Blue charity business. OPA sur l’image de la pêche artisanale ?

Hold-up sur l’image de la pêche artisanale ?

Ce coureauleur de 9,95 mètres de long qui drague la coquille saint-jacques dans les Pertuis charentais, ne fera plus partie des petits métiers de la pêche. Pour les organisations environnementales, il appartient déjà à la flottille de pêche industrielle. Ces ONGE reprennent une définition restrictive de la pêche artisanale proposée par la Commission européenne... (1)

Appropriation de l’image de la pêche artisanale par les fondations (et les ONGE internationales) et risques envisageables pour le secteur des pêches européen

La pêche artisanale dispose d’une bonne image auprès de l’opinion publique européenne. En favorisant la création des groupements de petits métiers  (dénommés "Sustainables Fisheries Trusts (SFT)" dans les pays anglo-saxons), les ONGE s'appuient uniquement sur la très petite pêche artisanale... Nous considérons qu’il y a une tentative d’appropriation de sa notoriété et de son capital de sympathie auprès du grand public. (Voir processus de création des SFT en annexe)

Cette approche réduit le périmètre de la pêche artisanale. Tout un secteur de la pêche artisanale dit "intermédiaire" qui n’est pas de très petite échelle, se trouve exclu, considéré comme « industriel » par l’opinion publique.

Pour la FAO, cela n'a pas de sens de promouvoir un modèle ou une définition unique de la pêche artisanale. Par contre, il est absolument essentiel de définir cette pêche, pour mieux en assurer la défense. Cette définition doit se faire pour des zones suffisamment précises pour tenir compte des particularités locales. La définition doit se faire au regard d'une combinaison de critères multiples. Si plusieurs formes de pêche artisanale existent sur une même zone, il est important de toutes les définir et d'en garantir toute la richesse et la diversité afin de défendre équitablement chacun des segments artisans (2).

Par ailleurs, la FAO identifie aussi un certain nombre de caractéristiques transversales : "Les pêches artisanales et les activités apparentées sont un mode de vie autant qu'une stratégie de subsistance capitale pour les nombreux millions de ménages vivant près des eaux côtières et continentales, en particulier dans les pays en développement. Un grand nombre d'artisans pêcheurs sont des travailleurs indépendants et pratiquent à la fois une activité de subsistance (production d’aliments pour la famille) et des activités de pêche commerciale, de transformation et de commercialisation. Les produits halieutiques fournis par les artisans pêcheurs occupent en général une place importante dans l'offre alimentaire locale et régionale et représentent une source vitale de protéines animales et de micronutriments dans les régimes alimentaires locaux. En même temps, les produits halieutiques négociés sur les marchés internationaux apportent de précieux revenus et devises étrangères. Le secteur est diversifié et dynamique et, traditionnellement, profondément ancré dans les communautés locales dont il reflète la culture et les valeurs." (3)

En quoi est-ce dommageable pour le secteur de la pêche européenne ?

Le secteur de la pêche artisanale intermédiaire constitue un gisement important d’emplois, de valeurs et de volumes de la pêche artisanale européenne. Ce secteur est également très fragile face à une privatisation de la ressource halieutique. Il est composé essentiellement de navires d’une taille supérieure à 12 m (4), ciblés par la proposition de privatisation de la ressource européenne.

Il commercialise principalement ses captures via des criées (halles à marée) et dans un réseau d’acheteurs diversifiés, du petit détaillant au gros mareyeur, en passant par des mareyeurs intermédiaires. Ces interactions entre ces flottilles et ces acheteurs constituent l’essence même de la contribution socio-économique des communautés européennes littorales actuelles.


En mettant sous pression ce secteur intermédiaire par la privatisation et l’éviction de zones de pêche importantes pour lui, on en diminue la taille. Ces apports en seront donc diminués d’autant. Cette perte impactera la commercialisation via le système des halles à marée et tout le segment de commercialisation intermédiaire qui n’auront plus de raison d’exister. Les très petits pêcheurs restant se garantiront une ressource qu’ils écouleront dans des circuits courts fortement rémunérateurs, auprès de restaurants et de consommateurs bénéficiant d’un pouvoir d’achat élevé.

La disparition possible du segment artisan intermédiaire accentuera le clivage entre d’une part une très petite pêche et d’autre part un segment de pêche au large dite « industrielle », cantonnée à des zones de pêche réduites, même au large. Le marché sera alors approvisionné principalement par ces pêcheries industrielles, mais surtout par les importations.

