San Andrès (Caraïbes) : Pêcheurs de langoustes piégés dans les lignes de la justice...

En mer des Caraïbes, les langoustiers de San Andrès sont piégés par les lignes médianes de la justice...

Conflit maritime atypique....

Un conflit non pas entre plusieurs métiers de pêche, différend entre caseyeurs et ligneurs par exemple... 

Mais, un conflit lié à une décision de justice injuste à l’égard des pêcheurs-artisans de langoustes de l’archipel de San Andrès...

Un conflit qui cache en arrière-plan des intérêts pétroliers et touristiques dans l'accaparement des territoires maritimes...Après la fièvre du guano au cours du XIXè siècle.

Dans la mer des Caraïbes, les langoustiers de San Andrès ne pourront plus poser leurs casiers comme bon  leur semblait dans l’immense archipel qui les entoure d’îles, d’îlots et de récifs, suite au "règlement" du conflit maritime entre le Nicaragua et la Colombie.

La ligne médiane de délimitation, injuste mais baroque !

La Cour internationale de justice n'a pas demandé l'avis des pêcheurs de San Andrès...

Depuis La Haye aux Pays-Bas, les juges de la CIJ ont tranché entre plusieurs lignes médianes pour tracer la nouvelle frontière maritime entre le Nicaragua et la Colombie.

La ligne médiane retenue ampute les langoustiers de San Andrès d’un immense territoire de pêche ancestral et vital pour la survie des 70.000 habitants de cet archipel densément peuplé...

Injustice flagrante à l’égard des pêcheurs-artisans de langoustes de San Andrès !

Le 19 novembre 2012, la Cour international de justice de la Haye a rendu son verdict dans le conflit territorial et maritime qui oppose Nicaragua et Colombie depuis des décennies.

Le Nicaragua gagne 90.000 km2 sur le plateau continental au dépend de son voisin colombien. En contrepartie, la Colombie garde toute souveraineté sur les îles, ilots et récifs à l’intérieur de la zone contestée.

Résultat du redécoupage des eaux territoriales : le mitage du territoire de pêche des langoustiers artisans vivant à San Andrès, Santa Catalina et Providencia, les 3 îles habitées de l’archipel. Avec un grand risque de « représailles » lors du passage dans les eaux sous contrôle du Nicaragua... Lire l'article de l'AFP : Colombie : inquiétude des pêcheurs de San Andrés

Un mal pour un bien : La CIJ n'a pas retenu la demande du Nicaragua qui souhaitait au départ limiter les eaux territoriales colombiennes à 3 milles marins autour de chaque île, îlot ou récifs ("Cayes"). Ce qui aurait complètement asphyxié les pêcheries insulaires au seul profit des pêcheurs nicaraguayens beaucoup mieux équipés.

Un eldorado pour les pêcheurs du Nicaragua : Inpesca autorizó zarpe de 18 embarcaciones : Nicas faenan en el mar recuperado


Les réserves du juge ad hoc Cot au sein de la Cour internationale de justice

Le juge ad hoc Cot est d’accord dans l’ensemble avec l’arrêt de la Cour. Mais il a de sérieuses réserves à formuler sur certains points.

M. Cot regrette l’approche strictement bilatérale adoptée par la Cour dans le traitement du différend. La Caraïbe occidentale est un espace maritime complexe et délicat. Les Etats ont mis en place un ensemble de traités bilatéraux qui vont très au-delà des simples questions de délimitation pour concerner la protection de l’environnement marin, le partage de la richesse halieutique, l’exploitation des ressources, la recherche scientifique, la lutte contre le trafic de drogue. C’est cette gestion multilatérale de l’espace maritime qui est aujourd’hui remise en cause par l’arrêt.

Plus précisément, M. Cot considère que l’arrêt porte atteinte aux droits des Etats tiers dans la délimitation arrêtée. L’article 59 du Statut de la Cour ne suffit pas à protéger ces droits.

