on a
bien compris qu'on ne pourrait rien y changer : Marine Harvest ne reviendrait
en aucun cas sur sa décision. Avec le recul, j'ai envie de dire heureusement
qu'on a abordé le dossier de la sorte, car je pense qu'autrement, les gens
n'auraient rien eu au bout du compte. Je crois aussi que ce qui nous a un petit
peu sauvés c'est que tous les élus du comité d'entreprise (CE) n'avaient pas
d'ambition politique.
Cela m'a chagriné que des personnes de l'extérieur nous
aient beaucoup critiqués. Ça a été les moments les plus difficiles à vivre. On
nous a presque reproché d'avoir trop d'indemnités de départ. Cela m'a embêté.
Surtout quand, à ce moment-là, on voyait la situation des Gad. Eux n'avaient
malheureusement pas d'indemnités importantes. Là, il n'y a pas eu un mot. Ils
ne se sont pas révoltés en disant : « Tiens ce n'est pas normal, ces ouvriers
n'auront rien pour partir ». Il y a des Marine Harvest qui n'arrivaient même
plus à sortir pour aller faire les courses. Ils se faisaient apostropher : « Tu
vas pouvoir t'acheter une Porsche ! »
Il ne faut pas croire, nous regrettons tous ces
licenciements alors que le groupe réalise des profits monstres. L'année
dernière, ils ont fait entre 700 et 800 millions d'euros de bénéfices. Là,
c'est carrément écoeurant. C'est cette situation particulière qui fait que les
gens ne peuvent plus avoir confiance en Marine Harvest. C'est impossible.
Il y a quand même eu de la part de quelques-uns un peu de
manipulation, d'opportunisme, en période préélectorale. Heureusement, on ne
s'est pas laissé piéger par ça. On a négocié, obtenu une prime de mobilité de
15 000 € pour aller à Landivisiau. Mais on voit que les gens craignent que
Landivisiau ne perdure pas. Et donc de déménager pour rien. Je tiens également
à remercier les personnes qui nous ont aidés durant le blocus. Il y a des gens
qu'on ne connaissait pas et qu'on ne reverra jamais qui nous ont donnés de la
nourriture... Cette grève a porté ses fruits dans les négociations.
J'ai été près de onze ans, en CDI, à Poullaouen.
Aujourd'hui, alors que la production s'arrête, je ressens un peu de soulagement
car on a vécu un an de bagarre, de stress. Cela n'a pas été facile. On sait que
ça va être dur de retrouver un travail. Surtout quand on voit qu'il y a 4 500
inscrits à Pôle Emploi à Carhaix. J'ai fait un bilan de compétences, j'ai
quelques idées. Je garde espoir. Je vais me réorienter vers autre chose, c'est
plus prudent quand on voit tous les problèmes dans l'agroalimentaire. J'y
réfléchis que maintenant parce qu'avant, ce n'était pas simple de trouver un
moment pour s'interroger alors que je devais m'occuper d'autres dossiers via le
CE.
Je n'irai pas à la manifestation devant l'usine vendredi
après-midi. Je suis heureux de tourner la page, assez vite, depuis que j'ai
soldé mes congés le 12 mai, et de m'investir dans autre chose. C'est ce que je
souhaite aussi aux autres Marine Harvest. »
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Le 17 août 2013
Manuel du saumon d’élevage 2012
Marché européen du saumon fumé
Le marché européen du saumon fumé s’élevait à 150.000 tonnes en 2011. La France et l'Allemagne sont les deux plus grands marchés. La quantité de matière première nécessaire à cette production était d'environ 250.000 tonnes de saumon éviscéré, en hausse de 8% depuis 2009.
Les dix plus grands fabricants de saumon fumé en Europe ont une part de marché cumulée d'environ 55 à 60%. La production se fait principalement en Pologne, France, Royaume-Uni, Pays baltes, Allemagne et Pays-Bas.
Après
l'acquisition de la société allemande Laschinger, Morpol est devenu le
plus grand producteur de saumon fumé en Europe. Basée en Pologne,
cette société vend une grande partie de sa production sur le marché
allemand.
Labeyrie
est le deuxième producteur. Cette société française vend la plupart de
ses produits en France, mais également au Royaume-Uni, Espagne, Italie
et Belgique.
Pour en savoir plus sur l'industrie du saumon, télécharger le document du leader mondial Marine Harvest : Salmon Farming Industry Handbook 2012
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Le 18 juin 2013
Entre globalisation et licenciement, la saga Marine Harvest continue....
Source : Ouest France
La direction et les élus se sont retrouvés lundi pour évoquer la fermeture de deux sites bretons de découpe de saumon.
Dirigeants de l'entreprise de transformation de saumon Marine Harvest et élus se sont rencontrés pendant près de deux hier sous l'égide du préfet de région. Il s'agit de leur première réunion de travail depuis l'annonce du projet de fermeture, début 2014, des usines de Poullaouen, dans le Finistère et de Châteaugiron, en Ille-et-Vilaine, entraînant la disparition de quelque 450 emplois.
Les maires de Carhaix, Poullaouenn et Châteaugiron étaient présents, de même que le député de Carhaix, Richard Ferrand. IIs n'ont pas souhaité s'étendre sur le contenu des discussions à l'issue de cette rencontre. « Nous avons dit nos préoccupations », a simplement réagi Richard Ferrand.
« Nous avons exprimé nos demandes et exigences, a commenté la maire de Châteaugiron Françoise Gatel, détaillant « le maintien des sites ou la réindustrialisation ». « Il appartient à chacun d'être sur ses engagements », a-t-elle ajouté.
Laurent de Baynast, directeur général de Marine Harvest chargé du projet de réorganisation en France, a de son côté souligné un « échange constructif » et la volonté du groupe norvégien d'« avancer dans un souci de transparence ». Une nouvelle réunion est prévue en septembre.
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Saumon: foire d'empoigne autour du norvégien Cermaq
Source : Afp / Oslo, 17 juin 2013
Le
producteur norvégien de saumon d'élevage Cermaq, convoité par son
compatriote Marine Harvest pour près de 10 milliards de couronnes (1,31
milliard d'euros), a annoncé lundi avoir reçu une offre concurrente pour
la seule activité de production de farine de poisson Ewos.
Les
fonds d'investissement scandinave Altor et américain Bain Capital
proposent 6,2 milliards de couronnes pour Ewos, une offre qualifiée
d'"intéressante" par Cermaq et qui pourrait compliquer les projets de
Marine Harvest.
"Leur
offre (...) est jugée suffisamment intéressante pour que Cermaq entame
un processus en vue de conclure un accord final", a indiqué le groupe
dans un communiqué boursier.
Cermaq
tente actuellement d'échapper à une offre inamicale de Marine Harvest,
qui propose 107 couronnes par action, un montant jugé insuffisant par la
direction du groupe et par l'Etat norvégien qui détient 43,5% du
capital.
En début de matinée, l'action Cermaq se traitait à un cours sensiblement plus élevé à la Bourse d'Oslo, à 111 couronnes.
Pour
échapper à son compatriote, Cermaq s'est mis en quête de chevaliers
blancs susceptibles d'acquérir tout ou partie du groupe.