En matière de commercialisation, celle-ci s’exerce principalement par des circuits de grande distribution, plutôt standardisés pour les produits de la pêche sur une gamme étroite de poissons blancs. Les attentes commerciales de ce débouché sont standardisées, et le mode d’achat tend plutôt à la réalisation de contrats annuels. Dans ce type de contractualisation, un mode de pêche est gagnant, celui des pêcheries monospécifiques pour lesquelles il est possible de prévoir ses captures avant de partir en mer. Sur le marché des poissons blancs, les principales importations proviennent aujourd’hui de l’Islande et de la Norvège, zones de pêcheries monospécifiques parvenues pratiquement au maximum de production.

Dans ce système de commercialisation, les pêcheries du large européennes sont handicapées car elles sont principalement multi-spécifiques : elles capturent plusieurs espèces dans un même acte de pêche. Elles ont encore besoin pour exister d’un tissu de halles à marée et d’acheteurs spécialisés dans l’écoulement de la complexité de leurs captures diverses et imprévisibles. Ce réseau est aujourd’hui le même que celui de la pêche artisanale intermédiaire. Si ce réseau disparaît, les captures des futures pêches industrielles européennes risquent de trouver bien difficilement des débouchés face aux importations d’Islande et de Norvège.

Ce mécanisme privilégiant uniquement la très petite pêche risque donc d’être particulièrement impactant sur les conditions économiques des autres pêcheries européennes. Il faut s’attendre à une forte diminution de leur taille, processus encore accéléré par la mise en place d’une gestion spatialisée strictes, avec de grandes zones sans pêche. La pêche va donc « libérer » de nouveaux espaces maritimes.

En ce qui concerne les circuits de vente courts, ils sont une bonne opportunité pour développer des relations équitables entre les pêcheurs et les communautés côtières. Dans certaines zones, ils sont essentiels du fait notamment de l’absence de halle à marée (criée). Dans d’autres, ils sont un bon complément par rapport aux circuits déjà existants. Mais en aucun cas ils pourront se substituer entièrement au système de commercialisation via les halles marées, ni pour tous les différents segments d’une pêche artisanale riche et diversifiée.

Collectif Pêche et Développement (texte modifié le 16 novembre 2012)

Version anglaise de cet article dans Through the gaps

"OPA sur l’image de la pêche artisanale ?" fait partie du dossier : Blue Charity Business

(1) Pour la Commission européenne, la pêche artisanale se limite aux bateaux de pêche de moins de 12 mètres de longueur dont sont exclus tous les navires avec des arts traînants (drague, chaluts,...)...
(2) Vers des directives volontaires pour garantir des pêches artisanales durables (Document de discussion) / FAO juin 2011 – Page 16 : Caractérisation et définition des pêches artisanales. Pour accéder au document, cliquer FAO 
(3) Bonnes pratiques de gouvernance des pêches artisanales : Partage de l’expérience et des enseignements tirés en matière de pêche responsable pour le développement économique et social / Comité des pêches - Vingt-neuvième session - Rome (Italie), 31 janvier – 4 février 2011. Pour accéder au document, cliquer Cofi 2011 
(4) Auxquels s'ajoutent tous les chalutiers et dragueurs de moins de 12 mètres comme le coureauleur de 9,95 m de long de la photographie ci-dessus...

Autres articles :

Pour aller plus loin...

Pour les ONGE, Progrès et adaptation sont synonymes de surpêche !!!

L'Everest sorti du chantier naval vendéen Plasti-pêche est un bateau de pêche de moins de 12 mètres, un navire polyvalent qui permet aux artisans-pêcheurs de travailler au filet, à la drague et au chalut... Tous des métiers de la pêche artisanale que le FEAMP devrait soutenir dans la période 2014-2020

En accord avec la proposition de résolution votée en 2012 par le Parlement européen sur la petite pêche côtière, la pêche artisanale et la réforme de la politique commune de la pêche, le FEAMP (Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche) soutiendra plus particulièrement la petite pêche.

Cette proposition de résolution parlementaire considère notamment que : 

- la crise économique et sociale dans le secteur de la pêche affecte tout spécialement la petite pêche ;
- la petite pêche, eu égard aux faiblesses structurelles qu’elle présente, se trouve plus exposée que les segments de la flotte considérés comme plus compétitifs à des types déterminés d’impacts extérieurs (comme l’augmentation subite du prix des combustibles) ou à des modifications subites de la disponibilité des ressources;
- le futur Fond européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) devra tenir totalement compte des problèmes et des besoins spécifiques de la petite pêche ;

Les ONGE s'opposent au soutien de la petite pêche...