Par ailleurs, M. Cot considère que la ligne de délimitation tracée entre la côte continentale du Nicaragua et l’archipel San Andrés a une allure baroque. La Cour aurait été bien inspirée de s’en tenir à sa jurisprudence passée (Libye/Malte, Jan Mayen), de tracer une ligne médiane provisoire réellement simplifiée et d’opérer ensuite une translation vers l’est de cette ligne pour tenir compte de l’importante disparité des longueurs de côtes. Le résultat n’aurait pas été très différent de celui auquel la Cour est parvenu. Mais il aurait été plus évident, plus facile à justifier et à respecter dans la mer Caraïbe par les nombreux acteurs concernés....

Aux réserves du juge ad hoc Cot, nous pourrions ajouter le Droit des insulaires à exploiter les zones de pêche coutumières sans quoi les pêcheurs insulaires risquent de perdre leur souveraineté sur des territoires maritimes fortement convoités : extraction pétrolière et minière, tourisme, énergie marine,...

Philippe Favrelière

Autres articles :

Pour aller plus loin sur le peu de place de la pêche dans la décision de la CIJ

  • Page web de la Cour Internationale de Justice : Différend territorial et maritime Nicaragua et Colombie 
  • Décision du CIJ 19 novembre 2012 / 19/11/2012 - 2012/33 - Différend territorial et maritime (Nicaragua c. Colombie) - La Cour dit que la République de Colombie a la souveraineté sur les formations maritimes en litige et trace une frontière maritime unique, cliquer Ici pour télécharger le document 
  • 19/11/2012 - Différend territorial et maritime (Nicaragua c. Colombie) - Arrêt du 19 novembre 2012  4 Mb Lien vers tous les documents en l'affaire, cliquer Ici pour télécharger le texte de l'arrêt
  • Résumé de l’arrêt, cliquer Ici pour télécharger le document

Photographie : Les pêcheurs de langoustes de San Andrès ressemblent probablement à ce pêcheur haïtien qui cale ses nasses à langoustes dans le région de Jacmel (Sud-Est d'Haïti). A la différence près que la forme et la dimension des nasses diffèrent selon les régions....

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La Colombie prépare une offensive juridique contre un jugement de la CIJ




La Colombie a engagé un cabinet d'avocats anglo-saxon afin de préparer un recours contre le jugement de la Cour internationale de Justice (CIJ), qui l'a amputée d'une vaste zone maritime au profit du Nicaragua, a annoncé jeudi la ministre des Affaires étrangères Maria Angela Holguin.

"Nous avons engagé un cabinet d'avocats anglais, qui va réaliser une étude du jugement et va nous conseiller sur la possibilité d'introduire un recours devant la Cour", a déclaré Mme Holguin au cours d'une rencontre avec la presse à Bogota.

La ministre a précisé qu'une réunion était prévue "en début d'année" avec ce cabinet spécialisé dans les litiges internationaux. "Nous aurons un premier avis de la part de ce cabinet sur le jugement et les possibilité de recours", a-t-elle indiqué.

Dans un jugement rendu le 19 novembre à La Haye, la CIJ a fixé de nouvelles limites maritimes entre le Nicaragua et la Colombie, attribuant à Managua une zone de plus de 70.000 km2 auparavant sous le contrôle de Bogota.

Le président colombien Juan Manuel Santos a averti cependant qu'il n'appliquerait ce jugement qu'à condition que soient garantis les droits des habitants des îles concernées, dont l'archipel de San Andrés, qui vivent de la pêche et redoutent de voir leur activité remise en cause par les autorités nicaraguayennes.

A la suite du jugement de la CIJ, M. Santos a également dénoncé le pacte de Bogota, un accord datant de 1948 par lequel était reconnue la compétence de cette juridiction pour les contentieux frontaliers avec d'autres pays.

La question de la pêche mais aussi celle de la préservation de l'environnement dans cette zone maritime qui pourrait faire l'objet d'une exploitation pétrolière de la part du Nicaragua, sont les "thèmes fondamentaux" que la Colombie entend défendre devant la CIJ, a souligné Mme Holguin.

