Arcachon : Congrès mondial de l’huître japonaise !
Le Comité régional de la conchyliculture d’Arcachon organise pendant 4 jours le Congrès Mondial de l’Huître... De l’huître japonaise dont la France est devenue le plus grand ambassadeur dans le monde....
Les infos sur les mortalités 2012 en bas de page...
Effet domino
25 nations ostréicoles se sont donné rendez-vous à Arcachon, au chevet de l’huître japonaise à l'agonie partout dans le monde. Sortie de son berceau nippon à partir des années 1960 (1), l’huître japonaise va conquérir de nombreux territoires tant à l’élevage qu’à l’état sauvage (classée espèce envahissante sur les côtes européennes). Au tournant de sa 50e année d’exil, la japonaise est frappée de mortalité inquiétante. Les jeunes huîtres qui supportent des températures supérieures à 25°C dans leur patrie d’origine, trépassent au-dessus de 16°C dans les eaux européennes. De 50% à 100% de mortalité chez les naissains de japonaise depuis 4 années.
Effet domino : Mortalité importante à partir du printemps 2008 en France, puis Espagne et Irlande. Ensuite Angleterre, Portugal, Maroc, Nouvelle-Zélande, Nouvelle-Calédonie, Australie, Hollande, Brésil,...
Les infos sur les mortalités 2012 en bas de page...
Effet domino
25 nations ostréicoles se sont donné rendez-vous à Arcachon, au chevet de l’huître japonaise à l'agonie partout dans le monde. Sortie de son berceau nippon à partir des années 1960 (1), l’huître japonaise va conquérir de nombreux territoires tant à l’élevage qu’à l’état sauvage (classée espèce envahissante sur les côtes européennes). Au tournant de sa 50e année d’exil, la japonaise est frappée de mortalité inquiétante. Les jeunes huîtres qui supportent des températures supérieures à 25°C dans leur patrie d’origine, trépassent au-dessus de 16°C dans les eaux européennes. De 50% à 100% de mortalité chez les naissains de japonaise depuis 4 années.
Effet domino : Mortalité importante à partir du printemps 2008 en France, puis Espagne et Irlande. Ensuite Angleterre, Portugal, Maroc, Nouvelle-Zélande, Nouvelle-Calédonie, Australie, Hollande, Brésil,...
Il faut rendre à César ce qui est à César !
Il faut rendre à César ce qui est à César, lui qui aimait tant les fameuses huîtres de Saintonge et de Gascogne. Non pas les huîtres creuses japonaises, ces Crassostrea gigas qui font actuellement débat depuis les fortes mortalités de naissains. Mais, les huîtres plates qui peuplent depuis des millénaires les côtes européennes, ces Ostrea edulis au nom de « Belon », « Cancale », « Marennes », « Gravette » ou « Bouzigues » qui ont ensuite garni les tables royales pendant des siècles... et dont le civet faisait le régal des papilles au Moyen-âge...
Autres contrées, autres huîtres.... En zones tropicales, les huîtres de palétuviers règnent en maitre dans les mangroves. Produit de la cueillette, d’une grande richesse alimentaire pour les communautés littorales, l’huître de mangrove, Crassostrea rhizophorae, est rarement comptabilisée dans les statistiques officielles....
Si le Japon est l'un des producteurs historiques d'huîtres, le Sénégal, lui commence à s'inscrire dans l'histoire. L'une de ses représentantes, Aramatoulaye Diatta l'explique dans l'article de Sabine Menet de Sud-Ouest : Ici, c'est comme ça qu'on élève
« Il y a peu, on faisait encore la cueillette des huîtres. Aujourd'hui, nous nous modernisons et installons des bassins de captage. » Élevées à même le sol ou sur des supports (guirlandes, coquilles, tuiles, pneus), les huîtres Sénégalaises sont un produit de luxe dans le pays. « Depuis 2004, les femmes se lancent dans l'exploitation, qui reste encore individuelle. Nous commençons à nous organiser en filières comme les groupements d'intérêts économiques. » Au Sénégal, les huîtres sont prisées séchées et fumées.
Espérons que Aramatoulaye Diatta n'aura pas la mauvaise idée de ramener du naissain d'Arcachon dans ses valises !
Le risque, c'est de contaminer un secteur sain avec des huîtres porteuses d'agents pathogènes.
Espérons que Aramatoulaye Diatta n'aura pas la mauvaise idée de ramener du naissain d'Arcachon dans ses valises !
Le risque, c'est de contaminer un secteur sain avec des huîtres porteuses d'agents pathogènes.
Ecloseurs et ostréiculteurs français de Gigas à la conquête du monde...
Pour quelques ostréiculteurs charentais, le Far West est irlandais. Exemples.
Quinze heures de ferry, et 1 200 kilomètres de bitume séparent Benoît Massé de Nicolas Tessier. L'un et l'autre sont ostréiculteurs. L'un et l'autre sont originaires de Charente-Maritime. L'un et l'autre posent leur horizon professionnel sur la côte irlandaise. Mais chacun avec un regard et une activité qui lui est propre.
Chez Nicolas Tessier, le sujet est abordé de la manière la plus radicale qui soit. Appréhender la conchyliculture irlandaise a consisté à vendre l'entreprise familiale qu'il exploitait à Etaules, en plein cœur du bassin de Marennes-Oléron, pour aller s'implanter dans ce qu'il qualifie de « Far West » irlandais. C'est à Clew Bay, une baie qui lèche les pieds de la petite ville de Newport, dans le comté de Mayo, qu'il a transféré son savoir-faire. Au nord-ouest de l'Irlande.....
Denis des Touches élève ses huîtres dans la région d'Algarve. Une histoire de famille
Quand Sébastien Béguilhas a quitté le Portugal au milieu des années 1960, il ne savait pas qu'il y reviendrait un jour. Il ne savait pas non plus qu'il y retournerait pour y faire pousser des huîtres. Il était jeune et il voulait juste fuir le régime dictatorial de Salazar qui voulait l'envoyer mener une guerre coloniale en Angola.
C'est ainsi qu'il s'est, après de multiples péripéties, marié sur le bassin d'Arcachon où il est devenu ostréiculteur, aujourd'hui associé avec son gendre Denis des Touches au sein d'Ostréatlantique, sur le port du Rocher à La Teste-de-Buch.
Désormais, Sébastien Béguilhas va au Portugal environ six fois par an, tout au Sud, en Algarve, dans la lagune de Valdelama. Là-bas, via la société Ostrea Select, les deux ostréiculteurs font pousser tout leur stock d'huîtres nées dans le Bassin avant de les ramener à la maison pour les affiner et les vendre....
Contrôle du transfert des coquillages
Le Mondial de l'huître soulève les questions sensibles de contrôle du transfert des coquillages et de la biosécurité, en cas de présence d'agents infectieux.
Le risque, c'est de contaminer un secteur sain avec des huîtres porteuses d'agents pathogènes.
En Indonésie, l'huître japonaise se développe dans la mangrove...
... il n'y a pas sur la planète une, mais des ostréicultures, et autant de pratiques d'élevage de Crassostrea gigas, l'huître japonaise. Et si les écarts culturels soulignent ces différences, un dénominateur commun réunit toutefois l'ensemble de ces producteurs : le souhait de confronter leurs expériences à travers la passion pour leur produit.
S'il est un sujet entre mille qui rapproche toutes les sensibilités de ce parterre, c'est bien la mortalité des huîtres et les agents pathogènes qui lui sont associés. Entre les virus, les bactéries, les parasites, le vétérinaire du laboratoire Génétique et pathologie de l'Ifremer, Tristan Renault, liste une dizaine d'indésirables microbes. Ils répondent aux « doux » noms d'herpès virus, perkinsus, martelia et autre bonamia. Il y a les maladies dangereuses pour l'huître. Il est d'autres infections sensibles pour l'homme, telle que la phycotoxine ASP, ou les norovirus. « Pour réduire l'impact de ces maladies infectieuses, il est difficile d'utiliser l'approche classique développée pour d'autres espèces. » On ne vaccine pas une huître, comme on ne badigeonne pas le milieu marin de sirop contre la toux ! En revanche, les chercheurs recommandent d'agir sur les transferts de coquillages entre les bassins de production, au cours de leur cycle d'élevage. De les freiner, sinon bloquer, en cas de crise.
La question de la biosécurité est posée sans détour, et le secrétaire général du Comité national conchylicole, Sébastien Chantereau, renvoie un message limpide : « Ces mouvements de coquillages sont vitaux pour la profession. Elle s'est construite autour de ces transferts. » Briser ces logiques reviendrait à bouleverser en profondeur des circuits de production bien définis.
Un auditeur portugais qui n'a pas envie de verser dans le politiquement correct interroge : « Eu égard aux problèmes que rencontre la production française avec l'herpès virus, ne faudrait-il pas des contrôles plus agressifs sur le transfert de ces huîtres d'un site vers un autre ? » La parade existe. Un état de l'Union européenne qui démontre que le virus ou tout autre agent pathogène n'a pas colonisé son littoral peut stopper les entrées de coquillages en provenance de zones infectées. Mais la garantie n'est pas absolue, exprime en substance le chercheur italien Fulvio Salati.... D'après un article de Philippe Baroux dans Sud Ouest : La japonaise parle au monde entier
Philippe Favrelière (mise à jour le 30 novembre 2012)
(1) Dans les années 1920 : Les premiers transferts d'huîtres japonaises vers la côte Ouest de l'Amérique du Nord
Autres articles :
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En Indonésie, l'huître japonaise se développe dans la mangrove...
... il n'y a pas sur la planète une, mais des ostréicultures, et autant de pratiques d'élevage de Crassostrea gigas, l'huître japonaise. Et si les écarts culturels soulignent ces différences, un dénominateur commun réunit toutefois l'ensemble de ces producteurs : le souhait de confronter leurs expériences à travers la passion pour leur produit.
S'il est un sujet entre mille qui rapproche toutes les sensibilités de ce parterre, c'est bien la mortalité des huîtres et les agents pathogènes qui lui sont associés. Entre les virus, les bactéries, les parasites, le vétérinaire du laboratoire Génétique et pathologie de l'Ifremer, Tristan Renault, liste une dizaine d'indésirables microbes. Ils répondent aux « doux » noms d'herpès virus, perkinsus, martelia et autre bonamia. Il y a les maladies dangereuses pour l'huître. Il est d'autres infections sensibles pour l'homme, telle que la phycotoxine ASP, ou les norovirus. « Pour réduire l'impact de ces maladies infectieuses, il est difficile d'utiliser l'approche classique développée pour d'autres espèces. » On ne vaccine pas une huître, comme on ne badigeonne pas le milieu marin de sirop contre la toux ! En revanche, les chercheurs recommandent d'agir sur les transferts de coquillages entre les bassins de production, au cours de leur cycle d'élevage. De les freiner, sinon bloquer, en cas de crise.
La question de la biosécurité est posée sans détour, et le secrétaire général du Comité national conchylicole, Sébastien Chantereau, renvoie un message limpide : « Ces mouvements de coquillages sont vitaux pour la profession. Elle s'est construite autour de ces transferts. » Briser ces logiques reviendrait à bouleverser en profondeur des circuits de production bien définis.
Un auditeur portugais qui n'a pas envie de verser dans le politiquement correct interroge : « Eu égard aux problèmes que rencontre la production française avec l'herpès virus, ne faudrait-il pas des contrôles plus agressifs sur le transfert de ces huîtres d'un site vers un autre ? » La parade existe. Un état de l'Union européenne qui démontre que le virus ou tout autre agent pathogène n'a pas colonisé son littoral peut stopper les entrées de coquillages en provenance de zones infectées. Mais la garantie n'est pas absolue, exprime en substance le chercheur italien Fulvio Salati.... D'après un article de Philippe Baroux dans Sud Ouest : La japonaise parle au monde entier
Philippe Favrelière (mise à jour le 30 novembre 2012)
(1) Dans les années 1920 : Les premiers transferts d'huîtres japonaises vers la côte Ouest de l'Amérique du Nord
Autres articles :
- Surmortalité des huîtres 2011 : Huître victime de la crise écologique
- Mortalités des huîtres 2010 : Sauve qui veut ! (problématique du transfert d'huître)
- Les pérégrinations de l'huître japonaise, franco-irlando-britannique
- Maladie ostréicole : Syndrome du parc vide !
- Huître : Dans son berceau asiatique, la japonaise meurt aussi !
Photographie : Sénégal. Une femme de la région de mangrove du Sine Saloum décoquille des huîtres de palétuviers
Demandez le programme....
Le Congrès mondial de l’huître s’ouvre demain à Arcachon (Le Marin)
Sur cinq jours, du mercredi 28 novembre au dimanche 2 décembre, se tient à Arcachon le premier Congrès mondial de l’huître.
Un défi que s’était lancé le comité de la conchyliculture Arcachon Aquitaine, et qui n’était pas gagné d’avance. Soutenues par le Comité national de la conchyliculture et en partenariat avec l’Ifremer, ces rencontres permettront aux ostréiculteurs, chercheurs, associations, institutions… d’une vingtaine de pays d’échanger réflexions et retours d’expérience, entre plénières et ateliers.
Où en est-on sur les épizoties ? Les améliorations génétiques ? La qualité de l’eau ?
S’ouvrir sur ce qui se fait ailleurs quand on traverse une crise : une belle initiative pour élargir les perspectives de la filière.
Le dossier du participant, cliquer Ici pour le télécharger
Pour plus d'informations, cliquer Congrès Mondial de l'Huître
Le Congrès mondial de l’huître s’ouvre demain à Arcachon (Le Marin)
Sur cinq jours, du mercredi 28 novembre au dimanche 2 décembre, se tient à Arcachon le premier Congrès mondial de l’huître.
Un défi que s’était lancé le comité de la conchyliculture Arcachon Aquitaine, et qui n’était pas gagné d’avance. Soutenues par le Comité national de la conchyliculture et en partenariat avec l’Ifremer, ces rencontres permettront aux ostréiculteurs, chercheurs, associations, institutions… d’une vingtaine de pays d’échanger réflexions et retours d’expérience, entre plénières et ateliers.
Où en est-on sur les épizoties ? Les améliorations génétiques ? La qualité de l’eau ?
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Le dossier du participant, cliquer Ici pour le télécharger
Pour plus d'informations, cliquer Congrès Mondial de l'Huître
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Revue de presse
Le 4 décembre 2012
Le 4 décembre 2012
Le président des ostréiculteurs d'Arcachon-Cap-Ferret dresse un bilan très positif du congrès mondial de l'huître qui vient de s'achever.
Olivier Laban a été décoré, samedi, par Alain Juppé, maire de Bordeaux.
Olivier Laban, le président des ostréiculteurs d'Arcachon-Cap-Ferret, est à l'origine du premier congrès mondial de l'huître, qui s'est tenu la semaine dernière sur le Bassin. En attendant que les interventions du congrès ne soient compilées puis publiées, Olivier en dresse le bilan dans les allées de Cabanes en fête, à Andernos-les-Bains.
« Sud Ouest ». Olivier Laban, quel était, selon vous, l'élément le plus important durant ce congrès ?
Olivier Laban. Pour que ce congrès soit réussi, il était important d'avoir trois ou quatre producteurs par continent. Mais faire venir des Irlandais, des Portugais ou des Italiens, c'est pas très compliqué, mais les ostréiculteurs des antipodes, c'est déjà plus difficile. Or, l'objectif a quand même été atteint avec 25 pays représentés et 370 personnes inscrites. Et puis un courant est passé d'emblée, dès après la cérémonie d'ouverture. Tous les congressistes étaient ravis, les scientifiques comme les producteurs.
Qu'avez-vous pensé des échanges scientifiques qui ont eu lieu ?
Bon, c'est pas avec deux jours de conférence qu'on allait trouver le remède pour éviter les mortalités de nos jeunes huîtres (1) ! Mais nous avons appris des choses.
Quoi par exemple ?
Le programme Score de sélection génétique lancé en France est plutôt décrié. Mais des pays ont initié des choses similaires depuis longtemps, les Néo-Zélandais par exemple. Ensuite, les scientifiques ont mis en garde les producteurs contre la monoculture. Nous cultivons presque tous la gigas, qui a déjà connu deux épizooties. Or, elle représente 90 % des huîtres dans le monde et si elle venait à disparaître, que faisons-nous ?
Qu'avez-vous remarqué encore ?
Les philosophies changent d'un pays à l'autre. En France, surtout dans les bassins naisseurs, l'ambition est de reconstituer les gisements d'huîtres naturelles. Le programme Score doit trouver une souche génétique d'une huître diploïde (c'est-à-dire non stérile contrairement à la triploïde, NDLR) résistante pour repeupler les bassins. Chez les Anglo-Saxons, les huîtres naissent en écloserie et sont ensuite mises en parc. Ils sont pragmatiques. Les Français sont plus fuyants, même si beaucoup pensent comme les Anglo-Saxons.
Avez-vous découvert des modes de culture de l'huître ?
Bien sûr. Les Mexicains ont un système de poches flottantes où les huîtres sont constamment brassées. C'est intéressant. Chez nous, elles sont attachées à des chantiers.
Pourquoi avoir passé le relais aux Australiens en fin de congrès ?
Dans toutes les discussions depuis février 2012, j'ai essayé de faire ressentir aux pays invités qu'il faudrait pérenniser cet événement et même mettre en place un réseau dans le monde. Voilà pourquoi il faut que le prochain congrès, dans deux ans, ait lieu dans un autre pays. Les Australiens ont été les premiers à dire oui. D'autant plus qu'ils ont un grand colloque scientifique dans deux ans qui traitera beaucoup de l'huître. Nous, les Arcachonnais, nous n'avons rien à leur vendre, nous voulons juste préserver le concept et la marque « Oyster World Congress ».
Mais pourquoi ne pas garder ce congrès à Arcachon ?
Ça n'a pas d'intérêt. Ce congrès mondial doit s'exporter. Il doit tourner dans le monde et créer une émulation. C'est important pour la pérennité de nos métiers. Je l'ai fait à Arcachon parce que je suis d'ici. Mais au départ, je voulais que le Conseil national de la conchyliculture porte ce projet, pour que ce soit la France.
Peu d'ostréiculteurs arcachonnais sont venus au congrès, non ?
C'est vrai. En fin de semaine, beaucoup préparent le marché du week-end, c'était de bonnes marées et puis nous sommes début décembre, il y a du travail. Nous avons choisi cette date pour l'accoler à Cabanes en fête. Après, nul n'est prophète en son pays mais c'était intéressant pour la profession. Les ostréiculteurs arcachonnais en auront des retombées, et c'est tout ce qui m'intéresse, même si mes collègues ne voient pas toujours où je veux en venir…
En conclusion, quelle est la chose que vous retenez du congrès ?