Les ONG, tels que la coalition Ocean2012 combattent les aides au renouvellement des navires de moins de 12 mètres et de plus de 35 ans (que le rapport Cadec souhaite subventionner jusqu'à 80.000 euros par le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (Feamp)) ainsi que les aides au remplacement des moteurs des bateaux et à l'installation des jeunes pêcheurs. 

De nouveaux bateaux pour une pêche européenne déjà en surcapacité

Source : Le Monde.fr | 11.07.2013 à 08h40 • Mis à jour le 11.07.2013 à 09h48 | Par Audrey Garric

L'accord prévoit que les poissons, qui pour la plupart meurent après leur rejet, devront être débarqués par les pêcheurs pour les inciter à davantage de sélectivité.

Quel avenir faut-il donner aux flottes européennes de pêche ? La question cristallise une fois de plus les tensions, alors que la commission pêche du Parlement européen s'est prononcée, mercredi 10 juillet, lors d'un vote très serré, en faveur de la réintroduction des subventions destinées à la construction de nouveaux navires et à la modernisation de la flotte.

Par 12 voix pour et 11 contre, la commission a voté une mesure proposée par Alain Cadec, député européen conservateur et conseiller général des Côtes-d'Armor, au nom de la nécessité de renouveler une flotte européenne de pêche vieillissante – les bateaux ont en moyenne 29 ans – et considérée comme dangereuse.

L'amendement prévoit que le renouvellement des navires de moins de 12 mètres et de plus de 35 ans puisse être subventionné jusqu'à 80 000 euros par le Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (Feamp), l'outil de financement de la politique de pêche commune.

"C'est une mesure écoresponsable, qui permettra de mener une pêche durable et compétitive, se réjouit Alain Cadec. Les nouveaux bateaux devront être 40 % moins puissants, ce qui leur permettra de pêcher mieux, mais aussi moins. Ils consommeront par ailleurs moins de gasoil et émettront moins de CO2."

Entretenir la surpêche

Une analyse que ne partagent pas les ONG, qui estiment au contraire que ces subventions, bannies en Europe depuis 2005, entretiennent la surpêche. "Cet argent permet d'augmenter la capacité de pêche de certaines flottes, qui sans cela, seraient moins opérationnelles et finiraient par s'éroder naturellement. Cela va à l'encontre des ambitions de l'Europe pour permettre aux stocks de se reconstituer", regrette Stéphan Beaucher, coordinateur pour la France de la coalition d'associations Ocean 2012, qui dénonce par ailleurs un "transfert de fonds publics vers des opérateurs privés".

Selon les calculs de l'ONG NEF (New Economics Foundation), effectués à partir des fichiers flotte de l'Union européenne (UE) – et que réfute M. Cadec, 20 000 bateaux, dont 1 000 en France, rempliraient les critères leur permettant d'être remplacés, conduisant à un coût maximal de subventions de 1,6 milliard d'euros. La mesure risquerait alors d'absorber une partie importante de l'enveloppe de 6,5 milliards d'euros prévue entre 2014 et 2020 par le Feamp, au détriment du financement des autres volets de la politique commune de pêche, axée sur la limitation de la surpêche après un accord en mai de l'UE.

Dans leur combat, les ONG ont reçu le soutien inattendu de la Cour des comptes vendredi. Dans un rapport sévère, rédigé en 2010 mais demeuré jusqu'à présent confidentiel, l'institution constate l'échec général du dispositif à créer des emplois et à protéger la ressource halieutique de la surexploitation. "Dans un grand nombre de cas, sinon dans la majorité, le premier objectif des aides à la pêche a été de mettre fin à des troubles de l'ordre public (...) et de ramener au calme une profession turbulente, traditionnellement fort soutenue par ses élus, et bénéficiant de la sympathie des médias et de la population", admettent crûment les rapporteurs.

Le vote définitif sur cette mesure est prévu pour septembre en séance plénière du Parlement, avant une adoption par les Etats membres. Les députés européens se prononceront également sur d'autres amendements, adoptés mercredi par la commission pêche et également combattus par les ONG, tels que des aides au remplacement des moteurs des bateaux et à l'installation des jeunes pêcheurs. "Parmi les 766 députés, une majorité ne vient pas de circonscriptions maritimes et n'a donc pas à défendre des intérêts politiques locaux. Il y a donc des chances que le texte soit amendé", espère Stéphan Beaucher.

