Mortalité 2013. Huître Gigassat. S’adapter, fuir ou mourir face au « Changement global »

Surmortalité des huîtres 2013. S’adapter, fuir ou mourir face au changement climatique

Cliquer Ici pour accéder à la revue de presse "Mortalité des huîtres 2013" (actualisée le 27 février 2014)

Printemps 2013. La mortalité des jeunes huîtres a repris de plus belle pour la 6e année consécutive...

L’huître, victime des premiers soubresauts du « Changement global »...

Ces évènements majeurs auxquels seront confrontés dans les prochaines décennies l’ensemble des organismes vivants et tous les milieux terrestres (regroupés sous le vocable « biosphère »).

Cette nébuleuse de phénomènes dans lequel sont imbriqués tous les changements économiques, démographiques, climatiques, écologiques... un système global extraordinairement complexe que Michel et Florent Griffon découpent en 18 processus dont ils expliquent en détail les causes et les conséquences dans un livre intitulé "Pour un monde viable - changement global et viabilité planétaire".

Face au réchauffement climatique, les poissons ont la capacité de se déplacer massivement et trouver en d’autres lieux de meilleures conditions de vie. Ce qui expliquerait la migration massive de plusieurs espèces piscicoles en direction de l'Arctique et le développement très important des pêcheries de cabillaud en mer de Barents ou de maquereau dans les eaux islandaises et féroïennes.

L’huître à la vie grégaire et sédentaire n’a pas cette chance. Bien que la Gigas ait colonisé avec le temps des contrées plus au Nord.... Fuir ou mourir ? Des ostréiculteurs ont trouvé la parade en choisissant plutôt de migrer avec leurs huîtres vers le Nord, en Irlande, en Ecosse....


Gigassat : Analyser la filière ostréicole pour s’adapter au changement global

Plutôt que fuir, les initiateurs du projet Gigassat souhaitent comprendre les écosystèmes ostréicoles afin de développer des stratégies d’adaptation durables au changement global...

Coordonné par l’Ifremer (1), le projet Gigassat a pour objectif d’étudier les impacts socio-économiques et environnementaux du changement global sur l’industrie ostréicole.

Arrivé à l’Ifremer en 2008 comme chercheur à la station de Sète, Fabrice Pernet est aujourd’hui coordinateur du Projet Gigassat au Centre Ifremer Bretagne à Brest. Titulaire d’une thèse en écologie marine menée au Canada et d’un post-doctorat en nutrition des bivalves, il a travaillé 3 ans au développement de l’aquaculture au Nouveau-Brunswick.

Fabrice Pernet...

« Plusieurs projets sont menés à l’Ifremer pour examiner le rôle des paramètres environnementaux dans le phénomène des mortalités massives du naissain d’huîtres creuses. Les projets GIMEPEC (Génotoxicité, Immunotoxicité et Reprotoxicité des Pesticides chez Crassostrea gigas) et Traces (Travail de Recherche et d’Amélioration des Connaissances sur les Espèces Sensibles) étudient spécifiquement les effets possibles de pesticides. L’objectif principal du projet Gigassat est d’examiner le rôle joué par les paramètres environnementaux au sens large. Parmi ces paramètres : hydrodynamisme, température, phytoplancton mais aussi pratiques d’élevage et environnement socio-économique. »

D’une durée de 42 mois, Gigassat a débuté le 1er décembre 2012 ; ce projet réunit 10 partenaires et 6 collaborateurs issus d’institutions de recherche publique et d’entreprises privées autour de la problématique des impacts socio-économiques et environnementaux du changement global sur l’industrie ostréicole.

Le réchauffement climatique impacte l’ostréiculture...

« Depuis les années 1970, les changements climatiques globaux ont amplifié les phénomènes de maladies épidémiques, de mortalités massives de coquillages, d’efflorescences d’algues toxiques et d’autres types de proliférations. La conchyliculture, et particulièrement l’ostréiculture, est particulièrement vulnérable face à une augmentation de la fréquence des maladies causées par le réchauffement climatique. En France, dans un contexte où l’ostréiculture, première industrie aquacole du pays, doit faire face depuis 2008 à des mortalités importantes d’huîtres creuses Crassostrea gigas liées à la présence dans l’environnement d’agents infectieux (génotype microvar de l’herpès virus OsHV-1 et de vibrions), l’enjeu est de taille. Face à ce problème concernant l’ensemble des acteurs de la filière ostréicole (éleveurs, producteurs, associations et autorités publiques), Gigassat est un programme de recherche intégrée et participative structuré en 4 axes. Le début des expérimentations est prévu pour mars 2013. »

Les 4 axes du projet Gigassat :
  • Observer les changements environnementaux et socio-économiques des 10-20 dernières années dans les écosystèmes ostréicoles, au regard des épisodes récents de mortalités;
  • Analyser, par des expériences de laboratoire et de terrain, les effets des paramètres environnementaux sur la propagation des maladies et des mortalités;
  • Modéliser et prédire la transmission des maladies et la propagation des mortalités, évaluer les mesures de contrôle des épidémies, et finalement proposer des solutions pour améliorer l’état économique et écologique d’une industrie ostréicole vulnérable au changement global;
  • Communiquer les résultats aux ostréiculteurs, associations et acteurs institutionnels de la filière.

Expériences de terrain...

« Ces expériences consistent à déployer des huîtres diploïdes saines issues de géniteurs sauvages sur 50 à 100 sites dans un secteur d’élevage donné. Cela permettra d’obtenir une représentation spatiale et temporelle des mortalités d’huîtres. La dynamique des mortalités sera mise en relation avec les pratiques d’élevage, et les paramètres environnementaux évalués à l’aide de la télédétection par satellite et de la modélisation. Ces suivis auront lieu dans le Mor Braz, au large du Morbihan, en 2013 ; la zone de Bourgneuf et la baie des Veys en 2014. En lien avec les expériences en milieu contrôlé, ces suivis nous permettront d’estimer le rôle joué par chaque paramètre environnemental dans la dispersion de la maladie et des mortalités. »

Comprendre le fonctionnement des écosystèmes cultivés pour développer des stratégies d’adaptation durables....

« Le troisième axe vise à modéliser la dispersion des agents infectieux et des mortalités d’huîtres. Nous pourrons ainsi tester l’effet de différentes mesures de maîtrise des maladies : réduction, ou au contraire, amplification, du nombre de concessions, de la densité d’huîtres en élevage... Nous sommes pour l’instant dans l’inconnu concernant les effets potentiels de telles mesures et nous espérons disposer au moins d’ordre de grandeur. Si on diminue les densités d’huîtres d’un facteur x, quel gain aurons-nous en terme de survie ? Et si gain il y a, est-ce rentable économiquement ? »

S’agit-il effectivement de proposer des solutions à la filière ? « Nous proposons des outils pouvant permettre à la filière de gérer la crise. Le 4ème axe consiste d’ailleurs à analyser la faisabilité et l’acceptabilité des mesures de maîtrise des maladies proposées. Plus largement, nous pensons que le projet Gigassat trouvera un écho dans un contexte de changement climatique, où il devient de plus en plus important de mieux comprendre le fonctionnement de nos écosystèmes cultivés pour développer des stratégies d’adaptation durables. »

D’après l’entretien de Fabrice Pernet dans Les Nouvelles de l’Ifremer d’avril 2013


Pour aller plus loin....

Le suivi des mortalités et les commentaires

Ifremer. Mortalité des huîtres 2013 / Resco : Observatoire Conchylicole

Sur Ostrea.org suivre Ici les commentaires du Forum "Mortalité des huîtres" 




Mortalité des huîtres 2013. Formulaire de déclaration à déposer avant le 31 décembre 2013

Pour plus d'informations : CRC Poitou-Charentes

Sinon, cliquer Ici pour télécharger le formulaire





Revue de presse



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Le 27 Février 2014

L'eau de mer trop acide tue des millions de pétoncles

Une ferme d'aquaculture de l'île de Vancouver est sur le point de fermer boutique, car elle a perdu dix millions de pétoncles en raison d'un changement du pH de l'eau de mer près de Qualicum Beach.

Source : Radio Canada  d'après les informations recueillies par Julie Landry.

Cliquer Ici pour voir le reportage (Vidéo)

Cette perte, dont la valeur est évaluée à dix millions de dollars, représente trois ans de production.

Les pétoncles sont morts après avoir été transférés des écloseries aux bassins situés en mer.

L'infortune de la compagnie Island Scallops créée beaucoup d'inquiétude dans l'industrie de la production des pétoncles au pays.

« On suit attentivement la situation qui se déroule dans le Pacifique, puisqu'[elle est] principalement dûe aux changements climatiques, par l'accumulation du CO2 dans les océans, la modification de pH », explique Jean-Philippe Hébert, un technicien en aquaculture et président de Fermes Marines du Québec.

« Puisque toutes les masses d'eau sont interconnectées, un impact à un endroit va éventuellement amener des impacts ailleurs, dont ici sur la côte est », ajoute-t-il.

Lorsque l'acidité de l'eau de mer est trop élevée, les pétoncles n'arrivent pas à construire une coquille adéquate et ceux-ci finissent par en mourir.

Vidéo de Fanny Bédard

http://ici.radio-canada.ca/regions/colombie-britannique/2014/02/26/005-petoncles-tues-ile-vancouver.shtml

La ferme de pétoncles Island Scallops farm de l'île de Vancouver. La ferme de pétoncles Island Scallops farm de l'île de Vancouver.

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Le 24 février 2014

Dix-huit tonnes d’huîtres ont débarqué du Portugal

La Tremblade. Les premières tonnes d’huîtres produites à Faro par l’établissement Papin-Poget viennent d’arriver. Une piste pour contourner les mortalités juvéniles...

Source : Sud Ouest par Philippe Baroux

Dix-huit tonnes d'huîtres creuses en provenance du sud du Portugal ont été déchargées vendredi dernier à la cabane d'élevage de l'établissement Papin-Poget, route Neuve à La Tremblade. Des huîtres de souche japonaise, du naissain d'écloserie mis à l'eau il y a deux ans, et qui a atteint le stade du demi-élevage. Ces gigas sont donc arrivées au milieu de leur croissance.

Dix millions de naissains

Après tri, les plus grosses seront remises à l'eau en Charente-Maritime et/ou sur les parcs paimpolais de l'entreprise. Elles auront la taille marchande à la fin de l'année. Les plus petites de ces creuses, quant à elles, ne seront pas mises sur le marché avant la campagne 2015-2016. C'est la première fois que la société fort connue de la presqu'île d'Arvert teste la croissance des huîtres dans les lagunes proches de Faro. Elle développe déjà le demi-élevage d'une partie de ses futures spéciales en Irlande, et leur offre la dernière pousse optimale à Utah Beach, en Normandie.

Cette fois, Emmanuelle Papin et Thierry Poget ont tenté l'aventure portugaise, incités par des producteurs normands. Ils leur proposaient d'élever des huîtres dans une première séquence dans bassins piscicoles, puis de les transférer vers des parcs en mer.

La société Lusostrea a ainsi été créée pour piloter cette production lancée avec dix millions d'unités de naissain et que suivent quatre salariés portugais. Cinq millions seront pêchées cette année, les cinq autres poursuivront leur cycle de croissance dans ces mêmes eaux, une saison encore.

Pourquoi tenter cette aventure lusitanienne, à 1 500 kilomètres de La Tremblade ? La mortalité qui s'abat depuis 2008 sur les huîtres juvéniles d'un an (jusqu'à des taux qui ont approché 80 % à leur paroxysme) est le déclencheur de la démarche. D'une manière générale, les ostréiculteurs, quels qu'ils soient, expérimentent de nouvelles pistes d'élevage, de nouvelles techniques de production....

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Pluie, productivité primaire, naissain et autres soucis ostréicoles

Jean-François Le Bitoux

En remontant du Roussillon vers ma Bretagne natale, j’ai fait une halte chez Jean Pierre, un ami de Monique (http://www.pauljorion.com/blog/?p=60590) ostréiculteur en Marennes Oléron.

Le long de la route des Côtes de Bourg et des Côtes de Blaye, les terres agricoles sont drainées des pluies de l’hiver. Une fois arrivé en territoire ostréicole Jean Pierre me fait remarquer que les modifications du paysage urbain et agricole des dernières décennies ont affecté son travail. Drainer les terres gorgées d’eau pour les remettre rapidement en exploitation a aussi un effet sur son travail dont on mesure mal l’impact d’une année sur l’autre. Les rivières locales et les estuaires marins sont enrichis d’eaux douces transportant aussi des résidus agricoles qu’il est tentant de désigner comme autant de pesticides. Y-a-t-il quelque part un suivi de ces pesticides ? Et quand bien même, quel est l’impact de ces cocktails inconnus sur le plancton et nos animaux en élevage ? Je n’ai pas la moindre idée de la réalité de cette accusation mais il y a dans cet afflux d’eau douce d’autres pièges tout aussi pernicieux. Quelques jours de dessalure peuvent être vécus comme un avantage mais de longues semaines peuvent avoir des effets contraires. En biologie et en thérapeutique, c’est la dose qui fait le poison. Et on peut passer de l’un à l’autre sans même s’en rendre compte. Une dessalure progressive sur un écosystème sain relance la production planctonique.

Une eau douce « de qualité» est un élément indispensable à stimuler la production primaire et il existe quantités de documents qui en soulignent les bienfaits sur la biodiversité. En Italie aux alentours de Venise, c’est l’eau douce des Alpes voisines qui au printemps contribue à entretenir plancton et populations de coques. Un phénomène similaire a été constaté au Venezuela dans des fermes de crevettes sous influence d’une eau de montagne apparemment excellente. Bref la qualité des eaux douces est aussi un paramètre essentiel de la productivité primaire qu’il faut prendre en compte. En 2008, la tempête Xynthia a induit en pleine mer une prolifération d’algues diatomées toxiques : elle est liée aux grandes quantités d’eau douces enrichies de limon terrestre dans les eaux côtières et qui se sont dispersées lentement malgré des battements des marées de plusieurs mètres. On a l’impression que les allers-retours des marées assurent un renouvellement complet de l’eau dans une baie mais il n’en est rien : c’est la même masse d’eau qui reste en place et les apports terrigènes sont épurés sur place. Et les productions planctoniques reflètent ce métabolisme qu’ils s’agissent  d’algues vertes, rouges ou bleues. Chacun sait - ou croyait savoir, moi le premier - que les proliférations d’algues bleues cyanophytes (= bactéries photosynthétiques) se développent essentiellement en eau douce ou fortement dessalées. Une fois que vous avez vécu une prolifération sournoise car peu visible, d’algues bleues dans un bassin à une salinité de 32 pour mille, vous devez revoir des conclusions acceptées trop vite ! Ces algues donnent un goût de vase et il faut donc les éliminer pour redonner une valeur commerciale aux productions. Les préoccupations de Jean Pierre sur l’impact des modifications du paysage terrestre sur les capacités trophiques de l’écosystème nourricier sont donc très légitimes.

L’autre préoccupation est l’impact des dessalures sur le captage et le naissain capté. Quel sera l’effet de plusieurs journées de dessalure sur un captage récent ? Même quand tout semble aller pour le mieux et que les collecteurs sont garnis, le naissain se révèle plus ou moins fragile à la manipulation lors du détroquage : un phénomène de sensibilité au stress des manipulations que connaissent les éleveurs de toutes les espèces. Dans un premier temps chacun attribue secrètement ses succès et ses échecs au matériel utilisé, aux différents types de collecteurs, à la période exacte à laquelle il a travaillé, bref à un savoir-faire qu’il ne partagera pas et qui reste flou !

Comme rappelé dans le billet précédent, le monde de l’aquaculture de crevettes en Equateur a vécu avec des concepts similaires car il est aussi secret et refermé que tous les autres éleveurs ! Ne pas discuter avec ses voisins et encore moins avec les « scientifiques » n’est pas de la mauvaise volonté : quand tout va bien, il n’y a rien à dire ! C’est quand ça va mal que le vocabulaire manque. Je ne fais pas mieux quand je vais chez le garagiste ou que l’écran de mon ordinateur devient noir. Je n’ai pas plus de vocabulaire pour gloser sur les vins que j’ai apprécié le long de mon parcours touristique !

Il est donc difficile, en fait impossible, de collecter une information précise quand on ne dispose pas auparavant des structures scientifiques et techniques dans lesquelles ces informations prendront du sens. Certes il existe un non-dit qui voudrait préserver quelques secrets de fabrication et tous les éleveurs en ont sinon ils ne seraient pas aussi efficaces. Toutes les approches qui font un métier ne sont pas toujours « scientifiques » et l’éleveur sait parfois mieux que le scientifique porter des réponses simples à des situations complexes sur « son » écosystème ! L’agriculteur se bat chaque année dans des conditions différentes et se posent quantités de questions propres à son exploitation qui n’ont pas de réponses simplistes.

La méthode scientifique a fait la démonstration de son efficacité mais nous avons déjà évoqué qu’elle vit aussi une réelle remise en question : les techniques deviennent de plus en plus pointues et difficiles à échanger de manière simpliste, sur des réseaux sociaux : ces mondes n’utilisent pas les mêmes langues, ni les mêmes grilles d’appréciation ou de lecture. En secret scientifique et non scientifique espèrent encore à juste titre ! Pourtant l’oncle Albert (Einstein) nous rappelle que ce n’est pas en utilisant des technologies qui nous ont conduit à l’échec, que nous nous en sortirons : il faut oser se remettre en question et se renouveler, innover et inventer. C. Kiener (The oyster question) nous a dit qu’aux USA les productions ostréicoles périclitent depuis plus d’un siècle et de la façon dont chacun s’y prend, il n’y a aucune raison que ça s’arrange : il va donc falloir faire preuve d’imagination !

Jean Pierre m’a confié quelques tests qu’il avait menés avec succès pour améliorer ses productions. Je n’en ai pas le détail et nous savons que des modifications apparemment mineures peuvent prendre une importance inattendue. Comme en Equateur en aquaculture de crevettes (Billet n° 5), le moment dans le cycle de marée où les animaux sont mis à l’eau peut avoir un impact bénéfique ou négatif sur la suite de l’élevage. Pour autant Jean Pierre comme Monique se remémorent régulièrement des pratiques culturelles que leurs parents utilisaient en routine et qu’ils ont parfois oubliées ou pire, que leurs voisins ont abandonnées. Car quand un voisin ne gère pas correctement ses animaux, tout l’écosystème peut en pâtir.

Là on touche un autre aspect délicat de n’importe quel élevage ; autant chacun a des coups de main secrets qu’ils ne souhaitent pas partager, autant il peut aussi oublier quelques soins auxquels il n’attache pas suffisamment d’attention. Et ce sont ces détails accumulés qui construisent une production saine, plus efficacement qu’une génétique mal maîtrisée ! Et ces détails accumulés bons et moins bons qui font succès ou pathologies, nul n’en parlera autour d’une table chez le préfet ! C’est sur le terrain qu’on peut vivre et analyser l’évolution (ou non) de la qualité de l’écosystème : en parler comme d’une généralité reste du bavardage inutile, m’a déjà fait remarquer Hippolyte, à très juste titre. Sur France Culture, Dr Houssin présente son livre « Face au risque épidémique » et souligne qu’en matière d’épidémiologie : « Le danger, c’est d’abord l’oubli : la catastrophe survient surtout quand on l’oublie ; c’est un proverbe japonais et ils s’y connaissent ! » J’ai cru entendre des déclarations similaires dans la bouche de Jean Pierre : « Revenons à ce que nous faisions bien et nous aurons résolu une grande partie de nos problèmes ». Parfaitement d’accord avec toi, Jean Pierre ; j’avais déjà entendu ce genre de réflexion en Equateur. On en reparlera.
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Le 15 février 2014

Frédéric Cuvillier rencontrera les conchyliculteurs : de vives attentes

Les présidents des comités régionaux de la conchyliculture rencontreront le ministre Frédéric Cuvillier le 20 février. Irrités par trois reports successifs de cette entrevue, leurs attentes sont vives.

Source : Le Marin

État des ressources, qualité des écosystèmes conchylicoles, équilibre économique des entreprises et des structures professionnelles : autant de sujets dont dépend l’avenir de la filière. Ils sollicitent « un soutien marqué de l’État français », prévient Gérald Viaud, président du Comité national de la conchyliculture. Dans la continuité des engagements déjà obtenus au niveau européen.

Communiqué du CNC

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Des traces d'hydrocarbures trouvées dans les huîtres sauvages du bassin d'Arcachon


Cette contamination pourrait expliquer les anomalies de reproduction observées depuis plusieurs années. Le taux d'hydrocarbures relevé par les scientifiques de l'Ifremer ne constitue pas de danger pour la santé humaine

Source : Sud Ouest

La provenance des hydrocarbures aromatiques polycycliques qui se retrouvent dans l’eau du Bassin est, en l’état de la recherche, difficile à déterminer...

C'est une note qui dit des choses « préoccupantes ». Elle a été rédigée par la station arcachonnaise de l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) et elle s'intitule ainsi : « Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans les huîtres du bassin d'Arcachon. Comparaison avec les teneurs mesurées dans les autres masses d'eau du bassin Adour-Garonne ».

Les non-scientifiques ne comprennent pas le titre mais sentent bien que ça fait un peu peur. Alors qu'est-ce que cela veut dire ? Les HAP constituent une sous-famille des hydrocarbures aromatiques, c'est-à-dire des molécules d'atomes de carbone et d'hydrogène. Ils existent dans le pétrole brut (les hydrocarbures pétrogéniques) et peuvent être libérés dans le milieu par les activités motonautiques. La combustion projette aussi des HAP (les hydrocarbures pyrogéniques) qui reviennent par retombées atmosphériques (moteurs thermiques des véhicules), par le chauffage (bois, charbon, fuel) et par l'activité industrielle. Répertorier exactement, dans un lieu précis, d'où ils viennent s'avère donc compliqué. Ces HAP sont toxiques et répertoriés comme tels par l'Organisation mondiale de la santé (1).

D'où l'intérêt de les suivre, notamment dans les eaux du Bassin. La teneur d'un certain nombre de HAP dans les huîtres sauvages est donc étudiée annuellement par l'Ifremer depuis 1996 à partir de prélèvements effectués en novembre.

Quelle est la tendance d'après les prélèvements de 2012 ? « Les résultats, explique la note d'Ifremer publiée en octobre 2013, montrent notamment la prédominance du pyrène et du fluoranthène dans la plupart des échantillons, une relative stabilité (augmentation suivie d'une diminution) des teneurs dans les huîtres sauvages du Cap-Ferret, une augmentation globale au cours du temps aux Jacquets et à Comprian, avec de fortes variations interannuelles. »

« Il y aurait peut-être un lien entre ces teneurs importantes et les anomalies de reproduction constatées depuis plusieurs années » 

Ensuite, l'Ifremer se demande si les huîtres du Bassin sont plus contaminées que celles des autres sites côtiers. La réponse est oui : « Les huîtres sauvages des Jacquets et Comprian sont globalement plus contaminées par les HAP, y compris les sept HAP cancérigènes, que celles des autres zones littorales. La signature des HAP les plus présents dans le Bassin indique une origine très majoritairement pyrolytique. »

Les tableaux comparatifs avec les autres sites suivis montrent que ces concentrations aux Jacquets et à Comprian sont trois fois supérieures à celles observées au Cap-Ferret, à Boyardville et Mus-de-Loup (Charente-Maritime) ou à Hossegor (Landes).

Une question se pose immédiatement : « De telles teneurs posent-elles un problème sanitaire ? » Soyons ici très clairs et très précis, absolument aucune mesure ne dépasse le seuil sanitaire fixé par l'Europe : autrement dit, la santé humaine n'est pas en danger. Mais pour certains HAP jugés toxiques, « les concentrations dans les mollusques prélevés en novembre dans différentes masses d'eau n'en sont parfois guère éloignées dans les sites du fond du Bassin. » Enfin, certains travaux scientifiques montrent l'influence des HAP sur la maturation de certains bivalves, et notamment un effet « retardateur » au niveau de la gamétogénèse (le processus qui aboutit à la formation des cellules reproductrices, les gamètes).

Il y aurait donc peut-être un lien à établir entre ces teneurs importantes en HAP observées sur les huîtres sauvages du fond du Bassin et les anomalies de reproduction constatées depuis plusieurs années sur le Bassin (la ponte de plus en plus tardive) : « Compte tenu de l'importance socio-économique de l'ostréiculture dans le Bassin, conclut la note, il semble essentiel de continuer à acquérir des données sur les HAP dans les mollusques et de mener à bien des expérimentations propres à préciser les liens entre la i. » C'est justement l'un des objectifs du programme universitaire OSQUAR 2 (2013-2016).

(1) Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ont des propriétés cancérigènes, particulièrement le benzo (a) pyrène, le benzo (a) anthracène, le benzo (b) fluoranthène et le benzo (k) fluoranthène. Certains HAP présentent aussi « un caractère mutagène » qui peut « entraîner une diminution de la réponse du système immunitaire augmentant ainsi les risques d'infection ».

Le président des ostréiculteurs reste prudent

Interrogé au sujet des hydrocarbures aromatiques polyclycliques (HAP), Olivier Laban, président des ostréiculteurs d’Arcachon-Cap-Ferret, explique qu’il « reste prudent ».

Il assure aussi qu’il a demandé des travaux scientifiques à ce sujet : « Certains sont en cours mais ces HAP viennent de beaucoup de choses. Nous ne sommes qu’au début des investigations à ce propos. Alors je n’ai pour l’instant pas grand-chose à dire. Ces HAP peuvent être préoccupants mais nous n’en sommes pas encore là. Encore une fois, je reste prudent. »

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Ocea livre une barge de 25 mètres à un mytiliculteur de La Turballe


L’« Hegoa » servira pour la récolte et l’expédition des moules de ses filières. (Photo : Jean-Yves Poirier)

Source : Le Marin

Le site rochelais du chantier Ocea, spécialiste de la construction navale en alliage léger, vient de mettre à l’eau un navire mytilicole de la série Aquafisher 80. Longue de 24,95 mètres et large de 7 mètres, l’Hegoa a été commandée par la Société conchylicole de l’île Dumet (SCID). Basée à La Turballe et gérée par Bruno Brochard, l’entreprise s’en servira pour la récolte et l’expédition des moules de ses filières, installées au large de Piriac, en Loire-Atlantique.

L’utilisation extensive de profils extrudés sur les tôles de pont, le livet et les renforts longitudinaux, a contribué à alléger le poids de la coque de près de 30 % par rapport aux techniques conventionnelles, avec un effet bénéfique sur la consommation en carburant. Couplé à une centrale, le moteur de 750 ch entraîne l’ensemble des équipements hydrauliques, y compris les deux propulseurs.

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Arcachon : L’ostréiculture vote

Les élections pour le renouvellement du bureau du comité régional conchylicole auront lieu mercredi 19 février. Il y a 29 candidats pour un total de 26 sièges.

Source : Sud Ouest par David Patsouris

Eux seuls voteront. Contrairement à ce qui va se passer dans tous les comités régionaux conchylicoles de France cette année, le renouvellement du bureau sur le bassin d'Arcachon se fera par le vote et non par cooptation via les syndicats locaux. Ce vote aura lieu mercredi 19 février, de 9 heures à 14 heures, soit en pleine maline (mer basse à 13 h 57), des horaires qui, évidemment, risquent de booster l'abstention.

Est-ce la proximité des municipales ? L'abondance de naissain qui rend la vie plus belle ? Ou encore l'hiver pluvieux ? Toujours est-il que la mobilisation des professionnels est toute relative. La cooptation via les syndicats n'a de toute façon pas été possible « parce que, c'est malheureux de le dire ainsi mais c'est vrai, nos syndicats ne vivent plus », avoue Olivier Laban, président des ostréiculteurs du Bassin depuis six ans. Ainsi, 29 ostréiculteurs se présentent pour 26 sièges. Il n'a même pas été possible de trouver un candidat pour Arès.

2014, « année charnière »

Même Olivier Laban a eu un peu de vague à l'âme. « J'ai annoncé ma candidature à mes collègues il y a un an. Mais sincèrement, si je n'avais rien dit, je me poserai aujourd'hui beaucoup de questions. Dans ce poste, il y a de plus en plus de grands moments de solitude. Il y a trop peu de candidats. Il y avait seulement 70 ostréiculteurs (sur plus de 300, NDLR) lors de l'assemblée générale du comité régional conchylicole (CRC). C'était pourtant le moment de dire ce qu'on pensait sur le mandat. »

Et pourtant, selon Olivier Laban, 2014 est une « année charnière ». Le CRC verra son directeur Jean-Charles Mauviot partir à la retraite au printemps. Ensuite, le Fond européen pour la pêche (FEP) est remplacé par le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (Feamp). Autres chantiers importants en cours ou à venir, le programme Score (dont Olivier Laban est un des initiateurs), destiné à sélectionner les souches les plus résistantes d'huîtres, en ces temps où les jeunes huîtres meurent d'un herpès-virus et, depuis cet été, les huîtres marchandes d'une bactérie, ou encore celui d'une démarche qualité afin d'obtenir un label pour l'huître du Bassin. Et enfin, le Parc naturel marin doit voir le jour sur le bassin d'Arcachon. Voilà le décor planté pour ces élections.

En 2010, elles avaient été disputées. Essentiellement à Gujan où Olivier Laban avait été (relativement) contesté : « Dans la liste des élus gujanais, j'étais avant-avant-dernier. On peut aussi dire que j'étais sixième sur dix-sept ! J'avais cependant été surpris parce que j'avais eu la peau du test souris. Bon, on est jamais élu sur un bilan et certains s'étaient fait plaisir… »

Gujan, cœur de l'élection

Les mêmes têtes (ou presque) se retrouvent cette année à Gujan, cœur de ces élections. Mais le danger semble moindre pour Olivier Laban avec douze candidats pour huit postes. Cependant, bien qu'absent du Bassin jusqu'au 19 février, le président aurait mieux préparé l'élection qu'il y a quatre ans.

Reste à mesurer l'influence aujourd'hui de ceux qui avaient rayé Olivier Laban sur les listes il y a quatre ans. Nous avons cherché (malheureusement sans succès) à joindre Jean-Claude Lacoste, président du syndicat de Gujan, qui, en 2010, avait revendiqué la présidence.

Sur la digue ouest de la Teste, le bilan du président sortant n'est pas contesté. Lionel Foucart, tout récent président du syndicat, regrette que « le travail de fond effectué par le bureau du CRC ne soit pas plus vu, tout ce boulot fait avec l'état ou l'Europe indispensable pour ne pas noyer les ostréiculteurs sous les contraintes sanitaires ou administratives ».

Un peu plus loin sur la même digue, Angelika Hermann est candidate « pour que la voix de l'ostréiculture traditionnelle, celle des petites entreprises axées sur l'huître naturelle, soit représentée ». Elle considère que le CRC a bien travaillé pendant quatre ans. Elle ne regrette qu'une chose : « Que le moratoire sur les huîtres triploïdes (c'est-à-dire issues des écloseries), voté par les ostréiculteurs, n'ait pas été suivi d'effet. À part ça, le bilan du président est positif. »

Maintenant, place au vote…

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Goulven Brest : et de cinq mandats au comité conchylicole de Bretagne nord

Goulven Brest, élu depuis 1992, démarre son cinquième mandat : un record !

Source : Le Marin

L’assemblée constitutive du comité régional de conchyliculture de Bretagne nord a réélu dans ses fonctions Goulven Brest, le président sortant.

Les principaux dossiers en cours ne connaîtront donc pas le temps mort : expérimentation des moules sur filières en Ille-et-Vilaine, lotissement de Boulguieff, relevage des crépidules, diversification, mortalités…

Goulven Brest sera secondé par Stéphane Hesry, nouveau premier vice-président qui remplace Rémy Hurtaud. Henri Chaumard, vice-président chargé des huîtres et Stéphane Salardaine, vice-président chargé des moules et autres coquillages, conservent leurs postes.

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Louis Teyssier à la tête des conchyliculteurs de Normandie - mer du Nord

Ostréiculteur de Blainville-sur-Mer (Manche), âgé de 53 ans, Louis Teyssier, élu professionnel depuis 1990, succède à Joseph Costard à la présidence du comité régional de la conchyliculture Normandie – mer du Nord.

Source : Le Marin

À ses côtés, six vice-présidents : Patrick Perdriel (premier vice-président), Ghislaine Lefeuvre (côte ouest), Loïc Maine (mytiliculture), Michel Hélie (côte est), André-Gilles Taillepied (Calvados) et Jo Costard.

« Nous agirons dans la continuité des deux derniers mandats, assure Louis Teyssier, avec une vigilance toute particulière sur la qualité des eaux, le schéma des structures et la gestion du domaine public maritime. »

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Ostréiculteurs : Philippe Le Gal élu président de la Bretagne Sud

Vice-président et complice du président sortant, Hervé Jenot, pendant douze ans, Philippe Le Gal a pris le relais quasi naturellement à la tête du Comité régional conchylicole de Bretagne sud. Un comité breton qui regroupe, d'Audierne au Croisic, les départements du Finistère, du Morbihan et de Loire-Atlantique. « Je me réjouis de cette élection », commente Hervé Jenot, ostréiculteur à Carnac.

Source : Ouest France  par Jean-Pierre Buisson.

Un bémol : « L'absence de candidat pour la vice-présidence dans le Morbihan. Dommage que ceux qui ont beaucoup à dire refusent de prendre des responsabilités », épingle le président sortant. Pascal Chellet (Le Croisic) et Jo Thaëron (Riec-sur-Belon) ont été reconduits dans les sièges de vice-présidents pour la Loire-Atlantique et le Finistère.

Depuis six ans, les professionnels sont confrontés à la forte mortalité de leurs juvéniles et, maintenant, des huîtres adultes. « Les dossiers sont lourds », explique Philippe Le Gal. Après dix années de vice-présidence, il mesure l'ampleur de la tâche qui l'attend. Ostréiculteur à Surzur sur la rivière de Pénerf, dans le Morbihan, il souhaite structurer différemment le CTC Bretagne sud. L'idée, « c'est de créer des binômes entre un élu et un technicien en fonction sur des grandes thématiques qui nous concernent : environnement, foncier, qualité de l'eau, gestion de l'espace littoral, formation et emploi... »

Le comité emploie huit permanents, « et sera sans doute contraint d'embaucher encore pour répondre aux nombreuses contraintes qui s'accumulent et réclament de plus en plus de disponibilités de la part des représentants de la profession. Or, nous devons en premier lieu nous consacrer à nos entreprises », indique Philippe Le Gal. Des entreprises « dont la situation s'est un peu stabilisée. Mais, avec ces mortalités, nous manquons de visibilité ». Les ventes, elles, se concentrent de plus en plus sur les fêtes de fin d'année. « Effet de la crise économique, les clients ciblent plus leurs achats. » Sur le littoral, l'été, les ventes directes restent toutefois « une bonne niche ».

Une nouvelle réunion du CRC Bretagne sud est programmée début mars pour affiner la mise en place de la nouvelle organisation.

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Le 10 Février 2014

Miser sur la nature avec des huîtres naturelles nées en mer

Nous sommes aussi « Sentinelles Slow-Food » afin de mieux faire connaître auprès des consommateurs cet enjeu des « huîtres nées en mer ». Et nous sommes quelques-uns à avoir signé une charte de qualité avec le Réseau associatif Cohérence en Bretagne attestant de pratiques respectueuses de l’environnement.

Source : Revue n°35 de l'Encre de mer
   
Photo de Tifenn Vigouroux : Jean-Noël Yvon, ostréiculteur dans la ria d'Etel (Morbihan)

« Une huître va s’élever sur 3 ans, elle se nourrit d’elle-même des richesses qu’il y a dans l’eau. Dans la ria d’Etel, une ancienne vallée glaciaire*,  les marées s’engouffrent loin dans les terres, et il y a en amont tout un réseau hydraulique d’eau douce, de petits ruisseaux, de petits rus temporaires ou permanents qui apportent de l’eau douce en mer. Celle-ci apporte principalement les sels minéraux qui vont permettre la régénérescence du plancton. Chez nous il n’y a pas de grands mouvements des rus, il y aura plus de travail sur l’entretien des parcs autour de la sédimentation.
Il y a aussi plein de presqu’îles, un dédale maritime, c’est un tout petit secteur mais avec quand même 140 km de côtes, des virages… Quand la mer monte, le courant passe d’un côté, quand elle descend, il passe de l’autre. Y a des endroits avec des sols qui sont plutôt sablonneux, plutôt vaseux, plutôt durs… de la roche. En fonction du courant, de sa violence ou des apports d’eau douce, certains parcs vont correspondre au développement des huîtres la première année, d’autres vont permettre le durcissement de la coquille, d’autres encore permettront d’avoir une chair plus conséquente ; on travaille donc les parcs en rotation.

Il y a de l’élevage en surélevé et de l’élevage au sol, et il y  a des parcs vides  car, de temps en temps, il faut laisser le sol se reposer, se ré-oxygéner, prendre le temps de tout remettre en ordre, de nettoyer. Le milieu est riche avec des développements d’algues, de mousses, d’éponges… c’est la biodiversité qui veut ça. Il faut enlever certaines algues à certaines époques car, en consommant l’oxygène de l’eau, elles réduisent la production planctonique et deviennent des compétiteurs pour l’huître…

Parlons de la reproduction, une année où les conditions climatiques sont défavorables, le peu de naissain qu’il y a est résistant, avec une capacité de croissance rapide. Lorsque le naissain est pléthorique, la croissance prend six mois ou un an de plus. L’huître se nourrit de plancton mais aussi de nutriments qui sont en partie dans les sédiments et qui sont remis en suspension pendant les moments de colère de la nature, l’hiver, pendant les tempêtes, pendant les grandes marées… On ne sait pas vraiment tout ce que mangent les huîtres, pour un éleveur c’est étonnant !

Comment expliquer en deux, trois mots, quelque chose que l’on apprend en vivant dans la nature sur 30 ans de carrière ? Dès qu’on change de secteur de production, les conditions d’hydrologie, de pluviosité, de courantologie, d’ensoleillement ne vont pas être les mêmes, il va falloir adapter les techniques à ce que la nature propose.

Les huîtres, c’est comme les gens : à chaque âge, y a des grands, des moyens, des petits, à chaque âge on va ramener les huîtres à terre dans notre atelier, on va les trier car elles n’arriveront pas à maturité en même temps. Le but est de ne pas travailler trois fois toute une génération en même temps car sinon on les bouscule un peu plus et on les stresse. On essaie d’avoir des lots homogènes à maturité, ça diminue le poids total porté à la fin. Il faut les changer de poches quand elles grandissent, réduire les densités, choisir des maillages plus gros pour que l’eau circule. L’effet des vagues, des courants fait qu’elles vont se concentrer d’un côté de la poche. Pour celles qui sont au milieu, c’est la crise du logement… alors on va retourner les poches pour leur donner de la place, étaler les huîtres.

Une huître quand elle arrive à maturité, entre les opérations réalisées à terre et sur le parc, elle a été manipulée entre 40 et 50 fois ! Une huître c’est que du temps de travail, de la main d’œuvre, et on a l’habitude de dire c’est que de l’amour ! Voilà, une huître, c’est du temps de travail, principalement.

C’est à l’oreille que je sens si les huîtres vont bien, je secoue la poche. Au bruit qu’elle fait, je sais si il y a eu des mortalités car les coquilles vides sonnent creux, je sais si les huîtres sont en pousse parce qu’elles sont fragiles et ça fait des petits crissements, des petits craquements très particuliers, donc à l’oreille on sait déjà. A l’œil, une huître qui est partie en croissance, c’est magnifique, la pousse va faire un à deux centimètres tout autour, c’est fin comme du papier à cigarette, c’est transparent, nacré et on a des couleurs sur la partie de la coquille qui est plus dure, des couleurs violettes, rouges qui sont associées au développement de la végétation, des éponges… y a un pastel de couleurs assez magnifique, une huître qui est bien portante, on le voit.

Quand en 1994, nous avons eu un problème sur la qualité des eaux, au lieu d’accuser les agriculteurs, nous avons choisi le dialogue. IIs sont paysans de la terre, nous nous sommes appelés « paysans des mers ». Uniquement par le dialogue, sans mesures coercitives et sans procès, progressivement, par la bonne volonté de chacun, par des petites mises en œuvre de pratiques différentes, on a pu retrouver une bonne qualité de l’eau. Ces réunions regroupaient différents acteurs du territoire : les producteurs, les communes mais aussi les autres usagers autour du tourisme, les résidents, les  plaisanciers,  les  pêcheurs professionnels…   un  échange  d’idées passionnant et, finalement, chacun avait sa part de responsabilité. On est obligé aujourd’hui de reprendre notre bâton de pèlerin car, depuis une dizaine d’années, comme partout en France, la qualité des eaux a baissé. Il y a de plus en plus de constructions et les réseaux d’assainissement et de collecte des eaux de pluie ne suivent pas forcément.

C’est toute une histoire de territoire, une gestion qui permet à toutes les professions qui vivent autour de la rivière de pouvoir continuer. Notre choix, c’est une agriculture littorale plutôt qu’un développement touristique. Sans l’apport de l’agriculture, sans l’apport du travail sur les terres, il n’y a pas d’apport de sels minéraux en mer, donc pas de plancton, donc pas de biodiversité qui a permis à l’ostréiculture de s’installer dans la ria d’Étel comme dans les baies ou les estuaires. Cette biodiversité, il faut la préserver au maximum en gardant le maximum d’activités qui permette le bon équilibre. Il y a quelques années, nous avons eu une prolifération de Pseudo-nitzschia, un plancton toxique, qui s’est développé sur toutes les côtes françaises après la tempête Xynthia. L’eau est rentrée dans les terres jusqu’à 10 km, elle est repartie en mer avec pas mal de désagréments et a généré un gros déséquilibre. A partir d’un déséquilibre à terre, on génère un déséquilibre en mer.

Traditionnellement, l’huître ne se consomme pas l’été parce qu’elle est laiteuse en période de reproduction ; la plupart des consommateurs ne l’aiment pas. En 1997, l’élevage d’huîtres triploïdes - des huîtres stériles produites en écloserie – a été autorisé sans essai préalable en milieu fermé. Dans une eau à 10°C, l’huître filtre trois heures par jour ; dans une eau à 20°C, elle filtre dix-huit heures par jour. Si elle ne consomme pas son énergie dans la reproduction, elle la consacre à la croissance. On produit donc une huître triploïde en deux ans au lieu de trois. Comme on n’a pas réduit les densités, au bout de quelques années, cela nous a amené à une surproduction généralisée dans tous les bassins, avec une surdensité à tous les âges. La nature répond à sa façon : les années de surproduction, un virus a attaqué les huîtres. En 2008, le virus a légèrement muté et décimé la moitié des huîtres de moins d’un an, en moins de trois semaines, sur les trois façades maritimes… Produire du naissain en dehors du milieu naturel n’a jamais fait qu’augmenter la surproduction et, comme dans tous les  élevages, cela a généré de nouvelles maladies. L’ostréiculture fait les mêmes bêtises que l’agriculture avec vingt-cinq ans de retard. Quand on a commencé à parler de ces problèmes de mortalité de juvéniles, les collègues agriculteurs et paysans m’ont regardé avec de grands yeux : « Mais Jean-Noël quand même, depuis le temps qu’on t’explique toutes les bêtises qui nous sont arrivées avec la volaille, avec le porc et les vaches, vous auriez dû comprendre quand même ». Ce que la profession a oublié en termes de bon sens c’est que le milieu naturel produit une alimentation qui peut nourrir un certain nombre d’individus.

Si un paysan met 40 vaches dans un pré, il va produire du lait. S’il en met 80, il aura plus de lait mais beaucoup moins par vache. En ostréiculture, on n’a aucun outil de mesure sur le fourrage que l’on a. Permettre le développement à tout va, c’est forcément prendre des risques.

Par ailleurs, on se retrouve aujourd’hui avec 6 ou 7  grosses écloseries, en lieu et place des 1000 à 1200 petites entreprises qui produisaient du naissain naturel. Ces pêcheurs représentaient aussi une présence de sentinelle sur la qualité de l’eau, une garantie des territoires, des paysages, de la biodiversité. Dans de nombreux secteurs, si vous enlevez les entreprises de la conchyliculture,    vous allez voir se développer le tourisme, le risque de bétonnage, et à terme plus de pollution des eaux. Le problème déborde largement l’ostréiculture. Faut-il ajouter que les brevets Ifremer vont tomber dans le domaine public en 2014 et qu’il y a un risque de mainmise par de grands groupes privés, que les risques de réduction génétique par reproduction de triploïdes sont réels, tout comme ceux de stérilisation des milieux**,  qu’enfin le  consommateur  n’a  aucune information sur ces triploïdes car leur affichage n’est pas obligatoire et les lots d’huîtres naturelles et triploïdes peuvent être mélangés ? Malgré cela, il n’est toujours pas question de parler de moratoire sur ces fameuses huîtres. Seules 70 entreprises en France ont choisi de se démarquer au sein du groupement « Ostréiculteurs traditionnels » qui n’élève que des « huîtres nées en mer ».

Nous sommes aussi « Sentinelles Slow-Food » afin de mieux faire connaître auprès des consommateurs cet enjeu des « huîtres nées en mer ». Et nous sommes quelques-uns à avoir signé une charte de qualité avec le Réseau associatif Cohérence en Bretagne attestant de pratiques respectueuses de l’environnement.

Rustiques, les huîtres naturelles « nées en mer » ont une plus grande capacité à résister au milieu. Il nous faut miser sur la nature plutôt que sur les sélections en écloserie, préserver pour les générations futures une biodiversité et une richesse génétique qui permettront à l’huître de survivre et de s’adapter ».
*  On appelle ça une ria dans le Morbihan, des abers dans le Finistère, des fiords en Norvège, c’est le même principe.
** D’après un rapport scientifique, si 15 tétraploïdes (les triploïdes s’obtiennent par croisement de diploïde et de tétraploïde) partent dans la nature, il faut à peine 15 ans pour stériliser l’ensemble du milieu.

Ets Yvon Père et fils
Listrec – 56550 Locoal-Mendon
Tél. 02 97 24 63 25

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2013 : une ponte tardive et un naissain abondant

La station Ifremer d’Arcachon a rendu son rapport sur la reproduction des huîtres dans le Bassin durant l’été 2013. Comme en 2012, le naissain est très abondant.

Source : Sud Ouest par David Patsouris
2013 : une ponte tardive et un naissain abondant La tuile chaulée, même lourde et difficilement maniable, demeure le meilleur moyen de fixer les naissains d’huîtres dans le bassin d’Arcachon.

Dans son malheur, l'ostréiculture arcachonnaise a des branches auxquelles se raccrocher. Certes, les huîtres juvéniles meurent en masse dès que la température de l'eau atteint environ 16 degrés en raison d'un virus herpès très virulent. Certes, cet été, les huîtres marchandes, essentiellement les huîtres triploïdes, c'est-à-dire des huîtres stériles nées en écloserie, ont aussi été emportées par la bactérie Vibrio aestuarianus, inoffensive pour l'homme. Mais le naissain est cette année encore abondant, comme en 2012.

1 Une bonne récolte était vitale

Plusieurs années marquées par une faible récolte et des mortalités importantes avaient réduit les stocks de manière dramatique. Les deux derniers étés riches en naissain, les toutes petites huîtres - ont, en partie, rétabli les choses.

Le rapport intitulé « Reproduction de l'huître creuse dans le bassin d'Arcachon, année 2013 », qui vient d'être publié par la station Ifremer, sous la direction d'Isabelle Auby et Danièle Maurer, confirme ce qui est observé dans les parcs.

Allons de suite à la conclusion de texte. Voilà ce qui est dit : « Grâce aux fortes abondances de larves en fixation et à leur présence pendant une durée de plusieurs semaines, le captage était important à la fin de la saison de reproduction, environ 6 000 naissains par tuile. »

2 Le Bassin est de nouveau naisseur

Ce chiffre de 6 000 naissains par tuile est à comparer avec les années précédentes. Il était de 3 500 en 2012. Mais pour mesurer son importance, il faut regarder l'année 2011 avec seulement 201 naissains par tuile, 2010 avec 271 naissains, 2 009 avec 129 naissains, ou encore 2 007 avec 63 naissains par tuile. Le Bassin, naguère plus grand centre naisseur d'Europe, était « castré », pour reprendre l'expression d'un ostréiculteur gujanais.

Le rapport de l'Ifremer constate une ponte tardive : de très petites pontes début juillet ; une première ponte notable le 25 juillet ; une ponte très faible et éparse entre le 4 et le 6 août ; le frai principal autour des 12 et 13 août ; et enfin deux petites pontes du 27 au 29 août et les 10 et 11 septembre.

3 De la nourriture en abondance

La reproduction des huîtres est directement liée à la température de l'eau. « En 2013, la température de l'eau a été de deux degrés plus froide que la normale en mai et en juin et inférieure à la médiane en février et mars. Les populations de géniteurs ont donc subi des températures faibles par rapport à la normale au cours de la maturation, en particulier à la fin du printemps. Ces observations laissaient présager une ponte tardive. »

Au printemps, la teneur en chlorophylle dans l'eau, au-dessus de la moyenne, témoignait de réserves de nourriture importantes, laissant prévoir une forte fécondité. Le lien n'est plus aussi évident ensuite : « Il est aussi possible que la qualité (et non simplement la quantité) de la nourriture disponible pour les géniteurs intervienne. »

Cela dit, le rapport est encourageant : « On peut se demander si l'année 2013 ne marque pas un retour à la normale, avec des pontes importantes liées à de fortes biomasses phytoplanctoniques au printemps. Cette hypothèse méritera d'être rediscutée en 2014. »

4 Des eaux chaudes et protectrices

Le réchauffement de l'eau déclenche la ponte de l'huître. « L'été 2013 a été caractérisé par des températures de l'eau très froides en juin et début de juillet et élevées pendant les trois dernières semaines de juillet, la première semaine d'août et la fin de septembre. » Tout est réuni pour une ponte importante.

Mais une mauvaise météo peut décimer les larves encore fragiles dérivant dans les courants avant de se fixer : le froid est leur ennemi, comme lors des étés 2010 et 2011.

Ce ne fut pas le cas en 2013 : « Les cohortes larvaires ont évolué conformément à ce que la température de l'eau laissait présager : bonne survie (entre les stades petite et moyenne) des différentes cohortes grâce à une température de l'eau élevée après les pontes. En particulier, les deux premières petites cohortes ont présenté un taux de survie très important (respectivement environ 2 % et 0,5 % entre les stades petite et fixation) en liaison avec la température de l'eau supérieure à 22 degrés lors de leur développement. »

5 Les résultats de l'étude Feliba

Depuis un an et demi, le chercheur Ismaël Bernard s'est penché sur les problèmes de fécondité rencontrés par nos huîtres. Elles produisaient peu de gamètes (qui sont les cellules reproductrices). En comparant certains lots dans différents lieux, il a aussi vu que les huîtres se développaient moins vite dans le Bassin - dans le sud-est notamment - qu'à Brest. Autre observation, les huîtres du fond du Bassin ne pondent plus les premières.

« Il y a différentes hypothèses pour les mauvaises performances dans le sud-est du Bassin, a expliqué Ismaël Bernard lors de la récente assemblée générale du comité régional conchylicole. Soit une modification du phytoplancton sous l'influence climatique, soit l'impact d'un contaminant. Le phénomène de ponte tardive est général en France. Mais peut-être que le problème est en voie de résolution à la vue des captages 2012 et 2013. »

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Le 8 février 2014

RETOUR SUR - Les huîtres meurent, mais les ostréiculteurs ne se rendent pas


Six ans après l'irruption d'un virus décimant les jeunes huîtres, faisant craindre une disparition de la ressource, ce mets n'a pas disparu des tables et son prix s'est stabilisé. Mais scientifiques et ostréiculteurs doivent lutter contre une vulnérabilité croissante du précieux coquillage.

Source : AFP/Marine-océans

Noël 2010 : alors qu'arrivent sur les étals les premières générations d'huîtres affectées par la surmortalité apparue en 2008, les prix moyens bondissent de plus de 20%, à 8 euros la douzaine. De 135.000 tonnes par an avant la crise, la production de la France, premier pays ostréicole européen, chute à 80.000. Et nul ne sait où cela va s'arrêter.

Trois ans plus tard, après avoir crû de 50% au total, les prix se sont stabilisés à 9,60 euros, selon l'Insee. Lors des fêtes de fin d'année 2013, on peut trouver la douzaine à moins de 7 euros en grande distribution. Et les prix tombent parfois sous la barre des 6, voire des 5 euros, sur les étals de producteurs, comme à Cancale (Ille-et-Vilaine).

En effet, pour la première fois, la production est repartie à la hausse en 2012, à 101.000 tonnes, un niveau qui devait à nouveau être atteint en 2013, selon les estimation du Comité national conchylicole (CNC).

Mais l'embellie est trompeuse, selon Gérald Viaud, son président.

"Les ostréiculteurs se sont adaptés pour tenter de stabiliser la situation. Mais on est au bout de nos possibilités. Les stocks sont à zéro, des risques pèsent sur la trésorerie, les investissements", dit-il à l'AFP.

En pratique, la branche, qui compte quelque 3.000 entreprises souvent familiales, a multiplié les captages de naissains pour tenter de compenser la surmortalité, qui décime de 60 à 70% des bébés-huîtres, contre 15 à 25% avant l'épidémie.

Altérations de l'environnement

"Grâce aux aides d'Etat, on a pu limiter le nombre de fermetures d'exploitations. Mais beaucoup d'ostréiculteurs ont dû se diversifier, voire prendre un emploi en parallèle", note M. Viaud.

Ces aides, qui ont représenté "plus de 110 millions d'euros" depuis 2008, selon le CNC, ont fondu à une douzaine de millions en 2013 et sont en cours de renégociation avec le ministère de l'Economie maritime pour 2014.

Désormais bien identifié, le virus OsHV-1, inoffensif pour l'homme mais à l'origine de la surmortalité des naissains d'huîtres creuses, la principale variété élevée en France, n'a toujours pas d'antidote.

Contrairement aux élevages à terre, "on travaille en milieu ouvert et on n'a pas, fort heureusement, de poudre de perlimpinpin à mettre dans la mer" pour tenter de contrer le phénomène, souligne M. Viaud.

La parade passe par la constitution de souches résistantes au virus, à laquelle travaillent les ostréiculteurs, les écloseries, qui fournissent environ 35% des naissains, et l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer). Une démarche qui demande du temps.

Mais un mal supplémentaire frappe les huîtres depuis un an et demi : la bactérie vibrio aestuarianus, qui a tué l'été dernier de 10 à 70% des individus adultes. "Aujourd'hui, c'est le stock commercialisable qui est ébranlé", relève Florence Bourhis-Madec, du comité conchylicole de Bretagne-Nord.

Pour l'ensemble des acteurs de la filière, il ne fait pas de doute que les altérations de l'environnement contribuent à la fragilité croissante des coquillages.

"La hausse de la température des mers, leur acidification, qui sollicite davantage l'huître pour fabriquer sa coquille, mais aussi la présence de pesticides, jouent sur la capacité des huîtres à se défendre", indique Tristan Renault, responsable de recherche à l'Ifremer.

"On est dans un changement global susceptible d'influer tant sur les animaux que sur les agents pathogènes. Il n'est pas à exclure que d'autres agents émergent. La seule chose sûre est que meilleure est la qualité du milieu naturel, moins le risque est grand", souligne-t-il.

Cabanes de dégustation

Mais des experts mettent également en cause certaines pratiques ostréicoles.

"On est dans une filière qui multiplie les pratiques à risque, avec des densités trop fortes et énormément de transports d'animaux. On peut acheter n'importe quel naissain n'importe où, n'importe quand, et élever des jeunes avec des adultes, ce qui ne se fait nulle part ailleurs dans le monde de l'élevage", relève Michel Mathieu, fondateur du Centre de référence de l'huître de Caen.

Selon lui, "si on continue comme ça, on aura l'apparition de nouvelles maladies". "On aurait dû réfléchir après la disparition de l'huître portugaise", au tournant des années 1970, ajoute le scientifique, qui préconise notamment d'élever les naissains dans des "sanctuaires", à l'écart des adultes.

M. Renault constate de son côté que "le fait de travailler les huîtres en été", période où elles étaient traditionnellement laissées au repos, "crée un stress qui les rend sensibles à la maladie".

Pour lui, le salut de filière passe par "la mise en oeuvre d'un ensemble de solutions : diversification, techniques d'élevage, sélection des animaux et préservation du milieu naturel".

Un défi qui ne fait pas peur à Jean-Charles Mauviot, directeur du comité conchylicole Arcachon-Aquitaine.

"La profession a toujours su montrer sa capacité d'adaptation aux crises majeures. Les ostréiculteurs sont avant tout des gens de mer, qui ont une forte capacité d'adaptation au milieu naturel et sont capables de modifier leurs techniques et de se remettre en question", estime-t-il.

Un exemple ? Un nombre croissant d'ostréiculteurs mise aujourd'hui sur la vente directe, qui permet de "mieux valoriser le produit".

"Dans le bassin d'Arcachon, on compte désormais 80 cabanes de dégustation. Le métier ne perd pas de son attrait, on a même des jeunes qui s'installent", souligne M. Mauviot.

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Le 6 Février 2014

Conchyliculture : le CNC en colère face au « mépris » du gouvernement
 

Le tonnage des huîtres baisse à la vente, mais le poids des emplois dans la conchyliculture pèse toujours aussi lourd dans les régions littorales... C'est la force d'une activité qui s'appuie sur un réseau de près de 4000 entreprises familiales !

Pour Gérald Viaud, président du Comité national de la conchyliculture, "l’État français n’est pas à la hauteur".

Source : Le Marin

« Ça fait trois fois qu’il nous fait le coup, c’est inadmissible ! » Gérald Viaud, le président du Comité national de la conchyliculture et du comité régional conchylicole (CRC) Poitou-Charentes ne décolère pas. En cause, le rendez-vous manqué le 5 février, à Paris, entre le ministre des Transports et de la Mer, Frédéric Cuvillier, et les présidents des sept comités régionaux.

Le ministre a en effet annulé l’entrevue pour se rendre dans l’après-midi à Anglet, où venait de s’échouer le vraquier espagnol Luno. « Cas de force majeure », invoque le cabinet du ministre. « Évidemment c’est plus médiatique que les problèmes de la conchyliculture, rétorque Gérald Viaud. Cela fait six mois que l’on sollicite le ministre. Il aurait pu nous recevoir plus tard ou fixer un autre rendez-vous. »

Hasard du calendrier, ce couac intervient en même temps que l’annonce d’Alain Cadec, vice-président de la commission de la Pêche du Parlement européen, d’un accord en faveur des conchyliculteurs dans le cadre du Fonds européen des affaires maritimes et de la pêche (Feamp). « Nous avons obtenu la mise en place, au printemps, de plans d’actions pour éradiquer les maladies des élevages et un mécanisme d’indemnisation des conchyliculteurs pour les pertes occasionnées par les mortalités », détaille Alain Cadec.

Ces avancées, qu’il reconnaît « positives pour la conchyliculture », ne rassérènent toutefois pas Gérald Viaud. « Quand on va à Bruxelles, on nous ouvre les bras, il y a une véritable volonté européenne de développer l’aquaculture. Mais sur le plan national, on constate un désengagement total, on n’a aucune visibilité. L’État français n’est pas à la hauteur. (...) Aujourd’hui, nous exigeons d’être entendus et reçus dans les plus brefs délais. » Contacté, le cabinet du ministre a assuré qu’un prochain rendez-vous serait fixé rapidement.

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La pisciculture* assurera près des deux tiers de la production mondiale de poisson d'ici 2030

* l'aquaculture

Un nouveau rapport conjoint Banque mondiale-FAO-IFPRI analyse les perspectives des pêches et de l'aquaculture. Il est téléchargeable Ici

Fish to 2030

Prospects for Fisheries and Aquaculture

World Bank Report Number 83177-GLB

5 février 2014, Washington/Rome - L'aquaculture (ou pisciculture) assurera près des deux tiers de la production mondiale de poisson destiné à l'alimentation d'ici 2030, compte tenu de la stabilisation des prises de poissons sauvages et de la demande croissante d'une classe moyenne émergente à l'échelle mondiale, et plus particulièrement en Chine.

Source : FAO

Ces projections font partie des principales conclusions du rapport Fish to 2030: Prospects for Fisheries and Aquaculture, établi en collaboration entre la Banque mondiale, la FAO et l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI). L'étude, publiée aujourd'hui, souligne l'ampleur des flux commerciaux de produits de la pêche des pays en développement vers les pays développés.

Selon la FAO, actuellement 38 pour cent de tout le poisson produit fait l'objet d'échanges internationaux, et plus des deux tiers en valeur des exportations de produits halieutiques des pays en développement sont destinées aux pays développés. D'après le rapport, la Chine occupe une place primordiale et croissante avec 38 pour cent de la consommation mondiale de poisson projetée en 2030. Comme de nombreuses autres nations, elle renforce ses investissements dans l'aquaculture pour satisfaire cette demande en pleine expansion.

L'Asie - en particulier l'Asie du Sud, l'Asie du Sud-Est, la Chine et le Japon - devrait représenter 70 pour cent de la consommation mondiale de poisson d'ici 2030. L'Afrique subsaharienne, en revanche, devrait voir sa consommation de poisson par habitant fléchir d'un pour cent par an de 2010 à 2030 mais, compte tenu de la croissance démographique rapide de 2,3 pour cent durant la même période, la consommation totale de poisson de la région progressera de 30 pour cent.

D'après le rapport, l'aquaculture assurera 62 pour cent de la production de poisson destiné à la consommation d'ici 2030 avec, en tête, le tilapia, la carpe et le poisson-chat. La production mondiale de tilapia devrait pratiquement doubler, passant de 4,3 à 7,3 millions de tonnes annuelles de 2010 à 2030.

"Le dynamisme de l'aquaculture a fait de ce secteur un modèle à suivre - et, dans un même temps, incarne son aspect le plus stimulant en termes de perspectives futures de transformation et d'évolution technologique", a indiqué l'un des auteurs du rapport, Siwa Msangi de l'IFPRI. "En comparant ce rapport à une étude analogue réalisée en 2003, nous constatons que la croissance de la production aquicole a été plus importante que prévu".

Le Directeur de l'agriculture et des services environnementaux de la Banque mondiale, Juergen Voegele, a indiqué que le rapport offre des informations essentielles aux pays en développement intéressés à dynamiser leur économie par la production durable de poisson, tout en précisant qu'une gestion durable de la ressource nécessite des politiques élaborées avec soin.

"Un approvisionnement durable en poisson - qui consiste à produire sans appauvrir la base de ressources naturelles et sans porter atteinte au précieux environnement aquatique - est un enjeu colossal", a-t-il souligné. "Nous continuons à assister à une exploitation excessive et irresponsable des pêches de capture, tandis que la production aquicole est lourdement affectée par des problèmes comme les flambées de maladies. Si les pays parviennent à optimiser leur gestion de la ressource, ils seront les premiers à tirer parti de l'évolution positive du contexte commercial".

Les pêches et l'aquaculture sont une source vitale d'emplois, d'aliments nutritifs et d'opportunités économiques, en particulier pour les petites communautés de pêcheurs. Celles-ci pourraient néanmoins pâtir des risques d'épidémie à grande échelle dans l'aquaculture et des impacts du changement climatique.

Árni M. Mathiesen, Sous-Directeur général de la FAO chargé du Département des pêches et de l'aquaculture, a souligné que libérer le potentiel de l'aquaculture pourrait avoir des effets durables et positifs.