"Cermaq
considère cette offre (de Bain Capital et Altor, ndlr) comme
significativement plus élevée que la valeur implicite d'Ewos dans le
cours historique de l'action Cermaq de même que celle représentée par
l'offre de Marine Harvest", a-t-il précisé.
Propriété
du magnat d'origine norvégienne John Fredriksen, 87e fortune mondiale
selon Forbes et qui a pris la nationalité chypriote pour des raisons
fiscales, Marine Harvest est le principal producteur de saumon au monde.
Le
4 juin, des sources syndicales avaient annoncé qu'il avait l'intention
de fermer deux sites en Bretagne au premier semestre 2014, provoquant la
suppression de plus de 450 postes
NB : Dans la reprise de la multinationale Cermaq, il est probable que Marine Harvest laisse filer Ewos (n°1 mondial de l'aliment piscicole et filiale de Cermaq) car Marine Harvest a un lien historique avec le néerlandais Nutreco, son fournisseur exclusif d'aliment dans le monde...
NB : Dans la reprise de la multinationale Cermaq, il est probable que Marine Harvest laisse filer Ewos (n°1 mondial de l'aliment piscicole et filiale de Cermaq) car Marine Harvest a un lien historique avec le néerlandais Nutreco, son fournisseur exclusif d'aliment dans le monde...
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Gorjan Nikolik, Food and Agribusiness Research, Rabobank International
Irish Seafood Summit
Sachant que les actionnaires de MHG se partagent 4 000 000 000 parts (page 161 du rapport financier 2013 mise en ligne Ici - Marine Harvest 2013 Annual Report), nous aurions un versement de dividende de 3 600 000 000 $US !
Le 26 août 2013
Rabobank, la banque de l'industrie du poisson dans le monde
Pour en savoir plus, téléchargez Ici le document :
Investors in the global seafood industry – implications and trends
Gorjan Nikolik, Food and Agribusiness Research, Rabobank International
Irish Seafood Summit
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Concentrations : la Commission autorise l’acquisition du transformateur de saumon Morpol par le salmoniculteur Marine Harvest, sous réserve du respect de certaines conditions
L’enquête de la Commission a montré que de nombreux clients avaient une nette préférence pour le saumon élevé en Écosse par rapport au saumon d’élevage produit dans d’autres pays, en particulier en Norvège. La possibilité d'acheter du saumon d'autres origines n'aurait pas été suffisante pour permettre aux clients de déjouer une éventuelle hausse du prix du saumon écossais. De même, faute de capacités de réserve suffisantes, les autres fournisseurs écossais n’auraient pas été en mesure de compenser une telle hausse. Enfin, vu l'importance des obstacles réglementaires à surmonter, il est peu probable qu'un nouveau fournisseur entre sur le marché du saumon écossais dans un avenir prévisible. Les nouveaux arrivants éventuels seraient, en tout état de cause, trop peu nombreux pour que le problème de concurrence constaté puisse être résolu.
La Commission en a donc conclu que l'opération envisagée, telle que modifiée par les engagements, ne poserait pas de problème de concurrence. Cette décision est subordonnée au respect des engagements souscrits.
1 octobre 2013
La Commission favorable à un quasi monopole norvégien sur le marché européen...
... du saumon et par extension du poisson...
Pas d'objection à l'acquisition de Morpol par Marine Harvest... La Commission Européenne autorise la main-mise de Marine Harvest, N°1 du saumon d'élevage (1/4 de la production mondiale), sur Morpol, N°1 du Saumon fumé...
La CE favorise ainsi la création d'un groupe halio-alimentaire norvégien parmi les 5 premiers dans le monde avec un CA de près de 3 milliards d'euros pour 10.000 emplois...
Seule contrainte de la Commission... Que Marine Harvest cède les élevages de Morpol en Ecosse. Sinon la multinationale norvégienne contrôlerait plus de 50% de la production de saumon écossais !
La Commission envoie un signal fort à Marine Harvest qui a maintenant les mains libres pour restructurer sa production industrielle en France avec la fermeture de deux usines en Bretagne...
Lire : Marine Harvest Bretagne : Dégraissage dans le saumon fumé ?
Communiqué de la Commission Européenne daté du 30 septembre 2013
... du saumon et par extension du poisson...
Pas d'objection à l'acquisition de Morpol par Marine Harvest... La Commission Européenne autorise la main-mise de Marine Harvest, N°1 du saumon d'élevage (1/4 de la production mondiale), sur Morpol, N°1 du Saumon fumé...
La CE favorise ainsi la création d'un groupe halio-alimentaire norvégien parmi les 5 premiers dans le monde avec un CA de près de 3 milliards d'euros pour 10.000 emplois...
Seule contrainte de la Commission... Que Marine Harvest cède les élevages de Morpol en Ecosse. Sinon la multinationale norvégienne contrôlerait plus de 50% de la production de saumon écossais !
La Commission envoie un signal fort à Marine Harvest qui a maintenant les mains libres pour restructurer sa production industrielle en France avec la fermeture de deux usines en Bretagne...
Lire : Marine Harvest Bretagne : Dégraissage dans le saumon fumé ?
Communiqué de la Commission Européenne daté du 30 septembre 2013
Concentrations : la Commission autorise l’acquisition du transformateur de saumon Morpol par le salmoniculteur Marine Harvest, sous réserve du respect de certaines conditions
La
Commission européenne a autorisé, en vertu du règlement de l'UE sur les
concentrations, le projet d’acquisition de Morpol, premier
transformateur de saumon de l’Espace économique européen (EEE), par
Marine Harvest, principal salmoniculteur de l'EEE, tous deux norvégiens.
Cette autorisation est subordonnée à la cession de l'essentiel des
activités de salmoniculture de Morpol en Écosse. La Commission craignait
que l’opération, telle qu’initialement notifiée, n'entrave de manière
significative la concurrence sur le marché de l'élevage et de la
transformation primaire du saumon écossais. Les engagements proposés par
les entreprises parties à la concentration écartent ce risque.
L’opération
envisagée, telle qu'initialement notifiée, aurait réuni deux des
principaux éleveurs et transformateurs primaires de saumon écossais.
L’entité issue de la concentration aurait détenu des parts de marché
importantes et ses concurrents n’auraient pas été en mesure d’exercer
une pression suffisante à son égard. L'acquisition aurait probablement
conduit à une hausse des prix, ce qui aurait pu, finalement, léser les
consommateurs.
L’enquête de la Commission a montré que de nombreux clients avaient une nette préférence pour le saumon élevé en Écosse par rapport au saumon d’élevage produit dans d’autres pays, en particulier en Norvège. La possibilité d'acheter du saumon d'autres origines n'aurait pas été suffisante pour permettre aux clients de déjouer une éventuelle hausse du prix du saumon écossais. De même, faute de capacités de réserve suffisantes, les autres fournisseurs écossais n’auraient pas été en mesure de compenser une telle hausse. Enfin, vu l'importance des obstacles réglementaires à surmonter, il est peu probable qu'un nouveau fournisseur entre sur le marché du saumon écossais dans un avenir prévisible. Les nouveaux arrivants éventuels seraient, en tout état de cause, trop peu nombreux pour que le problème de concurrence constaté puisse être résolu.