Audrey Garric - Journaliste au Monde

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Synthèse des Flottilles de pêche 2011 - Flotte Mer du Nord - Manche - Atlantique - Méditerranée

Synthèse de la flotte 2011 - France Métropolitaine

Ifremer - mai 2013

SIH 2011

Ce document, réalisé dans le cadre du projet « Système d'Informations Halieutiques » (SIH) de l'Ifremer, est une restitution globale des données disponibles au sein du SIH sur les navires de pêche français, et en particulier le fichier « Flotte de Pêche Communautaire » (FPC), qui référence l'ensemble des navires de pêche professionnelle de la flotte française et leurs caractéristiques techniques (source : DPMA).

Les indicateurs présentés ci-dessous synthétisent les caractéristiques de la flotte de France Métropolitaine et concernent uniquement les navires immatriculés dans les quartiers maritimes de cette zone au 31/12/2011.
D'autres fiches sont disponibles sur notre site Internet : http://www.ifremer.fr/sih - rubrique "Les produits du SIH".

Cliquer Ici pour télécharger le document

Le Système d'Informations Halieutiques (SIH)

Au sein de l'Ifremer, le projet « Système d'Informations Halieutiques » (SIH) constitue le réseau pérenne et opérationnel d'observation des ressources halieutiques et des usages associés (Pêches professionnelle et progressivement pêche récréative). Celui-ci couvre l'ensemble des tâches nécessaires à la mise en oeuvre d'un système d'observation performant. Il est ainsi responsable et dépositaire des cahiers des charges et des spécifications techniques pour les plans d'échantillonnage, la collecte, l'archivage, la mise à disposition et l'accès aux données halieutiques. Outre la mise à disposition d'informations validées à l'ensemble des programmes de recherche et le soutien aux missions d'avis et d'expertise halieutique institutionnelle de l'Ifremer, il est en charge de l'élaboration d'indicateurs sur les flottilles de pêche et de leur restitution sous forme de synthèses aux différents acteurs de la filière pêche (depuis la recherche jusqu'aux professionnels et gestionnaires) et du grand public.

Pour accéder aux informations : SIH

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Synthèse par secteur de pêche

Source : Ifremer

La sélection des navires qui fréquentent chaque rectangle statistique est réalisée sur la base des enquêtes Activité et du flux déclaratif. Les fiches actuellement disponibles sont au format pdf et en jaune sur la carte ci-dessous. En cliquant sur le code du rectangle dans la carte, vous pouvez télécharger la fiche correspondante :

• le fichier « Flotte de Pêche Communautaire » (FPC), qui référence l'ensemble des navires de pêche professionnelle de la flotte française et leurs caractéristiques techniques (source : DPMA) ;
• les données du flux déclaratif, c'est-à-dire les déclarations de captures et d'effort de pêche des pêcheurs professionnels, issues des journaux de bord pour les navires de 10 mètres et plus et des fiches de pêche pour les navires de moins de 10 mètres (source : DPMA) ;
• les données d'enquêtes « Activité » réalisées chaque année par le réseau des observateurs du SIH pour l'ensemble des navires inscrits au fichier Flotte de Pêche Communautaire : ces enquêtes visent à reconstituer le calendrier d'activité des navires, sur une base mensuelle, à partir du flux déclaratif (journaux de bord, fiches de pêche et données de vente en criée) quand il existe, et au moyen d'enquêtes directes auprès des armateurs de ces navires et de leurs représentants professionnels. Chaque mois, le calendrier d'activité précise si le navire a été actif à la pêche, et si oui, les différents métiers pratiqués. Par « métier », on entend la mise en oeuvre d’un engin de pêche afin de capturer une ou plusieurs espèces cibles dans une zone de pêche donnée (source : Ifremer - DPMA) ;

Les données collectées ont bénéficié d'un cofinancement de l'Union Européenne et de la DPMA.

Ce document correspond à un premier traitement des données de l'année de référence, et ne prétend pas rendre compte de l'ensemble des données disponibles.

Cliquer Ici pour accéder aux informations disponibles

Quelques exemples d'information extraits de la synthèse par secteur de pêche





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Le 28 mai 2013

Greenpeace soutient la (toute) petite pêche artisanale !

Ces 2 bateaux de pêche du Quartier maritime d'Auray font partie des chouchous de Greenpeace ? Et bien non !


Actuellement à Saint-Malo, l’Arctic Sunrise, fera route ces jours-ci pour Boulogne, sa prochaine escale, dans le cadre d’une campagne de promotion de la petite pêche artisanale. Le navire de Greenpeace sera au bassin Loubet lundi et mardi et sera ouvert au public pendant ces deux jours....