"Avec une population mondiale qui devrait atteindre les 9 milliards d'habitants d'ici 2050 - en particulier dans les régions souffrant de taux élevés d'insécurité alimentaire - l'aquaculture peut apporter une contribution significative à la sécurité alimentaire mondiale et à la croissance économique, à condition que son essor se fasse dans une optique éco-responsable", a-t-il affirmé.

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Le 29 Janvier 2014

Anse de la Malconche (Oléron). Coup d'arrêt pour les filières conchylicoles


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Ostréiculture : des pistes pour sortir de la crise

Lundi, le Comité régional conchylicole d’Arcachon Aquitaine a fait le bilan des actions entreprises dans une période marquée par les mortalités des huîtres.

Source : Sud Ouest par David Patsouris

Depuis des années, l'ostréiculture arcachonnaise (et française) subit des événements catastrophiques. Les huîtres juvéniles meurent dès que la température de l'eau atteint 16 degrés à cause d'un herpès-virus, et cet été, les huîtres en âge d'être vendues (surtout les huîtres triploïdes nées en écloserie) ont elles aussi claqué en masse à cause d'une bactérie. Seule bonne nouvelle dans ce ciel si noir après trois ou quatre ans de naissain famélique, Arcachon a retrouvé sa vocation de bassin naisseur lors des étés 2012 et 2013.

Face à cette conjoncture difficile, le Comité régional conchylicole Arcachon Aquitaine (1) en assemblée générale lundi au lycée de la Mer, a fait le bilan des actions entreprises depuis quatre ans et tenté de dessiner les pistes de sorties de crise.

1 Oui, des jeunes s'installent ici

Commençons d'abord par une bonne nouvelle : malgré toutes ces difficultés, le métier attire encore. De 2010 à 2014, 31 entreprises ont été créées ou reprises. Pour bien saisir le sens de ce chiffre, il faut le comparer avec les 307 exploitations recensées sur le Bassin (soit 344 exploitants et 144 salariés). De plus, seules 23 % sont des reprises d'entreprises familiales. «Nous nous démarquons du reste de la France, a commenté Olivier Laban, le président du Comité. À l'échelle nationale, on ne retrouve pas cette dynamique.»

2 Des aides aux exploitations

D'ailleurs, le Comité s'est investi de manière plus générale dans l'accompagnement et l'appui des entreprises. Malgré la crise, l'ostréiculture a investi (bâti, chalands, moteurs, matériels divers, etc) et a reçu, quand elle le demandait, 30 % du montant total de ces investissements sous forme d'aide, soit plus d'un million d'euros (Europe, Région, Département).

Autre appui, celui du Groupement de Défense Sanitaire Ostréicole (GDS) créé en 2012 chargé d'aider les ostréiculteurs dans le contrôle de leur exploitation en rapport aux normes sanitaires (prélèvements, études, conseil, etc). Dans son bilan 2013, le GDS fait état de 3,6 % de non-conformités.

3 Le nettoyage du Bassin

L'Estey, le bateau du Comité, nettoie les parcs du bassin. En 2012, l'Estey a effectué 203 marées. 26 professionnels ont participé à l'expérimentation d'une nouvelle méthode de nettoyage des parcs. Par ailleurs, une réflexion est en cours au sujet d'un nouveau bateau.

Un travail a également été réalisé au niveau des ports ostréicoles du Bassin qui en sont « la carte de visite ». Grâce à la Communauté d'Agglomération du Bassin d'Arcachon Sud, les ports du sud ont été nettoyés : 649 tonnes de déchets enlevées depuis 2011. Et en 2013, 1 500 tonnes de coquilles ont ainsi été ramassées pour être recyclées.

4 Des études pour relancer la filière

Le Comité National de Conchyliculture a lancé en 2010 le programme Score pour sélectionner des huîtres résistantes aux mortalités (qui touchent certaines années plus des deux tiers d'une génération) et repeupler les zones de production.

«Nous sommes condamnés à vivre avec cet herpès-virus qui tue nos huîtres, a constaté Olivier Laban. Il faut trouver une souche qui résiste. Alors ça n'est pas simple, chacun a son idée, et son intérêt, et ça coûte horriblement cher, mais j'en suis un fervent défenseur. Il faut la volonté d'aller au bout. Mais il est pour le moment compliqué de positiver sur ce sujet.»

Arcachon fait partie des centres ostréicoles qui hébergent les premières familles sélectionnées. En parallèle, l'action «Resor» est menée à Hossegor pour étudier la faisabilité du repeuplement avec les souches résistantes sélectionnées.

Une autre étude a été commandée sur les anomalies de fécondation constatées avant 2012 dans le Bassin. Nous y reviendrons.

5 Diversification

Plusieurs pistes s'ouvrent aux ostréiculteurs pour valoriser leurs produits ou offrir de nouvelles sources de revenus. En 2013, 81 entreprises proposaient la dégustation. Ensuite arrive le pescatourisme lancé en 2010. Ainsi, pendant l'été 2013, 647 embarquements ont été réalisés par 14 professionnels. Enfin, le Comité a initié une étude sur la création de gîtes de mer, un secteur où, malgré des contraintes réglementaires, existe un fort potentiel.

6 Des projets à développer

Le Comité réfléchit à l'opportunité d'une démarche qualité afin d'aboutir soit à une « Spécialité Traditionnelle Garantie » ou à une « Indication Géographique Protégée ». Le Comité a revendu à l'association la Navicule Bleue une exploitation à Larros afin qu'elle y crée ArcaBaie, un établissement et service d'aide par le travail œuvrant dans le secteur ostréicole. Par ailleurs, le Comité poursuit l'idée de créer une nurserie pour les années sans naissain. Plusieurs sites ont été repérés, y compris dans le Médoc. Autre création pressentie, celle d'un centre technique conchylicole au Lycée de Gujan. Enfin, Olivier Laban a reçu ces jours-ci une lettre de Frédéric Cuvillier, le Ministre de la Mer, qui lui annonce la rédaction prochaine du décret qui officialisera définitivement la présence ostréicole au Banc d'Arguin sur 45 hectares.

(1) Les élections pour le renouvellement du bureau du Comité auront lieu le 17 février. Il y a 28 candidats pour 26 postes.

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Le 25 janvier 2014

Situation de l'ostréiculture

14 ème législature

Source : Question au Sénat

Question écrite n° 08502 de M. Michel Doublet (Charente-Maritime - UMP)

publiée dans le JO Sénat du 10/10/2013 - page 2953

M. Michel Doublet attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche sur la situation de l'ostréiculture, acteur économique majeur du département de la Charente-Maritime. Les entreprises essentiellement individuelles ou familiales doivent faire face depuis de nombreuses années à une surmortalité des huîtres, affectant d'abord les jeunes huîtres, les naissains, puis, aujourd'hui les huîtres adultes. Devant la gravité de la situation la filière ostréicole demande des mesures d'accompagnement portant, notamment, sur l'exonération des redevances domaniales, le bénéfice de prêts à taux bonifiés, la prise en charge par le fonds d'allègement des charges des intérêts d'emprunts, une augmentation du plafond du régime des calamités agricoles et enfin des exonérations de charge sur les cotisations patronales et salariales. En conséquence, il lui demande quelles sont les intentions du Gouvernement en la matière.

Réponse du Ministère chargé des transports, de la mer et de la pêche

publiée dans le JO Sénat du 23/01/2014 - page 233

Le secteur de la conchyliculture en France représente un chiffre d'affaire total de 490 millions d'euros, dont 71 % pour les huîtres. La production ostréicole française constitue la première production communautaire (plus de 90 % de la production). Le Gouvernement est donc très attentif à ce secteur générateur d'emplois sur les territoires littoraux. Depuis 2008, la filière ostréicole est confrontée à une crise exceptionnelle de mortalités massives des jeunes huîtres (naissains) dues à des causes multifactorielles. Pour répondre à cette crise, l'État s'est fortement impliqué, tant sur le plan financier que dans la recherche de pistes de sortie de crise. Compte tenu de la persistance de la crise, il a été décidé de maintenir cette année encore ce soutien à la filière.

Le dispositif, récemment validé par la Commission européenne, comporte trois volets mis en œuvre en 2013 :
  • une exonération des redevances domaniales, d'un montant d'environ 2 millions d'euros, 
  • un financement à hauteur de 2,5 millions au titre du fond d'allégement des charges, 
  • un dispositif d'indemnisation partielle des pertes à hauteur de 7 millions d'euros. 
L'enveloppe dédiée à l'indemnisation des pertes a été répartie entre les régions proportionnellement aux pertes subies. Ainsi plus de 40 % de l'enveloppe nationale globale ont été consacrés à la région Poitou-Charentes. 
Dans le contexte budgétaire actuel, ces aides constituent un effort important pour accompagner les entreprises touchées par ces mortalités et qui est à la hauteur de la crise subie par cette profession. Ces aides visent à permettre aux entreprises d'adapter leur structure de production au nouveau contexte et ont été saluées par la profession par leur effet d'amortissement de la crise. De fait, les fermetures d'exploitation provoquées directement par ces mortalités ont été très rares, voire inexistantes selon les bassins. 
L'État est particulièrement attentif, et ce depuis la survenue des premiers signaux d'alerte, à la question des mortalités d'huîtres adultes et a fait preuve d'une réactivité forte afin de déterminer l'ampleur du phénomène et d'en comprendre les origines. À ce stade, il apparaît que la situation est hétérogène au niveau national, voire au sein d'un même bassin de production. 
Plus généralement, le Gouvernement continue à appuyer les travaux de recherche des instituts scientifiques pour déterminer les causes précises de ces mortalités. Un effort important de recherche est maintenu sur ce sujet, notamment par l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), et les nouvelles interrogations concernant la mortalité des huîtres adultes sont bien intégrées dans ces travaux. L'Ifremer a été saisi au début du mois d'août afin que sa mobilisation sur ce sujet reste entière. En outre, un projet collectif de sélection génétique pour identifier des souches résistantes, appelé SCORE (Sélection Collective de l'huître creuse à des fins de Captage orienté), est actuellement en cours de réalisation. Ce projet, financé majoritairement sur fonds publics, constitue une des rares solutions opérationnelles de moyen terme. Destiné à profiter à l'ensemble de la profession, ce projet très ambitieux vient compléter les travaux de sélection privée. Par ailleurs, la profession elle-même, appuyée par les centres techniques régionaux, a un rôle à jouer dans la recherche de nouvelles pratiques culturales et de modes d'exploitation susceptibles d'atténuer les mortalités. Enfin, les nouvelles propositions transmises par les professionnels sont en cours d'examen.

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Le 11 Janvier 2014

Les huîtres ont des oreilles

Les huîtres nous aident à préserver l’environnement.

Source : Mathématiques de la Planète Terre

Aujourd’hui plus que jamais, protéger l’environnement est une priorité absolue, surtout en ce qui concerne nos côtes et l’ensemble des milieux aquatiques, car la pollution marine est principalement d’origine terrestre. Ajoutons que si aujourd’hui, environ  40% de la population mondiale vit à proximité du littoral, ce sera le cas pour 75% d’entre nous en 2050. C’est pourquoi surveiller et protéger le milieu marin est capital.

Les animaux marins testent en permanence la qualité de leur milieu. Ils représentent donc une voie possible de surveillance de leur écosystème. En observant l’évolution au cours du temps de leur rythme de vie, on obtient un grand nombre d’informations sur leur environnement.

C’est en ce sens que le laboratoire EPOC (Environnements et Paléoenvironnements Océaniques et Continentaux) du CNRS à Arcachon (Gironde) a mis en place un instrument d’analyse de l’activité de mollusques : la valvométrie non invasive. Des électrodes légères sont installées, par exemple, sur les deux parties de la coquille d’une huître, elle-même placée dans son environnement naturel ; le système embarqué enregistre alors en temps réel et à haute fréquence la distance entre les deux valves. On obtient ainsi une représentation du comportement de l’animal et donc de son habitat. Les signaux collectés sont transférés via le réseau de téléphonie mobile et enregistrés dans des bases de données accessibles depuis Internet. Ce sont ces grandes quantités de données qu’il faut traiter pour extraire de l’information sur la qualité du milieu marin : pour un seul animal équipé du système de valvométrie, une donnée est enregistrée toutes les 1,6 secondes, ce qui correspond à plus de 19 millions de mesures par an ! Actuellement, plusieurs sites géographiques sont équipés de systèmes de valvométrie non invasive : en France bien sûr (Aquitaine et Bretagne), mais aussi à l’étranger (en Espagne, en Norvège et en Russie).

À partir de ces importants volumes de données, il est possible d’analyser l’état de santé d’une huître en modélisant son comportement au cours du temps par un processus très simple : à chaque instant, le bivalve est déclaré ouvert lorsque l’espacement entre les deux parties de sa coquille dépasse un certain seuil ; dans le cas contraire, il est déclaré fermé. Le seuil dépend évidemment de l’animal et de son environnement ; il est calculé mathématiquement à partir des signaux enregistrés. On peut alors étudier les durées au cours desquelles l’animal reste fermé ou ouvert : la loi de probabilité de ces temps est estimée statistiquement afin de caractériser la santé de l’huître et donc la qualité de son milieu. En effet, une procédure de classification appliquée sur les estimations obtenues permet de ranger les animaux dans deux catégories : la première correspond à des huîtres a priori saines, alors que la seconde regroupe des animaux dont on sait que l’état de santé est dégradé.

L’acquisition, le transfert et le traitement des données fonctionnent de manière automatique quel que soit le site où un système est positionné. Par la modélisation statistique, on espère mettre au point un outil permettant de suivre en ligne, et à distance, l’évolution de la qualité du milieu aquatique dans l’esprit d’un biocapteur.

Brève rédigée par Romain Azaïs (Inria),  Raphaël Coudret (OpenAnalytics) et Gilles Durrieu (UBS)  d’après leurs  travaux et les informations disponibles sur  L’oeil du mollusque.

Pour en savoir plus :
  • R. Azaïs, R. Coudret, G.Durrieu,(2013), A hidden renewal model for monitoring aquatic systems biosensors. 
  • Le site web L’œil du Mollusque où sont accessibles les enregistrements et certaines analyses mathématiques.

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Les huîtres rêvent-elles de moutons électriques ?

La valvométrie haute fréquence non-invasive: mise en place d’électrodes sur les huîtres.

Illustration : Résidu moyen journalier pour le monitoring des eaux marines – jetée d’Eyrac, Arcachon, 2007. Lire plus bas pour toutes les explications...

Source :  Mathématiques de la Planète Terre

Etudier la qualité d’un écosystème marin en analysant la santé de ses occupants est une solution qui reste moderne et d’actualité, et qui doit profiter du potentiel de collaboration énorme entre mathématiques et biologie. La Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA) de 2006 a pour objectif de développer les outils en vue d’atteindre en 2015 l’objectif de « bon état » des eaux fixé par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE). Un vaste réseau de surveillance écologique de qualité de l’eau est nécessaire mais se révèle très coûteux à mettre en place. Les chercheurs travaillent sur la possibilité d’un suivi écologique indirect à partir des réactions comportementales et physiologiques de représentants de la faune marine. La multiplication de biocapteurs en ligne, testant pour nous la qualité de leur environnement proche, et l’application d’un modèle mathématique pourraient ainsi réduire le coût de la surveillance et améliorer son efficacité.

Dans l’équipe Non-A d’Inria, la piste suivie avec les biologistes est celle de l’état d’ouverture-fermeture de divers mollusques bivalves et en particulier celle de l’analyse automatisée de leurs durées et horaires (i.e. de leurs rythmes biologiques) pour caractériser leur comportement physiologique en réaction à l’environnement. À l’aide d’un valvomètre (appareil pour mesurer l’état d’écartement des valves d’un mollusque), on cherchera à savoir si les écarts constatés par rapport à un rythme biologique normal peuvent être utilisés pour la détection d’une contamination dans les eaux environnantes.

Depuis 2006, un nouveau cadre, la valvométrie haute-fréquence non invasive en mer, a été mise au point par des chercheurs de l’équipe Ecotoxicologie Aquatique de l’UMR CNRS EPOC de l’Université de Bordeaux. Ce système permet aux bivalves d’être étudiées dans leur environnement naturel pendant plusieurs mois et avec un minimum de contraintes expérimentales, grâce à la mise en place d’électrodes légères. Grâce à cette méthode, les biologistes ont déjà obtenu des résultats très intéressants analysés par des méthodes statistiques classiques. Elle a permis, en particulier, de démontrer l’existence d’une horloge circadienne chez un coquillage que nous connaissons bien dans nos assiettes, l‘huître (Crassostrea gigas).

Les premières études réalisées ont permis de développer un premier modèle dynamique physiologique pour les bivalves en utilisant ces données valvométriques. Le comportement des huîtres étant largement guidé par leurs rythmes circadien et circatidal, on cherche aussi à incorporer leur influence dans le modèle dynamique développé. L’influence de forces extérieures, comme l’ensoleillement, la lumière de la lune, le niveau de la marée, est également prise en compte. À ce jour, le type et l’origine des rythmes circadien et circatidal internes de bivalves sont encore incertains, et différentes hypothèses de modélisation doivent encore être validées.

Afin d’illustrer la possibilité d’une surveillance écologique grâce à cette forme de modélisation et d’estimation, la figure ci-dessous montre la courbe des résidus journaliers moyens basés sur les données de l’année 2007 d’une population d’huîtres étudiée devant la Station Marine d’Arcachon, sous la jetée d’Eyrac du Bassin d’Arcachon. Il s’agit d’une zone bien protégée et relativement propre. On remarque que la valeur résiduelle est supérieure au seuil vers les premiers jours de décembre (environ 8 250 heures). Cela correspond à une période où de nombreuses pluies ont amené à la jetée beaucoup d’eau douce par un égout pluvial, diminuant ainsi la salinité et amenant peut-être aussi quelques contaminants. On voit sur ce graphique la réaction immédiate des huîtres face à ce changement.

Brève rédigée par Rosane Ushirobira (Inria Lille – Nord Europe), Denis Efimov (Inria Lille – Nord Europe), Damien Tran (CNRS, Université de Bordeaux 1) et Jean-Charles Massabuau (CNRS, Université de Bordeaux 1).

Pour en savoir plus :

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Le 10 Janvier 2013

Thau : 3 000 tonnes d'huîtres du Bassin vendues pendant les Fêtes

Les Fêtes, une période cruciale pour les producteurs du Bassin.

Source : Midi Libre

Ce volume représente environ 40 % de la production annuelle.

Sur les 7 000 tonnes d'huîtres produites en 2013 par les producteurs de l'étang de Thau, plus de 3 000 tonnes, soit environ 40 %, auront été écoulées à l'occasion des Fêtes de fin d'année.

3 000 tonnes, soit environ 40 %, auront été écoulées à l'occasion des Fêtes de fin d'année

Selon le comité régional conchylicole, la majeure partie (70 %) l'a été en vente directe, les volumes en gros étant en baisse.

De nombreux producteurs assurent eux-mêmes la commercialisation de leurs huîtres en se rendant chaque semaine sur les marchés de la région et, au-delà, sur ceux de Toulouse, Agen, Nice ou Lyon.

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Les métiers de la pêche, de l'aquaculture et de l'industrie alimentaire

Pôle Emploi : S’orienter vers les métiers de la chaîne alimentaire


Besoins en main d’œuvre (BMO)
Résultats de l’enquête BMO :  Besoins en main d’œuvre 2013


Cliquer Ici pour télécharger "France BMO 2013"

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Le 9 Janvier 2014

Concarneau. Ifremer. Sonder plus loin les micro-algues

À la pointe de la recherche sur les micro-algues toxiques, l'Ifremer Concarneau projette de travailler sur le lien entre les végétaux et la population de poissons et coquillages. Des recherches pour l'instant suspendues au financement de l'État et de la région.

Source : Le Télégramme  par Laurence Texier

« Si on peut vivre sur Terre, c'est grâce à elles. Les micro-algues produisent plus de la moitié de l'oxygène de la terre ». Un argument de taille que Claude Le Bec, chef de la station Ifremer de Concarneau, espère assez convaincant pour obtenir de la région Bretagne et de l'État les financements nécessaires à son nouveau programme de recherche établi pour la période 2014-2020. Ce programme, Intitulé Hermine, pour halieutique, environnement, recherche sur les micro-algues, natives ou exotiques, s'inscrit dans le prolongement des recherches que mènent déjà les douze scientifiques de l'Ifremer au sein du pôle « Micro algues toxiques » créé en partenariat avec le Muséum national d'histoire naturelle de Concarneau.

Déjà une dizaine d'espèces découvertes

En six ans, une dizaine de nouvelles espèces de micro-algues ont ainsi pu être mises au jour. Dont « deux ou trois avec de forts soupçons de toxicité », explique le responsable de ce pôle unique en France. Sans aller forcément très loin comme en témoigne l'identification du Prorocentrum glenanicum, en 2011 aux Glénan.Sur les 4 000 à 5 000 espèces aujourd'hui identifiées à travers le monde, une centaine serait considérée comme toxiques (*), pour la faune qui les ingère, mais aussi, dans certains cas, pour l'homme. Et Claude Le Bec de citer le cas de l'Alexandrium minutum, une espèce « 1000 fois plus toxique que du cyanure », qui a fait parler d'elle en rade de Brest à l'été 2012. « On était alors monté à 40.000 millions de cellules par litre d'eau », se souvient le scientifique. Moins loin de nous, la Pseudonitzschia australis, associée depuis trois ans à la contamination de la coquille Saint-Jacques des Glénan a aussi beaucoup fait parler d'elle. « Alors que le taux de toxines va diminuer en quelques semaines chez les autres espèces, huîtres, moules, coques..., la coquille garde la toxine pendant plusieurs mois », donne l'explication Claude Le Bec, désireux de pousser encore plus loin les investigations sur le cas de la coquille Saint-Jacques.

Quel impact sur la pêche et la conchyliculture ?

Plus ambitieux que le précédent, le nouveau programme de recherche de l'Ifremer Concarneau déposé à la fin du mois de décembre pour un budget qui excédera cette fois les 945.000 €, entend, en effet, se pencher « sur l'impact des micro-algues toxiques sur les différents maillons de la chaîne alimentaire ». De quoi éclairer la population et la mortalité de certaines espèces de poissons et de coquillages, avance Claude Le Bec, persuadé de « l'intérêt social » que peut représenter ce sujet de recherches, notamment pour les filières pêche et conchylicole. L'Ifremer Concarneau regarde aussi vers Saint-Pierre-et-Miquelon, véritable paradis des taxinomistes. « C'est un lieu extraordinaire en termes de diversités de micro-algues et probablement de nouvelles espèces », comme le souligne Claude Le Bec, qui peut déjà compter sur le soutien du territoire de l'île voisine du Canada et sur le ministère de l'Outre-mer, pour pousser plus loin les investigations. Mais manquent encore 90.000 €...

(*) Il existe trois types de toxines : diarrhéiques (DSP), paralysantes (PSP) et amnésiantes (ASP).

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Un test-bandelette rapide pour contrôler les fruits de mer

Illustration : Alexandrium minutum/ Gert Hansen

Anova-Plus, jeune société innovante incubée à Genopole, a été retenue par l’Ifremer et le CEA dans le cadre d’un contrat de transfert pour réaliser les étapes d’optimisation et de validation d’un test « bandelette » détectant une microalgue toxique présente dans les coquillages de consommation. Ces étapes pourront in fine permettre à Anova-Plus de commercialiser ces tests innovants à l’horizon 2015.

Source : CEA

Anova-Plus développe, fabrique et commercialise des tests rapides pour la détection de micro-organismes, en particulier d’agents pathogènes responsables de maladies des cultures agricoles et de microalgues toxiques pouvant rendre les fruits de mer impropres à la consommation.

L’algue microscopique Alexandrium minutum sécrète des molécules toxiques paralysantes (saxitoxines) transmises à l’homme par la consommation de coquillages (huîtres, moules, coquilles Saint-Jacques…). La présence de cette espèce est un phénomène important et récurrent sur les côtes françaises, en particulier dans certaines régions comme la Bretagne et les lagunes méditerranéennes. Les conséquences sont lourdes en termes à la fois de santé publique et de pertes économiques, estimées entre 280 millions et 1,2 milliard d’euros par an en Europe entre 1989 et 1998 (source: ECOHARM).

L’objectif du contrat de transfert est de développer un kit de détection rapide de cette microalgue toxique, de type test bandelette, qui pourra être utilisé directement sur le terrain. Anova-Plus travaillera sur les phases d’optimisation et de validation du test, qui précéderont le passage à l’industrialisation. La commercialisation du produit est prévue pour le 2e trimestre 2015.

L’équipe d’Anova-Plus se réjouit de « cette collaboration avec le CEA et l’Ifremer, qui doit permettre la mise au point de tests de diagnostic rapides et économiques pour aider les filières aquacoles. Grâce à ce nouvel outil d’analyse, de type bandelette, il sera possible de révéler la présence de la microalgue en moins de 15 minutes, à moindre coût et de manière spécifique ». Ce test innovant pourra bénéficier non seulement aux filières concernées mais aussi aux réseaux de surveillance nationaux.

A propos de Anova-Plus Anova-Plus a été créée en mars 2012 et incubée à Genopole. Aujourd’hui, notre société est labellisée Genopole et Vegepolys – pôle de compétitivité regroupant les acteurs du végétal - et Scientipôle Croissance. Avec l’expérience de ses fondateurs dans l’agriculture et l’aquaculture, Anova-Plus a pour objectif de stopper la propagation des pathogènes dans les cultures agricoles et aquacoles grâce à du diagnostic rapide, économique et réalisable directement dans les champs. La JEI est également en cours de développement d’un test bandelette permettant la détection d’une maladie de la vigne, la Flavescence Dorée. www.anova-plus.com/v_fr.html

A propos du CEA/ DSV/ Institut de Biologie Environnementale et de Biotechnologie (iBEB) Les objectifs de cet institut du CEA sont de comprendre les mécanismes d’adaptation des cellules aux stress environnementaux (changements climatiques, nanoparticules, métaux & radionucléides) et d’étudier les mécanismes de conversion, par les végétaux et certains microorganismes, de l'énergie solaire en énergie chimique (photosynthèse). L'ensemble de ces recherches aboutit, in fine, au développement d'outils et de concepts innovants pour la détection d'agents toxiques (biodéfense), la bioremédiation et la production de biocarburants de 3ème génération. Le CEA est avec l’Ifremer à l’origine du test bandelette. www-dsv.cea.fr/instituts/institut-de-biologie-environnementale-et-biotechnologie-ibeb

A propos d’Ifremer L'Ifremer contribue, par ses travaux et expertises, à la connaissance des océans et de leurs ressources, à la surveillance du milieu marin et du littoral et au développement durable des activités maritimes. Il dispose de compétences et de savoir-faire notables en instrumentation marine. Plus particulièrement, le Laboratoire Détection, Capteurs et Mesures (DCM) s’intéresse aux nouvelles techniques de mesures et d’analyses chimiques, physiques et biologiques pour l’environnement. C’est dans cet axe que sont étudiés et mis au point des nouvelles méthodes de diagnostic et des outils de détection et de quantification des algues toxiques ainsi que leurs toxines associées. www.ifremer.fr/institut

A propos de Genopole Premier biocluster français dédié à la recherche en génétique et aux biotechnologies appliquées à la santé et à l’environnement, Genopole rassemble 21 laboratoires de recherche, 71 entreprises de biotechnologies, 21 plates-formes technologiques ainsi que des formations universitaires (université d’Evry-Val-d’Essonne). Son objectif : favoriser le développement de la recherche en génomique, post-génomique et sciences associées et le transfert de technologies vers le secteur industriel, développer des enseignements de haut niveau dans ces domaines, créer et soutenir des entreprises de biotechnologies. Genopole est essentiellement financé par le Conseil Régional d'Ile-de-France (30%), le Conseil général de l'Essonne (26,5%) et l'Etat (15,7%). www.genopole.fr

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Transport du « bébé plancton » le long des côtes françaises

Pour de nombreux animaux de nos côtes, comme chez les moules, les crabes ou encore les bigorneaux, les adultes vivent sur les fonds marins et sont peu mobiles, tandis que les larves (les « bébés ») sont planctoniques et se laissent porter passivement par les courants. Ces larves sont très petites (de l’ordre de 0.2 millimètre) et produites en très grand nombre (plusieurs milliards à chaque ponte).

Illustration : Larves planctoniques des côtes françaises. Crédit image : S.D. Ayata

Source : Mathématiques de la Planète Terre

A l’issue de leur vie larvaire (qui dure de quelques heures à plusieurs mois selon les espèces), les larves se sédentarisent si elles rencontrent un habitat favorable : elles seront alors capables de se métamorphoser en adulte ; sinon, elles mourront… Le transport de ces larves par les courants est donc une étape-clef pour la survie de ces populations côtières : il détermine ainsi en partie la distribution des espèces marines. Or il est très difficile, voire impossible, de suivre le devenir individuel de milliards de petites larves dans l’océan… Alors comment faire ?

En utilisant des modèles capables de simuler sur ordinateur des courants marins réalistes, il est possible de suivre les trajectoires simulées d’un très grand nombre de larves planctoniques. Ces modèles sont communément appelés par les océanographes qui les utilisent « modèles couplés bio-physiques ». Ils prennent la forme d’équations décrivant le comportement des populations de larves planctoniques. Ces équations  décrivent la combinaison de plusieurs phénomènes : un déplacement dans la direction du courant moyen, l’advection, comme le transport d’une feuille par un cours d’eau, et un déplacement aléatoire, la diffusion, qui a tendance à répartir les larves dans toutes les directions, à l’image d’une goutte d’encre versée dans un verre d’eau.

Ce travail de mise en équations a été complété par une série de simulations numériques qui ont permis de mettre en évidence que le long des côtes atlantiques françaises, les larves avaient des devenirs très différents selon si elles étaient pondues en Manche ou dans le Golfe de Gascogne. Les premières sont en effet toujours transportées vers le Nord-Est, quelle que soit la période de l’année, et quelles que soient les conditions météorologiques. En revanche, les secondes ont tendance à être transportées vers le Nord au printemps et vers le Sud en été, en raison de la variabilité des courants marins selon la saison. Ainsi, au-delà de la description du transport actuel des larves d’organismes marins, ces travaux pourront servir de base pour étudier leur transport futur en réponse au changement climatique, en particulier si les pontes ont lieu plus tôt dans l’année à cause du réchauffement des eaux.

Brève rédigée par Sakina-Dorothée Ayata (Laboratoire d’Océanographie de Villefranche) d’après des travaux réalisés à la station biologique de Roscoff.

Pour en savoir plus
  • La série Chronique du plancton réalisée par le CNRS dans le cadre de l’expédition Tara.
  • À la pêche au plancton du Grand Nord, CNRS le journal.
  • S.-D. Ayata, P. Lazure et E. Thiébaut. How does the connectivity between populations mediate range limits of marine invertebrates? A case study of larval dispersal between the Bay of Biscay and the English Channel (North-East Atlantic) Progress in Oceanography 87 : 18-36 (2010) [En anglais]. 
  • S.-D. Ayata, Importance relative des facteurs hydroclimatiques et des traits d’histoire de vie sur la dispersion larvaire et la connectivité à différentes échelles spatiales (Manche, Golfe Gascogne). Thèse Université Pierre & Marie Curie, UPMC-Paris 6 (2010).
  • Les chroniques du plancton.

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Le 27 Décembre 2013

Marennes-Oléron. Le tour des cabanes de Philippe Baroux

Tous les ans, au moment des fêtes, Philippe Baroux de Sud Ouest fait le tour des cabanes du bassin de Marennes-Oléron...

Inquiétude pour les huîtres

Source : Sud Ouest publié le 23/12/2013 par Philippe Baroux

Il y aura des huîtres en fin d’année, mais les numéro 3 risquent de s’épuiser rapidement. Conséquence de la mortalité des huîtres adultes...

Ils n'ont pas le cœur à la fête. Chez Philippe Favier, le niveau du désastre se mesure à l'aune de l'alignement de palettes chargées de coquilles d'huîtres mortes. Impressionnante muraille qui s'étire sur 50 mètres de long, 3 mètres de large, et s'élève à hauteur d'ostréiculteur désœuvré. Ci-gît, sur une bosse du marais, une perte colossale de chiffre d'affaires. « C'est le résultat du tri depuis septembre dernier ! » se désole l'affineur de La Tremblade, haut lieu de l'ostréiculture charentaise-maritime.

Chenal de la Baudissière, à Dolus-d'Oléron (17), le même requiem est produit par les coquilles vides. Yann Nadeau précise les dégâts. Les quatre personnes qui s'affairent au tri d'avant fêtes remplissent un bac toutes les deux heures : 1 mètre cube de coquilles. « Normalement, c'est le volume de pertes d'une journée de tri… » Morne plaine aussi au Château-d'Oléron, chez Cyril Pain, où le « tas de coques » grossit derrière la cabane, ou aux établissements Ancelin à Bourcefranc.

Une bactérie tueuse

Depuis l'été dernier, les huîtres adultes sont frappées d'une mortalité anormale. Elles ont demandé trois, voire quatre années de labeur, et elles bâillent arrivées à taille marchande. Avec le refroidissement des eaux, le mois dernier, le phénomène paraissait enrayé. Mais la perte sèche est bien là au bout du cycle d'élevage. De la Méditerranée aux parcs de la Manche, mais avec plus d'intensité en Charente-Maritime et dans le bassin d'Arcachon. Un nouvel écueil sévère pour ces producteurs qui, depuis 2008, subissent déjà des pertes dans le cheptel d'huîtres juvéniles.

Ce mal frappe de façon aléatoire, décimant 90 % d'un parc, pour ne faire que peu de cas du terrain voisin. L'Ifremer a identifié la cause : la bactérie Vibrio aesterianus, qui est nocive pour la santé du bivalve, mais ne l'est pas pour l'homme. On ne vaccine pas une huître, et la compréhension du phénomène et de sa dispersion dans le milieu marin sera longue.

« C'est catastrophique »

« Cela va peser lourd sur nos entreprises », assène le président du Groupement Marennes Oléron, Jean-Pierre Suire, garant du respect du cahier des charges de la fameuse indication géographique protégée. Déjà, l'Institut national des appellations d'origine a accordé une dérogation sur les règles de mise en claires, autorisant quinze jours d'affinage pour bénéficier de l'appellation Marennes Oléron, au lieu du mois habituel. Contraints par la fragilité de leurs huîtres, les expéditeurs ont dû retarder la date saisonnière de mise en claires. En l'état actuel des informations qui lui reviennent, Jean-Pierre Suire estime la perte de production entre 10 000 et 15 000 tonnes en Charente-Maritime. Alors se pose cette question : y aura-t-il entre un tiers et moitié moins d'huîtres sur la table des fêtes ? La réponse est négative. Les ostréiculteurs ont pris les devants et recherché de la marchandise où il y en avait. En fin d'automne, ils contactaient les courtiers pour s'approvisionner en Bretagne et en Normandie, ces centres de production ayant été moins touchés par la bactérie et ses ravages. La Normandie moins touchée ? Encore faut-il nuancer. À Utah Beach, où sont bichonnées les super-spéciales haut de gamme des maisons charentaises Papin-Poget et Ancelin notamment, les parcs sont sinistrés.

Les prix augmentent

Cette figure de l'ostréiculture en Charente-Maritime assurera bien son traditionnel marché angoumoisin. Il prévient cependant : « Nous risquons de manquer de spéciales numéro 3, la taille la plus demandée. Mais nous aurons des huîtres plus basiques, et aussi des numéros 4 et 5. » Pour se regarnir, les cabanes ont acheté des volumes… quand la surmortalité des juvéniles n'avait pas grignoté toute leur trésorerie. « Cette campagne sera déficitaire de chez déficitaire ! Je vais dépasser les 50 tonnes de mortalité et les 200 000 euros de pertes », prévoit déjà Jean-Pierre Suire.

Selon Cyril Pain, l'éleveur du Château-d'Oléron, le problème du manque d'huîtres se posera moins pendant les fêtes que lors de la jonction avec la campagne suivante. Il envisage le printemps avec un certain effroi, redoutant de rogner sur son roulement de stock, alors qu'il doit en principe boucler la saison avec le reliquat. « C'est aussi à cette période que je constitue ma réserve de trésorerie pour la campagne suivante… Un collègue m'a raconté que la mortalité des juvéniles l'avait contraint à engager 150 000 euros pour garnir ses parcs de finition. Avec la mortalité des adultes par-dessus, il tirera au mieux 50 000 euros de ses élevages… » Dans ce contexte, aucun professionnel n'ose imaginer ce que sera 2014 si de tels taux de mortalité sont à nouveau constatés l'été prochain.

S'agissant du prix, les ostréiculteurs répercutent les surcoûts liés à l'achat de naissains pour réensemencer les parcs, et d'huîtres adultes pour garnir les trous du stock. Mais en partie seulement. « Les cours ont augmenté de 15 à 20 % à la production depuis un an, souligne ce professionnel de Bourcefranc. Et nous affichons une hausse de 6 à 7 % à l'expédition. » « Selon la catégorie, on applique une hausse de 10 à 15 % sur la spéciale, confirme un collègue trembladais. Elle est de 2 à 3 % pour la fine de claire. » Dans ces hauts de gamme, en bout de circuit sur le marché, le kilo de fines tutoiera les 8 euros, celui de spéciales les 11 euros.

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Ostréiculture : le coup de gueule trembladais

Philippe Favier ne comprend pas pourquoi les ostréiculteurs baissent les prix alors que le marché manque d’huîtres.

Source : Sud Ouest publié le 24/12/2013 par Philippe Baroux

Oui, nous avons un super tas de coquilles à lui montrer… ! " Philippe Favier raccroche son téléphone et glisse sous le sceau de la confidence que l'interlocuteur était un fonctionnaire de l'administration des affaires maritimes qui organise une visite de cabane ostréicole pour la nouvelle sous-préfète de Rochefort. Si le représentant de l'État veut évaluer la situation des mortalités d'huîtres adultes qui affecte depuis l'été un pan entier de l'économie conchylicole, l'adresse de la rive gauche de la Seudre en est une bonne.

Sur une levée de terre trembladaise, entre deux claires, le producteur entasse depuis l'automne des poches de coquilles vides. Aucun masochisme dans la démarche, juste le souci de conserver la preuve que les naissains achetés à prix d'or, en raison de la surmortalité des juvéniles que subit la profession depuis 2008, n'a pas fini en vente sous le manteau d'huîtres adultes. Non, le tas de coquilles posé sur palettes à hauteur d'homme, sur une cinquantaine de mètres et une largeur de trois mètres, c'est le demi-élevage d'il y a deux ans devenu huîtres marchandes cette année. Mais une production morte sur parcs entre l'été dernier et les premiers refroidissements de l'eau de mer, en novembre. Le tas est une preuve conservée, au cas où l'administration fiscale demanderait des comptes. « Un huissier va d'ailleurs venir faire un constat », souligne Philippe Favier. L'acte du juriste se résumera à un constat de sinistre.

35 salariés en haute saison

« Ce qui est perdu sur ce tas de coquilles devait servir à financer l'achat de naissain pour l'année prochaine. » L'estimation des pertes est de 30 à 50 % pour les huîtres adultes issues du captage naturel, et de 50 à 70 % pour celles achetées en écloserie. « Nous avons encore une année de subsistance sur les parcs. Mais si nous reprenons deux tiers de mortalités l'été prochain, c'est la fin des haricots. »

L'État a chaussé des bottes de pompiers pour juguler l'incendie. Mais leur cuir est fragile. L'exonération des redevances domaniales, des taxes portuaires, le fonds d'allégement des charges d'emprunts sont autant de dispositifs de soutien qui, une fois encore, ont été sollicités. Philippe Favier aimerait que le curseur soit poussé plus loin, en direction de l'exonération des charges patronales. Son entreprise emploie une douzaine de salariés à l'année, et 35 en haute saison d'expédition.

C'est que les difficultés s'accumulent depuis six ans, quand des mortalités jusqu'à 90 % ont ravagé le naissain naturel en 2008. Le Trembladais rembobine le film. « Nous avions alors subi comme les autres les mortalités des huîtres de premier âge. Naturelles, triploïdes, tout a été nettoyé. Mais nous pensions que c'était la première et la dernière fois. Mes “greniers” étaient pleins, donc la première année, ça n'a pas été vraiment un souci. Et même si les prix étaient plus bas à l'époque, nous nous en sortions mieux, parce que nous garnissions avec notre propre production de naissain, sans devoir en acheter pour compenser les pertes de cheptel. Mais petit à petit, les mortalités persistant, nous avons épuisé nos stocks de réserve. Il a fallu compenser par des achats. Par chance pour nous, il y avait de la trésorerie. Mais en 2012, il a été nécessaire de contracter un prêt pour regarnir nos parcs. Nous avions misé sur un gros volant d'huîtres, pour amener la production de 300 à 400 tonnes. Et patatras, avec la mortalité des huîtres adultes de l'été dernier, on ne devrait pas sortir plus de 200 tonnes ! »

Le scénario est celui d'une accumulation de catastrophes, ponctuées au passage pour l'entreprise Favier par un impressionnant vol d'huîtres dans les claires, des lots à forte valeur ajoutée destinés à devenir des pousses en claires, le meilleur de la gamme Marennes-Oléron. Affaire non résolue et classée sans suite.

Anomalie sur les prix

La solution ? La question tombe dans le vide comme un pavé dans la mare. Pas de solution, mais la colère sourde que le producteur exprime, quitte à s'attirer l'inimitié de certains de ses collègues. « Nous pouvions compenser une partie des pertes de production de cette année avec une augmentation des prix à la grande distribution. Or, fin novembre, il y a eu des dérapages sur les réseaux d'achat des grandes surfaces. Certains collègues ont baissé les prix et, du coup, entraîné dans la logique toute la filière. Une fine de claires n°3, négociée à 5,75 € le kilo au départ de la cabane, est tombée à 5,55 € pour les fêtes, ce qui n'est pas le moindre des paradoxes quand il y a des pertes de production de 30 à 50 %. L'idéal eut été de se rapprocher des 6 euros. »

Pourquoi ces professionnels se tirent-ils une balle dans le pied alors même que la filière est au bord du précipice ? « Il n'y a pas une réponse, mais cela peut résulter de plusieurs paramètres : soit le besoin de vendre alimenté par la crainte de surmortalités à venir, soit le besoin de trésorerie urgent qui dit que ces collègues se portent plus mal qu'ils ne le laissent voir. Quelles que soient les raisons, ça fait tache d'huile au sein d'une même enseigne de la grande surface, qui demande alors à ses autres fournisseurs les mêmes baisses. »

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Le producteur pris en étau

Source : Sud Ouest publié le 25/12/2013 par Philippe Baroux

À Dolus-d’Oléron, Yann Nadeau vend sa production en gros. Avec la conviction que la mortalité des huîtres adultes est plus sévère que celle des juvéniles.

Il y eut Pierre, son grand-père, puis Dany, son père. Depuis 1999, Yann Nadeau, 35 ans, a repris le flambeau familial à la tête de l'établissement ostréicole, chenal de la Baudissière, commune du Château-d'Oléron. C'est une cabane de belle taille, sur la route des Huîtres, adossée à une vingtaine d'hectares de parcs en mer (dont une partie en eau profonde à Quiberon) et cinq hectares de claires d'affinage, pour une production flirtant avec les 200 tonnes.

Ici, Yann travaille avec son épouse, tandis que sa sœur gère la vente directe, sur les marchés. Une petite PME qui emploie six personnes et écoule près de 90 % de sa production en gros. Les courtiers achètent les huîtres Nadeau qui, après coup, garnissent les colis des expéditeurs, pour l'essentiel charentais-maritimes. Expédier soi-même ses huîtres et faire du commerce en fin de cycle de distribution ne le tente-t-il pas ? « Non, c'est un autre métier. On s'expose aux impayés, aux charges, il faut être le double de personnel… »

Le socle du captage naturel

Peut-être que ce schéma d'entreprise l'épargne un peu du grain. Quoique. La surmortalité des juvéniles, d'abord, depuis 2008, l'éleveur l'a plutôt bien négociée. Parce que l'entreprise s'appuie sur le captage naturel et ne fait pas de chèque aux écloseurs. « J'ai doublé le nombre de collecteurs de naissain en mer, et cela m'a permis de compenser les mortalités », explique-t-il. La mortalité des huîtres adultes, ensuite, depuis l'été dernier. « Là, ce n'est pas pareil ! tranche Yann Nadeau. Cette huître que nous perdons, nous l'avons travaillée trois ans, et pas seulement un an comme le naissain. C'est donc le bénéfice qui s'en va sur le tas de coquilles. »

Le rebut de l'établissement Nadeau s'élève au même rythme que chez les confrères, en prise avec une mortalité moyenne de 30 à 50 %, qui connaît des pointes à 80 % comme sur les bancs de finition de La Casse et de Lamouroux, au cœur du pertuis d'Antioche, tandis que les parcs de la côte oléronnaise semblent mieux préservés.

« À l'heure où je parle, j'ai échangé avec des collègues qui ont terminé leur tri pour les fêtes. Ils annoncent un manque de volume de 30 %. Le manque de trésorerie pour nos entreprises sera équivalent. Comment passer ce cap ? Je l'ignore. Je verrai ma comptabilité en fin d'exercice, mais il faut être optimiste ; la nature se régule toute seule. C'est au mois de janvier que je m'attends à un effet retour. Le problème est que nous n'avons pas de solution, et que nous sommes au bas de l'échelle. » Le producteur pointe la dégradation du milieu marin contre laquelle il ne peut rien. « Au-dessus de nous, il y a des usines, des agriculteurs… et peut-être que l'Ifremer (1) a fait de mauvaises manipulations, mais cela, nous ne le saurons jamais. »

« Le commerce est faible »

Sa seule certitude aujourd'hui est que le chiffre d'affaires va baisser. À l'élevage, au premier niveau de commercialisation, le prix de l'huître avait doublé ces quatre dernières années, passant de 2 à 4 euros.

La n° 3 au détail, qu'il vendait 4 ou 5 euros il y a deux ans, est à 6,40 aujourd'hui. « Mais les prix ne sont pas plus élevés qu'en 2012, le commerce est faible et la grande distribution met la pression pour ne pas augmenter les tarifs. » Conséquence : entre le glissement de la production et la pression sur les prix, le producteur est pris en étau.

(1) L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer.

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Contraints d’attendre la suite

Source : Sud Ouest publié le 26/12/2013 par Philippe Baroux

Philippe Ancelin a subi une très forte mortalité sur ses supers spéciales produites à Utah Beach, berceau de l’huître haut de gamme.

Dans le 8e arrondissement, Le Pichet de Paris est l'une des grandes adresses de la capitale où se régaler de fruits de mer. Si Philippe Ancelin évoque cette table, c'est qu'elle fut tenue un temps par son cousin, qu'il livrait en huîtres. C'est là que François Mitterrand venait très régulièrement déguster des spéciales produites par l'ostréiculteur de Bourcefranc. Le palais de l'Élysée est à 500 mètres à vol d'oiseau. Entre les Mitterrand et les Ancelin, s'est aussi écrit une histoire de crevettes roses que l'épouse de Philippe cuisait pour le président de la République, et qu'il livrait à Latche, dans les Landes…

Les huîtres Ancelin sont toujours à la carte du Pichet, à 28 euros la demi-douzaine de spéciales n° 2. Mais aussi sur celle de bien d'autres adresses de la capitale où elles sont livrées en direct par l'établissement, à moins qu'elles n'aient transité par le marché d'intérêt national de Rungis.

« Être six mois plus tard »

Autant dire que l'établissement de l'anse de Daire est une marque reconnue pour les gourmets à la recherche d'une huître de haut de panier. Philippe, 62 ans, travaille avec ses deux enfants, Alexandre et Aurélie, le premier directement immergé dans la production et l'expédition, la cadette investie dans les relations commerciales de l'entreprise qui, aujourd'hui, réalise 35 % de son chiffre d'affaires à l'export. « Un bon débouché en Russie, depuis trois ans, un peu de marché en Allemagne, en Suisse et en Italie. »

Une entreprise où depuis cinq générations l'eau de mer irrigue les parcs et les gènes et où, si l'on a pu tutoyer la gourmandise du président de la République, le dirigeant cultive cependant une discrétion à nulle autre pareille. Dans ce petit paysage ostréicole, il n'est pas rare en effet de croiser des quadragénaires de la partie qui, s'ils ont évidemment entendu parler de cette maison, n'ont jamais rencontré son patron.

« Il n'y a pas d'alternative »

Alors imaginez le grand écart qu'exécute Philippe Ancelin pour témoigner de la crise que traverse la filière. Le producteur le dit lui-même : « L'ostréiculture, c'est un métier passionnel. » Parce que la passion prend aux tripes, il hésite à se lancer plus avant, tant il paraît redouter les effets négatifs sur le marché d'un trop grand battage sur la mortalité des huîtres adultes. Alors, précisons-le encore et encore, la bactérie qui tue l'huître n'est pas nocive pour la santé humaine.

« Je n'ai pas envie de vieillir, mais là, j'aimerais bien être six mois plus tard. » Philippe Ancelin voudrait être en avance sur le calendrier pour voir si les ravages de l'été dernier vont se reproduire, auquel cas, « il n'y aura pas d'alternative ».

Il y a trente-six ans, l'homme était déjà en avance sur son époque. A la sortie de la crise qui avait ravagé la souche portugaise de l'huître, il avait, avec trois autres collègues dont Yves Papin et Gérard Gillardeau, misé sur des terrains incroyablement favorables à la croissance de l'huître. Les fameux parcs d'Utah Beach, en Normandie, alors vierges de toute production ostréicole, où ces maisons façonnent une super spéciale.

Les pionniers étaient de cette génération qui ne craignait pas d'appréhender la production hors des sentiers battus. Mais avec la dernière mortalité estivale, Utah Beach est un cauchemar. « J'y ai eu 65 % de perte de production », souligne Philippe Ancelin, qui ramène le pourcentage en volume : 120 tonnes, soit une perte de chiffre d'affaires approchant le… million d'euros ! Le cap est difficile à tenir, même pour un professionnel qui a connu la déconfiture des années 70. « Ce qui était différent alors, c'est que nous n'avions pas d'emprunts, pas de charges et peut-être, mais je n'en suis plus certain, pas de TVA. Aujourd'hui, si la japonaise crève comme est morte la portugaise en 70, c'est foutu. »

Un espoir ? « Oui, un seul. J'essaie depuis mai sur mes parcs de Paimpol une nouvelle huître d'écloserie résistante baptisée « le sang neuf ». Pour l'instant, elle est stable, mais je n'ai pas encore de repères. Il faut attendre. »

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Ils misent sur un cycle complet

Source : Sud Ouest publié le 27/12/2013 par Philippe Baroux

Au Château-d’Oléron, Philippe et Patricia Morandeau préparent la transmission pour leur fils Brian. En pleine crise de la filière, ils parient sur l’avenir.

Brian Morandeau aurait pu exercer la profession de mécanicien automobile. Mais il fera vrombir le moteur de l'établissement ostréicole familial. En cette période où le métier se perd dans d'insondables méandres, il importe de croire plus que jamais dans son étoile. « Je ne regrette pas mon choix et j'espère que tout se passera bien », lâche avec circonspection le jeune ostréiculteur de 28 ans.

Au printemps, Brian aura validé tous les diplômes et certificats requis pour son installation. Un an et demi après avoir pris la décision de se lancer sur les pas de Philippe et Patricia, ses parents. Un choix professionnel qui semble, aujourd'hui encore, le surprendre un peu lui-même : « Je n'avais jamais vraiment travaillé avec mes parents auparavant, sauf pour des marées en été… »

Il a géré les pertes de naissain

Le projet familial a donné lieu à une réorganisation de l'entreprise. Exit la petite cabane d'élevage du port de Saint-Trojan-les-Bains, celle où Philippe avait lui-même, en 1974, saisi le flambeau de son père. Pour installer Brian, Philippe et son épouse Patricia ont investi dans un établissement en dur, aux normes, et qui, adossé à près d'un hectare de claires, ouvre la voie à la diversification et à l'extension du schéma de production. Cette cabane est située chenal d'Ors, au Château-d'Oléron. Un investissement de l'ordre de 100 000 euros. Les statuts d'une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) ont été rédigés, Brian a filé au Centre de formation professionnelle pour adultes de Bourcefranc, et il deviendra cogérant une fois ses examens réussis.

Le parcours serait tout ce qu'il y a de plus commun en matière de transmission, s'il n'y avait cette crise des surmortalités. Passe encore pour les juvéniles, depuis 2008, Philippe a su gérer sa production pour franchir ce premier cap délicat. « J'ai rencontré jusqu'à 80 % de perte de naissain en 2008, 2009 et 2010. J'ai réagi en mettant à l'eau davantage de collecteurs de naissain (+20 %), et en lissant ma production. C'est-à-dire que je ne vendais plus mes huîtres de demi-élevage, celles qui arrivent à mi-croissance. Je les conservais et les travaillais pour me constituer un stock d'huîtres adultes. Et je le laissais vieillir trois ans et demi au lieu de deux ans et demi, ou quatre ans, au lieu de trois, selon les cycles. »

Effet d'aubaine : les cours à l'élevage ont doublé sur la période. Moins de produit, mais mieux rémunéré… Les calculs sont vite faits et Philippe Morandeau, à ce stade de l'exposé, ne pleure pas.

« En revanche, avec la mortalité des huîtres de taille marchande qui va approcher les 45 %, cela ne va plus être jouable longtemps ! » Dont acte.

Philippe et Brian échafaudent donc un scénario de survie, au cas où en 2014, les huîtres adultes continueraient de subir les assauts de la bactérie vibrio æsterianus. « Nous recherchions une cabane assez grande pour y faire le cycle complet de production, depuis le captage jusqu'à l'expédition, via l'affinage. Et nous l'avons trouvée. Car, si nous n'arrivons plus à tenir dans le schéma classique qui est le nôtre, celui de l'élevage pur, il faudra faire du commerce, c'est-à-dire vendre notre production au détail, et non plus en gros, aux courtiers, comme aujourd'hui. »

« Il est certain que quelques collègues qui bénéficient du prix actuel à l'élevage et ont la chance de passer à travers les mortalités d'huîtres adultes passent à travers les gouttes », ajoute le professionnel. Mais ils se comptent sur les doigts d'une main.

Des chiffres têtus

Comme tous les autres en période de fête, Philippe et Brian ont le nez piqué sur les claires qu'ils fouillent à l'aveugle pour relever les poches d'huîtres. Cela ne laisse pas trop de temps au questionnement. Pour autant, les chiffres sont têtus. « Nous remplissons une palette de coques le matin, autant l'après-midi. Une palette toutes les 100 poches relevées des claires, soit 350 kilos d'huîtres mortes pour chaque tonne triée. Des journées à 700 kilos de perte.

Mais la foi en l'avenir est là. Quelle alternative Brian a-t-il d'ailleurs que d'y croire ? « Nous allons tenter de récupérer un numéro sanitaire pour faire de l'expédition. Il y a tout le potentiel dans cette cabane, et ce serait dommage de ne pas en profiter. »

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Opération sécurité sur les étals de fête

Source : Sud Ouest publié le 25/12/2013 par Christine Lamaison

Hier, les inspecteurs de la DDCSPP étaient à l’ouvrage, en ce jour de plus forte fréquentation dans les grandes surfaces...

Accueillir des inspecteurs de la DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations), en blouse blanche, le jour de plus forte consommation de l'année ne doit pas faire sauter au plafond d'allégresse. Mais Delphine Darrouzes, responsable qualité, hygiène, sécurité au Centre Leclerc de Saint-Paul-lès-Dax, affiche un sourire à toute épreuve. « Il y a tellement d'exigences en matière de sécurité alimentaire, de normes, de traçabilité, que nous mettons une pression quotidienne sur nos chefs de rayons , et donc je suis plutôt tranquille. »

En ce 24 décembre, 10 à 12 000 clients vont se ruer dans les rayons de cette grande surface, et en particulier vers les produits stars que demeurent le foie gras, le poisson, le rayon traiteur, la pâtisserie, la boucherie traditionnelle. Autant dire qu'il faut une vigilance de tous les instants pour qu'il n'y ait aucun incident sur la chaîne du froid, que toutes les températures soient respectées, tant pour les plats cuisinés que pour les crustacés.

Il est frais mon poisson !

Jean et David, les deux inspecteurs de l'antenne de Dax, démarrent par le rayon huîtres. Ils contrôlent l'étiquetage : origine du produit, date de conditionnement, etc. Tout est parfait. David prend aussi une huître dans sa main, palpe la coquille. « Ce qui importe c'est que le coquillage soit vivant. Sur ce produit-là, aucun problème. » Direction le bac à foie gras, bien rempli en ce début de matinée. Là aussi, contrôle de l'étiquetage, de la température. Le magasin travaille avec des producteurs locaux et s'est adjoint les services d'un cabinet conseil pour la qualité. Une cliente penchée sur le bac plonge la main sans hésitation. « Non, je ne regarde pas l'étiquette. J'ai confiance. »

Au rayon poisson, pas de répit pour les vendeurs et ce n'est pas le thermomètre de David qui effraie le chaland. La température sur l'étal est dans la norme et le dos de cabillaud d'une fraîcheur irréprochable. Au rayon traiteur, il manque juste quelques petits degrés, mais David et Jean s'empressent de préciser que c'est sans incidence sur la qualité du produit. Au terme de leur contrôle, ils établiront un rapport pour faire remonter au professionnel de la distribution quelques mesures correctives à apporter, si besoin. Mais au terme de plus d'une heure d'inspection, aucune infraction à signaler.

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Le 20 Décembre 2013

L’Irlande, asile de l’huître française

Menacée par un virus qui détruit ses larves, la star des fêtes résiste mieux outre-Manche. Nous avons rencontré des ostréiculteurs charentais partis y tenter leur chance.

Source : Le Parisien par Benjamin Jérôme, Envoyé Spécial En Irlande | Publié le 12 déc. 2013

Le jour n’est pas encore levé que les hommes s’affairent déjà autour de la trieuse, un assemblage de tapis roulants qui répartit les huîtres creuses par taille.

Comme les salariés, recrutés autour du bassin Marennes-Oléron (Charente-Maritime), tout le matériel, des machines aux cirés jaunes, vient de France. Idem pour les huîtres, nées dans des écloseries en Vendée ou en Normandie.

Seul le décor n’est pas familier. Les fenêtres s’ouvrent sur une baie cernée de collines herbeuses, dépourvues d’arbres, que balaient pluies et vents.

Bienvenue en Irlande, nouvel eldorado des ostréiculteurs français.

La production française s’effondre

Car l’Irlande a deux atouts : des eaux froides et une faible densité de parcs ostréicoles, deux facteurs qui limitent la propagation d’un virus dévastateur pour les huîtres creuses.

Pour quelques tonnes de plus

7 313 tonnes d’huîtres creuses et 247 tonnes d’huîtres plates ont été produites en Irlande en 2012 (contre 80 000 tonnes en France).

86 % des huîtres irlandaises exportées partent en France.

3 à 4 ans d'élevage sont nécessaires pour obtenir une huître commercialisable.

Sources : Bord Iascaigh Mhara (BIM), le Bureau irlandais de la mer.

En France, premier producteur européen, ce virus a fait chuter la production de presque 40% en cinq ans. De 130 millions de tonnes en 2008, elle a fléchi à 80 millions de tonnes par an.

Nicolas Tessier, 40 ans, qui représente la cinquième génération d’une famille d’ostréiculteurs de Marennes, n’a pourtant pas choisi l’Irlande à cause du virus.

Attiré par les paysages sauvages et une fiscalité plus légère, après avoir vendu l’affaire de son père, en Charente-Maritime, il débarque en 2007 à Newport, qui borde Clew Bay, sur la côte ouest de l’Irlande, avec sa femme Delphine et leurs deux garçons, Antoine et Paul.

Associé à un courtier en coquillages, il rachète une petite exploitation qui périclitait et fonde Sofi Shellfish, la société ostréicole franco-irlandaise.

Si elle produit dix fois moins que la France, l’Irlande n’en est pas moins la deuxième fournisseuse d’huîtres en Europe.

L’Union européenne a subventionné le développement de cette activité sur l’île. « Mais l’ostréiculture ne s’invente pas », rappelle Nicolas.

Véritable forçat au travail – il est dans son exploitation sept jours sur sept –, Nicolas produit 200 à 250 tonnes d’huîtres creuses par an.

Les naissains – les petits – arrivent par camions frigorifiques depuis des écloseries, en France.

Les huîtres grossissent de 18 à 24 mois dans les eaux de Clew Bay, avant d’aller achever leur croissance en Normandie ou dans le sud-est de l’Irlande.

C’est là que l’huître acquiert ses saveurs définitives, différentes selon chaque terroir.

Des espèces régulièrement victimes de surmortalité

Nicolas est déjà en Irlande quand apparaît, en 2008, un variant du virus OsHV-1 qui tue les naissains.

Des ostréiculteurs français enregistrent jusqu’à 100 % de pertes dans une poche, ces sacs de métal dans lesquels ils rassemblent les huîtres avant de les mettre à l’océan.

En fait, la France a déjà connu des épisodes aussi alarmants. L’huître plate ( ostrea edulis), l’espèce autochtone de nos rivages, déjà consommée du temps des Romains, a fortement décliné au XIXe siècle.

On soupçonne aujourd’hui une surexploitation des stocks, et peut-être des maladies.

Dans les années 1870, on lui déniche une remplaçante au Portugal, la crassostrea angulata. Mais un siècle plus tard, l’ angulata disparaît totalement, victime d’infections virales.

Une remplaçante est alors importée du Japon et du Canada : la crassostrea gigas. C’est elle qu’on déguste aujourd’hui.

Mais jusqu’à quand ? La filière s’organise pour trouver des parades au virus qui la décime. Et l’Irlande apparaît comme une solution.

Si l’île n’est pas épargnée par le virus OsHV-1, elle s’en tire mieux que la France.

« Le virus nous a touchés avec un an de retard, et dans une moindre mesure », relativise Nicolas Tessier, qui parle de poches avec 40 % de mortalité.

L’ostréiculteur a vu arriver d’autres Français. Certains, comme lui, s’installent. D’autres rachètent des parcs irlandais et y envoient leurs équipes : les hommes travaillent les huîtres quelques jours puis repartent, avant de revenir plus tard.

Messe le dimanche et football gaélique

Loin d’être de tout confort, l’Irlande se mérite : 260 jours de pluie par an « et le reste du temps, c’est la grisaille », rappelle Delphine, la femme de Nicolas.

Si les marées imposent de travailler les week-ends et certaines nuits, les entrepreneurs expatriés doivent composer avec les habitudes des locaux.

On ne travaille pas les dimanches à cause de la messe, ni les jours et lendemains de match : du football gaélique, un sport qui se joue au pied et à la main, et qui est la seconde religion ici. Deux raisons qui font que Nicolas préfère faire venir des Français.

Marée basse à Clew Bay. Un soleil timide réchauffe l’air entre deux ondées. Ce matin, c’est Julien qui accompagne Nicolas jusqu’aux parcs à huîtres.

Arrivé de Charente-Maritime, ce jeune de 24 ans se tient debout, le visage balayé par le vent, sur le plateau tiré par le tracteur lancé sur le sable. Il sort un couteau, ouvre une huître avant de l’avaler.

Des salaires de 10 à 15 % plus élevés

« J’aime la France, mais je veux me mettre à mon compte, raconte le jeune travailleur expatrié. Il me faut de l’expérience et cela me permet d’apprendre l’anglais. »

Il estime toucher ici de 10 à 15 % de plus que ce qu’il pourrait espérer en France.