Le jugement de la CIJ n'est en soi pas susceptible d'appel mais les autorités de Bogota souhaitent que les magistrats de La Haye garantissent, dans un nouveau texte, le droit de pêche pour les habitants de ces îles.

"La stratégie de la Colombie est que les pêcheurs puissent pêcher et continuer à faire ce qu'ils ont fait toute leur vie plus de 200 ans durant", a expliqué la ministre qui a plaidé cette cause auprès du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon lors d'une récente visite à New York.

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Le 5 mars 2013

Subvention européenne en soutien aux pêcheurs caribéens


Le Caribbean Natural Resources Institute (CANARI) a reçu une subvention de plus d’un million d’euros émanant du Fonds européen de développement en vue d’améliorer la contribution du secteur des pêcheries de petite taille à la sécurité alimentaire au sein des Caraïbes. Cet objectif devrait être atteint à l’aide d’un projet de quatre ans s’adressant aux pêcheurs actifs dans toutes les Caraïbes, y compris à Anguilla, à Antigua-et-Barbuda, aux Bahamas, à la Barbade, à Belize, à la Dominique, à la Grenade, en Guyane, en Haïti, en Jamaïque, à Montserrat, à Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, à Saint-Vincent et les Grenadines, au Suriname, à Trinité-et-Tobago et dans les îles Turks-et-Caicos.

Le projet tend à développer la capacité des réseaux d’organisations de pêche régionaux et nationaux à participer à la gestion et à la gouvernance de la pêche. Cet aspect est perçu comme critique pour pouvoir répondre à l’inquiétude grandissante de la région en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Depuis 2005, les Caraïbes ont enregistré des factures d’importation alimentaires de plus de 3,5 milliards d’euros et l’augmentation des prix alimentaires a renforcé ce défi.

Dans la région CARICOM, le secteur des pêcheries emploie plus de 182 000 personnes, directement ou indirectement. Il s’agit principalement de petits pêcheurs issus de communautés rurales qui ne disposent pas d’autres sources de revenus.

Le Caribbean Natural Resources Institute (CANARI) est une organisation technique régionale sans but lucratif qui travaille avec les îles caribéennes depuis plus de 20 ans.
Source: Thedominican.net via CTA

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Le 14 août 2013

Les Etats-Unis promeuvent la privatisation des mers en Amérique Centrale

Au milieu du XXème siècle, les gens croyaient que les ressources marines étaient inépuisables. A la fin du siècle, on s’est aperçu que les ressources marines étaient limitées et que de plus en plus de grandes zones de pêche avaient été pleinement exploitées, surexploitées ou épuisées au point qu’il y avait 400 « mers mortes », particulièrement dans certaines parties de la Baltique et sur les deux côtes des Etats-Unis.

Parmi les solutions expérimentées pour retrouver les ressources de poisson perdues il y a l’autorisation donnée aux flottes industrielles du Nord d’envahir des zones réservées exclusivement à la pêche artisanale. Dans le m^me temps, de grandes flottes de pêche, plus modernes, sont envoyées dans le « Cône Sud » où, par les accords avec des gouvernements, la signature d’accords de libre échange ou la pêche illégale (INN) et la piraterie, les stocks de poissons continuent d’être épuisés.

La « Tragédie des Communs» (Hardin- 1968) est évidente quand des sociétés et des entreprises de pêche multinationales obtiennent des accès à des zones sous-exploitées et introduisent un nombre sans cesse croissant de bateaux de plus en plus modernes jusqu’à épuisement des stocks. Suggérer que les pêcheurs artisans sont responsables de cette tragédie, c’est préparer le terrain pour les priver de leur mode de vie.

L’aquaculture est une autre solution proposée, elle a connu un grand essor dans les années 70 avec la crevetticulture. mais en moins de 40 ans, elle a détruit plus de la moitié des nurseries d’espèces marines (mangroves et écosystèmes associés). D’autres espèces d’élevage occupent de grandes bandes de terre et de mer, déversant des tonnes d’éléments nutritifs (comme le phosphore et l’azote) dans les océans, créant des zones eutrophisées et, associées à d’autres facteurs, des dégradations des paramètres physico-chimiques des espaces aquatiques ( comme l’acidification, la perte de capacité d’absorption de CO2).