En effet, pour défendre un modèle de pêche durable, Greenpeace a ses chouchous. L'association avance plusieurs critères : une pêche à la journée, dans des bateaux ne dépassant pas 12 m avec des propriétaires et pas des armateurs. Et avec des techniques de pêche sélective : casiers, nasses, hameçons...

Sur la photographie ci-dessus extraite de l'article du NouvelObs : Politique commune des pêches : les pêcheurs artisanaux veulent être entendus, le premier bateau qui utilise un art trainant, probablement une drague à coquille saint-jacques, ne respecte pas les critères de pêche durable retenus par l'association....

Selon Greenpeace, la pêche artisanale en Europe représente 80% des embarcations et la moitié des emplois, 9% des débarquements de poissons, mais 30% de la valeur débarquée. Elle permet également de créer davantage d'emplois que la pêche industrielle.

L'organisation environnementale considère, avec de nombreuses autres ONG, que les pratiques actuelles entraînent une surpêche, qui met en péril le renouvellement de la ressource, et mène actuellement une campagne européenne sur le thème "petite pêche, grand avenir".

"Le discours de Greenpeace est absurde", a réagi dans la soirée le Comité départemental des pêches (CDPMEM) d'Ille-et-Vilaine. "Prétendre donner un avenir à la pêche en ne soutenant que des navires de moins de 12 mètres, sur une zone restreinte de 12 miles, illustre une méconnaissance totale de la pêche. Concentrer les bateaux de pêche sur la bande côtière conduirait à la disparition des ressources et conséquemment des pêcheurs".

Dans son communiqué, le président du CDPMEM, Pascal Lecler, souligne qu'il refuse pour sa part "d'opposer les pêcheurs les uns contre les autres et rappelle qu'une gestion durable des ressources nécessite des navires de pêches de tailles différentes et des modes d'exploitation divers afin de ne pas saturer la bande côtière"

Dans le cadre de sa campagne, qui doit encore le mener dans le Pas-de-Calais à Boulogne-sur-Mer (3 et 4 juin) et en Grande-Bretagne, l'Arctic Sunrise s'est déjà rendu en Roumanie, Bulgarie, Grèce, Slovénie, Croatie, Italie et Espagne.

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USA. Une officine de Catch shares ?


Les américains ont toujours un train d'avance sur nous...

Il est fort probable que derrière ces très belles images se cache une "officine" de vente de quotas de poisson issus de pêcheries artisanales....

Investisseurs ! Affaire à suivre...

Pour plus d'informations, cliquer Ici

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Catch Shares Coalition

Providing fisherman the freedom to fish


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Photographie de Jean-Pierre Bazard (Wikipedia) : Chalutier "As de Coeur" amarré dans le Bassin des Coureauleurs du Port de Pêche de Chef de Baie (La Rochelle). Ce bateau de pêche (chalutier et dragueur de coquille saint-jacques) a été construit en 1985. Il mesure 9,95 mètres de long....
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 Saint-Jean-de-Luz : la pêche artisanale refait surface



 Source : Sud Ouest

Une victoire pour les petits pêcheurs qui prônent une pêche durable : le parlement européen veut interdire les rejets en mer et changer les conditions d’accès à la ressource.


Anne-Marie Vergez : « Enfin, l’Europe admet que jusqu’ici sa politique a été un échec. »



C’est une belle victoire pour la pêche artisanale. À une très large majorité (1), le Parlement européen vient de poser les jalons d’une politique commune de pêche durable qui démontre une volonté de lutter concrètement contre la surpêche. Objectif : permettre aux stocks de poissons de se reconstituer.



« Enfin, la petite pêche artisanale se fait entendre. Enfin, l’Europe admet que jusqu’ici sa politique a été un échec, c’est historique », se réjouit la patronne luzienne du « Nahikari », Anne-Marie Vergez. Elle fut en juin dernier fondatrice, avec des collègues bretons et méditerranéens, de la Plateforme de la petite pêche artisanale, soutenue par les associations écologistes WWF et Greenpeace.



Sur la trentaine de bateaux luziens, une vingtaine entre dans cette catégorie : ils n’ont pas de chalut, mesurent maximum 12 mètres, embarquent au plus 3 personnes, pêchent à la journée et à une distance des côtes qui ne dépasse pas 20 miles. C’est le cas de 80 % de la flotte française, dont les intérêts étaient jusqu’ici peu représentés face à ceux des gros armateurs.



