Nous saluons un tout nouveau dans la blogosphère halieutique : Fish-Peru.com. Il nous vient de Lima au Pérou et il écrit en français !
Fish-Peru.com nous donnera à n’en point douter des nouvelles fraiches et régulières du poisson n°1 dans le monde : « L'ANCHOIS DU PÉROU »
Lors de son lancement, fin 2012, Fish-Peru.com annonçait la couleur : « Découvrez l’anchois du Pérou. Depuis la période pré-inca à nos jours. Première ressource mondiale, elle est le fer de lance de l’industrie de la pêche péruvienne. » Les rubriques de Fish-Peru.com rappellent que le Pérou est un grand pays halieutique, riche d’une grande diversité : Merlu, Pota (calmar), Saint-Jacques (pétoncle),...
L’un des premiers messages de Fish-Peru.com concerne l’accaparement de la ressource en anchois par des « puissances étrangères », Corée du Sud (Dwongwon Group), Chine (China Fishery) et Chili (Angelini). La Norvège n’est pas citée dans cet article daté du 3 avril 2013 mais dans celui-ci : Le groupe norvégien Cermaq acquiert plus de 50% de Copeinca pour US$ 600 millions !
Cette ruée étrangère sur l'anchois du Pérou intervient à un moment où le président péruvien Ollanta Humala mène une politique contre la malbouffe (1) et souhaite développer la pêche "vivrière" avec l’extension à 10 milles nautiques de la zone de pêche réservée pour la consommation humaine directe (ce qui repousse la pêche minotière au-delà de cette limite au grand dam des industriels péruviens) (2) : "La anchoveta pour la consommation humaine", des anchois sur la table des péruviens afin de lutter en particulier contre la malnutrition infantile encore très présente dans le pays. Lire : Au Pérou, des carpes au secours des villageois !
Cette ruée étrangère sur l'anchois du Pérou intervient à un moment où le président péruvien Ollanta Humala mène une politique contre la malbouffe (1) et souhaite développer la pêche "vivrière" avec l’extension à 10 milles nautiques de la zone de pêche réservée pour la consommation humaine directe (ce qui repousse la pêche minotière au-delà de cette limite au grand dam des industriels péruviens) (2) : "La anchoveta pour la consommation humaine", des anchois sur la table des péruviens afin de lutter en particulier contre la malnutrition infantile encore très présente dans le pays. Lire : Au Pérou, des carpes au secours des villageois !
"Chronique Fish-peru : Le Niño Asiatique" de Pedro Trillo
Alors que la tension entre le gouvernement et le secteur industriel minotier devrait fragiliser ce dernier, les valeurs des entreprises n’ont jamais été aussi hautes.
Récemment le président Humala attaquait de front les industriels de la pêche minotière, les accusant de s’enrichir sur le dos de la pêche artisanale et de piller l’anchois. Faux, "nous ne détruisons pas l'anchois" rétorquait la SNP (Société Nationale de la Pêche ndlr (3)) qui de son côté, via son avocat Aureliot Loret, montrait du doigt la pêche « illégale» soutenue par la ministre Triveño. Pour lui le Président est mal informé par sa ministre qui en faisant voter le décret Suprême DS-005-2013 PRODUCE favorise tout simplement cette pêche illégale.
Depuis un an la législation s’est durcie contre la pêche industrielle minotière, le quota d’anchois a été divisé par deux, la zone de pêche a été porté au-delà des 10 milles nautiques, rendant quasiment impossible la pêche dans le sud du pays où le plateau continental est très étroit. Déjà 12 usines de la région annoncent des licenciements pour manque d’approvisionnement d’anchois.
Alors que ces mesures devraient fragiliser le secteur, en moins d’un mois deux entreprises majeures, COPEINCA et PESQUERA DIAMANTE, respectivement deuxième et troisième du secteur subissent des tentatives de rachat, l’une par l’entreprise chinoise CFG, l’autre par le géant coréen DWONGWON GROUP. Pesquera Diamante a refusé une offre de 600 Mio USD et Copeinca est sous le joux d’une OPA hostile, sa valeur a doublée en 5 ans, on dépasse là aussi les 600 Mio USD. Alors que ni l’une, ni l’autre ne dépassent les 300 Mio USD de CA, qu’est ce qui justifie des valeurs au-delà des ratios économiques qui plus est dans un contexte de crise et de conflits ouvert avec le gouvernement ?
Une stratégie commune
Le Pérou exporte plus de 3 Milliard USD, les 2/3 en farine et huile de poisson et 1/3 en produits de la mer pour la consommation humaine directe. Pour l’instant 20% de l’industrie minotière est contrôlée par des entreprises étrangères, mais cette situation pourrait changer très vite et ne serait pas souhaitable pour la souveraineté alimentaire du pays et en contradiction avec la politique du gouvernement qui veut lutter contre la malnutrition infantile encore très présente.