Quel que soit le lieu où il travaille, l'ostréiculteur est un être humain qui est animé par cette même passion du produit et du métier. Et il se pose les mêmes questions partout. Quand je reprends des procès-verbaux des réunions d'ostréiculteurs du Bassin dans les années 60, eh bien ce sont les mêmes interrogations ! Nous sommes toujours dans les mêmes inquiétudes et les mêmes préoccupations. Mais d'un pays à l'autre, l'huître fascine celui qui la cultive. Voilà pourquoi nous n'avons pas croisé durant le congrès des industriels.
(1) Depuis quelques années, un herpès virus décime les jeunes huîtres quasiment partout dans le monde.
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Le 1 décembre 2012
Arcachon : le premier Mondial de l'huître s'achève dans un concert de louanges (Sud Ouest)
Le premier Mondial de l'huître s'est refermé ce vendredi soir au palais des congrès d'Arcachon
Le premier Mondial de l'huître s'est refermé ce soir au palais des congrès d'Arcachon, lorsque le président du Comité régional conchylicole Arcachon-Aquitaine Olivier Laban, a tendu le témoin (ou plutôt symboliquement la barre d'un navire) à Bruce Zippel, le président des ostréiculteurs australiens, qui est sorti des rangs pour organiser dans deux ans la deuxième édition. De retour dans son pays, il consultera les siens pour jauger leur envie de programmer ce rendez-vous.
Les ostréiculteurs arcachonnais et le Comité national de la conchyliculture qui conviaient depuis mercredi les professionnels, les scientifiques, et les représentants des institutions des cinq continents à croiser leurs regards sur les problématiques qui agitent la filière, eux, ont bel et bien réussi leur pari. Des échanges nourris, précis, riches, que tous ont salués à l'heure des bilans.
Le rapport final sur l'état et l'avenir de l'ostréiculture, pour n'évoquer que celui-ci, dressé par le chercheur de l'Ifremer René Robert et par Yves Harache (de l'European Aquaculture Society) éclaire sur ce que fut cette densité.
Ils relèvent la grande diversité des techniques d'élevage dans le monde, le caractère déterminant pour l'activité de la disponibilité du naissain. Les ateliers ont aussi mis en exergue les variabilités dutilisation du produit final : l'huître vendue entière et vivante, ou présentée ouverte dans une demi-coquille, voire congelée ou en conserve.
Une crise tous les trente ans
Les progrès dans la gestion génétique des huîtres sont une constante que partagent Chinois, Français, Américains, Néo-Zélandais, Australiens et Japonais, sur une planète ostréicole où 4,6 millions de tonnes d'huîtres ont été produites en 2010, et où l'huître creuse, et notamment la japonaise, est la plus consommée.
La question des mortalités massives est un sujet partagé par tous. Car, comme l'exprime Yves Harache , « tous les trente ans, ici ou là, il y a eu des crises majeure qui ont affecté la profession, voire ont effondré la filière. Il y a donc des crises à attendre devant nous, ce qui impose une grande vigilance. » Voilà qui met en perspective les travaux de ces journées. A la question «quelles solutions pour pérenniser l'activité », le colloque a ébauché plusieurs réponses.
Il y a la posture des Coréens qui améliorent les performances de leurs huîtres en les endurcissant par des périodes d'émergence répétées. Il y a aussi à rentrer dans la complexité des interactions entre cet animal fragile quest l'huître, décrite comme sentinelle du milieu naturel, et les facteurs environnementaux. Au sujet de la sélection des huîtres, on note une évolution du concept. Il ne s'agit pas de tendre vers la résistance de l'huître pure et simple. Encore faut-il affiner le sujet. « Sélectionner des animaux plus résistants ? Oui, mais comment et pourquoi ? Certains travaillent à davantage de résistance, d'autres recherchent un rendement de chair supérieur, il y a ceux qui veulent une coquille adaptée à ce qu'ils souhaitent faire des huîtres » Quelle que soit la piste suivie, elle bute sur un impératif : « gérer le changement d'échelle entre le laboratoire et les professionnels ».
Un transfert de technologie qui doit s'effectuer dans des conditions économiques fiables, et qui n'occulte pas que nombre de pays producteurs tirent encore leur richesse du captage naturel, à commencer par les Coréens, deuxième producteur mondial.
Rapporteur de la thématique « santé et maladies », le chercheurs d'Ifremer Tristan Renault pointera ce qui restera comme l'un des temps forts du congrès : la priorité à donner à la sécurisation du produit.
« On a parlé de conditions environnementales, d'acidité, de salinité, les présentations ont souligné la vulnérabilité de la filière par rapport aux maladies. Nous avons aussi parlé de prévention. Car, une fois qu'une maladie est introduite dans une zone, les moyens de lutter sont limités. Il y a derrière cela les notions de surveillance, de qualification de zones, de qualification de lots d'huîtres et,la gestion des transferts. Des transferts qui sont à gérer en priorité, mais avec des mesures de gestion qui sont doivent être proportionnées à l'activité économique. »
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Le deuxième Mondial de l'huître pourrait avoir lieu, dans deux ans, en Australie.
Le président des ostréiculteurs d'Arcachon, Olivier Laban, a très symboliquement remis une barre à roue à Bruce Zippel, président des ostréiculteurs d'Australie, hier soir, sur la scène du palais des congrès d'Arcachon, à la clôture des trois jours de débat du premier Mondial de l'huître.
L'Australie qui organise déjà un congrès de scientifiques autour de l'huître dans deux ans, pourrait, en effet, l'étendre aux producteurs et ainsi le transformer en deuxième Mondial de l'huître. Bruce Zippel a promis de le demander à ses collègues en rentrant chez lui.
« Un défi mondial »
Voici comment une rencontre internationale entre professionnels, imaginée et organisée sur le bassin d'Arcachon, pourrait être pérennisée. C'est le vœu des ostréiculteurs du bassin d'Arcachon et de tous ceux qui ont pris la parole, hier, en clôture des débats.
« L'huître est un sujet primordial, les ostréiculteurs ont fait œuvre utile avec ce congrès », s'est, le premier, félicité le député maire UMP d'Arcachon, Yves Foulon.
« Un congrès international alors qu'il n'y a pas de marché mondial de l'huître est une prouesse. C'est un défi mondial des passionnés de la mer et de toute une profession », relève le PDG de l'Ifremer, Jean-Yves Perrot, qui parle d'un « congrès de décloisonnement et de remise en perspective » : « Quand une profession est dans la difficulté, il faut qu'elle prenne du recul dans l'espace et dans le temps. Ce congrès fera date. »
La sous-directrice aquaculture au ministère de l'Écologie, Karine Brulé, a, pour sa part, souligné « le travail exemplaire qu'accomplit le syndicat intercommunal du bassin d'Arcachon (présidé par le maire de Lège-Cap-Ferret, Michel Sammarcelli) dans le dialogue entre les gens de terre et les gens de mer. »
Après avoir taquiné « le talent de représentation des ostréiculteurs du bassin d'Arcachon… pas seulement dans « Les petits mouchoirs », le président PS de la Région, Alain Rousset, a rappelé que la Région s'est engagée dans la recherche (500 000 euros) pour étudier le lien entre le milieu naturel du bassin d'Arcachon et l'huître, ou encore dans le projet Score sur la recherche d'une huître résistante.
« L'envie d'avancer »
« C'est la première fois que j'entends parler de tous les sujets qui nous concernent. On sent que les gens ont envie d'avancer. Je suis heureux que ça se soit passé ici, c'est le début d'une belle histoire », confirme le président national des ostréiculteurs, Goulven Brest.
« Merci » et « bonheur » sont les deux mots de conclusion choisis par Olivier Laban, qui a invité ses collègues des six autres régions ostréicoles de France, et des 25 pays (des cinq continents) à Cabanes en Fête, la seule fête de l'huître en hiver sur le Bassin, aujourd'hui à Andernos-les-Bains, puis à déguster des vins, demain à l'hôtel de ville de Bordeaux : « Il n'y a pas que les ostréiculteurs qui ont du talent en Aquitaine, il y a aussi les vignerons. » Lundi, les ostréiculteurs retourneront tous sur leurs parcs et dans leurs cabanes pour préparer les fêtes de fin d'année.
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Les ostréiculteurs de Thau et de Leucate participent à Arcachon au congrès mondial de l'huître jusque dimanche. Les professionnels réfléchissent aux moyens de préserver les jeunes huîtres des maladies.
Par Laurence Creusot
Le reportage de Philippe Sans et Enrique Garibaldi à Arcachon
La santé des huîtres inquiètent les professionnels du monde entier. L'un des quatre ateliers du congrès mondial d'Arcachon traite des maladies des naissains.Organisé à l'initiative de la section régionale conchylicole (SRC) Arcachon Aquitaine, son objectif est de trouver de "trouver des solutions durables".
La mortalité touche depuis quatre ans jusqu'à 75% des jeunes huîtres en France, un phénomène lié au changement climatique également observé dans d'autres pays.
Au total, quelque 370 professionnels de la filière ostréicole - producteurs, scientifiques, experts, institutionnels - venus de 25 pays (Nouvelle-Zélande, Australie, Chine, Corée, Japon, Etats-Unis, Mexique, Namibie, Maroc notamment) sont présents.
Durant cinq jours, la question de la surmortalité des huîtres et de ses conséquences pour les exploitants sera au coeur de ce congrès, une première mondiale. Organisé à l'initiative de la section régionale conchylicole (SRC) Arcachon Aquitaine, son objectif est de trouver de "trouver des solutions durables".
"Les huîtres sont, à travers le monde, une ressource fragile qui ne va pas très bien et c'est en grande partie lié aux changements climatiques", explique Sébastien Chantereau, secrétaire général du comité national de la conchyliculture (CNC). Ainsi, l'acidification des océans, la montée des températures ou encore l'anoxie (insuffisance en oxygène) de l'eau dans certaines zones, liées au réchauffement climatique, ont des conséquences sur les huîtres, qui sont de vraies "sentinelles de l'environnement comme les abeilles le sont pour la terre", souligne M. Chantereau....
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Un congrès mondial réunit actuellement les ostréiculteurs à Arcachon, autour d’une question sans vraie réponse : quel est le mal dont souffrent les huîtres ? Depuis maintenant 4 ans, des mortalités inhabituelles surviennent partout, d’abord les naissains et aujourd’hui chez les adultes. Virus, bactéries, parasites, réchauffement des eaux : de multiples explications sont possibles.
En 2008, les ostréiculteurs français ont sonné l’alerte : leurs naissains (les larves) subissaient des mortalités inhabituelles. Depuis, rien ne s’est arrangé, avec des pertes chez les naissains qui se maintiennent à un taux élevé et auxquelles s’ajoute maintenant une surmortalité chez l’adulte, l’huître atteignant sa taille commerciale en 2 ou 3 ans. C’est un congrès mondial (Oyster World Congress) qui leur est actuellement consacré à Arcachon, des ostréiculteurs du monde entier venant discuter de leurs productions.
L’Ifremer s’est penché sur le problème en mettant en place en 2009 un Observatoire national conchylicole ciblant l’huître creuse, Crassostrea gigas, la plus vendue. Ses résultats donnent la mesure du phénomène : alors que « les données historiques montrent qu'entre 1995 et 2007, les taux de mortalité [dans le naissain] sont restés stables au niveau national, et situés aux alentours de 15 % », sur les 14 sites suivis, la mortalité a brusquement augmenté en 2008 pour atteindre 63 % au niveau national. En 2011, l’Ifremer observe « des taux de mortalité finaux qui atteignent 73 % sur les naissains issus de captage et 43 % sur les naissains issus d'écloserie » (Les surmortalités des naissains d’huîtres creuses Crassostrea gigas, Les rencontres de l’Ifremer, janvier 2012).
(...)
Surmortalité des huîtres : un virus sur le banc des accusés
Les analyses effectuées désignent un serial killer : le virus OsHV-1 (Ostreid Herpes virus 1, sans danger pour l'Homme). Sa présence est corrélée avec les mortalités. Une forme particulière du virus, et jusque-là inconnue, baptisée μVar, est à peu près systématiquement retrouvée dans les échantillons de populations touchées.
Les ostréiculteurs accusent aussi les températures plus élevées. L’huître creuse, en effet, n’aime pas l’eau chaude et sa reproduction est liée à la température : quand elle dépasse 18 °C, ce mollusque bivalve comprend qu’il est temps de produire des gamètes. Les chercheurs ont comparé les courbes de températures observées à celles des mortalités et ce dans différentes régions du littoral français. Résultat : une corrélation positive.
Comme dans le cas des abeilles, la cause des mortalités d’huîtres creuses pourrait être multifactorielle. Pour l’instant, on ne fait que compter les huîtres qui meurent trop tôt sans savoir ce qu’il faudrait faire…
Les ostréiculteurs veulent nous rassurer et, en marge de ce congrès mondial, promettent que les prix ne vont pas grimper prochainement (donc pas pour les fêtes de fin d’année…), comme ce fut le cas en 2008. Mais les surmortalités observées depuis peu chez les huîtres adultes vont à coup sûr aggraver les soucis des producteurs. « C'est très inquiétant : toutes les manipulations, comme les mises en bassin, s'accompagnent de mortalités d'huîtres », explique à l’AFP Jean-Charles Mauviot, directeur du comité régional conchylicole (CRC) Arcachon-Aquitaine....
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Le 1er congrès mondial de l'huître s'ouvre aujourd'hui à Arcachon, 370 professionnels de la filière ostréicole venus de 25 pays vont échanger sur l’état et l’avenir des huîtres, du parc au consommateur.
Durant cinq jours, la question de la surmortalité des huîtres et de ses conséquences pour les exploitants sera au coeur de ce premier congrès mondiale de l'huître. Organisé à l'initiative de la section régionale conchylicole (SRC) Arcachon Aquitaine, son objectif est de trouver de "trouver des solutions durables".
"Les huîtres sont, à travers le monde, une ressource fragile qui ne va pas très bien et c'est en grande partie lié aux changements climatiques", explique Sébastien Chantereau, secrétaire général du comité national de la conchyliculture (CNC). Ainsi, l'acidification des océans, la montée des températures ou encore l'anoxie (insuffisance en oxygène) de l'eau dans certaines zones, liées au réchauffement climatique, ont des conséquences sur les huîtres, qui sont de vraies "sentinelles de l'environnement comme les abeilles le sont pour la terre".
Echanger, comprendre pour limiter la mortalité de l'huitre...
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Le 30 novembre 2012
Inquiètante mortalité des huîtres
Inquiètante mortalité des huîtres
Depuis plusieurs années, le taux de mortalité des huîtres inquiète les ostréiculteurs. En cause, l'acidification des océans, la montée de températures et l'insuffisance en oxygène de l'eau. Pour aborder le problème, le 1er congrès de l'huître s'est ouvert à Arcachon.
Durée : 1 min 15
Date : 30 novembre 2012
Auteur : LCI
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Le Mondial de l'huître soulève les questions sensibles de contrôle du transfert des coquillages et de la biosécurité, en cas de présence d'agents infectieux.
Le risque, c'est de contaminer un secteur sain avec des huîtres porteuses d'agents pathogènes.
En Indonésie, l'huître creuse se développe dans la mangrove. Les Japonais, quant à eux, donnent priorité à la consistance de la chair plutôt qu'à la beauté de la coquille. Pour un Australien, la présentation idoine du produit consiste à le retourner dans sa coquille après ouverture. Du côté chinois, les statistiques de production annoncées laissent perplexes les observateurs qui ont pu découvrir ces élevages. Tandis que, pour un aquaculteur européen, le risque de passer entre les fourches Caudines pour avoir enfreint l'un des… 400 règlements communautaires applicables à son secteur d'activité n'est pas anodin.
Enfin, bien que lancée il y a cinquante ans dans la lagune de Oualidia, la production ostréicole annuelle marocaine (300 tonnes) est une goutte d'eau à l'échelle d'un monde où sont produites 4,5 millions de tonnes d'huîtres japonaises, l'espèce principale cultivée de la Nouvelle-Zélande à la Colombie -Britannique, en passant par la France. Mais, somme toute, il n'y a là pas de quoi faire fondre la glace qui, en hiver, perturbe le travail des conchyliculteurs canadiens !
On le mesure à l'aune de ces instantanés de colloque captés à Arcachon, il n'y a pas sur la planète une, mais des ostréicultures, et autant de pratiques d'élevage de Crassostrea gigas, l'huître japonaise. Et si les écarts culturels soulignent ces différences, un dénominateur commun réunit toutefois l'ensemble de ces producteurs : le souhait de confronter leurs expériences à travers la passion pour leur produit.
Agents pathogènes...
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Les participants étrangers ont découvert hier les parcs du Bassin.
Entre deux séances plénières, les participants au mondial de l'huître ont pris hier matin le bateau pour une grande traversée du Bassin. L'idée des organisateurs ? Leur montrer les parcs et expliquer, ici, que c'est comme ça qu'on élève les huîtres.
Cinq bateaux de l'union des bateliers d'Arcachon (UBA) ont ainsi transporté quelque 200 participants. Arcachon, l'Île aux oiseaux, la Presqu'île, une escale et restauration à Lège-Cap-Ferret : voilà de quoi donner un (bref) aperçu des us et coutumes locales.
« Il y a un bon équilibre »
Producteurs d'huîtres et palourdes au sud Maroc, Sanaa Rami et Rachid Kandy ont focalisé sur les tables, l'usage des coupelles et des tuiles. « Nous élevons les huîtres à même le sol », expliquent-ils. Professeur, l'Américain Robert Diaz s'est de son côté dit surpris de la dynamique qui se dégage de l'endroit.
« On sent qu'il y a ici un bon équilibre entre la vie touristique et la conchyliculture. On sent que la nature est placée au centre. » S'il reconnaît que le Bassin a de nettes similitudes avec le Nord-Est des États-Unis, il pointe une différence de taille. « Chez nous, les huîtres que nous élevons viennent des laboratoires. »
Solidarité avec le Japon
Conseiller de la société franco-japonaise d'océanographie, Yasuyuki Koike entretient de son côté et ce depuis de nombreuses années d'étroites relations avec la France. « Après le tsunami, nous avons reçu beaucoup de témoignages de solidarité. » Et d'expliquer que depuis le cataclysme, la production japonaise avait diminué de deux tiers. « Il y a tellement de gravats au fond de l'eau… »
Si le Japon est l'un des producteurs historiques d'huîtres, le Sénégal, lui commence à s'inscrire dans l'histoire. L'une de ses représentantes, Aramatoulaye Diatta l'explique.
La cueillette des huîtres
« Il y a peu, on faisait encore la cueillette des huîtres. Aujourd'hui, nous nous modernisons et installons des bassins de captage. » Élevées à même le sol ou sur des supports (guirlandes, coquilles, tuiles, pneus), les huîtres Sénégalaises sont un produit de luxe dans le pays. « Depuis 2004, les femmes se lancent dans l'exploitation, qui reste encore individuelle. Nous commençons à nous organiser en filières comme les groupements d'intérêts économiques. » Au Sénégal, les huîtres sont prisées séchées et fumées.