En 2006, l’agence des Etats-Unis pour le Développement (USAID) a financé une enquête sur les opportunités et les défis pour la conservation de la biodiversité et des écosystèmes littoraux en Amérique latine. Les résultats ont servi à initier un programme quinquennal en 2009 sur les deux côtes de l’Amérique Centrale, dont Belize  et Panama. L’USAID obtint ainsi un accord avec le « Système d’intégration d’Amérique Centrale » (SICA) pour adopter l’objectif stratégique néo-libéral : « liberté pour l’économie, expansion économique, ouverture et diversification » dont les buts spécifiques sont de promouvoir les mécanismes de marché, les droits d’accès aux ressources et la sécurisation de ces accès. Ce dernier doit être atteint par des Quotas Individuels Transférables (QIT), ce qui signifie que, suivant les études de population des espèces ciblées (par ex les requins, les vivaneaux, les langoustes, les crustacés…), le TAC (Total Autorisé de Captures) est fixé et une part de ce TAC est attribuée à un individu ou un bateau. Ensuite, le bénéficiaire peut utiliser cette concession avec tous les droits inhérents à une propriété individuelle qui peut être transférée par vente, location, héritage, etc. En outre, avec les mécanismes précités, des zones de pêche exclusives, en cogestion public/privé, peuvent être attribuées sous le contrôle d’entreprises privées . En résumé, les gouvernements nationaux réalisent seulement l’attribution initiale. La biodiversité et les écosystèmes sont privatisés par des entités nationales ou étrangères ; la régulation par les bénéficiaires est encouragée (!!) ; les pêcheurs disparaissent ou deviennent des locataires ou des valets des propriétaires de QIT. Les QIT à eux seuls n’atteignent pas leur but de conservation et l’Etat perd en fait sa souveraineté sur la mer et son rôle dans la gestion des pêches.

L’USAID espère, entre autres résultats, pour 2014 : au moins l’établissement et la mise en œuvre de 10 systèmes de QIT pour chacune des dix espèces sélectionnées. Tous les pays d’Amérique Centrale doivent adopter dans leur législation des mécanismes qui garantissent les droits des nouveaux propriétaires des mers. 100 000 pêcheurs artisans dans la zone et pas moins de 1,2 million d’ha seront affectés positivement ou négativement par ce programme sur les deux océans d’Amérique Centrale.

Le Congrès du Honduras, connu pour être très « obligeant », est sur le point d’approuver les diktats de l’USAID, inscrits dans un nouveau projet de loi sur la pêche et l’aquaculture. Les autres gouvernements d’Amérique Centrale seront-ils aussi «obligeants » ?

6 mai 2013 Jorge Varela Marquez  Goldman Environmental Award 1999

Traduction Alain Le Sann

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Le 15 mai 2014

Martinique. Prolifération du poisson-lion
publiée dans le JO Sénat du 25/07/2013 - page 2155


M. Maurice Antiste attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche sur la problématique de la prolifération du poisson-lion qui, après avoir colonisé la mer des Caraïbes, s'attaque aujourd'hui aux rivages et constitue une menace pour l'écosystème.

En effet, le poisson-lion est une espèce invasive, vorace et sans prédateur qui a été observée pour la première fois il y a deux ans en Martinique, en février 2011. Se reproduisant à une vitesse impressionnante, le poisson-lion colonise maintenant tous les habitats côtiers autour de l'île et ceci aux dépens des espèces autochtones.

Les densités actuelles de poissons lion atteignent 300 individus par hectare sur certains sites de la Martinique. Ces poissons se nourrissent de deux proies par jour, ce qui correspondrait à une consommation estimée à 219 000 juvéniles, dont certains appartenant à des espèces d'intérêt commercial.