Combien de temps restera-t-il ? « En moyenne, les employés tiennent un ou deux ans, calcule Delphine Tessier, qui assure notamment les tâches administratives de la petite entreprise. Ils ont le mal du pays. Ils pensent à la famille, aux amis restés là-bas. »

Sans oublier le climat irlandais, qui pèse sur le moral. Même la famille Tessier, après six ans sur place, envisage de partir dans quelques années. Pas pour rentrer en France, mais pour la Nouvelle-Zélande.

« Là-bas aussi, ils font des huîtres », savoure Nicolas, les yeux emplis d’étoiles.

« L’ostréiculture est peut-être menacée »

Tristan Renault, chercheur à l’Ifremer

« Le virus OsHV-1 n’est pas dangereux pour l’homme. Si vous consommez des huîtres, vous en avez sûrement déjà absorbé sans que cela prête à conséquence », explique Tristan Renault, directeur de l’unité de recherche Santé, génétique et microbiologie des mollusques à l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer).

Acteur important de la filière, cet établissement public étudie les huîtres dans son laboratoire de La Tremblade, face à l’île d’Oléron.

L’institut est aussi le seul habilité en France à élever des tétraploïdes. Créées par procédé chimique, ces huîtres comptent deux fois plus de chromosomes que l’huître sauvage (diploïde) et servent de reproducteurs dans les écloseries commerciales.

Elles permettent de créer des huîtres triploïdes, stériles. L’intérêt ? Les huîtres triploïdes grossissent plus vite et ne sont jamais laiteuses.

Aujourd’hui, environ 30 % des huîtres creuses made in France sont triploïdes. Si le procédé est utilisé partout dans le monde, l’Ifremer est souvent accusé de jouer aux apprentis sorciers.

D’ailleurs, ces triploïdes pourraient-elles avoir un lien avec la propagation du virus OsHV-1 ?

« On a montré, par les données remontant du terrain, que les mortalités des triploïdes et des diploïdes étaient de même niveau », répond Tristan Renault, qui n’esquive pas le sujet.

Reste que le virus OsHV-1 est toujours là. Un projet porté par des ostréiculteurs vise à sélectionner des mollusques résistants et à les remettre en mer, pour qu’ils s’y multiplient.

L’Ifremer étudie d’autres pistes, comme intervenir sur la densité des parcs, ou faire de la sélection.

Enfin, un autre fléau est apparu : des bactéries qui tuent les naissains, mais aussi les adultes.

« L’espèce a une capacité d’adaptation très grande, elle n’est pas menacée, assure Tristan Renault. Mais dans sa forme actuelle, l’activité ostréicole l’est peut-être. »

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Le 18 Décembre 2013

D'où viendront les huîtres que vous servirez à Noël ?

Les huîtres ont une place d'honneur sur nos tables en ces fêtes de fin d'année, mais les ostréiculteurs français, qui ont pourtant passé des mois à les dorloter, observent une surmortalité chez celles arrivées à l'âge adulte.
Slurp !

Source : Atlantico

Atlantico : Les huîtres sont un produit incontournable de Noël mais depuis 2012, les ostréiculteurs français observent une surmortalité de leurs huîtres adultes. En cause, une modification de la température et de la salinité de l'eau, justement à l'origine du développement de bactéries pathogènes comme celle qui a attaqué jusqu'à 65 % d'entre elles. Alors aura-t-on suffisamment d'huîtres françaises pour garnir nos tables et ravir nos ventres d'ici quelques jours ? Combien de tonnes d'huîtres françaises seront sur le marché ?

Jean-Pierre Baud (Ifremer) : Effectivement, sur le plan scientifique, depuis 2012, nous nous apercevons qu'il y a dans certaines régions des lots d'huîtres atteintes par des bactéries Vibrio non dangereuses pour l'homme mais qui posent problème pour certaines huîtres.

Il n'y aura certainement pas de grosses difficultés au niveau du stock mais sans doute une petite diminution par rapport aux années précédentes. Les huîtres resteront un produit festif pour cette fin d'année.

Hervé Genot (Président du CRC de Bretagne Sud) : Ce phénomène de surmortalité ne touche pas tous les ostréiculteurs,et vient de démarrer. La mortalité des adultes n'est pas de même ampleur que celle des juvéniles depuis 2008, où à peu près tous les secteurs sont touchés.

Alors oui, nous aurons suffisamment d'huîtres françaises pour Noël. Il est possible que nous manquions de certains numéros : les numéros 3 seront peut-être moins présentes mais les numéros 4 (plus petites) et 2 (légèrement plus grosses) seront sur les étalages pour assurer assez d'huîtres pour le 25 décembre. Vous pourrez trouver grosso modo entre 80 et 90 000 tonnes d'huîtres françaises sur le marché. Si manque il y a, c'est surtout du côté des promotions des grandes surfaces, étant donné qu'il y aura moins d'huîtres.
Il n'y a pas que les huîtres adultes qui sont touchées, les jeunes huîtres sont également décimées par un virus Herpès à l'origine de la disparition de 60 à 80 % de ces dernières. Avec ces bactéries et virus, nos huîtres seront-elles toujours aussi bonnes ? La rareté des huîtres made in France va-t-elle se répercuter sur notre porte-monnaie ? A quel prix paierons-nous nos huîtres ce Noël ?

Jean-Pierre Baud : Cette bactérie qui touche les huîtres est spécifique aux mollusques et donc aucun impact sur l'homme n'est à craindre – du fait de la différence entre les invertébrés et les vertébrés.

En tant que consommateur j'ai remarqué une légère augmentation du produit depuis l'an dernier mais je sais que la profession fait en sorte de maîtriser ses prix afin de rester attractive.

Hervé Genot : Le goût des huîtres ne sera pas atteint. Mais il faut savoir que selon l'endroit où elles ont été élevées, les huîtres n'ont pas le même goût. En effet, le goût des huîtres diffère en fonction de la nourriture qui leur est donnée (les phytoplanctons). C'est pourquoi nous avons créé en Bretagne "les douze crus" : six en Bretagne Sud et six autres en Bretagne Nord ; plus un treizième, la Belon, ou l'huître plate.

Il y aura assez d'huîtres pour tout le monde et il n'y aura pas d'augmentation, sinon très légère. Il est vrai que le prix des huîtres en Bretagne a augmenté de 2 % mais cela revient à l'augmentation du coût de la vie. Mais il semblerait qu'en région parisienne, les huîtres seront chères – elles sont déjà à des prix aberrants. Autrement, 90 % des huîtres seront vendues à un prix normal

Puisque les huîtres françaises seront moindres et que leur prix augmentera, d'où viendront les autres huîtres que nous dégusterons ?

Jean-Pierre Baud : Même si la production a légèrement baissé, nous restons autosuffisants. Il est vrai que les ostréiculteurs travaillent de manière étroite avec leurs collègues irlandais pour une partie de leur production mais la France reste le premier producteur d'huîtres en Europe.

Hervé Genot : L'importation d'huîtres s'est toujours faite, donc ce ne sera pas un fait nouveau. Il y aura des importations depuis l'Europe, notamment depuis l'Irlande. Mais les importations depuis l'Europe seront plutôt faibles car ce phénomène de mortalité est également familier à nos collègues européens. De plus, je vois mal le reste du monde nous vendre ses huîtres. C'est plutôt dans l'autre sens que les choses se font, mais à petite quantité : ce sont les riches qui achètent nos huîtres, à l'instar des Chinois, alors qu'ils produisent trois millions de tonnes d'huîtres.

L'ostréiculture française est-elle en danger ?

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Le 17 Décembre 2013

Ostréiculture. Le patron est une femme

Même avec la crise qui touche la profession, les femmes sont encore rares à choisir le dur métier d'ostréiculteur. Elles privilégient la qualité, plutôt que la quantité, à l'image de Delphine Rio, qui a repris le chantier de son père à Baden.

Source : Le Télégramme  par Mathieu Pélicart

Ce mercredi de mi-décembre, un beau soleil d'hiver inonde la pointe du Blair, en Baden. « C'est quand même un beau cadre de travail, non ? », interpelle Delphine Rio, en montrant les fenêtres de son nouveau bâtiment de triage, qui donnent sur la rivière d'Auray.À 33 ans, cette maman de deux enfants de 3 ans et 3 mois, en couple avec un menuisier, prend progressivement la suite de son père Patrick, sur le chantier créé par son arrière-grand-père maternel. « Comme mes parents ont eu deux filles, et que ma soeur ne voulait pas en entendre parler, j'étais un peu obligée de reprendre », en rit-elle aujourd'hui. Il y a dix ans, elle n'y pensait même pas. « Je faisais les saisons en restauration. J'étais loin de tout ça. Mais bon, ça va un temps, et ce n'est pas compatible avec des enfants. Et puis, ce chantier, c'est une partie de ma vie. À 13 ans, je tournais déjà les poches, et j'y passais toutes mes vacances de Noël ».

Du gros au détail

(...)

« Élevage »

(...)

Huîtres : une production et des prix stabilisés

Après des années de baisse, depuis le début de la crise, en 2008, la profession annonce pour la première fois cette année « une stabilisation, voire les prémices d'une relance de la production », selon la Section régionale conchylicole (SRC) de Bretagne-Sud.Un bon signe, qui devrait permettre aux prix de se maintenir pendant les fêtes, là encore après quelques années à la hausse. Selon les producteurs conchylicoles de Bretagne (OPCB), les tarifs pratiqués dans la grande distribution bretonne, pour des bourriches de deux à trois douzaines, sont proches de la moyenne 2012 : 7,04 € le kilo. L'organisation a relevé des tarifs allant de 6,90 € (Leclerc) à 7,25 € (Intermarché) fin novembre, et jusqu'à 7,45 € début décembre.

À la douzaine ou au kilo c'est pareil

En vente directe, sur les chantiers, ou sur les étals des marchés, le prix moyen devrait osciller autour de 6 €, entre 5,80 € et 6,50 € le kilo, soit une hausse de 2 % par rapport à 2012.Reste la question de la tarification à la douzaine ou au kilo ? C'est pareil pour les huîtres de taille Nº3, deux douzaines pesant deux kilos.

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Le 12 Décembre 2013

La difficile traque des pillards de parcs à huîtres

La hausse du cours du mollusque en fait une denrée convoitée, y compris des voleurs, qui ne sont pas forcément de simples particuliers indélicats. Comme en Loire-Atlantique.

Source : Ouest France

Depuis l'hélicoptère de la gendarmerie, le faisceau d'un puissant projecteur balaie les 90 hectares de parcs à huîtres, devant la pointe de Pen Bé, à Assérac (Loire-Atlantique). Ce mardi soir, une quinzaine d'hommes sont déployés pour une opération coup de poing. Guy Le Gal, l'un des douze ostréiculteurs du secteur, observe la scène et confie sa satisfaction aux gendarmes de Saint-Nazaire et de Guérande. Il a lui même été victime de vol, dans les parcs ou les ateliers. « L'an dernier, on m'en a volé 400 ou 500 kg. Toujours au moment des fêtes. »

Pas plus tard que dans l'après-midi, c'était au tour d'un confrère vendéen de constater les dégâts. « On lui a pris 100 poches, soit une tonne, indique Guy Le Gal. Ça représente 2 000 à 4 000 € à la vente ». Pour lui, le phénomène est lié à l'envolée des cours : « Tant que le kilo en vrac et non trié était à 1,50 €, ça allait. À 3,80 € ou 4 €, ce n'est pas de l'or en barre, mais c'est de l'argent vite gagné. »

Il faut connaître les lieux, voire le métier

Difficile pour autant de prendre les indélicats sur le fait, donc de les identifier. L'ostréiculteur a quand même sa petite idée. Des particuliers ? Des restaurateurs ? « Non, vu les quantités, il faut de quoi stocker. Et puis, ce ne sont jamais de petites huîtres, toujours des vendables. » En clair, il faut connaître les lieux, voire le métier.

Mardi, le travail des gendarmes s'est poursuivi sur le bassin voisin, le traict du Croisic, avec des contrôles à terre, toujours en lien avec l'hélico. Pas d'interpellation ce soir-là. Mais l'opération était essentiellement à but préventif et dissuasif. « Nous la reconduirons à l'approche de Noël, en mode plus discret », précise le capitaine Thomas. D'ici là, va s'organiser la surveillance, en particulier des stocks sensibles signalés par les professionnels.

Ailleurs sur le littoral (1), le partenariat avec différents services de gendarmerie (brigades nautiques, réservistes en Vendée, voire Garde républicaine en Normandie) porte ses fruits : 50 tonnes d'huîtres volées en Charente-Maritime en 2011, 12 tonnes en 2012. Arcachon est passé de 17 tonnes à 4,6. Guy Le Gal songe à une autre solution : des « gardes-jurés » assermentés, déjà à l'oeuvre en Morbihan. « On embaucherait quelqu'un pour un mois, chacun paiera sa quote-part », propose-t-il

(1) La France, leader européen, produit 158 000 tonnes d'huîtres, dont 91 700 dans le quart nord-ouest. La moitié est vendue en décembre.

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Le 11 Décembre 2013

Huîtres : avancées pour lutter contre la mortalité en Basse-Normandie

Le problème, stabilisé cette année, pourrait prendre de l'ampleur l'an prochain. Les ostréiculteurs espèrent que les solutions mises à disposition enrayeront le phénomène. Entretien avec Jo Costard, président du comité régional de la conchyliculture de la Manche et de la Mer du Nord.

Source : Ouest France

Comment la mortalité des huîtres a-t-elle évolué ?

Elle est comparable aux années passées. Elle concerne chaque année, en France, entre 60 % et 70 % du naissain avec une variation selon les lots d'huîtres et les sites d'élevage. Pour la Basse-Normandie, la production annuelle se situe entre 15 000 et 17 000 t contre 25 000 t en 2008.
Ce problème est-il appelé à perdurer ?

Les entreprises ostréicoles ont été alertées cet été d'une mortalité et d'une fragilité accentuées pour les huîtres adultes, mais les scientifiques travaillent sur le sujet. La crainte, si aucune solution n'est trouvée, est de ne pas pouvoir maintenir un taux de production suffisant pour alimenter la demande pour les fêtes de fin d'année 2014. Pour l'heure, les chefs d'entreprises commencent à trouver des moyens pour vivre avec cette mortalité !
Quelles sont les solutions pour faire baisser ce taux de mortalité ?

En octobre, le Centre de référence sur l'huître (CRH) et les chercheurs Bas-Normands, suite à leurs analyses sur la mortalité, ont mis en évidence la nécessite de certifier que le naissain soit pur. Il faut également être attentif aux premiers mois d'élevage. Ce naissain pourrait avoir un taux de mortalité très faible s'il est élevé à l'extérieur des parcs en place et introduit sur ces parcs dans sa deuxième année. En l'absence de zone isolée, le respect des dates de transfert et des densités d'élevage ont permis de maintenir un certain niveau de production.

Qu'en est-il en Basse-Normandie ?

Il n'y a pas de telle zone isolée en Basse-Normandie pour y stocker le naissain sain. Une expérimentation grandeur nature va avoir lieu prochainement avec la mise en place à Cricqueville (14) et Hatainville (50), de deux zones sanctuaires éloignées des parcs en place, où seront déposées 200 poches de naissains. La réinsertion du naissain dans les parcs interviendra l'an prochain. Nous jugerons alors des résultats.
Et l'avenir de la profession ostréicole ?

Mon souhait est que la profession et l'État mettent en place toutes les nouvelles conditions d'élevage favorables à une baisse de la mortalité du naissain avec l'appui du CRH et du comité régional de l'ostréiculture. L'avenir de la filière ostréicole dépend de tous ces paramètres. En ce qui concerne l'avenir, le renouvellement du bureau est prévu début 2014. Nous mettons actuellement en place une équipe soudée et compétente qui soit à la disposition de l'intérêt de la filière ostréicole.

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Le 7 Décembre 2013

Charente-Maritime : le clip du département distingué

Le clip "Charente-Maritime, l'énergie est en nous" a décroché le 4e prix dans lors des Trophées de la communication

http://www.youtube.com/watch?v=twj2y37lg3I

Dans le clip distingué, vous aurez reconnu un acteur, Gérald Viaud, Président du CNC, dans le rôle d'ostréiculteur.... A quand les "Oscar" ?

Source : Sud Ouest

Le clip "Charente-Maritime, l'énergie est en nous" s'est distingué lors des Trophées de la Communication en décrochant le quatrième prix dans la catégorie "Meilleure campagne de publicité réalisée par un organisme public".

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CEP. Contrat d'études prospectives du secteur conchylicole

La Section paritaire professionnelle Pêche et cultures marines d'AGEFOS PME présente le Contrat d'études prospectives du secteur conchylicole

Contrat d’Études Prospectives du secteur de la conchyliculture

Synthèse
Octobre 2013

Réalisé par le cabinet Ithaque
Avec la collaboration du cabinet Entreprise & Développement

Cliquer Ici pour télécharger l'étude

La SPP Pêche et cultures marines d’AGEFOS PME a participé en septembre dernier au salon national de la Conchyliculture et des cultures marines pour présenter le Contrat d'études prospectives dédié au secteur conchylicole. Celui-ci propose des pistes d’actions pour lutter contre la crise qui frappe le secteur. La formation fait notamment partie des dispositifs qui seront renforcés.

Source : Agefos

Lors du dernier Salon national de la Conchyliculture et des cultures marines, qui s’est tenu à Vannes les 11 et 12 septembre dernier, le Contrat d'études prospectives (CEP) du secteur conchylicole a été présenté devant un public de professionnels, de partenaires institutionnels et d’acteurs de l’emploi et de la formation. Cofinancé par AGEFOS PME et la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP), celui-ci doit répondre aux problématiques de la crise ostréicole.


La surmortalité des juvéniles d’huîtres creuses et leurs impacts sur la filière conchylicole en termes d’emplois, d’organisation et de compétences ; les attentes des professionnels et les principaux défis à relever pour les entreprises et la profession dans les années à venir font partie des sujets abordés par le CEP.

S’appuyant sur une enquête menée auprès d’entreprises, des entretiens avec des experts, institutionnels et responsables professionnels, une analyse statistique et des groupes de travail, le CEP préconise plusieurs typologies d’actions :

    Accompagner les entreprises dans leur effort d’adaptation aux évolutions
    Adapter la formation professionnelle à l’évolution des métiers
    Faciliter les transmissions d’entreprise
    Valoriser les métiers pour renforcer leur attractivité
    Développer l'observation sur les entreprises et les emplois
    Renforcer les structures professionnelles

La mise en place de Certificats de qualification professionnelle (CQP) conchylicoles, créés dans le cadre de l’accord de branche, fait notamment partie des pistes privilégiées.


AGEFOS PME, partenaire Emploi-Formation de la branche depuis 2012, l’accompagnera dans ces évolutions. La synthèse du CEP du secteur conchylicole est également disponible sur le site de la SPP Pêche et cultures marines d'AGEFOS PME.

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Présentation du baromètre AGEFOS PME aux Assises de la mer 2013

Les 3 et 4 décembre aux Assises de l’Economie du maritime, à Montpellier et Sète, AGEFOS PME présentera son baromètre Emploi-Formation Filière du Maritime.

Lors de ce rendez-vous annuel majeur, AGEFOS PME, en tant que 1er financeur et conseil du secteur et membre du Cluster Maritime Français, présentera son baromètre Emploi-Formation du maritime français pour la 3e année consécutive.

Dotée d’une situation et de moyens d’observation privilégiés des comportements des entreprises dans le domaine RH et d’un Observatoire intégré, AGEFOS PME propose le baromètre de référence du secteur.
Ainsi AGEFOS PME se mobilise pour accompagner les entreprises confrontées aux mutations économiques et aux transitions sociales, en inscrivant son action au sein des territoires littoraux et maritimes et dans des dynamiques interprofessionnelles.

Le mardi 3 décembre à 11h05, découvrez les résultats du baromètre de l’économie de la mer 2013 à l’occasion de l’intervention de Laurence Carlinet, Directrice du développement d’AGEFOS PME lors d’une conférence sur le « tableau de bord de l'économie maritime - le marin ».

Informations pratiques : Le baromètre de l’emploi

Agefos PME publie son baromètre emploi formation

http://www.nxtbook.fr/lemarin/lemarin/BAROMETRE2013/index.php#/0

Agefos PME publie comme chaque année son baromètre emploi-formation. Agefos PME, organisme partiaire collecteur agréé, gère la collecte et l'utilisation des fonds dédiés à la formation professionnelle continue, à la formation par alternance et à la professionnalisation de plusieurs branches de l'économie maritime en France.

Source : Le Marin

La méthodologie très stricte d'Agefos PME repose sur l'utilisation des codes Naf et couvre plus de 5 000 entreprises et 100 000 salariés. Les secteurs couverts sont le transport maritime pour partie, la pêche et les cultures marines, les ports de commerce, les industries nautiques. L'étude comprend à la fois les tendances en évolution de l'emploi (pour la plupart en baisse et au mieux stable), le temps partiel, la féminisation, la part des CDI, etc. Elle est consultable en version de synthèse sur le site du "marin" et en version complète sur le site d'Agefos PME.

Remarque personnelle : Cette étude minore l'importance de la pêche et de la conchyliculture ?

Les chiffres du tableau concernant "Pêche et Cultures marines" sont au-dessous de la réalité ? L'étude CEP sur la conchyliculture (voir plus haut) comptabilise 2900 entreprises conchylicoles... Il n'y aurait que 3000 - 2900 = 100 entreprises de pêche en France !!!

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Les nouveaux BTS maritimes pour les lycées de Saint-Malo, Fécamp, Sète et Boulogne

Frédéric Cuvillier a indiqué hier aux Assises de l’économie maritime que les quatre nouveaux BTS maritimes seraient implantés dans les lycées maritimes de Saint-Malo et de Fécamp pour l’option électro-mécanique, froid et énergie, charge particulièrement à Fécamp de collaborer étroitement avec l’Ecole nationale supérieure maritime (ENSM). Les BTS pêche, tourisme et environnement seront quant à eux enseignés aux lycées maritimes de Sète et Boulogne-sur-Mer. Ils sont ouverts aux titulaires d’un bac pro (ou d’un bac général mais à l’issue d’une remise à niveau dans les lycées d’Etel et de Paimpol).

Source : Le Marin

Le ministre des Transports a également évoqué la perspective de création de BTS hautes technologies liées aux fibres optiques à Paimpol, plaisance à La Rochelle et maintenance des technologies maritimes à Nantes.

Le ministre a confirmé la nécessité de maintenir quatre sites pour l’ENSM et a estimé que le projet d’établissement, qui sera présenté le 10 décembre au conseil d’administration, était "un enjeu majeur". Pour tenter de calmer les esprits au Havre, il a souhaité faire de cette école la "tête de pont" de l’ENSM en y basant la présidence.

Formation. BTS maritime à Saint-Malo, projets à Nantes et Paimpol

Frédéric Cuvillier, ministre des transports de la mer et de la pêche, a annoncé la création de quatre nouveaux BTS maritimes.

Source : Ouest France

Quatre nouveaux BTS maritimes vont être créés dans les lycées maritimes. Saint-Malo et Fécamp seront dotés du BTS « électromécanique, froid et énergie ». Tandis que les lycées de Sète et Boulogne-sur-Mer formeront au BTS « pêche, tourisme et environnement ».

Ces formations seront ouvertes aux élèves issus des lycées maritimes, mais aussi à ceux titulaires d’un bac général. Une mise à niveau leur sera proposée par les lycées maritimes d’Etel et Paimpol.
Hautes technologies

L’établissement Costarmoricain devrait lui aussi être doté d’un BTS « hautes technologies liées aux fibres optiques » dans un second temps.

Nantes est aussi pressenti pour accueillir un Brevet de technicien supérieur sur la « maintenance des technologies maritimes ». Quant à La Rochelle, le projet porte sur un BTS plaisance.

Création d'un BTS « pêche, tourisme et environnement » au lycée de la mer à Sète : une évolution importante dans la formation maritime.

Lors des 9èmes Assises de l'économie maritime et du littoral qui se sont tenues à Montpellier mardi 3 et mercredi 4 décembre, le ministre de la Mer, M. Frédéric Cuvillier, a confirmé la création de quatre BTS et de deux classes préparatoires aux BTS dans les lycées professionnels maritimes.

Source : Hérault tribune

Désormais les lycées professionnels maritimes proposeront une filière de formation allant du CAP au titre d’ingénieur, en passant par les formations de BTS qui n’existaient pas jusqu’alors.

Dès la rentrée 2014, le lycée de la mer Paul Bousquet à Sète formera ainsi au BTS « pêche, tourisme et environnement ». Il sera ouvert aux élèves issus des lycées maritimes, mais aussi à ceux titulaires d’un bac général sachant qu'une mise à niveau sera proposée par les lycées maritimes d’Etel et Paimpol.

Le député Sébastien Denaja se réjouit que le gouvernement, par la voix de son ministre de la mer, ait pris cette décision qui constitue une évolution importante dans la formation maritime.
Cette avancée qui était demandée depuis longtemps par les professionnels et les enseignants des lycées maritimes, permettra d’accentuer l’attractivité des formations maritimes et de dynamiser l’emploi dans ce secteur.

C'est enfin une magnifique reconnaissance pour le plus ancien lycée de la mer de France, l'ensemble du personnel et en particulier son dynamique directeur Michel Tudesq.

Et, assurément, il s'agit également d'une vraie reconnaissance pour la région Languedoc-Roussillon.

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Le 5 Décembre 2013

Morbihan. Les huîtres de Sainte-Hélène sont bien élevées !

Une quarantaine d'ostréiculteurs produisent environ 3 000 tonnes d'huîtres creuses par an. Dans les ateliers, on se prépare au grand rush des fêtes de fin d'année.

Source : Ouest France  par Charles Josse.

C'est encore assez calme sur les rives de la ria d'Étel. Noël approche tout doucement. Au Moustoir, à Sainte-Hélène, Yannick Le Baron se prépare à remplir ses bassins en huîtres élevées dans les parcs. « On stocke tout avant la mi-décembre. Faut tout avoir près de l'atelier pour assurer les commandes. Et là on comptera encore moins nos heures pendant quinze jours », explique l'ostréiculteur. Yannick Le Baron, 46 ans, travaille seul. Son métier depuis toujours. Une passion « bien transmise » par ses parents.
3 000 tonnes par an

L'huître creuse de la rivière d'Étel est l'un des douze crus de Bretagne. Au goût subtil, ni trop salin ni trop lisse. La faute, si l'on peut dire, à la douceur de l'échancrure ételloise, mi-terrienne, mi-maritime.

Une quarantaine d'ostréiculteurs exploitent cinq à dix hectares de concession chacun. Environ 3 000 tonnes d'huîtres sont proposées à la vente chaque année. « La plupart des entreprises emploient une à deux personnes, quelques-unes ont cinq à six salariés », résume Jean Mahéo, président du syndicat ostréicole de la ria.

La rivière d'Étel est beaucoup moins touchée par la surmortalité des huîtres adultes que d'autres bassins de production en France.

Le constat est valable pour l'ensemble du Morbihan. Ici le taux de mortalité est inférieur à 10 %, quand il atteint 34 % dans le Finistère, 44 % en Gironde ou encore 42 % dans l'Hérault. La raison ? « La bonne qualité de l'eau », suppose Jean Mahéo.

Voilà une vingtaine d'années qu'ostréiculteurs, agriculteurs et élus travaillent à la question. « Par exemple, il n'y a plus d'épandage à moins de 500 m des ruisseaux, les zones sont enherbées à moins de 50 m, etc. C'est payant : la qualité de l'eau s'améliore, sans cesse », se réjouit Jean Mahéo. Reste l'énigmatique surmortalité des huîtres juvéniles, les huîtres de moins d'un an, qui touche « le monde entier », rappelle l'ostréiculteur. « Huit ans que ça dure ! »
Pas plus cher que le saumon

Yannick Le Baron peut en témoigner. Il a connu jusqu'à 70 % de pertes de petites huîtres. « Ma production a chuté de moitié, de 50 tonnes par an à 25 tonnes. » Les prix ont augmenté. Heureusement, sinon les entreprises n'auraient pas tenu. « Un temps j'ai carrément envisagé d'embarquer sur un fileyeur, à Lorient », confie Yannick Le Baron.

Aujourd'hui une huître creuse numéro 3 est vendue 3,80 € le kilo au prix de gros. Sur l'étal, on la trouve aux alentours de 6 €. Pas plus cher que le saumon industriel et bien plus festif !

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Bretagne. Pacte d'avenir : un plan en sept enjeux, quinze articles

Après les derniers arbitrages de Matignon qui ont retardé sa diffusion, le Pacte d’avenir pour la Bretagne a été rendu public mercredi.

Source : Ouest France

C’est la crise qui touche certains secteurs de l’industrie agroalimentaire bretonne depuis plusieurs mois qui a engendré cette démarche. Elle a conduit à l’élaboration de ce document à marche forcée.
Le Pacte bouclé le 30 novembre

Lancée le 16 octobre par le gouvernement, la concertation et la synthèse ont été menées conjointement par le préfet de Région et le président du conseil régional. Le Pacte d’avenir a été bouclé le 30 novembre après une trentaine de réunions avec l’ensemble des acteurs socio-économiques de la Bretagne.
Sept enjeux, quinze articles, deux annexes

C’est un document de 87 pages qui s’articule autour de sept enjeux et 15 articles (30 pages) et deux annexes (50 pages).

1. Répondre à l’urgence en « anticipant et accompagnant les mutations sociales et industrielles et soutenir l’investissement public »

2. « Conforter la Bretagne comme grande région productive »

3. « Conforter la Bretagne comme grande région maritime européenne »

4. « Affirmer l’identité culturelle de la Bretagne »

5. « Approfondir l’investissement de la Bretagne dans l’intelligence »

6. « Améliorer l’accessibilité de la Bretagne et soutenir les dynamiques de territoire »

7. « Sceller un Pacte de confiance »

La première annexe, très conséquente, est consacrée au « Plan agricole et agroalimentaire pour l’avenir de la Bretagne ». La deuxième annexe concerne « le programme d’expérimentations et d’actions pour une meilleure efficacité administrative ».

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A la découverte des paysans de la mer

Tous les mois découvrez un article entier du dernier numéro de Campagnes Solidaires. Ce mois-ci nous partons à la découverte des paysans de la mer.

Source : Confédération Paysanne

Dans plusieurs régions côtières (de la Bretagne au Languedoc), des ostréiculteurs, mytiliculteurs et pêcheurs à pied sont adhérents de la Confédération paysanne. Petit éclairage sur ces confédérés méconnus et leurs métiers.

C'est quoi un paysan de la mer ?

En défendant nos métiers (ostréiculteurs, mytiliculteurs, sauniers, pêcheurs à pied, goémoniers…), nous sommes les porte-parole du dernier milieu non domestiqué de notre Terre. La vie marine se concentre sur la bordure côtière irriguée et amendée par l'eau douce des fleuves. Ainsi sommes-nous tributaires de la qualité du milieu. En ce sens, nos diverses productions sont des sentinelles de l'état général de l'océan.

Bien plus  cueilleurs que véritables paysans, nous nous contentons de laisser faire la nature (aucun apport d'aliment extérieur, d'engrais ou de traitements sanitaires tout au long du cycle de production) pour, au final, commercialiser des animaux vivants.

C'est qui les paysans de la mer ?

Le chiffre d'affaire de la conchyliculture s'élevait à 520 millions d'euros en 2010. Les principaux secteurs d'activité sont l'ostréiculture (production d'huîtres) et la mytiliculture (production de moules). En 2009, l'activité concernait 2 952 entreprises et représentait 9 566 emplois équivalent temps plein. Avec 84 100 tonnes en 2010, la France produit les 3/4 des huîtres européennes et est, avec près de 74 000 tonnes, le second producteur de moules en Europe derrière l'Espagne.
On compte environ 1200 pêcheurs à pied professionnels.

La filière « algue » emploie 1000 personnes dont 650 saisonniers qui exercent le métier de goémonier.

Enfin n'oublions pas nos collègues sauniers – ou paludiers, selon la région - répartis sur la côte atlantique, du sud Bretagne jusqu'à Oléron.

Et le lien terre/mer ?

Les dégâts du productivisme se manifeste au grand jour. Quand on constate des marées vertes de Dieppe à Oléron,  la Charente-Maritime pleure ses cours d'eau à sec en été. Sans l'eau douce et ses sels minéraux, la chaîne alimentaire est cisaillée à la base. Sans parler des pesticides et autres métaux lourds qui impactent directement les coquillages filtreurs...

L'urbanisation (1) et l'aménagement agricole du territoire ont de multiples impacts sur nos activités : flambée du prix du foncier, qualité des eaux, conflits d'usage (plaisance),  submersion jusqu'à 13 km sur des  marais littoraux drainés et détournés de leur vocation première de zone tampon au profit de la production intensive de maïs (voir la tempête Xynthia)…

L'abandon progressif par l'Etat de son rôle régalien de gestionnaire du domaine public maritime privilégie une politique de purification systématique des coquillages, dont ni le consommateur, ni les professionnels ne sortiront bénéficiaires, au détriment de la  préservation de la qualité du milieu.

L'empilement de réglementations environnementales parfois contradictoires, auxquelles nous sommes a priori favorables, impacte nos activités. Vouloir à tout prix sanctuariser une nature fortement influée par l'homme est pour nous une aberration.

L'actualité

Le « progrès » tend à proposer une ostréiculture, dite « moderne », prônant l'adoption de techniques calquées sur le modèle agricole intensif (naissain d'écloseries, triploïdes…) dans une recherche permanente de gains de productivité, par le biais d'un raccourcissement du cycle de production.

A l'opposé, une conchyliculture qualifiée de « ringarde » par nos adversaires résiste pour défendre un modèle basé sur des petites structures familiales traditionnelles. Le but recherché est l'autonomie des exploitations par la prise en compte des caractéristiques du terroir (captage naturel, conditions climatiques…) pour obtenir un produit de qualité respectant la saisonnalité et commercialisé en circuit court.

Professionnellement éclatés sur l'ensemble du littoral français (5000 km), physiquement isolés sur nos concessions, la tradition de syndicats généralistes est absente du monde maritime. La profession est organisée autour  des Comités régionaux conchylicoles (CRC), sortes de « chambres d'agricultures » élues au sein de petits syndicats de branches (éleveurs, affineurs, expéditeurs…) ou géographiques. Ceux-ci sont  regroupés sur le plan national au sein du CNC qui joue le rôle d'une interprofession, sans aucune véritable représentativité (suppléant de la Fnsea au sein du Conseil national de la mer et des littoraux).

En 2014 seront renouvelés les CRC, l'occasion de faire connaître dans la campagne les orientations de la Confédération paysanne qui vont dans le sens de nos revendications pour défendre efficacement les paysans de la mer.

Jean-François Périgné,
mytiliculteur en Charente-Maritime,

(1) 10% de la population vivent sur les côtés qui représentent seulement 4 % du territoire, avec une multiplication par 10 en été)

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Le 4 décembre 2013

De la conchyliculture à la crise des subprimes : Un aller-Retour

par Jean-François Le Bitoux

Deux extraits du texte de Jean-François Le Bitoux (vétérinaire). Il donne "un grand coup de pied dans la fourmilière" ou plutôt "un bon coup de pied dans le grand tas de coquilles vides" : Mortalités ostréicoles et finances toxiques : mêmes défis ?

Il se trouve que l’ostréiculteur en attendant que « la nature s’échine à sa place », n’entretient pas suffisamment son environnement, notamment les sédiments locaux, et ce faisant, il détruit par ignorance la production planctonique supposée nourrir son élevage. Et l’Administration en est responsable, car elle est la seule autorité sur tout ce qui se déroule sur le Domaine Public Maritime (DPM)....

L’ostréiculture est donc une activité d’élevage de forme industrielle par les investissements consentis (barges, mas ostréicole, épuration) mais nomade et artisanale dans ses pratiques. Récemment  l’équipe de recherche du Centre de référence de l’huître en Basse-Normandie (Les bonnes pratiques pour améliorer la survie des huitres) a fait observer qu’en allant sur des sites neufs et en respectant les bases sanitaires les plus banales, beaucoup de choses s’arrangent d’elles-mêmes. Le professeur Matthieu nous dit qu’il existe des lois zootechniques banales que l’ostréiculture ne respecte pas. C’est ainsi qu’on ne fait pas de sélection génétique avant de disposer d’une zootechnie fiabilisée ; et c’est loin d’être le cas. Le tout premier travail de l’expert, si possible d’un œil généraliste étranger, consiste à vérifier si les bases les plus communes sont respectées ou non. Le côté très positif de ce constat écologique est qu’il suffit de déplacer de quelques dizaines de mètres un site d’élevage pour relancer la production mais le fait d’avoir pollué des sédiments de proche en proche pendant plus d’un siècle reste lourd de conséquences. Quelques innovations techniques ont pu faire progresser l’ostréiculture au cours des ans mais l’instabilité des productions démontre que beaucoup reste à faire pour les fiabiliser à un niveau réellement industriel. Encore faudra-t-il que les règles sanitaires élémentaires soient respectées par tous. À titre d’exemple, aucun écosystème ne résistera longtemps à l’invasion de quelques tonnes d’huitres de santé affaiblie à des densités élevées. Inutile d’afficher un diplôme de virologie ou de bactériologie pour accepter cette hypothèse de travail ! La nature fait certes preuve de capacités d’épuration mais il est toujours possible de les déborder en faisant n’importe quoi. Des tests de résistance ne signifient pas grand-chose ni dans le monde bancaire, ni en ostréiculture tant il semble facile de circonvenir les lois sanitaires les plus élémentaires que d’aucuns appellent « du bon sens ». Faut-il en pleurer, faut-il en rire ?

Pour lire le texte intégral de Jean-François Le Bitoux, aller sur le site de Paul Jorion : Mortalités ostréicoles et finances toxiques : mêmes défis ?

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Le 3 Décembre 2013

Une carte au trésor des huîtres

http://huitres-arcachon-capferret.fr/


Le Comité régional conchylicole a lancé un concours sur son site Internet, sur la base d’une carte au trésor, pour promouvoir les huîtres de fin d’année.

« Ce jeu doit favoriser des échanges », assure le président des ostréiculteurs, Oliver Laban.

Source : Sud Ouest

Le jeu créé sur le site Internet du Comité régional conchylicole est peut-être moins suggestif que la vidéo du couple dégustant des huîtres, qui fait toujours le buzz sur la Toile (« Sud Ouest » du 6 novembre).

Mais il a aussi pour vocation de promouvoir les huîtres d’Arcachon-Cap Ferret, bien au-delà du bassin d’Arcachon.

Un jeu qui a le mérite d’être extrêmement simple. Il suffit de répondre à quatre questions (en choisissant chaque fois la réponse parmi les trois ou quatre proposées), sur l’espèce cultivée dans le bassin d’Arcachon, le nombre d’ostréiculteurs, les qualités de l’huître ou encore la manière de la déguster sur le Bassin.

Le jeu se déroule selon le principe d’une carte aux trésors (1).

Des flyers sont diffusés chez les producteurs qui « distribuent également des cartes joker aux clients » au cas où ils sécheraient sur l’une ou l’autre des questions, précise Félix Blasquez.

« De grande qualité »

Les réponses sont enregistrées sur le site du Comité régional et un tirage au sort sera effectué fin février pour désigner les lauréats qui gagneront, notamment, des week-ends de pescatourisme sur le Bassin.

« Ce jeu est destiné à favoriser l’échange », explique le président des ostréiculteurs Olivier Laban qui se félicite, en cette fin d’année, d’une huître « de grande qualité, mais rare et précieuse ».

« La saison s’annonce bien », assure-t-il. Certes, les ostréiculteurs observent toujours une forte mortalité sur les jeunes huîtres et les huîtres adultes, entre 50 et 60 % avec 20 à 30 % de survie en plus sur certains parcs. » La mortalité des huîtres d’un an affecte « des stocks énormes » et laisse espérer « des stocks encore importants dans deux ans ».

En attendant, l’huître marchande qui régalera les tables de fête, cette fin d’année, est « de qualité », ce qui redonne le moral aux ostréiculteurs. D’autant que « les mortalités de 2013 ne seront pas couvertes et que seulement la moitié de 2012 le sera. »

« Ces aides ont permis de maintenir des entreprises », complète Olivier Laban. Quinze jeunes (sur 315 entreprises) se sont installés en 2012. Cent quarante et une entreprises ont été transmises ou créées entre 1999 et 2012.


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Inquiétude autour d’une nouvelle vague de mortalité des huîtres

40 % des huîtres adultes meurent pour des raisons difficiles à identifier.

Source : La Croix  par Agnès Marroncle (à La Rochelle)

La profession s’interroge sur les conséquences de cette nouvelle difficulté pour la période de Noël, mais aussi à moyen terme.

Il n’y a aucun problème pour le consommateur : les huîtres commercialisées sont vivantes.

Pour les ostréiculteurs, c’est un nouveau coup dur. Depuis 2008, ils avaient déjà à faire face à des pertes importantes sur les lots de « juvéniles », ces huîtres captées dans l’année (ou achetées en écloserie) pour n’être vendues que deux ou trois ans plus tard après grossissement en mer. Si la situation semble meilleure en 2013 de ce côté-là, l’inquiétude porte maintenant sur les huîtres adultes.

Des situations disparates

 « Sur les parcs ostréicoles que nous suivons depuis quinze ans, nous constatons une mortalité moyenne de 40 % des mollusques de 3 ans alors que la normale n’excède pas 13 % à ce niveau de maturité », indique Philippe Blachier, directeur du Creaa, le centre régional d’expérimentation et d’exploitation aquacole basé dans l’île d’Oléron.

Dans cette région ostréicole de Marennes-Oléron, les services de l’État (la direction départementale des territoires et de la mer) ont inspecté plus de 100 élevages et observé des situations très disparates. « Parfois les poches d’huîtres sont à peine touchées, parfois de 80 à 90 % du contenu est mort », rapporte Gérald Viaud qui préside à la fois le Comité national conchylicole (CNC) et la section régionale Poitou-Charentes. « Cette situation affecte tous les bassins français, sur Arcachon, en Bretagne et Normandie, en Méditerranée. »

Coupable :  la bactérie Vibrio aestuarianus

Comme toujours en pareil cas, la profession s’est tournée vers Ifremer (1) et son laboratoire de pathologie des mollusques situé à La Tremblade, en Charente-Maritime, pour se faire expliquer cette nouvelle difficulté.

L’organisme de recherche a identifié une bactérie nommée Vibrio aestuarianus comme agent infectieux. « Cette bactérie, c’est l’arme du crime, mais cela ne nous dit pas totalement qui est l’assassin, affirme Tristan Renault, responsable du laboratoire. D’autres facteurs influent sur la capacité de l’huître à résister ou non à ses agresseurs. »

Des craintes avant Noël

Un printemps très pluvieux et un été très chaud ont conduit à une forte croissance des huîtres, du fait de l’abondance de phytoplancton. Elles ont été « en lait » plus tard dans l’année. « Cela peut les rendre plus fragiles aux manipulations », note Philippe Blachier.

La situation est d’autant plus inquiétante pour les exploitations ostréicoles (environ 5 000 en France, dont 1 200 en Charente-Maritime) que ces huîtres de 3 ans d’âge sont celles qui devront orner les étals de Noël, temps fort des ventes.

 « Il n’y a aucun problème pour le consommateur », assure au passage Tristan Renault. « Ce qui affecte l’huître ne concerne pas l’homme et, de toute façon, les huîtres commercialisées sont vivantes, ce qui signifie qu’elles ne sont pas touchées. »
Des alternatives ?

La question concerne en revanche une profession occupée par son avenir immédiat – comment se passeront les fêtes avec moins de production ? – et surtout à plus long terme. « Nous travaillons un produit sauvage dans un milieu naturel. Quelle est la part du réchauffement climatique dans ces crises à répétition ? », interroge Gérald Viaud.

Sur le plan économique, le président du CNC n’imagine guère que la diversification vers d’autres produits de la mer ou vers l’écotourisme pour permettre aux producteurs d’huîtres de passer un creux dont on ignore la durée.

 Plus de 50 % des ventes en décembre

- La production française d’huîtres a atteint 84 100 tonnes en 2010-2011, à 98,5 % des huîtres creuses. Elle fournit 11 000 emplois directs sur les quelque 18 000 de la filière conchylicole en France.

- Les ventes d’huîtres se font pour plus de 50 % en décembre. Pour le reste, elles se répartissent de façon relativement régulière tout au long de l’année, avec un petit creux en mai, juin, juillet et août.

- En 2012, le prix moyen par kilo des huîtres vendues aux particuliers pour consommation à domicile était de 7,80 € (8,70 € pour les huîtres préemballées).

- Les grands magasins représentent près de 54 % des ventes en volume, devant les marchés (28 %), les poissonneries (11 %) et la vente directe (5 %).

- Les consommateurs sont essentiellement issus des classes aisées ou de la moyenne supérieure. Ils sont en général âgés de 50 à 64 ans, mais surtout de plus de 65 ans.

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Santé: des médecins français lancent un appel national pour réduire l'usage des pesticides

L'Europe doit décider d'ici à la fin de l'année de mesures destinées à protéger les populations des effets de substances comme les pesticides

Trois association de médecins de France métropolitaine et des Antilles lancent un appel national à leurs confrères pour réclamer à l'Etat la réduction de l'usage des pesticides.

Source : Sud Ouest / Blog Ma Planète  par Cathy Lafon

Perturbateurs endocriniens, phtalates, pesticides... Le dossier est si explosif qu’il est désormais entre les mains du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Bruxelles doit statuer d'ici à la fin de l'année sur les mesures destinées à protéger les Européens des effets de ces substances qui interfèrent avec le système hormonal, à l'instar du bisphénol A qui sera définitivement interdit, en France, dans les conditionnements alimentaires, en 2015.

En France, les langues se délient et la polémique prend une intensité inédite dans la communauté scientifique, dont certains membres n'hésitent plus à sonner l'alarme publiquement. Le 9 novembre dernier, une trentaine d’élus, entourés de médecins et de chercheurs lançaient ainsi "L'appel de Montpellier",  en appelant le gouvernement français à réduire drastiquement l’usage des pesticides, essentiellement d’origine agricole.

En septembre 2013, trois associations médicales (AMLP en Limousin, EnVie Santé en Guadeloupe et AMSES en Martinique) les avaient précédés, en lançant un premier appel sur les pesticides, via une pétition accessible en ligne sur internet: http://www.alerte-medecins-pesticides.fr/

Au 28 novembre, 633 médecins l'ont déjà signée, dont une cinquantaine en Aquitaine. Pourquoi une telle mobilisation?

Joseph Mazé, membre de l'AMLP, rappelle le caractère très alarmant du dernier rapport de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), publié en juin dernier. Au terme d'une important travail d'expertise collective, l'Inserm conclut en effet que les pesticides provoquent bien des cancers et des troubles neurologiques, notamment chez les agriculteurs, les viticulteurs et les enfants.

Pour les médecins signataires, "la santé publique ne doit pas une fois de plus passer après les intérêts des industriels". Ils refusent que l'on montre du doigt les agriculteurs et les viticulteurs, premières victimes des pesticides, pour lesquels ils revendiquent la reconnaissance du préjudice subi. Ce qu'ils visent, en revanche, ce sont les procédures d’autorisation de mise sur le marché des produits qu’ils manipulent, et qui contaminent l’environnement.

L'urgence d'une pétition constructive

Assortie d'un certain nombre de propositions concrètes, comme pour les agriculteurs, l'ouverture  de leurs droits à la reconnaissance de nouvelles maladies professionnelles liées à l'exposition aux pesticides, ou, pour les riverains l'interdiction totale des épandages aériens, la pétition se veut constructive. Pour ces médecins, on ne peut "attendre de connaître la part exacte des pesticides parmi les cancers de la prostate, les cancers du sein, les troubles cognitifs ou de la fertilité avant d’agir". Selon eux, la France, parmi les pays en tête du triste hit parade mondial de la consommation de phytosanitaires, doit impérativement diminuer sa consommation dans ce domaine .

"Les risques sont connus, des maladies sont évitables"

Les signataires sont bien déterminés à faire émerger une prise de position médicale sur cette question et à l’assortir de propositions. Car, disent-ils, désormais, "les risques sont connus, des maladies sont évitables". La pétition sera remise aux trois ministères de la Santé, de l’Ecologie et de l’Agriculture, en début d’année 2014.

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Le 28 Novembre 2013

Mortalité des huîtres : les pratiques agricoles montrées du doigt

Alors que la mortalité des huîtres adultes n'a jamais été aussi importante, des chercheurs relèvent le rôle accru des polluants dans l'environnement marin. Les rejets des pesticides utilisés par les agriculteurs sont soupçonnés d'affaiblir le système immunitaire des coquillages.

Source : France 3 Poitou-Charentes  par Bernard Dussol

Les pesticides contre les huîtres



A Oléron, Olivier Riou et Patrick Mesner ont enquêté sur ce phénomène qui inquiète toute la filière ostréicole.

Le littoral breton continue de payer l'intensification de l’élevage commencé dans les années 1960 et qui s'est accéléré jusqu’aux années 1990. En une trentaine d’années, le taux de nitrates dans les rivières bretonnes a ainsi doublé, créant une prolifération d'algues vertes. Certaines conditions météo favorisent la prolifération de marées vertes qui empoisonnent de nombreuses plages bretonnes.

L'Ifremer a étudié depuis longtemps l’impact de pesticides sur le phytoplancton marin et le naissain d’huître creuse. A l'évidence, les molécules terrestres, issues de l’industrie et de l’agriculture, peuvent agresser les huîtres et réduire leur immunité. Cela a été remarqué sur des lots témoins et des travaux sont toujours conduits sur les pesticides, comme le projet Traces mené à Brest avec le Comité régional de la conchyliculture.

Les bassins ostréïcoles de Marennes-Oléron sont-ils en train de subir à leur tour les effets d'une agriculture intensive qui ne lésine pas sur l'utilisation de pesticides ? La question se pose clairement, en raison de la mortalité sans précédent constatée sur les huîtres adultes cette année. Certains ostréiculteurs relèvent jusqu'à 90% de mortalité dans leur production et s'inquiètent des conséquences sur leur chiffre d'affaires à proximité des fêtes de fin d'année.

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La tension monte entre céréaliers et ostréiculteurs à La Tremblade (17)

Des marais remplis d'eau, des évacuations en mer et des parcs ostréicoles dont l'eau est en train de s'adoucir. C'est mauvais pour l'affinage des huîtres et du côté de La Tremblade on pointe du doigt les céréaliers.

Source : France 3 Poitou-Charentes  par Bernard Dussol - publié le 27/02/2013

La Tremblade : l'eau des claires s'adoucit à cause des agriculteurs



A La Tremblade, reportage d'Olivier Riou et Patrick Mesner...

Après la pluviométrie exceptionnelle de ces dernières semaines, les agriculteurs de Charente-Maritime dont les champs se trouvent dans les marais ont dû se résoudre à vider l'eau qui imprégnait leur territoire. Cette pratique inquiète pourtant nombre d'ostréiculteurs qui redoutent l'adoucissement de l'eau, là où sont déposées les claires qui autorisent l'affinage de leurs huîtres.

L'affinage en claire donne aux huîtres Marennes Oléron un goût très particulier, à nul autre pareil. C'est la spécificité du Bassin Marennes Oléron.

Une claire est un bassin creusé dans l'argile, proche de l'océan. Les claires sont de dimensions très variables selon les exploitations et elles sont alimentées en eau par un réseau de chenaux et de ruisseaux eux mêmes alimentés par les marées.
Si l'eau des claires devient trop douce, c'est donc tout un éco-système qui est en danger.

Pointés du doigt, les céréaliers, dont les cultures sont très gourmandes en eau et dont le nombre ne cesse d'augmenter en Charente-Maritime.

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Huîtres de Nouvelle-Calédonie: une baisse de 70% de la production

Le seul ostréiculteur de Nouvelle-Calédonie a du faire face à la pollution, contraint de déménager son parc à huîtres de Dumbéa à Tomo, sa production a brutalement chuté. Pour les fêtes de fin d'année, il faudra donc recourir massivement à l'importation d'huîtres de Nouvelle-Zélande.

Source : NC 1ère par Angela Palmieri



Reportage de Natacha Cognard et de Michel Bouilliez.

A l'approche de Noël les huîtres locales ne sont pas à la fête, après les pollutions survenues dans la baie de Dumbéa et les déménagements successifs la production a fortement chuté.

Un chiffre: 70% de perte de production en 2013

L'ostréiculteur désormais installé en baie de Saint Vincent a du mal a remonter la pente. Cette entreprise espérait produire au cours de l'année 20 000 douzaines d'huîtres, finalement elle ne franchira pas le seuil des 5000 douzaines.

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Ria d'Étel. Les huîtres sous protection

Ostréiculteurs de la ria d'Etel et gendarmes se sont réunis, hier, à la pointe de la Vieille chapelle, à Sainte-Hélène. À l'approche des fêtes de fin d'année, l'huître devient particulièrement attrayante et la période propice aux pillages.

Source : Le Télégramme

Depuis six ans, les parcs font l'objet d'une surveillance renforcée au mois de décembre. La mise en place de ce dispositif vise la préservation du milieu ostréicole par la lutte contre le trafic illicite d'huîtres destinées à la revente.

Un dispositif interservices

Déployé sur l'ensemble de la ria ainsi qu'en baie de Quiberon, le dispositif mobilisera différents services de la gendarmerie. La surveillance sera effectuée par la compagnie de gendarmerie départementale de Lorient, la gendarmerie maritime de Lorient et la brigade nautique de Quiberon. Des opérations coordonnées seront menées de jour comme de nuit. Certains contrôles seront réalisés conjointement avec l'Office national de la chasse et de la faune sauvage et l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques.

Sur terre et sur mer

La surveillance sera accentuée sur terre comme sur mer. Sur réquisition du procureur de la République de Lorient, les gendarmes pourront procéder au contrôle de la réglementation relative à l'origine et à la destination des huîtres. La gendarmerie maritime engagera la brigade de surveillance nautique, ainsi que la brigade de recherches. Elle mettra à disposition un moyen nautique, des motos tout-terrain et un 4 x 4. Un appui aérien pourra également être prévu avec l'intervention d'un hélicoptère.

Prévention et dissuasion

(...)

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Le 22 Novembre 2013

Oléron. Filières huîtres : Trois communes déboutées

Elles demandaient l’arrêt des filières au large de Saint-Georges-d’Oléron.

Les filières conchylicoles sont donc autorisées.

Source : Sud Ouest

Le juge des référés du tribunal administratif de Poitiers a rejeté hier mardi les requêtes déposées par les communes de Saint-Georges-d’Oléron, la Brée-les-Bains et Saint-Denis-d’Oléron, communes ostréicoles s’il en est, qui demandaient l’arrêt immédiat des implantations de conchyliculteurs sur des « filières » au large de Saint-Georges. Le juge a estimé que la requête de Saint-Denis, éloigné de 5 kilomètres du site était irrecevable, au motif qu’elle n’avait aucun intérêt à agir juridiquement.

Les deux autres requêtes mettaient en avant trente nouvelles autorisations délivrées après un premier jugement rendu en octobre 2012 ordonnant la suspension de ces installations jusqu’à ce que le dossier soit enfin statué sur le fond.

Le juge indique que la préfecture n’a pas passé outre ce premier jugement : les autorisations octroyées en mai dernier correspondent à des dossiers déposés il y a longtemps et dont l’instruction était close dès l’été 2012. Conclusion : aucune requête n’est recevable, les trois communes oléronnaises sont déboutées et les filières autorisées.

Lire le dossier RPA sur le sujet :  France. Vouloir une politique Halieutique ET/OU une politique Touristique

Quelques jours avant la décision du tribunal administratif de Poitiers

Le combat contre les filières conchylicoles se poursuit

Nouvel épisode, hier, au tribunal administratif de Poitiers, autour de l’implantation de filières conchylicoles à la Malconche

Les opposants au projet de 426 hectares de mer dédiés à l’élevage des coquillages luttent depuis deux ans.

Source : Sud Ouest

Le projet d’installation de 313 filières conchylicoles dans l’Anse de la Malconche, entre Oléron et le fort Boyard, continue de faire des vagues. Hier, le juge des référés du tribunal administratif de Poitiers était à nouveau saisi, en vue de faire arrêter immédiatement toute nouvelle implantation d’ostréiculteur ou de mytiliculteur au large de Saint-Georges-d’Oléron.

La Société de protection des paysages de l’Île d’Oléron s’est associée à la requête de la commune de Saint-Georges, qui conteste l’atteinte portée par ces élevages à ses plages et à ses ports de plaisance, en raison de la gêne supposée à la navigation. Par ailleurs, les communes voisines de La Brée-les-Bains (dotée d’une magnifique plage) et de Saint-Denis-d’Oléron (qui abrite le premier port de plaisance de l’île) ont elles-aussi introduit des requêtes allant dans le même sens.

Le contentieux est né il y a deux ans, quand le Comité régional de conchyliculture et la préfecture ont proposé aux professionnels du coquillage d’installer des « filières » (des cordes tendues entre deux points ancrés en mer) en échange de la fermeture et du nettoyage de leurs parcs. Le dispositif, une fois achevé, occupera 426 hectares de mer.

L’appui d’un nouveau décret

Une première fois, le 23 octobre 2012, le juge des référés a donné partiellement raison aux requérants en suspendant toute nouvelle autorisation d’installation de filières entre fin 2012 et 2016. Seules restaient tolérées les 40 filières anciennes, installées là depuis des années, et les 42 autorisées en septembre et octobre 2012. Le juge, suivant l’argumentation des opposants, estimait que la création de ces ancrages nécessitait une étude d’impact préalable.

Or à la surprise de la partie gagnante, la préfecture a délivré 30 nouvelles autorisations en mai dernier.

Explication : la préfecture et le Comité conchylicole mettent en avant un décret paru quelques jours après l’ordonnance du juge de Poitiers, qui dispenserait ce type d’installation de toute étude d’impact (c’est également la lecture qu’en a le ministère de l’Écologie).

Les communes et l’association demandent, quant à elles, au juge de faire appliquer son ordonnance, sans tenir compte des règlements intervenus plus tard et qui, selon elles, ne s’appliquent toujours pas à cette situation.

Le juge a indiqué qu’il rendrait son ordonnance en début de semaine prochaine. Surtout, il a informé les parties que le dossier sur le fond, est désormais clos, ce qui signifie que les juges vont pouvoir examiner la légalité des arrêtés préfectoraux dans un délai désormais relativement bref.

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Ostréiculture : La surmortalité chez les huîtres (Vendée)




TV Vendée

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Les huitres raffolent des courants… électriques

Des chercheurs d’une université texane se mobilisent pour restaurer et protéger les cultures d’huîtres. La population de ces délicieux fruits de mer dans le Golfe du Mexique a décliné de 90% au cours des 130 dernières années, ce qui commence à poser des problèmes économiques sérieux aux ostréiculteurs.

Source : Electriclove

La responsabilité des activités humaines semble encore une fois mise en cause : depuis l’époque préindustrielle le pH de l’eau de mer est passé de 8,2 à 8,1, ce qui limite la capacité des coquillages à agréger du calcaire. Ce n’est pas seulement une tragédie gastronomique : l’huitre est très utile dans son écosystème. Elle piège le CO2, filtre l’eau de mer, procure des niches pour l’habitat de certaines espèces et limite l’érosion des côtes.
Or l’accumulation du carbonate de calcium dont elles font leurs écailles peut être favorisée par… des courants électriques. Le Center for Coastal Studies de l’Université Corpus Christi s’est attelé à déterminer quelle polarité spécifique, quelle tension et quels types de courant sont capables de maximiser la croissance des différentes espèces.

Un laboratoire a été construit sur la côte, avec des parcs à huitres expérimentaux composés d’armature en métal pour conduire des courants électriques générés par des panneaux solaires. Après un mois, les bivalves étaient au rendez-vous, sur les parties métalliques mais aussi tout autour. Les scientifiques ont étudié la santé des huitres et aussi celles des poissons qui circulent sur le lieu, sans constater de problèmes. Ils concluent donc que l’électricité a le potentiel pour bichonner les mollusques en toute sécurité.

Remonter à la source : University Researcher Grows Oyster Reef by Electrically Charging Sea Water

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Médoc : la filière ostréicole voit poindre sa relance

A Talais, les élus se sont réunis pour parler ostréiculture dans l’attente de résultats de protocoles expérimentaux d’élevage, publiés fin décembre.

Source : Sud Ouest

Le Marais du Baluard pourrait retrouver sa vocation ostréicole.

Lundi soir à Talais, le Conseil municipal a été avancé de 24 heures pour « raison majeure » : match de l’équipe de France de foot le mardi. Une séance comme toujours riche d’enseignements et d’informations lors des questions diverses abordées par le maire Franck Laporte. Notamment à propos de l’issue du dossier « relance de l’ostréiculture dans l’estuaire ». Les protocoles expérimentaux d’affinage et de grossissement des huîtres lancés en octobre 2012 sont achevés. Le bilan sera détaillé officiellement par le comité de pilotage mercredi 18 décembre prochain à Soulac. Il semblerait que les résultats soient encourageants.

« Sept exploitants sont prêts à partir, trois autres sont en attente », livre Franck Laporte. « J’espère pouvoir en annoncer davantage lors des vœux de la municipalité le 10 janvier. » Dossier majeur pour une filière économique porteuse d’espoirs pour le Médoc en particulier et pour l’ostréiculture en général. Le Comité régional conchylicole Arcachon Aquitaine (CRCAA), partenaire technique du dossier, pourrait y trouver une solution à la mortalité de son naissain.

Voici 4 ans, au sein de la CdC de la Pointe du Médoc, sous l’impulsion de Franck Laporte, s’était formé un groupe de travail « Aquaculture et ostréiculture dans les marais du Nord-Médoc ». Il est parvenu à convaincre le président Xavier Pintat et les élus de la CdC de se mobiliser en vue d’une relance de l’ostréiculture et d’assumer la partie administrative et la recherche de financements. Des scientifiques universitaires de Bordeaux ont accepté de mener trois protocoles expérimentaux sur une année dans les fermes aquacoles Eau-Médoc de Saint-Vivien et Facem du Verdon. Bérénice Lapouyade de CPIE Médoc (Centre permanent d’initiatives pour l’environnement) en a assuré la coordination en même temps qu’elle soutenait une quatrième expérimentation menée à titre privé par des aquaculteurs.

Le résultat des études sera rendu public dans un mois mais déjà lundi soir, Franck Laporte annonçait deux demandes d’exploitation - déjà approuvées par le conseil portuaire - sur le site du Marais du Baluard.

La première émane de Thierry Fauchier, né à Talais, ostréiculteur à L’Herbe. Il souhaite réhabiliter les claires ostréicoles dans le cadre de ce projet de relance. Un bail de type rural de 9 ans lui est accordé sur deux hectares et demi. L’autre demande a été déposée par Thierry Fourton, déjà titulaire d’une cabane au port. Il exploitera le bassin de 500 m² pour l’élevage de palourdes. Le montant du loyer sera fixé prochainement.

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Les huîtres du Bassin d'Arcachon en promotion à Paris

Une centaine de journalistes spécialisés assistent mercredi soir à la soirée de promotion des produits du bassin d'Arcachon à paris.

Source : Sud Ouest

Ostréiculteurs, pêcheurs, producteurs de caviar et les chefs étoilés Stéphane Carrade et Thierry Renou régalent les hôtes du Siba avec les viticulteurs de Pessac-Léognan...