Lobbying

« À notre tour, nous nous sommes mis à faire du lobbying, ce que nous n’avions pas su faire jusqu’à présent », raconte Anne-Marie Vergez. Agréablement surprise par le nombre de voix obtenues, elle veut croire que ce travail a pesé.

Une mesure phare parmi d’autres, effective entre 2014 et 2017 selon les espèces : il sera dorénavant interdit de rejeter les prises non voulues, ces espèces non commercialisables, ou qui n’entrent pas dans les quotas autorisés. « Pour débarquer 20 tonnes de thon, combien un pélagique rejette-t-il de poissons morts en mer ? 30 tonnes, 40 tonnes ? On va voir. Et nous serons sans doute effarés par ce gaspillage », prédit-elle.

Petit pêcheur luzien également, Dominique Dirassar, l’ancien président de Logicoop pointe un système qu’il juge absurde : « En rejetant des poissons qui auraient pu être commercialisables pour ne choisir que les plus beaux, les gros bateaux ont pillé la ressource. »

Reste à savoir ce qu’il adviendra du poisson jusqu’ici rejeté, une fois débarqué au port. Il est question par exemple d’en faire des farines animales. « Alimenter l’aquaculture », cette idée « fait un peu peur » à Anne-Marie Vergez, consciente également des risques de commerce parallèle qui pourrait découler de la nouvelle mesure. « Tout n’est pas parfait, nous allons nous pencher sérieusement sur la question de la commercialisation et de la destination de ces rejets. Une chose est sûre, ils devront être inclus dans les quotas ». Si l’interdiction des rejets ne modifiera pas grand-chose à la façon de travailler des artisans pêcheurs, une autre mesure risque par contre de changer la donne. Jusqu’ici le droit de pêche était basé sur l’antériorité. À présent explique Anne-Marie Vergez, « l’accès à la ressource sera basé sur des critères environnementaux. »

Le retour du thon rouge ?

Pour le thon par exemple. « Nous le pêchions seulement s’il venait à notre rencontre près des côtes donc très peu, car les gros bateaux, plus au large, prenaient tout. Pour peu que l’année retenue comme référence, nous n’en ayons pas pêché du tout, il nous était interdit d’en prendre ensuite. »

Au point de devoir rejeter les thons pris à l’occasion, comme le raconte Dominique Dirassar. « Cet été par exemple, la saison n’a pas été terrible. Et s’il nous arrivait d’accrocher un ou deux thons rouges dans nos lignes par hasard, il a fallu les rejeter alors que ça aurait mis un peu de beurre dans les épinards. »

Les cartes à présent rebattues, une vingtaine de pêcheurs luziens et de Capbreton ont demandé l’autorisation de pouvoir pêcher le thon rouge. D’autres espèces seront également concernées.

Dans combien de temps ces mesures entreront-elles en vigueur ? Difficile à dire car les députés européens français UMP et socialistes, ont voté contre. Anne-Marie Vergez craint qu’ils fassent traîner les choses mais retrousse déjà ses manches : « On va être vigilants. Et si les délais sont trop longs, on continuera d’enfoncer les portes. »

(1) 502 voix pour, 137 contre, 27 abstentions.
   
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Le 17 novembre 2012

France Filière Pêche aurait des préférences ?

France Filière Pêche (FFP), vient de sélectionner les projets qu'elle va aider dans les prochains mois... 

Un projet des pêcheurs de La Cotinière n'a pas été retenu...

Les cotinards à la tête du plus grand port de pêche "100% artisanal" en France veulent faire-valoir leurs droits aux aides de France Filière Pêche

À l'invitation de l'équipe municipale, la préfète Béatrice Abollivier, entourée de son équipe, du sous-préfet de Rochefort, du DTM (directeur des travaux maritimes) et d'un stagiaire de l'ENA (École nationale d'administration), a passé, mercredi dernier, une grande partie de la journée sur le port de la Cotinière, en compagnie de l'équipe municipale et d'élus locaux.

Béatrice Abollivier a longuement visité les installations de la criée, rencontré les professionnels et s'est vue présenter les bilans et perspectives de cet équipement portuaire. Il traite annuellement près de 5 000 tonnes de poissons, coquillages et crustacés et se maintient depuis plusieurs années au 6e rang national (au vu de trois critères : le volume annuel total, le chiffre d'affaires total et enfin le prix moyen au kilo).