La répartition des populations de poissons-lions en Martinique n'est pas homogène selon les sites. Il existe environ 55 kilomètres carrés de récifs (5 500 hectares) et communautés coralliennes entre 0 et 50 mètres de profondeur. Si l'on prend un niveau d'invasion à 300 individus par habitants, pour moitié de cette surface : cela représente une population d'environ 825 000 poissons-lions. La consommation de juvéniles de poissons d'intérêt commercial est alors : 4 500 juvéniles par an par habitant x 2 500 habitants = 12 375 000 juvéniles consommés chaque année.

Son inquiétude est d'autant plus grande, qu'à la suite de mesures liées à la pollution par la chlordécone, 40 % de notre zone côtière est règlementée et interdite à la pêche. Cela constitue ainsi une belle zone paisible de sanctuarisation pour le poisson-lion.

C'est pourquoi il l'interroge sur les mesures urgentes et radicales qui peuvent être mises en place contre ce fléau majeur, qui anéantit tous les efforts de préservation et de conservation de notre très riche biodiversité, et sur les mesures d'accompagnement envisagées pour les marins-pêcheurs professionnels.

Il souhaite également savoir les actions effectives menées par la direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DEAL) de la Martinique pour lutter contre l'essor du poisson lion et les bilans à la date d'd'aujourd'hui.

Transmise au Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie

Réponse du Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie publiée dans le JO Sénat du 15/05/2014 - page 1132

La prolifération du poisson-lion (Pterois volitans) dans les eaux côtières de la Martinique, et plus largement dans la Caraïbe, constitue une menace pour l'environnement et la gestion durable du milieu marin local. Elle est aujourd'hui unanimement reconnue par la sphère scientifique et si la mesure quantitative de l'impact écologique et socio-économique de ce prédateur sur les écosystèmes marins demeure difficile à estimer, les instances internationales comme l'ICRI, (international coral reef initiative) incitent tous les États concernés à mettre en œuvre des stratégies de contrôle des populations sur leurs territoires respectifs. 


Consciente des enjeux de l'arrivée imminente du poisson-lion dans les eaux côtières de la Martinique, la direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement de La Réunion (DEAL), dont la gestion des espèces envahissantes est une des prérogatives, suit de près ce sujet depuis 2010. Cette veille a permis d'anticiper l'arrivée des premiers individus en informant largement les usages de la mer en particulier les plongeurs et pêcheurs, ce qui a permis une détection et une capture précoce des premiers individus à partir de février 2011. L'ensemble des actions mises en œuvre localement par la DEAL et ses partenaires s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie mise en commun aux niveaux des Antilles françaises et déclinant localement la stratégie régionale caribéenne issue des travaux du Comité ad hoc poisson-lion de l'ICRI. 

En l'absence de prédateurs et face à l'ampleur de l'invasion, seule l'action de l'homme peut permettre un contrôle localisé des densités de ce prédateur et par conséquent de ses impacts écologiques et socio-économiques. Les actions ont consisté, dans un premier temps, à informer la population par la voie des médias de la problématique environnementale, économique et sanitaire (risque de piqûre) liée à cette invasion. Une information des autorités compétentes en santé publique sur le caractère venimeux de ce poisson et les recommandations médicales pour le traitement des piqûres a également été réalisée. En collaboration avec la direction de la mer de la Martinique, un régime dérogatoire d'utilisation d'engins de capture en scaphandre autonome, spécifiquement pour le poisson-lion, a été mis en place. Une large information a été menée auprès des pratiquants de la plongée sous marine pour impliquer des bénévoles dans la capture du poisson-lion sur les espaces accessibles en scaphandre autonome. Les réunions sectorielles de formation ont permis d'habiliter et d'équiper avec du matériel adapté près de 150 plongeurs pour les captures en routine, dont l'indicateur de suivi fait état à ce jour de plus de 8 000 captures enregistrées. En parallèle, un projet intitulé PoLiPA (poisson-lion petites Antilles) et mené par l'observatoire du milieu marin martiniquais a été lauréat d'un appel à projet de la stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) du ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie. Dans le cadre de ce projet, des études scientifiques sont menées pour suivre selon des protocoles normalisés, l'évolution de la densité des populations sur des zones de références afin d'évaluer l'efficacité du programme de capture en plongée. Un suivi sur récifs artificiels visant à estimer les volumes de prédation des poissons-lions sur les populations juvéniles d'espèces autochtones est également en cours de démarrage. 