Seul producteur du pays
Mirica Crivat est le seul représentant de son pays, la Roumanie. Et pour cause : il y est le seul producteur d'huîtres. Installé à Agigea, à 20 kilomètres de Constanta, sur la Mer Noire, ce précurseur explique qu'il n'existe pas d'industrie aquacole en Roumanie. « Ce que je veux, c'est développer l'activité. »
Cette année, l'homme a vendu 10 000 huîtres. Oui, il compte à l'unité. Pour l'instant. « Le pays s'est ouvert à d'autres pratiques culinaires. Les touristes sont là. Les huîtres vont marcher, le business va se développer. » Travaillant beaucoup avec ses voisins Italiens, Mirica Crivat achète ses naissains en France. « Cette année, la mortalité a été de 10 % ». De quoi faire rêver une bonne partie des congressistes....
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L'ostréiculteur japonais Satoru Urabe participe au premier Mondial de l'huître, qui a débuté hier
Satoru Urabe ne découvre pas le bassin d'Arcachon. Cet ostréiculteur japonais, l'un des plus gros producteurs et négociants de son pays avec 20 000 tonnes à lui seul, soit le quart de la production française et 2,5 fois plus que le bassin d'Arcachon, est déjà venu à Gujan-Mestras.
L'an dernier, il était l'un des trois ostréiculteurs étrangers, avec un Irlandais et un Espagnol, invités aux fêtes de Larrostréa. Les prémices, en quelque sorte, du Congrès mondial de l'huître, imaginé par le président des ostréiculteurs du bassin d'Arcachon, Olivier Laban, lui-même installé sur le port de Meyran à Gujan-Mestras, avec le soutien de la sénatrice-maire de la ville, Marie-Hélène des Esgaulx, qu'il avait accompagnée l'année précédente à un Festival de l'huître à Knysna, en Afrique du Sud.
Comme une sucette
Ce premier Congrès mondial de l'huître, qui réunit près de 400 ostréiculteurs, chercheurs et gestionnaires de 25 pays des cinq continents, a d'ailleurs été accueilli, hier, au lycée de la mer à Gujan-Mestras. Avant de migrer, aujourd'hui et demain, au Palais des congrès d'Arcachon....
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Robert Mora, 82 ans, a profité des huîtres japonaises, en provenance de Vancouver, en 1971.
«C'était le 15 février 1971. Mon voisin du Ferret m'a téléphoné, inquiet : Il y a des coquilles partout. Il y avait un tiers des huîtres qui étaient malades. On les a triées. Le lendemain, il y avait encore des coquilles. Le bas du Bassin a été le premier touché. Trois à quatre mois après, c'était fini. Il n'y avait plus de Portugaises », se souvient Robert Mora, 82 ans.
Cinquième génération d'ostréiculteurs sur le bassin d'Arcachon, il avait alors sa cabane au port de La Barbotière à Gujan-Mestras, et des parcs en plusieurs lieux du Bassin.
Il n'y avait plus d'huîtres portugaises, dans le Bassin, mais il y avait encore des Japonaises. Deux ans plus tôt, des ostréiculteurs arcachonnais avaient fait le voyage au pays du Soleil Levant pour ramener les premières gigas. « Je n'avais pris qu'une caisse, j'ai regretté de ne pas en avoir pris davantage », sourit aujourd'hui Robert Mora au souvenir de ces huîtres « qui poussaient toutes seules. En 18 mois - un an, elles étaient vendables. C'était phénoménal ».
Les huîtres japonaises avaient aussi frayé et s'étaient reproduites. « Comme toujours, il y avait des pour et des contre », soupire l'ancien ostréiculteur.
« Des sabots de 15-20 cm »
En 1971, face à l'hécatombe des huîtres portugaises, le maire de Gujan-Mestras, Michel Bézian, a avancé l'argent pour commander des gigas à Vancouver, « des Japonaises du Canada ». Près de 140 tonnes seront importées en trois ans.
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La fin de l'huître plate
Entre deux parties de cartes avec les anciens, dans une cabane de La Barbotière, il ajoute : « Je vais même vous dire. Un Japonais était venu nous voir et nous avait dit : ''Un jour, il y aura une mortalité." À l'époque, on lui avait poliment souri. »
Aujourd'hui, Robert Mora le répète, en convoquant l'histoire depuis l'arrivée accidentelle des premières huîtres portugaises à bord du bateau « Morlaisien » en 1868. Elles ont sauvé la profession après la fin de l'huître plate, dévastée par une épizootie dans les années 1920, ou encore la réintroduction de nouvelles souches dans les années 1930 puis 1960, jusqu'aux premières Japonaises, la Crassostrea gigas, en 1969 : « Il faut renouveler les stocks, les vieux l'ont toujours fait. Ce sont des cycles. C'est la nature. »
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A Marennes-Oléron, chercheurs et producteurs japonais revisitent les solidarités dans la profession.
Il se penche par-dessus bord et scrute un fond qu'il ne verra pas. La mer est encore trop haute et le banc de Mouillelande, sur les hauts de Seudre, face à Mornac, restera de toute façon caché au regard.
Le regard de Kunio Goto se perd dans l'onde grise et revoit cependant défiler des souvenirs attachés au lieu. Il était chercheur et universitaire quand, dans les années 1970, les Japonais ont volé au secours de l'ostréiculture charentaise en détresse. L'huître cultivée alors, la portugaise, souffrait d'un mal ravageur que l'on nommait « peste des parcs » ou maladie des branchies, et le salut allait venir du pays du Levant : les Japonais expédièrent des lots d'huîtres mères dont la progéniture se substituera à la portugaise en déclin. Mouillelande est le banc où furent déposés les premiers arrivages de ces huîtres japonaises du plan de sauvetage nommé Résur, comme résurrection.
Hôtes de l'Ifremer
Kunio Goto est aujourd'hui un homme âgé. Mais sa présence, la semaine dernière à Arcachon, parmi la délégation japonaise qui participait au Mondial de l'huître, justifie le détour qu'il a entamé hier en Charente-Maritime. Yasuyuki Koiké, conseiller de la société franco-japonaise d'océanographie, Tetsuo Seki, chercheur sur l'huître et l'ormeau, et les producteurs de la région de Sendai, Tamotsu Suzuki et Yoshimasa Koizumi, sont aussi du voyage, pour vingt-quatre heures encore. Emmenés par leurs hôtes de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), dont le chef de station trembladais, Jean Prou, accompagnait une délégation au Japon, il y a un mois.
La visite débutait par la découverte de Chaillevette, du marais, de la technique de mise en claires et de l'alimentation en eau de ces sites. Gérald Viaud, le président du Comité régional conchylicole Poitou-Charentes, guidait la balade qui empruntait aussi la direction de l'établissement de son voisin, Thomas Débarbouillé.
À La Tremblade, dans la cabane de dégustation du producteur Wielfried Tortillon, la découverte des crus de l'indication géographique protégée Marennes-Oléron et des gambas du marais tenait lieu de prélude à un exposé sur les labels de qualité, présenté par la suite au Comité régional conchylicole, à Marennes. Il s'ensuivra, ce matin, une visite des laboratoires de l'Ifremer, à Ronce-les-Bains, et une réception par les élus trembladais.
Retour sur une crise
Au temps de la crise de la portugaise, Kunio Goto avait eu la lourde charge de délivrer les certificats attestant de l'innocuité de l'huître japonaise pour l'huître portugaise. Son collègue Yasuyuki Koiké explique, dans un français parfait : « Dès 1966, nous avions envoyé des huîtres japonaises en France. Or, ici, les premières mortalités sur la portugaise laissaient certains imaginer qu'elles résultaient de l'immersion de ces échantillons. Kunio Goto, alors chargé d'études scientifiques pour la préfecture de Miyagi, a alors démontré qu'il n'y avait pas de lien de cause à effet. » Le dernier obstacle aux transferts à plus grande ampleur était levé.
Ainsi, entre 1969 et 1978, un volume d'huîtres que M. Koiké estime à 10 000 tonnes a été transféré depuis le Japon vers les sites de production charentais. « Il est devenu inutile de prolonger l'opération plus longtemps », les huîtres commençant à se reproduire dans le milieu naturel.
L'histoire allait donner à la conchyliculture charentaise l'occasion de renvoyer l'ascenseur au printemps 2011. Ce retour de bons procédés s'est écrit au lendemain des ravages du tsunami sur la côte est japonaise. Celle-là même où avaient été prélevées les huîtres mères destinées à la Charente-Maritime, le berceau de la conchyliculture nippone. « Les Charentais et les Bretons ont fait beaucoup pour nous. Le soir même du tsunami, j'ai reçu des mails de mes collègues qui m'interrogeaient sur la situation, évoque Yasuyuki Koiké. Ils me demandaient ce qu'ils pouvaient faire pour nous. Ils ont collecté des fonds. J'ai alors demandé aux chercheurs et aux producteurs de Miyagi ce qui leur manquait. Les loupes binoculaires et les filets à planctons, des outils essentiels pour surveiller les larves d'huîtres en période de captage, nous ont été expédiés. Mais aussi des brassières de sauvetage. »
Moins d'un après le passage de la vague tueuse, les huîtres se reproduisaient à nouveau. Les entreprises se relevaient des dégâts subis et, l'hiver dernier, les premières huîtres marchandes revenaient sur les étals nippons. Des 110 producteurs présents à Miyagi avant la catastrophe, 70 à 80 sont toujours en activité aujourd'hui.
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Des centaines de chercheurs et d'ostréïculteurs ont participé au Mondial de l'huître, la semaine dernière sur le bassin d'Arcachon. Une délégation de trois japonais continue ses travaux sur le littoral de Charente-Maritime.
Monsieur Kueno est une sommité au Japon. Dans les années 70, c'est lui qui a signé les bons d'exportation de la fameuse huître japonaise qui allait devenir la première espèce développée par la filère ostréicole française. A l'époque, il était un peu considéré comme un sauveur, alors que les élevages d'huître en France venaient d'être décimés par un virus.
Quarante ans plus tard et accompagné de trois ostréiculteurs nippons, monsieur Kueno est revenu étudier ces bassins disséminés dans la baie de la Seudre, à l'endroit où ont été déposées les permières gigas. Le travail sur les fines de claire intéresse les Japonais, même s'ils ne consomment pas les huîtres crues. Comme les Américains, leurs huîtres sont commercialisées sous vide pour respecter leurs normes sanitaires.
Avec le passage du tsunami et une qualité d'eau parfois radioactive, l'archipel nippon s'interroge sur l'avenir de sa filière et recherche des solutions d'affinage en rivière. La délégation continue sa visite aujourd'hui dans les locaux de l'IFREMER, à La Tremblade avec une idée arrêtée : pas question de se lancer dans la culture des huîtres triploïdes qui risque d'impacter négativement l'éco-système à une époque où certains ostréïculteurs français n'ont pas caché qu'ils avaient joué avec le feu.
Le transfert des coquillages : une question très sensible.
On connaît maintenant la présence d'agents infectieux destructeurs pour les espèces. La triploïde a pris de court toute une profession avec une mortalité des naissains sans précédent. Pour lutter contre toutes sortes de virus aux noms compliqués, aucun vaccin n'est disponible. Voilà pourquoi les experts recommandent d'agir sur les transferts de coquillages au cours de leur cycles d'élevage.
Plus que jamais l'huître doit être manipulée avec douceur et attention. C'est la seule garantie d'un développement durable d'une espèce qu'on a pu considérer en danger encore récemment.
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Pour quelques ostréiculteurs charentais, le Far West est irlandais. Exemples.
Quinze heures de ferry, et 1 200 kilomètres de bitume séparent Benoît Massé de Nicolas Tessier. L'un et l'autre sont ostréiculteurs. L'un et l'autre sont originaires de Charente-Maritime. L'un et l'autre posent leur horizon professionnel sur la côte irlandaise. Mais chacun avec un regard et une activité qui lui est propre.
Chez Nicolas Tessier, le sujet est abordé de la manière la plus radicale qui soit. Appréhender la conchyliculture irlandaise a consisté à vendre l'entreprise familiale qu'il exploitait à Etaules, en plein cœur du bassin de Marennes-Oléron, pour aller s'implanter dans ce qu'il qualifie de « Far West » irlandais. C'est à Clew Bay, une baie qui lèche les pieds de la petite ville de Newport, dans le comté de Mayo, qu'il a transféré son savoir-faire. Au nord-ouest de l'Irlande.
Cycle complet de production
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Un ou deux ans plus tard, c'est-à-dire au stade intermédiaire de leur développement, ces huîtres triploïdes reviennent pour partie en France. Pour leur dernière phase de croissance. Pour l'autre pan de production, elles prennent la direction du sud-est de l'Irlande, et sont réimmergées à Bannow Bay, un estran où le même Pascal Boutrais réalise la maturation de son produit, durant six à douze mois. Une finition qui aboutit à une super spéciale, une huître particulièrement charnue et goûteuse, commercialisée sous la marque Ostra regal. Elle alimente le marché du demi-gros, restaurateurs et poissonniers, et quelques grossistes à l'étranger.
Emballage et engraissage
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Denis des Touches élève ses huîtres dans la région d'Algarve. Une histoire de famille
Quand Sébastien Béguilhas a quitté le Portugal au milieu des années 1960, il ne savait pas qu'il y reviendrait un jour. Il ne savait pas non plus qu'il y retournerait pour y faire pousser des huîtres. Il était jeune et il voulait juste fuir le régime dictatorial de Salazar qui voulait l'envoyer mener une guerre coloniale en Angola.
C'est ainsi qu'il s'est, après de multiples péripéties, marié sur le bassin d'Arcachon où il est devenu ostréiculteur, aujourd'hui associé avec son gendre Denis des Touches au sein d'Ostréatlantique, sur le port du Rocher à La Teste-de-Buch.
Désormais, Sébastien Béguilhas va au Portugal environ six fois par an, tout au Sud, en Algarve, dans la lagune de Valdelama. Là-bas, via la société Ostrea Select, les deux ostréiculteurs font pousser tout leur stock d'huîtres nées dans le Bassin avant de les ramener à la maison pour les affiner et les vendre.
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Le président du Comité régional conchylicole d'Aquitaine, Olivier Laban, est à l'origine de ce premier congrès mondial. Il évoque les difficultés de la profession et les clés pour sortir de la crise
« Sud Ouest ». D'où vient l'idée de ce Mondial de l'huître ?
Olivier Laban. La sénatrice maire de Gujan-Mestras, Marie-Hélène des Esgaulx, et moi-même avons été invités à un Festival de l'huître à Knysna, en Afrique du Sud, il y a deux ans. C'est un peu là-bas que tout s'est concrétisé, même si c'est quelque chose dont j'avais envie depuis longtemps. Des congrès existent déjà pour les scientifiques. Pourquoi ne pas les étendre aux producteurs et à la gouvernance ? Il y a des productions d'huîtres dans le monde entier. Quatre ans après le début de la crise - la mortalité des jeunes huîtres à laquelle s'ajoute la baisse du naissain - cela avait du sens d'échanger entre nous, aux côtés des scientifiques et des administrations.
Quelles sont les raisons de la mortalité des jeunes huîtres ?
La première vague de mortalité date de 2008. Nous observons que quand l'eau se réchauffe (plus de 16 degrés), un herpès virus entre en action et décime en 24 heures entre 60 et 80 % de nos huîtres juvéniles (âgées d'un an). Un phénomène qui débute en Corse et à l'étang de Thau (34) et se termine en Bretagne Nord et en Normandie.
Comment réagissez-vous sur le bassin d'Arcachon ?
Dès le début de la mortalité, l'Ifremer a renforcé son observatoire national. En parallèle, nous avons mis en place notre propre observatoire, avec des poches test placées, l'été, dans dix points du bassin d'Arcachon, prélevées tous les quinze jours. Les moyennes de mortalité sont les mêmes.
Comment pouvez-vous lutter ?
Nous ne connaissons pas l'origine de cet herpès virus. Nous sommes devant un phénomène très agressif, que nous subissons, qu'il nous est impossible d'anticiper ou de contourner. Nous avons un principe d'élevage 100 % nature, en milieu ouvert. Nous avons deux pistes de travail. La sélection génétique ou l'importation de nouvelles souches, comme nous l'avons déjà fait dans les années 70 avec le programme Resur. La profession privilégie plutôt l'importation, sous conditions sanitaires, car le remède ne doit pas être pire que le mal. Nous allons voir ce qui se passe dans les autres pays. C'est un des intérêts du Mondial. 90 % de la production dans le monde est issue de la crassostrea gigas, comme sur le bassin d'Arcachon. On sait que d'autres pays peuvent venir au secours de la France. Nous avons demandé au CNC (Comité national de la conchyliculture) et son président, Goulven Brest, d'engager des études dans ce sens.
Et la sélection génétique ?
Le virus est dans le milieu, nous sommes condamnés à vivre avec. On doit créer une huître qui résiste à ce virus. Deux programmes sont lancés. Un programme porté par le CNC, la profession et les collectivités, le programme Score, dont nous sommes partenaires. Il existe également un programme privé, SFC (Sélection française conchylicole) lancé par des écloseurs. Nous n'écartons aucune piste, mais le Bassin est un centre naisseur et nous ne pouvons pas nous reposer sur les écloseurs. Les huîtres triploïdes (NDLR. hybrides) ne se reproduisent pas.
Le bassin d'Arcachon a également été touché par la baisse du naissain.
Après un manque de captage en 2009, 2010 et 2011 avec des taux de 50 à 200 huîtres par tuile, nous retrouvons cette année notre capacité de captage, avec 8 000 à 12 000 huîtres par tuile. C'est un bon cru qui va nous permettre de remettre nos stocks à niveau. On sait qu'on continuera à perdre 60 à 80 % des jeunes huîtres, mais 20 % de 12 000 huîtres, c'est tout de même mieux que 20 % de 200.
Comment explique-t-on cette amélioration du captage ?
Nous avons beaucoup d'interrogations, d'où l'étude mise en place sur la relation entre l'eau et l'huître, en partenariat avec l'État, le Siba (syndicat intercommunal du bassin d'Arcachon), la Région, l'Europe. C'est le programme Feliba. Nous ne pouvons pas imputer le captage aux seules conditions climatiques, même si cet été, l'eau chaude (entre 24,5 et 26 degrés) l'a favorisé. Nous n'avons pas non plus la moindre preuve d'un lien entre la fermeture de l'usine papetière Smurfit à Biganos, pendant l'été (à la suite de la rupture d'une cuve, NDLR), et ce bon captage. Le programme Feliba va nous permettre de recruter un scientifique, en janvier, chargé de regarder dans le moindre recoin du Bassin l'évolution des huîtres, leur maturité, leur fécondité, la ponte. Autant de problématiques dont nous allons aussi parler au cours du congrès.
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Le texte L'huître, de Francis Ponge, est un poème.