Arcachon : « Nous avons des richesses sur le Bassin »

Les ostréiculteurs, pêcheurs et producteurs de caviar font la promotion des produits du bassin d’Arcachon ce mercredi soir à Paris. Le président du Siba en explique les raisons.

Source : Sud Ouest

Pour la cinquième fois, les ostréiculteurs, pêcheurs et producteurs de caviar seront ce soir à Paris pour promouvoir les produits du bassin d’Arcachon, cuisinés par les deux chefs étoilés, Stéphane Carrade de La Guérinière à Gujan-Mestras, et Thierry Renou, du Patio à Arcachon.

Cette soirée est organisée par le Siba. Le maire de Lège-Cap-Ferret et président du syndicat du bassin d’Arcachon en explique le but.

« Sud Ouest ». Quel est le sens de cette soirée de promotion à Paris ?

Michel Sammarcelli. C’est une opération de communication pour le Bassin en général. Le tourisme - je n’aime pas le mot d’industrie touristique - est une activité économique très importante, mais c’est un phénomène saisonnier, ce qui est problématique. Nous souhaitons communiquer pour étaler le tourisme tout au long de l’année. On nous reproche le coût de cette soirée, mais la promotion a un prix....

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L’Huître pédagogique a fixé son calendrier pour 2014

L’association a sa feuille de route pour l’an prochain.

Ne surtout pas croire que la dynamique association de Mornac, l’Huître pédagogique, a pris ses quartiers d’hiver. Bien au contraire, elle demeure toujours très active.

Source : Sud Ouest  par Paul Ghézi

Outre sa participation aux 2e Rencontres du littoral et à toutes les manifestations touchant aux côtes charentaises, l’Huître pédagogique a déjà dressé un tableau des temps forts du programme d’activités de l’année 2014 (arrêté par le conseil d’administration du 30 octobre dernier).

Les rendez-vous de 2014

Dimanche 2 février : participation à la Journée mondiale des zones humides (convention de Ramsar), en collaboration avec le Forum des marais atlantiques. Visites du marais à Mornac et (à voir), débats à la salle des fêtes.

Samedi 12 avril : organisation de la Journée du Printemps de Seudre. Visite et démonstrations de travail traditionnel sur le site de Téger (marais de Mornac), repas en commun et débats illustrés à la salle des fêtes.

Samedi 26 et dimanche 27 avril : participation avec ateliers et panneaux d’expo aux Fêtes Marines de Fouras. Samedi 21 juin : Journée marais à poissons sur la prise des grands sauvages (marais de Mornac). Démonstrations de travail dans un marais à anguilles et marche de découverte sur le marais, repas en commun.

Samedi 12 juillet : animation l’Huître de Seudre, au port de Mornac, ateliers et démonstration de dragage des huîtres à la voile et aux avirons.

Deux sorties nocturnes sont programmées : le 17 juillet et le 11 août.

Du 1er au 31 août, exposition interactive au port de Mornac (sous réserve que le patio du port soit disponible).

Samedi 13 septembre : Journée européenne du patrimoine. Visite, démonstrations sur le marais de Mornac et débats sur le milieu côtier.

Samedi 4 octobre : Rencontres d’automne et assemblée générale, visite, démonstrations et débats illustrés, repas en commun. Assemblée générale en seconde partie de l’après-midi sur le marais, à la salle des fêtes de Mornac.

Et tous les mardis de juillet et d’août : visites nocturnes de Mornac sur le thème de la vie à Mornac à travers les âges. Visites reconduites en partenariat avec le Train des Mouettes (à partir du mardi 1er juillet jusqu’au mardi 26 août, soit neuf soirées).

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Arès/Lège-Cap-Ferret : la Réserve naturelle des prés salés fête ses 30 ans

À l’occasion de l’anniversaire du site de près de 500 hectares protégés, deux journées de découverte sont organisées vendredi et samedi

Source : Sud Ouest

C’est le 7 septembre 1983 qu’a été créée la Réserve naturelle des prés salés d’Arès-Lège. Elle est gérée depuis 2007 par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage.
"Le but de ces journées est de permettre au public de découvrir ou redécouvrir les richesses de la Réserve naturelle du site des prés-salés d’Arès- Lège, explique Richard Deneuvic, garde technicien de la réserve au sein de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

Demain vendredi à Lège-Cap-Ferret et samedi à Arès, rencontres et visites viendront appuyer ce trentième anniversaire de la réserve.

Si le décret de création de la Réserve naturelle des prés-salés d’Arès-Lège est paru le 7 septembre 1983, sa gestion a été confiée en 2007 à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Elle était auparavant cogérée par la Sepanso et la Fédération départementale des chasseurs. Mais il est évident, comme le précise Richard Deneuvic, que l’ONCFS travaille aux côtés de partenaires que sont les communes de Lège et d’Arès, le Conservatoire du littoral, le Conseil régional, le Conseil général et les Affaires maritimes.

D’une superficie de 496 hectares, dont 350 hectares sur le domaine public maritime, classé zone Natura 2000, la réserve enferme en son sein une faune et une flore « extrêmement riches », dit le garde, soulignant que « ce milieu est très fragile et dont soumis à un règlement très strict »....

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Bruxelles consulte sur les biotechnologies marines

Source : Journal de l'environnement par Stéphanie Senet

La Commission veut évaluer les risques sur l'environnement de ces technologies

Extrait : Les biotechnologies marines font, depuis le 18 novembre, l’objet d’une consultation européenne.   Lancée par la Commission jusqu’au 10 février 2014, cette initiative vise à dresser un bilan des risques...

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Le 18 Novembre 2013

Ils demandent des aides pour survivre
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L’huître triploïde, source de polémique

Triploïde ou pas ? Impossible de faire la différence pour le consommateur, sans étiquetage.

Source : Le Dauphiné

L’Ifremer a mis au point l’huître triploïde dotée de trois paires de chromosomes en 2007. Elle a été obtenue par croisement entre une huître femelle diploïde (deux paires de chromosomes) et une huître mâle tétraploïde (quatre paires). Stérile, la triploïde est aussi appelée “l’huître des quatre saisons” : elle plaît au consommateur notamment l’été car elle ne produit pas de laitance.

En revanche 70 professionnels de toute la France regroupés au sein du réseau “Ostréiculteur traditionnel” voient d’un mauvais œil cette créature qu’ils n’hésitent pas à comparer aux OGM. Annie Castaldo, “ostréicultrice traditionnelle” sur le bassin de Thau n’est pas loin de mettre la mortalité de l’huître sur le compte de la triploïde : «La mortalité est arrivée en même temps que la triploïde. On a déjà pollué le milieu naturel, maintenant on risque de le stériliser». Et elle pointe du doigt l’Ifremer “juge et partie” dans cette affaire. Pour elle, la triploïde n’a qu’un but, «favoriser les écloseries au détriment du milieu naturel». Elle dénonce «ces manipulations chromosomiques» et réclame un moratoire sur la triploïde avant qu’il ne soit trop tard. Enfin, elle estime que l’étiquetage des huîtres est une priorité absolue «afin que le consommateur sache ce qu’il mange, s’il s’agit d’une triploïde ou pas».

De son côté, l’Ifremer explique la mortalité de cette année par la succession d’un printemps froid et pluvieux et d’un été très chaud qui aurait bouleversé la salinité des eaux.

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Y aura-t-il des huîtres à Noël ?


Sur l’étang de Thau, la production a chuté en un rien de temps : 8 000 tonnes aujourd’hui contre 13 000 au milieu des années 2000.

Source : Le Dauphiné

Des huîtres de l’étang de Thau dépendent 3000 emplois directs. Dans cette zone, on amène l’huître au stade adulte en seulement 12 mois. Une seule année pour passer de la mise en eau du naissain, après “collage” sur les tables, jusqu’à la récolte.

Jusqu’à maintenant la mortalité frappait surtout les naissains, les bébés huîtres. Mais désormais même les adultes sont touchées. Certains ostréiculteurs mettent en cause la triploïde, une huître obtenue à partir de manipulations chromosomiques.

Les chiffres sont éloquents : en 2008, les bassins français fournissaient 130 000 tonnes d’huîtres. Cette année ce sera un exploit s’ils en produisent 80 000. Sur l’étang de Thau, un des sept bassins de production de l’Hexagone, on se prépare au coup de feu de Noël. Pourtant là aussi la production a chuté en un rien de temps : 8 000 tonnes aujourd’hui contre 13 000 au milieu des années 2000.

Dans son mas de Marseillan (Hérault), Philippe Ortin le président du Comité régional conchylicole de la Méditerranée ne baisse pas les bras. Ne serait-ce que parce que depuis cinq générations, la famille Ortin “est sur l’eau”. N’empêche, la mortalité récurrente de l’huître ne cesse de planer sur les parcs : «Ce printemps, on a connu une grosse mortalité sur les naissains, les bébés huîtres, reçus d’Arcachon, de Marennes ou des écloseries. En septembre, il y a eu une nouvelle vague de mortalité mais moins forte, de l’ordre de 40 à 50 % sur certains lots» explique l’ostréiculteur. En cause, l’alliance de l’herpès virus et de la bactérie vibrio aestuarianus au printemps et de la bactérie seule à la fin de l’été. Et encore Philippe Ortin s’estime heureux : «À Marennes, même les huîtres adultes sont touchées, c’est nouveau. Sur l’Atlantique, ils connaissent 65 % de mortalité sur certains lots».

Pas de remède miracle

Les malheurs de l’huître ont commencé en 2006 : «Une véritable hécatombe, cette année-là on a enregistré 90 % de pertes sur les naissains». C’est un miracle si la filière méditerranéenne de l’étang de Thau, avec ses 600 exploitations et ses 3000 emplois directs, a survécu. Il a fallu reconstituer le cheptel à la vitesse grand V car la particularité de l’élevage en Méditerranée est d’amener l’huître au stade adulte en 12 mois contre 3 ans sur les autres bassins français.

Depuis cette époque, l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) et les professionnels cherchent la parade à la maladie : «L’huître n’a pas de défense immunitaire, on ne peut pas la vacciner» constate Philippe Ortin. Alors plusieurs programmes ont été mis en chantier : la sélection sur trois ans pour tenter d’éradiquer le virus : réponse l’année prochaine. Parallèlement le captage des larves naturelles est étudié à titre expérimental. De son côté, l’université de Montpellier planche sur la signature génétique du mollusque. Mais pour l’instant le remède miracle reste à trouver : «On ne peut faire que de la sélection».

Peu d’effet sur les prix

Les chercheurs ont bien découvert que la moule protège l’huître en avalant le virus sans en pâtir elle-même, mais cette solution a fait long feu : «En réalité, la présence de la moule ne fait que retarder la mortalité de l’huître, ça ne l’empêche pas». Après le coup de massue de 2006, les prix ont grimpé «jusqu’en 2009» reconnaît Philippe Ortin, «mais depuis deux ans, ils ne bougent plus. De toute façon le consommateur n’accepterait pas de nouvelles hausses excessives. L’huître est un produit de luxe, pas un produit de première nécessité, il est facile de s’en passer». De 4,50 euros la douzaine à l’époque, les prix tournent aujourd’hui autour de 6 euros, 8 euros pour les plus grosses. Reste à savoir si la production sera suffisante pour répondre à la demande des fêtes de fin d’année : «Oui», répond sans hésiter le président des ostréiculteurs. «La seule différence est que les opérations de promotion dans les grandes surfaces un mois ou deux avant Noël qui mettaient l’eau à la bouche du consommateur ont disparu».

Pour le client, c’est un moindre mal. Mais pour les professionnels, le danger rôde toujours. Les installations de jeunes ostréiculteurs se comptent sur les doigts de la main. Et les plus anciens se lancent dans la diversification, la palourde, les pétoncles. De manière à “rester sur l’eau” malgré tout.

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Le 12 novembre 2013

Les huîtres en voie de convalescence ?

Le taux de mortalité des huîtres serait en baisse dans les élevages ostréicoles. Les mesures effectuées par Ifremer sont encourageantes pour cette profession dans une passe difficile depuis l'apparition d'un virus mortel pour les naissains, en 2008.



Source : France 3 Bretagne par Antonin Billet

Depuis 2008, la mortalité des naissains a mis en difficulté la filière ostréicole en Bretagne. Mais les dernières observations d'Ifremer sont encourageantes, cette mortalité serait en baisse de 10 à 15% sur les échantillons observés par les scientifiques.

Chez les professionnels, le constat est encore difficile à évaluer cette année  le gros de la production sera vendu cet hiver, mais même si la situation semble encore précaire, la diversification et l'anticipation de la mortalité permettent aux entreprises de faire face. Certains professionnels ont modifié leurs méthodes de travail, s'orientant vers des élevages d'huîtres naturelles et/ou diminuant la densité de leurs élevages.

Le prix de vente des huîtres a connu une évolution de + 30% ces cinq dernières années avec l'apparition du virus OSHV1. Mais il devrait rester relativement stable pour les fêtes de fin d'année.

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Le 11 novembre 2013

Côté mer. L'ostréiculture se refait une santé

Le bassin ostréicole du pays d'Auray entre dans la haute saison. Comment se portent les entreprises, après plusieurs années difficiles, dues à une surmortalité des huîtres ? Réponse avec Alain Dréano, directeur du Comité régional de conchyliculture.

Source : Le Télégramme par

Le coup d'envoi de la haute saison ostréicole est-il donné ? Pour les ostréiculteurs, la pleine saison commence en septembre ou octobre. Mais cette année, ça commence plus doucement. La température est douce. Et traditionnellement, les habitudes des consommateurs de manger des huîtres sont liées aux premiers froids. Aujourd'hui, le marché démarre tout juste. Le boum commencera vraiment ce mois-ci, avec la chute des températures. Mais les huîtres proposées à la vente en fin d'année seront là, en quantité et en qualité.

Comment se portent les entreprises du bassin d'Auray ?
La surmortalité, observée depuis 2008, a eu une forte répercussion sur les entreprises. On a observé, depuis cette période, une surmortalité de 50 à 60 % sur les juvéniles. Les emplois qui ont été le plus impactés sont ceux des saisonniers. Mais depuis 2008, les entreprises se sont adaptées et sont en phase de stabilisation. En moyenne, les entreprises sont dans une phase de reconsolidation. Celles qui étaient très fragiles en 2008 sont encore fragiles. Ce sont principalement des entreprises familiales de deux à trois salariés, en moyenne.

Comment les entreprises se sont-elles adaptées aux pertes dues à la surmortalité ?
La manière de piloter les élevages a changé. Les ostréiculteurs modifient les périodes d'ensemencement, les juvéniles sont mises à l'eau plus tard, ils diversifient les sources d'approvisionnement des juvéniles. Ils expérimentent. Ce sont des ajustements empiriques, souvent de bon sens. Des mesures financières ont également été prises. Certaines charges ont été différées, ainsi que certains investissements.

La profession se porte plutôt bien alors ?
Elle a intégré le contexte de surmortalité dans sa stratégie. Les entreprises pilotent en conséquence. On ne sait pas arrêter le phénomène de surmortalité. Il est donc intégré dans leurs stratégies. Elles ont retrouvé le chemin d'une rentabilité, même si elles ont été très secouées pendant les premières années. Mais nous sommes une production en milieu ouvert, qu'on ne peut pas contrôler. La seule certitude que l'on a, c'est l'aléa. Quand on met un animal à l'eau et qu'il y reste trois ans avant d'être consommé, il peut s'en passer, des choses...

Constatez-vous une amélioration de la qualité des eaux, avec les politiques d'assainissement des pouvoirs publics ?
La qualité des eaux est notre enjeu majeur. Si elle n'est pas suffisante, on ne peut pas fonctionner. On consomme du vivant. On ne peut pas jouer avec ça. Et si les ostréiculteurs ne peuvent plus produire, on peut s'interroger sur l'avenir des activités balnéaires. Ceci dit, des investissements lourds ont été faits sur le littoral, en matière d'assainissement collectif, mais il y a tout de même des points noirs récurrents, sur certains secteurs, qui inquiètent la profession. La rivière de Crac'h ou de Pénerf, par exemple. On y travaille, avec les collectivités.

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Des mesures concrètes pour aider les professionnels de l'ostréiculture

Ce lundi 4 novembre, des représentants du comité régional de la conchyliculture étaient reçus en préfecture. La table ronde s'est conclue par des propositions permettant aux professionnels de faire face aux pertes sèches dues à la surmortalité des huîtres adultes.

À lire dans l'édition du Phare de Ré du mercredi 6 novembre 2013.

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Le 7 Novembre 2013
 
Sauvons les huîtres !

Un dossier de Sciences Ouest - Novembre 2013


Edito

Mangerons-nous des huîtres à Noël ?

Vous les préférez laiteuses ou charnues ? Vous les consommez l’été ou attendez les mois en “r” ? Si vous les aimez, vous avez certainement entendu parler de la surmortalité estivale qui touche les huîtres depuis quelques années. Comment sont-elles produites ? Pourquoi meurent-elles ? Quelles sont les solutions envisagées pour lutter contre ce phénomène ? Que font les chercheurs ? Vous en saurez plus en lisant ce dossier sur la filière ostréicole réalisé par nos collègues du CCSTI/Maison de la mer Lorient.

Juste avant, vous pourrez lire deux articles réalisés dans le cadre de la semaine pour l’emploi des personnes handicapées : l’un sur des travaux en robotique menés par des informaticiens rennais pour rendre un fauteuil roulant intelligent ; l’autre sur le parcours d’une étudiante en thèse à l’Institut de génétique et développement de Rennes.

Nathalie Blanc
Rédactrice en chef

Cliquer Ici pour accéder au dossier :
  1. Au secours des huîtres
  2. Une profession qui s’organise
  3. Qu’est-ce qu’une huître triploïde ?
  4. Les sélections des écloseries
  5. L'incroyable parcours d'une huître
  6. Ils préparent la résistance
  7. Les modes d’élevage en question
  8. Le cas des huîtres plates
  9. Pour en savoir plus

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Huîtres : des idées à Caen pour endiguer la mortalité

Le centre de référence sur l'huître (CRH), à Caen, propose de nouvelles pratiques culturales à la filière ostréicole.

Source : Ouest France par Guillaume Le Du

Des naissains d'huîtres victimes d'un virus

Depuis plusieurs années, en France, les naissains, ou bébés huîtres, sont victimes d'un virus. Dans les parcs ostréicoles bas-normands, la mortalité atteint 70 %. Ces naissains sont importés de Charente-Maritime (Marennes-Oléron) ou du bassin d'Arcachon, avant d'être « engraissés » dans les parcs d'Isigny, Asnelles (Calvados), Blainville (Manche) ou à Saint-Vaast-la-Hougue (Manche). Confrontés à une forte mortalité, les producteurs ont accru leur livraison en naissains, provoquant un accroissement des contaminations dans les parcs.

Un protocole pour réduire la mortalité

Après trois ans de travaux, le Centre de référence sur l'huître (CRH) qui regroupe à Caen (Calvados) tous les acteurs de la filière ostréicole régionale, a mis en place un protocole pour réduire la mortalité des naissains. Cela passe par la certification des naissains et leur isolement dans des zones sanctuaires avant leur réintroduction à partir de la 2e année dans les parcs ostréicoles, à environ 4 ou 5 grammes. L'expérience menée à Hatainville (Manche) et Cricqueville-en-Bessin (Calvados), par le professeur Michel Mathieu, de l'Université de Caen, a permis de réduire la mortalité à moins de 20 %.

Des zones sanctuaires... à trouver

« La balle est dans notre camp, mais on fait quoi ? », s'interroge Joseph Costard, président du Comité régional de la conchyliculture Normandie-mer du Nord. Difficile de multiplier, sur l'estran, des zones sanctuaires suffisamment éloignées des parcs. Mais ces bassins à naissain pourraient voir le jour dans le cadre du schéma régional de développement de l'aquaculture marine, prévu pour fin 2014.

Un programme de sélection génétique

Un programme de recherche est en cours pour sélectionner les huîtres résistantes au virus. La profession milite pour un conservatoire de souches, capables de fournir les futurs géniteurs.
Des professionnels inquiets

Un nouveau virus touche depuis l'été les huîtres adultes, provoquant jusqu'à 50 % de mortalité. Des entreprises pourraient avoir des difficultés. Jusqu'à présent, la baisse de la production régionale de 25 000 à 18 000 tonnes avait été compensée par une hausse des prix. Et les 1 500 emplois de la filière avaient été maintenus.

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Arcachon : la petite vertu de l’huître fait le buzz sur Internet

Dans le cadre de sa campagne publicitaire 2013, le Comité régional conchylicole a mis en ligne un clip très suggestif. Pari réussi avec 35 000 vues en trois jours.

Source : Sud Ouest

Le clip met en scène une femme et un homme attablés au restaurant.



Lui : « J’espère qu’elle est fraîche. » Elle : « J’espère qu’elle n’est pas trop dure. » Lui : « J’espère qu’elle ne pique pas. » Elle : « J’espère qu’elle n’est pas trop salée. » Lui : « J’espère qu’elle n’est pas trop ouverte. » Elle : « Oh mon Dieu, faites qu’elle soit petite et ronde. »

Alors ? D’après vous, d’où sont extraits ces dialogues ? Ceux qui les rattachent à un film érotique ont tout faux. Même si des gros plans alternent sur des lèvres mordillées ou entrouvertes, qu’ils captent l’impatience de mains s’agitant sur la table et un verre de vin qui déborde, ils n’en figent pas moins un tête à tête au restaurant. Pour une publicité. Pour les huîtres du bassin d’Arcachon (1).

C’est le clip officiel de la campagne 2013. Lequel, depuis sa diffusion, n’en finit pas de susciter des commentaires. Des plus courroucés, aux plus amusés. « Cette vidéo a été postée sur le compte du CRCAA ( Comité régional conchylicole Arcachon Aquitaine) dans l’idée d’être partagée sur les réseaux sociaux. Il n’y a pas eu d’achat d’espace », précise l’agence de communication Aggelos de Bordeaux qui a réalisé le clip.

Et de préciser que cette vidéo « est en marge de la campagne de communication habituelle ». Ce que confirme Olivier Laban, le président du Comité régional conchylicole. « La campagne de communication institutionnelle reste sur l’huître de Noël. »

« Nous avons voulu sortir de l’ornière, ne plus parler de virus, de mortalité des juvéniles, de polémique autour de la triploïde. Prendre de la légèreté ! C’est pour cela que nous avons fait appel à une agence extérieure pour cette campagne, afin qu’elle ait un autre regard sur les huîtres. Et, oui, un regard décalé. » Un regard qui a été soumis à l’aval de la profession et validé par les ostréiculteurs. « Je suis conscient qu’au premier degré le clip peut choquer mais il n’y a absolument aucune intention de manquer de respect au Bassin. Ce que l’on voulait, c’est faire venir du monde sur notre site et faire la promotion d’un jeu concours. » Avec 35 000 vues en l’espace de trois jours, le pari semble réussi. Même si, en effet, il peut paraître risqué.

En 1989, les huîtres de Marennes d’Oléron avaient elles aussi eu du mal à faire avaler leur message. Cette année-là, le spot publicitaire présentait une femme (blonde, elle aussi) au décolleté plongeant dans lequel se perdait le regard d’un homme psalmodiant « oh les rondes, oh les ronds ». Oléron, quoi. La finesse était déjà au rendez-vous. Bref, la provocation ne date pas d’aujourd’hui. Laquelle trouve ses racines dans les vertus aphrodisiaques prêtées aux huîtres. Ce qui est avéré, c’est que l’huître est riche en zinc et que cet élément est essentiel pour la synthèse de la testostérone. Ce qui est sûr aussi c’est qu’elle est chargée en protéines, vitamines et minéraux et contient de la dopamine qui régit l’activité cérébrale et donc influe sur le désir sexuel.

Ça, c’est sur le plan analytique. Sur le plan symbolique, l’huître a donné son nom, ostréa, au substantif ostracisme. Dans l’antique Athènes, lorsque les membres de l’ecclésia choisissaient de bannir un homme dont ils redoutaient le pouvoir, ils inscrivaient dans une coquille d’huître le nom du condamné à l’exil. Et si l’on remonte encore plus loin, la mythologie raconte qu’Aphrodite, la déesse grecque de la fécondité et de l’amour, émergea de l’océan portée par une huître. Cicéron estimait quant à lui que le mollusque lui donnait son éloquence. On dit que Casanova commençait ses repas avec une douzaine d’huîtres. Gage de son « efficacité ». De son côté, Louis XI en faisait des agapes obligatoires pour stimuler l’intelligence de la cour. Napoléon III a fini par en organiser la culture en 1860.

Et puis, en 2007, un ostréiculteur australien a même eu l’idée de nourrir ses huîtres au Viagra. C’est dire si avant même ce clip, l’huître était déjà au cœur du fantasme collectif

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Le 4 novembre 2014

La conquête de l'Ouest (ou l'expatriation de 3 ostréiculteurs français en Irlande)

Balade irlandaise - Thalassa du vendredi 1 Novembre 2013

Reportage : La conquête de l'Ouest

L'Irlande séduit de nombreux Français en quête de nouveaux rivages. Les pionniers ont débarqué dans les années 70. À l'époque, le gouvernement irlandais fait appel au savoir-faire français en matière d'ostréiculture car en Irlande personne ou presque ne «cultivait la mer»

C’est ainsi que Jean Ledorven est arrivé il y a 38 ans dans le Connemara. Ce biologiste a lancé la culture des huîtres creuses sur un littoral encore vierge. Depuis, d’autres ont pris la relève : Benoit a quitté la Bretagne et s’est installé au sud-ouest de l’île, Nicolas a liquidé l’entreprise ostréicole familiale pour fonder sa propre entreprise au Nord-Ouest.

Cliquer Ici pour voir l'intégralité du reportage "La conquête de l'Ouest" (20 minutes)

Un reportage de Sophie Morand, Patrick Meheut et Patrick Mauroy

Une production France 3 - Thalassa

Source : Thalassa

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Des zones sanctuaires contre la mortalité des huîtres

Il est possible de réduire fortement la mortalité due à un virus, des naissains d’huîtres. C’est la conclusion d’une étude menée à Caen, par le Centre de référence sur l’huître (CRH). Le professeur Michel Mathieu, de l'Université de Caen, propose un protocole d’actions à la filière ostréicole régionale, confrontée à une mortalité de 70 % des naissains d’huîtres importés de Charente-Maritime ou Gironde.

Source : Ouest France

Le CRH propose un système de certification sanitaire des naissains et leur isolement dans des zones sanctuaires ou en bassins à terre, avant leur introduction sur les parcs ostréicoles à partir de la 2e année d’élevage, seulement. Ces actions permettraient d’obtenir un taux de mortalité de 15 à 20 %.

Les professionnels qui emploient près de 1 500 personnes en Basse-Normandie, espèrent également la mise en place d’un conservatoire de souches pour obtenir des huîtres résistantes aux virus.

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Contre la surmortalité des jeunes huîtres: les élever loin des autres (étude)


La surmortalité des jeunes huîtres disparaît si on s'assure qu'elles sont saines au départ et qu'on les élève loin des animaux plus âgés, ont constaté les chercheurs du Centre de référence de l'huître, basé à Caen.

Dans une zone sanctuaire, à plus de 5 km d'un parc ostréicole, "on peut mener ces animaux pendant deux ans sans mortalité, ou du moins une mortalité de l'ordre de 5% à 10%", a indiqué lundi Michel Mathieu, professeur à l'université de Caen qui coordonne le Centre, lors d'une conférence de presse.

Ensuite "quand on les remet sur les parcs, même dans des zones où il y a une mortalité assez importante, la mortalité de ces animaux n'excède pas 20 à 30% comme au début des années 2000", a ajouté le professeur dont le centre est financé par des fonds publics.

Pour mener leur étude, les chercheurs ont mis au point un procédé de certification des naissains, et ils ont immergé ces jeunes huîtres saines dans deux "sanctuaires", à Cricqueville-en-Bessin (Calvados) et à Hatainville (Manche).

"La filière ostréicole est la seule filière animale où on fait coexister les juvéniles et les adultes", a souligné l'universitaire.

En Basse-Normandie, toutes les huîtres sont issues de naissains en provenance de régions françaises plus au sud ou d'écloseries.

"Les sanctuaires, il faut les trouver. La côte n'est pas extensible", a réagi Joseph Costard, président de la section régionale de conchyliculture lors de ce même point presse, "l'estran" étant déjà très convoité.

M. Mathieu a par ailleurs estimé que le "cheptel est affaibli très probablement" par le fait que les ostréiculteurs ont, face à la surmortalité, considérablement augmenté le nombre de naissains introduits dans les parcs.

"Quand un ostréiculteur sait qu'il peut s'attendre à avoir 60% de mortalité, il achète pour compenser 60% de naissains en plus", a-t-il expliqué.

Du coup, "on a probablement aujourd'hui 8 à 10 fois plus de naissains sur le parc qu'il n'y en avait avant l'apparition de cette maladie (l'herpès virus, ndlr) dans les années 80", selon l'universitaire.

Dans le même temps la consommation française est passée de 130.000 tonnes à 80.000 tonnes.

Le phénomène de surmortalité des jeunes huîtres est apparu en 2008. Il se double d'une mortalité des huîtres adultes depuis l'an passé, sur laquelle le Centre de référence est en train de travailler.

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Il faut séparer les jeunes des plus âgées...

La surmortalité des jeunes huîtres disparaît si on s'assure qu'elles sont saines au départ et qu'on les élève loin des animaux plus âgés, ont constaté les chercheurs du Centre de référence de l'huître, basé à Caen. Dans une zone sanctuaire, à plus de 5 km d'un parc ostréicole, «on peut mener ces animaux pendant deux ans sans mortalité, ou du moins une mortalité de l'ordre de 5% à 10%», a indiqué lundi Michel Mathieu, professeur à l'université de Caen qui coordonne le Centre, lors d'une conférence de presse.

Source : 20 minutes

Ensuite «quand on les remet sur les parcs, même dans des zones où il y a une mortalité assez importante, la mortalité de ces animaux n'excède pas 20 à 30% comme au début des années 2000», a ajouté le professeur dont le centre est financé par des fonds publics. Pour mener leur étude, les chercheurs ont mis au point un procédé de certification des naissains, et ils ont immergé ces jeunes huîtres saines dans deux «sanctuaires», à Cricqueville-en-Bessin (Calvados) et à Hatainville (Manche). «La filière ostréicole est la seule filière animale où on fait coexister les juvéniles et les adultes», a souligné l'universitaire.

«La côte n'est pas extensible»

En Basse-Normandie, toutes les huîtres sont issues de naissains en provenance de régions françaises plus au sud ou d'écloseries. «Les sanctuaires, il faut les trouver. La côte n'est pas extensible», a réagi Joseph Costard, président de la section régionale de conchyliculture lors de ce même point presse, «l'estran» étant déjà très convoité. Michel Mathieu a par ailleurs estimé que le «cheptel est affaibli très probablement» par le fait que les ostréiculteurs ont, face à la surmortalité, considérablement augmenté le nombre de naissains introduits dans les parcs. «Quand un ostréiculteur sait qu'il peut s'attendre à avoir 60% de mortalité, il achète pour compenser 60% de naissains en plus», a-t-il expliqué.

Du coup, «on a probablement aujourd'hui 8 à 10 fois plus de naissains sur le parc qu'il n'y en avait avant l'apparition de cette maladie (l'herpès virus, ndlr) dans les années 80», selon l'universitaire. Dans le même temps la consommation française est passée de 130.000 tonnes à 80.000 tonnes. Le phénomène de surmortalité des jeunes huîtres est apparu en 2008. Il se double d'une mortalité des huîtres adultes depuis l'an passé, sur laquelle le Centre de référence est en train de travailler.

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Le 29 octobre 2013

Mortalités d’huîtres adultes : le grand écart d’un parc à l’autre

Malgré une nouvelle enquête épidémiologique sur la mortalité des huîtres adultes, le mystère reste entier.

Source : Le Marin

Le comptage des huîtres mortes et des survivantes laisse perplexe : les pertes peuvent être extrêmes sur un parc et minimes sur le parc voisin. Sans savoir pourquoi. La mission de terrain réalisée aux grandes marées par les DDTM (directions départementales des territoires et de la mer), à la demande des professionnels, leur apporte ainsi peu de réponses.

On sait que c’est Vibrio aesturianus qui tue les coquillages, mais pourquoi les huîtres marchandes succombent-elles tout d’un coup à cette bactérie présente dans les eaux françaises depuis longtemps ? Mystère. On ignore aussi si le phénomène est exceptionnel, lié aux conditions météorologiques, ou s’il se généralise. Au global, ces pertes ne seraient même pas à la hausse, indiquent d’ailleurs les services de l’État. Peut-être, mais dans certains départements, le phénomène atteint des proportions jamais vues… et se poursuit après la fin de l’été.

Pour plus de précisions dans Cultures Marines de Novembre 2013, cliquer Infomer ou dans le Kiosk

Extrait :






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Le 24 octobre 2013

Irlande. Devenir un acteur mondial dans les produits de la mer

L'Irlande met tout en oeuvre pour devenir un acteur majeur des produits de la mer dans le monde...



Regardez cette vidéo pour en savoir plus sur l'importance du secteur des produits de la mer irlandais dans l'économie du pays, les opportunités notamment en direction des marchés émergents comme la Chine, la demande mondiale croissante des produits de qualité et les objectifs ambitieux à atteindre pour 2020.

Pour en savoir plus sur la filière de la pêche/aquaculture en Irlande : About the Seafood Industry. Learn about the Seafood Industry in Ireland

Belles performances de l’huître irlandaise 

L'Irlande exporte de plus en plus d'huîtres à taille commerciale. Elle devrait exporter en France autour de 7400 t d’huître en 2013 pour un montant d’environ 40 millions d’euros. (à comparer avec les chiffres des douanes plus bas 21 octobre) 

Source : pdm-seafoodmag  par B.Vaudour

L’enquête annuelle menée par le bureau irlandais de la mer (BIM) sur l’ostréiculture révèle une surprise : pour la 1er fois, le prix de l’huître creuse payée au producteur est passé au-dessus du prix de l’huître plate en 2012. Preuve que la demande de gigas irlandaise progresse à grands pas sur ses marchés extérieurs. Entre 2011 et 2013 (1), les exportations ostréicoles de l’Irlande se sont envolées de 75 % pour atteindre 8 400 tonnes. Cette progression record tient en grande partie à l’expédition d’huîtres de taille commerciale plutôt que du demi-élevage. Concentré à 70 % dans le Waterford et le Donegal, le potentiel de production reste identique, c’est la demande qui a évolué.

Parallèlement, la creuse d’Irlande voit son prix moyen à l’export grimper rapidement de 3,60€/kg à 5,43€/kg. Cette revalorisation tient non seulement à la progression des tailles, mais aussi à la part croissante des « spéciales ». Le tout dans un courant général d’augmentation des prix en France : 86 % des exportations d’huîtres irlandaises se destinent au marché français.

Tous marchés confondus, la croissance conjuguée des tonnages et du prix moyen pousse la valeur des ventes extérieures irlandaises au niveau record de 45 millions d’euros. L’ostréiculture de l’île verte compte 130 exploitations qui emploient un millier de personnes mais le secteur est concentré : une quinzaine d’entreprises réalisent, à elles seules, 70 % de la production nationale.

(1) Période du 30 juin au 1er juillet de l'année suivante

Pour en savoir plus sur l'aquaculture en Irlande (Huître, moule, saumon,...) : BIM Annual Aquaculture Survey 2012

L'huître irlandaise lorgne sur l'Asie

Lors d'un colloque organisé par le bureau irlandais de la mer (BIM) au moment du festival de l'huître de Galway, le 27 septembre 2013, les irlandais ont envoyé un signal fort à leur principal marché qu'est la France... (qui absorbe 86% de la production d'huître irlandaise estimée à 9000 tonnes). Compte tenu de la demande cette production pourrait rapidement doublée...

Mais les irlandais pensent que la croissance de l'ostréiculture ne se limite pas qu'à l'augmentation de la production. La différenciation des produits est essentielle pour se positionner avec sa propre identité (marque "Huître d'Irlande") sur de nouveaux marchés où la demande des huîtres irlandaises "synonyme de qualité" augmente.

Commentant cette tendance encourageante, un expert (Donnelly) a déclaré :         

« L'industrie de l'huître irlandaise a une tradition de vendre directement aux distributeurs intermédiaires sur le marché français. Mais cette approche offre peu de reconnaissance de la marque. Alors que les huîtres irlandaises sont vendus sous la dénomination 'Spéciale' sur un segment du marché français à forte valeur ajoutée. Notre littoral avec son excellente qualité d'eau est particulièrement bien adapté à la production d'huîtres de qualité. Nous devons valoriser cette qualité pour affirmer la notoriété de la marque "Huître d'Irlande". BIM est très intéressé pour que les producteurs développent leur propre identité en particulier sur les nouveaux marchés internationaux tels que Hong Kong et la Chine. »

D'après BIM et pour plus d'explications : BIM Hosts Innovation Conference for Oyster Growers as Ireland's Shellfish Exports Hit a Record €74 Million

Autres informations dans Seafoodsource : China demand spurs oyster expansion in Ireland

La recherche marine en Irlande : état des lieux

La recherche publique en Irlande s'inscrit dans un cadre stratégique national et européen. C'est d'autant plus vrai pour la recherche marine qu'elle fait l'objet d'un intérêt renouvelé et que les documents stratégiques tant au niveau européen que national sont récents et se succèdent. Les priorités établies sont les énergies marines avec pour horizon un marché commun européen de l'électricité, les biotechnologies et la santé avec le développement d'alicaments et de médicaments dérivés des organismes microscopiques du grand large, et enfin l'aquaculture et la pêche qui doivent permettre de nourrir de plus en plus de personnes avec un impact environnemental et écologique réduit au minimum.

Source : Bulletin Electronique par Florian Bourcier 

Les acteurs de la recherche sur le sol irlandais sont nombreux mais concentrés autour des grandes villes du pays. Au premier rang d'entre elles, Galway, sur la côte atlantique abrite le Marine Institute et la National University of Ireland Galway. Le premier est l'organisme chargé de coordonner, financer et soutenir la recherche marine et la dernière est une université de renom dont la contribution à l'augmentation des connaissances sur les sujets maritimes est de toute première importance. La ville de Cork, au sud du pays, abrite l'université University College Cork, également en première ligne notamment sur les questions des énergies marines et de l'aquaculture. Une multitude de centres de recherche spécialisés se retrouvent au sein des institutions d'enseignement supérieur du pays.

Enfin, l'Irlande, grâce à ses différentes agences de financement de la recherche et à l'attractivité de ses universités a su se donner les moyens d'atteindre les objectifs stratégiques identifiés par le gouvernement et par le Marine Institute. Les mêmes domaines de recherche - aquaculture et pêche, énergies marines, biotechnologies - jouissent à la fois d'une plus grande part des effectifs des chercheurs et du financement travaillant dans les secteurs liés à la mer, sources européennes et nationales confondues.

Au sommaire de ce document (qui est téléchargeable Ici) :

1. Introduction

2. Le développement de la recherche marine, une volonté politique ?
2.1 Au niveau national
2.2 Le cadre européen

3. Les thèmes de recherche
3.1 Energie marine
- Les acteurs de la recherche
- Les sites d'essais de prototypes
- Les collaborations avec la France
3.2 Aquaculture, pêche et transformation des produits de la mer
- Les acteurs de la recherche
- Les collaborations avec la France
3.3 Biologie et environnement
- Les acteurs de la recherche
- Les collaborations avec la France
3.4 Biotechnologies marines
- Les acteurs de la recherche
- Les collaborations avec la France
3.5 Développement de produits et services de pointe issus de la recherche marine
- Les acteurs de la recherche
- Le projet SmartBay
- Les collaborations avec la France
3.6 Géologie, hydrocarbures, gaz et minéraux
- Les acteurs de la recherche
- Les collaborations avec la France
3.7 Droit, gouvernance et socio-économie de la mer
- Les acteurs de la recherche
- Les collaborations avec la France
3.8 Les algues
- Les acteurs de la recherche
- Les collaborations avec la France

4. Tendances et perspectives
4.1 Répartition des effectifs de chercheurs par sujets de recherche
4.2 Répartition du financement par sujets de recherche

5. Conclusion

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Le 22 Octobre 2013

La mortalité des huîtres en question sur France 2

Dans son JT de 13h, ce mardi, France 2 y consacrait un reportage, du côté de La Tremblade

Zoom sur un élevage de La Tremblade, ce mardi midi sur France 2

Source : Sud Ouest

La mortalité en hausse des huîtres, victimes du vibrio estuarianus, une bactérie qui ne présente aucun risque chez le consommateur, était l'objet d'un reportage chez un ostréiculteur de La Tremblade, ce mardi, dans le 13 heures de France 2. (Pour voir le reportage, cliquez ici. Pour y accéder directement, placez votre curseur à la 24e mn, 27s)

Des coquilles vides, des huîtres mortes et donc non commercialisables... telles sont les conséquences de ce fléau qui touche le milieu ostréicole depuis l'été.

Et comme "Sud Ouest" le relatait il y a quelques semaines, aucun des centres de production français n’est en marge du phénomène qui frappe les parcs de finition. Marennes-Oléron et Arcachon n’y échappent pas.

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Des huîtres encore plus rares et plus chères à Noël

Des tests sur les huîtres et coquillages ont révélé la présence d'une algue toxique

Source : 20 minutes  par Claire Planchard

Après la surmortalité des jeunes huîtres constatée depuis 2008, ce sont les huîtres adultes destinées à la commercialisation qui sont aujourd’hui décimées par des bactéries...

Une véritable hécatombe. Depuis cet été, les ostréiculteurs français sont confrontés à une surmortalité massive de leurs huîtres adultes, choyées pendant trois ans et fin prêtes à la commercialisation. «De la Normandie à la Méditerranée, personne n'est épargné», affirmait cet été à l’AFP Olivier Laban, président de la Section régionale conchylicole (SRC) Arcachon-Aquitaine. Sur certains lots, le taux de mortalité peut atteindre 60 à 80% sur les huîtres nées en écloserie et 30% sur les huîtres naturelles, au lieu de 10 à 15%  observés habituellement.

En cause: une bactérie mortelle, vibrio aestuarianus. Mais ce ne serait pas la seule explication. «Depuis 2012, on observe une mortalité importante chez les huîtres adultes, au stade de la commercialisation pendant l'été. Le milieu extérieur évolue, l'augmentation de la température de l'eau et de la salinité favorise la prolifération de bactéries pathogènes», expliquait ce week-end au Figaro Didier Gueriaux, sous-directeur à la DGAL (Direction générale de l'alimentation) en charge de ce dossier.

Pour la filière ostréicole, le coup est d’autant plus dur qu’elle doit aussi faire face depuis 2008 à la présence d'un herpès, virus qui a décimé jusqu'à 75% des jeunes huîtres (naissains).

Résultat: la production commercialisée ne cesse de diminuer chaque année, passant de 130.000 tonnes en 2008 à 80.000 en 2012, soit un recul de plus de 38% selon le Comité national de conchyliculture. Et le cru 2013, devrait être encore en-deça. Un début de pénurie qui pourrait se traduire par de nouvelles hausses de prix à la vente à l’approche des réveillons de fin d’année.

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Le 21 Octobre 2013

Vers une pénurie d'huîtres pour les fêtes de fin d'année

Les huîtres adultes, prêtes à être commercialisées, sont victimes d'une bactérie mortelle. Résultat, ce produit très apprécié pour les fêtes de fin d'année va être plus rare et plus coûteux.

Selon les chiffres des Douanes, les importations d'huîtres seraient en légère augmentation...

Source : Le Figaro par Eric de La Chesnais

Les huîtres vont-elles bientôt devenir un plat de luxe? La question se pose tant ce mollusque subit de plus en plus souvent l'attaque de bactéries mortelles. «Depuis 2012, on observe une mortalité importante chez les huîtres adultes, au stade de la commercialisation pendant l'été, explique au Figaro Didier Gueriaux, sous-directeur à la DGAL (Direction générale de l'alimentation) en charge de ce dossier. Le milieu extérieur évolue, l'augmentation de la température de l'eau et de la salinité favorise la prolifération de bactéries pathogènes. Notre réseau de surveillance a mis en évidence l'une d'entre elles, la vibrio aestuarianus. Nous poursuivons nos investigations car ce phénomène devient inquiétant pour les producteurs.»

Résultat des parcs entiers d'huîtres sont dévastés partiellement ou totalement, et ce à vitesse grand V. «Cela devient une catastrophe, il faut au moins 3 ans pour faire une huître commercialisable, reconnaît Véronique Gillardeau, productrice de la fameuse huître éponyme, la référence du marché. Je viens de voir un ostréiculteur en pleurs car, en seulement deux jours, il a tout perdu à cause de la vibrio aestuarianus. Les élevages peuvent être atteints entre 30 % et 80 %».

Hausse des prix de 50 % en cinq ans

Mais il n'y a pas qu'une hécatombe sur les huîtres adultes… «Depuis cinq ans nous devons faire face à la surmortalité des naissains juvéniles, indique pour sa part Gérald Viaud, président du Comité national conchylicole. Les producteurs peuvent se réapprovisionner dans les écloseries ou au large, mais cela diminue leur productivité et augmente leur prix de revient».

Globalement depuis ces dernières années, la productivité des parcs a chuté de 20 à 25 % en France, l'un des leaders de la production d'huîtres en Europe avec l'Espagne. «Il y aura moins d'huîtres à mettre sur les tables des fêtes de fin d'année, prévient Gérald Viaud, aussi ostréiculteur en Charente Maritime. L'équilibre du marché se fera par une hausse des prix».

«Les prix vont augmenter cette année de 6 % à 15 % selon la qualité», abonde Véronique Gillardeau. Un constat que font aussi les grossistes. «Le prix des huîtres ont encore augmenté de 7 % cette année, cela correspond à une hausse de pratiquement 50 % sur 5 ans», indique un vendeur de la maison Blanc à Rungis.

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Cliquer Ici ou pour accéder aux Importations/Exportations des douanes françaises

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Les huîtres seront plus rares pour les fêtes

Gérald Viaud, président du CNC, plaide la diversification de l'ostréiculture.

Source : Ouest France  par Jean-Pierre Buisson

Après six années de surmortalité des juvéniles et dix-huit mois chez les adultes, les stocks sont au plus bas.

Le climat est très tendu au sein de la filière ostréicole. La surmortalité qui touche les huîtres juvéniles depuis six ans avait déjà fragilisé les entreprises. Après avoir taillé dans les effectifs des intérimaires et géré les finances au plus serré, elles sont en très mauvaise posture pour affronter une nouvelle crise, celle de la mortalité des huîtres de taille commercialisable.

Déficit de plus de 15 000 tonnes

Les triploïdes, issues de sélection génétique et produites par les écloseries, sont les premières touchées. Aussi, des velléités de moratoire ont-elles été exprimées, notamment en Normandie, déclenchant de vives tensions avec les écloseurs. « Ce n’est pas la bonne approche », estime Gérald Viaud, président du CNC (Comité national de la conchyliculture) qui va devoir œuvrer à calmer le jeu.

« Jusqu’à présent nous avons pallié les surmortalités en jouant avec toutes les ficelles du métier : nous avons nettoyé nos parcs, puisé dans les gisements naturels… Aujourd’hui, il n’y a plus rien à gratter, indique le Charentais. J’ai de grosses inquiétudes pour la suite. » Le déficit de tonnage pour les fêtes de fin d’année pourrait être de 15 000 tonnes. « Voire plus… »

Après des années de forte production et de ventes à bas prix, l’ostréiculture a revalorisé ses tarifs pour contrer la surmortalité. « Nous reste-t-il une marge de manœuvre ?, s’interroge Gérald Viaud. La rareté fait la valeur. On peut aussi espérer une certaine solidarité de la distribution. »

Pendant trois jours, à partir de lundi, le CNC va tenter de trouver une porte de sortie. La diversification ? « C’est une piste, estime Gérald Viaud. Autrefois, l’ostréiculteur était aussi pêcheur ou vigneron selon les régions. Aujourd’hui, tout est tellement réglementé qu’il n’a même plus le droit de ramasser les moules ou les coques dans ses parcs. » Des parcs de moins en moins exploités faute de marchandise. « Pourquoi ne pas imaginer des élevages aquacoles… »

Lors de la dernière grande crise de 1970, l’huître japonaise a sauvé la profession. Le CNC a tenté de renouveler l’expérience, mais l’explosion nucléaire de Fukushima a tiré un trait définitif sur cette option.

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Thau : un producteur américain d'huîtres en visite

Source : Midi Libre

John Finger, producteur californien était en visite à Mèze

John Finger est depuis trente ans conchyliculteur en Californie, au nord de San Francisco. Grâce aux liens d'amitié noués avec Gérard Garcia, un Héraultais originaire de Villeneuve-les-Maguelone, rencontré au cours d'une partie de pêche au saumon en Alaska (!), John Finger a été invité à venir découvrir le temps d'un week-end les producteurs de l'étang de Thau. Et il est cette fois à la pêche aux idées en vue de diversifier ses activités aux Etats-Unis.

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Le 17 octobre 2013

Conférence maritime. L’ostréiculture en crise

La deuxième édition de la Conférence maritime qui s’est tenue le vendredi 11 octobre 2013 à la Maison de la Charente-Maritime de La Rochelle était consacrée à la qualité et ses enjeux pour les filières maritimes. Les difficultés de l’ostréiculture ont toutefois retenu l’attention de l’assemblée...

Cette Conférence maritime s’est tenue à un moment où l’ostréiculture doit faire face à "une poussée épouvantable de mortalité des huîtres marchandes" (Dominique Bussereau, président du Conseil Général 17) engendrant une crise qui rappelle celle consécutive à l’épizootie du début des années 1970.
Gérald Viaud, Président du Comité national de la conchyliculture, a commencé par signaler rapidement les démarches-qualité de la profession : obtentions du Label rouge, de l’Indication géographique protégée, du Label Spécialité traditionnelle garantie (STG) pour la moule de bouchot. Puis il a poussé un "cri d’alarme".

Il a rappelé que la profession avait connu, il y a 6 ans, 50 à 70% de mortalité "sur les Juvéniles". Pour faire face, "on a tiré toutes les fi celles de notre savoir-faire", a-t-il poursuivi, et "c’est maintenant la mortalité des huîtres marchandes. Aujourd’hui, on a certainement dépassé les 10 000 tonnes d’huîtres vendables mortes".

Les conséquences sont considérables : pertes de production, donc d’emplois, mais aussi chute de notoriété, risque de perdre les labels… Gérald Viaud a conclu : "On est en train de toucher le fond. Combien de temps va-t-on encore pouvoir tenir ?"

À la suite de cette intervention, Dominique Bussereau a demandé que les collectivités et l’Etat se rassemblent, avec la profession et les autres acteurs concernés, pour "réfléchir aux mesures d’urgence à prendre".

D’après le communiqué de presse du CG 17 - 16 octobre 2013 : Conférence maritime – Une conférence maritime consacrée à la qualité, ses enjeux pour les filières et aux difficultés de l’ostréiculture.

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Le 15 octobre 2013

Le phytoplancton va mal et tout le monde s’en fout. Tout le monde a tort‏

"L’essentiel est invisible pour les yeux", disait Antoine de Saint Exupéry. Le plancton d’aujourd’hui est l’avenir des protéines de demain, il constitue notre capital Oxygène. Vital pour les populations actuelles et futures, ce "petit peuple de la mer" devrait être déclaré patrimoine de l’humanité.

Source : Reporterre

Le phytoplancton ? C’est tout petit et ca vit dans la mer. Oui, mais bien plus, comme l’explique Pierre Mollo, du Centre océanopolis de Brest, co-auteur du livre "Le manuel du plancton" (2013, éd. Charles Léopold Mayer).

Reporterre - Dans votre livre, vous présentez l’étude du plancton comme un moyen de détecter les pollutions ou le changement climatique, pouvez-vous nous donner quelques exemples ?

Pierre Mollo - Le phytoplancton est à la base des réseaux trophiques aquatiques car il réalise la photosynthèse : il transforme le dioxyde de carbone en oxygène. Plus de la moitié de l’oxygène que nous respirons grâce aux échanges gazeux entre les océans et l’atmosphère, nous le devons au phytoplancton. Il est aussi indispensable pour nourrir les organismes tels que le zooplancton, les larves de poissons, de crustacés, etc.

Les pesticides utilisés en traitement des sols ou autre vont se retrouver dans les milieux aquatiques par ruissellement et lessivage des sols. Le phytoplancton, lorqu’il est en contact avec les pesticides, va en subir des dommages irréversibles. Sa diversité va se réduire, ce qui entraine un déséquilibre dans la pyramide de la chaine alimentaire. L’observation régulière du plancton dans son milieu donne des indications sur l’état de la qualité des eaux. Si le phytoplancton est touché et qu’il ne peut suffire à nourrir le zooplancton, tous les maillons suivants seront touchés.....

Suite dans Reporterre  

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Ostréiculture. Nouveau coup de massue


La détresse de la profession ostréicole

Un nouveau fléau frappe l'ostréiculture. Après la mortalité des huîtres juvéniles, ce sont maintenant les huîtres adultes (de trois ans et plus) qui sont touchées depuis un an par une bactérie. Certains professionnels disent qu'ils ne s'en relèveront pas.

À lire dans l'édition du Phare de Ré du mercredi 9 octobre 2013

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« Populations et activités sur le littoral atlantique : Enjeux fonciers - Quelle gouvernance avec quels outils ? »

Forum

Lundi 28 octobre 2013

Les Sables d'Olonne / Vendée / Pays de Loire

Les CESER de l’Atlantique (Bretagne / Pays de Loire / Poitou-Charentes / Aquitaine) organise un Forum le 28 octobre 2013 au Centre des Congrès des Sables d’Olonne pour restituer leur dernière étude interrégionale intitulée « Populations et activités sur le littoral atlantique : Enjeux fonciers - Quelle gouvernance avec quels outils ? ».

Une table-ronde réunira notamment des élus issus des différents territoires de la façade atlantique, ainsi que des représentants des principaux acteurs de la gestion foncière.

Enjeux fonciers sur le littoral atlantique : quelle gouvernance, avec quels outils ?

Les enjeux fonciers sur le littoral sont multiples : préserver les espaces naturels et les espaces exploités par les activités primaires et maritimes, concilier développement économique et gestion économe de l’espace, permettre à toutes les catégories de populations de se loger, etc. C’est pourquoi les CESER de l’Atlantique ont souhaité produire un état des lieux partagé des enjeux fonciers auxquels est confronté le littoral de leurs 4 régions Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Aquitaine. Forts de ce diagnostic, ils ont adopté en juin dernier 21 propositions pour parvenir à une gestion plus raisonnée du foncier et l’inscrire dans la perspective d’un développement durable des territoires côtiers.

Un forum de restitution de ces travaux et de débat est organisé le 28 octobre de 14h30 à 17h, au Centre des Congrès Les Atlantes des Sables d'Olonne.

Centre des Congrès Les Atlantes - 1 Promenade du Maréchal Joffre, 85100 Les Sables-d’Olonne
 
Programme, cliquer Ici

Inscription avant le 23 octobre 2013, cliquer Ici

L'étude « Populations et activités sur le littoral atlantique : Enjeux fonciers - Quelle gouvernance avec quels outils ? » est téléchargeable Ici sur le site du CESER des Pays-de-Loire

Pour toutes informations : gaelle.frostin@ces-atlantique.fr

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La prospection pétrolière affecte toute la chaîne trophique de l'océan

L’Homme est de plus en plus présent sur les océans. Or, sonars et prospections pétrolières génèrent tant de bruit, que les cétacés s’en trouvent perturbés. Et ce n’est pas tout, à l’autre bout de la chaîne trophique, aussi petites soient-elles, les larves de mollusques subissent également d’importants dommages.

Le pétoncle Placopecten magellanicus dispose de centaines d’yeux bleus autour de sa coquille. L’espèce est en danger, et son développement est menacé par le bruit anthropique. © Dan Blackwood, USGS, DP

Source : Futura sciences  par Delphine Bossy, Futura-Sciences

L’océan n’est pas tout à fait un havre de paix. Le milieu est bruyant, la faune baigne dans le vacarme des icebergs, de l’activité sismique sous-marine, des différents cris d'animaux, des vagues, du vent… Tous ces sons sont le signe d’un océan dynamique, et la faune s’en est accommodée au fil du temps. Mais depuis quelques décennies, le trafic maritime s’est intensifié, les sonars sont omniprésents et les forages du plancher océanique gagnent du terrain. Aujourd’hui, le bruit produit par les activités humaines l’emporte sur le brouhaha naturel.

Les sonars affectent l’écholocalisation des cétacés, et provoquent régulièrement des échouages massifs. La prospection pétrolière s'ajoute à cette pollution sonore quand elle recourt à la « sismique », une méthode qui visualise les structures géologiques. Les navires utilisent des canons à air comprimé qui génèrent des ondes sismiques. Cette méthode est si intrusive que la présence d’observateurs à bord est obligatoire pour s’assurer qu’il n’y ait pas de mammifères marins aux alentours du navire.

Pourtant, il n’y a pas que les cétacés qui sont mis à mal durant les prospections sismiques. Une équipe de recherche néo-zélandaise a montré que les ondes sismiques générées lors des explorations du plancher océanique provoquaient des déformations physiologiques dans les coquillages. L’équipe a mené une expérience en particulier sur les larves de pétoncles, et leurs résultats sont publiés dans les Scientific Reports. Elle révèle que les larves de ce bivalve exposées au bruit sismique subissent des retards de développement importants : selon leur expérience, 46 % d’entre elles présentaient des anomalies morphologiques.

Même les sonars pourraient endommager le développement des larves

Quelque 4.881 larves de pétoncles de Nouvelle-Zélande ont été réparties en quatre échantillons exposés au bruit, et quatre non-exposés. Les chercheurs ont soumis les quatre premiers à un enregistrement de sons sismiques provoqués par des canons à air comprimé, toutes les trois secondes. L’ensemble des échantillons a été analysé à 7 intervalles différents, entre 24 et 90 h après la fertilisation.

L’étude suggère par ailleurs que compte tenu de l’important retard de développement des larves en réponse à la violence du bruit, il se pourrait que même des sons moins intrusifs, du type de ceux produits par les sous-marins classiques, soient aussi en mesure de les affecter. Natacha Aguilar de Soto, principale auteure de l’article, rapporte dans un communiqué de l’université de St Andrews (Écosse) que personne ne s’attendait à ce que les larves soient autant affectées.

Actuellement, personne n’est en mesure d’expliquer les mécanismes cellulaires qui engendrent ces malformations mais clairement, le bruit perturbe les processus de développement naturels. Déjà, par le passé, les pêcheurs du monde entier se plaignaient des mauvaises récoltes de fruits de mer lorsqu’ils passaient après les navires de prospection pétrolière. Les résultats de l’équipe de Natacha Aguilar de Soto mettent en lumière que le bruit anthropique est probablement le facteur dominant expliquant les mauvaises pêches survenues après les exercices de prospection.

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Le 14 Octobre 2013

L'huître traditionnelle née en mer, Grand Cru classé depuis 1945

Fine et goûteuse, L'Hermine 1875 est une huître bretonne qui prend toutes ses saveurs à Pénerf, entre terre et mer.

Fruit d'une tradition familiale depuis 1945, elle est issue d'un captage en mer et elle a la particularité de grandir à même le sol.

Cet environnement unique lui donne des qualités gustatives inédites. Naturelle, elle est généreuse, riche, aux arômes iodés et aux senteurs d'algues.

Source : L'Hermine 1875 par Benoît Le Joubioux

"J'ai la chance de perpétuer et pérenniser l'élevage de L'Hermine 1875 en garantissant une qualité constante au fil des saisons."

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OBJET : Demande de mise en place d’un étiquetage pour les «huîtres nées en mer»

Monsieur le Ministre,

L’association Cohérence née en 1997 met en synergie une centaine d’associations de consommateurs, de protecteurs de la nature, de producteurs, d’acteurs de la santé avec comme objectifs communs la promotion de modes de production, d’échanges, de consommation plus équitables, plus respectueux des ressources naturelles et des milieux de vie, en pré servant la capacité des générations futures à répondre à leurs besoins.

Dans ce cadre, Cohérence, en lien avec des ostréiculteurs, a élaboré un cahier des charges permettant de mettre en place des modes de production d’huîtres durables et respectueux des hommes et de l’environnement. Ce cahier, évolutif, permet de garantir aux consommateurs des produits sains, nés en mer, élevés en respectant des densités permettant un bon développement des animaux et ne générant pas de pollutions connexes (déchets, emballages....).

Aujourd’hui il existe différentes appellations pour les huîtres :
- « Huitres naturelles » : Huîtres diploïdes nées en mer ou issues de laboratoires.
- « Huîtres des 4 saisons » : Huîtres Triploïdes issues d’un croisement réalisé en laboratoire.
- « Huîtres Bio » : Selon la législation Européenne, sur laquelle le législateur Français ne s’est pas encore prononcé, mais qui cible des huîtres traçables, de père et mère connus soit, seule possibilité, issues de laboratoire.

Le consommateur doit pouvoir être en mesure de faire un choix en connaissance de cause entre des huîtres issues d’écloseries ou laboratoires et des huîtres nées en mer, respectant un cycle naturel lié à la saisonnalité. C’est pourquoi, nous vous demandons, en lien avec l’association de producteurs « ostréiculteurs traditionnels », de bien vouloir mettre en place une réglementation, par arrêté ou décret, concernant l’étiquetage, « nées en mer » et « nées en écloseries » des animaux proposés aux consommateurs.

Source : Civam

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Thau : le violent orage n'a pas affecté les huîtres


Les conchyliculteurs n'ont pas eu à interrompre la commercialisation de leurs coquillages pour cause de "pollution".

Source : Midi Libre

Les taux de collibaciles relevés dans les coquillages sont restés étonnamment bas après l'épisode pluvieux. Les coquillages auraient été sauvés par une "renverse" météo dès 21 h, vendredi, cumulée à l'effet de marée...

On s’attendait à une “fermeture” de l’étang dès lundi. A savoir une interdiction de commercialisation temporaire des coquillages, hormis bien sûr des stocks mis à l’abri avant l’épisode pluvieux hallucinant de vendredi dernier.

Et bien il n’en a rien été. Mieux : les taux d’escherichia coli (ou collibaciles) relevés sur les 11 points de prélèvements de l’étang, samedi, n’excédaient pas 230 “e coli” pour 100 g de chair. Or, le seuil à partir duquel un étang classé en B doit fermer est fixé à... 4 600 (1 000 pour une lagune en A).

Les eaux souillées sont restées en surface avant un effet "de chasse"

Que s’est-il donc passé pour qu’après le lessivage conséquent aux trombes d’eau tombées sur le bassin de Thau, et l’inéluctable impact de la saturation du pluvial sur les réseaux d’assainissement, l’étang reste sain ? Au Syndicat mixte du bassin de Thau, où la surveillance des différents scénari d’apports de pollution fait l’objet de toutes les attentions, on avance plusieurs explications à cette bonne nouvelle. Et d’abord le caractère très singulier de l’événement météo de venbredi. "Les pluies ont été très intenses, concède Stéphane Roumeau, ingénieur au SMBT, mais elles n’ont pas eu le temps de se diluer dans la lagune du fait d’une renverse de vent intervenue 1 h 30 à peine après la fin de l’orage."