Afin
de répondre aux préoccupations de la Commission, Marine Harvest s’est
engagée à céder l'essentiel des activités de salmoniculture de Morpol en
Écosse, plus précisément dans les îles Shetland et Orcades. Ces
cessions résolvent le problème de concurrence engendré par la
concentration, car elles suppriment en grande partie le chevauchement
entre les activités des parties sur le marché en cause.
La Commission en a donc conclu que l'opération envisagée, telle que modifiée par les engagements, ne poserait pas de problème de concurrence. Cette décision est subordonnée au respect des engagements souscrits.
La
Commission a également constaté que l’opération ne poserait pas de
problème de concurrence en ce qui concerne l’élevage, de même que la
transformation primaire et secondaire du saumon norvégien.
L’opération a été notifiée à la Commission le 9 août 2013.
Informations sur les entreprises et les produits
Marine
Harvest est une entreprise norvégienne qui élève des saumons et des
flétans blancs et propose un large éventail de produits de la mer à
valeur ajoutée. Elle exerce des activités d'élevage et de transformation
primaire de saumon en Norvège, au Chili, en Écosse, au Canada, en
Irlande et dans les îles Féroé.
Morpol
est un producteur et transformateur norvégien de saumon. Il produit du
saumon d’élevage et offre un large éventail de produits à valeur ajoutée
à base de saumon. Il exerce des activités d'élevage et de
transformation primaire de saumon en Norvège et en Écosse.
Règles et procédures en matière de contrôle des concentrations
La
Commission a pour mission d'apprécier les fusions et les acquisitions
entre entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse certains seuils
(voir l'article 1er du règlement sur les concentrations) et d'empêcher
les concentrations qui entraveraient de manière significative l'exercice
d'une concurrence effective dans l'EEE ou une partie substantielle de
celui-ci.
La
grande majorité des concentrations notifiées ne posent pas de problème
de concurrence et sont autorisées après un examen de routine. À compter
de la date de notification d’une opération, la Commission dispose en
général d’un délai maximal de 25 jours ouvrables pour décider
d’autoriser cette opération (phase I) ou d’ouvrir une enquête
approfondie (phase II).
Pour
de plus amples informations, veuillez consulter le registre public des
affaires de concurrence sur le site web de la Commission consacré à la
concurrence, sous le numéro M.6360.
Contacts:
Antoine Colombani (+32 22974513, Twitter: @ECspokesAntoine)
Marisa Gonzalez Iglesias (+32 22951925)
Source : Europa
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Quimper. Des engagements réclamés à Marine Harvest
Source : Le Télégramme 30 septembre 2013
"Un
groupe qui a une très bonne rentabilité financière ne peut pas se
permettre de fermer d'un trait de plume deux sites en Bretagne" a
indiqué ce midi Guillaume Garot à Quimper à propos de Marine Harvest. En
recevant ce matin, la direction du groupe et les syndicats séparément à
la préfecture, le ministre délégué à l'agroalimentaire a évoqué un
"discours clair, exigeant, ferme". Guillaume Garot a demandé au groupe
des engagements sur le plan de sauvegarde de l'emploi concernant la
fermeture du site industriel de saumon fumé de Poullaouen. Il a aussi
annoncé la création d'un "fonds de revitalisation" abondé par le groupe
et des "propositions sur l'avenir industriel du site".
Marine Harvest. La direction prend des engagements
Source : Le Télégramme 1 octobre 2013 - Réagir à cet article
Après
la rencontre organisée hier à Quimper avec Guillaume Garot, ministre
chargé de l'agroalimentaire, Richard Ferrand a fait le point sur le
dossier Marine Harvest via un communiqué. Le député précise qu'avec
Guillaume Garot mais aussi Pierre Maille, président du conseil général,
Christian Troadec, président de Poher communauté, et Didier Goubil,
maire de Poullaouen, « nous avons entendu la direction de Marine Harvest
Kritsen » et « rappelé les souffrances que représente pour les salariés
et pour notre territoire la décision du groupe de fermer l'usine de
Poullaouen ». Richard Ferrand indique également qu'au cours de cette
réunion la direction de Marine Harvest s'est engagée « à la pérennité du
site de Landivisiau où des postes pourront être proposés aux salariés
de Poullaouen », « à un accompagnement personnalisé de chaque salarié
frappé par un licenciement » et « à un plan de revitalisation et de
réindustrialisation de notre territoire ». Le député, qui se dit «
personnellement mobilisé aux côtés des représentants du personnel pour
maintenir l'effort auprès du groupe qui doit réparer tous les préjudices
qu'il crée par la décision réaffirmée de son départ », affirme que «
les services préfectoraux, les élus et les organisations syndicales
seront vigilants sur la concrétisation et le respect des engagements
pris ».
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Peut-on parler de crise du "modèle breton" ? "L'agroalimentaire en Bretagne s'est développé dans les années 1960-1970, passant de l'artisanat à l'industrie. Maintenant, une page se tourne. Face à la mondialisation, des zones comme le Finistère ne sont pas prêtes", affirme Christian Troadec, maire de Carhaix. Il fustige la société Marine Harvest, qui "affiche des bénéfices et préfère investir en Pologne où les salaires sont moins chers". "Ils se conduisent comme des requins", ajoute-t-il.
Le mécontentement contre l'Etat se cristallise dans un front commun d'élus, de salariés comme d'agriculteurs ou de transporteurs pour rejeter l'écotaxe poids lourds en Bretagne. Des manifestations sont prévues, le 12 octobre, sur les lieux d'implantation des portails censés permettre de prélever cette taxe.
Labeyrie propose une nouvelle gamme Sélection de trois références de saumons fumés élevés dans les Highlands d’Ecosse. Les plateaux de 8 tranches déclinent ce saumon garanti jamais congelé en « finement glacé », tranché fin ou classique (PMC de 13,99 € les 220 à 270 g, avec intercalaires).
Source : Linéaires
L’homme de Saint-Geours-de-Maremne, très attaché à ses amis et au pays, a 90 printemps. Portrait.
Robert Labeyrie doit sa fortune au foie gras et au saumon.
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Le 14 octobre 2013
Brest. Manifestation des salariés de l’agroalimentaire, ce lundi, à l’aéroport
Les
syndicats CGT et FO agroalimentaire de chez Doux, de Gad et d’autres
entreprises appellent à un rassemblement tôt, ce lundi matin, à
l’aéroport de Brest (Finistère).
«
Tous les salaries sont concernés, soutient Nadine Hourmant. On est
tous dans le même bateau. » La syndicaliste fustige le discours du
gouvernement après la chute de Gad, vendredi. « 87 personnes sur les 1
000 personnes licenciées chez Doux ont trouvé un emploi. Que le
gouvernement arrête de nous dire n’importe quoi. Nous voulons du
travail. Ils ont trouvé de l’argent pour les banques quand il fallait !