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Huîtres de Normandie : les 15 jours de l’année (Ouest France)
La surmortalité reste d'actualité dans les parcs ostréicoles de la baie de Bourgneuf (Loire Atlantique). Pour la cinquième année consécutive. Mais les ostréiculteurs devraient pouvoir fournir leur clientèle locale.
Dans la zone ostréicole à La Bernerie, on s'active à quelques jours des fêtes. En ce mardi après-midi, après une matinée en mer, pour remonter les huîtres à calibrer et à stocker, trois employés des Mille et une huîtres détroquent les coquillages collés entre eux. Le patron Frédéric Moulin réceptionne déjà quelques commandes.
« Les mois sans « R », une vieille histoire ! »
Les fêtes, c'est 50 % de son chiffre d'affaires. Même si on peut manger des huîtres toute l'année ! « Les mois sans « R », c'est une vieille histoire !, explique Frédéric Moulin. Avant, pendant ces mois chauds, on ne pouvait pas transporter les huîtres, car il n'y avait pas de camion avec chambre froide. Mais pour certains, les huîtres sont un peu moins bonnes l'été pendant la période de reproduction, car elles sont laiteuses... »
Une surmortalité intégrée
Un étrange phénomène lié à un virus mortel, mais pas que... (il y a aussi les facteurs rendant l'huître plus vulnérable, comme la température de l'eau). Des recherches sont menées pour essayer de trouver une huître qui résisterait à la maladie. Pour l'instant, il n'y en a pas de commercialisable.
En attendant, Frédéric Moulin s'adapte : « on augmente la quantité initiale d'huîtres à l'exploitation, soit en captage naturel, soit en écloserie, pour pouvoir continuer à gagner notre vie. On en met 4 millions pour qu'il en reste un million sur le marché. On retombe sur nos pieds, mais moins qu'à l'origine quand il n'y avait que 10 % de mortalité et ça nous coûte plus cher. »
Par chance, la zone des ostréiculteurs de Bourgneuf est épargnée par un nouveau phénomène : depuis cet été, une bactérie non pathogène pour l'homme s'en prend aux huîtres adultes à certains endroits du littoral français. « Ça se passe dans les endroits où il y a de l'eau douce, comme le golfe du Morbihan, Pénestin... » Là aussi, comme pour la surmortalité des jeunes huîtres, Ifremer mène l'enquête.
Se diversifier ? Oui, à condition d'investir
Conséquence de la diminution sur les étals : le prix a augmenté « de 30-40 % en deux-trois ans. Sur certains secteurs, la consommation est restée identique ; sur d'autres, elle a ralenti. Des ostréiculteurs ont dû arrêter les petits marchés pour ne garder que les plus intéressants. » Lui vend à la grande distribution en Vendée, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, et aux restaurateurs de la côte de Jade. En tout cas, pas besoin de faire de la pub ou de créer un label, « tout est vendu ».
Les ostréiculteurs peuvent recevoir une aide de l'État au titre de « calamité agricole ». « Mais ça représente 12 % de la perte. » Entre mars et août, certains professionnels ont eu accès au gisement naturel pour regarnir les parcs, mais pas tous. « Il fallait faire une demande de carte de pêche. »
S'il arrive encore aujourd'hui à vivre de son métier, Frédéric imagine déjà un plan de diversification. « On ne sait pas trop où on va. Entre mai et début septembre, on n'est jamais serein. Et si tous les naissains se mettaient à mourir ? » Avec une dizaine d'autres ostréiculteurs, il s'intéresse à l'élevage de pétoncles en mer, comme un possible complément. « Mais il faudra investir. À ce jour, les gros producteurs de pétoncle sont au Chili et au Canada. En France, il n'y a pas d'élevage. » Le pétoncle deviendra-t-elle le coquillage roi sur nos tables de réveillon dans quelques années ? À suivre...
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Difficile d’imaginer des fêtes de fin d’année sans elle ! L’huitre creuse est un véritable régal pour les papilles des amateurs, mais elle est menacée par un virus.
« Depuis quatre ans, nous connaissons de 70% à 90% de mortalité chez les jeunes huitres. Sachant qu’il faut quatre à cinq ans pour atteindre la taille de vente, les prix flambent ! », constate Cyrille Marceau, ostréicultrice sur l’île d’Oléron. Son exploitation, comme celle de nombreux autres, pâtit de la mutation d’un virus bien connu, qui est devenu plus virulent.
« La responsabilité du virus OsHV1 variant μvar dans la forte augmentation des mortalités des juvéniles d’huitre creuse depuis 2008 est avérée, explique Benoît Beliaeff, Directeur du département ressources biologiques et environnement à l’Ifremer (Institut Français de recherche pour l’exploitation de la mer), dans une lettre interne. Nous savons désormais que la température de l’eau de mer et la transmission des agents infectieux d’un lot a l’autre influent sur le déclenchement des épisodes de mortalités. Mais de nombreuses questions subsistent et plusieurs études sont lancées pour tenter d’y répondre. »
Les avis divergent
Pour certains, c’est l’arrivée de la triploïde, une huitre rendue stérile (et donc non laiteuse) en laboratoire, qui a fragilisé les naissains. Née dans des bassins, elle est nourrie par des cultures de phytoplancton puis plongée en milieu naturel. C’est bien là le problème pour Cyrille Marceau, qui rappelle que si « 90 % des professionnels se mettent à faire des huitres d’écloseries, le plancton ne va pas se multiplier en conséquence. Cela déstabilise le schéma naturel. »
L’écloserie France Turbot du Groupe Adrien, spécialisé dans les produits de la mer, crée des naissains triploïdes, « pour satisfaire les ostréiculteurs qui veulent travailler l’été, pendant la période de reproduction, se justifie Michel Adrien, le fondateur. J’ai vu la qualité des eaux côtières se dégrader ces dix dernières années. Face aux changements que subit l’environnement, nous devons nous adapter et nous focaliser sur le premier problème : la pollution de l’eau. »
De son côté, Éric Marissal, PDG des écloseries Grainocéan -leader en France-, regrette que l’on ait laissé des huîtres naturellement sensibles au virus se reproduire, l’Ifremer ayant prouvé le caractère héréditaire de la transmission. Affaire à suivre.
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Chaque année, c’est la même hécatombe partout dans le monde : 70% des huîtres meurent avant de pouvoir être consommées. Réchauffement des océans, virus tueur, pollutions aux pesticides, asphyxie progressive des mers... Les avis divergent sur les raisons de cette catastrophe. En attendant, le chômage progresse dans l’ostréiculture. Basta ! tente de remonter la piste de ce mal mystérieux.
C’est l’un des paradoxe des festins de Noël. L’huître que vous allez peut-être déguster à l’occasion des Fêtes est une rescapée. Chaque année, depuis 2008, c’est la même chose : à partir du mois de mai, les jeunes huîtres creuses meurent, en masse. De 30% auparavant, leur taux moyen de mortalité est passé à 70%. Dans certaines régions, il atteint même 90% ! Que se passe-t-il donc ? « Les employeurs nous font part de diverses causes. Ils parlent du réchauffement climatique, de la pollution maritime et notamment de l’écoulement des eaux usées dans la mer. Ils parlent aussi des pesticides et des virus. Bref, plusieurs explications sont avancées. Mais on sait que tout le monde n’est pas d’accord », tente de répondre Jean-Pierre Mabillon, secrétaire général adjoint de la Fédération générale des travailleurs de l’agriculture du syndicat Force ouvrière.
Un bouc-émissaire était tout désigné : l’huître des quatre saisons, un coquillage « chromosomiquement » modifié [1]. Elle a, un temps, été soupçonnée d’être à l’origine de cette surmortalité. Mise au point en 1997 par l’Institut public français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), cette huître représente actuellement 30 à 40% des bivalves vendues en France. Stérile, elle ne dépense pas d’énergie pour sa reproduction.
Premier suspect : une huître modifiée
Cette huître domestique pousse donc plus vite que les mollusques sauvages, sans produire de laitance, cette matière blanchâtre qui freine la consommation des huîtres de mai à août. Elle permet aux ostréiculteurs d’éviter le creux de l’été. Mais les oblige à passer par des écloseries – des élevages industriels – pour renouveler leurs parcs. Attachés à leur indépendance, des professionnels ont créé une association autour de la marque déposée « Huîtres nées en mer ». Et collectent eux-mêmes leurs naissains.
Le milieu ostréicole a donc espéré que l’huître des quatre saisons résisterait mieux à l’hécatombe. Mais elle aussi succombe à ce mal mystérieux. Et c’est à tort qu’elle a été accusée d’avoir introduit un virus ou des bactéries qui auraient infecté les huîtres sauvages. Seul risque avéré de ce coquillage modifié : rendre stérile les huîtres naturelles en les contaminant. Que se passerait-il si, par inadvertance, de telles huîtres étaient relâchées dans la nature ? Cela pourrait « entraîner l’extinction de l’huître diploïde originelle », répondait en 2004 le comité d’éthique et de précaution de l’Inra et de l’Ifremer. Mais cela n’explique pas la surmortalité, et nous égare de la traque de notre serial killer de mollusques.
Virus tueur de mollusques ou pesticides ?
Pour les autorités sanitaires, le responsable de la tragédie est un virus, qui répond au nom barbare d’OsHV-1. Il proliférerait à la faveur du dérèglement climatique. « Les variations brutales de la température des eaux, conséquences directes du réchauffement climatique, provoquent un stress physiologique chez l’animal qui permettrait aux agents pathogènes de se développer », avance le biologiste Jean-Pierre Baud, de l’Ifremer. Idem pour les polluants chimiques, notamment les pesticides, qui fragiliseraient le système immunitaire des huîtres. Il y a donc un virus qui se balade, et qui profite du piètre état de santé d’huîtres vivant dans des eaux trop chaudes et trop polluées, pour prospérer.
Tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. Certains professionnels se demandent ainsi pourquoi le virus ne se précipite que sur 80% des huîtres qui meurent. De quoi meurent les autres, alors ? En janvier 2012, Goulven Brest, président du Comité national de la conchyliculture (CNC), affirmait que le virus OsHV-1 n’était pas une cause, mais « plutôt une conséquence » de la mortalité des huîtres. Et que l’origine de cette mortalité était « pluri-factorielle » [2] Interrogé par Basta ! sur les raisons de l’hécatombe, le CNC reste prudent : « Des travaux sont toujours en cours. Les résultats devraient tomber au printemps ou à l’été 2013 ». Le comité se dit « satisfait » de la nomination d’un expert généticien, chargé de trouver les causes (et d’éventuelles solutions) à la mort massive des huîtres.
Les huîtres, victimes d’un surcroît de CO2 ?
Certains professionnels, peu nombreux, sont convaincus que c’est l’état déplorable des océans qui fait mourir les huîtres. Pour Georges Quétier, ancien ingénieur et pionnier de l’ostréiculture normande, le fait que seules les juvéniles succombent est une preuve évidente de cette causalité environnementale. « Seuls les plus jeunes meurent. Or on sait qu’elles sont plus sensibles que les adultes à l’état de leur milieu. De plus, on fait face à un phénomène mondial, plus ou moins féroce selon les régions, mais qui se déplace au gré des saisons. Quand les eaux commencent à se réchauffer, aux beaux jours, les huîtres périclitent. Pourquoi ? Parce que leur milieu est complètement eutrophisé. »
Liée à un apport excessif d’azote et de CO2, l’eutrophisation est déclenchée par la croissance trop rapide du plancton végétal. A l’image de ce qui se passe en surface avec les algues vertes. Quand l’oxygène vient à manquer, le plancton asphyxié meurt. Sa décomposition achève de consommer l’oxygène disponible. Et c’est l’asphyxie générale. Mais d’où viennent l’azote et le CO2 qui étouffent la vie sous-marine ? Des moteurs et du modèle agricole intensif, principalement. Évidemment, cette version est moins facile à défendre que celle du problème génétique, qui a l’avantage de ne remettre en cause ni nos modèles de développement, ni nos modes de vie.
Des sentinelles marines
Étroitement mêlée au risque d’asphyxie , l’acidification des océans est elle aussi en cause. Tenue d’absorber tous les jours depuis deux siècles des millions de tonnes de CO2, la mer s’acidifie. On connait mal l’ampleur des conséquences de ce changement d’état de nos océans. Mais divers indices montrent que cela « diminuerait la capacité à calcifier des coraux, oursins et mollusques », estime Frédéric Gazeau, chargé de recherche au CNRS [3]. Autrement dit : les huîtres ne seraient plus capables de fabriquer leurs coquilles.
Hécatombe en mer, chômage sur terre
« Pour le moment, le chiffre d’affaires de la filière ostréicole est stable, les prix ayant augmenté en même temps que la baisse des produits, de manière à pouvoir garder un équilibre », détaille le CNC. « L’huître reste un produit de luxe, festif, et n’est donc pas trop sensible à la crise, ajoute un ostréiculteur. Cela continue à bien se vendre. » Autre technique utilisée par les professionnels pour compenser l’hécatombe : l’augmentation du nombre de naissains dans les parcs : « On sait qu’il y a 70% de perte, on calcule en fonction. Bien sûr, cela fait plus de travail de mise en place et de collecte. » Sans compter que l’on ne sait pas ce qu’engendre, à terme, de telles quantités d’huîtres mortes concentrées sur les parcs. Près de 120 millions d’euros ont par ailleurs été mobilisés par l’État dans différents types d’aides publiques : allocation de subventions en fonction des déclarations de mortalité, sur le modèle des calamités agricoles.
Depuis quatre ans, 3 000 emplois saisonniers ont été supprimés tandis que le nombre d’heures supplémentaires a grimpé chez les permanents. Et les derniers accords de salaires évoquent un simple maintien du pouvoir d’achat. En échange de cet effort, les salariés attendent « un renvoi d’ascenseur quand le secteur ira mieux ». Mais sortira-t-il de la crise ? Rien n’est moins sûr. Pour le moment, l’Ifremer et les organisations professionnelles comptent sur l’adaptation des huîtres à leur environnement. Dans la mesure où les changements de ce milieu se font de plus en plus vite, cet espoir semble un brin fragile.
Nolwenn Weiler
Notes
Le 3 décembre 2012
Le 30 novembre 2012
Ostréiculture : l'huître "des quatre-saisons" sur la sellette ? (Mensuel du Morbihan)
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La qualité de l’eau est une des préoccupations majeures des professionnels de la conchyliculture. La multiplicité des acteurs aux finalités différentes intervenant dans le champ de la qualité de l’eau ne permet pas d’avoir une vision globale et aisée des problématiques faute de coordination, de croisement et d’exploitation des données.
Aussi l’observatoire a pour objectif de fédérer l’ensemble de ces intervenants permettant ainsi aux conchyliculteurs d’obtenir des informations claires, complètes et concises sur la qualité de l’eau et son évolution dans chacun des bassins conchylicoles du Pays d'Auray.
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Elle enquête sur le virus qui décime les huîtres
L'herpès virus et la bactérie Vibrio splendidus tuent l'huître et questionnent intensément la recherche.
De sales bestioles. L'herpès virus, du haut de ses 100 nanomètres, et la bactérie Vibrio splendidus, qui roule des biceps dix à vingt fois plus volumineux, sont associés par les scientifiques aux « surmortalités » des huîtres creuses juvéniles qui ravagent les sites de production depuis 2008.
Comme tout virus, le premier présente la particularité de ne pouvoir se développer sans cellule hôte. Dans les tissus de l'huître japonaise, il fait des ravages, altérant sans exception toutes les fonctions vitales du bivalve : respiration, filtration, et digestion. La bactérie, quant à elle, est autonome, mais non moins ravageuse. Elle se multiplie dans l'huître, colonise différents organes, comme le muscle adducteur, les branchies, le système circulatoire. Ses toxines détruisent les composants des tissus et des cellules de l'huître.
Une dizaine de laboratoires de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) sont sur la piste de ces rebuts de paillasse. Parmi ces équipes, celle de l'unité de génétique et pathologies que pilote à La Tremblade (Charente-Maritime), le vétérinaire Tristan Renault. Depuis le début de la crise, il y a quatre ans, elle examine les lots d'huîtres mortes des différents centres de production français.
« En condition expérimentale, quand nous injectons le virus dans une huître saine, la mortalité survient 24 à 48 heures après. Dans le cas d'une mise en contact entre animaux sains et animaux contaminés, la mort survient dans les 48 à 72 heures. Et, dès six heures après cette mise en contact, le virus est présent dans l'animal sain. » Foudroyant. C'est, avec régularité, l'une des caractéristiques pointées du phénomène. En mer chaque année, il fait tache d'huile du sud vers le nord.
L'origine de OSHV1 microvar
(...)
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L'huître... Tout un poème !
Le texte L'huître, de Francis Ponge, est un poème.
Cela se ressent au fur et à mesure de la lecture et est confirmé par la dernière phrase. C'est une sorte de mise en abyme puisqu'il traite du processus de la création poétique et de la perception du monde poétique par les gens extérieurs.
Toutefois, le travail poétique de Ponge ne suit pas tout à fait le même sens que d'autres poèmes : il ne cherche pas à exprimer certaines idées par des images poétiques, il part avant tout de l'objet et ce sont les particularités de cet objet qui l'amènent à une symbolique, il se propose de voir l'objet sous un autre jour, mais en s'imposant toujours de partir de l'objet lui-même. Ponge donne à ce type de poème le néologisme de « objeu » (de « objet » et « jeu »).
Le poète est différent des autres, le monde poétique est clos, difficile d'accès. Le poète est celui qui est capable de voir les différentes significations que peut avoir un objet.
Pour plus d'explications : bacdefrancais.net
Du normal au pathologique en écologie, en politique et en économie
par Jean-François Le Bitoux
Billet invité sur le Blog de Paul Jorion. Un commentaire sur La Glue : POUR LES GENS PRESSÉS : TOUT JORION EN 3 PAGES.
Si seulement les gens pressés pouvaient être « touchés » par la lecture de 3 pages ? Mais la force de ce blog, des articles, des conférences et des livres, naît d’une expérience de 40 ans et d’une série de remises en question profondes qui dérangent les économistes classiques qui n’y retrouvent pas leurs fondamentaux. Déranger ne suffit pas, encore faut-il reconstruire avec de nouveaux éléments ! Quelle jouissance quand l’évolution vous donne raison ! Mais quelle rage quand vous voyez les dérives perdurer et nous enfoncer plus profondément !
Le Diable est toujours dans les détails. Et quand tout allait bien, pendant les 30 Glorieuses par exemple, où donc était planqué le Diable ; où a-t-il su se faire oublier ? Le Diable se fait oublier dans une vie plus facile. Non pas celle d’un État Providence mais une société de « bien-être », rêvée par des résistants rescapés. N’est-ce pas ce que signifie le mot welfare ?
Et dans la facilité, les dérives mineures sont tolérées – il faut être large d’esprit ! Mais quand des dérives mineures s’accumulent, elles deviennent tout naturellement la cause de pathologies majeures !