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Le 11 octobre 2013

Les huîtres seront plus rares pour les fêtes


En effet, les huîtres seront de plus en plus rares sur le marché français... D'autant plus que la source irlandaise risque de s'épuiser... Les chinois aiment beaucoup les huîtres d'un gros calibre issues des Lough (aber/ria) irlandais... Des projets d'élevage d'huîtres pour l'Empire du milieu sont en cours...


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Les ostréiculteurs normands contre le changement

Les ostréiculteurs normands ne veulent pas baisser les densités d’élevage, ni d’un moratoire sur les triploïdes, selon le référendum organisé par leur comité régional.

Source : Le Marin

Le comité régional de la conchyliculture (CRC) de Normandie avait organisé un référendum sur ces questions auprès des 350 concessionnaires ostréicoles.

81,6 % ont participé à cette consultation par écrit et le dépouillement a eu lieu le 1er octobre. À la question : « Souhaitez-vous baisser les densités d’élevage », le non a obtenu 68,7 % et à celle « Souhaitez-vous un moratoire pour l’utilisation des huîtres triploïdes », 54,86 %.

« J’en conclus que la profession n’est prête à aucun changement et j’en prends acte », a commenté le président du CRC, Jo Costard.
 
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La Cabane à Huîtres Itinérante Marennes-Oléron débarque à Paris

La cabane bleue des Marennes-Oléron

La Cabane Huîtres Marennes-Oléron débarque à Paris deux jours, vendredi 11 octobre 2013 et samedi 12 octobre. Elle va se balader rive gauche et rive droite pour te régaler de ses 4 qualités d'huîtres affinées en claire et, en plus de te sustenter, tu pourras apprendre comme moi hier soir avec un producteur, à ouvrir des huîtres facilement.

Source : Panier de saison

A la rencontre de producteurs...

Tu noteras que j'ai toujours dit que c'était hyper facile des huîtres, qu'il fallait juste le bon couteau et la bonne techeunik! Mais à ta video, il dit tout le monsieur, et en super clair en plus!

Qu'est-ce qu'une huître Marenne Oléron?

C'est une huître qui a reçu la certification Label Rouge, le premier produit de la mer qui le reçut d'ailleurs en 1989 pour la Fine de Claire puis qui en reçut une seconde en 1999 pour la Pousse en Claire.

Qu'est-ce que des claires, que veut dire pousse et fine de claire ?

Les huîtres, après avoir été "récoltées" à l'état de petites larves (au passage, sache que c'est unique en France, à Oléron les huîtres se reproduisent naturellement) , on appelle cela le captage, sont fixées sur des supports et grandissent. Les naissains (huîtres de moins d'un an) passent jusqu'à 24 mois sur ces supports. Elles sont ensuite détroquées (séparées du support et d'entre elles car elles forment des essaims bien scotchés), triées et placées dans des parcs d'élevage en pleine mer. Seules les huîtres appelées Pousse en Claire ne sont pas élevées en pleine mer mais en claires.

Les claires, ce sont d'anciens marais salants creusés dans l'argile par l'homme sur une profondeur de 60cm à 1m. Elles sont alimentées par de l'eau de mer mais se dessalent un peu avec les eaux de pluie. Ce qui donne des huîtres moins iodées qu'en pleine mer. Les claires nourrissent les huîtres plus généreusement car s'y développent les phytoplanctons grâce à la lumière et aux échanges thermiques dus à la faible profondeur. Comme il n'y a pas de stress pour l'huître ni de prédateurs, l'huître grossit vite et bien. Par exemple la Pousse en Claire double ou triple son poids en 4 mois, et sa chair devient plus ferme.

La Fine de Claire, quant à elle, après avoir poussé en pleine mer, est affinée en claires, elle bénéficie aussi de cette "clairothérapie" mais garde le caractère plus iodé et plus sauvage de sa pousse en pleine mer.

Une fois poussées ou affinées, les huîtres sont dégorgées dans une eau limpide pendant 24h, puis sont emballées et prêtes à être dégustées.

Pourquoi certaines huîtres sont vertes ?

C'est le cas de la Fine de Claire verte: elles est Labellisée depuis 1989 et doit sa couleur verte au passage en claires. Là s'est développé de façon aléatoire, une petite algue, la "navicule bleue". C'est elle qui filtrée par les branchies de l'huître, les colorent en vert.Cela ne change pas le goût mais était à un moment un gage de passage en claire. En fait, on peut trouver des huîtres vertes ailleurs, mais c'est aléatoire...

Bon je choisis quoi comme huître, alors, c'est laquelle la meilleure ?

Cela dépend de tes goûts. Si tu l'aimes tendre, équilibrée entre la teneur iodée et le petit côté sucré en fin de bouche, la Fine de claire, ou la Fine de claire verte (la couleur ne change pas le palais), sont pour toi.

Si tu l'aimes plus sucrée, généreuse, avec un gros poisson (la chair de l'huître), tu prendras la Spéciale de Claire.

Enfin si tu cherches quelque chose d'énorme, que même moi je ne peux pas la manger en une fois à la n°2! Si tu cherches quelque chose d'exceptionnel, très charnue, très ferme, croquant en bouche, avec une saveur animale et moins de sel: la Pousse en Claire fera ton bonheur!

Mais bon, il n'y a rien de mieux que d'aller goûter. Alors rends-toi vite sur le site Facebook Marennes Oléron Clairement Uniques et suis l'itinéraire de ces perles de la mer :

Cabane itinérante Marennes-Oléron

Vendredi 11 octobre : de Montparnasse à 11h30 - Place Raoul Dautry jusqu'à Palais Royal à 18h
Samedi 12 octobre : de Madeleine à 11h30 jusqu'à St Germain à 18h

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Le 8 octobre 2013

Mortalité des huîtres triploïdes : l'inquiétude des producteurs du Bassin d'Arcachon

Une vague de mortalité a détruit entre 40 et 80 pourcent des stocks d'huîtres marchandes cet été. Le phénomène, causé par un virus, semblait avoir disparu fin août mais ces derniers jours les ostréiculteurs trouvent de nouveau des coquilles vides.

Source : France Bleu © Radio France

"Le travail en écloserie doit être mieux contrôlé" 

Ecoutez Olivier Laban, président du comité régional de la conchyliculture

Depuis quelques mois bon nombre d'huîtres sur la façade atlantique meurent sur leurs parcs. Le virus, de type vibrio, touche les huîtres marchandes, celles qui ont entre 2 et 3 ans et sont prêtes à la vente.

Le Bassin d'Arcachon a été largement touché au mois de juillet avec près de 60 pourcent de pertes. Le phénomène est similaire en Charente-Maritime.

C'est l'huître de type triploïde qui est la plus touchée. Conçue en écloserie cette variété inonde le marché depuis quelques années. Sa qualité : elle est très peu laiteuse même en plein été. Faut-il imposer un moratoire sur sa production ? Certains ostréiculteurs le demande.

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Le 7 octobre 2013

Repamo : bilan mortalité adulte

Un rapide bilan de ces données Repamo pour l’aspect mortalité d’adultes. Sachant qu’il s’agit d’un échantillonnage sur déclarations et non sur l’ensemble de la population

- 64% des cas déclarés de mortalités d’adultes proviennent d’huitres d’écloserie et 36% d’huitres d’origine naturelle.
Si "écloserie" cache pudiquement 3n, on a là au niveau national un résultat démonstratif, encore faut il vérifier que écloserie = 3n

- Le taux moyen de mortalité par lot de cas déclarés est par contre identique : 35,6% pour naturelles et 34,55% pour ecloserie.

- Vibrio estuarianus est détecté dans tous les lots touchant les adultes, mais il peut y avoir une double infection avec l’Herpes dans 50% des cas, on reste donc bien sur des infections opportunistes affectant des individus plus ou moins fragiles, face à un bouillon de pathogènes plus ou moins abondant.

Conclusion : On en déduit que dans les cas de mortalités déclarées, 2 huitres sur 3 sont d’origine écloserie et le taux de mortalité moyen du lot est de 35%

Source : Ostrea Forum Constatations

Cliquer Ici pour accéder au document de l'Ifremer - Repamo

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Le 4 octobre 2013

Huîtres: les prix d'orientation fixés

La profession conchylicole a fixé les prix d'orientation des huîtres et des moules

Source : La Manche Libre

Le secteur huîtres de l'OPCNMN (organisation des producteurs conchyliculteurs de Manche et mer du Nord) a établi  les prix d'orientation  à la production d'huîtres, en regard des stocks. N°1: 2,70 €/kilo; N°2, N°3 et N°4: 4,€ /kilo. Ce prix s'entend  en vrac HT, net départ établissement.

Le coût d'emballage est de l'ordre de 1,70 €/kilo pour un conditionnement de 15 kilos. Les prix peuvent évoluer et pourront être réajustés en cours de saison.

Pour les moules de bouchot le prix d'orientation est de 1,60€ pour 150 unités maximum au kilo. Ce prix s'entend HT départ de moules lavées net mareyeur, conditionnées en sacs de 15 kilos.

Il est adaptable à la qualité des moules. Par 10 unités de moins au kilo le prix augmente de 10 centimes. 

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Huîtres : une nouvelle bactérie tueuse dans les parcs

Y aura-t-il des huîtres pour les réveillons ?  Il n'y a aucun risque pour les consommateurs, mais la gangrène qui a commencé ses ravages cet été ne paraît pas jugulée

Source : Sud Ouest par Philippe Baroux

Son nom : Vibrio estuarianus. C’est le nom du nouveau fléau ostréicole. Une bactérie que les scientifiques ont identifiée dans leurs éprouvettes dès 2002 et qu’ils retrouvent aujourd’hui dans 100 % des lots d’huîtres adultes japonaises qui arrivent mortes sur leurs paillasses.

Alors que les ostréiculteurs ne sont toujours pas sortis de la crise des surmortalités du cheptel juvénile qui les accable depuis 2008, voici qu’aujourd’hui, leurs huîtres de taille marchande, celles qu’ils préparaient pour les ventes de cette fin d’année, des lots de 3 ans d’âge en général, bâillent au soleil. « Il suffit de les manipuler, de brasser les poches, le simple fait même de les ramener à la cabane, et elles crèvent », exprime cette ostréicultrice de La Tremblade, en Charente-Maritime.

Mortalité d’huîtres juvéniles, mortalité d’huîtres adultes : aucune ne présente de risque pour le consommateur qui achète les produits survivants ; le danger est pour l’équilibre des entreprises conchylicoles, qui, dans le cas des huîtres adultes, vont se trouver amputées d’un chiffre d’affaires immédiat.

La gangrène a commencé ses ravages au seuil de l’été, et elle ne paraît pas jugulée. Aucun des centres de production français - Marennes-Oléron et Arcachon n’échappent pas à la terrifiante logique - n’est en marge du phénomène qui frappe les parcs de finition, ceux où l’éleveur pose ses huîtres pour les engraisser avant la vente, de manière très hétérogène.

En Charente-Maritime, la Direction des territoires et de la mer a tenté d’évaluer l’ampleur du phénomène. 142 concessions, du nord au sud du département, ont été visitées lors des dernières grandes marées, et jusqu’à la semaine passée, au fil de 22 sorties sur l’estran. Le bilan ? « C’est la crise du désespoir, commente le député Didier Quentin, qui suit de près les dossiers conchylicoles. Cela fait des années que j’entends les difficultés de la profession. Mais j’ai l’impression que, cette fois, c’est d’une gravité tout à fait exceptionnelle. » Et, de fait, les contrôles de l’administration ont relevé des variations de 1 à 90 % de pertes suivant les parcs. Autre pourvoyeur d’informations techniques, le Centre régional d’expérimentation et d’application aquacole du Château-d’Oléron, dans les 11 parcs tests de son observatoire conchylicole et les lots d’huîtres, avec une moyenne approchant les 25 % pour l’ensemble.

Quand elle se retourne vers l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), la profession exige - fermement pour une part des ostréiculteurs - des réponses. Pourquoi ce phénomène ? Le président du Comité régional conchylicole et président national des conchyliculteurs, Gérald Viaud, incite au calme, soupesant toute la difficulté pour les chercheurs d’avancer sur le terrain de la connaissance de phénomènes nouveaux et complexes.

« Regardez en médecine, observe cet autre professionnel oléronnais. Il a fallu des dizaines d’années avant de savoir soigner un rhume. Laissez l’Ifremer chercher. » Et de mettre tout le monde d’accord à l’approche des fêtes et des démarchages des centrales d’achats de la grande distribution : « Ne faisons pas n’importe quoi. Soyons, aujourd’hui plus que jamais, vigilants sur les prix que nous allons proposer. » Sous-entendu nullement voilé : ne pas brader les huîtres quand le produit va manquer.

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Les huîtres adultes touchées par un taux de mortalité sans précédent

Inquiétude chez les ostréiculteurs de Charente-Maritime qui constatent un taux énorme de mortalité dans les stocks d'huîtres marchandes. Les responsables de la filière assurent que pour autant les prix n'augmenteront pas à l'approche des fêtes de fin d'année. Vraiment ?

Source : France 3 Poitou-Charentes  par Bernard Dussol

Un nouveau coup dur pour la profession ? A l'évidence, selon Laurent Chiron, vice-président du Groupement Qualité de Marennes-Oléron. "La mortalité des huîtres marchandes est réelle, dit-il, mais ce n'est pas une surprise car ce phénomène avait démarré dès l'année dernière".

Les ostréiculteurs de Marennes-Oléron sont violemment touchés par un taux de mortalité de leurs huîtres de trois ans qu'ils s'apprêtaient à commercialiser dans les semaines qui viennent. La responsable est une bactérie mortelle. Appelée Vibrio aestuarianus, elle entraîne des taux de mortalité allant de 15 % à 65 % dans certains parcs.

L'inquiétude des ostréiculteurs est réelle. "Quand nous avons eu des problèmes de mortalité avec nos huîtres juvéniles, rappelle Laurent Chinon, la situation était moins grave car nous avions deux ou trois années pour nous retourner. Là, ce sont deux à trois ans de trésorerie qui s'envolent avant la fin de l'année 2013".

C'est de bonne guerre, la filière ostréicole va donc se tourner vers les pouvoirs publics pour demander des mesures d'accompagnement et des crédits assouplis. Pour autant, la filière ne devrait pas répercuter la rareté du produit sur le prix à la vente. "Pas question, jure Laurent Chiron, car nos prix ont déjà augmenté ces deux dernières années et continuer encore ferait décrocher de nombreux consommateurs..."

Situation tendue, donc, qui en cache peut-être une autre de nature tout à fait différente mais néanmoins préoccupante. Marennes-Oleron voit toute une partie de ses anciens parcs à huiîtres abandonnés rachetés par de nombreux ostréiculteurs venus du Portugal, d'Italie ou de Bretagne. Ces nouveaux venus installent des quantités de capteurs avec le risque d'entraîner une surproduction d'huîtres d'ici quelques années.

Si les quantités explosent, on se retrouverait alors avec un marché saturé. Les prix pourraient alors descendre de manière significative.

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Rabah Guechoud, champion de France des écaillers 2013

Les douze meilleurs écaillers professionnels de France se sont affrontés à Marseille, le mercredi 25 septembre, pour le titre de Champion de France des écaillers 2013. Rabah Guechoud, 28 ans, écailler à la brasserie La Lorraine à Paris, a remporté le trophée.

Source : Le Marin

La manifestation, qui s’est déroulée pour la première fois hors de Paris, comprenait une épreuve de vitesse et une de présentation. « Nous voulions nous rapprocher du littoral et intégrer l’événement Septembre en mer », confie le Comité national de la conchyliculture (CNC).

L'objectif : donner de la « visibilité » à cette profession. Bernard Gonthier, président de la fédération nationale des écaillers, estime à un millier leur nombre en France. Un nombre en baisse. Un championnat d’Europe, avec les champions nationaux, est organisé pour la première fois, fin novembre, à Paris. Le CNC travaille actuellement sur la mise en place de formations d’écaillers reconnues.

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Le 2 octobre 2013

Les ostréiculteurs normands ne veulent pas changer de mode de production

Face à la crise de mortalité des huîtres, les ostréiculteurs normands étaient invités à voter sur leurs méthodes d’élevage. Ils ont choisi le statu quo.

Source : Ouest France

Les résultats ont été dépouillés mardi au siège du comité régional, à Gouville-sur-Mer.

La participation a été forte avec 81, 6 % de votants. La consultation concernait les 350 exploitants des concessions ostréicoles normandes.

Les résultats sont sans équivoque en ce qui concerne la densité : 68,7 % des votants contre la baisse de la densité d’huîtres sur les parcs.

Le vote a été plus mitigé en ce qui concerne l’utilisation des huîtres triploïdes. Néanmoins, 54, 86 % ont choisi de continuer à utliiser des triploïdes.

Ces résultats seront présentés à la réunion du comité national de conchyliculture, le 14 octobre à Paris.

La baisse de la densité et le fait de ne plus utiliser de triploïdes étaient les deux propositions phares, relevant uniquement des professionnels, pour tenter de résoudre cette mortalité, due à un virus.

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Le 1 octobre 2013

L’huître adulte meurt aussi... Où la gangrène se propage-t-elle ?

Après les juvéniles, se sont les huîtres adultes qui meurent. A un niveau sans précédent.

A Fouras, la mortalité des huîtres adultes atteint jusqu'à 90% sur certains lots...

Il est dans l’histoire des crises ostréicoles successives des signes qui ne trompent jamais. Ainsi donc, lorsque le Comité régional conchylicole (CRC) Poitou-Charentes invite la profession à une réunion d’information en salle municipale de Bourcefranc et en nul autre lieu du bassin, Marennes ou La Tremblade, c’est que la jauge sera importante, à l’aune de la crise qui provoque les débats…

Source : Sud Ouest par Philippe Baroux

La théorie s’est confirmée hier, en fin d’après-midi. 400 ostréiculteurs sûrement - peut-être 500 - sont venus entendre les informations qui leur étaient communiquées au sujet d’un phénomène nouveau, ravageur, et terriblement inquiétant : la mortalité des huîtres adultes, c’est-à-dire les huîtres de 3 ans, celles qui sont prêtes à être mises sur le marché.

Les agents de la Direction des territoires et de la mer ont réalisé des prélèvements sur l’ensemble des parcs d’élevage et de finition des huîtres adultes du département, de l’île-de-Ré à Ronce-les-Bains. Il en ressort ces fourchettes moyennes de mortalités et moyennes par sites :
- Fier d’Ars : de 6 à 37 % (moyenne 17 %).
- Martray : de 19 à 80 % (46 %).
- La Flotte : de 1 à 51 % (27 %).
- Rivedoux : de 13 à 63 % (32 %).
- Platin d’Aytré : de 2 à 60 % (26 %).
- Fouras : de 11 à 90 % (43 %).
- Lamouroux (40 contrôles sur 142, ce site étant privilégié pour la finition) : 7 à 54 % (28 %).
- Les Casses : 9 à 46 % (24 %).
- Barrat : 7 à 47 % (26 %).
- Ronce-les-Bains : 7 à 57 % (22 %).
- Galon d’Or : 13 à 45 % (28 %).

Tous les bassins français

Le fléau s’est abattu cet été. Il ne cesse de gangrener le terrain dans tous les centres de production français, de la Méditerranée à la Manche, avec des niveaux de mortalité qui ont cette particularité d’être hétérogènes d’un parc de finition à l’autre, d’un lot à l’autre, voire au sein d’un même lot. Une mortalité qu’il convient de distinguer de celle des huîtres juvéniles qui, depuis 2008, avait contraint la profession à poser un premier genou à terre. Une mortalité sans danger pour le consommateur. Mais une mortalité des huîtres crassostrea gigas (la Japonaise) qui fait froid dans le dos à ceux qui, à la fin des années 60, ont vu l’huître portugaise rayée des cartes…

Sur les 142 concessions d’élevage qu’ont inspectées les agents de la Direction des territoires et de la mer au fil de 22 sorties et jusqu’à la semaine dernière, pour cartographier le sinistre, les fourchettes de mortalité oscillent entre 6 et 90 %, selon les poches ouvertes (lire le détail ci-dessous).

Autre paramètre : l’Observatoire conchylicole qu’alimente le Centre régional d’expérimentation et d’application aquacole (CREAA) du Château-d’Oléron à partir de 11 parcs, dont quatre de pousse, appuie la tendance. L’outil exploité depuis dix-huit saisons présente l’avantage du recul historique, ce qui donne au directeur du CREAA, Philippe Blachier, matière à souligner que la mortalité moyenne a atteint 25 % pour les huîtres de 3 ans cette année ; un doublement depuis 1995.

Le fait que, simultanément, ces huîtres adultes rencontrent cette année une croissance exceptionnelle, avec un taux de pousse supérieur à 35 % à ce qu’il était l’an dernier, renvoie à l’analogie d’un phénomène mortalité-pousse, déjà connu en 2007. Sans qu’une explication n’arrive au bout du simple constat.

Mais la mobilisation professionnelle d’hier soir, l’inquiétude qui s’exprime et trouve comme exutoire une critique acerbe contre l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifrem) dit le caractère exceptionnel du phénomène et son ampleur. Car la question du pourquoi et du comment, si elle ne trouve pas sa réponse précise, fait en revanche écho à la dégringolade économique qui attend les entreprises.

Qualité des eaux

Les effets de ces mortalités seront immédiats, puisque ce sont des huîtres marchandes, à l’inverse de la crise des surmortalités d’huîtres juvéniles dont les conséquences comptables avaient été différées dans le temps avec le rythme de croissance du produit. D’où l’appel à l’aide urgente lancé aux élus locaux présents et, notamment, au député Didier Quentin, qui a déjà écrit au ministre délégué à la Mer et au ministre de l’Agriculture, pour demander à ces représentants du gouvernement des mesures d’accompagnement : activation du régime des calamités agricoles, exonération de redevances domaniales, bénéfice de prêts à taux bonifiés… les dispositifs habituels dont la demande pourra être relayée par la sous-préfète de l’arrondissement de Rochefort qui, quelques semaines seulement après son arrivée, est immergée dans le grand bain de l’un des dossiers économiques les plus sensibles du secteur.
La photographie des mortalités brossée, le président du CRC, Gérald Viaud, a tendu le micro à l’auditoire. Il en remontait la sourde inquiétude sur la qualité des eaux du bassin-versant, sur celle rejetée aussi par les stations d’épuration. Aux pointeurs de la dégradation du milieu s’ajoutaient les voix des détracteurs de l’huître d’écloserie, et celles de ses défenseurs. Tandis que l’appauvrissement de la diversité génétique et des caractères de résistance du produit étaient mis en exergue comme le résultat de « pillage » des parcs sauvages pour relancer la production pendant la crise des juvéniles. Le dossier est complexe. Et seul son premier chapitre vient de s’ouvrir.

La bactérie fait des ravages

« Nous ne voulons pas des chercheurs, mais des trouveurs »… Paraphrasant le général de Gaulle dans sa critique acerbe contre le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), cet ostréiculteur révèle le décalage permanent entre le temps de la recherche et celui des exigences économiques bousculées par la crise des mortalités. Le représentant de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) n’a pas de réponse quant aux causes des mortalités, mais il nomme la bactérie tueuse : vibrio estuarianus, que les chercheurs tracent depuis 2002. Mais l’agent infectieux ne tuait pas jusqu’alors en de telles proportions. Alors, pourquoi le dérapage ? La recherche pose les questions qui jalonnent son parcours, entre travaux génétiques, physiologiques, environnementaux : « L’huître est-elle plus fragile ? Ou la bactérie plus agressive ? Dans quelle poche environnementale (sédiments, autres animaux) ce vibrio attend-il dans le milieu marin l’heure de frapper ? Les courants jouent-ils un rôle dans le déclenchement des phénomènes et leur propagation ?

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Le 20 septembre 2013

Huître : les Normands sondés sur un moratoire sur la triploïde

Produites en écloserie, les triploïdes ont trois lots de chromosomes au lieu de deux. Stériles, elles poussent plus vite et ne sont pas laiteuses l’été.

Source : Le Marin

Le comité régional conchylicole (CRC) de Normandie mer du Nord consulte actuellement les conchyliculteurs sur deux projets : la réduction des densités d’élevage et un moratoire sur les huîtres triploïdes, sujet hautement sensible au sein de la filière ostréicole.

Les éleveurs ont jusqu’au 23 septembre pour répondre. Et s’ils ne le font pas, cela équivaut à accepter les projets, prévient le CRC dans son courrier. Une méthode que contestent les écloseurs réunis au sein du Syndicat des écloseries et nurseries de coquillages (Senc), pour lesquels les triploïdes représentent l’essentiel des ventes. Dans un communiqué, ils mettent en garde contre « des conséquences désastreuses en termes de commerce extérieur et de déstabilisation du marché intérieur ».

Les triploïdes divisent la profession depuis des années et le projet de moratoire avait surgi sur le plan national il y a environ un an, avant d’être mis en sommeil car une alternative se présentait : le contrôle par le Comité national de la conchyliculture (CNC) de la production des géniteurs.

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Le 19 septembre 2013

Conflit ouvert autour des huîtres triploïdes

Le comité normand de la conchyliculture veut suspendre le recours aux naissains d’huîtres issus des écloseries.

Source : Ouest France par Jean-Pierre Buisson

Les ostréiculteurs l’avaient envisagé dans le bassin d’Arcachon avant que l’idée ne soit abandonnée au niveau national, un moratoire sur l’utilisation des huîtres triploïdes pourrait aboutir en Normandie. Confronté à la persistance des surmortalités de naissains et maintenant des huîtres adultes, le CRC Normandie-Mer du Nord vient de lancer une consultation auprès de ses adhérents. Ils doivent avoir répondu avant le 23 septembre pour un dépouillement le 1er octobre. « Nous considérerons que l’absence de réponse vaudra acceptation », écrit Joseph Costard, président du CRC normand.

Cette initiative fait vivement réagir le syndicat des écloseurs. « Cette consultation n’est étayée par aucun argumentaire concret » estime Stéphane Angeri, président du Syndicat des écloseries et nurseries de coquillages. « Cette proposition pourrait avoir des conséquences désastreuses en termes de commerce extérieur et de déstabilisation du marché intérieur. » Le patron de France Naissains épingle aussi la méthode : « Considérer les abstentions comme des votes favorables est révélateur des valeurs démocratiques des « proposants », statutairement, les abstentions valent généralement refus de la proposition. » Le Syndicat des écloseurs précise donc qu’il considérera « cette consultation comme nulle, et conteste par avance toute forme d’opposabilité ».

Le conflit qui oppose partisans et opposants des huîtres issues de sélections génétiques n’est pas nouveau, mais cette fois, l’échange devient frontal. Plutôt enclins, jusqu’à présent, à ménager leur clientèle, les écloseurs sortent cette fois l’artillerie. La réunion du Comité national de conchyliculture le 14 octobre à Paris promet d’être animée.

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Le 14 septembre 2013

Huîtres : un bon captage en prévision 

Comme le captage 2012, celui de 2013 devrait être un très bon cru dans le bassin d’Arcachon...

Source : Le Marin

2013 s’annonce comme une bonne année pour le naissain naturel, comme c’était déjà le cas en 2012. Le retour des petites huîtres sur les coupelles est apprécié après trois années de mauvais captage en 2009, 2010 et 2011.

Les ostréiculteurs avaient pourtant craint le pire à cause du printemps pluvieux et froid, mais le bel été a presque permis de rattraper la donne. Pas tout à fait, car dans la majorité des sites les pontes ont été très tardives. Il fallait bien veiller à poser les collecteurs au bon moment. Le captage s’annonce particulièrement bon pour le bassin historique d’Arcachon et le petit nouveau, la rade de Brest. Mais les prévisions sont plus incertaines concernant la Charente-Maritime et la baie de Bourgneuf.

Pour plus de précisions sur le captage dans le Marin du 13 septembre 2013, Ici ou

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Crise de l'ostréiculture. Une entreprise sur deux impactée

En réponse à la crise, les ostréiculteurs ont modifié leurs comportements et ont nettement moins recours à la main-d'oeuvre saisonnière. C'est un des enseignements d'une étude nationale livrée mardi au salon de la conchyliculture à Vannes.

Source : Le Télégramme   par Loïc Berthy

Dresser un diagnostic et formuler des propositions pour élaborer un plan d'actions, c'est le sens du Contrat d'étude prospective qui a été divulgué mercredi. Il s'agit d'une étude nationale menée sur les conchyliculteurs, où la production d'huîtres occupe une part prépondérante. Or, on sait l'activité frappée depuis 2008 par la mortalité des naissains d'huîtres creuses. Parmi les 450 professionnels interrogés par le cabinet Ithaque, une centaine sont des Bretons, ce qui permet de prendre la température de la profession dans la région. Premier enseignement, la structure des exploitations est différente entre la Bretagne nord et la Bretagne sud. En Bretagne nord, 68 % des entreprises génèrent un chiffre d'affaires supérieur à 350.000 € et 25 % d'entre elles ont six salariés ou plus. Alors qu'en Bretagne sud, les entreprises sont plus petites : une sur deux n'a pas de salarié permanent et affiche un chiffre d'affaires inférieur à 350.000 €. Cela dit, les unes comme les autres sont durement frappées par la crise ostréicole.

Stratégies multiples

En Bretagne sud, 53 % des exploitants interrogés disent avoir vu leur activité diminuer. Les stratégies développées pour limiter la casse sont plurielles. Beaucoup d'entreprises ont restreint leur surface d'exploitation et arrêté d'investir. En Bretagne nord, un sondé sur deux déclare avoir augmenté ses achats de naissains pour compenser la mortalité des huîtres juvéniles.

L'emploi saisonnier durement touché

Autre ressort, le développement des activités de captage. Néanmoins l'impact économique est flagrant. « La difficulté, c'est que la compensation de la baisse de la production par une augmentation des prix a atteint ses limites », explique Claude Vauclare, du cabinet Ithaque. L'emploi aussi est impacté, l'emploi saisonnier en particulier. Les conchyliculteurs indiquent avoir diminué de 60 à 70 % le volume horaire des saisonniers et de 30 à 40 % celui des salariés permanents depuis 2008. Pour autant, quand on leur demande de se projeter dans l'avenir, les conchyliculteurs envisagent très majoritairement de continuer leur activité, voire de la développer. Le Comité régional de la conchyliculture (CRC) espère tourner la page de la crise de la mortalité des juvéniles, il alerte cependant sur le danger qu'il y aurait à revenir à la production d'avant la crise. « En Bretagne-sud, on est passé de 25.000 tonnes à 12.000 tonnes. Revenir brutalement en arrière ferait s'écrouler les cours, ce qui aurait un effet dévastateur. Ce serait pire que maintenant », avertit Alain Dréano, du CRC Bretagne-sud.

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Ostréiculture. Les écueils de la transmission

La transmission des sociétés ostréicoles deviendra, dans les années à venir, une problématique complexe. Les professionnels en ont rappelé les écueils, hier au salon de la conchyliculture.

Source : Le Télégramme par Marc Revel

Avec 33 % de patrons d'entreprises ostréicoles âgés de plus de 50 ans, sur les 120 que compte aujourd'hui le département, la filière va connaître un fort taux de renouvellement. Ces chiffres ont été présentés hier lors du salon de la conchyliculture, par Alain Dréano, secrétaire général du Comité régional de la conchyliculture (CRC), pour introduire un atelier consacré à la transmission des entreprises. « Dans le contexte de crise que nous connaissons, cette transmission est devenue un élément majeur de préoccupations, que ce soit pour les exploitants ou les repreneurs, que ce soit sur le domaine public maritime ou sur le domaine privé », a expliqué Alain Dréano. Cet atelier, destiné à dresser les différents écueils de la transmission, que ce soit pour le volet légal, la partie comptable ou l'aspect patrimonial, a aussi permis d'aller contre des idées reçues.

Anticiper les transmissions

« On pourrait croire que la transmission familiale est la plus simple. On se trompe, c'est souvent la plus compliquée », a poursuivi Alain Dréano. En cause, « le paramètre affectif. On ne pense pas avec sa tête, mais avec son ventre. Il y a toujours, dans les transmissions familiales, des choses qu'on ne dit pas, parce qu'on n'ose pas forcément parler des choses. Le résultat, c'est que ça peut créer, parfois, de véritables bombes à retardement, qui mettent en péril les entreprises, mais aussi les familles ».Maître Haddad, notaire à Auray, a abondé en ce sens : « soit on agit de son vivant, soit on subit. Je peux vous citer l'exemple d'une famille déchirée, parce qu'il y a deux générations, un père a fait don de son entreprise à son fils. La soeur n'a rien eu. Elle a fini par réclamer sa part, plusieurs dizaines d'années plus tard. Et le conflit n'est toujours pas réglé ; Il faut absolument, au moment de transmettre, valoriser économiquement l'entreprise, et s'assurer, au sein d'une fratrie, d'éventuelles compensations. Il faut tout discuter devant le notaire ».De fait, « une transmission d'entreprises, ça s'anticipe », insiste Alain Dréano. Ainsi, pour un exploitant, une transmission se prépare « dans les cinq ans qui précèdent la cessation d'activité ». De même, il faut « un an pour un repreneur avant de se lancer. On nous dit parfois que c'est long, mais ça n'est rien au regard d'une activité professionnelle qui va durer quarante ans ».

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Le 13 septembre 2013

Des chantiers ostréicoles transformés en maisons

La disparition de sites conchylicoles à terre inquiète la profession. Ce débat était au coeur de l'assemblée générale de l'association Cap 2000, à Auray.

Source : Ouest France

La langue de bois, ça n'est pas le style du président du Comité régional conchylicole (CRC), Hervé Jenot. « Des chantiers ostréicoles transformés en maisons d'habitation, on en trouve à la pelle », a tonné le responsable, devant les quatre-vingts personnes (professionnels, élus, fonctionnaires, techniciens, scientifiques...) réunies à l'assemblée générale de Cap 2000, association de professionnels, dernièrement à Auray. Nul ne l'a contredit.

Comment pérenniser les activités primaires (conchyliculture, agriculture, pêche...) sur le littoral ? « Je défendrai le maintien de la profession sur nos côtes, a poursuivi le président de la CRC. Mais la moitié des conchyliculteurs ne sont pas d'accord. Beaucoup partent en retraite, arrêtent et veulent vendre, faire de l'argent... » Et de citer l'exemple d'un chantier mis en vente, avec la maison qui le jouxte, 650 000 €.
« La spéculation flambe »

« Quel est le jeune ostréiculteur qui peut acquérir un tel bien ? On trouve désormais des terrains ostréicoles aussi chers que les terrains à bâtir. » Un élu évoque une récente annonce de vente de maison sur un site internet. Le chantier transformé en habitation était proposé à 900 000 € !

Le phénomène n'est pas récent mais il s'est sans doute accéléré ces dernières années. « Si ça continue, on va perdre nos sites à terre et les concessions seront alors exploitées par des professionnels extérieurs au département », prédit Hervé Jenot qui ne cache pas son pessimisme. « J'ai bien peur que, dans les dix années qui viennent, on perde 70 % des surfaces à terre. »

Certains professionnels mettent en cause l'inertie des pouvoirs publics et le laisser-faire des collectivités. « Il n'y a jamais eu de politique d'installation. La spéculation sur le foncier littoral flambe depuis 1999 », s'échauffe Jean-Marie Le Gal, secrétaire général de Cap 2000.
Par petites touches

Un élu de Saint-Philibert avoue son impuissance. « Les gens font des transformations par petites touches. Une fois, c'est une porte-fenêtre, six mois après, une fenêtre de toit... On sait qu'ils nous trompent mais on ne peut réglementairement pas refuser. »

Le directeur départemental des territoires et de la mer n'ignore pas la difficulté des élus à agir....

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Le foncier littoral sous pression : une problématique interrégionale

Dans le cadre de leur coopération « Atlantique », les CESER d’Aquitaine, Bretagne, Pays de la Loire et Poitou-Charentes après avoir produit un état des lieux et des préconisations sur l’avenir de la filière ostréicole dans les régions de la façade atlantique (mars 2012), viennent de finaliser une nouvelle étude interrégionale intitulée « Populations et activités sur le littoral atlantique : Enjeux fonciers - Quelle gouvernance avec quels outils ? ».

Les régions Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Aquitaine sont caractérisées depuis les années 1980 par un «tropisme atlantique». La concentration des populations et des activités dans les espaces côtiers est source de nombreux enjeux et conflits d’usage. Le foncier est particulièrement «mis sous pression».

Les CESER de l’Atlantique ont choisi d’élaborer ensemble un état des lieux de ce phénomène. De ce diagnostic partagé, ils retiennent que les enjeux fonciers sont toujours aussi prégnants et préoccupants pour l’avenir des territoires côtiers, malgré les dispositions prises jusqu’à présent pour maîtriser cette pression.

Ils soulignent donc la nécessité de changer de modèle de gestion foncière sur le littoral atlantique et de mobiliser de manière plus efficace, plus ambitieuse et plus concertée l’ensemble des acteurs et des outils existants.

Les CESER de l’Atlantique formulent ainsi des propositions concrètes, principalement à l’attention des collectivités territoriales et de l’Etat. Si chacun des acteurs a un rôle à jouer dans la mise en œuvre de ces mesures, leur coordination se joue à deux principaux niveaux :

- L’échelle intercommunale leur semble la plus adaptée pour définir une stratégie foncière de long terme, au service d’un projet de territoire. Ce projet de territoire doit être basé sur la notion de capacité d’accueil, et mieux prendre en compte les risques littoraux et les conséquences du changement climatique.
- La gestion économe et rationnelle du foncier doit également être pensée à l’échelle régionale.

Les CESER de l’Atlantique encouragent les Conseils régionaux à assurer ce rôle de fédérateurs et de stratèges. Cette contribution s’adresse également à l’ensemble de la société civile, afin que le foncier soit replacé au cœur d’un débat de société.

Parmi les nombreuses préconisations des CESER de l’Atlantique, à citer par exemple :
  • Des stratégies foncières de long terme, au service de projets de territoire, sur tout le littoral atlantique
Les collectivités qui font preuve d’une gestion prévisionnelle du foncier sont majoritairement de moyennes et grandes agglomérations ou des intercommunalités. Peu de petites communes ont développé de telles démarches.

Les CESER de l’Atlantique insistent donc en premier lieu sur la nécessité, pour l’ensemble des territoires littoraux de la façade, de se doter de stratégies foncières de long terme.

En outre, les CESER de l’Atlantique considèrent qu’une stratégie foncière n’est pas une fin en soi : c’est un outil au service d’un projet de territoire.

L’élaboration d’une stratégie foncière repose donc tout d’abord sur la définition d’objectifs, déclinant un projet de territoire co-élaboré et partagé par l’ensemble de la société civile.

Répondre à ces objectifs suppose ensuite d’adapter l’offre foncière à la demande : une évaluation précise s’impose pour quantifier et qualifier les besoins propres à chaque usage, ainsi que les disponibilités foncières sur le territoire.
  • La notion de capacité d’accueil au cœur des stratégies foncières et des projets de territoire
L’évaluation de la capacité d’accueil est une obligation pour les communes relevant de la Loi Littoral. Cette notion correspond au niveau maximum des pressions exercées par les populations et les activités que peut supporter le capital de ressources d’un territoire sans remise en cause de ses spécificités et de son attractivité.

Les CESER de l’Atlantique encouragent l’ensemble des collectivités littorales à placer la notion de capacité d’accueil au coeur des stratégies foncières et des projets de territoire.

Des outils d’aide à la décision existent, leur vulgarisation doit être poursuivie auprès de toutes les collectivités.
  • Des documents de planification plus ambitieux, prescriptifs en matière d’économies foncières et cohérents entre eux
Les Schémas de Cohérence Territoriale (SCOT) et les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) constituent des outils essentiels pour la gestion du foncier. Si la couverture du littoral atlantique en PLU est quasi complète, ce n’est pas tout à fait le cas de la couverture en SCOT.

Les CESER de l’Atlantique encouragent donc les territoires concernés à :
- se doter au plus vite d’un SCOT ;
- définir dans ces documents d’urbanisme des objectifs d’économies foncières ambitieux et prescriptifs ;
- se doter d’indicateurs et de moyens pour un suivi régulier de ces objectifs.

Enfin, les enjeux fonciers nécessitent de dépasser régulièrement l’échelle territoriale du SCOT, il est donc important de renforcer la mise en réseau et en cohérence des SCOT.

Source : Conseil Economique, Social et Environnemental Poitou-Charentes qui s’est réuni en session du 10 au 17 juin 2013.

Télécharger l’avis du CESER sur "Populations et activités sur le littoral atlantique : enjeux fonciers. Quelle gouvernance avec quels outils"

Télécharger le rapport sur "Populations et activités sur le littoral atlantique : enjeux fonciers. Quelle gouvernance avec quels outils"

Télécharger la synthèse du rapport sur "Populations et activités sur le littoral atlantique : enjeux fonciers. Quelle gouvernance avec quels outils"

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Extrait du rapport Populations et activités sur le littoral atlantique : Enjeux fonciers

La conchyliculture, une activité primaire incontournable du littoral menacée par la pression de l’urbanisation.

Les CESER de l’Atlantique ont consacré leur précédente contribution à l’avenir de la filière ostréicole sur le littoral atlantique. Conscients de l’importance socio-économique, environnementale et patrimoniale de la filière dans leurs régions, ils avaient souhaité se mobiliser pour la préservation de cette activité primaire. En effet, le secteur doit actuellement faire face à de multiples enjeux. Le premier de ces défis, largement médiatisé, est conjoncturel : le phénomène de mortalité des jeunes huîtres creuses, observé chaque année depuis 2008, affecte fortement les entreprises, leurs capacités de production et d’investissement, et à terme leur viabilité. Mais la filière ostréicole, comme l’ensemble de la filière conchylicole, est également confrontée à de nombreux défis structurels. Ils sont notamment liés à la position d’interface de ces activités entre terre et mer (complexité et exigences du cadre réglementaire), et à leur dépendance vis-à-vis de l’environnement (qualité sanitaire des produits, fonction de la qualité de la ressource en eau ; quantité et régularité des apports d’eau douce dans les claires) : on les qualifie ainsi de sentinelles de l’environnement côtier.

Un foncier sous pression, pour les « paysans de la mer » comme pour les « paysans de la terre »

L’accès à l’espace est un enjeu majeur pour la conchyliculture. En France, 5400 concessionnaires se partagent 18000 ha de concessions situées sur le Domaine Public Maritime (DPM). Les bâtiments d’exploitation peuvent également être implantés de façon précaire sur le DPM. Normalement propriété inaliénable et imprescriptible de l’Etat, le DPM est concédé temporairement aux conchyliculteurs pour une activité professionnelle, et doit théoriquement être remis à l’état naturel après arrêt de l’activité, sauf si le repreneur est également un professionnel. Faute de contrôles, les cas de changement de destination de ces espaces, vers un usage résidentiel, ne sont pas rares, notamment en zone portuaire, mais pas seulement.

En effet, à ces surfaces sur le DPM s’ajoutent 2500 ha situés en domaine privé : il s’agit des claires (bassins d’affinage), essentiellement en Charente-Maritime. Les bâtiments d’exploitation, représentant des surfaces moindres, sont également souvent implantés en domaine privé. Les terrains et bâtis peuvent être vendus sans distinction d’usage, à condition de respecter les zonages des documents d’urbanisme. Ainsi, l’estimation de France Domaine se base obligatoirement sur la moyenne des biens vendus dans le voisinage immédiat, alors que la valeur des biens devrait être différente selon l’usage professionnel ou résidentiel : beaucoup de jeunes conchyliculteurs se trouvent dans l’incapacité de reprendre des entreprises, y compris dans des cas de transmission du patrimoine. Ces difficultés contribuent au déficit d’attractivité du secteur, aux côtés d’autres contraintes réglementaires, administratives et financières.

De plus, il existe une grande diversité de configurations possibles en termes de localisation des établissements (dénommés chantiers en Bretagne, cabanes en Poitou-Charentes) et des lieux d’habitation, entre Domaine Public Maritime et domaine privé. Cette coexistence de ces deux régimes de gestion publique et privée pose problème dans la mesure où les concessions, le chantier et l’habitation conchylicoles constituent une unité fonctionnelle indissociable.

Si la pression de l’urbanisation est généralisée sur le littoral atlantique, tous les bassins conchylicoles ne sont pas touchés de la même manière. Les enjeux sont ainsi légèrement moins prégnants en Poitou-Charentes ou en Aquitaine, où les exploitations sont plutôt concentrées dans des ports, lotissements ou zones dédiées à la conchyliculture. Ce n’est pas le cas du Morbihan par exemple, où les tensions foncières sont exacerbées, du fait certes de l’attrait particulier de son littoral, mais aussi et surtout de la dispersion historique des exploitations conchylicoles, dont les emprises sur le domaine privé sont importantes, surtout lorsqu’une habitation est présente sur le site d’exploitation...

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Le 6 septembre 2013

Conchyliculture : un salon et des questions

La santé des huîtres et des entreprises sera au coeur du 29e salon national à Vannes, les 11 et 12 septembre.

Source : Ouest France

« La situation n'est pas catastrophique, mais elle est inquiétante. Notre profession ne sait pas où elle va car la surmortalité des huîtres est aléatoire et incompréhensible », indique Hervé Jénot, président du comité conchylicole de Bretagne-sud. Il annonce « des pertes estimées à 40 % dans certains parcs du Morbihan ». Dans ces conditions, le 29e Salon national de la conchyliculture et des cultures marines, qui se tiendra les mercredi 11 et jeudi 12 septembre à Vannes, ne se présente pas sous les meilleurs auspices.

Étude sur la Bretagne-sud

Le salon réunira cinquante-six exposants, dont deux venant des Pays-Bas pour y présenter des produits d'écloserie et du matériel mytilicole. Les producteurs de coquillages y débattront de leurs problèmes de transmission, de la sécurité au travail, des apports du monde scientifique et des impacts de la surmortalité des huîtres juvéniles.

Les résultats d'une étude sur les ostréiculteurs en Bretagne-sud y seront dévoilés. Hervé Jénot en donne quelques éléments : « Globalement, 30 % des petites entreprises ont disparu en Bretagne-sud. Là où la baie de Quiberon produisait 15 000 tonnes d'huîtres par an avant cette mortalité, c'est aujourd'hui tombé à 3 000 tonnes. » Le président du comité conchylicole de Bretagne-sud note également « la surabondance des dorades royales qui font d'énormes dégâts dans les parcs » Enfin, « l'emploi y a été touché : de 70 salariés saisonniers, on a chuté à une dizaine dorénavant. Et ils ne sont plus employés huit mois par an mais seulement trois ».

Les professionnels veulent rester néanmoins optimistes avec l'ouverture, pour cette rentrée, d'une classe de formation aux cultures marines au lycée maritime d'Étel (Morbihan).

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Le 5 septembre 2013

Main basse sur les huîtres d’Ecosse

Une entreprise française derrière le boom de l’huître écossaise : SCEA Huîtres dirigée par Charlotte Despres...

Pour alimenter le marché continental, les Français investissent les fermes ostréicoles des Highlands. Une “invasion gauloise” assez mal vécue.

The Daily Telegraph | Tom Rowley

Tongue est un petit village reculé au fin fond de l’Ecosse. Il se cache, à deux heures au nord d’Inverness, sur une route sinueuse où les automobilistes croisent davantage de biches que de congénères.

Toutes les maisons du village donnent sur un petit loch d’eau de mer aux rives rocheuses, abrité par le mont Ben Loyal.

Nous attendons sur la berge qu’un tracteur noir arrive lentement sur le chemin de pierre, à trois mètres à peine au-dessus du loch. La marée redescend. Nous sautons dans la remorque [...]

Suite dans le Courrier International (payant)

Suite dans The Daily Telegraph - Tom Rowley : The French firm at the helm of a Scottish oyster boom








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Le 4 septembre 2013

Consultation de la CRC Normandie / Mer du Nord

Avant le vote du 1er octobre 2013 :
  • pour la diminution de la densité d’élevage
  • pour un moratoire des huîtres triploïdes
Cher(e) collègue,

Depuis maintenant plusieurs années, nous sommes confrontés à de fortes mortalités ostréicoles et à une baisse de croissance des moules.

Pour maintenir son entreprise à flot, chacun d’entre nous a mis en place une stratégie d’entreprise qui lui permet actuellement d’essayer de faire face individuellement à cette crise.

Ces comportements qui augmentent toujours plus les stocks de naissains d’huîtres, peuvent toutefois faire courir deux périls collectifs à notre profession :
  • En cas de mortalité massives des naissains, nous pouvons faire prendre un risque au stock de marchandes et de juvéniles.
  • Paradoxalement, qu’adviendrait-il des prix si le taux de mortalité venait à baisser ?
Pour déterminer l’opportunité de lancer en Normandie, une démarche de réduction du nombre de poches à l’hectare, adaptée à chaque secteur de production, nous vous prions de bien vouloir nous faire connaître votre position qui restera confidentielle par le renvoi du bulletin de vote jaune dans l’enveloppe jaune.

Pour éclairer nos prises de décision lors des réunions du CNC à Paris, vous trouverez également une question concernant le moratoire sur les huîtres triploïdes.

Pour y répondre, vous utiliserez le bulletin de vote vert à mettre dans l’enveloppe verte. Nous considérons que l’absence de réponse de votre part vaudra acceptation pour une démarche visant à réduire les densités d’exploitation ainsi qu’à mettre en place un moratoire des huîtres triploïdes.

Le bureau de vote et moi même attendons une réponse de votre part avant le 23 septembre 2013, le dépouillement aura lieu le mardi 1 octobre et la position des éleveurs normands sera ensuite relayée à la réunion du CNC du 14 octobre 2013 à Paris.

Comptant sur votre participation active à cette consultation sur tout le territoire du comité régional de la conchyliculture, nous vous prions d’agréer, cher(e) collègue, l’expression de nos salutations distinguées.

Signé le président :
Joseph Costard

Source : Forum Ostrea "Constatation"

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Le 3 septembre 2013

Eau, milieux aquatiques et territoires durables 2030

Synthèse de l'exercice de prospective

Août 2013

Commissariat général au développement durable (CGDD)

Études et documents - Numéro 91 - Août 2013

Eau, milieux aquatiques et territoires durables 2030

Ces dernières décennies ont été marquées par une prise de conscience de plus en plus forte des pressions que l’être humain exerce sur l’eau et les milieux aquatiques et du nécessaire équilibre à maintenir entre ses besoins et la capacité de ces systèmes à y répondre. Si la préservation des milieux aquatiques et de l’eau ainsi que les risques qui lui sont liés, font l’objet de politiques publiques, leurs articulations avec les dynamiques et enjeux socio-économiques des territoires peuvent se révéler complexes et donc difficiles à appréhender.

C’est pour apporter un éclairage sur les champs des futurs possibles de l’évolution de l’eau et des milieux aquatiques dans différents contextes territoriaux que la Mission Prospective, avec un groupe d’une trentaine d’experts, a réalisé la démarche prospective "Eau, milieux aquatiques et territoires durables 2030". Lancée en juin 2010, cette démarche s’est centrée sur l’élaboration de cinq scénarios exploratoires d’évolution des relations entre eau, milieux aquatiques et territoires au niveau national, à l’horizon 2030.

Ces scénarios ont par la suite fait l’objet d’une déclinaison à un niveau régional, sur le Languedoc-Roussillon, et d’une analyse de leurs impacts sur sept systèmes-types à enjeux relatifs à l’eau et aux milieux aquatiques.

En favorisant la prise de conscience des défis futurs et des opportunités à saisir, ces réflexions ont permis de proposer des objectifs généraux et des pistes d’action pour l’État et les collectivités, à privilégier dès à présent, pour assurer un bon état de l’eau et des milieux aquatiques dans des territoires durables.

L’apport de cette prospective est moins de fournir des éléments quantitatifs sur les ressources et les demandes futures que de clarifier les différents enjeux, d’analyser les impacts territoriaux et de suggérer quelques marges de manoeuvre pour nos politiques publiques de l’eau et des milieux aquatiques dès à présent.


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Quel sera l'état de l'eau et des milieux aquatiques en 2030 ?


Selon une étude qui vient d'être publiée par le Commissariat général au développement durable, les objectifs de bon état des eaux fixés par la directive cadre sur l'eau (DCE) seront difficilement atteints à temps.

Source : Localtis

Le Commissariat général au développement durable (CGDD) vient de publier une étude réalisée avec l'appui de l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (Irstea, ex-Cemagref) et de deux bureaux d'études. Une trentaine d'experts se sont investis durant trois ans dans cet exercice de prospective baptisé Aqua 30. Il débouche sur des "outils d'aide et d'alerte pour la décision publique qui donnent à voir des futurs possibles" et visent à "réduire les incertitudes et anticiper des tensions futures". Pour autant, il ne s'agit ni d'un effort de prévision, ni de prédiction. Plutôt d'un effort pour voir les choses en face, non à court terme mais au moins à l'horizon 2030. Par ailleurs, ce travail alimentera sûrement les travaux de la deuxième conférence environnementale qui, les 20 et 21 septembre, traitera entre autres de la politique de l'eau.

Erosion des moyens

Dans cette étude, l'eau est considérée à l'aune de son lien "indissociable avec les territoires". Etant donné les spécificités ultramarines, ses auteurs ont préféré se concentrer sur la métropole. Plusieurs scénarios ont été élaborés, qui intègrent un grand nombre de variables et vont du plus pessimiste, lequel prévoit un enlisement de la crise prenant le pas sur les préoccupations environnementales, au plus favorable dans lequel l'environnement est au contraire au centre de toutes les attentions. Dans le scénario de référence, c'est-à-dire de poursuite de la tendance actuelle, "le prix de l'eau augmente pour suivre les exigences croissantes des normes mais la consommation des ménages diminue comme celle des industries sur le réseau public". Résultats : une "érosion des moyens des services publics de l'eau, un retard dans le renouvellement des réseaux et des équipements et des prélèvements sur la ressource [qui] baissent moins que la consommation". Ce même scénario anticipe également une extension du champ de compétences des métropoles à la gestion de l'eau brute et la multiplication des partenariats entre acteurs locaux. En termes de risque inondation, la prise de conscience augmenterait mais les maires continueraient de "s'en remettre à l'Etat pour les indemnisations".

Gare aux inégalités

Un autre scénario, plus optimiste, intègre un paramètre d'autonomie accrue des territoires et prend acte de collectivités locales "adoptant des politiques différenciées en matière de prix de l'eau". Il signale dans ce cas des écarts qui  se creusent en termes de performance d'épuration. "L'Etat joue[rait alors] le rôle d'arbitre principal à l'échelle des bassins, en particulier pour freiner les écarts de richesse dans un contexte où les inégalités entre régions se creusent." En suivant ce scénario, les objectifs fixés par les deux principales directives européennes, la directive cadre sur l'eau (DCE) et la directive Assainissement ERU (eaux résiduaires urbaines) seraient atteints "dans certaines régions et pas dans d'autres". Globalement, sur les cinq scénarios étudiés, cette étude estime que seuls deux d'entre eux permettraient d'atteindre les objectifs de qualité fixés par la DCE.

Morgan Boëdec / Victoires-Editions

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Qualité des eaux. L'amélioration se fait attendre 

Malgré une prise de conscience générale, saluée par les professionnels de CAP 2000, la qualité des eaux du littoral morbihannais « ne s'améliore pas ». Certaines zones d'exploitation pourraient être déclassées.

Source : Le Télégramme par 

Depuis treize ans maintenant, les membres de l'association CAP 2000 (*) mettent en garde contre la dégradation des eaux littorales et la menace que celle-ci représente « pour les activités primaires aussi bien que pour les activités récréatives ». Naguère regardée avec la méfiance dont on enveloppe souvent les voix dissonantes, l'association s'est aujourd'hui « institutionnalisée au bon sens du terme », selon son président « tournant », l'ostréiculteur Sébastien Lemoine. La preuve, le public de l'assemblée générale qui se tenait hier à Pluneret : peu de professionnels mais des scientifiques et énormément d'élus.

Installations littorales : voyants au vert

Côté terre, « grâce à une prise de conscience des élus et de la population, les choses vont dans le bon sens ». L'illustration en a été donnée à travers les témoignages du maire de Locmariaquer, ravi d'avoir pu installer un paysan sur des terres communales, ou de Laurent Kerlir, le président de la chambre d'agriculture. « En diversification, on installe plus en proportion sur le littoral que dans les terres » s'est félicité ce dernier. Quelques jours après le déclassement pour la palourde des eaux du secteur de Penerf, le sujet a évidemment été largement abordé. « Depuis un an et demi environ, certains élus ont vraiment pris conscience du problème », reconnaît Sébastien Lemoine. Mais malgré les investissements réalisés ici ou là, il reste encore du travail, des réseaux d'assainissement à revoir, des maisons à raccorder, etc. Et la qualité globale des eaux « ne s'améliore pas », pour reprendre l'euphémisme manié par ceux qui oeuvrent à sa reconquête.

Déclassements dans l'air

Après les fermetures éphémères de plusieurs plages cet été à Séné, Carnac et La Trinité, notamment, planent des menaces de déclassement dans la plupart des zones, et plus particulièrement les rivières de Noyalo, Saint-Philibert et Crac'h. Autant de zones qui pourraient à très court terme passer de A à B, un classement qui permet la commercialisation mais uniquement après passage en bassin de décontamination. Plus que jamais, « nous sommes les garants de la qualité de l'eau », martèlent les professionnels éveillés. Benoît Siohan

* Créée en 2000 pour fédérer conchyliculteurs, agriculteurs et pêcheurs dans le but de reconquérir la qualité des eaux.

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Prix entreprises et environnement


Le ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie lance l'édition 2013 des "Prix entreprises et environnement" avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME).

La date limite de dépôt des dossiers est fixée au vendredi 20 septembre 2013.

Les dossiers de candidature sont téléchargeables sur le site du ministère : Ministère Développement Durable

Pour cette nouvelle édition, une catégorie "Économie circulaire" a été créée afin d'encourager la production des biens et services limitant la consommation et le gaspillage des matières 1eres, de l'eau et des sources d'énergie.

Créés en 1987, les prix les Prix entreprises et environnement récompensent chaque année des entreprises ayant à leur actif des réalisations remarquables dans les domaines de l’environnement, de la biodiversité et du développement durable, participant ainsi à la transition écologique.



Les professionnels des secteurs de la pêche et de l'aquaculture peuvent ainsi faire connaître les projets vertueux mis en place en matière d'environnement, valorisant ce secteur d'activité.

Les cinq catégories de prix sont :
  • Écoproduit pour le développement durable : produits ou services apportant des progrès dans le sens du développement durable.
  • Innovation dans les technologies : entreprises de tous secteurs y compris le secteur des éco-technologies (eau, déchets, air, sols, performance énergétique, énergies renouvelables, ville durable,...) qui ont mis sur le marché une innovation en matière de produit, de procédé ou de service, ayant permis de faire progresser significativement une filière.
  • Économie circulaire : entreprises qui conçoivent et organisent leur production, échanges et consommations de manière à minimiser les prélèvements nets de ressources (énergies fossiles, matières premières, eau, foncier, milieux) et les émissions polluantes;
  • Management et initiatives pour le développement durable : entreprises qui mettent en oeuvre un système de management ou prennent des initiatives allant dans le sens du développement durable
  • Biodiversité et entreprises : entreprises qui développent les meilleures pratiques en la matière. Cette catégorie comporte les quatre mentions suivantes : « produit pour la biodiversité », « démarche de gestion de site », « initiative de sensibilisation » et « projet pour la biodiversité ».
La cérémonie de remise des Prix aura lieu au salon Pollutec Horizons , qui se déroule du 3 au 6 décembre à Paris Nord Villepinte. D'après FranceAgriMer

La date limite de dépôt des dossiers est fixée au vendredi 20 septembre 2013.

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Evaluation de la qualité des zones de production conchylicole

Département de la GIRONDE - Edition 2013

Ifremer - Août 2013
Barbier Claire, Auby Isabelle

IFREMER, Océanographie et Dynamique des Ecosystèmes / Laboratoire Environnement Littoral et ressources Aquacoles, France
Cadre de la recherche : Réseau de contrôle microbiologique REMI et Réseau d'observation de la contamination chimique ROCCH Projet Surveillance Microbiologique : REMI (A050201) Projet Surveillance Chimique : ROCCH (A050301)

Cliquer Ici pour télécharger le rapport

Résumé

Après un rappel des objectifs, du fonctionnement et de la méthode d’interprétation des résultats du réseau de contrôle microbiologique REMI et du réseau de surveillance chimique ROCCH, ce rapport inclut un bilan national et décrit le programme annuel du département de la Gironde. Il présente l’ensemble des résultats obtenus, en particulier l’estimation de la qualité microbiologique et chimique des zones de production de coquillages classées pour la période 2010-2012. La qualité a pu être estimée pour 10 zones de production conchylicole. Suivant les seuils microbiologiques du règlement (CE) n° 854/2004, sur le Bassin d’Arcachon 2 zones suivies sont estimées de qualité A pour le groupe 3, 2 zones suivies sont estimées de qualité B pour le groupe 3 et sont classées de qualité A et 6 zones suivies sont estimées de qualité B pour les groupes 2 et 3. L’étude des tendances met en évidence une diminution de la contamination microbiologique sur 7 points de suivies. L’année 2012 a été marquée par 3 épisodes d’alerte microbiologique de niveau 1 et un bulletin d’information.

Comment citer ce document:

Barbier Claire, Auby Isabelle (2013). Evaluation de la qualité des zones de production conchylicole - Département de la GIRONDE - Edition 2013. http://archimer.ifremer.fr/doc/00151/26269/


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Le 29 août 2013

Pourquoi l’odeur de la mer pourrait disparaître

Diatomée (Noaa)

Source : TerraEco

Vos pieds s’enfoncent dans le sable, votre regard divague vers le large, vous respirez l’air de la mer à pleins poumons. Profitez-en, ça pourrait bien ne pas durer. En effet, cette odeur inimitable est en grande partie due au sulfure de diméthyle (DMS), une substance produite par le phytoplancton marin. Mais l’augmentation actuelle de l’acidité des océans entraîne une baisse inquiétante des émissions de ce sulfure. Ce qui n’a malheureusement pas que des conséquences olfactives.

« Une partie du sulfure de diméthyle produit par les océans entre dans l’atmosphère et réagit en produisant de l’acide sulfurique (..) qui contribue à la formation des nuages, ce qui aide à refroidir la Terre en réfléchissant la lumière du Soleil », décrit Nature avant d’avertir : « A l’échelle mondiale, une baisse des émissions de DMS due à l’acidification des océans pourrait avoir un effet important sur le climat, avec la création d’une boucle de réactions et l’augmentation du réchauffement. »

- Un article publié dans la revue scientifique Nature et repéré par le site d’information américain Grist

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Un collectif régional pour défendre l’eau

Carg’eau représenterait aujourd’hui près de 100 000 personnes en Poitou-Charentes. Son but : lutter contre les abus de l’irrigation

Source : Sud Ouest

Le comité régional de la conchyliculture en Poitou-Charentes et l’association Inpact (Initiatives pour une agriculture citoyenne et territoriale en Poitou-Charentes) viennent d’entrer dans la mouvance environnementaliste de Carg’eau, collectif d’associations jusqu’alors composée des quatre fédérations de pêche, des associations de protection de la nature et de consommateurs et de la coordination pour le Marais poitevin. Un pas important pour Carg’eau (1) créée en 2005 qui estime aujourd’hui représenter, avec l’appui de ces deux structures professionnelles, 100 000 personnes en Poitou-Charentes dont quelque 70 000 pêcheurs.