Enfin une étude socio-économique, basée sur les résultats obtenus dans le cadre des études précitées, permettra de monétariser aux Antilles françaises, l'impact de cette invasion vis à-vis des services écosystémiques rendus par les milieux marins côtiers et en particulier certains usages comme la pêche professionnelle. Parallèlement au programme de capture mené par les plongeurs et chasseurs sous-marins volontaires, la valorisation des prises issues des engins de pêche professionnels fait partie intégrante de la stratégie de contrôle. En effet, si ce poisson a toutes les caractéristiques d'un envahisseur hors pair, il s'avère être aussi une ressource qui peut être destinée à la consommation humaine : venimeux mais non toxique, le poisson-lion devient un produit de grande qualité et sans risque pour le consommateur, une fois débarrassé de ses nageoires épineuses. Le nombre et la taille des poissons-lions capturés dans les nasses des pêcheurs professionnels étant de plus en plus important, la démarche de promotion de la valorisation de la consommation du poisson-lion auprès du public martiniquais vise à impliquer les professionnels dans le contrôle de cette espèce en leur permettant de valoriser ce nouveau type de prises ; l'objectif étant de susciter une demande auprès des consommateurs en leur faisant découvrir les qualités gustatives de la chair du poisson-lion. Pour ce faire, une analyse préalable du niveau de contamination de cette espèce par la chlordécone a été menée afin de valider la démarche de promotion en cours consistant en l'édition d'un livre de recettes de cuisine spécifique au poisson-lion et en l'organisation de plusieurs événements de dégustation relayés par les médias. 

Un certain nombre de restaurants proposent désormais du poisson-lion à leurs clients qui manifestent un engouement certain pour ce produit. La question des zones interdites de pêche en raison d'une contamination à la chlordécone mérite une attention particulière. Pour répondre aux inquiétudes formulées par le comité régional des pêches et des élevages marins de la Martinique, des prospections ont été menées en collaboration avec la direction de la mer en plusieurs sites afin d'évaluer les densités de poisson-lion. Les baies du Galion, du Robert et de Fort-de-France ont, ainsi, pu ainsi être échantillonnées et les résultats montrent pour le moment de très faibles densités sur ces zones en comparaison avec les autres secteurs suivis. Une veille sera cependant maintenue pour ces espaces particuliers et une réflexion sur les modalités de prélèvement à des fins de contrôle des populations est en cours avec les services de la direction de la mer. L'information du grand public sur cette problématique se poursuit avec l'édition et la diffusion de dépliants et le cofinancement de documentaires télévisuels. Plus récemment, l'organisation du premier concours de chasse du poisson-lion visait à impliquer de façon active les pratiquants de chasse sous-marine de loisir dans l'effort de lutte général. Enfin, une veille scientifique et une participation aux comités régionaux dédiés à la problématique est assurée par l'observatoire du milieu marin et le référent mer de la DEAL. Les efforts de promotion de la consommation, d'incitation des pêcheurs à valoriser ce produit, et de motivation des plongeurs bénévoles dans les programmes de capture se poursuivent en 2014.

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Le 17 Mai 2014

Le lambi bientôt au coeur d'un différend diplomatique ?


Guadeloupe et Martinique, premiers importateurs de lambi
L'avenir de la pêche du lambi dans la Caraïbe est menacé en dépit des efforts mis en place dans la région pour les protéger, ont alerté les responsables des pêches régionales. Pour y remédier des ONG environnementales américaines veulent inscrire ce mollusque sur la liste des espèces menacées ou en voie de disparition. Les pays de la Caraïbe s'y opposent fortement...