Il s’est passé dans le monde politique et dans le monde économique que celui-ci sélectionne puis protège, des dérives similaires à celles qui se déroulent en écologie et qui ont donné naissance à des pathologies dites de civilisation ou de modernité : des pathologies industrielles chez les animaux dans les élevages de plus en plus intensifs, devenues des pathologies émergentes en médecine humaine. Les processus sont exactement les mêmes et ils sont complexes à expliciter. Cela ne pourra se faire en 3 pages car il faudrait là aussi reconstruire le cheminement pour structurer la démonstration.
Résumons cependant : ce n’est pas en étudiant les photos instantanées d’une activité qu’on obtiendra la moindre information sur les mécanismes qui la construisent, ni sur les cinétiques en jeu. Et c’est pourtant ce que font les économistes classiques ! Le passage par une grille de lecture anthropologique était donc une nécessité et une clef qu’une lecture classique ignore.
Parmi les éléments qui construisent la démarche de Paul Jorion, il y a cette allusion aux équations différentielles qui peut paraître obscure mais qui est effectivement l’un des détails du Diable. Les équations différentielles expriment qu’il existe une continuité entre passé et futur et qu’on peut donc faire des prévisions fiables. Malheureusement, il n’en est rien, ni en économie, ni en écologie ! Chaque réaction métabolique et économique peut parfois modifier suffisamment la situation pour que la suite des opérations en soit profondément modifiée et devienne du coup imprévisible ! Le fameux battement d’aile de papillon qui peut provoquer un ouragan de l’autre côté du globe !
Ceux qui connaissent la biochimie savent qu’on étudie encore la biologie essentiellement selon les lois de la physique classique mais que chacune des étapes intermédiaires enzymatiques est régulée par les lois de la physique quantique. D’où la réflexion d’Albert Einstein : Suite sur le Blog de Paul Jorion
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Le 28 novembre 2012
Les ostréiculteurs des cinq continents se retrouvent sur le bassin d'Arcachon.
120 à 140 ostréiculteurs, scientifiques et gestionnaires de 25 pays producteurs d'huîtres, issus des cinq continents, sont attendus sur le bassin d'Arcachon, pour participer au premier congrès mondial de l'huître.
Pour tous ceux qui ne participent pas en direct : Dossier du participant
Du mercredi 28 novembre au dimanche 2 décembre, on parlera des huîtres, et surtout de leur avenir, en japonais et canadien, australien et coréen, sénégalais et marocain, ou encore, néo-zélandais et namibien. Ce premier congrès, tout simplement dénommé Mondial de l'huître, est une initiative du Comité régional conchylicole Arcachon Aquitaine et de son président Olivier Laban : « J'en rêvais depuis longtemps. Mais l'idée a surtout mûri lorsque j'ai été invité, avec la sénatrice maire de Gujan-Mestras, Marie-Hélène des Esgaulx, à un festival de l'huître à Knysna, en Afrique du Sud. » C'était il y a deux ans. En même temps que le Mondial de football. Une pure coïncidence.
Quatre thématiques
L'année suivante, les ostréiculteurs du bassin d'Arcachon ont invité des producteurs japonais, espagnols et irlandais, sur le port de Larros à Gujan-Mestras. Un an plus tard, alors que les ostréiculteurs sont touchés (depuis 2008 en France) par une surmortalité des jeunes huîtres et que le naissain (notamment sur le bassin d'Arcachon, traditionnel centre naisseur) se fait plus rare, le Mondial de l'huître se concrétise autour d'un thème et d'une réflexion commune aux ostréiculteurs du monde entier : « Construire un avenir durable. » Même si les enjeux économiques ne sont pas les mêmes partout. La Chine est le premier producteur mondial avec 3,5 millions de tonnes par an, très loin devant la Corée du Sud (241 000), le Japon (210 000), les États-Unis (129 000) et la France (105 000).
Durant trois jours de débats, le mercredi 28 novembre au lycée de la Mer à Gujan-Mestras, puis les jeudi 29 et vendredi 30 novembre au Palais des congrès d'Arcachon, au cours de quatre séances plénières et douze ateliers, les participants réfléchiront, débattront et feront des propositions sur quatre thèmes : l'État et l'avenir des huîtres, la santé et la maladie des huîtres, les écosystèmes conchylicoles, et les huîtres du parc au consommateur.
Réunir les antipodes
Les ostréiculteurs étrangers en profiteront également pour visiter les parcs ostréicoles du bassin d'Arcachon et même pour participer, le samedi 1er décembre, à la seule fête de l'huître… d'hiver sur le bassin d'Arcachon : Cabanes en fête à Andernos-les-Bains. Les huîtres du monde seront d'ailleurs mises à l'honneur, à travers des recettes de cuisine et des dégustations sous chapiteau et dans les cabanes ostréicoles. Le dimanche 2 décembre, ils feront une dernière halte à Bordeaux, accueillis par le maire Alain Juppé, pour déguster les vins de Bordeaux et Bordeaux supérieur qui s'unissent, cette année, aux huîtres du bassin d'Arcachon.
Le président Olivier Laban espère qu'à l'issue de ce premier congrès, un pays participant se proposera pour organiser une deuxième édition, dans deux ou trois ans. Il lâche même le nom de l'Australie, qui organise justement un congrès scientifique en 2014 : « Pourquoi ne pas l'étendre aux producteurs ? On montrerait que l'huître rassemble les antipodes. »
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Près de 400 participants de 25 pays étrangers se sont retrouvés, cette fin d'après-midi, au lycée de la mer
Le premier Mondial de l'huître s'est ouvert cet après-midi au lycée de la Mer à Gujan-Mestras, en présence de près de 400 ostréiculteurs, chercheurs et gestionnaires venus de 25 pays du Monde, représentant les cinq continents.
Le congrès a débuté par les traditionnels discours de bienvenue.
Le premier adjoint de Gujan-Mestras, Jacques Chauvet, a excusé la sénatrice maire Marie-Hélène des Esgaulx retenue au Sénat, par le vote du budget, et rappelé que la fête Larrostrea fut "le précurseur de ce Mondial" avec des ostréiculteurs étrangers invités sur le port de Larros.
Le directeur adjoint des pêches maritimes et de l'aquaculture au ministère de l'écologie, Christophe Chassande, a rappelé le rôle de l'Etat en matière de réglementation et accompagnement économique de la filière ostréicole.
Le président national des ostréiculteurs, Goulven Brest, remarque que la profession "qui subit des hauts et des bas est toujours là", et que si les 7 bassins de production de France (3 700 exploitants sur le littoral, 4000 entreprises, 80 OOO tonnes contre 120 à 130 000 tonnes il y a trois ans) sont différents, le comité national "essaye d'harmoniser tout ça, d'être l'interlocuteur de l'Etat, ce n'est pas simple, et des scientifiques, encore moins simple". Il se félicite du "succès phénoménal" de ce premier congrès mondial: "Une Première pour engager des relations entre les différents pays".
Mathieu Berger, conseiller régional (délégué à la mer depuis lundi) s'est même exprimé en anglais pour souhaiter aux hôtes du bassin d'Arcachon de goûter également les vins de la région en dégustant des huîtres.
Le vice-président du conseil général de Gironde et maire de Lanton, Christian Gaubert, a longuement évoqué le rôle du département, notamment dans l'aménagement des ports du bassin d'Arcachon et l'aide à la modernisation des complexes ostréicoles à terre.
Le maire de Lège Cap Ferret et président du syndicat intercommunal du bassin d'Arcachon, Michel Sammarcelli, plaide pour "une cohabitation entre le tourisme et les ostréiculteurs" .
Après la projection d'un film sur le travail des ostréiculteurs, le président des ostréiculteurs du bassin d'Arcachon, Olivier Laban, à l'origine de ce premier congrès mondial, assure que "c'est une profession innovante, avec une énorme capacité d'adaptation et une grande indépendance d'esprit". Il en veut, pour preuve, l'introduction de l'huître japonaise dans les années 70 pour remplacer la Portugaise, la suppression du test de la souris "sous la pression de la profession" et la mise en place du pescatourisme pour se diversifier.
Le congrès se poursuit jeudi et vendredi, avec des plénières et des ateliers, au palais des congrès d'Arcachon.
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La filière ostréicole organise de mercredi à dimanche un congrès mondial à Arcachon (Gironde) où les spécialistes se pencheront sur la mortalité touchant depuis quatre ans jusqu'à 75% des jeunes huîtres en France.
Un phénomène lié au changement climatique également observé dans d'autres pays.
Au total, quelque 370 professionnels de la filière ostréicole - producteurs, scientifiques, experts, institutionnels - venus de 25 pays (Nouvelle-Zélande, Australie, Chine, Corée, Japon, Etats-Unis, Mexique, Namibie, Maroc notamment) seront présents.
Durant cinq jours, la question de la surmortalité des huîtres et de ses conséquences pour les exploitants sera au coeur de ce congrès, une première mondiale. Organisé à l'initiative de la section régionale conchylicole (SRC) Arcachon Aquitaine, son objectif est de trouver de "trouver des solutions durables".
"Les huîtres sont, à travers le monde, une ressource fragile qui ne va pas très bien et c'est en grande partie lié aux changements climatiques", explique Sébastien Chantereau, secrétaire général du comité national de la conchyliculture (CNC).
Ainsi, l'acidification des océans, la montée des températures ou encore l'anoxie (insuffisance en oxygène) de l'eau dans certaines zones, liées au réchauffement climatique, ont des conséquences sur les huîtres, qui sont de vraies "sentinelles de l'environnement comme les abeilles le sont pour la terre", souligne M. Chantereau.
Victimes d'un virus
En France, en Irlande, au Portugal et en Espagne, mais aussi depuis 2010 en Australie et en Nouvelle-Zélande, la surmortalité est en grande partie liée à la présence de l'herpès virus OsHV-1.
C'est "le principal agent pathogène régulièrement détecté lors d'épisodes de mortalité (...). Il est associé à des épisodes de mortalité aussi bien en écloserie nurserie que dans le milieu naturel", explique l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer).
"Entre 1995 et 2007, les taux de mortalité sont restés relativement stables au niveau national, et situés aux alentours de 15%", selon l'Ifremer, mais "2008 a montré un accroissement brutal et depuis, le taux reste élevé (...) atteignant 63% en moyenne nationale en 2011".
"Après quatre ans de crise, nous avons besoin d'échanger afin de mieux comprendre ce qui se passe et de bénéficier des retours d''expérience des professionnels pour anticiper les crises avenir", souligne Olivier Laban, président de la SRC Arcachon-Aquitaine.
"Nous devons échanger nos expériences car les pratiques professionelles sont les seuls leviers sur lesquels agir pour limiter cette mortalité", ajoute M. Chantereau.
Prévention et sélection génétique
"La filière doit envisager toutes les possibilités d'évolution dans les pratiques culturales et plus généralement dans la gestion du cheptel, visant à minimiser le risque de transmission du virus", estime Benoît Beliaeff, responsable du Département Ressources Biologiques et Environnement de l'Ifremer. Pour lui, "parallèlement à ces mesures préventives, la sélection génétique est une voie à privilégier. Il s'agit d'identifier des familles plus résistantes et de réaliser des plans de croisement permettant le repeuplement et l'amélioration du captage".
"Trouver une souche qui résiste à ce virus sera long, une importation d'une nouvelle souche serait plus rapide, mais les règles aujourd'hui nous l'interdisent", souligne M. Laban.
Dans les années 70, une épizootie sans précédent avait décimé les huîtres du Bassin d'Arcachon, qui étaient alors en grande partie d'origine portugaise. Les professionnels avaient alors décidé d'importer en masse une variété d'huîtres creuses originaire du Japon, permettant ainsi de sauver l'ostréiculture du Bassin d'Arcachon. Avec quelque 130.000 tonnes produites chaque année, la France est le cinquième producteur mondial. Sur le Bassin d'Arcachon site du congrès, quelque 350 entreprises produisent 8 à 10.000 tonnes d'huîtres par an.
La filière ostréicole réunit 370 professionnels dans un contexte de crise de mortalité des jeunes huîtres Face à la réduction des tonnages, les professionnels ont été contraints d'acheter des naissains supplémentaires.
Qualité des eaux littorales en baisse, difficulté à maintenir l'accès aux côtes pour les entreprises ostréicoles et depuis deux ans surmortalité des jeunes huîtres... Les ostréiculteurs font face à de multiples problèmes. Les professionnels du bassin d'Arcachon ont décidé de prendre le problème à bras le corps et organisent jusqu'au 2 décembre le premier congrès mondial des huîtres. Objectif : échanger sur les pratiques professionnelles. Car, si les scientifiques ont l'habitude de se réunir c'est « une première pour les professionnels», assure Olivier Laban, le président des ostréiculteurs du Bassin d'Arcachon à l'origine de la manifestation. « La gestion des cultures marines est très différente d'un pays à l'autre, de même que l'approche des maladies et bien sûr les modes de consommation. Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres. »
Car si la consommation d'huître fait partie du patrimoine culinaire national, sa culture est bel et bien mondialisée et la France est finalement assez loin derrière l'Asie. Quatrième producteur mondial derrière la Chine, la Corée et le Japon, la France est en revanche loin devant en Europe. Elle représente 90% de la production européenne principalement sur la façade Atlantique (Normandie, Bretagne nord et sud, Pays de la Loire, Poitou Charente, Aquitaine avec Arcachon) et l'étang de Tau sur la Méditerranée. Les 950 entreprises conchylicoles emploient 17.800 salariés dont 10.000 travaillent pour des PME conchylicoles. En Poitou Charente on estime que sur 6.620 emplois directs il faut en ajouter presque autant si l'on prend en compte ceux induits par le transport, les fournitures et le tourisme.
Face à la montée en puissance du phénomène de surmortalité qui frappe les jeunes huîtres de moins d'un an dans des proportions pouvant aller jusqu'à 90 %, les ostréiculteurs ont commencé par compenser la baisse des quantités produites en augmentant leur prix d'au moins 30%. Aujourd'hui, les huîtres se négocient de 9 à 10 euros le kilogramme (une douzaine d'huîtres n° 2 ou 3). Les tonnages produits sont passés de 130.000 en 2008 à 97.200 en 2009. Les professionnels estiment qu'en 2012 on ne devrait pas dépasser 80.000 tonnes. « On atteint sans doute les limites dans l'augmentation des prix », reconnaît de son côté Olivier Laban.
Développer des souches plus résistantes
Pour pallier cette surmortalité certains ostréiculteurs ont acheté des naissains supplémentaires. Au risque de grever leurs trésoreries. Les entreprises ont également obtenu du gouvernement une exonération du versement de la redevance domaniale. Ce mardi, Frédéric Cuvilier ministre de la mer a annoncé à l'Assemblée nationale la décision du gouvernement d'accorder 1,5 million d'euros d'allègement de charges. Selon lui, le chiffre d'affaires de la filière atteint 500 millions d'euros.
A plus long terme, la solution passera par la mise au point de souches d'huîtres plus résistantes. C'est l'objectif du programme Score afin de réintroduire dans le milieu une souche d'huître creuse naturelle avec des caractéristiques de survie améliorées. Les scientifiques, notamment ceux de l'Ifremer, butent pourtant sur les causes de cette mortalité aujourd'hui expliquée par une multitude de facteurs (virus de l'herpès, évolution climatique, qualité du milieu, pratiques culturales...) dont ils ne parviennent pas à trouver lequel est déterminant.
Une étude récente réalisée par les Conseil économiques sociaux et environnementaux de l'Atlantique demande aussi à la filière de faire des efforts pour se restructurer. Il exige notamment la création d'un outil pérenne de suivi ostréicole estimant que la profession est mal connue d'un point de vue économique « à tel point que les indemnisations européennes ont parfois eu du mal à être versées », note Jean-Claude Tessier son rapporteur. Autre préconisation, une meilleure transparence sur les « transferts d'huîtres » qui sont très importants d'un bassin à l'autre durant leur élevage et la nécessité de mener des recherches complémentaires dans ce domaine.
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Spécialiste de la naissance des jeunes huîtres, le bassin prévoit aussi un fort développement urbain d'ici à 2030, avec 30.000 logements de plus.
Avec quelque 300 ostréiculteurs pour 600 emplois au total, le bassin d'Arcachon est le plus modeste des bassins de l'Atlantique pesant sans doute moins de 10 % de la production française. A cause de sa géographie et de ses eaux plus chaudes, il occupe pourtant une place stratégique pour la filière dans la mesure où il s'est depuis longtemps spécialisé dans la production de naissains. Recueillies dans le milieu naturel par captage sur des collecteurs (souvent des tuiles), ces toutes jeunes huîtres sont souvent revendues à d'autres bassins producteurs.
Il est aussi représentatif des problèmes que vivent les ostréiculteurs qui joue un rôle de « sentinelles » du milieu, également en concurrence avec les autres utilisateurs comme les plaisanciers. Les scientifiques de l'Ifremer soupçonnent ainsi depuis longtemps l'activité nautique, très importante durant l'été, d'être à l'origine de la baisse d'abondance du phytoplancton. Notamment à cause des rejets d'hydrocarbures et des peintures antifouling utilisées sur les bateaux. Et pourtant, le captage de naissains, qui donnait des inquiétudes les années passées, est « exceptionnel » cette année, reconnaît Olivier Laban, le président des ostréiculteurs du bassin d'Arcachon.
Relations complexes
Les ostréiculteurs s'abstiennent cependant de trop mettre en cause le tourisme.« L'ostréiculture est un facteur d'attractivité touristique et ne peut vivre sans le tourisme, qui lui offre un débouché économique important puisque, l'hiver, les estivants continuent d'acheter les huîtres du bassin », explique Jean-Claude Tessier, membre du Ceser Aquitaine.
Mêmes relations complexes avec la pression immobilière. La pression urbaine est aussi très importante, notamment pour cette région, qui subit la plus forte pression de toute l'Aquitaine. Si les 10 communes du bassin d'Arcachon et les 7 du val de la Leyre (son principal affluent) ont déjà 150.000 habitants, le schéma de cohérence territorial (Scot) prévoit 35.000 logements supplémentaires à l'horizon de 2030. « L'ostréiculture est fragile. Est-ce compatible avec un tel urbanisme ? », s'interroge Pierre Davan, président de l'association Sepanso.
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Le bassin ostréicole est le seul à avoir décroché un label européen IGP. Il représente 20.000 tonnes sur 40.000.
Le bassin ostréicole de Marennes Oléron, premier bassin français avec 40.000 tonnes d'huîtres commercialisées pour 20.000 issues du bassin, est aussi la première et la seule région ostréicole à bénéficier d'un label européen. L'indication géographique protégée (IGP ), obtenue en 2009 au terme d'un long processus, sanctionne un savoir-faire, des techniques de production et la traçabilité des huîtres. Il s'applique aux 22 communes du bassin ostréicole.