« Les politiques de l’eau annoncées par le candidat Hollande lors de sa campagne en 2012, auront permis de rêver quelque temps. Les promesses ont été vite oubliées et le rapport Martin ouvrirait une voie royale à une surenchère à l’irrigation en contradiction avec le bon fonctionnement des milieux. Tout le monde connaît les raisons de la gestion déséquilibrée de la ressource en eau. Et personne, malgré les discours, n’a envie de la résoudre. L’inertie a été le seul choix politique effectué quels que soient les gouvernements qui se sont succédé depuis plusieurs décennies », explique Jacques Brie l’un des cadres de Carg’eau.

« L’année 2013 risque d’être décisive pour la gestion de l’eau. Depuis plus de trente ans, notre pays, - et donc notre région - s’est engouffré dans l’irrigation intensive avec son cortège des désagréments engendrés : rivières asséchées, l’iniquité du traitement fait aux agriculteurs devant l’accès à la ressource en eau, mise en difficulté de filières économiques fortes comme la conchyliculture fleuron de notre région, atteinte aux activités touristiques liées à l’eau, à l’équilibre de nos milieux humides, à la biodiversité, qualité d’eau inquiétante », poursuit Jacques Brie également membre de Poitou-Charentes Nature.

Situation de rupture

Le collectif lutte contre l’irrigation intensive, il ne s’oppose pas à une irrigation raisonnée en concordance avec les ressources en eau. « Nous défendons l’idée que l’eau est un bien public qui doit profiter à tous. C’est d’ailleurs inscrit dans la loi : la priorité doit être donnée à l’eau potable et au milieu. Or, depuis 1994, nous sommes dans la région Poitou-Charentes, quasiment toujours en situation de déficit. Avec le printemps pluvieux que nous avons eu, nous sommes déjà en situation de rupture dans certains bassins comme le Mignon ou le Né. Ce n’est pas acceptable », poursuit Jacques Brie.

Dans le dossier, si polémique en Charente-Maritime, des réserves de substitution, Carg’eau avance avec la même prudence. « Nous ne sommes pas contre le principe des bassines mais nous souhaitons que toutes les solutions alternatives soient étudiées avant, que si la réserve est réellement nécessaire, la période de son remplissage soit étudiée avec soin et que tout financement public donne lieu à une gestion publique. »

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Des rivières asséchées en Charente : appel au préfet

Aucun arrêté préfectoral ne limite l'irrigation dans cinq bassins alors qu'ils sont victimes d'assèchements, relève le collectif Carg'eau

Source : Sud Ouest

Carte établie par la Fédération de pêche au 15 juillet. En jaune, les rivières où des assèchements ont été notés visuellement

"Nous demandons ce jour à Monsieur le préfet de la Charente qu'il prenne les mesures qui s'imposent". Dans une lettre ouverte, l'association régionale Carg'eau tire aujourd'hui la sonnette d'alarme : aucune mesure de restriction de l'irrigation n'a été prise par la préfecture de Charente sur les bassins de l'Aume-Couture, du Bief, de l'Argence, de la Nouère et de l'Antenne-Soloire alors que ces rivières et leurs affluents "sont touchées par des assèchements".

Carg'eau réunit notamment la Fédération de pêche de la Charente, l'association de défense de l'environnement Charente Nature et l'association de défense du consommateur UFC-Que Choisir. Ces associations avaient déjà pointé le problème en mars, lors d'une réunion à la préfecture : elles considèrent que les seuils d'alerte, qui déclenchent les arrêtés de restriction d'irrigation, ne sont pas adaptés sur ces bassins.

Aujourd'hui, malgré un printemps particulièrement pluvieux et une bonne recharge des nappes, sept bassins sous soumis à des restrictions d'irrigation en Charente et un à une interdiction d'irrigation, dans le Sud-Charente (la Tude).

Plus d'informations : ORE

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Le marais doux et le cycle de l’eau

« Histoire d’eau dans le marais doux de La Tremblade »

Source : Sud Ouest

Lundi 12 août, salle multiloisirs des Mathes (Charente-Maritime), à la suite de l’assemblée générale que tenait la jeune association Demain Les Mathes, était programmée une conférence au thème évocateur.

Une « Histoire d’eau dans le marais doux de La Tremblade ». Ainsi, dans la foulée d’un débat fort animé, Claude Charles, président de l’Association syndicale constituée d’office (Asco), diaporamas à l’appui, venait apporter de l’eau au moulin des membres du bureau, s’agissant notamment de « qualité de vie et d’environnement ». La commune des Mathes ayant une emprise sur le marais et des projets d’aménagement « qui fâchent ».

UN MARAIS MENACE Et il suffisait de faire un arrêt image sur la carte pour apprécier « la situation » et la détermination du président de l’Asco à défendre son marais… et à l’expliquer. Ce cycle de l’eau que des anciens « savaient respecter », comme en témoigna à maintes reprises Robert Caillon, Mathéron depuis soixante ans et paysan de terre et de mer, qui, du haut de ses 82 ans, ponctua et commenta avec la hargne de la sagesse cette conférence. Bouleversé qu’il était « de voir l’homme et ses nouvelles méthodes de culture, d’élevage, de développement faire fi de la nature même, jusqu’à dénaturer son eau et, par voie de conséquence, le fruit de la mer qui a nourri des générations, la sienne aussi, l’huître… ».

Ce soir-là l’orateur, au fil des explications, interpella une assistance attentive à ses propos. «… L’eau issue des bassins versants dont la qualité se dégrade, sur laquelle pourtant reposent les deux piliers de l’économie que sont l’huître, ce bio indicateur précieux aujourd’hui menacé, et le tourisme qui pourrait se voir bientôt privé de bains de mer pour cause de pollution. »

Et de conclure : « Il est urgent de préserver les zones humides littorales. Ces marais doux qui jouent un rôle majeur dans l’épuration de l’eau, celle des bassins versants notamment… Reconnaissons-leur la valeur économique qu’ils représentent, en favorisant tout ce qui participe au bon fonctionnement du cycle de l’eau et à la préservation des écosystèmes qu’ils abritent, et ils sauront apporter leur juste contribution au milieu marin. » En un mot : « Appliquons enfin la loi sur l’eau ! »

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Le refuge de l’huître


Depuis 50 ans, Michel Bertin sillonne l’estuaire de la Seudre pour bichonner ses huîtres...

Source : Sud Ouest

Debout devant ses claires, Michel Bertin jette un regard circulaire sur les terres qui bordent la rive sud de l’estuaire de la Seudre, haut lieu de l’indication géographique protégée (IGP) Marennes-Oléron. « Le paysage est toujours le même. Rien n’a changé ici depuis que j’ai commencé, en 1965. On aperçoit seulement quelques bâtiments supplémentaires qui ont émergé au milieu des claires », détaille-t-il.

Ce qu’il désigne d’un mouvement de menton est un espace ouvert, couvert à perte de vue d’une végétation rase. Des terres endiguées, des marais et, plus loin, l’estuaire qui sépare La Tremblade de Marennes, sur l’autre rive. Depuis les hauteurs du pont jeté sur l’embouchure il y a quarante ans se dévoile la nature pointilliste de l’endroit. Piqueté de poches à huîtres qui affleurent, l’estuaire de la Seudre pourrait être une toile de Seurat.

L’apport en eau douce

Le site n’était pas vraiment promis à la notoriété, planté qu’il est au beau milieu des perles littorales de la Charente-Maritime. La rivière elle-même n’a rien de particulièrement remarquable. Née au sud de la Saintonge, elle court sur une soixantaine de kilomètres, en parallèle à l’estuaire de la Gironde. Son modeste débit se mêle à l’eau salée dans ce coup de canif maritime creusé face au rivage de l’île d’Oléron, à quelques brassées en face.

Ce paysage estuarien abrite quelque 150 entreprises ostréicoles, estampillées Marennes-Oléron. Aussi l’apport en eau douce y reste-t-il une question sensible, année après année. En quantité comme en qualité. « S’il n’y avait pas un bassin ostréicole en bas, il n’y aurait plus d’eau dans la Seudre. L’agriculture aurait tout pompé », dit celui qui siège à la Commission locale de l’eau comme à l’Observatoire de l’eau convoqué par la préfecture de Charente-Maritime.

Il veut croire que la sévérité renouvelée des normes sur la qualité des eaux de baignade va servir la cause de la profession. « Pour que les eaux de baignade soient bonnes, il faut que l’eau de la Seudre soit bonne. Nous, les ostréiculteurs, on ne pèse pas beaucoup. Mais l’industrie touristique, si. »
Sur les parcs à huîtres

Ils ne pèsent peut-être pas beaucoup, mais ils dessinent quotidiennement la carte postale de l’embouchure. Les marées y sont scandées par le ballet des chalands qui se rendent aux parcs à huîtres. Aujourd’hui retraité, Michel Bertin continue à embarquer en compagnie de ses deux fils, Yann et Jérôme, qui ont repris l’entreprise familiale. Il navigue sur le grand parallélépipède de l’estuaire, mais également vers ses autres parcs à huîtres, à Ronce-les-Bains et plus loin encore, de l’autre côté du pont de l’île d’Oléron et jusqu’à l’île Madame.

« S’il fallait le refaire, je le referais. On travaille dans un environnement superbe et on accomplit des tâches variées, on n’a pas le temps de s’ennuyer. Partir en mer est toujours différent d’un jour à l’autre. Il n’y a guère que le vent qui nous gêne. Pas le gros temps qui nous empêche de sortir, seulement le vent à 70 ou 80 km/h qui nous rend le travail difficile sur l’eau. Mais franchement, il y a bien des gens dans les bureaux qui aimeraient être à notre place, non ? » interroge Michel Bertin.

L’entreprise familiale produit bon an, mal an 150 à 200 tonnes d’huîtres. Elle en expédie 400 tonnes. Lors du rush de Noël, elle emploie jusqu’à 70 personnes. L’établissement est implanté sur la rive orientale du grand chenal de La Tremblade, un trait d’eau perpendiculaire à la Seudre, tiré sur deux kilomètres de long pour amener la marée jusqu’au centre-ville. Autrefois, les plates des ostréiculteurs y occupaient la quasi-totalité des emplacements. Elles voisinent maintenant avec les bateaux de plaisance. Cette coexistence ne chiffonne pas Michel Bertin. Mais elle témoigne du déclin de la démographie ostréicole sur la Seudre, ce qui renvoie l’intéressé à la nostalgie de ses débuts. « Entre l’écluse et chez nous, il devait y avoir 20 producteurs il y a encore quarante ans. Il y en a deux maintenant. Et je ne sais pas si on est 30 sur l’ensemble du chenal. On avait de l’activité dans toutes les petites cabanes. Tout le monde travaillait ensemble, ça avait un côté convivial. On est moins proches les uns des autres aujourd’hui », regrette-t-il.

Les abords du chenal attestent ce glissement. Nombre de cabanes ostréicoles ont été retapées pour les seules joies du farniente. Peintes de frais, ornées de roses trémières, elles ravissent l’œil sans rendre forcément justice à la longue tradition de labeur qu’elles ont abritée. Sur le port de la Grève, au bout du chenal, la vue imprenable sur le pont, l’estuaire et le clocher de Marennes milite elle aussi pour la mixité des activités et des populations. Les bateaux de pêche croisent les estivants qui rentrent de l’île d’Aix. Les visiteurs en quête d’une bonne table font nombre. En face, sur la rive droite de la Seudre, La Cayenne pratique le même mélange des genres. « La fréquentation touristique a augmenté graduellement. Il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas bronzer idiot. Ils viennent à notre rencontre pour se renseigner et comprendre notre métier. Ils sont curieux », apprécie Michel Bertin. Qui hésite un peu, à l’heure de conclure. « C’est bien, mais il faut aussi qu’on puisse travailler. »

« L’estuaire pourrait être une toile de Seurat »

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Norovirus : les huîtres françaises globalement de bonne qualité

Source : Journal de l'Environnement par Romain Loury

Le taux de contamination par norovirus des huîtres françaises récoltées dans l’Atlantique se situe autour de 9%, selon une étude publiée par une équipe de l’Ifremer dans l’International Journal of Food Microbiology.

Cette étude est la première en France à évaluer la contamination d’huîtres mises sur le marché par norovirus, principal responsable des gastroentérites hivernales. Avec 9% de positifs parmi les 387 échantillons prélevés en Vendée [1], la qualité de ces produits est «correcte», juge Françoise Le Guyader, responsable du Laboratoire de microbiologie (Ifremer[1]) de Nantes, contactée par le JDSA.

Ce chiffre est similaire à ceux retrouvés lors de précédentes études menées au Japon (5%) et aux Etats-Unis (3,9%), mais bien en deçà des 76,2% trouvés au Royaume-Uni, pays dans lequel la réglementation paraît bien plus souple qu’en France en matière de lieux de production.

Selon l’étude française, c’est au cours des mois d’hiver (décembre, janvier, février, mars) que surviennent la quasi-totalité des contaminations parmi les huîtres françaises. En cause, la fréquence élevée de gastroentérites, avec des rejets accrus de norovirus dans l’environnement, entraînant ainsi une contamination des huîtres, explique Françoise Le Guyader.

Quant à savoir si les niveaux de contamination relevés étaient suffisants pour provoquer une gastroentérite, difficile de conclure. «Pour le norovirus de génotype I, la dose infectieuse se situe autour de 10 particules virales», ce qui en fait l’un des pathogènes humains les plus infectieux, explique Françoise Le Guyader. Toutefois, rien ne prouve que cette dose soit la même pour d’autres norovirus, dont ceux de génotype II, les plus fréquents chez l’homme.

De manière plutôt inattendue, le norovirus est plus fréquemment retrouvé sur les huîtres prélevées en supermarché que parmi celles achetées directement au producteur. Pour Françoise Le Guyader, cette «observation milite en faveur d’une amélioration de la traçabilité dans les supermarchés», en particulier contre un éventuel mélange d’huîtres de différents producteurs. «Plus les lots sont mélangés, plus le risque d’avoir des positifs s’élève», poursuit la chercheure.

A la différence des bactéries (E. coli, salmonelles), il n’existe aucune obligation de contrôler la présence de virus —dont norovirus— sur les huîtres, faute de méthode officiellement approuvée. Un tel outil de détection est en cours d’élaboration au niveau européen, explique Françoise Le Guyader. Le sujet intéresse de près les autorités, raison pour laquelle ces travaux ont bénéficié d’un financement de la Direction générale de la santé (DGAL).

En février dernier, il avait ainsi fallu que surviennent des cas d’intoxication collective par norovirus pour que la préfecture de la Manche prenne des mesures d’interdiction de commercialisation des coquillages de la zone de production Blainville-Gouville.

[1] D’origine vendéenne, bretonne ou normande, les huîtres analysées étaient prélevées chez des producteurs, des grossistes et dans des supermarchés, tous situés en Vendée.

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Le 28 août 2013

Morlaix (29). Une bactérie tue les huîtres adultes

Depuis 3 ans, une bactérie fait mourir les huîtres au moment de leur commercialisation. Même si les dégâts restent limités en baie de Morlaix, les ostréiculteurs sont vigilants.

Source : Ouest France Entreprises par Baptiste Lefèvre

« Il ne faut pas stresser les huîtres », assène doctement Catherine Alvado, ostréicultrice à son compte depuis 16 ans. Un avis que partage Jacques le Duc, dirigeant de Ker Ostrea à Carantec : « Je constate que les huîtres sont de plus en plus fragiles. Elles réagissent de plus en plus mal aux manipulations, aux changements de température, et la mortalité augmente... »

En effet, après les naissains touchés par une bactérie depuis 2008, c'est au tour des huîtres adultes d'être contaminées par un parasite : la vibrio asterianus. Cette bactérie s'attaque aux huîtres de deux ou trois ans prêtes à être commercialisées. « Dans la baie de Morlaix, les premiers signes sont apparus en 2011, ça s'est aggravé en 2012, et il semble que ça se généralise cette année », analyse Jean Le Duc, du haut de ses 17 années d'expériences.

En 2012, les dégâts les plus importants ont été constatés entre fin octobre et début septembre. Par conséquent, cette année, les producteurs devraient attendre la dernière semaine de septembre pour fixer les prix pour Noël avec la grande distribution.
Premier dégât en août

Cette année les symptômes se sont déclarés dès août chez certains exploitants. Loïk Le Saout, exploitant à Carantec, a également remarqué une perturbation dans l'élevage de son fils : « Elles sont grosses mais creuses. »

D'autres exploitants commencent même à pouvoir chiffrer les dégâts. « En ce moment, 20 à 30 % des huîtres qu'on prélève meurent en trois ou quatre jours dans le bassin de décantation. Du coup, j'ai arrêté la vente en gros pour éviter les pertes. Je ne prends que ce qui est nécessaire pour la vente au détail », explique Catherine Alvado, dans son atelier de Térénez.

Dans d'autres régions du Finistère les dégâts peuvent être beaucoup plus considérables. Début août, Jean-Jacques Cadoret a perdu plus de 70 % d'un lot de triploïdes, soit plusieurs dizaines de tonne, qu'il avait mis à affiner à l'embouchure de la rivière du Belon, dans le sud du département.

« Il n'y a rien à faire, ce n'est jamais les mêmes huîtres ou au même endroit. Ca commence par quelques huîtres creuses et en 15 jours, tout le lot peut mourir. » Cependant, on peut relativiser cette mortalité, car d'autres régions de France sont beaucoup plus touchées.

Juge et partie

Selon les observations des ostréiculteurs, les triploïdes, des huîtres stérilisées par l'ajout d'un chromosome pour éviter qu'elles ne soient laiteuses pendant l'été, seraient plus touchées par la bactérie. Les études pour déterminer si les triploïdes sont plus vulnérables sont encore en cours. Elles sont conduites par l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), qui est également l'unique fournisseur des géniteurs triploïdes.

Un double rôle qui peut parfois gêner. « Quand on est juge et partie, c'est un peu difficile d'avoir du recul », regrette Alain Morvan, le président du syndicat des ostréiculteurs de la baie de Morlaix. La cellule d'information mise en place par Ifremer n'était pas joignable mardi soir.

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Le 24 août 2013

La malédiction de l’huître

Source : Le Canard Enchainé via Altermonde sans frontière du samedi 24 août 2013

On ne sait pas encore si la croissance va vraiment repartir... Ce dont on est sûr, par contre, c’est que les huîtres seront plus chères à Noël. La Faute à « Vibrio aestuarianus ». La méchante bactérie qui fait actuellement des ravages dans les bancs d’huîtres.

De la Bretagne à la Méditerranée, toutes les côtes françaises sont frappées, avec un taux de mortalité qui peut atteindre 65 %. Une cata pour nos ostréiculteurs, qui avaient déjà maille à partir avec OsHV-1, l’herpès des huîtres. Un virus qui, depuis 2008, sévit dans les écloseries, tuant jusqu’à 70 % des jeunes mollusques. À cause d’OsHV-1, la production française a plongé de 130 000 tonnes par an à moins de 90 000. Ne manquait donc plus que la bactérie « Vibrio aestuarianus », qui, elle, s’attaque aux adultes bons pour la commercialisation, ces coquillages de plus de 3 ans qui avaient miraculeusement échappé à d’OsHV-1.

Les choses se gâtent encore quand on découvre que « Vibrio aestuarianus » a un faible pour la triploïde. Rappelez-vous : une huître qu’on a rendue stérile en lui ajoutant une paire de chromosomes. L’avantage de ce bidouillage réalisé grâce à une petite manip chimique : le mollusque grossit plus vite, il faut deux ans au lieu de trois pour l’amener à maturité. Surtout, comme la triploïde ne fabrique pas de semence, elle n’est jamais laiteuse ; on peut donc en vendre toute l’année, notamment l’été aux vacanciers, sous le joli nom commercial d’« huître des quatre saisons ».

Aujourd’hui, 30 % des huîtres qu’on avale en France sont des triploïdes. Et ce pour le plus grand bonheur de l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer, qui a mis au point cette petite merveille et l’a dûment brevetée. C’est ce même Ifremer qui, d’un côté, touche plusieurs centaines de milliers d’euros de rente annuelle et, de l’autre, est chargé d’expertiser les huîtres malades pour savoir notamment si les triploïdes sont plus sensibles à « Vibrio aestuarianus » que leurs cousines à deux chromosomes.

Le verdict des chercheurs, établi à partir des échantillons analysés, est que la bactérie ne fait pas de différence. Ce que contestent les ostréiculteurs, qui dénombrent plus de cadavres dans les élevages de triploïdes. Un malheur n’arrivant jamais seul, voilà qu’on reparle du fameux test de la souris, qui a pendant des années donné de l’urticaire aux ostréiculteurs. Rappelez-vous la menace des micro-algues toxiques qui contaminaient notamment les huîtres du bassin d’Arcachon. Pour y faire face, les chercheurs de l’Ifremer injectaient des broyats d’huîtres dans le ventre des souris.

Si les rongeurs tournaient de l’œil, la vente était aussitôt interdite. Afin de calmer les ostréiculteurs qui dénonçaient un test inadapté, d’autant qu’on ne retrouvait jamais de toxines d’algues lors de l’autopsie des cobayes, l’Agence Nationale de Sécurité des Aliments avait été appelée à la rescousse. Le résultat, qui vient de tomber, plus de sept ans après, fiche la trouille. D’après l’Agence, les souris seraient mortes de « nécrose de la muqueuse intestinale » à cause mystérieuses « molécules polybromées » dont on ignore l’origine.

Quid des dangers pour notre santé d’OsHV-1 et de « Vibrio aestuarianus » ? L’Ifremer assure qu’il n’y a rien à craindre, puis se referme comme une huître...

Le Canard Enchaîné N° 4843 du 21 août 2013

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Les huîtres de Seine-Maritime, perles de Veules-les-Roses, font le bonheur des estivants

C’est le seul lieu de production en Haute-Normandie. Mais ensablement et mortalité juvénile compliquent le travail des ostréiculteurs

Source : France 3 Haute Normandie par Richard Plumet



Reportage de  Grégory Archiapati et Cédric Lepoittvin avec l’interview de Jean-François Douesnard, ostréiculteur

Charnues et iodées

C’est un pari un peu fou qui a été lancé à la fin des années 90 : relancer sur le littoral de Seine-Maritime (entre Le Havre et Le Tréport) la culture des huîtres. Il existait  bien depuis les années trente des parcs (sortes de viviers) situés à l’ouest de Dieppe, et notamment celui créé par le restaurateur rouennais Dufour.
Mais à Veules-les-Roses, des passionnés très motivés ont voulu renouer avec le passé (on se souvient à Etretat des huîtres de Marie-Antoinette)  en portant le projet d’une véritable production comprenant élevage de "naissains"  (les bébés huîtres) et croissance sur trois ans. Un temps nécessaire et indispensable pour donner un goût particulier à la chair, lié, comme les vins, au terroir…

Avec l'apport du savoir-faire de professionnels de Basse-Normandie, Veules-les-Roses a désormais ses précieux coquillages, très appréciés des connaisseurs et des restaurateurs.

Vendue (6,30 euros le kilo) sur le front de mer de Veules et de Quiberville ainsi que sur quelques marchés cauchois, la "Veulaise" fait le bonheur des vacanciers et des parisiens en weekend dans leur résidence secondaire.

Mais, en coulisses,  le travail des ostréiculteurs n’est pas aisé : la configuration de l’estran ne leur permet d’accéder à leurs tables qu’aux grandes marées. Et les courants déplacent régulièrement des bancs de sable qui recouvrent parfois complètement les poches contenant les huîtres.

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21 août 2013

Des huîtres creuses de Zélande chères mais de bonne qualité dès le 11 septembre

Association néerlandaise des ostréiculteurs : Nederlandse Oestervereniging

Source : Belga

La quantité d'huîtres creuses récoltées aux Pays-Bas est, en 2013, de 30% moins élevée qu'en 2012. C'est ce qu'a annoncé mercredi la Nederlandse Oestervereniging, l'association néerlandaise des ostréiculteurs. 

Les huîtres japonaises, également appelées "creuses", sont annoncées de très bonne qualité, mais plus chères que d'habitude vu leur faible quantité. "La décevante reproduction des huîtres dans le parc national Oosterschelde ces dernières années est la cause de cette récolte 2013 moins importante", explique Cees van Liere, président de la Nederlandse Oestervereniging. "La France a également été touchée par de nombreuses morts de spécimens adultes. L'offre totale est donc relativement limitée."

Les producteurs néerlandais ne pourront sans doute pas satisfaire la demande de tous les consommateurs, ce qui devrait provoquer une hausse sensible des prix. Les huîtres plates, plus rares, plus exclusives et consommées à un âge plus avancé, s'annoncent quant à elles de bonne qualité, et récoltées en quantités normales. Chaque année, environ 1,5 million d'huîtres plates et 30 millions d'huîtres creuses sont produites aux Pays-Bas, selon les chiffres donnés sur le site internet de la Nederlandse Oestervereniging. Une trentaine d'entreprises, employant 90 personnes et concentrées autour du village de Yerseke, y travaillent dans le secteur ostréicole. La plus grosse partie (50%) des huîtres néerlandaises, cultivées dans l'Escaut oriental et le lac Grevelingen, est exportée vers la Belgique. La saison débutera officiellement le 11 septembre prochain, en Belgique et aux Pays-Bas. (Belga)

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Le 19 août 2013

Mortalité inhabituelle des huîtres du Bassin d’Arcachon

Les causes de cette forte mortalité ne sont pas encore déterminées...

Source : 20 minutes

Les chiffres rapportés par Olivier Laban, président des ostréiculteurs du Bassin d’Arcachon, sont éloquents: 60 à 80% de mortalité sur les huitres nées en écloserie et 30% sur les huitres naturelles, au lieu de 10 à 15%  habituellement. La situation a été difficile pendant un mois et demi environ, à partir de début juillet. La plupart des huitres concernées sont adultes et proviennent d’une dizaine d’écloseries situées en Vendée, en Charente et en Normandie. Elles sont ensuite élevées en milieu naturel sur le Bassin d’Arcachon. Avec les ventes directes, les marchés et le soutien des restaurateurs les producteurs ont développé les ventes estivales pour en faire «un Noël pendant l’été». Cette mortalité intervient donc à un très mauvais moment.

Les conditions météo en cause

Une mortalité inhabituelle dont les causes sont encore difficilement identifiables. Les fortes pluies qui se sont abattues sur le département jusqu’à la fin du mois de juin auraient fait baisser la salinité des eaux du Bassin. «Or, les huîtres creuses s’élèvent dans l’eau salée, pas dans l’eau saumâtre», pointe Olivier Laban. Les fortes variations de températures ont aussi perturbé le milieu. Ce sont des pistes qui restent à confirmer par l’institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). «On espère que ces hypothèses seront retenues car elles sont passagères et d’origine naturelle. Le pire serait la découverte d’un nouvel agent pathogène», commente le président des ostréiculteurs du Bassin d’Arcachon. Des prélèvements ont déjà eu lieu dans le secteur du Grand Banc et, mi-septembre, un autre secteur du Bassin sera analysé par l’Ifremer pour éclaircir les causes de ces décès.

Deux générations vont permettre de compenser

S’il est trop tôt pour se prononcer sur les conséquences de ces pertes, Olivier Laban veut à tout prix éviter le catastrophisme: «Il y aura un trou mais pas de pénurie », relativise t-il. Les ostréiculteurs gèrent des problèmes de stocks depuis quatre ans puisque les jeunes huitres naturelles et d’écloserie meurent en quantité dès la première année. Trois tranches d’âges sont représentées dans les parcs, les deux qui n’ont pas été touchées cet été vont permettre de compenser. «La profession, qui a d’énormes capacités d’adaptation, va faire face. Elle n’a pas le choix», conclut le président des ostréiculteurs d’Arcachon.

Elsa Provenzano

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Lundi 12 août, salle multiloisirs des Mathes, à la suite de l’assemblée générale que tenait la jeune association Demain Les Mathes, était programmée une conférence au thème évocateur. Une « Histoire d’eau dans le marais doux de La Tremblade ». Ainsi, dans la foulée d’un débat fort animé, Claude Charles, président de l’Association syndicale constituée d’office (Asco), diaporamas à l’appui, venait apporter de l’eau au moulin des membres du bureau, s’agissant notamment de « qualité de vie et d’environnement ». La commune des Mathes ayant une emprise sur le marais et des projets d’aménagement « qui fâchent ».

Un marais menacé Et il suffisait de faire un arrêt image sur la carte pour apprécier « la situation » et la détermination du président de l’Asco à défendre son marais… et à l’expliquer. Ce cycle de l’eau que des anciens « savaient respecter », comme en témoigna à maintes reprises Robert Caillon, Mathéron depuis soixante ans et paysan de terre et de mer, qui, du haut de ses 82 ans, ponctua et commenta avec la hargne de la sagesse cette conférence. Bouleversé qu’il était « de voir l’homme et ses nouvelles méthodes de culture, d’élevage, de développement faire fi de la nature même, jusqu’à dénaturer son eau et, par voie de conséquence, le fruit de la mer qui a nourri des générations, la sienne aussi, l’huître… ».

Ce soir-là l’orateur, au fil des explications, interpella une assistance attentive à ses propos. «… L’eau issue des bassins versants dont la qualité se dégrade, sur laquelle pourtant reposent les deux piliers de l’économie que sont l’huître, ce bio indicateur précieux aujourd’hui menacé, et le tourisme qui pourrait se voir bientôt privé de bains de mer pour cause de pollution. »

Et de conclure : « Il est urgent de préserver les zones humides littorales. Ces marais doux qui jouent un rôle majeur dans l’épuration de l’eau, celle des bassins versants notamment… Reconnaissons-leur la valeur économique qu’ils représentent, en favorisant tout ce qui participe au bon fonctionnement du cycle de l’eau et à la préservation des écosystèmes qu’ils abritent, et ils sauront apporter leur juste contribution au milieu marin. » En un mot : « Appliquons enfin la loi sur l’eau ! »

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Malgré les maladies qui touchent les huîtres, Jérôme Le Mouroux ne se décourage pas, lui qui a la passion de l'ostréiculture chevillée au corps.

Entretien avec Jérôme Le Mouroux, ostréiculteur.

Comment êtes-vous devenu ostréiculteur ?
Dans ma famille, il y a trois générations d'ostréiculteurs. Mon père avait une exploitation à Crac'h. Elle a été reprise par mon cousin. Moi, je me suis installé en 2006 à Kerouarc'h, à Locmariaquer. À la base, je suis pêcheur à pied. Je voulais me diversifier, tout en restant dans le milieu de la mer. En parallèle, je continue la pêche à pied dans le Golfe et dans la rivière d'Étel.

Que font les ostréiculteurs l'été, période hors production ?
Certains organisent des dégustations dans leur chantier. D'autres sont présents sur les marchés de la côte ou font des visites de leur exploitation. On profite aussi de cette période, plus calme, pour entretenir le matériel. Ensuite, ça dépend de la méthode de travail de chacun.
Généralement, entre le 15 juillet et le 15 août, on procède au captage des naissains. On place des collecteurs pour que les bébés huîtres aillent dessus. Moi, je vais en Charente-Maritime pour faire ça, car l'eau y est plus chaude. Ensuite, on les ramène ici.

Quand est-ce que ça va reprendre vraiment ?
Ça va recommencer en septembre. La saison des huîtres, c'est tous les mois en R : de septembre à avril. Cette année, l'hiver a été plus long. On a pu continuer jusqu'en juin, à la fête des Mères. Après, elles deviennent grasses.

Quelle est la taille de votre exploitation ?
J'ai 6 hectares de parcs à huîtres et palourdes. Je produis 20 tonnes par an. Mon objectif, c'est d'augmenter ma production. Il faut 2 ans et demi à 3 ans pour faire une bonne huître.

Peut-on vivre de ce métier ?
Oui. Certains ostréiculteurs gagnent très bien leur vie. Ça dépend de la taille de l'exploitation, mais aussi beaucoup de l'endroit. Le taux de mortalité peut être plus ou moins élevé selon le secteur. Depuis 2007, ça devient plus difficile, car il y a plus de mortalité.

Vos huîtres sont-elles touchées ?
Dans ma production, j'ai 80 % de mortalité chez les juvéniles et entre 10 et 15 % chez les adultes. Les bébés sont touchés en mauvaise période : juin et juillet. L'angoisse maintenant, c'est que ça s'étende aux adultes..

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Seven : l'huître par pack de sept de Tarbouriech

Médithau, l'entreprise conchylicole, lance un nouveau produit pour doper ses ventes.

Sept huîtres sont vendues dans un coffret vertical, un emballage innovant.

Source : Les Echos par Cécile Dupin

Les Tarbouriech n'en finissent pas de bousculer les codes de l'ostréiculture traditionnelle. Florent, le père, a révolutionné depuis 2007 le mode de production des huîtres sur la lagune de Thau en reproduisant le principe des marées grâce à des panneaux solaires. Toutes les six heures, les coquillages collés sur des cordes accrochées à des portiques plantés au fond de la lagune se retrouvent à l'air libre.

Le résultat : des huîtres baptisées Spéciales Tarbouriech et vendues en n° 1 et 2 dans le réseau traditionnel, hôtellerie et restauration. Florie, la fille, s'attaque à un code plus ancré encore : la sixaine devient septaine. « La Seven, ce sont sept huîtres n° 4, des spéciales plus petites, qui se présentent dans un emballage vertical. Je rêvais d'un produit qui attire la génération Y, une huître de qualité facile à consommer et à offrir notamment pour les néos », raconte-t-elle. Dans cette bourriche marketée à l'extrême, fermée par des élastiques qui deviennent bracelets aussitôt ouverte, un torchon « pour caler les coquillages » et un petit couteau au manche rose, en forme d'huître évidemment. Lancée pour la Saint-Valentin, la Seven s'est vendue à 4.000 exemplaires en grande distribution (GD). Le potentiel de production d'ici à avril 2014 atteint 400.000 huîtres. Soit près de 60.000 Seven.

Haut de gamme

« Entre septembre et décembre, la Seven devrait être disponible dans toutes les épiceries fines de renom : Fauchon, Hédiard, Lafayette Gourmet, etc., détaille Florie Tarbouriech. Ce produit a besoin d'être expliqué et, en grande distribution, les chefs de rayon n'ont pas toujours les moyens de le faire. D'autant que c'est un produit cher, vendu entre 15 et 25 euros. » Avec la Seven, les Tarbouriech font entrer la spéciale dans les réseaux de distribution. Ce nouveau débouché répond à un enjeu de quantité lié aux récents investissements en panneaux solaires (10 parcs à huîtres équipés par an) : distribuer 30 tonnes de coquillages supplémentaires, alors que la production de spéciales en 2012 n'a atteint que 40 tonnes.

L'entreprise, qui emploie 50 personnes et dont le chiffre d'affaires est stable à 8 millions d'euros depuis deux ans, compte sur ce succès pour la dynamiser. La prévision pour 2013 atteint 9 millions d'euros. Et sur le million supplémentaire, 500.000 euros sont directement liés à la croissance des ventes de Spéciales Tarbouriech.

L'huître reste un produit mineur dans leur activité, car plus cher à produire. « Depuis le début de l'été, les dorades nous ont mangé une table et demie d'huîtres, et la mortalité des jeunes nous fait perdre jusqu'à 25 % de production, regrette Florie Tarbouriech. Nous poursuivons toujours le même but : que la production de spéciales nous rapporte de l'argent. » Et, pour cela, ils misent toujours sur la même huître : un produit différenciant, à forte valeur ajoutée, pouvant se vendre au-dessus du prix du marché. La perle rare se trouve peut-être dans la Seven.

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Le 17 août 2013

L’image de l’huître auprès des consommateurs et des acheteurs professionnels

FranceAgrimer

Juin 2013

Contexte
Depuis 2008, la filière ostréicole subit une surmortalité des huîtres jeunes1 causée par le virus OsHV1. Cette crise touche toutes les façades maritimes de l’hexagone et a entrainé une forte baisse de la production d’huîtres en France, passant d’environ 126 000 tonnes en 2006 à 84 100 tonnes en 2010/2011 (source CNC) et une forte augmentation des prix. Aujourd’hui, certains craignent un décrochage des consommateurs vis-à-vis de l’huître. FranceAgriMer a fait appel à CoSpirit et Marketing Seafood (Marie Christine Monfort et Pascale Baelde) pour évaluer l’impact de cette crise des mortalités sur les comportements et perceptions des consommateurs et des distributeurs (GMS, grossistes, poissonneries, restaurants) afin d’élaborer ultérieurement une campagne de communication adaptée.

Les objectifs de l’étude
L’objectif de l’étude auprès des consommateurs était d’évaluer l’impact de la crise ostréicole sur les perceptions et comportements des consommateurs d’huîtres (pratiques d’achat et de consommation, freins et moteurs à la consommation) en vue d’identifier des leviers à la consommation pour la prochaine campagne de communication nationale.
L’objectif de l’étude auprès des distributeurs était de comprendre quels impacts la crise ostréicole avaient eu sur leurs stratégies d’achat et les relations avec leurs fournisseurs. L’étude visait également à recueillir l’avis des distributeurs sur le comportement des consommateurs.

Cliquer Ici pour télécharger l’étude de FranceAgriMer

Principaux résultats...

L’étude des consommateurs montre une faible connaissance de la crise qui a touché l’ostréiculture et un impact limité sur leurs pratiques et niveaux de consommation.


Il n’y a pas de décrochage du consommateur, ni de dégradation de l’image de l’huître, mais une inquiétude vis-à-vis de l’augmentation des prix. Les freins à la consommation sont le prix et la faible présence à l’esprit.

De nombreux distributeurs déclarent enregistrer une baisse des ventes d’huîtres de 15 à 35 % ces 5 dernières années et mettent en cause l’augmentation du prix.

La crise des mortalités a provoqué un fort recentrage des ventes sur la fin d’année. L’huître est devenue trop chère pour être utilisée comme produit d’appel.

Alors que la fine de claire continue de dominer le marché, il y a depuis quelques années une montée en gamme de l’offre des distributeurs vers des huîtres spéciales et d’origines diversifiées.

Deux axes de communication à privilégier : cibler les opportunistes et segmenter la communication en fonction des lieux et des moments pour multiplier les opportunités de consommation d’huîtres.

En guise de conclusion : Si la production venait à augmenter ?

Aujourd’hui, malgré la baisse de production, les acheteurs professionnels ne semblent pas rencontrer trop de problèmes pour s’approvisionner et la production semble suffisante pour couvrir un marché qui s’est rétréci. La possibilité que les mortalités diminuent et que la production augmente est un scénario qui suscite plus d’inquiétudes que d’espoirs, aussi bien chez les distributeurs que chez les producteurs. Tous s’accordent pour dire qu’il y avait surproduction d’huîtres avant la crise des mortalités en 2008, avec baisse des prix et banalisation du produit. Nombreux craignent que la consommation ne suive pas une plus grande production, conduisant à une chute des prix et un retour à la banalisation du produit, avec perte de marge et rentabilité. Là encore, cette crainte reflète le manque d’organisation et d’information fiable sur la filière.

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Le 16 août 2013 

Ostréiculture : la fin d’un été meurtrier

Olivier Laban, président des ostréiculteurs arcachonnais, tire un bilan des mortalités constatées sur les huîtres triploïdes et annonce une bonne récolte 2013.

Olivier Laban : « Je dis depuis longtemps que la production d’huîtres triploïdes doit être mieux encadrée. »

Source : Sud Ouest par David Patsouris

L’été a été rude pour l’ostréiculture arcachonnaise : pendant quelques semaines, d’importantes mortalités ont été constatées sur les huîtres triploïdes (c’est-à-dire des huîtres nées en écloserie) en âge d’être vendues. Alors que les premières petites huîtres naturelles apparaissent sur les tuiles plongées par les ostréiculteurs dans le Bassin, Olivier Laban, leur président arcachonnais, fait le point.

«Sud Ouest». Les huîtres triploïdes continuent-elles de mourir ?
Olivier Laban. Non. Ces mortalités ont été étalées dans le temps. On se demandait s’il en resterait des vivantes à la fin de l’été. Ces mortalités ont duré un mois et demi. Ça s’est arrêté subitement il y a environ quinze jours.

Sait-on pourquoi ?
J’avais donné une première explication avec le manque de salinité dans les eaux du Bassin. L’arrêt des mortalités coïncide à peu près avec le moment où le taux de salinité est revenu à un niveau normal. L’Ifremer (1) constate la présence dans ces huîtres de la bactérie vibrio aestuarianus. Mais on ne sait rien de l’origine de cet agent pathogène. Cet épisode donne aussi le sentiment que l’huître naturelle a des capacités d’adaptation plus importantes que la triploïde.

Ces mortalités estivales mettent-elles en péril des entreprises ?
C’est un coup de plus. Ces huîtres âgées de trois ans et achetées à des écloseries meurent au moment où leur prix de revient est le plus cher. Les mortalités ont été évaluées entre 50 et 80 %. Il y a forcément un impact financier. Et puis les stocks sont en baisse. Cela dit, aucune entreprise ne fermera à cause de ces mortalités, même si certaines, rares, produisent à 80 % de la triploïde. En général, ces huîtres sont un complément. Elles ont l’intérêt d’être pleines et non laiteuses, et donc de se vendre très bien l’été qui est un marché très important ici. Et quand tout va bien, la triploïde apporte des gains de productivité de 30 à 35 %.
Mais l’an dernier, lors d’un vote organisé parmi les ostréiculteurs du Bassin, ils s’étaient prononcés pour un moratoire sur la triplo à 60 % !

Oui. Mais c’était pas 60 % contre la triplo et 40 % pour. C’était un moratoire au nom du principe de précaution. Ces productions en écloserie doivent être mieux encadrées et les écloseurs doivent être plus transparents dans leurs pratiques. La traçabilité est meilleure dans une petite cabane que dans une écloserie ! On n’a pas le droit de jouer aux apprentis sorciers. Cependant, je me dois d’avoir un regard ouvert. On ne sait pas de quoi demain sera fait. Quand il n’y avait plus de naissain à Arcachon, rappelons que nous avions lancé une étude de faisabilité pour une écloserie sur le Bassin alors…

Jusqu’ici, on constatait avant tout des mortalités sur les huîtres juvéniles au printemps et à l’automne dues à un herpès-virus…

Elles ont été moins fortes ce printemps, de 25 à 30 % de survie en plus par rapport aux années précédentes. Et ces mortalités moins fortes s’exercent sur un stock phénoménal récolté pendant l’été 2012.

Pourquoi la survie des jeunes huîtres a-elle été meilleure ?
On ne sait pas. Peut-être qu’une immunisation naturelle se met en place mais il n’y a aucune certitude. Comme la communauté scientifique, nous avions peur de créer un foyer infectieux avec cette abondance de naissain potentiellement porteur de l’herpès-virus.

Comment se présente la récolte du naissain cet été ?
L’an dernier, certains avaient dit qu’il y avait eu du naissain parce que l’usine Smurfit-Kapa avait longtemps fermé. Bon, elle fonctionne cette année et on se dirige pourtant vers un bon cru. L’eau est chaude et c’est le paramètre principal pour que les larves survivent. Ensuite, les bulletins de l’Ifremer relèvent de grosses cohortes de larves. Et les professionnels constatent déjà beaucoup de petits points noirs collés sur les collecteurs, c’est-à-dire de petites huîtres. C’est la meilleure aide aux entreprises, ça va regonfler les stocks.

Le Bassin va-t-il reprendre sa place sur le marché du naissain ?
Nous avons perdu des parts de marché pendant les quatre années où il n’y a pas eu de naissain sur le Bassin. Les Charentais sont désormais très présents. À nous de confirmer notre retour.
(1) Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer.

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Le 14 août 2013

Mortalité des huîtres : Les résultats de début août sont en ligne

Source : Ifremer - Resco publié le 09/08/2013

La mortalité affectant les différents lots de naissains semble s'être stabilisée sur la plupart des sites, à l'exception de quelques sites situés au Nord tels que Géfosse, Blainville, Cancale et Morlaix pour lesquels on observe encore des hausses d'environ 10% par rapport au passage précédent.

Les taux de mortalité des lots 18 mois ont progressé de 5% pour les sites de Géfosse et de d'Agnas; les taux de mortalité observés pour ces lots sur l'ensemble des sites s'échelonnent donc de 4 à 20%.

Cliquer Ici pour accéder à tous les résultats concernant les mortalités de naissain et d'huîtres de 18 mois (demi-élevage).

Les huîtres adultes (ou marchandes) n'entrent pas le champ de l'observatoire conchylicole (Resco) ?

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Évolution du plancton de la Loire : le tournant des années 90

Les Nations Unies ont désigné le 22 mai 2013 Journée internationale de la biodiversité, dont le thème est « l’eau et la biodiversité ». Naturellement ou sous la pression d’activités humaines, des désordres peuvent venir perturber le fonctionnement des milieux aquatiques. C’est ce que montrent des travaux de chercheurs de l’Inra qui ont étudié l’évolution sur 24 ans du plancton de la Loire.

Source : INRA par Catherine Foucaud-Scheunemann pour Service de presse

Publié le 22/05/2013

Imaginez un paysage de printemps, en fond de toile, un lac, une rivière ou encore un fleuve… Tous sont le siège d’une vie foisonnante, tant animale que végétale, qui joue un rôle primordial dans leur fonctionnement. Tous ont subi, au cours des 50 dernières années, des pressions importantes susceptibles d’en perturber la biodiversité et le fonctionnement. A l’échelle locale, c’est la pollution par les phosphates - surtout d’origine domestique et l’azote, présent sous forme de nitrates et d’ammonium et plutôt d’origine agricole. À l’échelle globale, ce sont les changements d’ordre climatique.

Des chercheurs de l’Inra Versailles-Grignon* se sont intéressés aux organismes microscopiques qui vivent en suspension dans les eaux douces de la Loire, le plancton. Ils ont étudié l'évolution sur 24 ans (1985-2008) de l’abondance et la diversité du phytoplancton ainsi que celles des paramètres physico-chimiques, dans le segment moyen de la Loire, dans le cadre d’un programme de surveillance écologique des abords de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly (45).

Un quart de siècle au chevet de la communauté phytoplanctonique

Les scientifiques ont mis en évidence que le fonctionnement de la Loire a beaucoup évolué au cours de cette période, avec un changement profond et assez brutal au milieu des années 1990, sans lien avec l’activité de la centrale nucléaire. Ce changement s’est traduit par une diminution drastique (50 %) de l’abondance du phytoplancton tandis que la diversité augmentait – à l’échelle de la communauté ou au sein des groupes majoritaires de microorganismes qui la composent (chlorophycées, cyanobactéries et diatomées).

Plus encore, si les cyanobactéries, après les années 95, ne forment plus de grands pics d'abondance comme cela pouvait ponctuellement être observé avant, leur niveau de base a régulièrement augmenté.

Une évolution tiraillée entre pressions locales et changements globaux

Les chercheurs ont montré que le bouleversement du fonctionnement de la Loire au cours de cette période s’explique par une évolution des pressions qui s'exercent sur le fleuve et son bassin versant. Cette évolution combine :
  • en local, une amélioration du traitement des eaux résiduaires domestiques qui ont progressivement fait l'objet d'une déphosphatation et une augmentation de la quantité d’herbicides présents dans les eaux du fleuve ;
  • des changements globaux d'ordre climatique qui se sont notamment traduits, pendant la période estivale, par une réduction des débits du fleuve. Cette réduction s’est soldée par une diminution des apports en phosphore provenant du brassage des sédiments ou du transport depuis le bassin versant.
Dans cette situation, la réduction des concentrations en phosphore a eu un rôle déterminant sur la communauté planctonique dont l’abondance a fortement diminué. On aurait pu s'attendre à ce que la proportion de cyanobactéries, très friandes en phosphore, diminue également. C’était sans compter sur leur capacité à surmonter ces limitations en phosphore, leur moindre sensibilité aux herbicides et enfin, l’élévation de la température de l’eau favorable à leur croissance.

Au final, cette étude de grande envergure, menée pendant un quart de siècle, révèle la complexité des facteurs susceptibles d’expliquer l’évolution de la diversité et de la structure d’un écosystème ici fluvial, à la croisée de changements locaux (disponibilité en nutriments, concentrations en pesticides) et d’autres plus globaux (température et hydrologie en lien avec le climat). Elle n’est pas sans interroger l’impact de cette évolution sur la chaine alimentaire de l’écosystème fluvial bien au-delà du seul phytoplancton.

Pour répondre à cette interrogation, une seconde phase d’analyse portant sur l’ensemble des données disponibles sur les autres compartiments biotiques de la Loire (zooplancton, poissons, macro-invertébrés benthiques) vient tout juste de débuter. Elle devrait permettre de déterminer si tous ces compartiments ont suivi une évolution commune lors des 25 dernières années et de mieux comprendre le déterminisme des évolutions constatées.

* Unité mixte de recherche « Biogéochimie et écologie des milieux continentaux », Université Pierre et Marie Curie-Paris 6, CNRS, Inra, IRD, ENS, AgroParisTech, Université Paris-Est. Centre de recherche Inra de Versailles-Grignon.

La Loire, en chiffres

Du Mont Gerbier-de-Jonc, en Ardèche, à l’océan Atlantique où elle se jette à la hauteur de Saint-Nazaire, la Loire est le plus long fleuve de France avec un peu plus de 1010 km.

La Loire compte 10 affluents de plus de  100 km, elle est alimentée par plus de 40 000 km de cours d’eau.
Son débit, très irrégulier, est en moyenne de 850 m3/s sur l’année. Son bassin versant de 117 000 km2 occupe plus d’un cinquième du territoire français. Plus de la moitié (60 %) de cette surface est dévolue à des usages agricoles

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Le 13 août 2013

Etat des lieux de la filière ostréicole


Bilan des recherches et des projets de sortie de crise

Ce document d'une quarantaine de pages retrace dans une première partie l'histoire des huîtres. Puis,  il décrit les principales crises ostréicoles au cours du siècle dernier. Enfin, il se termine par la crise du naissain des années 2000 avec la description des programmes de sortie crise.

Un nouveau chapitre pourra être ajouté à cet Etat des lieux de la filière ostréicole. En 2013, les stocks sont frappés par la mortalité massive d'huîtres marchandes principalement triploïdes....

Cliquer Ici pour télécharger ce document de l'Agrocampus

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L'ostréiculture emportée par une vague de surmortalité

Source : Charente Libre par Kévin Cabioch

Les ostréiculteurs font face à une nouvelle vague de surmortalité des huîtres. La production des parcs de Charente-Maritime a chuté. Sur les marchés d'Angoulême, les prix grimpent.

Gérald Viaud, président du comité régional et du comité national conchylicole, craint que le pire soit encore à venir pour les ostréiculteurs qui font face à la surmortalité des huîtres.

C'est l'hécatombe. Depuis le début de l'été les ostréiculteurs constatent une surmortalité des huîtres. La faute au vibrio aestuarianus, une bactérie qui ravage les parcs depuis 2008. Cette maladie qui touchait surtout les jeunes mollusques concerne désormais les adultes. "Le taux de mortalité peut grimper jusqu'à 90 % sur certains lots. Moins le cheptel est important et plus l'impact est visible. C'est progressif et ça ne peut qu'aller en s'aggravant", explique Gérald Viaud, président du Comité national conchylicole. La production est en chute libre. 80.000 tonnes d'huîtres ont été produites en 2012, contre 130.000 tonnes en 2008. "Et ça devrait encore baisser cette année", prévient l'ostréiculteur de Chaillevette en Charente-Maritime.

Dans le marasme, la Charente-Maritime s'en sort mieux que les autres. 40.000 tonnes d'huîtres y ont été produites l'année dernière en faisant venir des lots de Vendée et de Bretagne lors de l'affinage. "Notre commerce est plus percutant grâce à la renommée de l'appellation Marennes-Oléron", explique Gérald Viaud. Pour maintenir un niveau de production acceptable, les ostréiculteurs sont contraints de puiser dans les gisements naturels qui ne sont pas frappés par la maladie. "Si ça continue, on va finir par tout ramasser", prévient Gérald Viaud, qui milite pour la mise en place d'une gestion raisonnée afin de préserver la ressource. Si les causes de la maladie restent incertaines, les scientifiques tentent de trouver la parade à travers le programme Score. Objectif: sélectionner des souches plus résistantes grâce à la génétique, et les réintroduire dans le milieu naturel.

"On tient le coup mais c'est difficile"

La surmortalité met en danger toute la filière ostréicole. En Charente-Maritime, elle représente 1.250 entreprises, 10.000 emplois, et 300 millions d'euros de chiffre d'affaires. Certaines entreprises ont déjà mis la clé sous la porte. Les autres font le dos rond. Développement de la production de moules, ouverture de commerces de dégustation… Les ostréiculteurs rivalisent d'imagination pour élargir leurs sources de revenus. "Pour le moment on tient le coup mais c'est difficile, confie Gérald Viaud. Avec ou sans mortalité, l'entretien des parcs demande autant de main-d'oeuvre".

La disparition d'entreprises pourrait d'ailleurs avoir des conséquences désastreuses sur les bassins ostréicoles. Ils seraient rapidement envahis par la vase, les moules, et toutes sortes de prédateurs. Gérald Viaud va prochainement rencontrer Frédéric Cuvillier, ministre délégué en charge des transports, de la mer et de la pêche. "Je lui demanderai de poursuivre et d'étendre la politique d'aides et d'allégements de charge initiée il y a trois ans", rapporte le président du comité national conchylicole. Même si elles embauchent moins de bras pour le conditionnement et la commercialisation, les entreprises sont contraintes de rogner sur leurs marges.

"Les clients nous posent des questions"

Les ostréiculteurs doivent faire face à un problème plus inattendu: la suspicion du consommateur. "Les clients nous posent beaucoup de questions pour savoir si elles sont consommables", confie Emmanuelle Papin, ostréicultrice à La Tremblade, qui vend ses huîtres sur le marché Victor-Hugo à Angoulême. "Il faut sans cesse rappeler que cette maladie n'a aucune conséquence pour le consommateur", ajoute Franck Bertin, ostréiculteur à Arvert. En deux ans, la douzaine d'huître est passée en moyenne de 7 à 8 € sur les étales du marché Victor-Hugo. "Je pense que nous avons atteint un prix maximum car les ventes commencent déjà à se tasser", constate Franck Bertin. Pour Gérald Viaud en revanche il ne fait guère de doute que les prix vont continuer à grimper. "Ils étaient tombés très bas, rappelle l'ostréiculteur de Chaillevette. Dans les années 1960 on achetait une voiture avec une tonne d'huître. Aujourd'hui, on n'achète qu'une Mobylette !".

Le chiffre : 40.000. Tonnes d'huîtres produites en 2012 en Charente-Maritime. C'est 30 % de moins qu'avant le début de la crise de surmortalité en 2008. Au niveau national, la production est passée de 130.000 à 80.000 tonnes en cinq ans.

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Depuis les surmortalités des huîtres de 2008, l’État est venu en aide aux ostréiculteurs. Si la reconduction de l’exonération des redevances domaniales a été actée pour 2013, celle de l’allégement des charges et de l’indemnisation des pertes paraît plus compromise.

Le président du Comité national de la conchyliculture (CNC), Gérald Viaud, a alerté le ministre chargé de la Pêche, Frédéric Cuvillier, sur la situation tendue pour les ostréiculteurs. La DPMA (Direction des pêches maritimes et de l’aquaculture) rappelle que « plus de 110 millions d’euros » ont déjà été apportés par l’État aux ostréiculteurs pour les mortalités survenues entre 2008 et 2011 et que, pour 2012, le dispositif a été reconduit « à hauteur de 11,5 millions d’euros ». Elle y ajoute les plans de sauvegarde successifs pour aider la profession et assure de sa vigilance face aux mortalités affectant actuellement les huîtres adultes. Ces dernières sont causées par la bactérie Vibrio aesturianus, confirment les analyses de l’Ifremer.

Frédéric Cuvillier devrait recevoir le président du CNC fin août ou début septembre


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Ostréiculture : le tour de France de la bactérie tueuse d’huîtres

Source : Midi Libre par Arnaud Boucomont, avec AFP

Les taux de mortalité vont jusqu’à "65 % sur certains lots. C’est désormais toute la filière ostréicole qui subit les ravages de la bactérie vibrio aestuarianus. L’été 2013, pour l’huître française, a tout d’un cancer généralisé. Si la mortalité de l’invertébré était déjà dévastatrice en Méditerranée depuis plusieurs années, c’est désormais toute la filière ostréicole qui subit les ravages de la bactérie vibrio aestuarianus. "De la Normandie à la Méditerranée, personne n’est épargné", selon Olivier Laban, président de la Section conchylicole Arcachon-Aquitaine.

Les conditions climatiques de 2013 sont plutôt favorables à la prolifération de la bactérie

Les taux de mortalité vont jusqu’à "65 % sur certains lots", affirme Tristan Renault, de l’Institut français pour l’exploitation de la mer (Ifremer). Les échantillons analysés par l’Ifremer provenaient de l’étang de Thau, du lac d’Hossegor (Landes), d’Arcachon (Gironde), de Charente-Maritime, de Bretagne nord et de Normandie.

"On peut suspecter que les conditions climatiques de 2013 sont plutôt favorables à la prolifération de la bactérie dans l’environnement", estime Tristan Renault. Il évoque "l’élévation des températures après un printemps froid" et "des pluies très importantes au printemps" qui ont eu une incidence sur la salinité de l’eau. L’Atlantique, touchée par des grandes chaleurs, aurait fini par emboîter le pas d’une Méditerranée déjà victime des températures.

Obtenir des animaux plus résistants

La fédération française conchylicole estime que "la profession est en phase d’alerte grave" et en a averti les services de l’État, réclamant une enquête épidémiologique pour connaître les raisons de ces mortalités. Pour l’Ifremer, une seule solution apparaît aujourd’hui pour faire face à ce phénomène : "Trouver une solution pour obtenir des animaux plus résistants."

Annie Castaldo, ostréicultrice installée à Marseillan (Hérault), réfute l’argument, réclamant un retour aux sources. Et elle vise même directement l’Ifremer : "L’institut a favorisé la situation actuelle. Il a un brevet pour la tétraploïde, et c’est avec ça qu’on fait la triploïde." Avec ces huîtres ayant subi des manipulations chromosomiques, on peut augmenter la production durant l’été. Stériles, elles ne produisent pas de laitance, au contraire de l’huître naturelle. "On nous a dit à l’époque que c’était pour plaire aux consommateurs estivaux qui ne supportaient pas la laitance, explique Annie Castaldo. Mais au final, c’est le signe des lobbys qui visent à interdire la reproduction des animaux dans le milieu naturel au profit d’entreprises qui vont ensuite fournir la semence..." Dans le droit fil, donc, des accusations portées à l’égard des OGM.

"On a eu un souci par contre ensuite avec la malaïgue"

Les hypothèses de l’Ifremer sur les raisons de la mortalité - les conditions climatiques - ne sont aux yeux de l’Héraultaise que les résultats de dérèglements plus profonds. "En 2006, on avait déjà eu un printemps froid et du chaud après sans mortalité des huîtres. On a eu un souci par contre ensuite avec la malaïgue (manque d’oxygène dans le milieu, NDLR), mais c’est un phénomène qu’on connaît bien. Tout ça, aujourd’hui, vient de la fragilisation des huîtres."

Les huîtres d’écloseries contaminent les huîtres nées en mer

Au sein du réseau des ostréiculteurs traditionnels - commercialisant des huîtres nées en mer -, la Marseillanaise fait partie de ceux qui réclament "un moratoire" sur les écloseries , "comme un vide sanitaire, puisqu’on nous a pollué le milieu naturel et qu’on risque de le stériliser". Les huîtres d’écloseries contaminent les huîtres nées en mer. "On faisait 12 000 tonnes avant 2008 sur l’étang de Thau, on en fait 5 500 aujourd’hui, peste Annie Castaldo. C’est moins de la moitié. Et on continue..."

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Une plate qui se mérite ou une creuse qui s'achète ?

Source : Le Monde | 12.08.2013 | Par Jean-Pierre Géné

L'huître passe son temps à bâiller. Des années à bâiller, à filtrer des tonnes d'eau au travers de ses cils pour y pomper le phytoplancton. Sauvage au fond de l'océan ou élevée en poches sur les côtes, elle se nourrit et grandit en bâillant. Jusqu'à la dernière goutte. La vie ordinaire du mollusque bivalve hermaphrodite qui parfois peut se terminer dans le pire des supplices : la vinaigrette à l'échalote. Avant toute autre considération, soyons clairs.

L'huître se sert à 5-6 degrés sur des cailloux ou des algues, jamais sur de la glace, et se mâche nature, sans citron, vinaigrette ou autre Tabasco. Je répète : elle ne se gobe pas. Elle se mastique, et cette fameuse "eau au parfum iodé" qui émeut tant les papilles chics n'est que de l'eau de mer. "Il faut arrêter avec ces conneries d'arôme iodé. L'iode est un métal et n'a pas de goût. Le goût de l'eau, c'est celui de la mer, et il faut virer cette flotte en les ouvrant." Gérard Allemandou (La Cagouille, Paris 14e, 01-43-22-09-01) est catégorique.
Pour le démontrer, il a un jour servi avec des huîtres un petit verre de leur jus en demandant à ses convives non avertis de le boire en accompagnement. Tout le monde a convenu que ce n'était pas bon, le muscadet restant le meilleur garçon d'honneur d'un plateau de creuses comme de plates.

Les deux espèces sont élevées en France, mais il n'en a pas toujours été ainsi. Ostrea edulis, la plate, peuplait depuis le quaternaire toutes les côtes d'Europe du Nord, de l'Atlantique, de la mer Adriatique et de la mer Noire. Elle est la seule variété de souche européenne. Jusqu'à l'affaire du Morlaisien (1868), un navire chargé d'huîtres creuses au Portugal (Crassostrea angulata) à destination du bassin d'Arcachon. Pris dans une tempête, il se réfugia dans la Gironde où sa cargaison, à force d'attendre, se mit à sentir fort.

Sur ordre des gabelous, le capitaine Patoizeau dut la jeter dans l'embouchure du fleuve. Toutes les huîtres n'étant pas mortes, elles ont proliféré en dépit de la résistance des ostréiculteurs, éliminant la plate, victime d'une épizootie fatale en 1920. La creuse portugaise, un temps maîtresse des parcs, subira le même sort dans les années 1960, décimée par la maladie des branchies et cédant la place à une creuse venue du Pacifique, dite "huître japonaise" (Crassostrea gigas). Elle règne désormais sur nos naissains et la production d'huîtres plates, régulièrement atteintes de parasitose, est devenue quasi confidentielle.

Ces deux-là ne se sont jamais aimées, et si elles poussent dans les mêmes eaux, elles n'appartiennent pas au même monde. La plate a le privilège de l'antériorité et du patrimoine. Elle dispose d'un terroir ancestral, présente un goût particulier et se prévaut d'un nom à particule : huître plate du Bélon. En 2014, elle fêtera ses 150 ans, sur les lieux mêmes où Auguste de Solminihac, pionnier de l'ostréiculture, l'a introduite dans l'estuaire du Bélon, entre Lorient et Concarneau.

Dans cet ancien rendez-vous de chasse fortifié où il vivait, son arrière-petit-fils François maintient la tradition envers et contre tout. A commencer par la défense du nom de Bélon, avec un accent aigu je vous prie, et non Belon, comme il se dit dans tous les restaurants de Paris et d'ailleurs, où toute plate s'affuble de ce nom.
"Bélon n'est pas une appellation générique pour l'huître plate, s'indigne François de Solminihac, elle doit être réservée à celles élevées et affinées ici." Sa requête est légitime, d'autant que la famille est propriétaire des terres et rivages alentour et que les huîtres d'ici ont un goût à nul autre pareil. Il est dû au brassage de l'eau douce de rivière avec l'eau de mer, qui, à chaque marée, provoque une salinité idéale pour la culture de l'huître (15 gr/litre au lieu de 35 gr/litre en pleine mer). La plate de Bélon n'a pas ce fameux "arôme iodé", mais des notes de noisette, une plus grande finesse et une charmante évanescence en fin de bouche.