Jeunes pêcheurs en difficulté

La préfète a déjeuné avec les professionnels. Pendant le repas ont été évoqués les thèmes d'actualité : le troisième bassin, le projet de parc marin, la poursuite de la modernisation des équipements mais également les difficultés rencontrées par les jeunes patrons de pêche pour s'installer dans de bonnes conditions, notamment du fait des problèmes des quotas et du manque général de visibilité sur la gestion de la ressource halieutique. Des exemples précis lui ont d'ailleurs été présentés, la Cogesco (société anonyme coopérative qui assure la gestion des navires de pêche) en profitant pour lui remettre le dossier d'un jeune patron qui pourrait investir dans un moins de 12 mètres, mais qui n'est pas sûr d'avoir des quotas de pêche.

Projets refusés

Pour sa part, Éric Guérit (président du GIE, groupement des pêcheurs) lui a donné copie des courriers de refus d'une instance parisienne, France Filière Pêche, « censée aider les projets d'amélioration de la flotte de pêche pour plus de sécurité et moins de consommation de carburant », mais qui « refuse les projets cotinards jugés insuffisamment expérimentaux ! »

Béatrice Abollivier, originaire de Bretagne, a déclaré être « très attentive aux développements des filières professionnelles maritimes » et s'est dit prête à « aider le port et à suivre ses dossiers de développement ».

D'après Sud Ouest : La Cotinière : Des pêcheurs alertent la préfète (Sud Ouest)

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Commentaires

Anonyme a dit…
Pourquoi ne dîtes vous pas que les branches françaises de ces "affreuses" ONGE sont toutes officiellement contre les QIT? Pourquoi ne dîtes vous pas que la petite pêche française - la majorité des navires - ne se sent pas représentée et qu'elle subit de plein fouet l'accaparement des quotas par les OP?

Vous faîtes le lit de la pêche capitalisée, celle que vous dénoncez paradoxalement...

La pêche artisanale est une pêche qui peut "durer" dans le temps en exploitant la même zone de pêche quelle que soit sa distance à la côte et la taille des navires. Peut on valider cette définition avec la pêche "artisanale" que vous défendez - qui n'a fait que changer d'espèces et de zones depuis 30 ans?
Aquablog a dit…
Bonjour,

Que voulez-vous ?

La disparition de la pêche française qui résiste encore avec ses pêcheries artisanales de langoustine, de coquille saint-jacques, de merlan, de hareng, de sole, de merlu,... Toutes ces pêcheries plus que trentenaires dans le collimateur de la commission européenne et les ONG en arrière-plan... Et qui devraient entrer dans l’économie de marché après la réforme de la PCP avec l’application des QITs : bateaux de plus de 12 mètres + Bateaux de toute taille avec des arts dormants (chalut et drague à coquille). C’est la pêche artisanale intermédiaire...

Le Collectif Pêche et Développement a toujours pris position contre la marchandisation de la ressource en poisson que ce soit en Europe ou dans le monde à travers ICSF (Collectif international d’appui à la pêche artisanale et des travailleurs de la mer)

Est-ce que les branches françaises de ces "affreuses" ONGE sont toutes officiellement contre les QIT pour l’ensemble des ressources halieutiques ? Si oui dites le haut et fort !

Vous n’êtes pas s’en savoir que dans notre monde « marchand » ce n’est pas la quantité qui compte mais la valeur...

Prenons le cas des petits métiers que vous soutenez partout en Europe.

Ces petits métiers regroupent 80% de la flottille communautaire, mais ne représentent pas plus que 20% des débarquements....

Quand il faudra faire-valoir ses droits, les petits métiers se trouveront face à des sociétés de pêche de plus en plus puissantes au fur et à mesure qu’elles auront acquis des quotas de captures notamment au dépend des pêcheries artisanales dans la cible de l’économie de marché (revoir les exemples de pêcheries ci-dessus)...

L’ensemble des pêcheries artisanales (petits métiers + pêcheries artisanales intermédiaires) représente un poids bien plus important face aux puissantes sociétés de pêche internationales qui souhaitent des quotas de captures négociables sur le marché, des quotas de langoustine, de coquille saint-jacques, de merlu, de sole,...

En France métropolitaine, la pêche artisanale représente plus de 50% des débarquements... Il faut le dire !


Je vous invite à lire l’article sur les communautés de pêcheurs de la côte atlantique du Canada qui ont refusé la modernisation de la loi pêche avec l’arrivée des sociétés de pêche :
http://aquaculture-aquablog.blogspot.fr/2012/03/quebec-liberalisation-peche-menace.html

Cordialement,

Philippe Favrelière
Anonyme a dit…
Bonjour,

Effectivement toutes les branches françaises des ONG environnementalistes sont contre les QIT (WWF-Francr, Greenpeace, FNE, FNH, Bloom, Planète Mer) et elles l'ont fait savoir (sauf FNE) dans une réponse commune au Livre Vert de la CE précédant la réforme de la PCP.