Pour des puissances étrangères, il reste potentiellement 80% des entreprises disponible à la vente. Et les derniers événements démontrent que tout a un prix !
Si l’on regarde de plus près la situation est très simple. Deux leaders asiatiques, chacun dans leur domaine ont affiché leur volonté d’étendre leur leadership au niveau mondial et pour cela ils sont appuyés par leurs gouvernements respectifs. Mais ils ont compris qu’ils devraient s’unir pour arriver à leurs fins.
En effet pourquoi une entreprise leader dans le thon s’intéresse t’elle à une entreprise de farine au Pérou.
Mais pourquoi le géant coréen DWONGWON, leader dans le thon, s'intéresse-t-il à l'anchois du Pérou ?
La réponse est Ici dans la suite de l'article de Pedro Trillo
(1) Le Monde du 18 mai 2013 : Le Pérou part en guerre contre la malbouffe
(2) fish-peru.com : Le décret 005 de Produce en grand danger: Les industriels sont confiants
(3) La Société Nationale de la Pêche (SNP) est une organisation regroupant les représentants des entreprises du secteur aquacole, de la farine et des armateurs
Autres articles :
- Marine Harvest / Cermaq : Dégraissage dans le saumon fumé !
- Anchois du Pérou, enjeu de tous les trafics
- Au Pérou, des carpes au secours des villageois !
- La pêche minotière, une activité halieutique hors norme
- Rejets Zéro. Des pêcheurs roulés dans la farine... de poisson
- Interdiction des rejets ! Poisson sacrifié...
- L'anchois, une valeur sûre du Pérou !
- Au Danemark, ils sont devenus les "Barons" de la pêche
Illustration : pulsamerica.co.uk
Pour aller plus loin...
Au Pérou, Saint Pierre n’a plus la cote dans le plus grand port de pêche au monde...
A Chimbote, Saint Pierre n’a plus la cote auprès des industriels de la pêche minotière. Par contre, ces minotiers ont une très bonne cote sur les marchés financiers notamment Copeinca que convoitent chinois et norvégiens...
Saint Pierre privé de barque pour la traditionnelle procession en mer
L'évêque fustige l'égoïsme des sociétés de pêche industrielle
Source : Kipa/Apic - Chimbote, 11 juin 2013
L’évêque de Chimbote, au Pérou, Mgr Angelo Francisco Simon Piorno a fustigé l'égoïsme des sociétés de pêche industrielle 'Tasa', 'Copeinca' et 'Hayduk' qui ont refusé de prêter leurs embarcations pour la traditionnelle procession en mer ouverte par le patron de la ville, saint Pierre.
Avec
ses 350.000 habitants, Chimbote est l’une des principales villes
industrielles du Pérou. Sa population, très majoritairement catholique,
reste très attachée à fête patronale et à sa fameuse procession en mer,
rapporte l'agence missionnaire vaticane Fides.
Selon
Mgr Piorno, le refus des entrepreneurs "démontre l’égoïsme qui habite
leur âme. Il leur semble excessivement coûteux de fournir un bateau pour
une demi-heure alors que nous savons que ces grands entrepreneurs sont
devenus riches dans ce port. Et maintenant, ils ne veulent plus
collaborer".
Qu'à
cela ne tienne "la statue du saint patron des pêcheurs sera transportée
cette année à bord d’une petite chaloupe pour faire le parcours
traditionnel en mer" a ajouté l’évêque. "La tradition continue, avec une
barque, petite ou grande."
La
fête de saint Pierre aura lieu du 19 au 30 juin dans le port et la
ville de Chimbote, avec un programme riche en événements afin de
célébrer l’Année de la Foi dans toutes les paroisses de la ville.
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Le Pérou part en guerre contre la malbouffe
Source : Le Monde
Le président Ollanta Humala a promulgué une loi pour promouvoir l'alimentation saine chez les jeunes et réduire les maladies liées à l'obésité.
Le président Ollanta Humala a promulgué une loi pour promouvoir l'alimentation saine chez les jeunes et réduire les maladies liées à l'obésité.
L'obésité est un sujet de préoccupation en Amérique latine. Après le Chili, le Brésil ou encore le Mexique, c'est au tour du Pérou de s'attaquer aux problèmes de surpoids qui toucheraient, dans le pays andin, plus de 52 % des femmes et 24 % des enfants de 5 à 9 ans, selon les chiffres officiels.
Pour réduire les maladies liées à l'obésité, le président péruvien, Ollanta Humala, a promulgué, jeudi 16 mai, une loi visant à "promouvoir l'alimentation saine chez les jeunes".