Et ils n’en trouvent pas pour l’agroalimentaire ? Nous n’avons aucune
envie d’aller à Pôle emploi. Même si nos emplois sont difficiles, nous y
tenons. Le boulot des élus politiques est bien d’accompagner, que
l’argent aille pour moderniser l’outil et former les salariés. Et que
nous puissions contrôler le parcours de cet argent. »
« Derrière Pôle emploi, le RSA »
Nadine
Hourmant ajoute : « Derrière Pôle emploi, c’est le RSA… Je sais la
détresse. Que les gens soient conscients de ce qui se passe. Il faut
privilégier l’être humain. Qu’on arrête de nous jeter comme des
mouchoirs. Et la ministre Marylise Lebranchu qui réagit le dernier jour
pour Gad ! On ne peut pas digérer cela. »
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Nouvelle saignée dans l'agroalimentaire breton
Source : Le Monde par Laurence Girard
Un
léger tremblement de terre a secoué la pointe bretonne, vendredi 11
octobre. Heureusement, sans gravité. Mais une autre secousse, plus forte
celle-là, a de nouveau bousculé le tissu social breton. Avec pour
épicentre le Finistère.
Près
d'un millier d'emplois vont être supprimés dans les abattoirs de porcs
Gad. Le verdict, attendu, a été prononcé par le tribunal de commerce
de Rennes, vendredi 11 octobre. En approuvant le plan de continuation
de Gad, placé en redressement judiciaire, le tribunal a prononcé la
fermeture de l'abattoir de Lampaul-Guimiliau, dans le Finistère, mais
aussi du siège de Gad, également dans ce département, et d'un autre site
à Saint-Nazaire. Seul l'abattoir situé à Josselin, dans le Morbihan,
poursuivra son activité.
Les
salariés de Lampaul, qui attendaient que le couperet tombe en faisant
blocus devant leur usine, depuis jeudi, ont été rejoints par les
employés de l'usine voisine du charcutier Jean-Caby. Ces derniers ont
appris, eux aussi vendredi, qu'ils allaient subir une restructuration.
L'entreprise veut sous-traiter son activité de désossage, ce qui devrait
conduire à une suppression de 80 postes sur un total de 500.
Juin 2012, Début de la série noire
La
saignée se poursuit donc dans l'agroalimentaire breton. La liste des
fermetures de sites ne cesse de s'allonger. La série noire a débuté en
juin 2012, avec l'annonce de la faillite du volailler Doux. L'entreprise
a, depuis, supprimé un millier d'emplois. En juin 2013, c'était au
tour du leader mondial du saumon, la société norvégienne Marine
Harvest, de dévoiler son projet de fermetures de deux sites. L'un à
Poullaouen, près de Carhaix, dans le Finistère, l'autre à Châteaugiron,
en Ille-et-Vilaine. Ils devraient fermer au printemps 2014. A la clé,
plus de 400 emplois supprimés.
La
coopérative Cecab, connue pour sa marque de conserves d'aucy, premier
actionnaire de Gad, a aussi prévu la fermeture début 2014 d'une usine
de transformation de légumes de sa filiale Boutet-Nicolas, à Rosporden
(Finistère). Elle emploie 140 salariés permanents et près de 200
saisonniers. "On peut estimer à 3 500 le nombre d'emplois directs
menacés dans l'agroalimentaire breton", affirme Jean-Luc Feillant,
chargé de l'agroalimentaire à la CFDT Bretagne.
D'autres
sociétés sont dans une situation financière délicate. A l'instar du
concurrent de Doux sur le marché de la volaille exportée, Tilly-Sabco.
Il emploie près de 400 personnes à Guerlesquin, dans le Finistère.
..........
Peut-on parler de crise du "modèle breton" ? "L'agroalimentaire en Bretagne s'est développé dans les années 1960-1970, passant de l'artisanat à l'industrie. Maintenant, une page se tourne. Face à la mondialisation, des zones comme le Finistère ne sont pas prêtes", affirme Christian Troadec, maire de Carhaix. Il fustige la société Marine Harvest, qui "affiche des bénéfices et préfère investir en Pologne où les salaires sont moins chers". "Ils se conduisent comme des requins", ajoute-t-il.
Sa
commune a tout fait pour accueillir le chinois Synutra, qui a signé un
accord d'approvisionnement en lait breton auprès de la coopérative
Sodiaal et s'apprête à construire deux tours de séchage. M. Troadec
milite pour un modèle plus souple et plus réactif avec de plus grands
pouvoirs donnés aux régions. "Le vieux carcan de l'Etat français est
dépassé", déclare-t-il.
Des manifestations prévues
Le mécontentement contre l'Etat se cristallise dans un front commun d'élus, de salariés comme d'agriculteurs ou de transporteurs pour rejeter l'écotaxe poids lourds en Bretagne. Des manifestations sont prévues, le 12 octobre, sur les lieux d'implantation des portails censés permettre de prélever cette taxe.
Le
syndicat FGTA-FO a décidé d'une action collective des salariés des
entreprises Gad, Doux, Tilly-Sabco et Marine Harvest, le 14 octobre. Il
menace de bloquer l'aéroport de Brest. Nadine Hourmant, déléguée FO de
Doux, s'interroge "sur le mutisme des pouvoirs publics alors que
l'hécatombe continue".
Le
premier ministre Jean-Marc Ayrault, pris à partie par les salariés de
ces entreprises et par les éleveurs lors de sa visite au salon Space à
Rennes, en septembre, avait annoncé un plan spécifique pour la
Bretagne, formalisé d'ici la fin de l'année.
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Labeyrie. New article [B.M-D.]
Labeyrie propose une nouvelle gamme Sélection de trois références de saumons fumés élevés dans les Highlands d’Ecosse. Les plateaux de 8 tranches déclinent ce saumon garanti jamais congelé en « finement glacé », tranché fin ou classique (PMC de 13,99 € les 220 à 270 g, avec intercalaires).
Source : Linéaires
Après
une saison festive plutôt réussie et des volumes en hausse de 14 % à
57 tonnes, les Tentations de Labeyrie sont reconduites pour une
troisième année. De cinq recettes, elles passeront cependant à quatre :
baies roses & fine champagne ainsi que 4 agrumes sont remplacées
par une référence baies roses et pavot (prix marketing conseillé de
10,49 € les 6 tranches, 230 g).
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L’inoxydable Robert Labeyrie
L’homme de Saint-Geours-de-Maremne, très attaché à ses amis et au pays, a 90 printemps. Portrait.
Robert Labeyrie doit sa fortune au foie gras et au saumon.
Source : Sud Ouest
D’autres, dans notre région, ont vendu leur entreprise à prix d’or et sont partis en Suisse pour échapper à l’impôt. Robert Labeyrie fut encouragé à les imiter. « Je préfère payer en France et rester avec mes copains, ma ferme, mes pins, mes œuvres d’art, mes poules et mes œufs », confie, serein, le Landais de Saint-Geours-de-Maremne qui possède un gros patrimoine immobilier à Bordeaux, à Biarritz, à Paris et en Tunisie. « L’argent ne représente rien, j’ai ce dont j’ai besoin », ajoute celui qui doit à son flair et à son travail la réussite de l’entreprise qu’il a cédée en 1990 et continue à porter son nom.