L'IGP exige notamment l'affinage en claire des huîtres, ce passage pendant un minimum de 28 jours dans les bassins aménagés dans les anciens marais salants, qui donne aux Marennes leur saveur particulière en même temps qu'une plus-value commerciale.L'Huître Fine de Claire est le premier niveau de la gamme de produits de Marennes Oléron. Viennent ensuite les Huîtres Spéciales de Claire, plus charnues, qui doivent présenter un rapport poids de la chair/coquille supérieure réglementé.
Deux Label Rouge ont également été obtenus dès 1989, l'un pour les huîtres vertes : des spéciales de claire colorées en bleu-vert grâce à la présence dans l'eau d'une algue microscopique, la navicule bleue, couleur contrôlée strictement à l'aide d'un nuancier. Le second décroché en 1999, pour les « pousse en claire », des huîtres spéciales de qualité supérieure, les « Rolls » de l'huître, élevées en claires pendant au moins quatre mois avec une densité qui ne doit pas être supérieure à 5 huîtres au mètre carré.
Très grande qualité
Si l'IGP recouvre les 20.000 tonnes d'huîtres produites sur le bassin, les Label Rouge restent plus confidentiels : 1.000 tonnes chaque années pour les huître vertes et 200 tonnes pour les pousse en claire.
Quelques producteurs ont délaissé les labels officiels pour développer une politique de marque. C'est le cas de producteurs comme Thierry Gillardeau à Bourcefranc ou Yves Papin à la Tremblade. Leur production, de très grande qualité, s'affranchit de la réglementation en faisant notamment largement appel à des huîtres élevées en Normandie et en Irlande.
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27 novembre 2012
Sur cinq jours, du mercredi 28 novembre au dimanche 2 décembre, se tient à Arcachon le premier Congrès mondial de l’huître.
Un défi que s’était lancé le comité de la conchyliculture Arcachon Aquitaine, et qui n’était pas gagné d’avance. Soutenues par le Comité national de la conchyliculture et en partenariat avec l’Ifremer, ces rencontres permettront aux ostréiculteurs, chercheurs, associations, institutions… d’une vingtaine de pays d’échanger réflexions et retours d’expérience, entre plénières et ateliers.
Où en est-on sur les épizoties ? Les améliorations génétiques ? La qualité de l’eau ?
S’ouvrir sur ce qui se fait ailleurs quand on traverse une crise : une belle initiative pour élargir les perspectives de la filière.
Pour plus d'informations, cliquer Congrès Mondial de l'Huître
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La quatrième édition de Cabanes en fête aura lieu samedi en clôture du Mondial de l'huître qui débutera mercredi à Arcachon. La recette d'un succès.
Le public était au rendez-vous dès la première édition, le 5 décembre 2009.
Laissez tomber la télé, le scrabble, la balade en forêt ou le shopping ce week-end. Pour la quatrième année consécutive, Cabanes en fête investira le port ostréicole d'Andernos-les-Bains et ce serait dommage de ne pas y aller faire un tour. Peu importe la météo, Cabanes en fête s'est imposée depuis trois ans comme un rendez-vous incontournable.
1 L'origine du succès
Au début, c'est une idée du maire d'Andernos, Philippe Pérusat, et de Marc Druard, l'ancien président des ostréiculteurs du Bassin : organiser une fête de l'huître en hiver. « Ils nous ont tannés pendant des années, raconte Joël Clavé, adjoint à l'animation et tourisme à Andernos. Ils voulaient faire une fête hors saison. » Au printemps propose le pôle culture et tourisme ? Non, début décembre répond le maire. « Il voulait quelque chose de décalé », se rappelle Marie-Laurence Pouey, la directrice du pôle tourisme. « Nous, on s'est juste dit qu'il était fou », renchérit Joël Clavé.
Utopique ou pas, c'est lui qui commande. « On a donc été chercher des viticulteurs, des cuisiniers, des artistes, des ostréiculteurs et puis on s'est dit que début décembre, c'était en effet la meilleure période. Il ne se passait rien nulle part et c'était une bonne promo pour les huîtres avant les fêtes. » Et comme l'appellation Entre-deux-Mers a accepté de participer, la fête a été lancée le 5 décembre 2009.
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La filière ostréicole réunit 370 professionnels dans un contexte de crise de mortalité des jeunes huîtres. Face à la réduction des tonnages, les professionnels ont été contraints d'acheter des naissains supplémentaires.
Qualité des eaux littorales en baisse, difficulté à maintenir l'accès aux côtes pour les entreprises ostréicoles et, depuis quatre ans, surmortalité des jeunes huîtres... Les ostréiculteurs font face à de multiples problèmes. Les professionnels du bassin d'Arcachon ont décidé de prendre le problème à bras-le-corps et organisent jusqu'au 2 décembre le premier congrès mondial des huîtres. Objectif : échanger sur les pratiques professionnelles. Car si les scientifiques ont l'habitude de se réunir, c'est « une première pour les professionnels » , assure Olivier Laban, le président des ostréiculteurs du bassin d'Arcachon à l'origine de la manifestation. « La gestion des cultures marines est très différente d'un pays à l'autre, de même que l'approche des maladies et, bien sûr, les modes de consommation. Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres. »
Car, si la consommation d'huîtres fait partie du patrimoine culinaire national, sa culture est bel et bien mondialisée, et la France est finalement assez loin derrière l'Asie. Quatrième producteur mondial derrière la Chine, la Corée et le Japon, la France est en revanche loin devant en Europe. Elle représente 90 % de la production européenne, principalement sur la façade atlantique (Normandie, Bretagne nord et sud, Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Aquitaine avec Arcachon) et l'étang de Thau du côté de la Méditerranée. Les 950 entreprises conchylicoles emploient 17.800 salariés, dont 10.000 travaillent pour des PME conchylicoles. En Poitou-Charentes, on estime que, sur 6.620 emplois directs, il faut en ajouter presque autant si l'on prend en compte ceux induits par le transport, les fournitures et le tourisme.
Face à la montée en puissance du phénomène de surmortalité qui frappe les jeunes huîtres de moins d'un an dans des proportions pouvant aller jusqu'à 90 %, les ostréiculteurs ont commencé par compenser la baisse des quantités produites en augmentant leurs prix d'au moins 30 %. Aujourd'hui, les huîtres se négocient de 9 à 10 euros le kilogramme (une douzaine d'huîtres no 2 ou no 3). Les tonnages produits sont passés de 130.000 en 2008 à 97.200 en 2009. Les professionnels estiment qu'en 2012 on ne devrait pas dépasser 80.000 tonnes. « On atteint sans doute les limites dans l'augmentation des prix » , reconnaît de son côté Olivier Laban.
Pour pallier cette surmortalité, certains ostréiculteurs ont acheté des naissains supplémentaires. Au risque de grever leurs trésoreries. Les entreprises ont également obtenu du gouvernement une exonération du versement de la redevance domaniale. Hier, Frédéric Cuvillier, ministre de la mer, a annoncé à l'Assemblée nationale la décision du gouvernement d'accorder 1,5 million d'euros d'allégement de charges. Selon lui, le chiffre d'affaires de la filière atteint 500 millions d'euros.
Souches plus résistantes
A plus long terme, la solution passera par la mise au point de souches d'huîtres plus résistantes. C'est l'objectif du programme Score, afin de réintroduire dans le milieu une souche d'huître creuse naturelle, avec des caractéristiques de survie améliorées. Les scientifiques, notamment ceux de l'Ifremer, butent pourtant sur les causes de cette mortalité, aujourd'hui expliquée par une multitude de facteurs (virus de l'herpès, évolution climatique, qualité du milieu, pratiques culturales...), dont ils ne parviennent pas à trouver lequel est déterminant. Une récente étude réalisée par les Conseils économiques sociaux et environnementaux de l'Atlantique demande aussi à la filière de faire des efforts pour se restructurer. Il recommande notamment la création d'un outil pérenne de suivi ostréicole, estimant que la profession est mal connue d'un point de vue économique, « à tel point que les indemnisations européennes ont parfois eu du mal à être versées » , note Jean-Claude Tessier son rapporteur. Autre préconisation, une meilleure transparence sur les « transferts d'huîtres » , qui sont très importants d'un bassin à l'autre durant leur élevage, et la nécessité de mener des recherches complémentaires dans ce domaine.
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Victimes d'un virus, les huîtres juvéniles enregistrent une mortalité très élevée. Comment les sauver ? Le premier Congrès mondial de l'huître débute ce matin à Arcachon.
Il faut sauver les huîtres ! Tel est l'enjeu sous-jacent du premier congrès international de l'Huître qui ouvre aujourd'hui à Arcachon. Car la situation est inquiétante pour toute la profession, aussi bien à Arcachon qu'à Bouzigues, sur la Méditerranée, à Marennes-Oléron, en Bretagne ou en Normandie ! «La mortalité des huîtres juvéniles n'a pas cessé depuis 2008, avec jusqu'à 75 % des jeunes coquillages qui meurent chaque année» déplore Olivier Laban, le président des ostréiculteurs arcachonnais, initiateur du congrès. «Ce phénomène existe dans toute l'Europe à des degrés divers. L'Australie subit elle aussi des phénomènes de mortalité. En revanche, d'autres zones géographiques comme le Japon ne connaissent pas de tels problèmes» constate-t-il.
400 participants venus de 25 pays ostréicoles sont attendus pour échanger sur tous les thèmes et envisager des solutions. Le principal responsable de la mortalité juvénile des huîtres en France et en Europe est aujourd'hui identifié. Il s'agit essentiellement d'un herpès virus spécifique. Malgré les programmes de recherche menés notamment par Ifremer, on ignore en revanche pour l'instant pourquoi il se développe particulièrement depuis 2008, ou pourquoi les huîtres ne savent plus lui résister. Réchauffement climatique, augmentation des pollutions chimiques d'origines diverses, quelles sont les causes des épizooties qui se développent dans différentes régions productrices du monde ?
«Nous travaillons d'une part sur un programme de sélection d'huîtres qui résisteraient à l'herpès virus. D'autre part, nous envisageons un programme d'importation de souches d'huîtres résistantes. Mais nous devons nous assurer aussi que celles-ci n'amènent pas d'autres agents pathogènes» ajoute Olivier Laban.
Cette mortalité commence à avoir des conséquences pour les consommateurs : les huîtres sont devenues plus rares, et donc plus chères pour les fêtes de fin d'année.
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Les ostréiculteurs sont réunis en congrès mondial jusqu'à dimanche. Ils cherchent des solutions à la surmortalité de l'espèce, qui atteint jusqu'à 80% des naissains.
Dégustez bien vos huîtres à Noël, car elles pourraient se faire rares à l'avenir. Les ostréiculteurs sont confrontés depuis 2008 à une surmortalité inquiétante sur l'ensemble du littoral Atlantique. "C'est normal que les naissains (bébés huîtres) meurent la première année. Mais on était habitués à une mortalité de 20 à 30%. Cette année, elle est de 40 à 80%", déplore Jean-Pierre Baud. Ce chercheur de l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) participe depuis mercredi au premier Congrès mondial de l'huître à Arcachon qui se termine dimanche.
Plus de 370 professionnels, éleveurs et scientifiques venus de 25 pays, sont réunis pour trouver une "solution durable" à la surmortalité des huîtres, qui affecte l'économie de la filière. "Après quatre ans de crise, nous avons besoin d'échanger afin de mieux comprendre ce qui se passe et de bénéficier des retours d''expérience des professionnels pour anticiper les crises à venir", justifie Olivier Laban, président de la SRC Arcachon-Aquitaine, organisateur de l'événement.
Les mollusques, "sentinelles de la mer"
La cause principale est identifiée : c'est un agent infectieux, l'herpes-virus OsHV-1. Inoffensif pour l'homme, il décime massivement les huîtres, déjà fragilisées par des facteurs environnementaux. "Le changement climatique entraîne des montées ou descentes brutales de températures qui perturbent ces animaux, détaille Jean-Pierre Braud. Un programme national de recherche est aussi en cours pour étudier l'impact des molécules terrestres (nitrates, pesticides) sur l'immunologie. Ce sont des interactions extrêmement complexes."
La surmortalité des huîtres rappelle celle qui frappe mystérieusement les abeilles depuis plusieurs années : un parasite, le varroa, décime les essaims, déjà fragilisés par l'exposition aux pesticides. "Comme les abeilles, les mollusques filtreurs sont des sentinelles du bon état des eaux", explique Jean-Pierre Braud.
Pour enrayer la dégringolade de la production ostréicole – déjà passée de 130.000 tonnes en 2009 à 80.000 tonnes l'an dernier, un projet baptisé Score a été lancé cette année afin de sélectionner et réinjecter dans la mer des huîtres naturellement plus tolérantes au virus. Mais il faut entre deux et quatre ans pour que ces huîtres atteignent l'âge adulte. En attendant, la surmortalité a déjà entraîné une hausse des prix de l'ordre de 30% depuis 2008.
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150 ostréiculteurs de 25 pays participent à ce premier congrès international, organisé sur le Bassin. Les rencontres débutent aujourd'hui.
Il y a tout un monde entre la Chine et la France. Avec ses 3,5 millions d'huîtres produites chaque année, l'Empire du Milieu écrase largement l'Hexagone et ses 104 541 tonnes, cinquième sur le podium mondial où se regroupent, également loin derrière la Chine et plus proche de la France, la Corée (240 911 tonnes), le Japon (210 188) et les États-Unis (128 910).
Il existe cependant des préoccupations communes entre les ostréiculteurs de ces pays, frappés à des degrés divers par des pollutions, des accidents, des épizooties - comme la mortalité des jeunes huîtres - qui affectent les parcs ostréicoles français depuis quatre ans, ou encore une faiblesse des souches mères et une baisse de la reproduction.
Chacun de son côté essaie de lutter avec ses armes, sa culture, son poids économique, sa volonté politique. Selon les pays, on veille à une meilleure protection du milieu et de l'environnement. On tente d'élever ses huîtres ailleurs. On sollicite la recherche. On expérimente des reproductions en laboratoire. On va aussi chercher ailleurs de nouvelles huîtres mères.
Les ostréiculteurs du bassin d'Arcachon n'ont pas oublié que la japonaise les a sauvés dans les années 70, lorsque la portugaise a succombé, menaçant toute l'économie d'une région.
C'est un peu au souvenir de ces précédents échanges mondiaux que les ostréiculteurs du bassin d'Arcachon et leur président, Olivier Laban, ont imaginé et conçu le premier congrès mondial de l'huître, qui débute aujourd'hui sur les bords du bassin d'Arcachon. « Des congrès existent déjà pour les scientifiques. Pourquoi ne pas les étendre aux producteurs et à la gouvernance ? Il y a des productions d'huîtres dans le monde entier », explique le président du Comité régional conchylicole Arcachon Aquitaine.
« Quatre ans après le début de la crise, la mortalité des jeunes huîtres, à laquelle s'ajoute la baisse du naissain, cela avait du sens d'échanger entre nous, aux côtés des scientifiques et des administrations, d'aborder une vision transversale de notre profession. »
Trois jours de débats
Près de 150 ostréiculteurs, chercheurs et gestionnaires d'entreprises ostréicoles venant de 25 pays producteurs d'huîtres, des cinq continents, sont attendus dès aujourd'hui et jusqu'à vendredi à Gujan-Mestras et à Arcachon.
Les professionnels de Chine, de Corée du Sud, du Japon et des États-Unis évidemment, mais aussi d'Espagne, du Portugal, d'Italie, d'Irlande, de Grande-Bretagne, des Pays-Bas, du Maroc, du Sénégal, de Namibie, d'Australie, de Nouvelle-Zélande, du Brésil, du Mexique, ou encore du Chili, évoqueront quatre thèmes : l'état et l'avenir des huîtres dans le monde, la santé et la maladie des huîtres, les écosystèmes conchylicoles, et les huîtres, du parc au consommateur. Trois séances plénières (lire ci-dessus) rythmeront le congrès. La première est prévue cette fin d'après-midi.
Les participants se retrouveront ensuite au cours de douze ateliers destinés à balayer l'ensemble des préoccupations de la filière : les mortalités et leurs conséquences, la préservation des eaux côtières, le génome et la génétique, la prévention des maladies, la protection des consommateurs, les pratiques culturales, les services ostréicoles, les entreprises ostréicoles, l'amélioration des stocks, les échelles de gestion…
Le PDG d'Ifremer, Jean-Yves Perrot ; le député européen et vice-président de la commission pêche, Alain Cadec ; la directrice des pêches maritimes, Cécile Bigot ; le président national des ostréiculteurs, Goulven Brest ; le président du Conseil régional d'Aquitaine, Alain Rousset, et le préfet d'Aquitaine, Michel Delpuech, assisteront vendredi après-midi à la synthèse des travaux et à la clôture du congrès. Le président Olivier Laban ne cache pas son souhait qu'à l'issue de ce premier Mondial de l'huître, un pays participant se propose pour organiser une deuxième édition, d'ici deux à trois ans. L'Australie, qui organise déjà un congrès scientifique en 2014, ne serait pas hostile à l'étendre à l'ensemble des professionnels de la filière. « Ce serait génial, on montrerait que l'huître rassemble les antipodes. »
Fête et chefs étoilés
Avant de regagner leurs pays respectifs, les congressistes assisteront, samedi, à la seule fête de l'huître organisée en hiver sur le bassin d'Arcachon, Cabanes en fête, à Andernos-les-Bains. Chaque cabane du port ostréicole pavoisera aux couleurs d'un pays participant. L'après-midi, six chefs étoilés cuisineront les produits de la mer, dont les huîtres, en s'inspirant des cuisines du monde. L'huître, nature ou accompagnée, crue ou cuite, coquillée ou décoquillée, demeure, du moins en France, une invitée privilégiée des tables de fête.
D'ailleurs, dimanche, avant de regagner l'aéroport, les congressistes sont invités à déguster des bordeaux et bordeaux supérieur dans les salons de l'hôtel de ville de Bordeaux. L'huître, malgré les crises, veut garder son rang.
Les congressistes aborderont différentes questions : épizooties dans le monde, mortalités et conséquences, gestion zoo-sanitaire, qualité des eaux, protection des consommateurs.
À l'origine du Congrès mondial de l'huître, Olivier Laban, le patron des professionnels n'attend pas des miracles mais avant tout « des retours d'expérience », « une mise en réseau » et « certaines réponses ».