David contre Goliath, ou plus précisément la Caraïbe contre les Etats-Unis. C'est ce "combat" qui pourrait se dérouler concernant l'avenir du lambi....

Suite de l'article de France Antilles Ici

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Le 20 Mai 2014

22 mai. Journée internationale de la biodiversité

Thème 2014 : la diversité biologique insulaire

Le thème de la diversité biologique insulaire a été choisi pour coïncider avec la décision de l'Assemblée générale des Nations Unies de désigner 2014 comme étant l’Année internationale des petits États insulaires en développement.

Les Îles et les milieux marins proches des côtes constituent des écosystèmes uniques, souvent composés de nombreuses espèces végétales et animales qui sont endémiques — et que l’on ne trouve nulle part ailleurs sur terre. Héritage d'une histoire évolutive unique, ces écosystèmes sont des trésors irremplaçables. Ils sont également essentiels à la subsistance, à l'économie, au bien-être et à l'identité culturelle de 600 millions d’habitants insulaires — soit un dixième de la population mondiale.

La Convention sur la diversité biologique traduit l’engagement de la communauté internationale pour la conservation de la diversité biologique, l'utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable des bienfaits découlant de l'exploitation des ressources génétiques.

Les produits et services essentiels offerts par notre planète sont fonction de la variété et de la variabilité des gènes, des espèces, des populations et des écosystèmes. En effet, les ressources biologiques nous nourrissent et nous fournissent vêtements, logements, médicaments et nourritures sprirituelles.

La dégradation de la diversité biologique à laquelle nous assistons actuellement est essentiellement la conséquence de l'activité humaine et met gravement en péril le développement humain.

Le 20 décembre 2000, l'Assemblée générale a proclamé le 22 mai Journée internationale de la diversité biologique (résolution 55/201) pour commémorer l’adoption de la Convention sur la diversité biologique le 22 mai 1992 lors de la Conférence de Nairobi. Auparavant, la journée était célébrée le 29 décembre (résolution 49/119 du 19 décembre 1994). Pour en savoir + : ONU

Journée internationale de la biodiversité 2014

Les Îles et les milieux marins proches des côtes, constituent des écosystèmes uniques, souvent composés de nombreuses espèces végétales et animales qui sont endémiques — et que l’on ne trouve nulle part ailleurs sur terre. Héritage d'une histoire évolutive unique, ces écosystèmes sont des trésors irremplaçables. Ils sont également essentiels à la subsistance, à l'économie, au bien-être et à l'identité culturelle de 600 millions d’habitants insulaires — soit un dixième de la population mondiale. En savoir plus sur l'importance des îles.
Le thème de la diversité biologique insulaire a été choisi pour coïncider avec la décision e l'Assemblée générale des Nations Unies de désigner 2014 comme étant l’année Internationale des petits états insulaires en développement. En outre, le thème a été choisi pour correspondre avec le calendrier de la décision XI/15 alinéa 1(a) de la CdP qui vise « à renforcer la mise en œuvre du programme de travail sur la diversité biologique insulaire ».

Partenariat insulaire mondial (GLISPA)
Le Partenariat insulaire mondial (GLISPA)(GLISPA en anglais) aide les îles à aborder l’un des plus grands défis du monde: la conservation et l'utilisation durable des ressources naturelles insulaires inestimables qui permettent à des populations, à leurs cultures et modes de subsistance, d’exister dans leurs îles respectives du monde entier.

Il s'agit d'un partenariat qui englobe toutes les îles du monde, quelle que soit leur taille ou leur statut politique, et qui les encourage à prendre des mesures audacieuses en faveur d’une plus grande durabilité. Le partenariat fournit une plateforme mondiale permettant aux îles de travailler ensemble pour développer des solutions à des problèmes communs, de prendre des engagements de haut niveau et de mener des actions répondant à ces défis mondiaux. 

Pour en savoir + : Cdb

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