Je pense qu'elle partage votre analyse sur l'inquiétude de voir des grands groupes s'accaparer les droits de pêche un peu partout en Europe.

En revanche, je vous reproche de diaboliser à tout prix ces organisations de faire croire à qui veut l'entendre qu'elles sont là pour chasser les pêcheurs et laisser le champ libre aux pétroliers... Pour y avoir passé 4 ans de ma vie, et avoir en partie été financé par une des fondations que vous citez dans votre rapport (Oak), je peux vous dire que vous vous trompez sur ce sujet.

Que vous ne soyez pas d'accord avec certains points de vue de ces ONGE je peux le comprendre (rejets, impacts habitats, subventions...) mais les accuser de tous les maux, c'est un peu fort.

La petite pêche ne représente peut être pas la majorité des débarquements et de la valeur, mais elle représente la majorité des emplois à la mer. J'ai cru comprendre que vous aussi vous êtiez sensible à cet enjeu social. Pourtant, on ne vous entend pas sur l'accaparement des quotas et des pps par certains gros armements dont certains "coopératifs", sur la difficulté des acteurs de la petite pêche face à ceux qui les concurrencent dans le bande côtière ou sur leurs espèces cibles (thoniers senneurs Med, certains bolincheurs, paires pélagiques sur le bar et le griset....), sur leur peu de poids dans la représentation professionnelle, sur les conflits entre métiers dans la bande côtière qui profitent toujours aux plus gros ou aux mieux assis dans la représentation pro ou dans les OP...

Je crois que ce qui pousse la petite pêche à se structurer n'est pas de déclarer la guerre aux autres acteurs de la pêche dont la pêche artisanale intermédiaire dont vous parlez, mais juste l'envie de n'être plus ceux à qui on retire toujours plus (droits de pêche, quotas, zones....). La déclaration de Pêche et Dev en réaction à la création de la Plateforme Petite Pêche, en dit long sur la méconnaissance de ce ségment et de ce qu'il subit de la part d'Alain Le Sann. Serions nous des êtres dépourvus de sens critique et facilement influençables par la première ONG venue? Ou bien nous appuyons nous sur les seuls qui nous soutiennent parce que ceux qui sont sensés nous protéger ne le font pas? Même au prix d'une association "contre nature" à première vue.

Les QIT pourraient bien tuer la pêche européenne demain s'ils sont mis en place et il faut se battre pour que ça n'arrive pas. Mais c'est aujourd'hui que la petite pêche est entrain de mourir si rien n'ai fait pour lui laisser un peu de place.

Cordialement,

Charles Braine
Aquablog a dit…
bonjour Charles

Tu n'as certainement pas lu attentivement notre rapport. Il ne diabolise pas les ONGE, mais leur reconnait un rôle auquel elle doivent se tenir.

Les fondations ont une stratégie subtile et donnent de l'argent aux ONGE qui rentrent dans leur projet en les laissant libres d'agir, mais elles sont élues en fonction d'une stratégie précise.

Les ONGE ne doivent pas être dupes de cette stratégie de manipulation qui vise à faire avancer leur projet de fondation.

L'honnêteté des ONGE n'est pas en cause. Nous l'avons dit et écrit.

De même si tu avais été présent lors des Journées de Lorient tu aurais entendu Yan, et je le soutiens,(Isabelle Thomas l'a fait également), demander aux
organisations professionnelles de balayer devant leur porte et de veiller à prendre en compte les intérêts de la petite pêche. Celle-ci a toutes les bonnes
raisons de s'organiser pour défendre ses droits.

Ce que nous reprochons, c'est un alignement sur les positions de certaines ONGE pour demander l'élimination des autres, c'est bien ce qui est écrit dans la déclaration...

Je peux fournir à tous ceux qui en doutent des documents qui décrivent par le détail la stratégie mise en oeuvre par les fondations

Je t'invite aussi à lire la lettre de Didier Ranc à la présidente du WWF sur le site de l'encre de mer. Les ONGE ont fait bien des dégâts dans la pêche artisanale. Même les anciens du WWF reconnaissaient, en privé , que l'interdiction des filets dérivants étaient une ânerie, pourquoi ne le
reconnaissent-ils pas en public? Par peur de se retrouver dans la même situation avec leur condamnation de principe des arts traînants?

Alain