Les bélons étaient déjà réputées avant la Révolution française, expédiées en bourriches rondes aux tables royales, chacune ficelée avec du fil de fer, comme les bouchons de champagne, pour ne pas s'ouvrir et garder son eau durant le transport. Talleyrand les appréciait et Curnonsky, prince des gastronomes, réfugié à Riec-sur-Bélon durant la dernière guerre, ne jurait que par elles. Avec de telles lettres de noblesse, la plate de Bélon appartient à l'aristocratie huîtrière et ne fréquente guère les creuses, considérées comme "populaires" et de qualité inférieure à l'origine.

Il a fallu tout le talent des ostréiculteurs pour hisser ces "roturières" à un niveau gustatif comparable. Elles se distinguent d'ailleurs dès la naissance. Bien qu'elles soient toutes deux transsexuelles, l'huître creuse est ovipare et la plate vivipare. La creuse femelle propulse ses oeufs dans l'eau, où le mâle répand sa laitance et où s'effectue la fécondation. La plate mâle lâche également sa laitance dans l'eau, mais, contrairement à la creuse, la femelle conserve ses oeufs dans sa poche filtrante, où elle récupère la laitance pour les féconder à l'intérieur de la coquille, avant de les pondre. L'une fait ça en public, l'autre dans l'intimité. On sent tout de suite la différence de style.

La creuse a un côté "Nanard", forte en gueule, tel Tapie débarquant en fanfare dans la rade, raflant tout sur son passage. Portugaise ou japonaise, claire, fine de claire, spéciale claire ou pousse en claire ; Marennes-Oléron, Arcachon, étang de Thau, baie de Cancale ou Utah Beach, la creuse a posé ses naissains partout et sous toutes les formes. Crassostrea gigas est omniprésente sur le littoral. A elle, l'essentiel des 130 000 tonnes que la France produisait, bon an mal an, jusqu'à l'arrivée de l'herpès (virus OsHV1 µvar), qui, depuis 2008, dévaste les parcs, entraînant une baisse de 30 % des volumes et une hausse des prix équivalente. Face à une surmortalité qui peut toucher 80 % du stock, la colère gronde dans les parcs, où l'on dénonce pêle-mêle les capteurs de naissains et les écloseries artificielles, les effets du réchauffement climatique et l'impuissance de l'Ifremer.

L'arbitrage sur les responsabilités s'annonce difficile et les rumeurs de complot courent comme chez Adidas. La creuse aussi marche à la marque : la Gillardeau, la Cadoret, la Prat-Ar-Coum, la David Hervé et quelques autres. C'est une huître "moderne", familière du marketing et de la recherche. A la demande des ostréiculteurs de Marennes-Oléron, l'Ifremer a réussi un coup de génie, en créant l'huître "des quatre saisons". Elle peut être servie toute l'année, sans cette laitance, parfois désagréable, en dehors des fameux mois en "r". Peu de consommateurs sont avertis que ces creuses dégustées sur les plateaux de l'été – "qui ne sont pas grasses" comme il se dit à tort pour désigner la laitance – sont en fait des triploïdes, rendues stériles en ajoutant un lot de chromosomes à l'huître normale, qui est diploïde. Vive la science et le marché !
François de Solminihac observe toute cette agitation avec méfiance et s'efforce d'en préserver l'estuaire du Bélon. Dans ce cadre magnifique, ses plates ne sont ni stériles ni touchées par l'herpès et ne sont vendues qu'aux particuliers. La plate se mérite. Les creuses s'achètent.

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De Marennes à Bouzigues, d’Arcachon à La Rance, (ne) demandez (pas) les « frankeinsthuitres » triploïdes !

Source : Mediapart par victorayoli
 
Elle fait le gueule l'huitre!

Gloire à toi, Ô Marcel Lesoille
Maitre incontesté des étals
Où se prélassent langoureusement les huîtres
Qui te valent aujourd’hui ce titre
De Champion du beau pays de France.
Qu’elles soient de Bouzigues, qu’elles soient de la Rance,
Qu’elles soient de Marennes, qu’elles soient d’Arcachon
Toi, tu les ouvres toutes à l’heure du mâchon.
Aucune ne résiste à la caresse experte
De tes doigts de velours, des doigts de sage-femme
Prolongés par l’éclat priapal de la lame
Qui nous les livrera ouvertes et offertes.
Gloire à toi, Ô Marcel,
Ton regard étincelle
De l’éclat souverain des Maîtres et des Sages
Tu transcendes pour nous l’esprit des Coquillages.

Pourtant, ils font la gueule les producteurs d’huitres. Il faut les voir sur les écrans des lucarnes à décerveler se lamenter en écoutant le bruit creux de castagnettes de leurs poches d’huitres mortes… Ces huîtres, elles ont été vérolées par des monstres créées dans les boyaux de la tête enfumés des « chercheurs » de l’IFREMER : les huitres triploïdes. Ces chimères attrapent toutes les saloperies possibles, bactéries, virus et autres… Seulement les producteurs, ils n’ont à s’en prendre qu’à eux-mêmes. En effet, ces horreurs les huitres dites « triploïdes - ont été développées dans les années 1990 par l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) à la demande de professionnels. Ces derniers voulaient proposer aux consommateurs une "huître des quatre saisons", non laiteuse en été puisque stérile et plus vigoureuse dans sa croissance. Plus prompte à crever semble-t-il, victime de la bactérie vibrio aestuarianus.

A la demande des ostréiculteurs les apprentis sorciers de l’IFREMER se sont mis au charbon. Ils n’ont pas manipulé les gènes, huitres OGM, ça craint un peu sur les étals… Ce sont des huitres O.V.M. (organisme vivant modifié !). Ils ont travaillé non pas sur les gènes, mais sur les chromosomes. Pour cela, ils font niquer une huitre normale « diploïde », à 2n chromosomes avec une huitre anormale « tétraploïdes » à 4n chromosomes, ce qui donne une huitre à 3n chromosomes dite « triploïde ». Et cette « merveille », stérile,  se développe dans n’importe quelle eau, grossit plus vite puisque n’ayant pas à se reproduire, et donc n’a pas la laitance qui n’est pas très vendeuse, elle est, de plus commercialisable toute l’année. La poule aux œufs d’or ! Elles occupent actuellement le tiers du marché.  Les males triploïdes ne sont pas aussi veinards que leurs compères diploïdes normaux qui changent de sexe après le coït: ils sont tués dès qu’ils ont balancé la fumée dans les écloseries !

Ce procédé coûte un bras et est très complexe. L’Ifremer vendrait ses « étalons » triploïdes mille euros pièce aux écloseries ! Car pas question de naissain naturel en pleine eau avec ces « frankeinsthuitres », il faut des installations complexes et – faut-il le croire ? – hautement sécurisées pour éviter tout risque de dissémination du précieux foutre triploïde.

Seulement voilà, la dissémination s’est faite et les « frankeinsthuitres » triploïdes ont vérolés les huitres naturelles, les bonnes vieilles diploïdes. Alors tout crève. Et les ostréiculteurs pleurent… Quant on aura le temps, on les plaindra !

Ah ! Important. Comment reconnaître les « frankeinsthuitres » triploïdes sur les étals ? Ben, l’été, ce sont celles qui n’ont pas de laitance. Il faut donc faire ouvrir une huitre. Une combine pour les reconnaître à l’œil : les triploïdes ont la coquille qui rebique comme la proue d’un bateau. Mais certains ostréiculteurs coupent à la tenaille cette excroissance, mais ça se remarque si on connait le coup !

Ne soyez pas dupes et refusez d’être les cons de l’histoire : ceux a qui ont fait manger de la merde et à qui, en plus, on va demander de payer (par nos impôts) des subventions et indemnités à ces margoulins de la mer(de) !

Demandez plutôt les huitres naturelles authentiques portant ce logo :


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Le 10 août 2013

Ostréiculture : Des huîtres touchées par une bactérie

A Utah Beach, seul secteur touché en Normandie, la perte est de 25 à 60%.

Source : France 3 Basse-Normandie par Maxence Regnault  le 10/08/2013 

Nouveau coup dur pour les ostréiculteurs, une bactérie touche leurs huîtres. Après le virus tueur de naissains qui sévit depuis 2008, c'est aujourd'hui une bactérie qui touche les huîtres adultes. En Normandie, le seul secteur atteint est celui d'Utah Beach. Les pertes varient de 25 à 60%.

Reportage de Laëtitia Volga et Pauline Latrouitte



Mortalité des huîtres

Le secteur ostréicole va de mal en pis. Depuis 2008, il devait faire face au virus tueur de naissains. Mais depuis peu, un nouveau mal vient toucher leurs huîtres: une bactérie qui attaque les adultes. Toutes les huîtres ne sont pas touchées, seulement celles dites triploïdes. Des huîtres modifiées génétiquement afin d'être plus résistantes face aux maladies...

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Y aura-t-il des huîtres à Noël ?

Une bactérie ravage actuellement les cultures de toute la France.



Source : Francetv info avec AFP par Julien Duperrayle 10 août 2013

La filière ostréicole française sé prépare au pire. Après avoir connu une surmortalité des jeunes huîtres, les populations adultes sont aujourd'hui massivement touchées avec des taux de mortalité pouvant atteindre 65%. Julien Duperray, de France 2, s'est rendu sur les plages de Utah Beach, à Sainte-Marie-du-Mont (Manche), pour le constater.

Ce nouveau coup dur pour la profession est dû à une bactérie mortelle, au nom barbare de vibrio aestuarianus. Elle entraîne des "taux de mortalité importants, allant de 15% à pratiquement 65% sur certains lots", affirme Tristan Renault, responsable de l'unité Santé, génétique et microbiologie des mollusques à l'Institut français pour l'exploitation de la mer (Ifremer). "Elles meurent dans l'eau sans même qu'on y touche", déplore désemparé Denis Bellocq, ostréiculteur à Gujan-Mestras, sur le bassin d'Arcachon

Si le mal est aujourd'hui connu, les causes de la présence de cette bactérie mortelle sont plus compliquées à identifier. "On peut suspecter que les conditions climatiques de 2013 sont plutôt favorables à la prolifération de la bactérie dans l'environnement", estime Tristan Renault. Celui-ci évoque notamment "l'élévation des températures après un printemps froid" et "des pluies très importantes au printemps" qui ont eu une incidence sur la salinité de l'eau.

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Les huîtres adultes décimées par une bactérie mortelle

Le taux de surmortalité atteint 15 à 65%, selon les lots. Les ostréiculteurs, inquiets, ont alerté les autorités.

Source : Francetv info avec AFP le 01/08/2013

Panique chez les ostréiculteurs. Les huîtres creuses de taille adulte sont victimes d'un taux de surmortalité de 15% à 65% selon les lots, estiment les professionnels et l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer). La faute à une bactérie mortelle, vibrio aestuarianus, active notamment dans l'étang de Thau, en Méditerranée, aux lacs d'Hossegor (Landes) et d'Arcachon (Gironde), ainsi qu'en Charente-Maritime, en Bretagne-Nord et en Normandie.



Reportage à Arcachon avec Xavier Bellocq

Les causes de la présence de cette bactérie mortelle sont compliquées "à identifier", explique Tristan Renault, responsable de l'unité santé, génétique et microbiologie des mollusques à l'Ifremer. Mais le chercheur estime que "les conditions climatiques de 2013 sont plutôt favorables à la prolifération de la bactérie dans l'environnement". Avec notamment des températures en hausse après un printemps froid et "des pluies très importantes au printemps".

Cette bactérie empire un peu plus la situation des ostréiculteurs, déjà confrontés à la présence d'un herpès virus, qui a décimé jusqu'à 75% des jeunes huîtres (naissains). "Jusqu'à 2008, quelque 130 000 tonnes d'huîtres étaient commercialisées chaque année, et petit à petit, ça baisse. L'an dernier, on en a eu 80 000 et cette année, on devrait passer au-dessous de ce chiffre", selon Gérard Viaud, président du Comité national conchylicole.

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Ostréiculture : Les compagnies n'assurent pas

La filière ostréicole subit de plein fouet l’attaque de la bactérie tueuse vibrio aestuarianus. Problème, aucune compagnie d’assurance ne couvre le risque mortalité des cultures d’huîtres.

Source : newassurancespro

Les compagnies d’assurance ne se mouillent pas quand il s’agit d’ostréiculture. En effet, elles sont très peu dans le secteur à s’être mises sur le marché puisque les deux principaux assureurs des ostréiculteurs sont Groupama et Crédit Agricole Assurances (Pacifica).

Le risque de mortalité ostréicole trop élevé pour les assureurs

L’ostréiculture est malheureusement au cœur de l’actualité en cet été 2013. Toute la filière est actuellement touchée par les ravages de la bactérie vibrio aestuarianus. Cette bactérie tueuse a décimé les huîtres marchandes de la Normandie à la Méditerranée. Le taux de mortalité sur certains lots est de 65%. Un désastre pour les professionnels qui se retrouvent démunis face à ce fléau.

En effet, l’assurance ostréiculture ne comprend pas de garanties “mortalité” ou “vol”. Un agent général Groupama situé près de La Rochelle témoigne. “Cela fait dix ans que nous (agents généraux, ndlr) demandons à notre entreprise de créer des garanties mortalité et vol. L’assurance ostréiculture est très difficile à vendre sans ces couvertures. Évidemment ces garanties ne seront jamais mises en place car elles seront trop coûteuses. Le risque est trop gros.”

Une profession boudée par le secteur

D’une part les ostréiculteurs ne sont pas couverts en cas de mortalité de leur culture et d’autre part, ils paient très cher une assurance ostréiculture qui les couvre a minima : responsabilité civile, MRH pour leur cabane de pêche et couverture bateau pour leur chaland. “Pour qu’une petite entreprise ostréicole s’assure au minimum, il lui en coûtera 4.000 euros par an”, poursuit l’agent général.

Une compagnie d’assurance spécialisée dans l’aquaculture et située dans les Landes explique : “Les assureurs ne veulent pas se mettre sur le secteur de l’ostréiculture. Ils assurent le minimum et ne se soucient pas du reste. Comme c’est une activité qu’ils ne jugent pas rentable, ils ne s’en préoccupent pas. Tant qu’il n’y aura pas de précautions sanitaires sur les huîtres, tout le monde va rechigner à aller sur ce secteur. Cela fait 4-5 ans que les maladies sur les huîtres sont incontrôlables”.

Conséquences ? “Nos portefeuilles se vident de plus en plus. Nous avons du mal à vendre cette assurance et les jeunes ne veulent plus se lancer dans le métier”, conclut l’agent général Groupama.

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Le 9 août 2013

Ostréiculture. Les aides de l'Etat sur la sellette

Mortalité des huîtres : l'Ifremer mis en cause par des ostréiculteurs

Source : Le Monde | 09.08.2013 | Par Martine Valo

Le monde de l'ostréiculture est divisé : quels risques l'huître triploïde fait-elle peser sur l'environnement, en particulier sur les coquillages nés en mer de façon naturelle ? Cette polémique, attisée par de nouveaux records de mortalité des mollusques, est un problème pour l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), qui a développé le procédé français permettant de concevoir ces huîtres stériles et qui contribue, depuis, à leur production.

En avril 2010, l'association Ostréiculteur traditionnel, qui se bat pour la défense et la valorisation de l'huître née en mer, a déposé un recours devant plusieurs tribunaux administratifs – dont celui de Rennes, qui a accepté...

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"Tu entends ce bruit de castagnettes ? C'est le son de la mortalité de l'huître ", assure Alain Molen, ostréiculteur à La Teste-de-Buch, en retournant une des poches qui s'alignent dans le bassin d'Arcachon. "Regarde comme les bords sont friables, de la véritable dentelle." S'il sonne ainsi, ce sac à grande maille censé emprisonner huit à dix kilos d'huîtres adultes dans leur dernière phase d'élevage, c'est que la quasi-totalité des bivalves qu'il contient sont grands ouverts. Totalement vides.

L'homme qui écoute les huîtres hausse les épaules : ces coquillages âgés de trois ans, qui devaient être commercialisés sous peu, ne sont pas les siens. Ce sont des triploïdes, des mollusques stériles dotés de trois paires de chromosomes. Issus des laboratoires d'écloseries, ils se sont généralisés dans les bassins de production français en quelques années, alors qu'Alain Molen élève, lui, des diploïdes nés naturellement en mer.

Ces huîtres triploïdes ont été développées dans les années 1990 par l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) à la demande de professionnels. Ces derniers voulaient proposer aux consommateurs une "huître des quatre saisons", non laiteuse en été puisque stérile et plus vigoureuse dans sa croissance. Plus prompte à mourir aussi, semble-t-il, victime de la bactérie vibrio aestuarianus.

Cette bactérie mortelle qui décime cet été les huîtres adultes issues d'écloserie sur le littoral français affecte les ostréiculteurs, ...


Reportage sur les concessions ostréïcoles du bassin d'Arcachon (Gironde), début août.

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L'Ifremer sur tous les fronts


Pour en savoir plus, cliquer Ici pour télécharger Les nouvelles de l'Ifremer N°140

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Forte mortalité pour les huîtres triploïdes de Marennes-Oléron depuis le début de l'été

Depuis le début de l'été 2013, une bactérie toucherait les huîtres triploïdes adultes en passe d'être commercialisées à Marennes-Oléron et pourrait être à l'origine de leur forte mortalité.

Quels sont les effets de cette bactérie ? D'où vient-elle et comment la combattre ? C'est ce qu'ont cherché à savoir Ingrid Gallou et Caroline Leduc. Reportage à La Tremblade, en Charente-Maritime.



Source : France 3 Poitou-Charentes Publié le 08/08/2013

Cette année, la mortalité des huîtres triploïdes (huîtres de laboratoire, stériles, nées en écloseries et pas en milieu naturel) prend une nouvelle dimension.

Elle pourrait bien fragiliser un peu plus une filière ostréicole déjà en crise dont ce type d'huître représente aujourd'hui, environ 30 % du parc.

La bactérie potentiellement responsable de la mort des huîtres s'appelle la vibrio aestuarianus. Un agent infectieux très répandu qui semble avoir proliféré cette année.

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Le 8 août 2013

Irlande du Nord. Mortalité massive de naissain d’huître


Dans le Carlingford Lough, Darren Cunningham pense avoir perdu, en deux jours, 80% de son stock de jeunes huîtres depuis le réchauffement de l’eau. Soit 350.000 £ de pertes !

C’est une catastrophe pour cet ostréiculteur irlandais qui élève des huîtres depuis 20 ans. Darren Cunningham expédie des huîtres en France, Italie et Allemagne...

Le Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural (Dard) a détecté dans un échantillon d’huîtres japonaises décimées la présence du l’herpès virus de l'huître. Le virus provoque des dégâts lorsque la température de l'eau passe au-dessus 16°C.

Harold Henning, voisin de Darren Cunningham, a également été durement touché...


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Le 7 août 2013

TF1 parle des mortalités d'huître adulte dans le 13h du 5 août 2013

La mortalité des huîtres triploïdes en forte hausse




1min 55s - Le 5 août à 13h40

Les ostréiculteurs de Marennes-Oléron ont perdu 60% de leur production ces dernières semaines. Rien n'explique encore cette surmortalité, qui touche les parcelles de manière aléatoire. Reportage à Marennes avec Teddy Privat dans ses parcs ostréicoles....

 
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Jean-Yves Perrot, PDG de l'Ifremer, limogé par le gouvernement...


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Le 6 août 2013

Nouveau coup dur pour les ostréiculteurs normands

Source : Ouest France Entreprises

Depuis quelques mois, un virus cause la mort des huîtres adultes triploïdes. Le président de la section conchylicole de la Manche et de la Mer du Nord, réagit à cette nouvelle crise qui frappe les ostréiculteurs.

Pour les professionnels de l'ostréiculture, la coupe est pleine ! Après plusieurs années avec un taux de mortalité de 40 à 80 % dans les naissains d'huîtres, c'est au tour des huîtres adultes d'être touchées par le virus Vibrio Aestuarianus. Dans certaines zones, la mortalité peut dépasser les 75 %. Alors forcément, le président de la section conchylicole de la Manche et de la Mer du Nord, Joseph Costard, s'inquiète.
« Je suis en colère quant à la gestion de cette nouvelle crise liée à la mortalité des huîtres adultes, principalement chez les huîtres triploïdes (huître rendue stérile, sans laitance l'été). Aucune mesure de prévention n'a vraiment été prise en France. De plus, Ifremer (N.D.L.R : Institut français pour l'exploitation de la mer) n'a jamais abouti dans ses recherches et n'a jamais mis les moyens adaptés à la situation ! »

« Une épidémie »

Depuis quelques semaines, chaque professionnel doit remplir une fiche indiquant les mortalités anormales et envoyer le document aux affaires maritimes. « Ce sont ces dernières qui missionnent Ifremer pour des études sur le terrain. Les prélèvements sont ensuite envoyés au laboratoire de référence de La Tremblade. Mais après on n'a pas de résultats. En clair, ils ne font pas le travail nécessaire ! »

Pour Joseph Costard, il y a un décalage à Ifremer entre les analyses et le suivi de la mortalité. « Il faut savoir que ce phénomène est maintenant une épidémie. Ce manque de connaissances ne permet pas à Ifremer de donner aux services de l'état les consignes nécessaires pour mettre en oeuvre une lutte contre ce phénomène infectieux et contagieux. »

Pour les ostréiculteurs, le souhait est d'être écoutés. « Il faut qu'Ifremer aille sur les parcs pour effectuer des prélèvements mais il faut aussi comparer les zones, les produits, la traçabilité et vraiment analyser si la mortalité touche que les triploïdes ou toutes les huîtres. », s'exclame le président. « Je souhaite qu'Ifremer prenne les mesures nécessaires pour stopper cette épidémie pour les 2 types de mortalité et qu'une gestion du réseau microbiologique du bassin ostréicole soit mise en place.

Et Joseph Costard d'insister. Il faut donner à l'état et au comité national de l'ostréiculture des éléments pour enrayer ces mortalités croissantes. » Une ostréiculture qui, pour la Manche et Mer du Nord, draine 50 millions d'euros de chiffre d'affaire annuel, divisés entre 350 entreprises qui gèrent 1000 ha de parcs et 2000 emplois directs.

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Les ostréiculteurs face à la surmortalité des huîtres

Source : Les Echos | 05/08

La filière ostréicole enregistre depuis le début de l'été une vague de surmortalité sur les animaux adultes, prêts à être commercialisés.

Mauvais temps pour les ostréiculteurs. Depuis le début de l'été, certains professionnels constatent une mortalité très importante des coquillages sur les parcs à huîtres. Le phénomène est d'autant plus inquiétant qu'il concerne désormais les exemplaires adultes alors qu'il touchait surtout les jeunes depuis 2008.

La cause pourrait être liée à une bactérie mortelle, Vibrio aestuarianus, identifiée par l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) sur tous les lots touchés et sur lesquels la mortalité peut aller jusqu'à 65 %. Encore faudrait-il comprendre pourquoi cette bactérie présente dans le milieu naturel et repérée par les scientifiques depuis une dizaine d'années s'est propagée à une telle échelle puisque toutes les régions productrices de la façade atlantique et de la Méditerranée semblent touchées.

Les scientifiques sont très prudents et travaillent depuis des années sur des explications multiples faisant entrer en jeu la salinité de l'eau, mais aussi sa température, sans parler de la pollution. « Il existe sans doute plusieurs causes, mais l'on constate que le mois de juillet a été exceptionnellement chaud après un printemps frais et pluvieux », résume Tristan Renault, responsable du laboratoire santé, génétique et microbiologie des mollusques.

S'il se confirme, le phénomène est d'autant plus dommageable pour les professionnels qu'il concerne les huîtres marchandes, c'est-à-dire immédiatement commercialisables après trois ans d'élevage. Dès lors, la filière ostréicole, qui pèse environ 600 millions d'euros pour environ 20.000 emplois directs, s'inquiète. Depuis 2008, elle a déjà vu les tonnages vendus baisser sensiblement, passant de 130.000 à 80.000 tonnes l'an passé.

Un mollusque génétiquement modifié

Les professionnels ont pu compenser la baisse des volumes par une augmentation des prix désormais compris entre 6 et 10 euros sur les étals pour environ 4 euros la douzaine payée au producteur. Ils ont par ailleurs cherché à limiter la baisse de la production en augmentant les volumes de jeunes huîtres.

Si elle n'est pas strictement conjoncturelle, la mortalité des huîtres adultes représenterait un défi d'une autre ampleur. « Contrairement à l'agriculture, nous sommes totalement dépendants d'un milieu naturel et ouvert, et n'avons aucun moyen de traitement à notre disposition », explique Gérald Viaud, président du Comité national conchylicole. La vaccination n'étant d'aucune utilité pour les mollusques, selon Tristan Renault, la solution pourrait consister à trouver de nouvelles souches plus résistantes.

C'est l'un des enjeux du débat puisque l'huître triploïde, un mollusque génétiquement modifié qui présente l'intérêt d'être commercialisable toute l'année et notamment l'été car il n'est pas laiteux, semble plus touchée par la vague de surmortalité que sa cousine naturelle. Le produit fait débat parmi les ostréiculteurs avec des farouches partisans et ses détracteurs. « On peut se poser la question de l'impact de l'huître triploïde depuis son introduction dans le milieu naturel », s'interroge Patricia Castillo, ostréicultrice à Gujan-Mestras sur les bords du bassin d'Arcachon et qui privilégie l'espèce naturelle.
Frank Niedercorn

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Le 5 août 2013

Point sur les mortalités d'huître : naissains et adultes

Les résultats de fin-juillet début-août sont à jour

Source : Ifremer publié le 29/07/2013

Des hausses de mortalité de 5 à 15% continuent d'être observées sur certains lots de naissain et une très forte mortalité est constatée sur l'ensemble des naissains situés en eau profonde de la baie de Quiberon (site 'Men Er Roué').

Plusieurs sites présentent des taux de mortalité cumulée compris entre 10% et 15% sur les lots d'huîtres âgées de 18 mois : c'est le cas pour les sites de 'Géfosse', 'Blainville', 'D'Agnas', 'Le Tes' et 'Marseillan'.

Cliquer Ici pour accéder aux données de l'Ifremer "Mortalité par site et classe d’âge"

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Une bactérie s’attaque aux huîtres adultes de l’Hexagone

Source : La Croix / AFP

Depuis le début de l’été, les ostréiculteurs pâtissent de l’augmentation de la mortalité de leurs huîtres.

5/8/13 - Mis à jour le 5/8/13 - 17 H 30

Le passage trop rapide d’un printemps humide et frais à un été chaud serait-il à l’origine du « réveil » d’une bactérie marine infectant les huîtres ? Ce pourrait bien être la cause de l’épidémie qui frappe actuellement les parcs à huîtres creuses (Crassostrea gigas) élevées sur les côtes de France.

Des taux de mortalité variables

« Cette épidémie touche tout le littoral français, depuis la Normandie jusqu’en Méditerranée en passant par l’Atlantique », affirme Olivier Laban, président de la Section régionale conchylicole (SRC) Arcachon-Aquitaine. Due à la bactérie marine « Vibrio aestuarianus », dont la présence sur le littoral français est connue depuis une dizaine d’années, cette épidémie entraîne des taux de mortalité variables, « allant de 15 % à 65 % selon les lots » selon Tristan Renault, responsable de l’unité Santé, génétique et microbiologie des mollusques à l’Institut français pour l’exploitation de la mer (Ifremer) à La Tremblade (Charente-Maritime).

Les conditions saisonnières suspectées

« On peut suspecter que les conditions climatiques de 2013, printemps froid et pluvieux suivi d’un été chaud caractérisé par une élévation rapide des températures, salinité moindre du fait de l’arrivée de davantage d’eau douce sur le littoral, ont été favorables à la prolifération de cette bactérie assez résistante vivant dans l’eau de mer et dans les sédiments », estime Tristan Renault, vétérinaire et responsable du laboratoire.

Cette vibriose s’est déjà manifestée en 2012, chez les mollusques jeunes, en Bretagne. Cette fois-ci, elle semble affecter davantage les adultes, c’est-à-dire les coquillages âgés de 2 à 3 ans, prêts à être commercialisés et dégustés par les consommateurs au prix, en augmentation cette année, de 6 à 10 € la douzaine.

Les huîtres d’écloseries davantage touchées

De plus, « l’infection actuelle touche essentiellement les  huîtres  issues d’écloseries, avec des taux de mortalité de 50 à 80 %, alors que les  huîtres  naturelles ne présentent que des taux de mortalité de 8 à 10 % », constate Olivier Laban. Ces huîtres issues d’écloseries proviennent de naissains français transportés en Irlande pour pousser plus facilement, puis rapatriés dans les parcs à huîtres français. La majorité d’entre elles sont des animaux dits triploïdes, améliorés génétiquement de façon qu’ils grandissent plus vite, ne se reproduisent pas l’été (ne soient pas « laiteux »), et donc soient comestibles par tout le monde durant la période estivale.

Ces huîtres seraient-elles plus vulnérables à certains agents pathogènes que celles élevées durant trois ans sur les côtes françaises ? « Il y a dix ans, en laboratoire, elles se sont montrées plus résistantes que les naturelles, indique Tristan Renault. Mais depuis, la pression de l’environnement a pu augmenter et les choses évoluer ».

Pas de remède à court terme

L’élevage de ces huîtres se faisant en milieu naturel ouvert, il n’est pas possible de les traiter avec un médicament. Pas question non plus pour l’instant de vaccination, bien que l’Ifremer ait entamé des recherches dans ce domaine. Toutefois, on constate que certains individus résistent mieux que d’autres. « La solution la plus raisonnable est donc de pratiquer une sélection génétique sur la capacité à résister aux maladies », explique Tristan Renault. Mais cela, c’est une affaire d’au moins trois ans.

Denis Sergent

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Paimpol. Vivier flottant. Innovation pour réduire la perte d'huîtres

Source : Le Télégramme le 6 juillet 2013

À la suite du fort taux de mortalité des naissains que connaissent tous les ostréiculteurs, depuis plusieurs années, Patrick Baudit, ostréiculteur à Plouézec, s'est inspiré d'un système espagnol, le batéà, pour pouvoir continuer à élever les huîtres, en diminuant le taux de mortalité. Il a donc mis en place, à Trobeyou (près de l'île de Beniguet), un vivier flottant, en pleine mer.

Éviter l'herpès

« Les huîtres viennent d'écloserie, ce qui évite l'herpès, qui est présent sur toutes les huîtres sauvages. On les met dans des poches en T3 (taille de 3 mm) et elles y restent jusqu'à leur valeur marchande. Les poches sont bien espacées, avec une bonne circulation d'eau. On a douze millions de bêtes (NDLR : huîtres), réparties dans 2.030 poches, mais quand on en sort 50 %, on est content. L'an dernier, on a eu 90 % de pertes », a-t-il spécifié.

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Huîtres : une mortalité inédite et inquiétante

Source : Sud Ouest Publié le 27/07/2013
Par Luc Bourrianne

Depuis plus de trois semaines, les ostréiculteurs subissent des pertes de 50 à 80 % sur leurs lots d’huîtres marchandes.

«Alors, ça crève ? » L’ostréiculteur est un adepte du style direct. Surtout lorsque, posé sur son chaland au cœur de ses huîtres, au milieu du Bassin, il apostrophe un collègue. « Ça crève », confirme le confrère, sans s’étendre sur les proportions du désastre. La lassitude gagne les parcs, touchés par un nouveau fléau que les hommes ne maîtrisent pas.

Depuis bientôt un mois, les ostréiculteurs du bassin d’Arcachon constatent un inquiétant taux de mortalité chez les huîtres marchandes, c’est-à-dire celles destinées à la vente immédiate. « C’est la partie dégustation qui sauve la boîte », lâche Denis Bellocq, « le moral dans les pompes ». Pour une structure de la taille de celle de Bellocq au Cap-Ferret, le préjudice est déjà important : « Je ne suis pas en mesure d’assurer certaines grosses commandes du fait de cette situation inédite. » Les autres années, le taux de mortalité de l’huître marchande n’excédait jamais 10 % et tournait généralement entre 4 et 5 %. Cette fois, c’est un tout autre scénario qui assombrit le destin ostréicole.

« Nous atteignons des taux de mortalité qui varient entre 50 et 80 % sur l’huître marchande. Si encore nous avions été en surproduction, cela aurait pu contribuer à réguler le marché, mais c’est tout le contraire. Avec les difficultés rencontrées ces dernières années, on court après l’huître », explique Olivier Laban (président du Comité régional de la conchyliculture). Christophe Maleyran, ostréiculteur basé à Petit-Piquey (commune de Lège-Cap-Ferret), est inquiet. « On ne coupera pas à une situation de pénurie, c’est certain ! Je restreins déjà quelques-uns de mes clients, car je tape dans mes stocks de fin d’été. »

Victimes de la météo ?

Touchés depuis quelques années par d’importantes pertes de naissain, les ostréiculteurs arcachonnais sont dévastés par cette mortalité surprise. Elle se révèle économiquement encore plus handicapante. Quand la mortalité du naissain affecte un an de travail, celle de l’huître marchande balaie trois années d’ostréiculture, de l’élevage à l’affinage. Le préjudice, en termes de coût de production, est trois fois plus important.

Nul ne sait pour l’instant expliquer le phénomène. La plupart des hypothèses s’appuient sur des analyses météorologiques. Première des deux explications avancées : les fortes pluies du printemps ont fait plonger le taux de salinité des eaux du Bassin, « le plus faible taux constaté depuis onze ans », selon Olivier Laban. Or, l’huître a besoin de sel pour se développer.

Deuxième hypothèse étudiée, l’arrivée brutale de l’été. « En trois semaines, la température de l’eau est passée de 18 à 26 degrés. L’huître est un être fragile, surtout à cette période où elle s’apprête à pondre », cherche à comprendre le président régional de l’huître.

Un président qui « tire la sonnette d’alarme, demande au préfet que les Affaires maritimes fassent un constat sur parcs et s’apprête à saisir le ministère ». Invité à imaginer les conséquences sur le prix de l’huître puisque la pénurie guette, Olivier Laban refuse toute spéculation à la hausse : « Le prix de l’huître a déjà subi une hausse importante. De toute façon, on ne pourra pas compenser les pertes subies… »

Un phénomène général ?

Cette nouvelle crise toucherait, dans des proportions similaires, un grand nombre de sites ostréicoles français. « Même en Irlande, ils sont atteints », relate l’ostréiculteur Denis Bellocq. Si des sites 100 % marins (nullement alimentés par de l’eau douce) étaient touchés, l’hypothèse relative au taux de salinité des eaux du Bassin serait à revoir.

Inquiet mais se voulant rassurant, Olivier Laban rappelle que l’huître vivante demeure consommable et appréciée. « Il n’y a aucun doute là-dessus. L’huître est la denrée la plus contrôlée par les autorités sanitaires. »

Lire les nombreux commentaires : Sud Ouest

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Bassin d'Arcachon : la triploïde au cœur

Source : Sud Ouest Publié le 27/07/2013
Par Luc Bourrianne

La forte mortalité recensée sur l’huître marchande relance la « guerre » entre ostréiculteurs traditionnels et tenants de l’huître triploïde.

Pour l’instant, l’huître naturelle est peu impactée par la mortalité sur l’huître marchande.

Comme à l’automne dernier, quand il avait été question de voter un moratoire contre elles, les huîtres triploïdes se retrouvent à nouveau au cœur des débats. Ces huîtres stériles fabriquées en laboratoires ne naissent pas en milieu naturel. Elles sont issues d’écloseries et ont, à l’origine, été présentées par leurs défenseurs comme plus résistantes que l’huître naturelle. Leur stérilité offrait surtout l’avantage de pouvoir les vendre en toute saison et notamment l’été quand l’huître naturelle est souvent laiteuse.

Aujourd’hui, les forts taux de mortalité constatés depuis près d’un mois sur l’huître marchande destinée à la vente immédiate concernent essentiellement ces huîtres triploïdes. « C’est totalement paradoxal, elles sont faites pour être vendues l’été et on est en train de se rendre compte qu’il ne faut surtout pas les manipuler sinon elles crèvent », déplore Olivier Laban le président du Comité régional de la conchyliculture.
Communications divergentes

Alarmiste, le président Laban avait dans un premier temps évoqué des taux de mortalité globaux de 50 à 80 % sur l’huître marchande (1). Des taux qui gommaient toute dichotomie entre les huîtres naturelles et celles des écloseries. Or, la mortalité constatée sur les huîtres naturelles n’est guère plus élevée qu’à l’accoutumée (autour de 10 %) quand celle des huîtres triploïdes explose, parfois même à plus de 80 %.

En fait, Olivier Laban se serait bien passé de cette nouvelle mise à l’index des huîtres des écloseries : « Cela dessert la profession. Je veux préserver le marché que l’on a. Là, on prend le risque d’affoler le consommateur et quand on perd sa confiance, c’est terminé. » Maria Douet produit des huîtres naturelles au Cap-Ferret. Pour elle « au contraire, de plus en plus de personnes demandent si les huîtres sont nées en mer. Le consommateur veut et doit savoir. »

Les membres de l’association des ostréiculteurs traditionnels (huîtres naturelles) assurent ne pas relever de pics de mortalité dans leurs parcs. L’association représente une quinzaine de membres sur le Bassin, souvent des structures familiales quand les ostréiculteurs ayant recours aux « triplos » sont parfois à la tête de PME.

Angelica Herman, ostréicultrice à La Teste et tenante du naturel, s’inquiète de « voir la mortalité des huîtres des écloseries affecter les huîtres naturelles ». Olivier Laban entend cette crainte et demande que des « études soient menées rapidement sur les huîtres des écloseries. » Il se montre en revanche peu concerné par le combat de l’association des ostréiculteurs traditionnels : « On est parfois devant des gens extrémistes. C’est une idéologie qui les gouverne. Ils sont prêts à se faire hara-kiri et avec eux toute une profession. Je me dois d’avoir une position plus mesurée, je ne veux pas tout flinguer. » Sur le Bassin, la guerre des triplos aura bien lieu.

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Sur le Bassin d'Arcachon, les ostréiculteurs face à une forte mortalité de leurs huîtres

Depuis mai dernier, les ostréiculteurs subissent des pertes records sur leurs lots d’huîtres marchandes : jusqu’à moins 80% ! Un coup dur. Cette surmortalité concerne surtout les coquillages prêts à la vente, élevés depuis 3 ans. Une bactérie serait en cause. Inoffensive pour l'homme.



Reportage de Jean-François Géa et Thierry Julien

Les analyses menées par IFREMER ont révélé sa présence. Elle s'attaque essentiellement aux huîtres marchandes, issues des écloseries. L'huître naturelle semble mieux y résister pour l'instant. De quoi relancer le débat. Les ostréiculteurs touchés doivent déjà puiser dans leur stock de fin d'année.

Source : France 3 Aquitaine par Hélène Chauwin Publié le 31/07/2013

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Bactérie mortelle. Les huîtres bretonnes moins impactées

Source : Le Télégramme le 3 août 2013

Déjà durement touchée par une surmortalité des naissains depuis 2008, la filière ostréicole est aujourd'hui confrontée aux effets dévastateurs d'une bactérie connue sous le nom de vibrio aestuarianus. Si la mortalité peut atteindre 65 %, la Bretagne semble moins exposée avec un taux plus proche des 15 %. Seul le secteur de Cancale semble affecté par la virulence de la bactérie. Pour Gérald Viaud, président du Comité national conchylicole, l'inquiétude de la profession vient surtout du fait que la « surmortalité touche désormais toutes les tranches d'âge ».

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Le 3 août 2013

Les ostréiculteurs aux prises avec une surmortalité des huîtres adultes

Source : Ouest France

Après avoir connu une surmortalité des jeunes huîtres, les populations adultes sont aujourd'hui massivement touchées avec des taux de mortalité pouvant atteindre 65%.

« De la Normandie à la Méditerranée, personne n'est épargné », affirme Olivier Laban, président de la Section régionale conchylicole (SRC) Arcachon-Aquitaine. La filière ostréicole française doit faire face à une nouvelle crise. Après avoir connu une surmortalité des jeunes huîtres, les populations adultes sont aujourd'hui massivement touchées avec des taux de mortalité pouvant atteindre 65%.

Ce nouveau coup dur pour la profession est dû à une bactérie mortelle, au nom barbare de +vibrio aestuarianus+.

Elle entraîne des « taux de mortalité importants, allant de 15% à pratiquement 65% sur certains lots », affirme Tristan Renault, responsable de l'unité Santé, génétique et microbiologie des mollusques à l'Institut français pour l'exploitation de la mer (Ifremer).

« Elles meurent dans l'eau sans même qu'on y touche », déplore désemparé Denis Bellocq, ostréiculteur à Gujan-Mestras, sur le bassin d'Arcachon.

Les échantillons analysés par l'Ifremer provenaient notamment de l'étang de Thau, sur la Méditerranée, du lac d'Hossegor (Landes), d'Arcachon (Gironde), de Charente-Maritime, de Bretagne nord et de Normandie.

Si le mal est aujourd'hui connu, les causes de la présence de cette bactérie mortelle sont plus compliquées à identifier.

« On peut suspecter que les conditions climatiques de 2013 sont plutôt favorables à la prolifération de la bactérie dans l'environnement », estime le chercheur.

Tristan Renault évoque notamment « l'élévation des températures après un printemps froid » et « des pluies très importantes au printemps » qui ont eu une incidence sur la salinité de l'eau.

« Cela touche essentiellement les huîtres issues d'écloseries, avec de 50 à 80% de taux de mortalité » alors que « les huîtres naturelles sont touchées dans une moindre mesure, avec des taux de 8 à 10% », constate de son côté Olivier Laban, tout en redoutant que les premières viennent contaminer les huîtres naturelles en élevage.

Un phénomène apparu l'an dernier

Ce phénomène de surmortalité des huîtres adultes, qui a tendance à s'arrêter depuis quelques jours, est apparu l'an dernier, notamment en Bretagne, mais dans de moindres proportions.

« Cette année, nous sommes beaucoup plus impactés », souligne Gérald Viaud, président du Comité national conchylicole. « On est dans la continuité de ces surmortalités mais depuis quelque temps, cela a pris une autre dimension car cela touche toutes les tranches d'âge », explique-t-il.

En effet, depuis 2008 l'ostréiculture connaît une crise en raison de la présence d'un herpès virus qui a décimé jusqu'à 75% des jeunes huîtres (naissains).

« C'est d'autant plus traumatisant qu'on était prêts à mettre ces huîtres adultes sur le marché après les avoir travaillées pendant trois ans », explique Denis Bellocq. Estimant la perte de sa production à 60%, il a préféré arrêter d'approvisionner certains clients ou de le faire dans de moindres quantités.

« Jusqu'en 2008, quelque 130.000 tonnes d'huîtres étaient commercialisées chaque année, et petit à petit ça baisse. L'an dernier, on en a eu 80.000 et cette année, on devrait passer au-dessous de ce chiffre », déplore Gérald Viaud.

Selon ce responsable de la profession, il est cependant difficile de donner des chiffres car « comme nous avons moins de cheptel l'effet de mortalité ressort d'avantage ». « En septembre on aura davantage de précisions et de chiffres sur ce phénomène », souligne-t-il.

Le président de la fédération française conchylicole estime que « la profession est en phase d'alerte grave » et il en a averti les services de l'État. Pour sa part, Olivier Laban, demande aux autorités d'ouvrir une enquête épidémiologique pour connaître les raisons de ces mortalités.
Pour l'Ifremer, une seule solution apparaît aujourd'hui pour faire face à ce phénomène: « trouver une solution pour obtenir des animaux plus résistants », indique Tristan Renault.

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Cette bactérie au nom barbare est en cause. Après les juvéniles, les ostréiculteurs voient leurs huîtres adultes mourir. De la Bretagne à la Méditerranée, tout le monde est, plus ou moins, touché.

La filière ostréicole française doit faire face à une nouvelle crise. Le phénomène touche surtout le bassin d’Arcachon. « De notre côté, nous avons quelques cas qui nous inquiètent, mais ils sont isolés », indique Florence Bouris-Madec, secrétaire générale du comité régional de conchyliculture de Bretagne nord.

La mortalité des huîtres juvéniles est apparue en 2008, en raison de la présence d’un herpès virus. Celle des adultes est apparue l’année dernière, en Bretagne. En cause : une bactérie mortelle, vibrio aestuarianus, dont la prolifération pourrait être due à l’élévation de la température, après un printemps froid. « La nouveauté, c’est que les huîtres meurent dans les parcs, en mer, sans même avoir été manipulées pour aller en bassin », s’inquiète Florence Bouris-Madec.

Une surmortalité anormale

L’Institut français pour l’exploitation de la mer (Ifremer) a prélevé des échantillons dans l’étang de Thau, sur la Méditerranée, au lac d’Hossegor (Landes), à Arcachon (Gironde), en Charente-Maritime, en Bretagne nord et en Normandie. « Les taux de mortalité vont de 15 % à 65 % sur certains lots », rapporte Tristan Renault, responsable de l’unité Santé, génétique et microbiologie des mollusques à l’Ifremer. « Cela touche essentiellement les huîtres issues d’écloseries, avec de 50 à 80 % de taux de mortalité, alors que les huîtres naturelles sont touchées dans une moindre mesure, avec des taux de 8 à 10 % », constate Olivier Laban, président de la Section régionale conchylicole (SRC) Arcachon-Aquitaine.

En Bretagne nord, des déclarations de pertes ont été faites en baie de Cancale (Ille-et-Vilaine) et en baie de Morlaix (Finistère). Mais pratiquement aucune en baie de Paimpol (Côtes-d’Armor), la plus grosse zone de production de la région. « Ce qui ne veut pas dire qu’ils sont épargnés, relève Florence Bouris-Madec. La période est plus creuse en été, les ostréiculteurs vont donc moins sur leur stock commercialisable. »

À la rentrée de septembre, un état des lieux plus précis devrait être fait. « On craint le pire, confie Guillaume Beaulieu, ostréiculteur en baie du Mont Saint-Michel. La mortalité va remonter vers la Bretagne, c’est sûr. » Tous les professionnels sont « en phase d’alerte grave ». La fédération française conchylicole en a averti les services de l’État.

Guillaume LE DU.

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Le 22 juillet 2013

Suivi sentinelle des mortalités d’huîtres creuses 

et de la dynamique de certains agents infectieux impliqués dans ces mortalités

Source : Cepralmar

La présence de certains agents infectieux (herpès virus et vibrios) a un rôle prédominant dans les surmortalités de naissains d’huître creuse, Crassostrea gigas, observées depuis 2008 sur tout le littoral français. Un suivi sentinelle interrégional a été initié en 2010 par l’ensemble des centres techniques afin d’observer la dynamique de développement de ces agents infectieux tout au long de l’année sur l’ensemble des zones conchylicoles françaises.

Dans l’étang de Thau, le 11 juillet 2013 alors que la température de l’eau était à 25,6°c :
  • Un taux de mortalité cumulée de 77% a été observé sur le naissain naturel atlantique.
  • OsHv-1 a été dans les 2/3 des lots analysés en concentration moins élevée que les mois de mai et juin.
  • Vibrio splendidus a été détecté dans tous les lots en très faible concentration.
  • Vibrio aesturianus n’a pas été détecté.
Cliquer Ici pour accéder à tous les résultats sentinelle juillet 2013

Prochain suivi mi-août 2013.

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Le 6 juillet 2013

Fouras. L’avenir de la pointe de la Fumée sera ostréicole


Source : Sud Ouest

Fouras (Charente-Maritime). La pointe de la Fumée a été au cœur du Conseil municipal.

Si beaucoup de Fourasins se sont posés des questions quant à l’avenir de la pointe de la Fumée après le passage de la tempête Xynthia, il semble bien que le Conseil municipal ait, lui, commencé à cerner la question. En effet, vers la mi-septembre les bulldozers sont sensés venir détruire purement et simplement les bâtiments situés dans les ex-zones de solidarité et revendus à l’Etat. De leur côté, les ostréiculteurs qui pèsent lourd dans le paysage local, social, culturel, et économique ont besoin de se développer. Pire, après un très probable déclassement de la zone qui passerait d’une qualité A à une qualité B, du fait d’une modification de la législation européenne, les professionnels, éleveurs d’huîtres ou de moules vont devoir appliquer des traitements spécifiques à leurs coquillages s’ils veulent qu’ils soient autorisés à la vente.

De nouveaux outils

Le Comité régional conchylicole va lancer une étude de faisabilité pour la création de nouveaux outils collectifs permettant de respecter le processus désormais imposé. Les élus de Fouras se sont montrés unanimement favorables. Yann Berret pour l’opposition dira combien il apprécie cette idée insistant sur la nécessité de garder ces outils collectifs dans le domaine public (peut-être sous forme coopérative) afin de ne pas entraver l’installation de nouveaux professionnels dont la presqu’île a besoin. Des propos immédiatement repris et confortés par Sylvie Marcilly (Maire de Fouras) qui appréciera le fait que l’ensemble du Conseil se soit montré favorable à ce projet. Reste donc à lancer l’étude. Autres questions concernant cette fois les résidences secondaires, près de 75 000 en Charente-Maritime, 2300 sur la presqu’île.

Charente-Maritime tourisme aimerait bien en savoir plus sur le poids , le rôle, la dynamique de ces habitations, ou plutôt de leurs propriétaires. Une affaire si complexe qu’elle sera confiée à l’Université de La Rochelle et au CNRS.

Et c’est à l’issue du Conseil que Yann Berret a annoncé devant ses collègues avec beaucoup d’émotion dans la voix qu’il quittait la région pour des raisons professionnellles et qu’il devait donc démissionner de ses fonctions électives. Il remerciera les élus pour le travail effectué en commun malgré des divergences politiques. Un combat d’idées mais pas de personnes précisera t’il. Sylvie Marcilly lui souhaitera bonne chance dans ses nouvelles fonctions.

Remarque : Une très bonne décision des élus pour l'avenir de l'ostréiculture fourasine (et plus en raison de l'importance du captage d'huître à Fouras qui concerne l'ensemble des bassins ostréicoles français). Nous pouvons saluer cette décision à un moment où beaucoup d'élus pensent plus Tourisme et Port de plaisance que Métiers de la mer....

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Le 1 juillet 2013

Plan de sauvegarde 2011 : synthèse de résultats 2011-2012

Convention DPMA-IFREMER N°11/1219297

Copyright : 2012 Ifremer

Auteur(s) : Chavanne Herve1, Maurouard Elise1, Yonneau Caroline1, Heroin Debora1, Ledu Christophe1, Degremont Lionel1, Benabdelmouna Abdellah1

Note : Convention DPMA-IFREMER n° 11/1219297 relative à la mise en place d’un plan d’approvisionnement de sauvegarde 2011 de la filière ostréicole.

Cliquer Ici pour télécharger le rapport

Résumé

Afin de permettre l’approvisionnement partiel des établissements ostréicoles en naissain « à survie améliorée », un protocole d’approvisionnement partiel de sauvegarde (PSI) a été mis en place en 2010 entre le CNC, les CRCs, les écloseurs et l’Ifremer afin de fournir aux ostréiculteurs du naissain présentant les meilleures chances de survie face aux mortalités estivales. Il avait ainsi été décidé que des écloseries privées produiraient du naissain triploïde « à survie améliorée » en 2010 à partir de géniteurs, femelles diploïdes et mâles tétraploïdes, sélectionnés et fournis par Ifremer. Sur la base notamment des recommandations des Assises de la Conchyliculture, l’opération a été reconduite en 2011 (PSII) et 2012 (PSIII). Suite aux productions réalisées par les écloseries privées en 2011 et dans le cadre du protocole d’accord du PSII, le suivi des performances de survie de ces lots a été réalisé en 2012 par le Laboratoire de Génétique et Pathologie (LGP) de la station IFREMER de La Tremblade. Afin de s’assurer de l’apparenté des lots 3nR produits dans le cadre de cette campagne PSII, des analyses de pedigree ont été réalisées sur les divers lots de 3nR ainsi que sur leurs parents diploïdes et tétraploïdes en utilisant un génotypage avec 4 marqueurs microsatellites (CG10, L10, CG49 et Amy). Par ailleurs, le statut sanitaire des différents lots a été appréhendé par la recherche du virus OsHV-1 réalisée sur tous les géniteurs diploïdes et tétraploïdes ainsi que sur tous les lots (diploïdes et triploïdes) du testage et cela avant, pendant et après les périodes de mortalité estivales. Le testage des performances biologiques (survie et rendement) a été réalisé sur estran dans deux sites (Agnas et la Floride) du bassin de Marennes Oléron. Les résultats du PS II montrent sans ambiguïté que des améliorations notables pour la survie peuvent être obtenues au travers de la sélection. De plus, ce caractère est efficacement transmis aux individus triploïdes (3nR) qui s’avèrent plus résistants que tous les autres groupes ECLO avec un gain de survie allant jusqu’à 40%.

Comment citer ce document:

Chavanne Herve, Maurouard Elise, Yonneau Caroline, Heroin Debora, Ledu Christophe, Degremont Lionel, Benabdelmouna Abdellah (2012). Plan de sauvegarde 2011 : synthèse de résultats 2011-2012. http://archimer.ifremer.fr/doc/00143/25412/

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La première étape du chantier de mise en poches des petites huîtres du programme Score s'est déroulée le mardi 25 juin à Bouin (Vendée). Elle a consisté à tamiser les petites huîtres, à les peser et à les conditionner pour le transport.

21 personnes venues de toute la France - employés dans le cadre de ce projet, permanents des différents comités régionaux conchylicoles ou du Comité national - avaient fait le déplacement. Les huîtres sont parties le soir même (ou le lendemain) dans les différentes régions de production pour être mises en poche puis placées en élevage.

Pour éviter la casse pendant le transport, les huîtres étaient entourées d’un chiffon humide et conditionnées dans des petites boîtes en plastique dont le fond était troué.

L’objectif de ce travail est de comparer la surmortalité des huîtres dans différents environnements. Plusieurs dizaines de familles ont été produites à Bouin et 900 individus de chaque famille doivent être immergés dans chacun des bassins de production. Après l’été, il s’agira de compter les huîtres survivantes et de confronter les données entre les différents sites.

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Le 26 juin 2013 

Gérald Viaud. Les ostréiculteurs n'ont pas le temps d'attendre...

Source : Le Télégramme

L'ostréiculteur charentais Gérald Viaud vient d'être élu président du comité national de la conchyliculture. Il va assurer la continuité du mandat inachevé du Breton Goulven Brest jusqu'aux prochaines élections prévues en mai 2014. Entretien.

On ne se bousculait pas au portillon pour prendre la succession de Goulven Brest. Comment expliquez-vous que vous étiez le seul candidat ?
En toute humilité, Je prends cela comme un intérim dans la continuité de mon mandat de vice-président du comité national. On verra aux prochaines élections.

Comprenez-vous les raisons de la décision de Goulven Brest de démissionner ?
Je regrette sa démission mais je le comprends. Je comprends sa lassitude de voir des questions sans réponse de l'administration et du monde scientifique. Cela fait des décennies que l'on se bat pour la qualité de l'eau et c'est déplorable de voir avec quelle lenteur on arrive à se faire entendre. Au nom de la gouvernance participative, on met un tas de gens autour de la table. C'est bien pour la démocratie mais ça provoque l'immobilisme. Confrontés à la réalité économique, les ostréiculteurs n'ont pas le temps d'attendre que la recherche, dont les programmes s'étalent sur des années, trouve des solutions. D'ailleurs, l'ostréiculture a toujours résolu ses problèmes toute seule. Que serait devenue notre profession si, dans les années 70, elle n'était pas allée chercher des huîtres mères au Japon pour regarnir ses bancs ?

Quelles sont vos priorités ?
Je me situe dans la pure lignée de Goulven Brest. Quand on prend la succession suite à un désistement et cela pour une année, on ne peut pas renverser la vapeur en si peu de temps. Parmi les priorités, il y a la poursuite du programme Score sur la sélection d'huîtres creuses naturelles pour un éventuel réensemencement des bancs. Il y a bien sûr le dossier environnement. C'est mon dada. La qualité et la quantité d'eau, les algues vertes... Ce sont des questions auxquelles je m'intéresse depuis 20 ans au sein de la profession... Il va falloir également surveiller le projet de loi-cadre sur la biodiversité tout comme le dossier des triploïdes. Comme le brevet de l'Ifremer va tomber dans le domaine public tout le monde pourra s'en servir sans précaution. La profession devra être vigilante.

Touchée par la mortalité des naissains, comment se porte la profession ostréicole aujourd'hui ?
Chacun fait selon ses moyens pour s'en sortir en réduisant les dépenses d'investissements ou de fonctionnement. C'est le système D. Certains d'entre nous ont trouvé à s'établir dans d'autres secteurs au Portugal, en Irlande, au Gabon ou ailleurs. Sans les aides de l'État, beaucoup d'établissements auraient mis la clé sous la porte. Il faut se rendre à l'évidence, le problème est général, il y a beaucoup de parcs vides. Tôt ou tard, il faudra apporter du sang neuf. Nous sommes prêts à miser sur l'huître japonaise mais les mondes scientifique et politique redoutent l'apport de bactéries dans le milieu. Pourtant, il y a bien d'autres sources possibles de contamination comme les déballastages en mer ou les rejets de stations d'épuration.

Propos recueillis par Frédérique Le Gall

Un autre problème urgent à résoudre. Les conflits d'usage...

Bientôt, les conchyliculteurs n'auront plus accès au littoral


Saint-Coulomb (35). Non aux expérimentations de filières à moules

Source : Le Télégramme
  
Autour de 200 personnes se sont retrouvées ce samedi après-midi, au pied de l’îlot Duguesclin, naguère résidence du chanteur Léo Ferré, afin de protester contre des expérimentations de filières à moules au large de la Côte d’Emeraude.

Sur la plage de l’anse Duguesclin située sur la commune de Saint-Coulomb (35), ils sont venus clamer leur opposition. Il y avait là des militants d’associations écologiques, des riverains, des particuliers. Présent aussi le maire de la commune, Jean Mainguené. «On nous a pillé notre sable et saccagé nos dunes au moment de la construction du barrage de la Rance. On veut maintenant envaser nos rivages. Le Département nous soutient. Mais je tiens à dire aussi que mon action n’est pas dirigée contre le monde de la mytiliculture».

200, voire 1.000 ha

Ce discours a été repris par les quatre représentants d’associations réunis au sein du collectif Cadre (Collectif d’associations de défense et respect de l’environnement) : PERF de Pleurtuit, ASLE 35 de Saint-Coulomb, ADICCE de Cancale et ACEQV d’Hirel. «Cette expérimentation de 20 ha si elle ne donne pas de pollution visible au bout de trois ans sera le feu vert pour 200 ha. On parle même de 1.000 ha», s’est insurgé Serge Monrocq, président de l’association Protection Environnement Rance Frémur.
Bretagne Vivante a également fait part de son opposition à ce projet qui sera débattu lors d’une réunion publique prévue au phare de Saint-Coulomb le 5 juillet. Une autre manifestation est annoncée dans un mois sur l’anse Duguesclin.

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Saint-Cast-le-Guildo. Conchyliculture. Difficile de concilier tourisme et exploitation

Source : Le Télégramme

Lors de la séance du conseil municipal qui s'est tenu au Guildo, mardi soir, les élus ont débattu, en fin de réunion, concernant l'autorisation d'exploitation de cultures marines suite à une demande individuelle de reclassement de deux conchyliculteurs pour obtenir le droit de pouvoir déplacer des rangées de bouchots dans le schéma de structure (sans consultation auprès des deux syndicats et des autres exploitants). L'autorisation a été accordée par le préfet, mais les zones autorisées sont en dehors du schéma de structure. Une enquête publique, peu suivie, était ouverte du 17 avril au 1er mai.

Baie de l'Arguenon : ça se complique

La demande, sur le site de La Fresnaye, ne pose aucun souci, mais celle déposée pour la baie de l'Arguenon s'annonce houleuse. Après une explication détaillée sur carte, Francis Hébant n'a pas caché son inquiétude face au site classé Natura 2000 qui impose une autorisation de tutelle, à l'impact paysager à partir de la plage de Pen-Guen à la pointe du Bay et au danger pour la navigation de loisirs. « L'équilibre du système est modifié suite à une production devenue intensive et il y a une déperdition de la productivité. Les services de l'État sont en train de revoir le schéma de la règle et envisagent d'agrandir considérablement la zone d'exploitation du bassin conchylicole. Toute entreprise doit investir mais pas n'importe comment. » Mme Tillon, conseillère générale, a réagi, défendant qu'il fallait donner les moyens aux conchyliculteurs et aux jeunes ménages intéressés par la profession de les laisser travailler sur le territoire qui n'est pas tourné uniquement vers le tourisme, mais considérer la richesse d'exploitation de la conchyliculture. « Après avoir fait un port à 25 M€, on ne peut pas se permettre de les laisser occuper une place trop importante par rapport aux autres activités nautiques », a fait remarquer Yves Hervé.

« Le consensus s'impose »

« Le consensus s'impose afin de trouver une solution d'aménagement pour satisfaire tout le monde. Le but est de concilier avec les conchyliculteurs, le tourisme et la navigation », a renchéri Jean Fernandez, le maire. Le conseil a voté pour faire une proposition de transfert vers la partie gauche du chenal et de souscrire à l'idée de Mme Tillon de réunir les intéressés pour concertation. L'opposition s'est abstenue, manquant d'éléments sur le sujet pour se prononcer.

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Oléron. Des filières d’élevage en moins

Source : Sud Ouest

Le Comité régional conchylicole présente une version corrigée du projet retoqué en octobre par le juge, avec un champ de filières estimé moins vaste.

Dans la nouvelle version, le champ de filières de la Maleconche est amaigri de 35 %.

Les conchyliculteurs lâchent du lest dans le dossier de la Maleconche, ce projet d’implantation de filières d’élevage d’huîtres et de moules en eau profonde qui agite des élus, des riverains, et des plaisanciers de cette côte nord ouest d’Oléron. Le Comité régional conchylicole (CRC) Poitou-Charentes, porteur du dossier, l’a dégraissé. Une nouvelle enquête publique sera lancée.

Rappel des faits. Le 23 octobre dernier, le juge des référés du tribunal administratif de Poitiers suspendait l’autorisation d’implanter ces filières, au motif principal d’un « doute sérieux » quant à la légalité du dossier d’enquête publique qu’avaient présenté la préfecture et le Comité régional conchylicole. En cause : l’absence d’étude d’impact.

Recherche d’apaisement

Loin de la réaction de colère de l’époque - qui avait consisté en des déversements de coquilles dans les communes opposées au projet -, les conchyliculteurs jouent aujourd’hui l’apaisement. Le nouveau projet Maleconche, tant dans son économie générale, que dans sa superficie, est moins ambitieux, redessiné avec l’envie d’un meilleur partage de l’usage de ce site remarquable. De même qu’apparaissent des mesures environnementales d’accompagnement. Le tout assorti d’une approche plus méthodique de la communication sur le projet.

« Nous n’avions pas prévu d’étude d’impact, c’est vrai. Mais pas pour gagner du temps dans la procédure, seulement parce que le dossier avait été monté conformément à la procédure loi sur l’eau. » Le juge des référés l’a entendu différemment, et l’on verra ce qu’il adviendra quand le tribunal administratif rendra son jugement au fond. Mais, ironie du sort, depuis l’automne dernier et le référé, un changement réglementaire est intervenu.