Le texte acte la création d'une norme qui définit une "nourriture saine" : des "aliments dans leur état naturel de préférence ou ayant été très peu transformés". Les écoles qui disposent de distributeurs alimentaires seront les premières à devoir s'y plier. La liste des aliments bannis est attendue sous peu.
Dans un pays où règnent les produits industrialisés comme les sodas, cette loi représente une petite révolution. "C'est une première pierre dans la construction d'une politique consacrée à la bonne alimentation", a déclaré le chef de l'Etat, en exhortant les parents à soutenir son initiative....
Le président de l'Association péruvienne de consommateurs, Crisologo Caceres, a aussi riposté : "Les entrepreneurs disent qu'il n'y a pas de lien entre la publicité et la consommation de produits "non sains", mais si c'est le cas, pourquoi ont-ils dépensé 22,7 millions de dollars par mois dans ce type de publicité en 2012 ?", a-t-il expliqué, en citant un rapport du Conseil de radio-télévision, un organisme indépendant. Selon ce rapport, les radios et chaînes de télévision diffusent en moyenne soixante-huit heures par mois de publicités pour des aliments dits "non sains" et 335 spots publicitaires de ce type par jour.
Pour M. Caceres, il n'y a aucun doute : "Ce grand nombre de publicités participe au fait que la population, et surtout les plus jeunes, souffre de plus en plus de diabète, de surpoids et de problèmes cardiovasculaires." Un avis que partagent l'Organisation mondiale de la santé comme un grand nombre d'ONG, qui se sont empressées de saluer la "loi péruvienne contre la malbouffe
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Le 23 mai 2013
Saumon. Les grandes manoeuvres de Marine Harvest
Le
géant norvégien de l'élevage de poisson Marine Harvest a jeté son
dévolu sur son rival et compatriote Cermaq dont il a réussi mardi à
faire capoter un projet d'acquisition du producteur péruvien de farine
et d'huile de poisson Copeinca.
Lors
de l'assemblée générale des actionnaires, Cermaq a échoué à recueillir
la majorité des deux-tiers requise pour approuver une augmentation de
capital destinée à financer le rachat de Copeinca pour environ 3,5
milliards de couronnes (près de 470 millions d'euros).
La
fronde a été menée par Marine Harvest, leader mondial du saumon
d'élevage et en possession de 5,4% de Cermaq, qui a réussi à mobiliser
37,52% de non contre l'avis du principal actionnaire (avec 43,5%),
l'Etat norvégien, qui soutenait la transaction.
En
torpillant l'opération qui n'avait, selon lui, pas de sens industriel
ni financier, Marine Harvest lève un obstacle vers le rachat de son
compatriote qu'il s'était dit prêt à acquérir pour environ 9,7 milliards
de couronnes à condition qu'il renonce à Copeinca.
Mardi
matin, il a indiqué qu'il pourrait relever son offre pour convaincre
Cermaq et le gouvernement qui l'ont jusqu'à présent jugée insuffisante.
"Marine
Harvest confirme qu'il serait prêt à améliorer le montant et la
composition (entre actions et numéraire, ndlr) de son offre pour trouver
une solution acceptable pour toutes les parties", a-t-il annoncé avant
l'AG de Cermaq.
Ce dernier a de son côté estimé que la balle était désormais dans le camp de son rival.
"Le
conseil d'administration attend que Marine Harvest présente une offre
sur les actions de la société", a annoncé Cermaq dans un communiqué
après le vote négatif de l'AG.
"Marine
Harvest a indiqué qu'une telle offre se ferait à un niveau plus élevé
que ce qui a été à présent proposé. Le conseil d'administration de
Cermaq examinera de près une éventuelle offre relevée qui reflèterait
les valeurs intrinsèques du groupe", a-t-il ajouté.
A
la Bourse d'Oslo, l'action Cermaq s'adjugeait 6,60% mardi après-midi, à
113 couronnes, soit sensiblement plus que les 105 couronnes promises
jusqu'à présent par Marine Harvest.
La
perspective d'un mariage entre les deux groupes est toutefois
compliquée par les relations compliquées entre le gouvernement de
centre-gauche et Marine Harvest, contrôlé par le magnat John Fredriksen,
87e fortune mondiale selon Forbes, qui a pris la nationalité chypriote
pour des raisons fiscales.
Avant
son AG, Cermaq avait aussi évoqué la possibilité de racheter Copeinca
--également convoité par le chinois China Fishery Group-- en se passant
d'une augmentation de capital mais une telle possibilité n'a pas été
évoquée mardi. D'après AFP : Grandes manoeuvres dans la pisciculture en Norvège
Pour en savoir plus, aller sur le site péruvien de Fish Peru : Que cache l’OPA de Marine Harvest ?
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