D’autres, dans notre région, ont vendu leur entreprise à prix d’or et sont partis en Suisse pour échapper à l’impôt. Robert Labeyrie fut encouragé à les imiter. « Je préfère payer en France et rester avec mes copains, ma ferme, mes pins, mes œuvres d’art, mes poules et mes œufs », confie, serein, le Landais de Saint-Geours-de-Maremne qui possède un gros patrimoine immobilier à Bordeaux, à Biarritz, à Paris et en Tunisie. « L’argent ne représente rien, j’ai ce dont j’ai besoin », ajoute celui qui doit à son flair et à son travail la réussite de l’entreprise qu’il a cédée en 1990 et continue à porter son nom.
Fils
d’un ouvrier des chemins de fer, Robert Labeyrie, qui est né le 12
août 1923 à Saubusse, dans les Landes, a eu 90 ans cet été. Son
anniversaire a donné lieu à une fête amicale avec les proches et les
amis, loin des mondanités et des flatteries.
Comment
le jeune homme qui, en 1946, à 23 ans, montait à Bordeaux pour vendre
les produits gastronomiques landais - les saumons, les aloses, les
brochets, les tanches, les poulets jaunes, le foie gras - est-il devenu
le numéro un du saumon fumé ? « J’avais de l’avance, j’ai fait ce que
les autres ne faisaient pas », explique Robert Labeyrie, qui transgressa
les pratiques et les habitudes, quitte à déplaire. Il fut le premier à
exporter des foies gras crus à l’étranger (en Suisse), alors que
l’Alsace était le marché obligé et qu’aller ailleurs équivalait à se
faire fermer le robinet. « J’adorais le saumon fumé, qui coûtait une
fortune dans les épiceries fines. Je voulais me lancer mais je ne savais
pas fumer et personne ne voulait me montrer », raconte le citoyen de
Saubusse. Le salut viendra de la Norvège, d’où un émissaire envoyé par
ses soins reviendra au bout de six mois avec le savoir-faire
indispensable.
700 salariés, 14 magasins
Robert
Labeyrie est convaincu que le saumon fumé ne doit pas rester un
produit élitiste et que la solution réside dans le sous-vide. Il sera
le premier à le conditionner dans des sachets et prendra une nouvelle
fois le contre-pied en décidant, seul contre tous, de travailler avec
la grande distribution. « Je n’ai perdu ni mon âme ni ma marque, c’est
ce qui a permis à l’entreprise de se développer », insiste-t-il. Nous
sommes au début des années 1960 et les premiers saumons fumés achetés
par la grande distribution sont… les saumons sauvages de l’Adour.
L’élevage arrivera vite (1965), les volumes grossiront et, en 1968,
l’usine actuelle de Saint-Geours-de-Maremne sera construite. À l’apogée
de la marque, elle comptera 700 salariés et 14 magasins ouvriront dans
l’Hexagone. La grande distribution de l’époque n’est pas la grande
distribution d’aujourd’hui : « Ils sont devenus les seigneurs, ils
veulent des prix, le consommateur aussi, et la qualité en souffre »,
commente Robert Labeyrie, pour qui élevage ne rime pas avec médiocrité «
quand les saumons mangent des poissons ». Et qui sait que, pour gagner
du poids (et de l’argent), les industriels ne salent plus les saumons
au sel sec, préférant des infiltrations d’eau salée à l’aide
d’aiguilles, d’où cette sensation désagréable en bouche de chair
pâteuse et de goût fort.
L’art et l’immobilier
«
Si j’avais été aidé, j’aurais continué, les banques me suivaient »,
confie Robert Labeyrie, pour qui le successeur désigné de l’entreprise
était son fils Vincent. « Il avait la capacité. Dans ma tête, j’avançais
pour lui. » Les relations, aujourd’hui renouées, s’arrêtèrent le jour
où Vincent, encore étudiant, se maria et tourna le dos à la succession.
Robert
Labeyrie avait 67 ans quand il quitta Saint-Geours-de-Maremne. Il
n’est pas resté inactif depuis, s’employant à faire fructifier un
patrimoine financier et immobilier auquel il consacre son temps et son
énergie. Cultivé et épris d’art, il partage sa vie avec Monette Loza,
une artiste belge d’origine espagnole, vive et gaie, ancienne danseuse
de la compagnie de Maurice Béjart, qui façonne au chalumeau des
sculptures en acier puissantes et originales reconnues dans plusieurs
pays.
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Le 3 mai 2014
Marine Harvest engrange toujours plus....
Marine Harvest engrange toujours plus....
Au
premier trimestre 2013, Marine Harvest Group (MHG) annonçait la
fermeture de deux sites de transformation en Bretagne, à un moment où la multinationale
norvégienne affichait un bénéfice de 80 millions $US (pour cette
période).
Un an plus tard, alors que les deux usines de
saumon, Poullaouen et Châteaugiron, ont mis sur le carreau près de 500
personnes, MHG annonce 181 millions de dollars de bénéfices au cours du
premier trimestre 2014...
Début 2014, MHG a versé 1
million d’euros pour le plan de revitalisation, lié à la fermeture de
l'usine Marine Harvest Kritsen de Poullaouen (29)... Et maintenant 0,8
dollar de dividende (par action) aux actionnaires, selon l’article de
FIS : Marine Harvest obtains Q1 strong result.
Sachant que les actionnaires de MHG se partagent 4 000 000 000 parts (page 161 du rapport financier 2013 mise en ligne Ici - Marine Harvest 2013 Annual Report), nous aurions un versement de dividende de 3 600 000 000 $US !
Cherchez l’erreur...
A consulter et riche d'enseignement : Marine Harvest. 2013 Annual Report - Leading the Blue Revolution
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L’entreprise norvégienne Marine Harvest réalise près du quart (plus de 400 000t en 2014) de la production mondiale de saumon d’élevage. L’ensemble des entreprises norvégiennes contrôle 90% de cette production et John Fredriksen, propriétaire de Marine Harvest, est considéré comme le roi du saumon. Son entreprise produit du saumon en Norvège, en Ecosse, au Chili et elle le transforme dans plusieurs pays d’Europe et d’Asie. Avec 10 000 employés dans 23 pays, elle est le leader de la « révolution bleue ». En 2008, le WWF a signé un accord de partenariat avec Marine Harvest pour promouvoir l’aquaculture durable suivant les canons de la certification ASC (Aquaculture Stewardship Council), conçue sous l’égide du WWF et lancée officiellement en 2009.