Selon Laurent Champeau, pour l’installation de filières, c’est désormais la procédure… loi sur l’eau qui s’impose ! Pour la nouvelle version du projet, le CRC ne prendra cependant pas le risque de présenter le dossier à l’enquête publique sans étude d’impact ou, si le terme n’est pas approprié, sans document qui en présente toutes les caractéristiques.

Deux chenaux

Pour réviser sa copie, il a mandaté un nouveau cabinet d’études (Lux Marina). « Le socle de la réflexion suit trois axes : prendre en compte les arguments des opposants ; réaliser un audit environnemental complet de la zone ; formuler des préconisations. »

Calé entre les pointes des Normands et des Saumonards, le projet s’étend désormais sur 252 hectares. Amaigri de 35 % par rapport à la version initiale de 387 ha. Le champ est tracé pour un potentiel de 313 filières, il en dénombre donc 74 de moins qu’à l’origine.

De même, deux chenaux perpendiculaires sont tracés dans le champ, quand l’ancienne version n’en posait aucun. Les plaisanciers pourront dès lors emprunter ces chenaux, voir y mouiller leurs lignes pour taquiner le poisson qui apprécie l’abri des filières.

Par ailleurs, « 15 % de filières seront placées en réserve, donc non attribuées, contre 5 % auparavant. En réserve pour des jeunes qui voudraient entrer dans le métier », souligne-t-on au CRC.

Dans sa mise en œuvre, le projet prévoit l’installation des lignes sur trois années, de 2014 à 2017, sachant qu’avant le référé, 12 filières mytilicoles avaient déjà été installées et mises en culture, et que les corps-morts de 30 filières ostréicoles avaient été immergés.

Un suivi environnemental

Sur le plan environnemental - là même où les opposants ont porté le fer -, « nous avons mis la barre très haut », estime Laurent Champeau. Mais avant d’entrer dans le détail des mesures, il tient à démentir absolument l’allégation des opposants, et notamment de l’association pour la préservation du littoral de la Maleconche et des pertuis (Aplimap), selon laquelle les déchets biologiques des mollusques envaseraient les fonds, à la verticale du champ.

« Le bureau d’étude a conclu qu’il n’y a pas de crainte à avoir de ce côté-là : la matière organique se trouve dans la colonne d’eau et elle est refiltrée par les mollusques. Regardez le champ de la baie d’Yves, il n’a pas dégradé la plage de Châtelaillon ni porté atteinte à l’activité touristique. » Reste que, pour faire bonne mesure, le CRC a fait procéder à un état des lieux de la faune et de la flore qui dans un an, trois, puis cinq ans, sera confronté aux données du suivi environnemental qui est programmé.

Les mêmes opposants redoutent l’arrivée de déchets ostréicoles, plastiques notamment, sur la plage, au droit du champ. Pour tenter de les rassurer, le CRC organisera « des séances de nettoyage, en cas de besoin ».

Plus globalement, chaque concessionnaire signera une charte formulant l’engagement d’une bonne conduite ; ses modalités restent encore à définir. Enfin, comme toujours dans pareil projet, les concessionnaires abandonneront sur l’estran une surface de parc équivalente à celle qu’ils acquièrent pour élever sur filières.

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25 juin 2013

Etang de Thau : la mortalité des huîtres régresse un peu

Source : Midi Libre

Pour accéder à l'ensemble des résultats d'Ifremer, cliquer Resco

Il y a un mois de cela, l'herpès et le vibrio virus faisaient leurs premières victimes parmi les huîtres, sans distinction de taille. Désormais, ce sont surtout les juvéniles qui succombent...

Est-ce le résultat du vent de nord-ouest qui a fait baisser de quelques degrés la température des eaux de l'étang ? Toujours est-il qu'après avoir tué indistinctement les grosses comme les petites huîtres lors de leur premier "assaut", le mois dernier, les virus tueurs ne touchent désormais que les huîtres juvéniles.
Les premières mortalités de l'année avaient été suivies, courant mai, d'une hausse jusqu'à 23 degrés de la température de l'eau de l'étang, favorisant l'action des virus. Puis, les eaux de la lagune avaient franchement refroidi et les virus un temps "disparu". Depuis une semaine environ, ils sont de retour (les eaux de l'étang avoisinent les 20 degrés), mais ne frappent plus les grosses huîtres. Une "amélioration" toute relative mais dont les conchyliculteurs doivent se contenter puisqu'il n'y a pour l'heure aucune parade...
La production annuelle d'huîtres sur l'étang a chuté en quelques années de 12 000 à moins de 8 000 tonnes par an, les producteurs hésitant de plus en plus à charger des "tables" dans lesquelles les virus frapperont forcément. Générant autant de pertes en terme de matière première que de main d'oeuvre...   

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Christophe Morgo a apporté beaucoup de précisions

Vendredi dernier, l'association l'Aquarium accueillait Christophe Morgo, conseiller général,  pour une conférence sur l'étang de Thau.

Ses précisions  sur la progression des sources de pollution ont amené les participants à prendre conscience de l'importance d'intervenir afin que cette lagune de 7.500 hectares aux richesses exceptionnelles ne devienne pas, dans l'avenir, une étendue d'eau sans faune ni flore.

Relié à la mer à Sète et par des graus  Marseillan, il est alimenté en eaux douces par une dizaine de ruisseaux dont le plus important est la Vène, le canal du midi, les eaux de source sous-marine de la Vise et les eaux pluviales.

L'étang permet à 600 conchiliculteurs qui produisent 1.300 tonnes d'huitres ( qui sont consomables au bout de 10 mois, alors que dans les autres bassins il faut compter 2 ans) et 3.000 tonnes de moules et 291 pêcheurs enrolés de pêcher des daurades, anguilles, coquillages fouisseurs, oursins.

Quatre cent espèces animales et 200 végétales font de ce lieu un espace unique en europe pour son ecosystème.

Les biologistes marins du monde entier  viennent étudier la prolifération des hypocampes vivant au milieu de l'herbier de zostères (plante aux longues feuilles).

Malheureusement la pollution gagne du terrain.

Son origine: les déchetteries sauvages, le canal du midi qui permet à 7000 pénichettes de traverser l'étang,celles-ci par manque de stations de dépotage déversant leurs rejets sanitaires dans l'eau, les 40000 hectares de plateaux versants, comme les collines de la moure.

Pour pallier à ce danger, Christophe Morgo invite tous les habitants du pourtour de l'étang à faire preuve d'humanisme, de surveillance afin que les futures générations puissent profiter des richesses alimentaires et environnementales de ce site.

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Le 23 juin 2013

Tour de France sanitaire avant l'afflux massif de touristes sur les côtes

Bassin de Thau : l’économie au "régime Scot"


Sur le bassin de Thau, l'activité économique est directement liée à la qualité environnementale.

Source : Midi Libre par Patrice Castan 13/06/2013

Le document d'urbanisme actuellement en enquête publique pose des limites à l'activité humaine. Contraignantes ou salvatrices, selon les points de vue.

C’est de notoriété publique (c’était d’ailleurs l’objectif) : le Schéma de cohérence territoriale (ou “Scot”) ne fait pas l’unanimité (notre édition du 6 juin). Mais la majorité, oui. Adopté par le SMBT (23 voix pour, 12 contre) et arrêté par le préfet, il est actuellement laissé à l’appréciation des gens de Thau. Une fois adopté, probablement dans quelques mois, il offrira un “cadre” aux Plans d’urbanisme qui, s’ils ne l’ont pas encore fait, remplaceront les Plans d’occupation des sols de chaque commune du Bassin. Voilà pour le contexte.

L'économie est ici largement liée à la préservation de l'environnement

Ce qui nous occupe aujourd’hui est le volet économique de ce document. Ou plutôt les contraintes et/ou facilités que son adoption implique. S’il veut fédérer, ce Scot autour duquel ont planché des dizaines d’élus, de techniciens, de professionnels issus de divers secteurs, devra résoudre une délicate équation. Celle résultant du fait qu’autour du bassin de Thau, le développement économique est intimement lié à la qualité environnementale. Entre conchyliculture, pêche et tourisme, elle conditionne le maintien de plusieurs milliers d’emplois directs (2 000 pour la seule conchyliculture).

De fait, là où certains regretteront que le Scot ne permette pas l’installation d’une nouvelle grande surface (à Sète sur les terrains Delieuze, par exemple), d’autres apprécieront qu’il limite l’urbanisation et donc réduise les risques d’un impact néfaste de l’activité humaine sur l’activité d’élevage de coquillages, la pêche, le tourisme...

Des points de friction

Avec bien sûr, là aussi, des points de friction : la localisation de la base-arrière du port (pour séduire, il a besoin de terrains, mais combien créera-t-il d’emplois ?) ; la place accordée aux zones conchylicoles (on a discuté sur l’opportunité de les réduire, mais elles ont été maintenues) ; la destination de la zone Montgolfier-Lafarge-Port Suttel-étang noir, où le SMBT estime avoir "un devoir de qualité" (environnementale) ; l’avenir autour de l’étang de certaines entreprises Seveso "qui n’ont pas vocation à y rester"...

Philippe Ortin : "L'hinterland, c'est totalement opaque"

Les conchyliculteurs ont été associés à l’élaboration du Scot. Vous êtes satisfait ?

On a obtenu en effet que les commissions soient paritaires depuis 8 ans. C’est un bon document. Mais ce qui nous choque, c’est qu’aujourd’hui, Thau Agglo ne veut plus des “trames vertes” qui coupent le développement urbain de Mireval, Vic, Balaruc-les-Bains.

Ces trames n’entravent-elles pas le développement économique ?

Peut-être, mais tout est là. Remettre en question ces trames vertes, c’est ouvrir la porte à un développement démographique supérieur aux “plus 40 000 habitants” (2008-2028) estimés, mettre en danger nos capacités d’assainissement et, en aval, l’étang et la conchyliculture, avec ses milliers d’emplois. Ce serait dommage alors que justement, les systèmes d’assainissement sont quasiment à niveau.

Et l’hinterland à Poussan ?

La réserve est inscrite dans le Scot mais on reste contre. Ces 40 hectares sont sur le bassin versant et on ne sait pas ce qu’ils vont y faire. La Région nous dit que ce sera une zone d’échange, avec... 2 000 emplois à la clé ! Ça me fait rigoler. Et pourquoi ne cherche-t-on pas la solution du côté de la digue Zifmar ? L’Etat y avait mis des sommes colossales pour pouvoir créer, après comblement, 80 hectares, et on va en chercher 40 à Poussan ! On n’est pas contre un hinterland mais là, c’est totalement opaque. Et pendant ce temps, les 11 entreprises conchylicoles basées sur le port n’arrivent pas à obtenir la réalisation par la Région de leur prise d’eau en mer. Du coup, leurs agréments sanitaires sont menacés. Et là, c’est 200 emplois. Alors ne lâchons pas la proie pour l’ombre.

Et ce n’est pas votre seul point de désaccord...

Non, le Scot classe la zone de Montgolfier (des terrains vendus par la Ville de Frontignan à la Région) en zone économique. Pour faire plaisir à qui ? A cet endroit, nous ne voyons pas autre chose qu’une trame verte, qui complèterait la “rupture” du bois de Saint-Gobain.

Philippe Ortin est président du Comité régional conchylicole de Méditerranée.

Eliane Rosay : "Le bassin de Thau, c'est pas la Suède !"

Comment expliquez-vous que certains trouvent le Scot trop protecteur, d’autres pas assez ?

Ce qui m’étonne, c’est que ces points de désaccord subsistent. Cela fait des mois que chacun a eu le temps de discuter, de s’intéresser, de s’insurger. Le consensus me semblait établi. Aussi, je suis aujourd’hui surprise de la décision de certains (12 délégués du SMBT ont voté défavorablement). C’est assez décevant.

Mais vous comprenez que “l’hinterland” puisse diviser...

Sur cette affaire, on sort les fourches avant de voir le projet définitif. La Région a peut-être péché par défaut d’information alors que la montée en puissance du port de Sète n’est pas évidente non plus. Mais ne nous insurgeons pas avant de savoir ce qu’il y a derrière. La vraie question, c’est : est-ce que ça créera vraiment des emplois ? Et parfois, il faut se donner les moyens.

Que pensez-vous de la position des conchyliculteurs, qui se veut plus protectrice du territoire ?

On est nombreux sur ce petit territoire. On n’est pas en Suède. Alors oui, attention à l’impact sur l’environnement mais ne fermons pas des portes. Je n’ai pas envie que le bassin de Thau devienne une “réserve”, il faut que “ça pulse”. Et la nature sera toujours mieux protégée avec un Scot que sans.

Et que pensez-vous des maires qui estiment que le Scot bloque le développement économique ?

Sur Balaruc-les-Bains (la Ville regrette que la rupture d’urbanisation du bois de St-Gobain soit maintenue), il me semble qu’il y a eu beaucoup d’échanges avec le SMBT. Sur Vic, et Mireval, ce sont visiblement des zones sensibles en terme environnemental et je ne pense pas que le “mitage” apportera quelque chose. Enfin, en terme d’offre commerciale comme pour les Plans locaux d ’urbanisme, il me semble intéressant en tant que maire d’avoir un cadre, une feuille de route, pour le développement équilibré de mon village.

Éliane Rosay, maire de Bouzigues, est vice-présidente de la Communauté de communes du nord du bassin de Thau (au tourisme et à l’économie), déléguée au SMBT.

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Morbihan. Huîtres : la qualité de l’eau inquiète


Les ostréiculteurs morbihannais inquiets. Ils craignent un déclassement de la qualité des eaux.

Source : Le Télégramme - 13 juin 2013

Les représentants d’ostréiculteurs morbihannais étaient reçus ce mercredi par le préfet. Ils ont alerté Jean-François Savy sur la qualité de l’eau, élément indispensable pour leur production.

Ils affirment que cette dernière s’est dégradée depuis 30 ans et en craignent les conséquences sur leur profession.

> Le reportage de Ty Télé : Le Télégramme

La baie de Morlaix aussi

Les ostréïculteurs de la baie de Morlaix ont exactement la même inquiétude, pour la même raison. Ils l'ont déjà fait savoir par leur syndicat. Ils font procéder régulièrement à des analyses, notamment quand se multiplient les algues vertes, comme c'est le cas actuellement.

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Qualité des eaux : une zone déclassée au Ferret


La zone de Mimbeau perdra durant deux mois son A et sera cet été rétrogradée en qualité B pour la pêche et la commercialisation.


Le Mimbeau, l’été. Pour Olivier Laban, cet afflux de touristes explique aujourd’hui le déclassement de la zone.

Hier matin Olivier Laban, le président du comité régional de la conchyliculture (CRC) a réuni les ostréiculteurs du Cap-Ferret au Canon. Il s’agissait pour lui de faire avec eux le point sur l’impact du prochain déclassement de la zone s’étendant entre le port de la Vigne et Hortense. Une zone jusqu’ici classée en catégorie A et qui, en juillet et août, affichera la lettre B. Une zone qui, en 2004, avait déjà été provisoirement rétrogradée.

À l’origine, la réglementation européenne qui confère la meilleure note à ceux qui peuvent pêcher et commercialiser directement. C’est le cas pour 80 % des zones du Bassin. « Seulement voilà, sur la côte, on est plus vulnérables », expose Olivier Laban.

Ils sont 75 concernés

Concrètement, les ostréiculteurs ayant des parcs sur cette zone ne pourront pas, le temps de l’arrêté de déclassement, vendre directement leurs huîtres comme ils le faisaient jusqu’ici. Ils devront, au préalable, les purifier. « 75 concessionnaires sont concernés », poursuit le président du CRC. « Certains ont d’autres moyens de travail s’ils ont des parcs à Gujan ou La Teste et peuvent faire des déplacements de produits. D’autres vont devoir s’équiper. »

Et de souligner plusieurs écueils. Le prix d’une part (le système monobloc coûte environ 30 000 euros), la réserve foncière limitée sur le Ferret (les bassins doivent être dédoublés) et surtout l’aspect « politique ». « Le principe du pollueur payeur n’y est pas », affirme Olivier Laban qui préfère « mettre la pression en amont pour s’assurer d’une qualité des eaux permettant aux ostréiculteurs de travailler ».
L’apport de population ciblé

« La crise du Mimbeau montre bien que les activités estivales qui se multiplient ont des impacts sur l’environnement. » Eaux de vaisselles ou toilettes : les bateaux sont clairement ciblés. « Le Mimbeau n’est ni un parc de loisirs, ni un jardin public, ni un hôtel », poursuit-il en l’affirmant : « Il y a un lien direct avec l’apport de population. Tout le monde a sa part de responsabilité et on demande clairement à l’État, aux services et aux collectivités de reconquérir le milieu. »

Rappelant qu’à la demande des ostréiculteurs l’an dernier une campagne d’affichage avait été réalisée sur la zone pour sensibiliser les touristes à sa fragilité, Olivier Laban demande à ce que l’effort didactique soit reconduit. « J’ai demandé aux ostréiculteurs de tenir le même langage lors des ventes directes et des activités de pescatourisme. »

L’éducation suffirait-t-elle à changer la donne ? Dans le cas contraire, le président se dit prêt à revoir l’appellation même d’huîtres d’Arcachon et du Cap-Ferret. En enlevant, si besoin était, la seconde origine.

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La Tremblade : amorce de retour à la normale après une pollution organique


L'embouchure de la Seudre

Source : Sud Ouest - 14 juin 2013

Par précaution, le préfet interdit la vente des coquillages produits dans un périmètre restreint en aval du pont de la Seudre, après une pollution organique en cours de résorption

L’une des stations de surveillance microbiologique d’Ifremer a constaté mardi un "dépassement important" de la concentration de bactéries coliformes altérant la qualité de l’eau de la Seudre, au droit du secteur de Mus de Loup, à La Tremblade, entre le chenal de Buget et le pont de la Seudre. L’analyse a révélé une concentration 30 fois supérieure à la norme admise de 230 unités d’escherichia coli par décilitre.

La municipalité de La Tremblade a pu rapidement établir que la station d’épuration de la commune n’était pas à l’origine de cette pollution organique. "Il paraît plus probable que cette pollution a été provoquée par une installation d’assainissement individuelle", avançait ce vendredi matin le maire de La Tremblade, Jean-Pierre Tallieu. L’installation en question s’est probablement révélée défaillante et les récentes pluies ont drainé des matières fécales vers l’eau de la Seudre.

Par mesure de précaution, le préfet de Charente-Maritime, Béatrice Abollivier, a pris un arrêté interdisant provisoirement "la commercialisation des coquillages produits" dans ce secteur très localisé, "sauf purification" des coquillages par immersion dans des bassins de décantation. Cette mesure devrait néanmoins avoir un impact économique limité pour les professionnels, le périmètre visé n’abritant que des parcs dits de dépôts (de stockage temporaire).

L’interdiction sera levée dès que deux analyses hebdomadaires consécutives attesteront de la conformité de la qualité de l’eau. Ce vendredi déjà, la dernière analyse en date montrait que la concentration de bactéries escherichia coli était revenue quasiment à la norme.

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22 juin 2013

Huître et moule. Une réponse à la mortalité tardive et aux moules qui se font attendre ?

Mai 2013 : une France glaciale dans un monde chaud

Source : Le Monde.fr par Stéphane Foucart

Le National Climatic Data Center (NCDC) américain a rendu public, jeudi 20 juin, son bilan climatique mondial pour le mois de mai. Avec une température moyenne supérieure de 0,66 °C à la moyenne des mois de mai du XXe siècle, celui-ci est le troisième plus chaud jamais mesuré depuis la fin du XIXe siècle.

Un tel constat peut sembler très surprenant aux Français métropolitains, mais la carte des températures mondiales publiées par le laboratoire américain exhibe bien la singularité météorologique de l'Europe occidentale : en France, en Espagne et au Royaume-Uni, le mois de mai a été particulièrement frais alors que la quasi-totalité de la surface du globe connaissait des températures supérieures aux normales.
En France, le deuxième mois de mai le plus froid

Selon le jeu de données du NCDC, la France a connu son deuxième mois de mai le plus froid jamais mesuré, l'Espagne n'avait pas vu les températures descendre aussi bas depuis 1985 et le Royaume-Uni depuis 1996... D'autres régions ont également connu des anomalies froides : l'Alaska et le Groenland occidental, de même que le golfe du Mexique. Partout ailleurs ou presque, les thermomètres ont grimpé au-dessus des moyennes.

Le bilan tiré depuis le début de l'année ne semblera pas moins étonnant aux habitants de la France métropolitaine. Les cinq premiers mois de l'année en cours pointent ainsi à la sixième place des cinq premiers mois les plus chauds mesurés depuis la fin du XIXe siècle, au dessus des terres émergées – et au huitième rang en tenant compte de la températures au-dessus des océans.

La carte des précipitations mondiales publiées par le NCDC montre également que la France – mais plus encore l'Europe centrale – ont connu un mois de mai exceptionnellement pluvieux...

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Entretien avec Christian Guyot*,* trésorier de l'association des ostréiculteurs traditionnels.

Qu'est-ce que l'ostréiculture traditionnelle ?
Les ostréiculteurs qui revendiquent cette appellation sont soumis à une charte et s'engagent à produire et à commercialiser uniquement des huîtres issues de la reproduction non dirigée en milieu naturel, c'est-à-dire que les naissains sont captés sur des tubes ou des coupelles immergés en pleine mer et ne proviennent pas d'écloseries. Ils acceptent également d'être contrôlés par un organisme certifié.

Pourquoi cette ostréiculture traditionnelle ?
Nous avons fait le choix de continuer à produire des huîtres naturellement, comme l'ont fait nos parents. Nous étions plusieurs dans la région et nous avons décidé d'unir nos efforts en créant une association, et de rassembler d'autres ostréiculteurs engagés dans la même production. Aujourd'hui, nous sommes 75 adhérents de tous les bassins de production : de l'étang de Thau (Hérault) à la Normandie en passant par le bassin d'Arcachon, la Charente, la Vendée et bien sûr la Bretagne.

Quels sont vos projets ?
Aujourd'hui, nous avons été éclairés par Marie-Line Houssin, scientifique d'un laboratoire de Caen, sur les recherches en matière de mortalité qui touche toutes les huîtres. Nous sommes toujours en attente de solutions pour résoudre ce problème. Nos principales actions ont pour but d'obtenir un étiquetage particulier qui indique que nos huîtres sont nées en mer pour nous différencier des produits issus d'écloseries ou encore des huîtres triploïdes (stériles). Pour obtenir ce label, nous avons déposé un dossier auprès des autorités compétentes.

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A y regarder de près !..

Filière. Les mytiliculteurs hollandais utilisent une technique de récolte qui me semble très efficace... Sur le modèle de l'ostréiculture en Corée du Sud... Et si je me rappelle bien sur le principe de la mytiliculture languedocienne en mer ouverte (à la fin des années 1980)

Les moules de juin tiennent la corde

Source : L’Avenir par Emmanuel Huet

En Zélande au Pays-Bas, quelques producteurs de moules s’activent déjà. Les moules issues des récoltes suspendues sont déjà disponibles.

Accéder au diaporama

La technique de culture suspendue est peu répandue. Seuls quatre producteurs l’appliquent aux Pays-Bas.

Les moules, c’est une histoire belgo-hollandaise à l’eau de mer. Alors que nos voisins cultivent massivement, ce sont les consommateurs belges qui en profitent. 60 % de la production hollandaise est ainsi destinée au marché belge.

Évoquer les moules en ces premiers jours d’été, n’est-ce pas anachronique? Et bien non! Car, comme dans tout, «y a plus de saison, m’sieu». Et celle des moules vient de débuter dans les eaux intérieures de la Zélande. Les moules primeurs, qu’on retrouve actuellement dans nos supermarchés, sont généralement issues d’une technique très particulière de pêche  : il s’agit de moules de corde.

À Vrouwenpolder, sur la presqu’île de Walcheren, la société Neeltje Jans s’est spécialisée dans cette technique dans les années 90. Le bateau, à fond plat, est amarré juste devant l’usine. En arrière-plan, sur un vaste bassin intérieur alimenté par la mer du Nord, on distingue une multitude bouées grises et rouges. C’est sous ces bouées que des milliers de mollusques bivalves grandissent au jour le jour.

 Cliquer Ici ou sur l'image pour accéder à la vidéo qui dévoile une technique de récolte différente à celle pratiquée généralement en France

La technique de la corde permet de produire des moules avec un pourcentage plus élevé de chair: environ 350 grammes par kilo. «On a toujours le même niveau de chair, contrairement aux moules de fond», se réjouit Simon Schot, producteur. Son prix étant plus élevé, environ 1 € du kilo, la moule de corde disparaîtra assez rapidement du marché à la mi-juillet, lorsque les moules de fond débarquent massivement. «On a commencé à pêcher le 3 juin. On en aura 600 à 800 tonnes cette année.» Ce qui correspond à une récolte quotidienne d’environ 20 tonnes.

De meilleure qualité

Contrairement aux moules de fond qui entrent en contact avec le sable, les moules issues de cette culture suspendue ne doivent pas être arrosées abondamment. Le fait d’être suspendues leur permet aussi de bénéficier d’une eau particulièrement riche en éléments nutritifs.

Sur le bateau, les pêcheurs relèvent les lignes au moyen d’un grappin hydraulique. Autour de chaque corde, longue d’environ 17 km, 20 tonnes de moules y sont solidement arrimées. Un an et demi plus tôt, des petites moules avaient été greffées sur ces cordes et maintenues dans un bas protecteur en coton. «Ensuite, on vient régulièrement contrôler si tout est en ordre.»

La pêche en elle-même est très simple. Une fois la corde engagée à l’arrière du bateau, les moules sont extraites de la mer et détachées mécaniquement.

Aux Pays-Bas, seuls quatre producteurs travaillent cette technique de pêche suspendue. Pour notre pêcheur, il ne faut pas se focaliser que sur la taille du mollusque. «Il ne faut pas se baser que sur le calibre. Il faut expliquer aux consommateurs que ce ne sont pas toujours les moules les plus grosses qui sont les meilleures.»

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Le 18 juin 2013 

L’huître traditionnelle veut son label

Un dixième des ostréiculteurs bannit tout recours aux écloseries. Ils leur préfèrent les « produits nés en mer ».

Source : Ouest France par Jean-Pierre Buisson

Ils sont en guerre contre les naissains produits en écloserie, les membres d’Ostréiculteurs traditionnels se réunissent, ce mardi, à Vannes. « Notre association compte soixante-dix adhérents, mais nous sommes environ trois cents à ne pas avoir recours aux huîtres triploïdes vendues par les écloseries », indique Benoît Le Joubioux, président «d’OT ». Une opposition viscérale aux huîtres de laboratoire fondée sur des soupçons de contamination. « La crise de mortalité des huîtres a démarré en 2008. Or, l’année précédente, les scientifiques ont modifié leur méthode. » Rien ne prouve toutefois qu’il y a un lien de cause à effet.

Pour en avoir le cœur net, « une expertise indépendante est en cours depuis trois ans. Ces conclusions devraient être rendues prochainement », explique Benoît le Joubioux. Parmi les éléments qui nourrissent sa suspicion, « le fait que les huîtres triploïdes (dont on a modifié les chromosomes) fabriquent des gamètes à 13,4 %. » En résumé, qu’elles peuvent se reproduire, « alors qu’on nous avait assuré qu’elles étaient stériles. » Les ostréiculteurs traditionnels ne sont pas les seuls à s’interroger. Ceux du bassin d’Arcachon ont voté en faveur d’un moratoire sur l’utilisation des triploïdes. Problème, dans les autres bassins d’élevage le vote n’a jamais eu lieu, « et le projet de moratoire n’a pas vu le jour ».

Lors de leur création, les écloseries ont été conçues pour pallier les mauvaises années de captage naturel. Avec le temps, elles ont pris une place importante dans la filière, en permettant notamment de faire gagner une année de production et donc d’améliorer la rentabilité des entreprises. « On a fabriqué du produit de moyenne gamme en grande quantité », estime Benoît Le Joubioux. À ces méthodes de production « industrielle », il oppose une ostréiculture « avec des produits nés en mer. » Une estampille que l’association voudrait voir officiellement reconnue.

Quant aux mortalités des naissains, elles ne faiblissent pas. Pour la sixième année consécutive, elles ont redémarré sur l’étang de Thau et dans le bassin d’Arcachon. Vendéens, Bretons et Normand font le gros dos. Chez eux, la température de l’eau n’a encore dépassé les 16 °C, niveau déclencheur. L’actualité des ostréiculteurs, c’est aussi l’élection d’un président à la tête du Comité national de la conchyliculture pour remplacer Goulven Brest, démissionnaire. Elle aura lieu mercredi.

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Le 13 juin 2013

Morbihan. Huîtres : la qualité de l’eau inquiète

Les ostréiculteurs morbihannais inquiets. Ils craignent un déclassement de la qualité des eaux.


Source : Le Télégramme - Le reportage de Ty Télé

Les représentants d’ostréiculteurs morbihannais étaient reçus ce mercredi par le préfet. Ils ont alerté Jean-François Savy sur la qualité de l’eau, élément indispensable pour leur production.

Ils affirment que cette dernière s’est dégradée depuis 30 ans et en craignent les conséquences sur leur profession.

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Un satisfecit de l'Etat le jour où la Cour de justice européenne sermonne la France ! Le préfet de région a encouragé des agriculteurs à poursuivre dans la voie du développement des herbages notamment, ce jeudi matin à Saint-Michel-en-Grève (22). Il a estimé que la directive nitrates que la France est accusée de n'avoir pas respectée devient caduque, puisqu'une nouvelle directive la remplace. Les algues, pour l'instant, sont moins nombreuses qu'il y a quelques années.

Deux ans après la signature du "projet de territoire à très basses fuites d'azote", pour la Lieue de Grève (nord-ouest des Côtes-d'Armor), le préfet de région, Michel Cadot, celui des Côtes-d'Armor, des élus et des agriculteurs se sont retrouvés ce jeudi matin dans une des dix fermes pilotes. C'était à Saint-Michel-en-Grève, entre Lannion et Morlaix, une des communes les plus touchées par les pollutions aux algues vertes.

La justice européenne gronde encore
La Cour de justice européenne reproche à la France des manquements dans l'application de la quatrième directive nitrates, sans infliger de sanction financière pour l'instant. Le préfet de région a indiqué que, selon sa suggestion et celle des préfets des Côtes-d'Armor et du Finistère, la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, Delphine Batho, va faire appel de l'arrêt qui implique une amélioration dans les meilleurs délais.

Moins de maïs, plus d'herbes
Plus localement, Bruno et Anne-Françoise Loutrage ont décidé de faire partie des fermes pilotes des deux bassins versants de la Lieue de Grève. Ils possèdent notamment 53 vaches laitières de race normande. En 2012, l'herbe représentait 67 % de leur assolement (contre 63 % en 2009). Le couple a en particulier divisé par deux, à peu près, sa surface de maïs (plus de douze hectares de moins)....

(...)

Le ramassage a débuté...

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L’Union européenne (Cour de Justice) vient de condamner la France pour ses manquements successifs à respecter les teneurs en nitrates dans les rivières et bassins versants, notamment les plus vulnérables.  La directive nitrates date de 1991, soit 9 ans avant la DCE- Directive cadre sur l’eau de 2000.

L’OCE note que l’autorité en charge de l’eau n’est pas capable aujourd’hui de garantir sur les masses d’eau françaises des niveaux de pollution agricole, industrielle et domestique garantissant la qualité des milieux aquatiques.

Dans ces conditions, il nous semble curieux et illusoire de désigner les  chaussées, seuils et barrages  responsables de la dégradation d’une eau, dont l’Etat n’a pas été capable de préserver les équilibres chimiques, physiques, et biologiques.

En savoir plus : Le Monde, 13 juin 2013

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Le 12 juin 2013

Comité national de la conchyliculture : Gérald Viaud seul candidat 

Source : Le Marin

Les volontaires ne se pressent pas pour remplacer Goulven Brest à la présidence du Comité national de la conchyliculture (CNC). Seul l’ostréiculteur charentais Gérald Viaud est candidat. L’élection aura lieu le mercredi 19 juin.

Le Conseil du CNC élira son président pour un an, afin d’assurer la fin du mandat de Goulven Brest qui démissionne, comme annoncé en janvier. Gérald Viaud est déjà président du comité régional de la conchyliculture de Poitou-Charentes et vice-président du CNC, chargé du secteur huître. Sa proposition d’assurer l’intérim était connue et la question était surtout de savoir, à la clôture des candidatures le mardi 11 juin au soir, s’il y avait un autre volontaire parmi les membres élus au conseil du CNC.

L’ostréiculteur Goulven Brest présidait le CNC depuis avril 1997. Dans sa longue lettre de démission fin janvier, il expliquait son ras-le-bol et son amertume : inefficacité de l’État à reconquérir la qualité des eaux, monopole de la recherche… Il estimait alors « salutaire qu’un autre président prenne les commandes du CNC et donne le cap ». 

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Le 7 juin 2013

Compréhension des mortalités d’huîtres en méditerranée et soutien à la mise en place d’une ostréiculture méditerranéenne pérenne.


Source : www.3s-en-lr.com

UMR 5119 Ecosym, équipe RIME

Bio-ressources marines Biodiversité/Ecosystèmes

1 Avez-vous une idée d'activité(s) nouvelle(s) pour votre domaine/secteur, basée sur la recherche & l'innovation grâce à laquelle le Languedoc-Roussillon pourrait devenir un des leaders européens à 5 – 7 ans ?

Depuis 2008, la production ostréicole régionale qui représente 10% de la production nationale, est sévèrement touchée par des épisodes de mortalités. Les pertes financières pour les entreprises de la région LR sont estimées à 10 M€/an.

Ces mortalités d’huîtres sont multifactorielles, dépendant de stress environnementaux, de pathogènes (virus et bactéries), des pratiques culturales et du statut génétique et physiologique des animaux. Les huîtres cultivées en région LR sont issues de naissains provenant de la façade atlantique probablement peu adaptés aux conditions locales d’élevage. Le poids des facteurs impliqués dans les mortalités avec leurs spécificités régionales doit être analysé afin de mieux les prévoir et de disposer d’outils pour les réduire.

En s’appuyant sur les acteurs de la recherche publique et privée en région réunissant des experts de l’analyse des génomes à l’écologie des systèmes, nous proposons une action de recherche intégrée sur les mortalités d’huîtres pour aider la filière ostréicole régionale et nous positionner comme leader européen dans ce domaine. Notre action sera centrée sur la définition de mesures prophylactiques efficaces, et l’aide à la production par le réseau professionnel local d’une huître adaptée au milieu méditerranéen.

La région pourra donc avoir un rôle de leader dans la mise en place de solutions innovantes face aux mortalités d’huîtres et transférables à d’autres sites.

2 Expliquez quelles seraient les innovations (ou type d'innovations) attendues et à quelle échéance?

1 – Aide à la mise en œuvre de mesures prophylactiques permettant de limiter l’impact des stress environnementaux sur les mortalités (3 à 5 ans):
(i) Caractérisation des facteurs associés aux épisodes de mortalités d’huitre en LR.
(ii) Détermination de leur poids respectifs dans le déclenchement des mortalités pour l’adaptation des pratiques culturales.
(iii) Développement d’indicateurs de stress chez l’huître pour la surveillance in situ.

2 – Soutien à la production d’une huître résistante et adaptée à l’environnement méditerranéen (5 à 7 ans):
(i) Caractérisation de marqueurs d'une meilleure capacité de survie des huitres en milieu méditerranéen.
(ii) Génération d’une souche d’huître locale adaptée à l’environnement méditerranéen par des plans de sélection accélérés grâce à l’utilisation d’outils de transcriptomique et génomique.
(iii) Utilisation en écloserie d'une microflore probiotique favorable à la survie des huîtres et utilisable en prophylaxie.

3 En quoi votre proposition présente t'elle une dimension collective ?

Les objectifs de la proposition sont ambitieux et ne peuvent être atteints que par la collaboration et contribution des acteurs institutionnels et professionnels du développement de la filière conchylicole en LR, d’acteurs de la recherche publique et privée.

Ces travaux s'inscrivent dans le cadre du réseau MerLR qui fédère les laboratoires impliqués dans le domaine des ressources et écosystèmes marins du Languedoc-Roussillon. Ils viennent également en soutien aux projets de développement d’une conchyliculture régionale portés par les structures professionnelles.

Partenaires :
- CRCM (comité régional conchylicole de Méditerranée)
- CEPRALMAR (Centre d'Etudes et de PRomotion des Activités Lagunaires et MARitimes)
- Réseau Mer LR
- UMR Ecosym (Equipes: RIME, ETDA, DROP, PE)
- Laboratoire 2EI (laboratoire Ecologie te Evolution des Interactions, UMR 5244 CNRS/UPVD) Perpignan.
- IFREMER LER/LR (Laboratoire Environnement Ressource / Languedoc-Roussillon)-Sète
- IFREMER LALR (Laboratoire d’Aquaculture en Languedoc Roussillon) et Plateforme expérimentale de Palavas les flots
- La plateforme Technoviv (UPVD et financée par la région LR)
- Société SkuldTech (Biopole Euromédecine II, Montpellier)

4 Quelles sont les compétences (scientifiques, technologiques, marketing, commerciales, logistiques...) nécessaires pour développer votre proposition ?

Ce projet s'appuie sur les nombreuses compétences scientifiques et technologiques présentes en région LR, impliquant des acteurs des secteurs publique et privé :

- Ce projet fédérera plusieurs laboratoires publics (IFREMER, CNRS et Universités) en Languedoc et en Roussillon. Ces laboratoires aux spécialités complémentaires sont l’outil indispensable pour aborder efficacement l'aspect multifactoriel de l'apparition des mortalités et de la résistance des huîtres. Ainsi, des compétences en microbiologie, immunologie et transcriptomique de l'huître (UMR ECOSYM équipe RIME), en transcriptomique, métagénomique, et génétique quantitative (UMR 2EI), en bioinformatique (plateforme Technoviv de l’UPVD financée par la région LR), en caractérisation de microflore (UMR ECOSYM équipes DROP et PE), en biologie et écophysiologie (LER-LR IFREMER Sète), et dans l'analyse et l'interprétation de paramètres environnementaux (LER-LR Ifremer Sète, UMR ECOSYM équipe ETDA) seront largement exploitées.

- La mise en place d’un site atelier d’élevage d’huîtres in situ dans l'étang de Thau viendra compléter et soutenir l’action et les compétences du Laboratoire Environnement Ressources aquacoles (LER/LR IFREMER Sète) sur le terrain. Les moyens logistiques et les compétences de la station IFREMER de Sète permettront de mener à bien les différentes expérimentations in situ qui seront suivies par les partenaires des projets de recherche.

- Ce projet bénéficiera des compétences technologiques de la société privée de biotechnologie SkuldTech dans les domaines du séquençage haut débit et du traitement des données associées, indispensable à la recherche de marqueurs moléculaires (transcriptomiques et génétiques).

- Pour mener à bien les expérimentations de terrain ainsi que la production de familles d'huitres prévues dans ce projet, des compétences technologiques et logistiques seront apportées par le CRCM, le CEPRALMAR. Ces partenaires étant experts dans le domaine de la production et du suivie d'huîtres en Méditerranée et dans l'étang de Thau en particulier.

- Les approches expérimentales ambitieuses de notre action qui s’appuieront sur les installations de la plateforme aquacole expérimentale IFREMER de Palavas-les-Flots, nécessitent l’amélioration et l’augmentation des capacités des infrastructures pour permettre de tester les effets des paramètres physico-chimiques, micro-algues, polluants et de réaliser des infections microbiennes en conditions contrôlées et sécurisées.

5 Quels seraient les outils opérationnels nécessaires ?

- Plateformes de séquençage, génotypage, bioinformatique et biostatistiques (Technoviv Perpignan et Labex CeMEB Montpellier)
- Plateforme expérimentale aquacole (IFREMER Palavas-les-flots)
- Plateforme écloserie-micronurserie de production d’huîtres méditerranéeennes (projet porté par le CRCM)
- Site atelier permettant le suivi des élevages et des paramètres environnementaux (IFREMER LER/LR Sète, CRCM et CEPRALMAR)
- Des appels à projets collaboratifs de type ANR et/ou européens
- Des projets contractualisés régionaux

6 Pouvez vous chiffrer le coût global estimé pour ces outils ?

1 à 5 M€

7 Justifiez en quoi votre proposition nécessiterait des financements publics et précisez éventuellement en quelle proportion ?

Les financements publics sont indispensables pour la recherche.
Nous proposons la mise en place d’une action globale coordonnée, de la recherche jusqu’aux professionnels, de toute la filière ostréicole en région LR avec une volonté collective d’aider à sa sauvegarde et à son indépendance via sa modernisation et sa coordination au niveau régional. De toute évidence, le succès d’une telle action dépend d’un soutien financier régional significatif. En effet, l’évolution des infrastructures expérimentales et de production indispensable à la réalisation de ce projet ne peut être entreprise sans un soutien des financements publics.
Ce projet s'inscrit totalement dans une recherche finalisée en appui à la filière ostréicole régionale en vu de sa pérennisation.

7 Fichier proposé

contribution_1369748036.pdf

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Le 29 mai 2013

Huîtres : début des mortalités à Thau

Source : Le Marin

Les premières mortalités sont apparues sur l'étang de Thau avec un peu de retard par rapport aux années précédentes (DR).

Les petites huîtres meurent en masse dès que la température de l’eau se réchauffe depuis 2008. L’année 2013 ne fera pas exception à la règle : les premières mortalités ont été rapportées dans l’étang de Thau à partir du 20 mai. Cette année, le printemps a été froid avec quelques hausses brusques mais très ponctuelles de la température.

L’apparition des mortalités devrait, du coup, être plus tardive. L’hypothèse s’est déjà vérifiée en Méditerranée puisque le phénomène démarre en général au début ou au milieu du mois de mai. Une étude statistique menée à l’Ifremer tend à montrer que plus le premier pic a lieu tôt, plus le taux de mortalités au sortir de l’été est élevé. Si la logique est respectée, le phénomène 2013 pourrait être un peu moins intense que ceux des années passées.

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Maryline Houssin, chercheuse au laboratoire Franck Duncombe de Saint-Contest, était "l’invitée de la rédaction", l’émission du mercredi midi sur Tendance Ouest (100.2 FM).

Quand parlez-vous de surmortalité ?
"On parle de surmortalité dès lors que plus de 30% des naissains d’huîtres meurent. Sur certaines périodes de l’année, on a atteint 80 à 90% de mortalité en 2008 et 2009. L’an passé,  elle représentait autour de 60%. La Basse-Normandie se situe dans la moyenne nationale".

Quelle est la situation actuelle dans le Calvados ?
"Il existe deux sites de production sur nos côtes,  à Meuvaines, près d’Asnelles, et à Isigny, dans la Baie des Veys. On en dénombre aussi dans la Manche, autour de Saint-Vaast-la-Hougue, fermaville, et bien sûr, dans les secteurs de Blainville, Gouville, Pirou, Portbail ou Barneville. Nous ne constatons pas encore de surmortalité en Normandie cette année".

Quelles sont les périodes à risque ?
"La surmortalité se manifeste souvent sur la période estivale. On la constate dès la fin du mois de mai et début juin, et surtout en juillet et en août. Dans le milieu naturel, les bébés-huîtres sont fécondés en été. Mais s’ils sont produits en écloserie, il peut y avoir un apport constant. Depuis deux ans, nous constatons que le taux de surmortalité est en baisse".

Comment l’expliquer ?
"On ne le peut pas encore. Mais nous espérons que les animaux acquièrent une résistance face au virus qui les touche, l’OSHV1. Ce virus est connu depuis 1972 et nous l’avons vu apparaître en France en 1990. Mais à partir de 2004, nous nous sommes aperçu qu’il ne s’agissait plus du virus de référence, mais d’un variant".

Sur quoi vos recherches portent-elles ?
"Nous essayons de comprendre quel est le mécanisme d’infectiosité. Nous cherchons aussi à savoir s’il y a des facteurs environnementaux qui s’ajouteraient au virus, pour expliquer la surmortalité, comme une élévation des températures, un choc thermique, un manque d’oxygénation... L’objectif, c’est de travailler sur l’amélioration des pratiques culturales, en donnant des conseils aux ostréiculteurs pour limiter la propagation du virus, comme par exemple ne pas importer des naissains durant certaines périodes".

Quels sont vos premières conclusions ?
"Il était acquis que le virus n’était virulent que dans des eaux à 19°. Or, elles atteignent rarement cette température en Normandie. Nous nous orientons vers l’hypothèse du choc thermique, lors d’un changement rapide de température."

Cette surmortalité est-elle inquiétante pour le consommateur ?
"Pas du tout. Ce virus ne représente aucun danger pour les consommateurs".
Une vie, 4 dates
1998. Arrivée au laboratoire Franck Duncombe
2003. Docteur au laboratoire en virologie, notamment des coquillages
2006. Chef de service en recherche et développement (micro-biologie)
2008. Se penche sur la surmortalité des huîtres

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Basse-Normandie : le développement de l'aquaculture à l’étude

Réunissant 80 professionnels et acteurs économiques, le conseil régional organisait ce mercredi 29 mai une journée de réflexion sur le développement de  l'aquaculture, l'une des principales ressources de la Basse-Normandie.



Source : France 3 Basse-Normandie  par Catherine Berra

Journée de réflexion sur le développement de l'aquaculture, ce mercredi 29 mai, au conseil régional de Basse-Normandie © France 3 Basse-Normandie
La demande mondiale des produits issus de l’aquaculture augmente. La consommation européenne et française également. Et pourtant, la production aquacole française baisse.

Un paradoxe qui ressemble à une opportunité à saisir pour notre région, d'autant qu'elle dispose déjà de sérieux atouts en la matière : des industries présentes sur la majorité des activités, une offre de formation complète du Bac Pro au master et des centres de recherche en pointe.

La production mondiale aquacole a augmenté de 35 % depuis 2006. Pendant ce temps, la production en France a diminué de 16 % alors que la consommation, elle, augmentait. Du coup, le taux d’importation est passé de 60 % à 80 % en 10 ans.

Au total, l’aquaculture représente 11 400 emplois en France dans 3 500 entreprises.

En basse-Normandie, elle est largement dominée par la conchyliculture qui représentent 3 000 emplois et compte deux écloseries dont la principale est la SATMAR.

Au-delà, elle réunit principalement une ferme aquacole "Saumon de France" dans la rade de Cherbourg, une écloserie SALMO spécialisée entre autres dans les alvins de saumons à Gonneville, une ferme aquacole écologique à Gefosse-sur-Mer et de nombreux élevages piscilicoles. Avec Filpromer, Nutrifish, Dielen, Manche Marée, Lequertier, Granvil’mer et Marée du Cotentin, sur les activités de transformation, la filière aquacole bas-normande est complète.

Parallèlement, plusieurs formations sont proposées dans la région : du Bac Pro au lycée Maritime et Aquacole de Cherbourg au Brevet Professionnel au CFPPA de Coutances, jusqu’au BTS, Licence et Master à Intechmer en passant par la formation d’ingénieur agro alimentaire de l’ESIX.

Si on ajoute des centres et laboratoires de recherche déjà en lien avec les industriels et les formations, tous les éléments nécessaires au développement d’une véritable filière aquacole sont réunis en Basse-Normandie.

C’est pourquoi la Région a réuni les différents acteurs concernés pour évoquer les actions à mettre en œuvre pour favoriser son développement.E

Elle propose de travailler avec l’ensemble de ses partenaires institutionnels, professionnels et scientifiques, à l’émergence d'un Centre Régional de l’Aquaculture.

Il s’agirait en fait d’un institut sans mur à l’instar du Centre de Référence sur l’Huître, qui réunirait les acteurs industriels et de la recherche en Basse-Normandie (Université de Caen – Basse-Normandie, Intechmer, le SMEL, Ifremer, les laboratoires départementaux…). et aurait vocation à assurer une meilleure diffusion des connaissances, à accompagner l’innovation scientifique, technologique et également la création ou le développement d’entreprises dans ce domaine.

Pour Daniel Lefèvre, président du comité régional des pêches, l'aquaculture est sans doute une alternative valable pour la sauvegarde de la ressource vivante en milieu marin, mais pas la seule.

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Comme leurs pairs, Joëlle et Benjamins Paletta attendent le beau temps.

Pour les professionnels du port du Chichoulet à Vendres la saison est catastrophique, mais ils gardent le moral pour résister.

Une Tramontane glaciale soufflant en rafales, de gros nuages gris dans le ciel… Brrr ! Hier, au port du Chichoulet, à Vendres, entre deux rares rayons du soleil, c’est l’hiver à rallonge de ces dernières semaines qui jouait les gros bras.

Et justement, ce temps qui ne donne vraiment pas envie de mettre le nez dehors, les conchyliculteurs commencent à en avoir assez. Avec le froid de canard ambiant, les clients se font rares. L’embellie tant attendue, après un hiver maussade, ne pointe toujours pas le bout de son nez. Et du côté des professionnels, on fait grise mine.

"Comme chaque année, avec les fêtes, décembre a été un bon mois pour nous, relève Joëlle. À cette époque, les gens ont tendance à ne pas se priver. Mais ensuite, le premier trimestre a été très difficile."

"Le début de saison est catastrophique"

Benjamin Paletta Le printemps n’a pas arrangé les choses, comme l’explique Benjamin, son frère : "L’hiver est toujours rude, souligne-t-il. Mais cette fois, le début de saison est carrément catastrophique !"

En terme de chiffre d’affaires, chez les Paletta, on parle d’environ 20 % de baisse, par rapport aux années précédentes. Et la crise qui touche les ménages s’ajoute à la météo pourrie de ces dernières semaines.

"Lors du week-end de Pentecôte, c’est un peu reparti avec le beau temps, reconnaît Joëlle Paletta. Mais cela n’a pas duré. Les gens font aussi des achats plus ciblés qu’auparavant. Ils se rabattent plus sur les moules. Le classique, c’est moules, bulots et crevettes."

Les prix ont grimpé en flèche

Il est vrai que côté prix, les tarifs ont grimpé en flèche pour certains produits, comme les huîtres. Au Chichoulet, les conchyliculteurs font affiner leurs huîtres en mer, sur des filières.

Ces produits viennent de l’étang de Thau, où ces dernières années, la mortalité du naissain a fait grandement baisser la production et a donc amené les producteurs à augmenter leurs prix de l’ordre de 30 % à 40 %.

Par ricochet, cette augmentation s’est répercutée sur les étals des conchyliculteurs. Il y a encore trois ans, le kilo d’huîtres se négociait aux alentours de 4 €. Désormais, son prix avoisine les 7,50€.

En revanche, le prix des moules n’a pas changé depuis des années. Au Chichoulet où on les produit, le kilo se vend en moyenne 2,60€.

Quoi qu’il en soit, les professionnels croisent les doigts pour que le froid laisse enfin place au beau temps. Même si, comme le souligne Joëlle Paletta, "nous ne rattraperons certainement pas ni le temps, ni l’argent perdu."

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Le 27 mai 2013

Passion, dopamine de l'ostréiculteur, pour surmonter les difficultés...

Morbihan. Jacques Carrer de retour dans les parcs de Mané Hellec

Source : Ouest France  par Charles Josse

Jacques Carrer, 46, revient à l'ostréiculture.

Sous ses yeux, à Mané Hellec : deux hectares de parcs que l'eau montante de la ria vient recouvrir deux fois par jour. C'est là que poussent les huîtres de Jacques Carrer. Paisiblement. Élevées dans des poches, en plastique dur et ajouré de petits carrés, qu'il faut retourner - « 400 sacs en 3 heures » - et « dédoubler » dès que les coquillages ont grossi. Il faut leur redonner de l'espace pour poursuivre une croissance régulière. Et atteindre 3 ans, l'âge de leur commercialisation.

« Ici, chez moi ! »

Jacques Carrer, 46 ans, aime sa rivière. Dont il scrute la géographie par la baie vitrée de sa maison, posée en surplomb de la grève. C'est un retour au métier pour l'ostréiculteur, après deux ans de remise en cause. « J'ai dû me séparer de mon premier atelier et de mes concessions », dit-il sans s'étendre davantage sur cet épisode douloureux. Aujourd'hui il arpente ses nouveaux parcs le sourire aux lèvres, léger et enthousiaste. « C'est chez moi ici. La rivière, c'est mon terrain de jeu. »

Les collègues sont contents de revoir leur camarade de Sainte-Hélène. Certains l'ont accompagné dans les moments les plus durs. Et voilà Jacques Carrer de nouveau de plain-pied dans le métier, jusqu'à reprendre du service au sein du syndicat de la ria, dont il a été président il y a une poignée d'années. « Nous sommes soudés », résume l'ostréiculteur.

La passion, avant tout

La reprise d'activité a eu lieu début 2013. Les premières huîtres ont été immergées l'été précédent. Du naissain diploïde issu de l'écloserie Novostrea Bretagne, à Sarzeau. La même écloserie qui n'avait pu s'installer dans la ria, à Beg Er Vil.

Et la surmortalité ? Ah ce satané virus, toujours actif. « J'ai le sentiment que ça s'estompe. Les pertes sont toujours là, mais moins importantes me semble-t-il. Mais attention ! À nous de savoir anticiper pour ne pas nous retrouver dans une situation inverse... », indique Jacques Carrer.

Un peu dingue de s'installer dans un tel contexte, non ? « Ça ne m'a pas fait reculer. » Passion quand tu nous tiens !

2 500 tonnes par an. Environ 40 ostréiculteurs travaillent dans la rivière. Sur 3 000 hectares de concessions sont exploitées 2 500 tonnes d'huîtres creuses par an. Il y a aussi des parcs à coques et palourdes. L'huître de la Ria d'Étel, au goût ni trop salin ni trop lisse, est l'un des douze crus de Bretagne.

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Spécialisé dans la culture des naissains, le Vendéen d'origine voue une véritable passion à son métier. Il s'est installé depuis un an sur l'estuaire du Jaudy, à Trédarzec.

« J'ai effectué mon premier stage dans l'ostréiculture à 14 ans », sourit Jean Friconneau. L'an dernier, ce jeune homme affable de 29 ans a repris l'affaire de Denis Guillou, au moulin du Carpon, à Trédarzec. Jean est spécialisé dans la culture des naissains, il achète les « bébés huîtres » dans des écloseries. « Avant de les revendre, je les fais grossir sur des filières suspendues et émergées. »

L'ostréiculteur joint le geste à la parole et prend en main un lot de lanternes, des petits sacs ronds attachés verticalement entre eux. On sent que l'homme aime son métier. « D'abord, je les place là-dedans puis, quand les huîtres sont plus grosses, je les transvase dans des poches rigides avec un maillage plus gros, explique-t-il. La culture des naissains débute en septembre pour se terminer en mai. »

En 1999, Jean Friconneau suit une formation aquacole à Fouesnant, dans le Finistère, avant de passer un bac pro cultures marines au lycée maritime d'Étel. Durant ses études, Jean pense déjà à s'installer comme ostréiculteur. « J'ai eu plusieurs opportunités, notamment à Saint-Philibert, dans le Morbihan. J'étais en pourparlers avec un patron, mais j'ai bien fait d'attendre car la hausse de la mortalité est arrivée un an plus tard. »

« Je suis venu pour travailler chez France Turbo »

Il y a cinq ans, Jean déménage dans les Côtes-d'Armor. « Je suis venu ici pour travailler chez France Turbo », s'amuse-t-il en jetant un regard sur sa droite. Et pour cause, le hangar de cette entreprise jouxte la sienne. À Trédarzec, il fait la connaissance de Denis Guillou. « Nous nous sommes toujours bien entendus. Il m'a proposé de reprendre son affaire car il voulait arrêter. Alors j'ai franchi le pas », assure l'ancien rugbyman amateur. Aujourd'hui, à Plouguiel, Jean exploite 36 ares en filières au Palud. Derrière la Roche-Jaune, il cultivera des poches sur 70 ares à Port-Bénit, dès l'année prochaine.

Le milieu maritime a toujours fait partie de l'environnement de ce Vendéen d'origine. « Mon arrière-grand-père et mon grand-père avaient un chantier naval aux Sables-d'Olonne, et mon père était chaudronnier de marine », raconte Jean. Ce qui lui plaît dans son travail ? « C'est ma seule passion, on est toujours dehors et puis il y a pire comme paysage, non ? »

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Les deux tiers des naissains français d'écloserie grandissent dans les Pays de la Loire. Boostées par la demande grossie par la surmortalité des huîtres, les nurseries poussent en Vendée.

D'imposantes digues et, à l'arrière, tout un réseau hydraulique complexe, composé de canaux, rigoles et bassins de rétention desservant vingt-deux nurseries. C'est là, entre Bouin et Beauvoir-sur-Mer (Vendée), au polder du Dain, sur une terre gagnée sur la mer, qu'est installée la nursery SCEO Aquanurs.

« Nous avons sous nos pieds le pétrole de la Vendée, se réjouit Philippe Glize, expert en cultures marines au Syndicat mixte pour le développement de l'aquaculture et de la pêche des Pays de Loire (Smidap). Une eau fossile salée, riche en nutriments, facilement accessible par forage, qui permet de faire une culture de phytoplancton à un coût très faible. » Le phytoplancton est cultivé dans de vastes bassins bétonnés et c'est grâce à cet aliment que les très jeunes huîtres grandissent.

Trois cents entreprises dans la région

Quand elles quittent à deux mois l'écloserie voisine (pour ainsi dire la maternité) et arrivent à la nursery, ces petites huîtres creuses Crassostrea gigas ne font pas plus de deux à trois millimètres de long. « L'eau ensemencée dans les bassins, chargée de phytoplancton, circule dans ces couloirs, montre Alain Bluteau, le responsable du site. Et traverse les tamis qui renferment le naissain. »

Dans chacun des 600 tamis (appelés « tubes »), de 20 000 à 30 000 naissains se délectent des cellules d'algues microscopiques. « Chaque cycle - il y en a trois à quatre par an - permet d'élever quinze millions de naissains grossis jusqu'à six millimètres, qui sont ensuite vendus aux ostréiculteurs », souligne M. Bluteau, un ancien professeur d'ostréiculture à Challans.

Le naissain quitte la nursery, un milieu bactériologiquement protégé et affronte alors, à moins d'un an, une période périlleuse : la mer et son cycle de marées. « Nous le savons : c'est l'herpès virus qui est responsable de la surmortalité, précise M. Glize. Mais nous ne savons toujours pas dire pourquoi tout se passe avant un an. »

Les Pays de la Loire regroupent trois cents entreprises ostréicoles, mytilicoles et cérastocoles (élevage de coques), qui réalisent au total 48 millions d'euros de chiffre d'affaires. Plus de 80 % de la production s'effectue en Vendée, particulièrement en baie de Bourgneuf. Et Le Croisic, en Loire-Atlantique, est le premier secteur français d'élevage de coques, avec quinze entreprises.

La filière ostréicole, lourdement touchée par la surmortalité du naissain, génère plus de 1 000 emplois directs et un peu moins de 1 000 emplois indirects. Le boum des écloseries et nurseries, sollicitées pour pallier cette surmortalité, est soutenu par la solidarité publique.

Peu ou prou, 70 % de la production française de naissains sont réalisés en Pays de la Loire. L'aide de la Région a permis de créer ou maintenir en Vendée quelque 70 emplois. Mais l'explosion des nurseries n'est pas finie. Deux ouvertures nouvelles sont envisagées en 2012 à Bouin. Et trois autres en 2013 à Noirmoutier et L'Aiguillon-sur-Mer.

Le Smidap apporte à ces initiatives des conseils techniques éclairés, avec le souci de maîtriser cette croissance pour gérer raisonnablement et durablement la nappe fossile. Une nappe précieuse, estimée à des milliards de mètres cube, qu'il n'est pas question de gaspiller. Gaspard NORRITO

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Dans un jugement en référé rendu mardi, le tribunal administratif de Rennes a ordonné la suspension des travaux de la zone, à Plouézec. Un mauvais recours pour de mauvaises raisons, estiment les élus qui vont de leur côté porter un recours auprès du conseil d'État.

Hostiles au projet d'une zone ostréicole à Boulgueff, deux associations, la Fédération des associations de défense de l'environnement (Fapel), représentée par Muriel Fiannacca, et Message d'Islande, par Jean-Claude Jestin, ainsi qu'un riverain, Jean-Claude Le Manchec, ont déposé un recours auprès du tribunal administratif de Rennes. Lequel les a suivis en ordonnant la suspension des travaux, en attendant le jugement sur le fond. Pour Maurice Goarin, président de la communauté de communes Paimpol-Goëlo (CCPG), « c'est un arrêt technique réclamé par les écologistes alors que Boulgueff est une réponse écologique à l'activité des ostréiculteurs ». Pour rappel, ce projet, dans les cartons depuis 1988, envisagé un temps à Kerpalud, puis à Pors Lazo, puis à Plouézec mais plus bas sur la côte, a finalement été arrêté à Boulgueff. Après moult années d'études et de concertation, plusieurs enquêtes publiques, dont la dernière en date, en février 2012, avait vu 122 personnes s'exprimer et un avis favorable de l'enquêteur.

« Trop près d'un côté trop loin de l'autre »

« Boulgueff est le résultat d'un compromis construit, un site éloigné des espaces sensibles et remarquables », signale Jean-Yves de Chaisemartin, vice-président des affaires économiques à la communauté de communes et maire de Paimpol. Lequel pointe, a contrario, que le seul argument retenu par le juge, à Rennes, est celui de la Loi littoral L1464, qui prévoit que « les installations doivent se faire en continuité de l'urbanisation existante ». « Trop près d'un côté, trop loin de l'autre, il faut choisir, ironise Maurice Goarin. Ainsi, au tribunal, Muriel Fiannacca a même déclaré que c'était un très bon projet mais... qu'il ne fallait pas le faire là », rapporte-t-il. Pour les élus, les riverains les plus proches, même s'ils n'apprécient pas la proximité des futures installations, ont compris le bien fondé du projet, instrument de développement économique avec 3 M€ d'investissements et 60 emplois, relocalisés ou créés à cet endroit. Jean-Claude Le Manchec, qui fut porte-voix d'un collectif de riverains et dont la maison est éloignée de quelque 260 m du futur site, finalement le plus inquiet et pour l'agriculture et pour l'environnement, n'a pas souhaité s'exprimer hier. « L'arrêt des travaux, c'est encore du temps perdu, résume Jean-Yves de Chaisemartin. Ça pose des questions de fond sur la capacité de quelques personnes à entraver l'intérêt collectif, la difficulté de développer l'emploi. L'ostréiculture est l'un des métiers les plus importants du territoire, après la pêche et l'agriculture ». « Nous sommes dans le premier bassin de production d'huîtres de Bretagne Nord et le seul à ne pas être équipés de bâtiments... », renchérit Jean-Etienne Bréant, directeur général adjoint à la communauté de communes.

Un projet raisonnable

« On n'est pas en train de perturber l'équilibre du secteur. Il s'agit de 1.450 m² sur 3 ha, à savoir douze exploitations, douze petits bâtiments pour douze engagements volontaires des ostréiculteurs, c'est un projet raisonnable », poursuivent les élus. Qui sont déterminés à en démontrer les bienfaits et la légalité. Pour se faire, ils vont porter un recours auprès du conseil d'État pour permettre une reprise rapide des travaux. « Nous sommes confiants, nous avons quinze jours pour préparer la défense. On argumentera sur la nécessité d'aller vite »