En 2010 à Knysna, lorsque les footballeurs français refusaient de sortir du bus lors du mondial de foot - avec leur épisode tragicomique - un autre mondial se déroulait au même moment, celui de l'huître. Olivier Laban et le sénateur-maire Marie-Hélène des Esgaulx étaient du voyage. « Mais cela n'avait de mondial que le nom puisque nous étions le seul pays représenté », tempère le patron des ostréiculteurs. « Cela me trottait dans la tête depuis pas mal de temps et c'est à ce moment-là que j'ai proposé à Marie-Hélène des Esgaulx d'organiser un événement d'envergure. » C'est chose faite ! 26 pays, cinq continents, 170 participants venus de Nouvelle-Zélande, Australie, Chine, Corée, Japon, États-Unis, Canada, Mexique, Namibie... Le Congrès mondial de l'huître qui va ouvrir ses portes mercredi 28 novembre est une première. « Cela ne s'est encore jamais fait. Et ce n'est pas qu'un colloque scientifique, cette semaine est résolument tournée vers la production avec des ostréiculteurs et des distributeurs. »
« Susciter énormément d'intérêt »
« Depuis 2008, comme le rappelle le Comité régional conchylicole (CRC), jusqu'à 75 % des jeunes huîtres meurent chaque année. Face à ce constat, il était nécessaire de rassembler la filière mondiale afin de discuter d'un avenir durable pour la profession. Les congressistes aborderont différentes questions : épizooties dans le monde, mortalités et conséquences, gestion zoo-sanitaire, qualité des eaux, protection des consommateurs, échelles de gouvernance... » Mais de ces plénières et ces ateliers, Olivier Laban n'espère pas de miracle. « Nous attendons certaines réponses notamment par rapport aux problèmes de mortalité. Il est clair que la plénière sur les épizooties dans le monde va susciter énormément d'intérêt. » Et au-delà, le patron des ostréiculteurs souhaite « une mise en réseau des points de vue ». Si le monde entier s'est donné rendez-vous sur le Bassin, les professionnels locaux et nationaux sont bien entendu conviés à ce rendez-vous. « Ils ont un peu la tête dans le guidon car c'est une période d'activité intense, mais la mayonnaise commence à prendre et on le ressent au vu des inscriptions. » Cela fait, en effet, plusieurs semaines que ces inscriptions sont clôturées. Mais Olivier Laban sait qu'au dernier moment, « des Bretons, des Normandes, des Charentais débouleront au Mondial ».
Une sortie en mer avec 200 personnes
Plusieurs temps forts marqueront le Mondial avec, pour démarrer, une plénière sur les cinq continents. « Nous allons poser les bases du congrès avec un flash-back sur les importations de souches japonaises des années 70 et les interventions de la vice-présidente espagnole de l'association européenne des producteurs de mollusques, un producteur marocain mais également canadien. Tous les continents seront représentés. » Jeudi 29 et vendredi 30, les ateliers se succéderont sur la mortalité, les filières ostréicoles ou encore la préservation des eaux côtières. Le 29 novembre, c'est en mer que les congressistes pourront découvrir les parcs du Bassin. « Un moment clé, justifie Olivier Laban, car tous veulent voir comment on élève des huîtres sur le plan d'eau, et notamment notre captage. » Enfin, un week-end plus festif s'annonce pour les participants avec une virée à Cabanes en fête et son fameux 'Tour du monde en 80 huîtres” concocté par les chefs, puis le dimanche à la mairie de Bordeaux, accueillis par Alain Juppé. Et avant même le coup d'envoi du premier Mondial, la seconde édition en 2014 semble déjà promise à l'Australie puisque le pays-continent s'est positionné pour l'accueillir.
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Producteurs d'huîtres et chercheurs japonais seront présents début décembre.
Mai 1971, l'avion d'Air Canada décharge les premières huîtres japonaises de l'opération « Résur ».
Lundi 4 et mardi 5 décembre prochains, au lendemain du Mondial de l'huître qui réunit à Arcachon le gotha de la connaissance scientifique et technique de l'huître creuse, une délégation de cinq chercheurs et de producteurs japonais sera reçue à Marennes-Oléron.
Sous l'égide de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), et avec le concours du Comité régional conchylicole Poitou-Charentes, ils visiteront des exploitations ostréicoles de Chaillevette, rive gauche de la Seudre, se verront proposer une dégustation sur le chenal de la Grève à La Tremblade, et rencontreront les représentants de l'interprofession et du Groupement qualité Marennes-Oléron. Leur programme les conduira aussi dans les laboratoires de la station trembladaise de l'Ifremer.
La « peste des bancs »
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Dernières informations en relation avec la mortalité des huîtres
Ifremer. Mortalité des huîtres 2012 / Resco : Observatoire Conchylicole
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Le 28 décembre 2012
Des ostréiculteurs du Cotentin produisent des huîtres au goût
inhabituellement sucré grâce à une technique originale venue d'Australie.
Par Marc
Leplongeon
"Nos huîtres sont moins salées et un peu sucrées",
assure Hervé K'Dual (prononcez Kerdual), 39 ans, ostréiculteur à
Gouville-sur-Mer (Manche). Avec son frère Stéphane et son cousin Cédric, ils
exploitent 22 hectares de parcs à huîtres et de pieux à moules sur la côte du
Cotentin au sein de l'entreprise Ostréiouest.
"Nous sommes la troisième génération de K'Dual dans les
huîtres, on cherchait à se renouveler", indique l'ostréiculteur. Yad
Marine, une entreprise de matériel ostréicole basée à Pirou (Manche), a fourni
le concept, lui-même venu d'Australie : suspendre les poches à huîtres sur les
tables métalliques fixées en pleine mer au lieu de les y poser à plat.
Après une phase d'expérimentation, le trio investit dans des
milliers de poches suspendues. "Avec ce système, les huîtres sont toujours
en mouvement. Ballottées par les marées montantes et descendantes, elles
brassent quatre à cinq fois plus d'eau", précise Hervé K'Dual. Au final,
une coquille aussi belle que dure, une nacre blanche parfaite, un pied large au
goût de coquille Saint-Jacques. Et surtout un inhabituel goût assez sucré qui a
séduit les jurys du Salon de l'agriculture en 2011 et en 2012.
Payant sur le plan sanitaire
Cette huître sucrée représente aujourd'hui 15 % des 50
tonnes d'huîtres produites chaque année par l'entreprise. Ce produit est
logiquement un tiers plus cher que le produit classique, qui se vend cinq euros
la douzaine : en dépit de ce surcoût, les centrales d'achat françaises ont été
séduites, mais aussi les consommateurs de Hong Kong et de Dubaï via Cultimer,
société de commerce international de produits de la mer.
Le choix technique se révèle également payant dans le domaine
sanitaire. Tous les professionnels de l'huître sont confrontés à une
surmortalité des naissains, les bébés huîtres, en raison du virus herpès. Avec
les poches suspendues, le taux de mortalité recule à 35 %, contre 60 % avec les
poches à plat. "Là aussi, souligne Hervé K'Dual, on est gagnant."
Aide à l’investissement pour l’EARL K’Dual Ostréiouest à
Gouville-sur-mer (50)
L’EARL K’Dual Ostréiculture a été récompensée par une
médaille d’or pour ses huîtres spéciales de Normandie au Salon de l’Agriculture,
l’année dernière. Pour améliorer la qualité de ses produits, elle avait investi
dans de nouveaux casiers suspendus. Aujourd’hui, l’entreprise souhaite à
nouveau investir dans du matériel qui lui permettra d’améliorer la performance
de sa production et la qualité de ses produits. Pour accompagner la stratégie
d’innovation de la société aquacole, la Région a voté une aide à
l’investissement de 18 220 euros, sur un montant total de plus de 121 000
euros. Source : Conseil
Régional Basse Normandie
Le 21 décembre 2012
Des huîtres qui voyagent d'île en île !!!
Des huîtres qui voyagent d'île en île !!!
Les huîtres sont un met prisé pour les fêtes par un bon nombre de réunionnais. C’est donc l’occasion de mieux les connaître.
Les huîtres sont principalement produites sur les côtes atlantiques et méditerranéennes. « Nos huîtres sont cultivées sur l’île de Ré », déclare Nicolas Lebon, importateur réunionnais d’huitres, de moules et de coquillages.
Ces huîtres sont mises en affinage dans des bassins appelé des « claires » afin de modifier leur taille, leur couleur ou encore la dureté de leurs coquilles. « Les huîtres sont mises en affinage dès septembre », raconte Nicolas Lebon, soit deux mois avant la consommation.
Elles sont ensuite acheminées par avion jusqu’au consommateur réunionnais. « Elles sont triées le matin même, puis expédiées en moins de 36 heures », affirme Nicolas Lebon. La rapidité de l’acheminement est l’un des meilleurs moyens de conserver toutes les qualités de l’huître.
Nicolas Lebon importe principalement des huîtres fines de claires, qui ne posent aucun problème au transport. Il négocie environ 4 tonnes huîtres, de calibres 4, 3, 2 et 1. L’avant dernier calibre qui est le 1 correspond à une huître qui varie entre 111 et 150 grammes.
Malgré la jeunesse de son commerce qu’il a ouvert vendredi dernier, Nicolas Lebon peut affirmer que « les réunionnais consomment beaucoup d’huîtres ». Cette pratique tend à se démocratiser car « je vais vendre des huîtres toute l’année et pas seulement pendant les fêtes », ajoute-t-il.
Les huîtres ont encore une longue vie devant elles. En 1823 l’académicien Arnault déclarait déjà : “On ne perd jamais son temps avec des huîtres".
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Huîtres de Normandie : les 15 jours de l’année (Ouest France)
Depuis le début de la semaine, les ostréiculteurs de Normandie sont entrés dans la période la plus forte de leur activité. Selon les entreprises, 40 à 80 % du chiffre de l’année sont réalisés sur cette période très courte. Un exemple : à l’entreprise Hélie de Saint-Vaast-la-Hougue.
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La surmortalité reste d'actualité dans les parcs ostréicoles de la baie de Bourgneuf (Loire Atlantique). Pour la cinquième année consécutive. Mais les ostréiculteurs devraient pouvoir fournir leur clientèle locale.
Dans la zone ostréicole à La Bernerie, on s'active à quelques jours des fêtes. En ce mardi après-midi, après une matinée en mer, pour remonter les huîtres à calibrer et à stocker, trois employés des Mille et une huîtres détroquent les coquillages collés entre eux. Le patron Frédéric Moulin réceptionne déjà quelques commandes.
« Les mois sans « R », une vieille histoire ! »
Les fêtes, c'est 50 % de son chiffre d'affaires. Même si on peut manger des huîtres toute l'année ! « Les mois sans « R », c'est une vieille histoire !, explique Frédéric Moulin. Avant, pendant ces mois chauds, on ne pouvait pas transporter les huîtres, car il n'y avait pas de camion avec chambre froide. Mais pour certains, les huîtres sont un peu moins bonnes l'été pendant la période de reproduction, car elles sont laiteuses... »
À la Sennetière, ils sont neuf ostréiculteurs, que des petits producteurs ; la plupart ont entre 35 et 45 ans. Frédéric Moulin est le seul à avoir des employés. Depuis cinq ans, leur vie est polluée par la surmortalité des huîtres juvéniles creuses. « La mortalité des naissains est conséquente : entre 60 et 80 % chez nous », évalue l'ostréiculteur, qui produit 70 tonnes d'huîtres par an.
Une surmortalité intégrée
Un étrange phénomène lié à un virus mortel, mais pas que... (il y a aussi les facteurs rendant l'huître plus vulnérable, comme la température de l'eau). Des recherches sont menées pour essayer de trouver une huître qui résisterait à la maladie. Pour l'instant, il n'y en a pas de commercialisable.
En attendant, Frédéric Moulin s'adapte : « on augmente la quantité initiale d'huîtres à l'exploitation, soit en captage naturel, soit en écloserie, pour pouvoir continuer à gagner notre vie. On en met 4 millions pour qu'il en reste un million sur le marché. On retombe sur nos pieds, mais moins qu'à l'origine quand il n'y avait que 10 % de mortalité et ça nous coûte plus cher. »
Par chance, la zone des ostréiculteurs de Bourgneuf est épargnée par un nouveau phénomène : depuis cet été, une bactérie non pathogène pour l'homme s'en prend aux huîtres adultes à certains endroits du littoral français. « Ça se passe dans les endroits où il y a de l'eau douce, comme le golfe du Morbihan, Pénestin... » Là aussi, comme pour la surmortalité des jeunes huîtres, Ifremer mène l'enquête.
Se diversifier ? Oui, à condition d'investir
Conséquence de la diminution sur les étals : le prix a augmenté « de 30-40 % en deux-trois ans. Sur certains secteurs, la consommation est restée identique ; sur d'autres, elle a ralenti. Des ostréiculteurs ont dû arrêter les petits marchés pour ne garder que les plus intéressants. » Lui vend à la grande distribution en Vendée, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, et aux restaurateurs de la côte de Jade. En tout cas, pas besoin de faire de la pub ou de créer un label, « tout est vendu ».
Les ostréiculteurs peuvent recevoir une aide de l'État au titre de « calamité agricole ». « Mais ça représente 12 % de la perte. » Entre mars et août, certains professionnels ont eu accès au gisement naturel pour regarnir les parcs, mais pas tous. « Il fallait faire une demande de carte de pêche. »
S'il arrive encore aujourd'hui à vivre de son métier, Frédéric imagine déjà un plan de diversification. « On ne sait pas trop où on va. Entre mai et début septembre, on n'est jamais serein. Et si tous les naissains se mettaient à mourir ? » Avec une dizaine d'autres ostréiculteurs, il s'intéresse à l'élevage de pétoncles en mer, comme un possible complément. « Mais il faudra investir. À ce jour, les gros producteurs de pétoncle sont au Chili et au Canada. En France, il n'y a pas d'élevage. » Le pétoncle deviendra-t-elle le coquillage roi sur nos tables de réveillon dans quelques années ? À suivre...
Nadine BOURSIER.
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Difficile d’imaginer des fêtes de fin d’année sans elle ! L’huitre creuse est un véritable régal pour les papilles des amateurs, mais elle est menacée par un virus.
« Depuis quatre ans, nous connaissons de 70% à 90% de mortalité chez les jeunes huitres. Sachant qu’il faut quatre à cinq ans pour atteindre la taille de vente, les prix flambent ! », constate Cyrille Marceau, ostréicultrice sur l’île d’Oléron. Son exploitation, comme celle de nombreux autres, pâtit de la mutation d’un virus bien connu, qui est devenu plus virulent.
« La responsabilité du virus OsHV1 variant μvar dans la forte augmentation des mortalités des juvéniles d’huitre creuse depuis 2008 est avérée, explique Benoît Beliaeff, Directeur du département ressources biologiques et environnement à l’Ifremer (Institut Français de recherche pour l’exploitation de la mer), dans une lettre interne. Nous savons désormais que la température de l’eau de mer et la transmission des agents infectieux d’un lot a l’autre influent sur le déclenchement des épisodes de mortalités. Mais de nombreuses questions subsistent et plusieurs études sont lancées pour tenter d’y répondre. »
Les avis divergent
Pour certains, c’est l’arrivée de la triploïde, une huitre rendue stérile (et donc non laiteuse) en laboratoire, qui a fragilisé les naissains. Née dans des bassins, elle est nourrie par des cultures de phytoplancton puis plongée en milieu naturel. C’est bien là le problème pour Cyrille Marceau, qui rappelle que si « 90 % des professionnels se mettent à faire des huitres d’écloseries, le plancton ne va pas se multiplier en conséquence. Cela déstabilise le schéma naturel. »
L’écloserie France Turbot du Groupe Adrien, spécialisé dans les produits de la mer, crée des naissains triploïdes, « pour satisfaire les ostréiculteurs qui veulent travailler l’été, pendant la période de reproduction, se justifie Michel Adrien, le fondateur. J’ai vu la qualité des eaux côtières se dégrader ces dix dernières années. Face aux changements que subit l’environnement, nous devons nous adapter et nous focaliser sur le premier problème : la pollution de l’eau. »
De son côté, Éric Marissal, PDG des écloseries Grainocéan -leader en France-, regrette que l’on ait laissé des huîtres naturellement sensibles au virus se reproduire, l’Ifremer ayant prouvé le caractère héréditaire de la transmission. Affaire à suivre.
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Chaque année, c’est la même hécatombe partout dans le monde : 70% des huîtres meurent avant de pouvoir être consommées. Réchauffement des océans, virus tueur, pollutions aux pesticides, asphyxie progressive des mers... Les avis divergent sur les raisons de cette catastrophe. En attendant, le chômage progresse dans l’ostréiculture. Basta ! tente de remonter la piste de ce mal mystérieux.
C’est l’un des paradoxe des festins de Noël. L’huître que vous allez peut-être déguster à l’occasion des Fêtes est une rescapée. Chaque année, depuis 2008, c’est la même chose : à partir du mois de mai, les jeunes huîtres creuses meurent, en masse. De 30% auparavant, leur taux moyen de mortalité est passé à 70%. Dans certaines régions, il atteint même 90% ! Que se passe-t-il donc ? « Les employeurs nous font part de diverses causes. Ils parlent du réchauffement climatique, de la pollution maritime et notamment de l’écoulement des eaux usées dans la mer. Ils parlent aussi des pesticides et des virus. Bref, plusieurs explications sont avancées. Mais on sait que tout le monde n’est pas d’accord », tente de répondre Jean-Pierre Mabillon, secrétaire général adjoint de la Fédération générale des travailleurs de l’agriculture du syndicat Force ouvrière.
Un bouc-émissaire était tout désigné : l’huître des quatre saisons, un coquillage « chromosomiquement » modifié [1]. Elle a, un temps, été soupçonnée d’être à l’origine de cette surmortalité. Mise au point en 1997 par l’Institut public français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), cette huître représente actuellement 30 à 40% des bivalves vendues en France. Stérile, elle ne dépense pas d’énergie pour sa reproduction.
Premier suspect : une huître modifiée
Cette huître domestique pousse donc plus vite que les mollusques sauvages, sans produire de laitance, cette matière blanchâtre qui freine la consommation des huîtres de mai à août. Elle permet aux ostréiculteurs d’éviter le creux de l’été. Mais les oblige à passer par des écloseries – des élevages industriels – pour renouveler leurs parcs. Attachés à leur indépendance, des professionnels ont créé une association autour de la marque déposée « Huîtres nées en mer ». Et collectent eux-mêmes leurs naissains.
Le milieu ostréicole a donc espéré que l’huître des quatre saisons résisterait mieux à l’hécatombe. Mais elle aussi succombe à ce mal mystérieux. Et c’est à tort qu’elle a été accusée d’avoir introduit un virus ou des bactéries qui auraient infecté les huîtres sauvages. Seul risque avéré de ce coquillage modifié : rendre stérile les huîtres naturelles en les contaminant. Que se passerait-il si, par inadvertance, de telles huîtres étaient relâchées dans la nature ? Cela pourrait « entraîner l’extinction de l’huître diploïde originelle », répondait en 2004 le comité d’éthique et de précaution de l’Inra et de l’Ifremer. Mais cela n’explique pas la surmortalité, et nous égare de la traque de notre serial killer de mollusques.
Virus tueur de mollusques ou pesticides ?
Pour les autorités sanitaires, le responsable de la tragédie est un virus, qui répond au nom barbare d’OsHV-1. Il proliférerait à la faveur du dérèglement climatique. « Les variations brutales de la température des eaux, conséquences directes du réchauffement climatique, provoquent un stress physiologique chez l’animal qui permettrait aux agents pathogènes de se développer », avance le biologiste Jean-Pierre Baud, de l’Ifremer. Idem pour les polluants chimiques, notamment les pesticides, qui fragiliseraient le système immunitaire des huîtres. Il y a donc un virus qui se balade, et qui profite du piètre état de santé d’huîtres vivant dans des eaux trop chaudes et trop polluées, pour prospérer.
Tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. Certains professionnels se demandent ainsi pourquoi le virus ne se précipite que sur 80% des huîtres qui meurent. De quoi meurent les autres, alors ? En janvier 2012, Goulven Brest, président du Comité national de la conchyliculture (CNC), affirmait que le virus OsHV-1 n’était pas une cause, mais « plutôt une conséquence » de la mortalité des huîtres. Et que l’origine de cette mortalité était « pluri-factorielle » [2] Interrogé par Basta ! sur les raisons de l’hécatombe, le CNC reste prudent : « Des travaux sont toujours en cours. Les résultats devraient tomber au printemps ou à l’été 2013 ». Le comité se dit « satisfait » de la nomination d’un expert généticien, chargé de trouver les causes (et d’éventuelles solutions) à la mort massive des huîtres.
Les huîtres, victimes d’un surcroît de CO2 ?
Certains professionnels, peu nombreux, sont convaincus que c’est l’état déplorable des océans qui fait mourir les huîtres. Pour Georges Quétier, ancien ingénieur et pionnier de l’ostréiculture normande, le fait que seules les juvéniles succombent est une preuve évidente de cette causalité environnementale. « Seuls les plus jeunes meurent. Or on sait qu’elles sont plus sensibles que les adultes à l’état de leur milieu. De plus, on fait face à un phénomène mondial, plus ou moins féroce selon les régions, mais qui se déplace au gré des saisons. Quand les eaux commencent à se réchauffer, aux beaux jours, les huîtres périclitent. Pourquoi ? Parce que leur milieu est complètement eutrophisé. »
Liée à un apport excessif d’azote et de CO2, l’eutrophisation est déclenchée par la croissance trop rapide du plancton végétal. A l’image de ce qui se passe en surface avec les algues vertes. Quand l’oxygène vient à manquer, le plancton asphyxié meurt. Sa décomposition achève de consommer l’oxygène disponible. Et c’est l’asphyxie générale. Mais d’où viennent l’azote et le CO2 qui étouffent la vie sous-marine ? Des moteurs et du modèle agricole intensif, principalement. Évidemment, cette version est moins facile à défendre que celle du problème génétique, qui a l’avantage de ne remettre en cause ni nos modèles de développement, ni nos modes de vie.
Des sentinelles marines
Étroitement mêlée au risque d’asphyxie , l’acidification des océans est elle aussi en cause. Tenue d’absorber tous les jours depuis deux siècles des millions de tonnes de CO2, la mer s’acidifie. On connait mal l’ampleur des conséquences de ce changement d’état de nos océans. Mais divers indices montrent que cela « diminuerait la capacité à calcifier des coraux, oursins et mollusques », estime Frédéric Gazeau, chargé de recherche au CNRS [3]. Autrement dit : les huîtres ne seraient plus capables de fabriquer leurs coquilles.
Sur les côtes californiennes, les ostréiculteurs ferment leurs stations de pompage quand l’eau – sous surveillance quotidienne – devient trop acide. Les rivages français sont-ils soumis à ce problème ? Nul ne le sait, aucune mesure systématique n’étant réalisée. La mise en place de tels dispositifs est réclamée par une partie des ostréiculteurs.
Hécatombe en mer, chômage sur terre
« Pour le moment, le chiffre d’affaires de la filière ostréicole est stable, les prix ayant augmenté en même temps que la baisse des produits, de manière à pouvoir garder un équilibre », détaille le CNC. « L’huître reste un produit de luxe, festif, et n’est donc pas trop sensible à la crise, ajoute un ostréiculteur. Cela continue à bien se vendre. » Autre technique utilisée par les professionnels pour compenser l’hécatombe : l’augmentation du nombre de naissains dans les parcs : « On sait qu’il y a 70% de perte, on calcule en fonction. Bien sûr, cela fait plus de travail de mise en place et de collecte. » Sans compter que l’on ne sait pas ce qu’engendre, à terme, de telles quantités d’huîtres mortes concentrées sur les parcs. Près de 120 millions d’euros ont par ailleurs été mobilisés par l’État dans différents types d’aides publiques : allocation de subventions en fonction des déclarations de mortalité, sur le modèle des calamités agricoles.
Depuis quatre ans, 3 000 emplois saisonniers ont été supprimés tandis que le nombre d’heures supplémentaires a grimpé chez les permanents. Et les derniers accords de salaires évoquent un simple maintien du pouvoir d’achat. En échange de cet effort, les salariés attendent « un renvoi d’ascenseur quand le secteur ira mieux ». Mais sortira-t-il de la crise ? Rien n’est moins sûr. Pour le moment, l’Ifremer et les organisations professionnelles comptent sur l’adaptation des huîtres à leur environnement. Dans la mesure où les changements de ce milieu se font de plus en plus vite, cet espoir semble un brin fragile.
Nolwenn Weiler
Notes
[1] L’huître des quatre saisons, ou huître triploïde, n’est pas un OGM car sa « fabrication » s’est faîte sans apport de gène étranger mais par manipulation des gamètes (via un choc chimique ou thermique), ou par fécondation d’un ovule triploïde (manipulé auparavant).
[2] Les surmortalités des naissains d’huîtres creuses. Journée d’information et d’échanges du 18 janvier 2012. Ifremer.
[3] Frédéric Gazeau est membre du laboratoire océanologique de Villefranche-sur-mer qui a participé à divers travaux sur l’acidification des océans.
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Le 3 décembre 2012
Michel Lalande n'est pas venu faire du tourisme en baie des Veys mardi mais côtoyer les ostréiculteurs. La profession souffre. La Normandie est passée de 25.000 t d'huîtres produites à 17.000 t en deux ans !
Descente à la mer
Premier problème abordé, une nouvelle descente à la mer, un dossier vieux de plus de 15 ans. Tous les voyants sont au vert, sauf le financement. « Ce que veulent les professionnels, c'est un outil pratique qui réponde aux attentes de tous les usagers. C'est une descente à la mer dont ils ont besoin, pas d'une autoroute A6 », lance le préfet Michel Lalande à ses chefs de services en charge de proposer un projet.
La facture sera tout de même de 200 000 à 250 000 €. « La commune apporte 100 000 € », annonce le maire Serge Bigot. La profession 10 % et le conseil général 12 000 €. « Et nous ? » demande Michel Lalande. « Zéro, pour l'instant », répond Jean-Michel Patry, directeur de la DDTM.
« Je m'engage à ce que ce projet se réalise, avec l'aide de l'État », a assuré le préfet devant la douzaine d'ostréiculteurs. Côté travaux, son souhait est d'aller vite, avant Noël 2013. « Un discours et un volontarisme qu'apprécie la profession », souligne Joseph Costard président de la section régionale de conchyliculture Manche Mer du Nord.
Mortalité
En tracteur, le préfet s'est rendu dans une concession. Les petites huîtres subissent entre 40 à 60 % de mortalité et celles bonnes à commercialiser de 30 à 50 %. La perte financière est énorme pour les ostréiculteurs.
« C'est une catastrophe cette année. La pluie apporte trop d'eau douce. D'habitude, la mortalité dure un mois ou deux mais là, ça ne s'arrête pas. Par le passé, une huître arrivait à maturité en un à deux ans, maintenant c'est trois ans. Cela demande plus de place, d'investissement, de main-d'oeuvre et de temps alors que la nourriture dans la baie reste la même. Nous avons mangé notre pain blanc et les jeunes s'interrogent sur leur avenir », confie Patrick Perdriel. Améliorer la qualité de l'eau semble la solution.
Sage
Les ostréiculteurs attendent la mise en place des Sages, ces schémas d'aménagement et de gestion de l'eau sur les rivières en amont de la Baie. « Sur la Vire, nous nous heurtons à la réticence agricole. Nous demandons une adaptation des portes à flots pour qu'à petites marées, il y ait un brassage entre l'eau de mer et l'eau douce », présente Guy Lecourtois.
S'il y a un conflit d'usage entre deux professions, « C'est à l'État de régler ça dans l'intérêt des deux », rappelle le préfet de Région. Il a achevé sa visite par une dégustation, promettant de revenir en janvier avec des solutions.
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Le 30 novembre 2012
Ostréiculture : l'huître "des quatre-saisons" sur la sellette ? (Mensuel du Morbihan)
L'huître triploïde peut se consommer toute l'année. Sa production serait remise en cause par un projet de moratoire au Comité national de la conchyliculture. De quoi inquiéter une filière en plein marasme.
Chez les ostréiculteurs, on l’appelle par son petit nom : la « triplo ». L’huître triploïde, produit annoncé comme « miraculeux » pour la filière lors de sa mise sur le marché, à la fin des années 90. Ce n’est pas une huître sauvage, elle a été mise au point dans les laboratoires de l’Ifremer. Sa particularité : l’animal est stérile et peut se consommer tout au long de l’année. Mais l'arrêt de sa production serait à l'ordre du jour.
Ses jours sont-ils vraiment comptés ? C’est la question qu’on est en droit de se poser en lisant un courrier posté sur le site du Comité de survie de l’ostréiculture (CSO). Ses membres affirment que « l’actualité [leur] demande d’intervenir. » Parmi les raisons invoquées : « Le moratoire sur la triploïde demandé par le Comité national de la conchyliculture (CNC). » Le CSO entend tirer la sonnette d’alarme avec un curieux avertissement : « Nous estimons qu’il ne faut pas confondre vitesse et précipitation et ce genre d’information ne doit surtout pas être diffusé aux médias à quelques jours des fêtes de fin d’année, au risque de tout perdre. »
La cause de la surmortalité ?
Contacté par Le Mensuel, le CNC refuse de communiquer sur le sujet. Tout au plus y concède-t-on que « l’hypothèse fait partie des projets à l’étude », sans donner d’échéance. Du côté du CSO, on se veut rassurant. « C’est repoussé aux calendes grecques, le feu est éteint », affirme Renan Henry, son président, également ostréiculteur à Saint-Philibert, dans le Morbihan. Reste que la mention même d’un moratoire sur la « triplo » a de quoi affoler l’ensemble de la filière ostréicole française, grosse productrice de cette espèce d’huître. Une telle décision ne ferait qu’aggraver la crise que subissent de plein fouet les ostréiculteurs depuis 2008, avec des vagues successives de surmortalité des naissains. Un phénomène que certains attribuent à l’introduction de la « triplo ». L’hypothèse d’un moratoire semble bel et bien écartée pour 2012. « C'était déraisonnable en fin d'année », commente Hervé Jénot, président de la Section régionale de la conchyliculture.
Réponse au 1er semestre 2013
Mais la filière devrait néanmoins envisager à terme cette éventualité. « Nous en discuterons de nouveau en janvier avec le CNC. Il y aura de nouveau éléments, avec plus de discussions autour des aspects objectifs et scientifiques. Une décision devrait être prise à la fin du premier semestre 2013 », annonce Hervé Jénot. Si le CNC allait dans le sens de certains de ses membres partisans d'un moratoire, l’interdiction de la production et de l’immersion de l’huître de la discorde devrait s’étaler sur une durée de trois ans.
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Dans son coin à Caen, la scientifique indépendante Maryline Houssin travaille depuis quatre ans sur la mortalité massive des huîtres. Et propose une solution fiable : la certification. Elle expose sa méthode dans Le Mensuel du golfe du Morbihan.
Il aura fallu quatre ans et quatre publications scientifiques pour que l’équipe du laboratoire Franck Duncombe à Caen puisse, enfin, faire entendre sa voix. Et surtout ses préconisations. Le Mensuel est allé rencontrer Maryline Houssin et son équipe, dans leurs locaux normands.
Dans le numéro 79, actuellement en kiosque, la scientifique revient sur ses travaux et ses découvertes. Elle explique aussi quelle solution reste à privilégier, selon elle, pour sortir de la crise qui plonge depuis plusieurs années les professionnels de la mer. Et ce, à court terme.
Une solution : la certification
Pour ce Docteur en recherches cliniques et titulaire d’un DEA en microbiologie de l’environnement, une solution s’impose pour circonscrire la crise et peut-être en sortir : la certification des jeunes huîtres. « Il faut avoir la certitude que l’on plonge du naissain propre à l’eau, cela relève du bon sens », souligne la chercheuse Maryline Houssin. Pour ce faire, elle a mis au point une méthode fiable qu'elle détaille dans Le Mensuel.
Pour confirmer son hypothèse, elle entame une expérience à Portbail, en milieu naturel (lire Le Mensuel actuellement en kiosque).
Depuis plusieurs années, d’autres solutions de sortie de crise sont envisagées et pour certaines explorées. Tour d’horizon avec Maryline Houssin :
La sélection génétique : Le laboratoire d’Etat Ifremer travaille sur cette piste et sélectionne, sur plusieurs générations, les huîtres les plus résistantes. Maryline Houssin reste sceptique. « Pourquoi pas. Pour ma part, j’ai peur aux effets d’une éventuelle consanguinité, mais ce n’est pas ma spécialité. Qu’il y aille, c’est bien aussi. »
L’introduction de souches mères importées du Japon, leur berceau. Cette solution a été explorée par les professionnels puis écartée depuis le tsunami qui a balayé la baie de Sendai. « La réimplantation de souches mères reste scientifiquement dangereuse. La crainte, c’est d’amener d’autres pathogènes dans le milieu. A éviter », souligne la chef de service Recherches et Développement au laboratoire départemental Franck Duncombe à Caen.
Interview complète à retrouver dans le Mensuel du Golfe du Morbihan, actuellement en kiosque.
1 réaction à l'article : Mortalité des huîtres : la version d'Ifremer contredite
Présentation subjective !
Je trouve qu'on a là une présentation très subjective de ce travail scientifique.
Déjà, le titre de l'article me paraît peu adéquat. "Assainir le milieu pour sauver l'ostréiculture". A quel milieu ce titre fait-il fait allusion ? Au milieu aqueux naturel dans lequel vit l'huître ? Si c'est cas, c'est apparemment en contradiction avec ce qui semble être ensuite proposé : ne mettre dans le milieu naturel d'élevage que du naissain non contaminé. Ce qui revient à préconiser l'assainissement du naissain et non celui du milieu. Or, il semble établi que dans tous les sites ostréicoles où il y a une surmortalité attribuable au virus, celui-ci se trouve répandu dans l'eau et contamine inexorablement les lots d'huîtres saines qui y sont introduits.
Dans le corps de l'article, il y a aussi des expressions qui me gênent personnellement beaucoup. Que signifie par exemple l'expression "une scientifique indépendante" ? Si c'est le fait d'être le salarié d'un organisme qui rend dépendant, alors je ne vois ici personne qui pourrait prétendre faire exception.
L'expression "peut enfin se faire entendre" me trouble également beaucoup. Que faut-il entendre par là ? Compte tenu de toutes les possibilités de publication (revues scientifiques, colloques, congrès) dont disposent actuellement les chercheurs, je ne vois pas ce qui pourrait empêcher de s'exprimer un chercheur auprès de ses pairs. Que l'intérêt des résultats obtenus ne soit pas unanimement reconnu est un autre problème.
Bref, beaucoup d'expressions qui me semblent inutilement lourdes de sous-entendus.
Un point sur la situation actuelle me semble avoir été fait de façon objective dans ce rapport :
Le Fonds européen pour la pêche a cofinancé un observatoire de l'eau à destination des acteurs de la conchyliculture en Pays d'Auray (Bretagne Sud).
La qualité de l’eau est une des préoccupations majeures des professionnels de la conchyliculture. La multiplicité des acteurs aux finalités différentes intervenant dans le champ de la qualité de l’eau ne permet pas d’avoir une vision globale et aisée des problématiques faute de coordination, de croisement et d’exploitation des données.
Aussi l’observatoire a pour objectif de fédérer l’ensemble de ces intervenants permettant ainsi aux conchyliculteurs d’obtenir des informations claires, complètes et concises sur la qualité de l’eau et son évolution dans chacun des bassins conchylicoles du Pays d'Auray.
Pour en savoir plus sur ce projet, consultez la cartographie des projets exemplaires d'Europe en France.
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Le 30 septembre 2012
Les équipes de scientifiques du centre de référence de
l’huître travaillent aussi bien dans leurs laboratoires que sur le terrain,
comme ici à Cricqueville-en-Bessin, en présence du professeur Michel
Elle enquête sur le virus qui décime les huîtres
Spécialiste en biologie marine, Aude Jouaux, une Caennaise,
s'est fixée pour mission de découvrir ce qui tue les naissains...
Dans le vaste espace qu’il occupe sur le site de la foire
internationale de Caen, le Conseil régional affiche, portraits à l'appui, les
noms d’une centaine de Bas-Normands qui font à ses yeux la fierté de la région.
Sur la liste de ces "talents normands" qui symbolisent le dynamisme
de la Basse-Normandie et ses espoirs pour l’avenir figure le nom d’Aude Jouaux.
"Quand j’ai constaté que j’avais été ainsi mise à l’honneur, j’ai été à la
fois surprise et flattée", sourit la jeune femme de 28 ans, qui n’en garde
pas moins la tête froide.
Spécialiste de biologie marine, elle est l’une des
principales chevilles ouvrières du récent Centre de référence de l’huître, créé
avec l’appui du Conseil régional et des Conseils généraux de la Manche et du
Calvados en vue d’associer les efforts des scientifiques et des ostréiculteurs
face au phénomène des mortalités successives des jeunes huîtres. "Ces
soutiens sont une belle reconnaissance pour le travail que nous menons".
"C’est une chance de travailler avec les
ostréiculteurs"
Au sein de ce Centre dont les travaux sont coordonnés par le
professeur Michel Mathieu, de l’Université de Caen, elle travaille en qualité
d’ingénieur de recherche. La jeune femme partage son temps entre le terrain et
le laboratoire caennais dirigé par le professeur Pascal Sourdaine où elle a
réalisé sa thèse de doctorat sur les relations entre l’huître, son
environnement et les agents responsables des maladies qui l’affectent.
"C’est une chance de travailler ainsi, en collaboration avec les
ostréiculteurs, à cause des échanges fructueux que nous avons."
Sur le littoral, Aude Jouaux est basée à
Cricqueville-en-Bessin, non loin de Grandcamp-Maisy dans le Calvados, où le
centre de référence de l’huître a implanté un parc expérimental. Elle reconnaît
être passionnée par son activité actuelle, d’autant que le défi à relever est
de taille : comprendre le plus précisément possible les mécanismes biologiques
d’action du virus en cause dans la mortalité des huîtres. "C’est un
travail qui promet d’être long, même si les travaux de chercheurs étrangers,
américains et chinois notamment que nous avons accueillis récemment sur les
gènes de l’huître sont d’une grande utilité..."
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