Cette même année, le Chili a connu un désastre dans ses fermes aquacoles, le virus ISA (Anémie Infectieuse du Saumon), apparu en 2007, a touché une grande partie des élevages, entraînant la mort de millions de saumons, du nord au sud du pays. Cette crise jette une lumière crue sur les pratiques des entreprises aquacoles du Chili. Marine Harvest, en Norvège, subit des contrôles et chaque année, les concessions peuvent être retirées ; l’usage des antibiotiques est réduit et souvent absent, la densité des élevages est nettement plus faible qu’au Chili. Il en résulte que l’épidémie a été maîtrisée en Norvège alors qu’elle ne le fut pas du tout au Chili . L’ISA n’est pas la seule maladie, sur 478 élevages, 420 sont infestés de poux et les saumons sont touchés par une vingtaine de maladies. L’usage des antibiotiques est hors contrôle, 800 fois plus élevé qu’en Norvège et même 36 000 fois, selon un biologiste chilien . L’environnement marin est sacrifié, les fonds marins sous les cages sont en état d’anoxie (sans oxygène), les saumons échappés des cages ont modifié les espèces locales et la biodiversité. Les ressources qui faisaient vivre les pêcheurs sont détruites et n’offrent plus d’alternative aux employés des élevages et des ateliers de transformation qui se retrouvent sans emploi et sans revenu. La pêche chilienne se trouve sous la dépendance des industriels du saumon à qui les pêcheurs fournissent les poissons pour la farine et l’aliment : « Nous ne sommes que des esclaves des multinationales, il ne reste plus de pêcheurs indépendants au Chili » déclare un patron pêcheur à Wilfried Huismann. Le gouvernement a favorisé une véritable mafia du saumon, sans contrôle. Les dirigeants de Marine Harvest reconnaissent leurs erreurs face à cette catastrophe, mais ils l’ont organisée, par appât du gain, et n’ont nullement respecté les règles imposées en Norvège. Malgré ces responsabilités évidentes, en 2011, le WWF a signé un accord de partenariat avec cette entreprise, au nom de progrès futurs. Le WWF vient de recevoir, en novembre 2014, d’importantes subventions de la part des grandes entreprises chiliennes pour accompagner le « verdissement » de l’aquaculture et sa labellisation ASC. Pour l’ONG Ecoceanaos, ce partenariat, c’est l’annonce d’une catastrophe et l’extension des zones d’élevage . En l’absence de règles contraignantes fixées et contrôlées par l’Etat, les entreprises feront ce qu’elles voudront en cherchant, peut-être, à éviter la catastrophe dans leurs nouvelles implantations. Ce n’est pas le WWF qui les dénoncera si elles continuent de dégrader l’environnement, tant il est lié à leurs financements. Le WWF apporte plutôt une caution verte à des entreprises déconsidérées par leur comportement et leur mépris de l’environnement et des droits sociaux. Au sein même du WWF International, ces accords sont considérés comme honteux par certains responsables, en privé…
L’enquête ne concerne pas la pêche et le Marine Stewardship Council (MSC), premier label lancé en 1995 par le WWF et Unilever. Ce label certifie des pêcheries durables, mais ces pêcheries sont déjà suivies par les services scientifiques et le label ne vient que conforter des pêcheries déjà bien gérées. Certains parlent d’un racket, car il faut payer cher une certification qui est de plus en plus souvent exigée par la grande distribution. Walmart est un des grands soutiens à cette politique et Carrefour vient de s’y mettre en France. La fondation Walmart finance le WWF pour promouvoir ce label. Les organisations de pêcheurs artisans ont pris fortement position contre ce type de labellisation lors de la rencontre de Bangkok en 2008. Des chercheurs considèrent que cette certification renforce les logiques de privatisation : «La certification et l’éco-labellisation privatisent la gouvernance des pêches de plusieurs façons largement méconnues, par la création de nouvelles formes de droits exclusifs et de privilèges dans des situations de gestion commune déjà compliquées par des droits d’accès et de propriété, créant ainsi les conditions de confusions, de conflits mais aussi de coopération ».
Cette certification met les pêcheurs artisans entre les mains de la grande distribution qui contrôle leur accès au marché.
« Au cas où je me réincarnerais, j’aimerais revivre sous la forme d’un virus mortel, afin de contribuer à résoudre le problème de la surpopulation » Voilà ce que déclarait le Prince Philip, Duc d’Edimbourg, dans une interview en 1988. Il était alors président du WWF, puisqu’il le fut de 1981 à 1996. Il était aussi l’un des fondateurs du WWF en 1961. Une telle déclaration n’est pas un épiphénomène pour le WWF, elle témoigne de l’existence en son sein d’un courant profondément réactionnaire qui se retrouve au plus haut niveau, ce qui explique les choix de l’organisation. Le WWF entretient des relations étroites avec les grandes sociétés multinationales dans de nombreux domaines : la pêche, l’aquaculture, l’huile de palme, le soja, les forêts, etc. Le WWF s’est fait une spécialité dans le développement de dialogues et de tables rondes avec les grandes entreprises, y compris les plus critiquées pour leur mépris de l’environnement. Ainsi le WWF n’hésite pas à collaborer avec Monsanto. Mais cet affairisme, revendiqué au nom d’une amélioration des pratiques de ces puissantes sociétés, va jusqu’à la collaboration avec des groupes et des hommes qui sont les piliers des régimes les plus réactionnaires et dictatoriaux. L’exemple le plus significatif analysé par W Huismann est celui de José Martinez de Hoz. Il a été membre fondateur de la Fondacion Vida Silvestre (FVSA), partenaire du WWF en Argentine. Il est membre influent du WWF international en tant que membre du club des 1001, un club fermé de 1001 membres où figure le gotha des multinationales et des têtes couronnées d’Europe qui financent le WWF. Mais il a été également membre du gouvernement de Videla, comme ministre de l’économie, et il a depuis été condamné pour crimes contre l’humanité. Il a participé à la promotion du soja en Argentine et au développement des OGM. L’autre grand partenaire du WWF a été Hector Laurence, président de FVSA de 1998 à 2008, et représentant de deux filiales de Dupont en Argentine, promoteur du soja OGM. La présence de tels personnages dans les instances dirigeantes du WWF n’est pas un accident. Elle est la manifestation des liens étroits établis par le WWF, depuis sa création en 1961, avec les milieux les plus réactionnaires partenaires des fondateurs. En Afrique du Sud, le WWF est né au sein des milieux défenseurs de l’apartheid. Le premier président du WWF a été le prince Bernhard des Pays-Bas, connu pour son passé nazi et ses liens avec les industriels de l’armement. Les accusations de corruption l’ont amené à quitter la présidence du WWF, il a été remplacé par le Prince Philip…
Malgré ces turpitudes, qui ne sont qu’un échantillon de toutes celles dévoilées par l’enquête de Wilfried Huismann, le WWF reste la meilleure marque environnementale pour réaliser du verdissement à bon compte, et il sait la vendre.
Le 6 Décembre 2014
Le Panda et le saumon : la face sombre du WWF
En
2012, le journaliste allemand Wilfried Huismann a publié son enquête
sur le WWF en Allemagne et elle a eu un grand retentissement. Il nous
donne maintenant une version en anglais, complétée et revue. Il a
rencontré des dirigeants du WWF, quand ils ont accepté de le recevoir
et de répondre à ses questions, et il a aussi reçu de nombreux
témoignages d’anciens membres de l’organisation -ou actuels- sur le
malaise que suscitent en son sein les liens étroits qu’entretient le
WWF avec les grandes multinationales, y compris celles qui sont
considérées comme les plus grands pollueurs et destructeurs de
l’environnement. Il ne met pas en cause la sincérité des salariés de
l’ONGE, et il reconnaît que le travail de terrain peut être respectable, il
constate simplement que les plus hautes instances du WWF négocient
avec de grandes sociétés multinationales et les contestent de moins en
moins, au point de couvrir et même de favoriser l’expansion de
pratiques inacceptables. Il analyse ainsi les rapports avec Coca Cola,
les liens avec les défenseurs de l’apartheid, avec Monsanto et les
grands producteurs d’huile de palme et de soja. Il confronte les
intentions affichées par le WWF avec les réalités sur le terrain. Or,
toutes les enquêtes de terrain menées par W Huismann montrent que les
entreprises liées au WWF ne respectent pas leurs engagements, pourtant
bien limités. Malgré ces constats alarmants, le WWF continue d’assurer
qu’il contribue à l’amélioration des pratiques de ces grandes sociétés,
en Afrique, au Mexique, au Brésil, en Argentine, en Inde et en
Indonésie. L’enquête montre qu’elles poursuivent la déforestation, la
destruction des sols, des ressources en eau. Elles sacrifient des
communautés indigènes et paysannes et le WWF soutient cette politique,
malgré ses engagements en faveur des droits des indigènes . Loin de
contribuer à la protection de la nature et des populations qui en
vivent, selon W Huismann, le WWF couvre les turpitudes et les pratiques
scandaleuses des sociétés qui le financent. Pire, il permet ainsi à
ces multinationales d’étendre leurs activités destructrices, comme en
Indonésie, au Chili ou en Argentine.
Le WWF et le roi du saumon
L’entreprise norvégienne Marine Harvest réalise près du quart (plus de 400 000t en 2014) de la production mondiale de saumon d’élevage. L’ensemble des entreprises norvégiennes contrôle 90% de cette production et John Fredriksen, propriétaire de Marine Harvest, est considéré comme le roi du saumon. Son entreprise produit du saumon en Norvège, en Ecosse, au Chili et elle le transforme dans plusieurs pays d’Europe et d’Asie. Avec 10 000 employés dans 23 pays, elle est le leader de la « révolution bleue ». En 2008, le WWF a signé un accord de partenariat avec Marine Harvest pour promouvoir l’aquaculture durable suivant les canons de la certification ASC (Aquaculture Stewardship Council), conçue sous l’égide du WWF et lancée officiellement en 2009.
Cette même année, le Chili a connu un désastre dans ses fermes aquacoles, le virus ISA (Anémie Infectieuse du Saumon), apparu en 2007, a touché une grande partie des élevages, entraînant la mort de millions de saumons, du nord au sud du pays. Cette crise jette une lumière crue sur les pratiques des entreprises aquacoles du Chili. Marine Harvest, en Norvège, subit des contrôles et chaque année, les concessions peuvent être retirées ; l’usage des antibiotiques est réduit et souvent absent, la densité des élevages est nettement plus faible qu’au Chili. Il en résulte que l’épidémie a été maîtrisée en Norvège alors qu’elle ne le fut pas du tout au Chili . L’ISA n’est pas la seule maladie, sur 478 élevages, 420 sont infestés de poux et les saumons sont touchés par une vingtaine de maladies. L’usage des antibiotiques est hors contrôle, 800 fois plus élevé qu’en Norvège et même 36 000 fois, selon un biologiste chilien . L’environnement marin est sacrifié, les fonds marins sous les cages sont en état d’anoxie (sans oxygène), les saumons échappés des cages ont modifié les espèces locales et la biodiversité. Les ressources qui faisaient vivre les pêcheurs sont détruites et n’offrent plus d’alternative aux employés des élevages et des ateliers de transformation qui se retrouvent sans emploi et sans revenu. La pêche chilienne se trouve sous la dépendance des industriels du saumon à qui les pêcheurs fournissent les poissons pour la farine et l’aliment : « Nous ne sommes que des esclaves des multinationales, il ne reste plus de pêcheurs indépendants au Chili » déclare un patron pêcheur à Wilfried Huismann. Le gouvernement a favorisé une véritable mafia du saumon, sans contrôle. Les dirigeants de Marine Harvest reconnaissent leurs erreurs face à cette catastrophe, mais ils l’ont organisée, par appât du gain, et n’ont nullement respecté les règles imposées en Norvège. Malgré ces responsabilités évidentes, en 2011, le WWF a signé un accord de partenariat avec cette entreprise, au nom de progrès futurs. Le WWF vient de recevoir, en novembre 2014, d’importantes subventions de la part des grandes entreprises chiliennes pour accompagner le « verdissement » de l’aquaculture et sa labellisation ASC. Pour l’ONG Ecoceanaos, ce partenariat, c’est l’annonce d’une catastrophe et l’extension des zones d’élevage . En l’absence de règles contraignantes fixées et contrôlées par l’Etat, les entreprises feront ce qu’elles voudront en cherchant, peut-être, à éviter la catastrophe dans leurs nouvelles implantations. Ce n’est pas le WWF qui les dénoncera si elles continuent de dégrader l’environnement, tant il est lié à leurs financements. Le WWF apporte plutôt une caution verte à des entreprises déconsidérées par leur comportement et leur mépris de l’environnement et des droits sociaux. Au sein même du WWF International, ces accords sont considérés comme honteux par certains responsables, en privé…
L’enquête ne concerne pas la pêche et le Marine Stewardship Council (MSC), premier label lancé en 1995 par le WWF et Unilever. Ce label certifie des pêcheries durables, mais ces pêcheries sont déjà suivies par les services scientifiques et le label ne vient que conforter des pêcheries déjà bien gérées. Certains parlent d’un racket, car il faut payer cher une certification qui est de plus en plus souvent exigée par la grande distribution. Walmart est un des grands soutiens à cette politique et Carrefour vient de s’y mettre en France. La fondation Walmart finance le WWF pour promouvoir ce label. Les organisations de pêcheurs artisans ont pris fortement position contre ce type de labellisation lors de la rencontre de Bangkok en 2008. Des chercheurs considèrent que cette certification renforce les logiques de privatisation : «La certification et l’éco-labellisation privatisent la gouvernance des pêches de plusieurs façons largement méconnues, par la création de nouvelles formes de droits exclusifs et de privilèges dans des situations de gestion commune déjà compliquées par des droits d’accès et de propriété, créant ainsi les conditions de confusions, de conflits mais aussi de coopération ».
Cette certification met les pêcheurs artisans entre les mains de la grande distribution qui contrôle leur accès au marché.
L’environnement et les affaires contre les droits humains.
« Au cas où je me réincarnerais, j’aimerais revivre sous la forme d’un virus mortel, afin de contribuer à résoudre le problème de la surpopulation » Voilà ce que déclarait le Prince Philip, Duc d’Edimbourg, dans une interview en 1988. Il était alors président du WWF, puisqu’il le fut de 1981 à 1996. Il était aussi l’un des fondateurs du WWF en 1961. Une telle déclaration n’est pas un épiphénomène pour le WWF, elle témoigne de l’existence en son sein d’un courant profondément réactionnaire qui se retrouve au plus haut niveau, ce qui explique les choix de l’organisation. Le WWF entretient des relations étroites avec les grandes sociétés multinationales dans de nombreux domaines : la pêche, l’aquaculture, l’huile de palme, le soja, les forêts, etc. Le WWF s’est fait une spécialité dans le développement de dialogues et de tables rondes avec les grandes entreprises, y compris les plus critiquées pour leur mépris de l’environnement. Ainsi le WWF n’hésite pas à collaborer avec Monsanto. Mais cet affairisme, revendiqué au nom d’une amélioration des pratiques de ces puissantes sociétés, va jusqu’à la collaboration avec des groupes et des hommes qui sont les piliers des régimes les plus réactionnaires et dictatoriaux. L’exemple le plus significatif analysé par W Huismann est celui de José Martinez de Hoz. Il a été membre fondateur de la Fondacion Vida Silvestre (FVSA), partenaire du WWF en Argentine. Il est membre influent du WWF international en tant que membre du club des 1001, un club fermé de 1001 membres où figure le gotha des multinationales et des têtes couronnées d’Europe qui financent le WWF. Mais il a été également membre du gouvernement de Videla, comme ministre de l’économie, et il a depuis été condamné pour crimes contre l’humanité. Il a participé à la promotion du soja en Argentine et au développement des OGM. L’autre grand partenaire du WWF a été Hector Laurence, président de FVSA de 1998 à 2008, et représentant de deux filiales de Dupont en Argentine, promoteur du soja OGM. La présence de tels personnages dans les instances dirigeantes du WWF n’est pas un accident. Elle est la manifestation des liens étroits établis par le WWF, depuis sa création en 1961, avec les milieux les plus réactionnaires partenaires des fondateurs. En Afrique du Sud, le WWF est né au sein des milieux défenseurs de l’apartheid. Le premier président du WWF a été le prince Bernhard des Pays-Bas, connu pour son passé nazi et ses liens avec les industriels de l’armement. Les accusations de corruption l’ont amené à quitter la présidence du WWF, il a été remplacé par le Prince Philip…
Malgré ces turpitudes, qui ne sont qu’un échantillon de toutes celles dévoilées par l’enquête de Wilfried Huismann, le WWF reste la meilleure marque environnementale pour réaliser du verdissement à bon compte, et il sait la vendre.
Alain Le Sann
Décembre 2014
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Chili
Le dernier jour de Bachelet. Privatiser le littoral de la mer australe ?
de Franck Gaudichaud, extrait de l'article de Forum des alternatives : Tremblement de terre politique et retour des Chicago boys au Chili
Le dernier jour de Bachelet. Privatiser le littoral de la mer australe ?
de Franck Gaudichaud, extrait de l'article de Forum des alternatives : Tremblement de terre politique et retour des Chicago boys au Chili
Et
s’il fallait essayer d’expliquer pourquoi la Concertation est honnie de
toute une partie du mouvement social et critiquée par de nombreux
militants de gauche (y compris du Parti socialiste) ; s’il fallait
tenter de montrer de quoi le social-libéralisme est-il le nom au Chili,
on pourrait alors s’en tenir au denier jour de la présidence Bachelet.
Ce 10 mars 2010, c’est avec l’approbation du dernier exécutif de la
Concertation qu’est paraphée la réforme de la Loi générale de pêche et
d’agriculture. L’objectif ? Tout simplement, venir en aide aux
transnationales de saumon d’élevage qui ont inondé les côtes du sud du
pays depuis des années et connaissent de graves difficultés. Crise
sanitaire tout d’abord, conséquence d’un mode de production aberrant qui
a dévasté une partie du littoral à coup de colorant, hormones,
antibiotiques, surpêche (pour nourrir les saumons !). Crise économique
ensuite. Alors que cette industrie était censée être un des moteurs de
l’économie, elle a été engagée sur la voix d’une rentabilité à tout
prix, basée sur une exportation de masse aux quatre coins de la planète
(Japon, Etats-Unis, UE). Le développement exponentiel d’un virus (virus
ISA) a affecté toute la chaîne, et c’est ce modèle d’élevage intensif
entièrement dépendant du marché mondial s’est affaissé violemment |3|.
Cette « agonie du saumon » a provoqué une chute de la production de plus
de 30% entre 2007 et 2008 et le licenciement de milliers travailleurs
(plus de 15.000) |4|.
Vues
les conditions offertes, en 20 ans, les capitaux ont afflué de toute
part, à commencer par la transnationale hollandaise Nutreco (plus grosse
productrice mondiale) mais aussi des entreprises norvégiennes,
japonaises, canadiennes et espagnoles. Le patronat chilien n’est pas en
reste puisqu’il détient 55% de la filière. N’en déplaise aux écologistes
et aux pécheurs artisanaux (dont la vie a été ruinée), le Chili est
devenu le second producteur de la planète, avec plus de 650 000 tonnes
de saumon en 2007 et, en valeur, cette denrée représente le 4° poste
d’exportation nationale |5|. Rapidement c’est un véritable lobby du
saumon qui a fait son apparition au sein des institutions et de la
société civile. Ainsi, alors que le secteur affiche désormais une dette
de deux milliards de dollars, la proposition du gouvernement Bachelet a
été de garantir le déblocage d’un fonds public de 450 millions de
dollars. Les banques restant méfiantes, le projet de loi prévoit aussi
une modification des règles de production, un meilleur confinement des
poissons, une rotation régulière dans les lieux d’élevage et… la
concession de milliers d’hectares de mer et de terre ferme offerte comme
garantie hypothécaire auprès des banques ! Comme le rappellent les
responsables de la campagne « Sauvons la mer chilienne », « Jamais dans
l’histoire aucun pays n’avait permis d’hypothéquer la mer. Ce n’est pas
seulement un scandale, c’est aussi le renoncement de notre pays à la
souveraineté sur son territoire » |6|. Au lieu de s’inscrire dans le
sillage d’Allende qui avait exproprié les grandes compagnies de cuivre
(“le salaire du Chili”), le gouvernement Bachelet se sera montré
beaucoup moins glorieux aux yeux de l’histoire… |7|
|3|
Voir le dossier « Industria salmonera en Chile » de l’OLCA
(Observatorio Latinoamericano de Conflictos Ambientales),
www.olca.cl/oca/chile/region11/salmoneras.htm.
|4| Darío Zambra B., « La agonía del salmón », La Nación Domingo, 15 mars 2009.
|5|
Arnaldo Pérez Guerra, “Chile : Salmoneras, crecimiento a cualquier
costo”, 28 août 2003, www.ecoportal.net/content/view/full/21441
|6|
Cette loi pourrait d’ailleurs être déclarée inconstitutionnelle
puisqu’un recours a été présenté par 34 députés et 12 sénateurs devant
le tribunal constitutionnel.
|7|
Certains journalistes et militants ont même eu le mauvais gout de faire
le parallèle avec le Général Pinochet qui avait lui aussi la veille de
son départ, fait passer subrepticement (et en dictature) une loi léonine
favorisant les intérêts de l’éducation privée dans le système scolaire
du pays.
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